Agenesie de la veine cave inferieure une cause a rechercher
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Agenesie de la veine cave inferieure une cause a rechercher
http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) UNIVERSITE CLAUDE BERNARD –LYON 1 FACULTE DE MEDECINE LYON EST Année 2016 N° Agénésie de la veine cave inférieure : une cause à rechercher devant les thromboses veineuses massives des membres inférieurs. A propos de trois cas et revue de la littérature. THESE Présentée A l’Université Claude Bernard Lyon 1 Et soutenue publiquement le 11 février 2016 Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine Par CLERC Lola Née le 25 juillet 1988 A Lyon 8ème 1 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 2 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 3 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 4 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 5 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 6 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 7 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 8 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Le Serment d'Hippocrate Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la Médecine. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans discrimination. J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance. Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au dessus de mon travail. Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne provoquerai délibérément la mort. Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma mission. Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque. 9 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) REMERCIEMENTS A Madame le Professeur Isabelle DURIEU, Je vous remercie de l’honneur que vous me faîtes en acceptant de présider le jury de cette thèse. Je vous remercie de votre disponibilité et de votre soutien malgré le peu de temps imparti. Trouvez ici l’expression de ma profonde considération. A Madame le Docteur Claire GRANGE, Je te remercie de m’avoir encadrée en acceptant la direction de cette thèse. Je te remercie d’avoir cru en moi et de m’avoir soutenue tout au long de mon parcours. Ta disponibilité, ta gentillesse et ta réactivité m’ont permis de mener à bien ce travail, et de réaliser mes projets. Sans toi, je n’en serais pas là. WE DID IT ! A Monsieur le Professeur Patrick FEUGIER, Je vous remercie d’avoir accepté d’être un membre de mon jury. Trouvez ici le témoignage de ma profonde reconnaissance. A Madame le Professeur Yésim DARGAUD, Je vous remercie d’avoir accepté de siéger au sein de jury. Trouvez ici le témoignage de ma profonde reconnaissance. A Monsieur le Professeur Patrick CARPENTIER, Je vous suis très reconnaissante d’avoir accepté de siéger au sein de ce jury. Je vous remercie de croire en moi en m’ouvrant des portes inespérées. J’espère être à la hauteur de vos attentes. Trouvez ici l’expression de ma profonde considération. 10 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) A Madame le Docteur Christine JURUS, Je te remercie pour tout le temps que tu m’as consacré. Je te remercie de m’avoir épaulée. Sans toi, tout ça n’aurait jamais existé. A Monsieur le Professeur François-Noël GILLY, Je vous remercie de m’avoir soutenue lors de la réalisation de mon travail. Trouvez ici l’expression de ma profonde considération. A Louis, merci d’être là. Tu sais déjà tout. A mon Papa, je te dédie ce travail. Merci pour ton soutien à tout épreuve et ton amour allerretour. A ma Maman, tu me guides tous les jours, merci pour ton amour inconditionnel. A Valentine, Sophie et Martin, A ma Marraine et à mon Parrain, A mes grands-parents, mes oncles et tantes et mes cousins, A mes amis, Au vent… MERCI. 11 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) GLOSSAIRE AC = anticoagulation AVCI = agénésie de la veine cave inférieure AVK = anti-vitamine K EP = embolie pulmonaire FID = fosse iliaque droite HBPM = héparine de bas poids moléculaire HNF = héparine non fractionnée INR = international normalized ratio IVC = insuffisance veineuse chronique MI= membre inférieur Rf = références TVP = thrombose veineuse profonde VCI = veine cave inférieure VCS = veine cave supérieure 12 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) SOMMAIRE Introduction………………………………………………………………………………………15 Première partie : Trois patients suivis à l’Hôpital Lyon Sud……………….……………………………………………………………………………………16 I- Premier cas clinique……………………………………………………………………………17 II- Deuxième cas clinique…………………………………………………………………………22 III- Troisième cas clinique…………………………………………………………………………26 Deuxième partie : La veine cave inférieure et ses anomalies congénitales………………………………………………………………………………………..27 1) Embryogenèse……………………………………………………………………………..28 III- Embryogenèse de la VCI…………………………………………………………29 a) Evolution du système cardinal b) Evolution des systèmes vitellin et ombilical Rappel sur l’embryogenèse de la VCS…………………………………………35 2) Anatomie……………………………………………………………………………………36 IIIIIIIV- Situation anatomique de la VCI………………………………………………….37 Dimensions et afférences de la VCI…………………………………………….37 Rappel sur l’anatomie de la VCS………………………………………………. 39 Anatomie du système Azygos……………………………………………………40 3) Les anomalies congénitales de la VCI…………………………………………………..43 IIIIII- IV- Choix d’une classification………………………………………………………...44 Intérêts diagnostiques…………………………………………………………….44 Classification des anomalies de la VCI………………………………………....45 a) Anomalies du segment infra-rénal b) Anomalies du segment supra-rénal c) Anomalies positionnelles avec l’aorte d) Association aux cardiopathies Physiopathologie des anomalies de la VCI…………………………………….55 13 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 4) Rappel sur les thromboses veineuses profondes………………………………………56 IEpidémiologie et facteurs de risque……………………………………………..57 IIPrise en charge……………………………………………………………………58 Troisième partie : Revue de la littérature et discussion…………………………………………………………………………………………..59 I- Tableau rapportant 121 cas d’anomalies de la VCI………………………………………...60 II- Prévalence des anomalies de la veine cave inférieure…………………………………….65 III- Physiopathologie des thromboses veineuses profondes associées aux agénésies de la veine cave inférieure…………………………………………………………………………...67 IV- Circonstances de découvertes………………………………………………………………..68 a) Manifestations cliniques b) Association à des facteurs de risque de thrombose c) Examens complémentaires morphologiques d) Manifestations biologiques V- Prise en charge…………………………………………………………………………………72 a) Le traitement anticoagulant b) La compression veineuse c) Le traitement chirurgical VI- Implications en chirurgie et en radiologie……………………………………………………75 Conclusion…………………………………………………………………………………………76 Annexes……………………………………………………………………………………………..77 Bibliographie………………………………………………………………………………………81 14 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) INTRODUCTION Les anomalies morphologiques congénitales de la Veine Cave Inférieure (VCI) sont rares ; leur prévalence est d’environ 0,2 à 0,5% dans la population générale, selon les études les plus récentes. Ces malformations sont multiples et ne sont pas forcément symptomatiques. Elles peuvent être de découverte fortuite lors d’un examen d’imagerie. Elles sont plus rarement associées à des malformations cardiaques congénitales et, dans ce cas, leur diagnostic sera d’autant plus précoce que la pathologie du cœur est sévère. Ou elles peuvent être, dans certains cas, responsables de symptômes cliniques. Notre travail portera essentiellement sur une anomalie particulière: l’agénésie de la veine cave inférieure (VCI). Nous étudierons son rôle dans la genèse des Thromboses Veineuses Profondes (TVP), souvent massives, proximales et bilatérales, et se manifestant volontiers chez un sujet jeune. Au sein de notre travail, nous rapporterons trois cas d’agénésie de la VCI, diagnostiqués à l’occasion de TVP. A cette occasion, nous étudierons le développement embryonnaire de la VCI et nous en rappellerons son anatomie. Puis, nous décrirons les différentes anomalies de la VCI et nous établirons une classification de ces dernières. Enfin, nous ferons une revue de 118 cas rencontrés dans la littérature, pour discuter des mécanismes de survenue des thromboses associées à l’agénésie de la VCI, de leurs éventuelles particularités cliniques et de la meilleure prise en charge de ces malformations veineuses. 15 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Première partie : TROIS PATIENTS SUIVIS A L’HOPITAL LYON SUD 16 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Afin d’illustrer notre travail, nous présentons trois cas, atteints d’une agénésie de la VCI, suivis dans le service de médecine interne à l’hôpital Lyon Sud. Nous verrons que les manifestations cliniques initiales sont différentes, et que le diagnostic n’a pas été évoqué avant les résultats des examens complémentaires. I- Premier cas clinique Monsieur F, âgé de 43 ans, est hospitalisé le 27 février 2O12 au CHU de Vienne pour des douleurs intenses des membres inférieurs. L’examen est marqué par des œdèmes des membres inférieurs bilatéraux, avec lourdeur de jambes. Les pouls sont perçus. On ne retrouve pas de signes en faveur d’une embolie pulmonaire. Dans ses antécédents, il présente une hypertension artérielle traitée par des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine ; et un tabagisme actif à 40 paquets/année. Ce patient a souffert d’une thrombose veineuse profonde du mollet droit en 1973. Il a aussi présenté une pneumonie à pneumocoques avec des séquelles pleurales. Il n’a aucune allergie connue et on ne retient pas d’antécédents familiaux. L’échographie Doppler retrouve une thrombose veineuse fémorale, iliaque, bilatérale, et de la partie distale de la veine cave inférieure. Le bilan biologique révèle un syndrome inflammatoire avec une CRP à 190, sans hyperleucocytose, et une électrophorèse des protéines plasmatiques inflammatoire (hyper alpha globulinémie et hypoalbuminémie). Devant la récidive de TVP et le tabagisme actif de ce patient, un scanner thoraco-abdominopelvien est réalisé à la recherche d’un processus néoplasique, et retrouve : - Un aspect d’occlusion ancienne de la VCI au confluent rénal (image 1) - La présence de matériel hypodense hétérogène dans la VCI sous rénale, dilatée (image 2) - Une importance circulation collatérale abdominale (image 3) - Une thrombose des veines iliaques primitives et externes, bilatérale (image 4) - Pas de processus néoplasique retrouvé - Une sténose serrée à 80% de l’aorte sous rénale (image 5) - Une absence de veine cave inférieure dans son segment rétro-hépatique (image 6). 17 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Image 1 : Aspect d’occlusion ancienne de la VCI au confluent rénal Image 2 : Présence de matériel hypodense hétérogène dans la VCI sous rénale (qui est dilatée) 18 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Image 3 : Importante circulation collatérale abdominale Image 4 : Thromboses des veines iliaques primitives 19 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Image 5 : Sténose serrée à 80% de l’aorte sous rénale Puis, après relecture de l’examen scannographique : Image 6 : Absence de veine cave inférieure rétro-hépatique 20 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Le diagnostic retenu est donc une TVP bilatérale et proximale dans un contexte d’agénésie rétro-hépatique de la VCI, supplée par une circulation collatérale abdominale. La prise en charge médicamenteuse est une anticoagulation par Fondaparinux avec un relai par anti-vitamine K (AVK) : le FLUINDIONE, pour un International Normalized Ratio (INR) cible entre 2 et 3. Il est associé une compression élastique. Le retour à domicile est autorisé avec surveillance de l’évolution des symptômes. Quelques mois plus tard, les œdèmes ont disparus mais de façon incomplète à gauche. Malgré la contention élastique, le patient présente une claudication des membres inférieurs. Le bilan de thrombophilie est revenu en partie normale (protéine C et S non dosées sous AVK). On assiste à une régression du syndrome inflammatoire biologique. A ce jour, le patient est toujours sous anticoagulants, il n’a pas présenté de récidives de TVP et reste asymptomatique sur le plan artériel. Il porte régulièrement sa compression élastique. 21 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) II- Deuxième cas clinique Monsieur R, patient de 34 ans, a été hospitalisé en service de rhumatologie au CHU de Lyon Sud, le 3 octobre 2008, pour des douleurs lombaires atypiques avec une irradiation à la face interne des deux cuisses. Il est ingénieur commercial et effectue de nombreux trajets en voiture. Il a d’ailleurs fait un allerretour à Nice la semaine précédant son hospitalisation. Il présente comme principal antécédent une polykystose rénale autosomique dominante, transmise par son père. Le fils du patient est également atteint par cette pathologie. Il ne présente pas d’allergie. A l’examen, on retrouve des lombalgies avec irradiation crurale bilatérale, associées à un syndrome sub-fébrile. On note un syndrome inflammatoire biologique avec une CRP augmentée à 125, sans hyperleucocytose. La fonction rénale est conservée, malgré la polykystose rénale, avec une créatininémie à 114 µmol/L. La première hypothèse diagnostique se tourne vers une spondylodiscite. Un scanner abdomino-pelvien, avec injection de produit de contraste, a été demandé à la recherche d’une érosion d’un angle vertébral, voire un abcès périvertébral ou épidural, dans le cadre d’une suspicion de spondylodiscite. L’examen ne retrouve pas d’argument pour une pathologique néoplasique sous jacente. Mais il met en évidence une agénésie de la VCI dans son segment rénal et rétro-hépatique (image 8 et 9), avec une continuation Azygos, d’où une image de dilatation de la grande veine Azygos (image 7). On note des systèmes de dérivations lombaires très dilatés (image 10), en partie thrombosées du côté droit. Il montre aussi une thrombose iliaque et fémorale bilatérale, expliquant ses douleurs. 22 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Image 7 : Grande veine Azygos dilatée Image 8 : Absence de veine cave inférieure rétro-hépatique 23 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Image 9 : Agénésie de la VCI dans son segment rénal Image 10 : Circulation veineuse collatérale lombaire 24 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Une échographie Doppler est ensuite réalisée et confirme la thrombose veineuse proximale remontant jusqu’en iliaque primitive de manière bilatérale, ainsi qu’une thrombose des deux axes veineux des membres inférieurs jusqu’en distalité. La VCI est mal visualisée lors de l’examen. Un scanner abdomino-pelvien ancien, réalisé en raison d’une hémorragie intra kystique, a été retrouvé et il avait été noté l’existence de varices péri-lombaires. En analysant les clichés, on relève l’absence de veine cave inférieure, ce qui n’avait pas été noté. Au total, on retient le diagnostic de thrombose veineuse profonde massive des membres inférieurs, avec un réseau de dérivation lombaire, survenue sur une agénésie congénitale du segment rénal et rétro-hépatique de la veine cave inférieure. Le traitement a reposé sur des Héparines de bas poids moléculaires (HBPM) relayées par une AVK : la COUMADINE avec un INR cible entre 2 et 3. A 3 mois, il a été réhospitalisé pour des douleurs abdominales. Une échographie abdominale a été réalisé et rapporta une hétérogénéité d’un des kystes du rein gauche, laissant supposer une hémorragie intra kystique. A six mois, l’échographie Doppler de contrôle montrait une persistance des thromboses, d’allure ancienne, en poplitée droite et en ilio-fémorale gauche. La poursuite du traitement anticoagulant pour une durée supplémentaire de quatre mois est donc décidé, associé au port d’une contention élastique. Six mois plus tard, un contrôle doppler veineux des membres inférieurs est réalisé dans le cadre du suivi à un an d’une TVP bilatérale sous anticoagulant. A droite, l’examen retrouve des séquelles de TVP au niveau des axes fémoro-iliaques sous la forme de veines de petit calibre, dures et difficilement compressibles, mais perméable et sans reflux en position couchée. A gauche, les séquelles sont plus importantes au niveau iliaques mais moindre en fémoral. Les veines poplitées et surales sont perméables des deux côtés. Ainsi, le traitement anticoagulant est arrêté, mais le port de contention élastique est conseillé de manière définitive. Six ans plus tard, le patient ne présente pas de récidives de TVP, et il porte très régulièrement sa compression élastique. On ne retrouve pas dans la littérature d’association entre l’agénésie de la VCI et la polykystose rénale autosomique dominante. Ce qui n’est pas étonnant vu que l’une est d’origine génétique et l’autre est une anomalie du développement embryonnaire. 25 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) III- Troisième cas clinique Monsieur R, jeune patient de 22 ans se présente aux urgences de l’hôpital Mermoz à Lyon, le 29 septembre 2015, pour des douleurs intenses au niveau de la hanche droite. L’examen retient une douleur de la hanche droite intense et isolée avec impotence fonctionnelle homolatérale, sans autre anomalie clinique notable. Pas de facteur traumatique retrouvé à l’interrogatoire. Dans les antécédents, on note une fracture du poignet gauche opérée et un kyste sacro coccygien traité depuis l’été 2014 par des soins locaux, et un surpoids. On ne retrouve pas d’antécédents familiaux notables. Le bilan biologique rapporte un syndrome inflammatoire avec une CRP très élevée. Un scanner est réalisé, devant les douleurs de la hanche droite, et met en évidence des thromboses bilatérales des membres inférieurs remontant jusqu’en iliaques primitives, dans un contexte de malformation de la VCI, à type d’agénésie de la VCI sous rénale. Des petites adénopathies rétro péritonéales latéro-aortiques gauches sont visualisées, pouvant alors faire suspecter un syndrome tumoral (en désaccord avec le tableau clinque et la biologie). Un électrocardiogramme et un angioscanner ont été réalisé et ne retrouvaient pas d’embolie pulmonaire. Une anticoagulation par héparine au pousse seringue est débutée puis par HBPM de façon prolongée avec un relai par AVK réalisé à l’automne 2015. Le patient se trouve dans un très bon état général, il n’y a pas de contexte fébrile ou inflammatoire ayant précédé ces douleurs intenses. Pas d’adénopathies périphériques palpables, pas d’hépatosplénomégalie. L’hémogramme, LDH et bilan hépatique normaux. Les adénopathies sont probablement réactionnelles aux phénomènes inflammatoires loco régionaux induits par la thrombose. Cette TVP extensive des membres inférieurs sur agénésie de la VCI sous rénale, justifie d’une anticoagulation prolongée avec port de contention veineuse élastique. On conseille aussi au patient une reprise d’activités physiques régulières et en particulier de la marche. L’absence de déficit en anti thrombine III a été vérifiée, seul test étant possible sous AVK. Le reste du bilan de thrombophilie sera réalisé après l’arrêt du traitement anticoagulant. Un scanner de contrôle est prévu à distance (printemps 2016) afin d’évaluer le degré de reperméabilisation des différentes thromboses et la collatéralité éventuellement développée. Puis, il sera revu à un an, si tout va bien, pour discuter de la durée du traitement anticoagulant. Nous n’avons pas pu récupérer les images du scanner car il n’a pas été réalisé dans notre centre hospitalier. 26 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Deuxième partie : LA VEINE CAVE INFERIEURE ET SES ANOMALIES CONGENITALES 27 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 1) EMBRYOGENESE (52, 53, 73, 103) 28 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) La multiplicité des systèmes impliqués au cours de l’embryogenèse est source d’anomalies et de variantes anatomiques. La plupart de ces variantes anatomiques veineuses sont asymptomatiques ; mais elles peuvent être responsables de manifestations cliniques (comme vu précédemment avec nos trois cas), de complications au cours d’une chirurgie abdominale, d’un geste interventionnel vasculaire, ou source d’erreurs diagnostiques en imagerie. Il est donc important de pouvoir les reconnaître, et de comprendre d’où elles viennent. I- EMBRYOGENESE DE LA VEINE CAVE INFERIEURE Le développement embryonnaire de la veine cave inférieure est un processus complexe qui se déroule entre la troisième et la huitième semaine du développement intra utérin. Notre travail concernera essentiellement le développement de la veine cave inférieure mais nous rappellerons aussi celui du système azygos, et de la veine cave supérieure car certains mécanismes de suppléance retrouvés dans les anomalies de la VCI impliquent ces deux réseaux. Aux alentours de la cinquième semaine de développement embryonnaire, le système veineux primitif est divisé en trois paires de canaux veineux (Figure 1) : - le système vitellin, qui draine initialement la vésicule vitelline, puis le tractus gastro-intestinal, - le système ombilical, qui se développe au sein du cordon ombilical et qui amène le sang oxygéné à l’embryon, - et le système cardinal représenté par les canaux de Cuvier (réunion des deux paires de veines cardinales antérieures et postérieures), qui recueillent le sang de la tête, du cou, de la paroi du corps et des membres de l’embryon. Ces trois systèmes, pairs et symétriques, convergents vers les cornes droite et gauche du sinus veineux embryonnaire (ébauche cardiaque). Figure 1 : Système veineux primitif de l’embryon (103) 1 : sinus veineux du tube cardiaque primitif, 2 : canaux de Cuvier, 3 : veines cardinales antérieures, 4 : veines cardinales postérieures, 5 : veines ombilicales, 6 : veines vitellines 29 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) L’embryogénèse de la veine cave inférieure résulte de l’association de trois paires de veines cardinales primitives symétriques : -‐ -‐ -‐ Les veines cardinales postérieures Les veines sous-cardinales Les veines supra-cardinales Le système vitellin et le système ombilical sont aussi impliqués dans cette formation. a) Evolution du système cardinal (Figure 2) Le système cardinal est le premier réseau veineux à apparaître, il commence à se développer au cours de la troisième semaine. Il se constitue de deux veines cardinales antérieures, deux veines cardinales postérieures et de deux canaux de Cuvier (ou veines cardinales communes). Les veines cardinales antérieures drainent le sang de l’extrémité supérieur de l’embryon. Les veines cardinales postérieures ramènent le sang de l’extrémité caudale. Les veines cardinales antérieures et postérieures vont se rejoindre à la sixième semaine de développement embryonnaire et formeront les deux canaux de Cuvier. Ces deux canaux se jettent dans le sinus veineux primitif. Lors de la quatrième semaine de développement embryonnaire, les veines sous-cardinales apparaissent. Elles participeront au drainage du mésonéphros (rein primitif). Puis au cours de la septième semaine, les veines supra-cardinales voient le jour, en position latérale par rapport aux veines sous-cadinales. Ces deux nouveaux réseaux veineux, toujours pairs et symétriques, viennent suppléer les veines cardinales postérieurs, et se placent dans le corps de façon médiale par rapport à cellesci. A la huitième semaine, de nombreuses modifications surviennent, avec des anastomoses, des régressions ou des persistances de segments veineux : -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ Anastomoses entre les veines sous-cardinales et les cardinales postérieures Anastomoses inter sous-cardinales, inter supra-cardinales, sous-supra-cardinales et cardino-supra-cardinales Régression des veines cardinales postérieures sauf à leurs deux extrémités. La partie caudale donnera le carrefour cave et les veines iliaques, et la partie crâniale constituera la crosse de la grande veine Azygos à droite et le sinus coronaire à gauche (veine cardiaque drainant le sang du myocarde) Régression de la veine cardinale antérieure gauche sauf dans sa partie crâniale qui rejoindra la veine cave supérieure pour former le tronc veineux innominé gauche (veine brachio-céphalique gauche) L’extrémité crâniale des veines supra-cardinales donnera le système Azygos et l’extrémité caudale les veines lombaires Régression de la veine sous-cardinale gauche, tandis que la droite donnera le segment rénal de la VCI, les veines rénales, surrénaliennes et gonadiques Régression de la veine supra-cardinale gauche dans sa majeure partie. 30 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 6ème semaine 7ème semaine 8ème semaine Naissance Figure 2 : Développement des veines cardinales (103) 1 : sinus veineux du tube cardiaque primitif, 2 : canal de Cuvier, 3 : veines ombilicales, 4 : veines vitellines, 5 : veines cardinales antérieures, 6 : veines cardinales postérieures, 7 : ébauche hépatique, 8 : rein primitif, 9 : veines sous-cardinales, 10 : veines supra-cardinales, 11 : veine vitelline droite, 12 : sinus coronaire, 13 : crosse de la veine Azygos 31 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) b) Evolution des systèmes vitellin et ombilical (Figure 3) Le foie en formation entoure l’extrémité des veines vitellines qui vont donner naissance aux sinusoïdes hépatiques. Un de ces sinusoïdes se développe considérablement pour former le canal d’Arantius ou canal veineux. Les extrémités des deux veines ombilicales régressent et leur connexion au sinus veineux est perdue. Ainsi, les veines ombilicales ne se drainent plus dans les canaux de Cuvier mais au niveau de la circulation hépatique. La veine ombilicale droite va disparaître, et la majorité du sang placentaire passe donc par la veine ombilicale gauche. A la sortie du foie, le canal d’Arantius arrive au niveau de l’extrémité de la veine vitelline droite qui donnera la future portion sus-hépatique de la veine cave inférieure. Le sac vitellin s’atrophie, entrainant la régression de ses vaisseaux. En parallèle, la formation des viscères met en place un système veineux qui se relie aux veines ombilicales. Ainsi, le débit veineux provenant des viscères surpasse celui du sac vitellin. Seule la veine vitelline droite et ses deux dernières anastomoses vont perdurer pour donner naissance à la future veine porte. Figure 3 : Devenir des veines vitellines et ombilicales (103) 1 : sinus veineux du tube cardiaque primitif, 2 : canaux de Cuvier, 3 : veines cardinales antérieures, 4 : veines cardinales postérieures, 5 : veines ombilicales, 6 : veines vitellines, 7 : canal d’Arantius, 8 : veine omphalo-mésentérique 32 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Toutes ces modifications sont à l’origine de la structure définitive de la VCI formée de quatre segments d’origine embryologique différente, de la région crâniale à la région caudale (Figure 4) : -‐ -‐ -‐ -‐ segment rétro-hépatique, recevant les veines sus hépatiques (dans sa portion terminale, on l’appelle le segment inter-hépato-cardiaque) : anastomose de la veine sous-cardinale droite et de la veine vitelline droite segment rénal, recevant les veines rénales, gonadiques et surrénaliennes: anastomose supra-sous-cardinale droite segment sous-rénal, recevant les veines lombaires: partie caudale de la veine supracardinale droite le carrefour cave et segment iliaque: portion caudale de la veine cardinale postérieure droite Ces quatre segments anatomiques ont des fonctions différentes avec différents niveaux hémodynamiques : -‐ -‐ -‐ -‐ Le segment rétro-hépatique recevra par les veines sus-hépatiques le sang détoxiqué par le foie, avec un débit de 1500mL/min. Le segment rénal recevra le sang épuré par le rein avec un débit de 1000mL/min Le segment sous-rénal recevra les globules produits par la moelle lombaire (50% de la production des cellules sanguines de l’organisme) Le segment iliaque recevra le sang désaturé provenant du pelvis et des membres inférieurs, avec un débit de 500mL/min. La veine rénale droite dérive de l’anastomose sous-supra-cardinale droite. La veine rénale gauche provient de trois segments : un rétro aortique (portion de la veine supra cardinale gauche) et deux pré aortiques (anastomose sub-supra cardinale gauche et anastomose inter sub- cardinale). La veine iliaque primitive gauche naît d’une anastomose intercardinale postérieure. La veine iliaque primitive droite dérive de la partie caudale de la veine cardinale postérieure droite. Les veines génitales sont des reliquats de veines sous-cardinales. Les veines surrénaliennes sont issuent de la partie antérieure de la veine sous-cardinale à gauche et de la veine souscardinale à droite. La veine Azygos naît de l’anastomose entre la veine supra-cardinale droite et la veine cardinale antérieure droite. La veine hémi-azygos, provient de la partie moyenne de la veine supra-cardinale gauche. Elle se draine dans la veine azygos par un segment transversal dérivant de l’anastomose entre les deux veines supra-cardinales. 33 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Figure 4 : Les 4 segments anatomiques de la veine cave inférieure (103) Segment rétro-hépatique en VERT / Segment rénal en ROUGE / Segment sous-rénal en JAUNE / Carrefour cave et segment iliaque en VIOLET. 34 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) II- RAPPEL SUR L’EMBRYOGENESE DE LA VEINE CAVE SUPERIEURE Nous rappelons ici quelques notions de son développement car la veine cave supérieure peut être impliquée dans des mécanismes de suppléance de certaines malformations de la VCI. Notamment par l’intermédiaire de la veine Azygos (Figure 5). Pour mémoire, les veines cardinales antérieures et postérieures se drainent dans les cornes du sinus veineux par l’intermédiaire des veines cardinales communes droites et gauches. Entre la quatrième et la septième semaine, les veines sous-clavières vont naître au niveau des veines cardinales antérieures. Aux alentours de la septième semaine, les futures veines jugulaires externes bourgeonnent depuis les veines cardinales antérieures. Au même moment, une anastomose médiane inter-cardinale antérieure naît et deviendra le futur tronc veineux brachio céphalique gauche. Les portions craniales des veines cardinales antérieures formeront les veines jugulaires internes. La veine cardinale commune gauche régresse au niveau distal, et constitue le sinus coronaire dans sa partie proximale. Pour finir, la portion de veine cardinale antérieure droite, entre l’oreillette droite et la réunion des veines brachio-céphaliques droite et gauche, forme la veine cave supérieure. Figure 5 : Le réseau cardinal à la huitième semaine de développement embryonnaire (Cours de médecine 2011) 35 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) TBCG/D : tronc brachio-céphalique gauche/droit, VCS : veine cave supérieure, VC : sinus coronaire, AZ : veine Azygos, HAZ : veine hémi-Azygos, RD : veine rénale droite, RG : veine rénale gauche, IPD/G : veine iliaque primitive droite/gauche 2) ANATOMIE DE LA VEINE CAVE INFERIEURE (50, 60) 36 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) I- SITUATION ANATOMIQUE de la VCI La veine cave inférieure est le tronc collecteur de tout le sang veineux de la partie sous diaphragmatique du corps. Elle se situe majoritairement dans l’abdomen avec une toute petite portion intra thoracique (une fois le diaphragme traversé elle pénètre dans le péricarde fibreux). Elle appartient à la région rétro péritonéale. Son origine se trouve au niveau du flanc droit supérieur de la 5ème vertèbre lombaire, correspondant à la réunion des deux veines iliaques primitives, résultant elle même de la jonction des veines iliaques externes (drainant mes membres inférieurs) et internes (hypogastriques, drainant le sang du petit bassin). Au niveau de l’angle formé par la jonction des veines iliaques, s’abouche une petite veine : la veine sacrée moyenne. La VCI se termine au niveau de la 5ème vertèbre thoracique, dans la partie postéro-inférieure de l’atrium droit. La veine monte verticalement jusqu’en L1, où elle va s’engager vers la droite au niveau d’une gouttière creusée à la face postérieure de la glande hépatique (lieu d’abouchement des veines hépatiques). Puis elle s’infléchit en avant et à gauche avant de traverser le diaphragme (par un orifice situé dans le centre phrénique, donc en zone fibreuse) et de rejoindre l’oreillette droite par l’intermédiaire du ligament phréno-mésentérique qui l’engaine et l’isole de la plèvre. Elle monte à droite de l’aorte et s’en espace de bas en haut pour laisser apparaître l’espace inter cavo-aortique. En arrière, la veine cave repose sur le muscle psoas et croise les artères lombaires droites. En avant, elle est croisée par les artères testiculaires ou ovariques droites. Plus haut, elle repose sur le pilier droit du diaphragme et masque les artères rénales et supra rénales inférieures droites. II- DIMENSIONS et AFFERENCES de la VCI Elle mesure 22 centimètres de longueur (18 centimètres dans la région abdominale), avec un calibre maximal de 30 millimètres à son embouchure et de 20millimètres initialement. Son calibre augmente de bas en haut, avec deux dilatations au niveau des veines rénales et des veines hépatiques. Il existe des variations de calibre en fonction du remplissage vasculaire et du cycle respiratoire. On peut aussi retrouver un rétrécissement au passage de la pince aorto-mésentérique. La veine cave inférieure reçoit plusieurs veines (Figure 6) : - Veines lombaires : elles sont anastomosées entre elles par les plexus veineux vertébraux. Elles drainent le sang de la paroi lombaire et créaient un lien avec les veines lombaires ascendantes (qui cheminent de part et d’autre le rachis lombaire entre les veines Azygos et les veines iliaques communes). 37 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) - Veines rénales (à la hauteur de L1) : la veine rénale gauche, plus longue, passe transversalement devant l’aorte, sous l’origine de l’artère mésentérique supérieure. - Veine testiculaire ou ovarique droite : elle monte en dehors de la veine cave et s’y jette juste en dessous de la veine rénale droite. La veine testiculaire ou ovarique gauche se jette dans la veine rénale gauche. - Veine supra-rénale droite (surrénalienne) : veine de taille très courte qui se jette au niveau de T12 dans la face postérieure de la veine cave. La veine supra-rénale gauche va se jeter dans la veine rénale gauche. - Veines sus-hépatiques : elles se jettent dans la veine cave juste au dessus du diaphragme, on en trouve généralement trois grandes et des petites. - Veines phréniques inférieures : elles s’ouvrent dans la face antérieure de la veine cave au niveau de sa traversée diaphragmatique. Il y en a deux par artères. Figure 6 : Les branches de la veine cave inférieure (Cours de médecine 2011) 1-veine phrénique inférieure, 2-veine lombaire, 3-veine sus-hépatique, 4-veine supra-rénale, 5veine rénale, 6-veine génitale, 7- arc exo-rénal, 8- arc réno-azygo-lombaire, 9-racine médiale de la veine Azygos 38 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) III- RAPPEL SUR L’ANATOMIE DE LA VEINE CAVE SUPERIEURE La veine cave supérieure constitue le tronc collecteur des veines de la partie sus diaphragmatique du corps. Elle provient des veines brachio-céphaliques qui ramènent le sang de la tête et des membres supérieurs (Figure7). Elle se situe en avant et à droite de la trachée. Son trajet est court, entre la réunion des veines brachio-céphaliques droite et gauche (en arrière du premier cartilage costal droit) et l’oreillette droite. Elle descend obliquement et en arrière de son origine à sa terminaison, en décrivant une courbe s’adaptant parfaitement à la courbe inverse formée par l’aorte. Elle reçoit la veine Azygos sur son bord postérieur droit. Figure 7 : La veine cave supérieure (Gray’s anatomie 2010) Vena cava Superior=veine cave supérieure, left/right innominate vein= veine brachiocéphalique gauche/droite, left/right subclavian vein= veine sub-clavière gauche/droite, left/right internal jugular vein= veine jugulaire interne gauche/droite 39 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) On retrouve des anastomoses entre la veine cave supérieure et inférieure via le système Azygos, les plexus vertébraux, les veines de la paroi abdominale antérieure (iliaque externe et sous-clavière) et les veines du diaphragme. IV- ANATOMIE du SYSTEME AZYGOS Les veines azygos constituent un système de drainage veineux pariétal (paroi postérieur du thorax et de l’abdomen) et forment un système anastomotique entre la veine cave supérieure et inférieure, qui peut être très important en cas d’interruption de l’une d ‘elles (par exemple, une compression tumorale de la veine cave supérieure ou une thrombose de la veine cave inférieure). On retrouve : la veine Azygos (veine principale droite), la veine hémi-Azygos (inférieure gauche) et la veine hémi-Azygos accessoire (inférieure gauche). - La veine Azygos (Figure 8 et 9) On l’appelle aussi l’anastomose inter cave. Elle naît à la hauteur du 11ème espace intercostal, dans l’espace infra-médiastinal postérieur. Elle est formée par la fusion de deux racines : -‐ une racine latérale (réunion de la veine lombaire ascendante droite, qui passe sous le ligament arqué, et de la douzième veine intercostale droite) -‐ une racine médiale (qui provient de la face dorsale de la veine cave inférieure), elle passe entre le pilier principal et le pilier accessoire droit du diaphragme. Elle poursuit son trajet le long du bord droit du rachis thoracique jusqu’à la vertèbre T4, correspondant à la portion ascendante de la veine Azygos. Puis, elle chevauche le pédicule pulmonaire droit de manière horizontale, en passant du médiastin postérieur au médiastin antérieur, ce qui correspond à la portion sagittale appelée la crosse de la veine Azygos. Elle s’abouche ensuite à la face dorsale de la veine cave supérieure. Ses affluents principaux sont la veine hémi Azygos, l’hémi Azygos accessoire et la huitième veine intercostale gauche. Toutes les veines intercostales droites y compris les trois premières (formant la veine intercostale supérieure droite) se jettent aussi dans la veine Azygos, ainsi que des veines médiastinales, œsophagiennes, bronchiques et péricardiques. - La veine hémi-Azygos (Figure 8 et 9) Elle naît au niveau de l’espace infra médiastinal postérieur, à hauteur du 11ème espace intercostal gauche. Elle est formée par la fusion de deux racines : 40 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) -‐ -‐ une racine latérale (réunion de la veine lombaire ascendante gauche, qui passe sous le ligament arqué, et de la douxième veine intercostale gauche) une racine médiale (provenant de l’anastomose entre la veine rénale gauche et la veine lombaire postérieure sous jacente, qui forme l’arc réno-azygo-lombaire). Elle passe entre le pilier principal et le pilier accessoire gauche du diaphragme. Elle se poursuit verticalement le long du bord gauche de la colonne vertébrale, à gauche de l’aorte ascendante, jusqu’à la vertèbre T9, formant la portion ascendante. Puis elle passe de gauche à droite, en arrière de l’aorte et du conduit thoracique, formant la portion horizontale. Elle se termine au niveau de T9, à la face médiale de la veine Azygos. Les branches collatérales de cette veine sont les veines intercostales 9, 10, 11 et 12 ainsi que des veines médiastinales, œsophagiennes et péricardiques. - La veine hémi-Azygos accessoire Elle naît de la quatrième veine intercostale gauche (les trois premières veines intercostales gauche se jettent dans le tronc veineux brachio céphalique gauche). Puis elle se divise en une portion descendante le long du bord gauche du rachis thoracique jusqu’en T7 ; et une portion horizontale qui la fait passer de gauche à droite au niveau du corps vertébral de T7. Elle se termine à la face médiale de la veine Azygos au niveau de T7. Les collatérales à cette veine sont les veines intercostales gauches 4, 5, 6 et 7, ainsi que des veines médiastinales, oesophagiennes et bronchiques. Figure 8 : Les veines Azygos et hémi-Azygos 41 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) (Laboratoire d’anatomie Toulouse-Purpan) Figure 9 : Le système cave et le syctème Azygos (CEMP6) 42 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 3) LES ANOMALIES CONGENITALES DE LA VEINE CAVE INFERIEURE 43 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) I- Choix d’une classification Les malformations de la veine cave inférieure résultent d’une anomalie du de l’embryogenèse entre la cinquième et la huitième semaine du développement embryonnaire. Face à la complexité de l’embryogénèse de ce système veineux, il existe un grand nombre d’erreurs pouvant survenir à n’importe quelle étape de cette construction. En 1914, dans un travail d’ensemble sur les anomalies de la veine cave inférieure, Augier s’est efforcé de les systématiser dans son livre Contribution à l’étude des anomalies de la veine cave inférieure chez l’homme (65). Huntington en 1920, décrit 15 formes théoriquement possibles combinant des lésions des trois paires de veines embryonnaires (39). D’autres proposent des classifications en fonction de l’élément embryologique responsable. En effet, ces variantes anatomiques ont été le fruit de multiples classifications différentes. Nous avons choisi de les rassembler en une nouvelle classification qui prend en compte certaines anomalies des veines rénales. En effet, elles sont souvent intégrées dans classifications de la littérature). Nous classerons les anomalies congénitales de la veine cave inférieure en : - variantes supra rénales variantes infra rénales anomalies positionnelles avec l’aorte association avec des malformations cardiaques. II- Intérêts diagnostiques Les anomalies de la VCI sont des situations rares, on note une prévalence de 0,2 à 0,5% dans la population générale (103). Mais leur prévalence est variable selon les auteurs ; nous développerons ce point dans la troisième partie. Certaines d’entre elles sont plus fréquentes, tel que la veine rénale gauche circum aortique qui se retrouve dans 8,7% de la population générale (13). Ainsi, il est indispensable de savoir les reconnaître pour éviter de faux diagnostics à l’imagerie (certaines anomalies peuvent ressembler à des adénopathies) et pour éviter des complications lors de gestes chirurgicales ou endo-vasculaires. L’agénésie de la VCI avec continuation Azygos se retrouve moins souvent, avec une prévalence de 0,6% dans la population générale (13), mais elle reste la plus fréquemment retrouvée parmi les variations concernant strictement la VCI (sans les veines rénales). Ses implications en chirurgie ou en radiologie sont moindres, mais sa connaissance dans les étiologies de thromboses veineuses profondes est indiscutable. En effet, certaines anomalies caves inférieures sont considérées comme une cause favorisante de TVP étendues chez le jeune. Leurs survenues, potentialisées par la coexistence d’anomalies de la coagulation, sont souvent révélatrices de ces malformations. 44 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) III- Classification des anomalies de la VCI a) Anomalies du segment infra rénal de la VCI - La veine cave inférieure gauche Sa prévalence est de 0,2 – 0,5% dans la population générale (13). Elle provient de la persistance anormale de la veine supra-cardinale gauche et de la régression anormale de la supra-cardinale droite. Le segment transversal provient de l’anastomose subsupra-cardinale gauche et de l’anastomose inter-sub-cardinale. La portion sous rénale de la VCI est située à gauche de l’aorte, au lieu d’être normalement à sa droite, et est donc décalée vers la veine rénale gauche. La VCI gauche se jette alors dans la veine rénale gauche qui rejoint la veine rénale droite en avant de l’aorte. La partie sus-rénale de la VCI est toujours située à droite de l’aorte Figure 10). On note dans la littérature un cas de VCI gauche associé à un syndrome de Cockett droite (1). Figure 10 : Veine cave inférieure gauche (103) 45 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) - La veine cave inférieure double Sa prévalence est de 0,2 – 0,3% dans la population générale (13). Elle s’observe dans le cadre de la non régression de la veine cave supra-cardinale gauche et de la persistance normale de la supra-cardinale droite. Il y a un double axe veineux cave sous rénal : la VCI à droite draine la veine iliaque primitive droite. La VCI à gauche draine la veine iliaque primitive gauche, puis se jette ensuite dans la veine rénale gauche (Figure 11). On retrouve deux variantes : - sans persistance de la confluence iliaque (Figure 11 A) - et avec persistance d’une confluence entre les deux veines iliaques : dans ce cas on retrouve une topographie particulière de la veine génitale gauche qui forme une arcade de dédoublement de la veine cave gauche (Figure 11 B). Différents types d’anastomoses se mettent en place entre ces systèmes, ce qui augmente le risque de complications chirurgicales. Figure 11 : Veine cave inférieure double sans (A) et avec persistance (B) de la confluence iliaque (103) 46 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) - Agénésie de la veine cave inférieure infra-rénale Elle correspond à la régression anormale des deux veines supra-cardinales. Cette malformation associe aussi une anomalie de développement du système sous-cardinal (du fait de l’agénésie d’une partie du segment rénal et de la persistance de l’anastomose supra-sous-cardinale droite). Le drainage veineux des membres inférieurs (veines iliaques internes et externes) s’effectue alors par les veines lombaires ascendantes, élargies, et par les plexus veineux vertébraux internes. Puis, elles se jettent ensuite dans la VCI supra rénale (Figure 12). Cette anomalie est très souvent associée à d’autres malformations, en particulier la continuation via le système Azygos de la VCI. Les collatérales assurent alors le retour veineux via les systèmes azygos et hémi-azygos. Ces dernières sont alors élargies et il est parfois difficile de les différencier d’une adénopathie ou d’une thrombose à l’imagerie. Figure 12 : Agénésie infra-rénale de la veine cave inférieure (103) 47 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) - L’uretère droit péri-cave La prévalence est de 0,1% dans la population générale (13). Cette anomalie provient de l’absence de développement de la veine supra cardinale droite dans son segment sous rénal. Elle est remplacée par la veine cardinale postérieure droite qui devient le segment sous rénal de la VCI. L’uretère droit, dont le trajet normal est situé en avant de la VCI, passe en arrière de celle-ci et lui tourne autour (Figure 13). Une variante en est l’anneau veineux péri urétéral qui provient de la persistance de la veine cardinale postérieure droite et du développement normal de la veine supra-cardinale droite, entrainant ainsi le passage de l’uretère droit dans une pince veineuse. Il existe un risque de complications lors des chirurgies vasculaires. L’uretère droit rétro cave peut être à l’origine d’infections urinaires à répétitions, nécessitant une remise en place chirurgicale de l’uretère dans son trajet physiologique. De plus, dans le cadre d’un anneau veineux péri urétéral, la traduction clinique peut en être une compression de l’uretère avec apparition d’une hydronéphrose droite. Mais le plus souvent cette anomalie reste asymptomatique et le diagnostic est une découverte fortuite lors d’un examen radiologique. Figure 13 : Uretère droit péri-cave (A) avec hydronéphrose (B) (103) 48 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) b) Anomalies du segment supra rénal - Agénésie rétro hépatique de la VCI La prévalence varie selon les sous catégories de cette variante. Elle s’observe devant un défaut de formation de l’anastomose entre la veine sub-cardinale droite et la veine vitelline droite (constituant normalement le segment rétro-hépatique de la VCI). La VCI sus-rénale va se drainer dans le système Azygos, avant de pénétrer dans le thorax. Les veines sus-hépatiques se drainent soit directement dans l’oreillette droite soit dans le segment inter-hépatico-cardiaque de la VCI. * La veine cave en position normale se continue dans la grande Azygos (Figure 14 et 15 A). C’est l’anomalie la plus fréquente des anomalies supra-rénales de la VCI, avec une prévalence de 0,6% dans la population générale. Elle a été découverte chez 0,6 à 3% des enfants qui ont subi un cathétérisme cardiaque par voie fémorale (13). On retrouve une atrophie de la veine sub-cardinale droite et la formation d’une anastomose supra-sub-cardinale droite, permettant le retour veineux par la veine Azygos. En raison de l’absence du segment de la VCI compris entre les veines rénales et les veines sus hépatiques, le retour veineux s’effectue par la veine Azygos jusqu’à la VCS. Les veines sushépatiques se drainent directement dans l’oreillette droite. La veine Azygos ainsi que sa crosse sont élargies. A la radiographie du thorax, l’arc supérieur droit de la silhouette cardiaque apparaît augmenté à cause de la dilation de la veine Azygos, parfois difficile à différencier d’une adénopathie médiastinale. De profil, on constate l’absence de l’ombre de la VCI dans l’angle costo diaphragmatique postérieure. A l’échographie bidimensionnelle, en incidence sous-costale, le segment hépatique de la VCI est absent et on observe donc l’aorte en position médiane, tandis que la veine Azygos est située plus en arrière dans l’espace para vertébral droit. * La VCI située à droite se draine dans l ‘hémi-azygos à gauche ou dans les deux veines Azygos (Figure 15 B). La continuation de la VCI, lors d’une agénésie du segment supra rénal, peut avoir lieu du côté gauche par la veine hémi-Azygos, ou par les deux veines Azygos de manière bilatérale. Les segments sous-rénal et rénal ont une position normale. Au niveau embryologique, la VCI se draine dans la veine sous-cardinale gauche puis dans la veine supra-cardinale gauche (à l’origine de la veine hémi-Azygos), qui se jettera à son tour dans le reliquat de la veine Azygos. Dans ce cas, il existe une anomalie du développement de l’anastomose sous cardinale et vitelline droite (agénésie du segment rétro hépatique) et un défaut de formation de l’anastomose sous-supra-cardinale droite (à l’origine de la veine Azygos). * La VCI située à gauche se continue dans l’hémi-azygos à gauche (Figure 15 C). L’évolution est identique à l’anomalie ci-dessus, mais avec une VCI anormalement situé à gauche. Cette anomalie est très rarement isolée, le plus souvent on observe une reprise conjointe par le système azygos et hémi-azygos. * La VCI droite se continue dans les deux veines azygos. L’agénésie du segment supra-rénal de la VCI est supplée par les veines Azygos et hémiAzygos de manière bilatérale. 49 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Figure 14 : Agénésie supra-rénale de veine cave inférieure avec continuation Azygos (103) Figure 15 : Agénésie du segment supra-rénal avec continuation Azygos (A), continuation Azygos et hémi-Azygos (B) et agénésie du segment supra-rénal associée à une VCI rénale et sous-rénale gauche avec continuation Azygos et hémi-Azygos (C) (103) 50 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) - Hypoplasie rétro-hépatique de la VCI L’hypoplasie du segment rétro-hépatique de la VCI se traduit par une diminution du calibre sur ce segment de veine, qui reste cependant fonctionnel. Cela engendre une hyperpression veineuse, responsable du développement des voies de dérivations Azygos et hémi-Azygos. Une partie du sang veineux sera drainée par le système Azygos et l’autre partie par la VCI rétro-hépatique. - Les membranes caves Elles correspondent à des obstructions membraneuses de la VCI dans sa partie rétro hépatique. Ces obstructions sont partielles ou complètes. Elles peuvent être responsables, par exemple, d’un syndrome de Budd-Chiari (obstruction des veines sus hépatiques). Un cas de syndrome de Budd-Chiari par obstruction membraneuse de la VCI, survenant dans un contexte malformatif congénital, a été rapporté par le service d’hépato gastroentérologie d’Angers (21). Ils retrouvaient une VCI gauche sous rénale avec continuation azygo-cave et absence de VCI rétro hépatique. Le contexte malformatif suggère bien une origine congénitale à cette membrane veineuse cave inférieure. On retrouve une soixantaine d’associations combinant les anomalies précédentes. En effet, toutes les combinaisons sont possibles, rendant le spectre de variantes très large. Nous pouvons citer comme exemple : - Continuation azygos dune VCI gauche ou d’une double VCI avec une veine rénale droite rétro aortique - Continuation hémi-azygos d’une VCI gauche ou d’une double VCI avec une veine rénale droite rétro-aortique (…) 51 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) c) Anomalies positionnelles avec l’aorte - Anneau péri aortique de la veine rénale gauche ou veine rénale gauche circumaortique La prévalence est de 8,7% dans la population générale (13). En effet, Roditi en 1996, retrouve 6 fois cet anneau veineux sur une série de 71 investigations portant sur la recherche de ces anomalies (103). Cet anneau péri aortique correspond à la persistance d’une anastomose inter sus-cardinale qui passe en arrière de l’aorte. Deux veines rénales drainent alors le rein gauche : la veine rénale gauche normale pré aortique et une veine rénale gauche rétro aortique (Figure 16). On retrouve une véritable segmentation veineuse rénale avec une veine drainant le parenchyme rénal dorsal supérieur et l’autre le parenchyme rénal ventral inférieur. Il existe un risque de complications lors d’interventions chirurgicales, et un risque de faux diagnostic en radiologie (la veine rénale gauche circum-aortique peut mimer une adénopathie à l’imagerie). Figure 16 : Veine rénale gaucge circum-aortique (103) 52 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) - La veine rénale gauche rétro-aortique La prévalence est de 2,1% dans la population générale (13). Elle correspond à la persistance de l’anastomose inter sus-cardinale et à la régression de la veine pré aortique, d’où l’obtention d’une veine rénale gauche rétro-aortique unique (Figure 17 A). La veine rénale gauche peut venir s’implanter plus bas sur la veine cave inférieure donnant une forme intermédiaire avec l’impression d’une double veine cave (Figure 17 B). Il existe un risque de complications lors d’interventions chirurgicales, comme les chirurgies aortiques. Figure 17 : Veine rénale gauche rétro-aortique (103) - La veine rénale droite rétro-aortique Elle est rencontrée uniquement en cas de VCI gauche (voir ci dessus). 53 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) d) Associations aux cardiopathies Les anomalies des veines caves peuvent être associées à des malformations cardiaques. L’agénésie de la VCI est retrouvée chez environ 0,6% des patients porteurs de malformations cardiaques (104), elle est ainsi diagnostiquée plus précocement que lorsqu’elle est isolée. Les malformations cardiaques les plus fréquemment associées sont (46, 57, 67, 97) : - L’isomérisme atrial On appelle isomérisme, des structures paires morphologiquement identiques formant une image en miroir. Il est dit droit si les deux oreillettes ont les caractères d’une oreillette droite, et gauche si les deux oreillettes ont les caractères d’une oreillette gauche. Ces deux types de malformations forment le syndrome d’hétérotaxie ou situs ambiguus (appartenant au spectre des syndromes de malposition d’organes) Dans l’isomérisme gauche, ou polysplénie, on retrouve presque systématiquement une continuation Azygos ou hémi-Azygos de la veine cave inférieure (dans 82% des cas). Les veines sus-hépatiques se drainent alors directement dans l’oreillette gauche. On retrouve, au sein de cette pathologie malformative, des cardiopathies congénitales complexes (deux veines caves supérieures, une valve auriculoventriculaire commune avec oreillette et ventricule unique …), une multitude de rates et une disposition bronchique de type gauche. Dans l’isomérisme droit, ou asplénie, ou syndrome d’Ivemark, on retrouve très souvent une veine cave inférieure gauche (associés, entre autre, à une aorte gauche, un ventricule unique, un foie central, une absence de rate et deux poumons trilobés). Les malformations cardiaques sont plus sévères dans l’isomérisme gauche. - Anomalies du sinus coronaire Le drainage des veines sus-hépatiques et de la VCI s’effectue dans le sinus coronaire. Ces situations sont très rares. - Drainage de la VCI dans l’oreillette gauche Retour veineux systémique partiel dans l’oreillette gauche: c’est une anomalie peu fréquente ; on retrouve une vingtaine de cas décrits dans la littérature. Il en existe plusieurs types : avec ou sans communication inter auriculaire. Soit la VCI passe par le foramen ovale sans qu’il y est de communication inter auriculaire, soit la fermeture de paroi est incomplète, soit il existe une véritable oreillette unique. Cette anomalie a été décrite en association avec d’autres cardiopathies comme les fistules artério veineuses pulmonaires, ou encore la tétralogie de Fallot. Elle est corrigée chirurgicalement en redirigeant la VCI vers l’oreillette droite et en reformant la paroi inter auriculaire. Retour veineux systémique complet dans l’oreillette gauche: Toutes les veines caves se drainent dans l’oreillette gauche. Seulement douze cas ont été rapportés dans la littérature. On retrouve une oreillette droite hypoplasique et une communication inter auriculaire large. 54 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) V- Physiopathologie des anomalies de la VCI Si l’on s’accorde à admettre que ces anomalies sont issues d’un arrêt de l’organogenèse veineuse (6), les causes qui le déterminent restent à ce jour hypothétiques. En fait, on ne dispose d’aucune donnée histologique, embryologique ou expérimentale qui puisse démontrer comment et surtout à quel stade le dysfonctionnement survient. - Hypothèses hémodynamiques Il a longtemps été admis que l’identité artérielle ou veineuse d’un vaisseau était principalement assujettie aux forces hémodynamiques résultant de l’établissement de la circulation. Cependant, le développement de tous les vaisseaux majeurs ne dépend pas seulement de ces forces hémodynamiques. En effet, le tube cardiaque, les arcs aortiques, l’aorte dorsale, et les veines cardinales ont déjà acquis un grand diamètre alors que la circulation n’est pas encore établie et ces forces inexistantes. Pour d’autres, le remodelage des vaisseaux est conditionné par les contraintes hémodynamiques appliquées sur ce vaisseau. Il se développe si la pression augmente ou involue si la pression baisse (68). - Hypothèses biologiques Certains évoquent un rôle du système nerveux autonome ou une hypothèse infectieuse (22). Des facteurs de nature chimique, hormonale, ou toxique (diabète maternelle, médicaments) pourraient aussi intervenir dans les malformations de la VCI. L’influence de facteurs hormonaux pourrait expliquer pourquoi les hommes sont plus touchés par les anomalies de la VCI que les femmes… mais cela ne reste qu’une hypothèse. D’autres évoquent qu’un processus défectueux de la coagulation en période périnatale pourrait jouer un rôle dans les malformations veineuses, ces anomalies veineuses seraient alors secondaire à une thrombose survenue dans la petite enfance ou dans la vie intra utérine, et non le résultat d’un défaut de l’embryogénèse (72). Ils parlent d’une prédisposition, chez les patients thrombophiles, à un événement thrombotique intra utérin ; d’où résulterait cette involution veineuse interprétée ensuite comme une agénésie. - Hypothèses génétiques Même si la plupart des cas d’hétérotaxie sont sporadiques, l’existence de cas familiaux a permis d’évoquer une possible transmission génétique (57). Cela n’est probablement pas la règle car la plupart des cas sont sporadiques dans la littérature et non transmis à la descendance. 55 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 4) Rappel sur LES THROMBOSES VEINEUSES PROFONDES DES MEMBRES INFERIEURS 56 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Un rappel sur les TVP nous a semblé intéressant dans la mesure où notre sujet traite de la relation entre l’agénésie de la veine cave inférieure et les thromboses veineuses. Nous présentons essentiellement l’épidémiologie et le traitement des TVP, dans le but de discuter, dans la prochaine partie de ce travail, de la meilleure prise en charge des TVP secondaires à une agénésie de la VCI. I- Epidémiologie et facteurs de risque (84) La Maladie Thrombo-Embolique Veineuse (MTEV) regroupe les TVP et les embolies pulmonaires (EP). Son incidence est de 2 à 3 pour 1000 ; et représente 5000 à 10 000 décès par an en France. Mais ces chiffres varient selon les auteurs. Selon une étude faite par Oger en France en 2000, l’incidence des TVP était de 1,24 pour 1000 habitants. Il retrouvait une incidence de 28 pour 100 000 pour la tranche d’âge de 20 à 39 ans et de 500 sur 100 000 pour les plus de 75 ans (51). La survenue de ces évènements augmente normalement avec l’âge. Les mécanismes physiopathologiques impliqués dans la formation des thrombus au sein du système veineux sont représentés par la triade de Virchow: la stase veineuse, l’hypercoagulabilité et les lésions pariétales de la paroi. La physiopathologie des TVP secondaires à une malformation de la VCI est probablement différente ; nous en discuterons dans la troisième partie de ce travail. Les MTEV peuvent être secondaires à de multiples facteurs de risques. Il faudra les rechercher devant tout épisode de TVP. On retrouve les facteurs de risques permanents (l’âge, l’obésité, quelques médicaments, certaines co-morbidités néoplasiques, inflammatoires, biologiques et génétiques) et les facteurs de risques transitoires (les chirurgies, l’immobilisation, les voyages et les traumatismes). Le bilan étiologique, en particulier la recherche d’une pathologie néoplasique, doit être orienté et adapté à la situation de chaque patient. Le bilan de thrombophilie rassemble l’ensemble des anomalies constitutionnelles, acquises ou mixtes des mécanismes hémostatiques (Tableau 1). Ces anomalies provoquent un état d’hypercoagulabilité, d’où l’apparition de thromboses. Ce bilan est notamment indiqué dans le cadre de TVP récidivantes inexpliquées et chez les sujets de moins de 40 ans avec une TVP proximale, même en présence d’un facteur déclenchant, surtout s’il existe des antécédents chez des parents au premier degré à un âge précoce. Il est important de savoir que le taux de protéine C et S est diminué par la prise d’anti-vitamie K. Constitutionnelle Déficit de facteur : 1) Protéine S 2) Protéine C 3) Anti thrombine Mutation : 4) Facteur V de Leiden 5) Facteur II Acquise - Syndrome des Anti-phospholoipides(SAPL) - Désordre myéloprolifératif - Syndrome néphrotique - Néoplasie Tableau 1 : Les deux familles de thrombophilie : constitutionnelle et acquise 57 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) II- Prise en charge des TVP (4, 84) La prise en charge des TVP se base sur un traitement anticoagulant à dose curative (Tableau 2). En effet, le risque de récidive de MTEV dans les suites d’une TVP proximale sans embolie pulmonaire est d’environ 20%, si aucun traitement n’a été mis en place. Indications Surveillance Effets secondaires HBPM / Fondaparinux Traitement de référence Pas de surveillance biologique recommandée +/- TIH HNF Insuffisants rénaux sévères Numération formule plaquettaire TIH Thrombolytique Phlébite bleue Hémorragiques Tableau 2 : Traitement initial des TVP (HBPM=héparine de bas poids moléculaire, HNF=héparine non fractionnée, TIH=thrombopénie induite à l’héparine) La compression élastique, à type de chaussettes ou bas de contention, pour une durée minimale de 2 ans, permet une diminution de 50% de syndrome post-thrombotique. Une mobilisation précoce est aussi recommandée dès que possible. Un relai du traitement anticoagulant par anti-vitamine K assurera le traitement au long cours. Il peut être débuté dès le premier jour du traitement par HNF, HBPM ou fondaparinux. Le traitement initial sera arrêté au bout de 5 jours à condition d’obtenir 2 INR consécutifs supérieurs à 2 à 24 heures d’intervalle. La dose visera à obtenir un INR cible de 2,5. L’éducation du traitement par AVK est impérative. En cas de TVP proximale, une durée de traitement anticoagulant de 3 mois est recommandée Puis après ces 3 mois, la durée du traitement dépendra du risque de récidive (paramétré par le contexte clinique de survenu). La balance bénéfice-risque de chaque patient, doit être évaluée régulièrement pour moduler la durée du traitement anticoagulant (Tableau 3). Type de MTEV MTEV avec facteur déclenchant majeur transitoire MTEV avec facteur de risque persistant majeur MTEV idiopathique Facteurs de risques - Chirurgie - Immobilisation prolongée > 3 jours - Fracture des membres <3 mois - Cancer en cours de traitement - SAPL - Durée de traitement recommandée Risque annuel de récidive après arrêt d’un traitement de 3 mois 3 mois Faible (3%) > 6 mois, prolongé tant que le facteur persiste Elevé (9%) > 6 mois Elevé (9%) Tableau 3 : Contexte clinique déterminant la durée du traitement anticoagulant 58 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Troisième partie : REVUE DE LA LITTERATURE et DISCUSSION 59 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) I- Tableau rapportant 121 cas d’anomalies de la VCI Nous avons recueilli 118 cas de malformations de la VCI dans les données de la littérature françaises et étrangères sur les quarante dernières années, et nous avons décidé de les répertorier dans un tableau pour une meilleure visibilité. Nous n’avons pas pu évaluer les fréquences de récidives et de séquelles car ces données sont très peu rapportées. Nous ajoutons à cette analyse nos 3 patients suivis dans le service de médecine interne à Lyon Sud. Ainsi, sur les 121 patients porteurs d’une malformation de la VCI et présentant une manifestation clinique de celle-ci, nous avons retrouvé (Tableau 4) : Types de malformations : - 96% d’agénésie de la VCI. 3 cas d’hypotrophie de la VCI, 1 cas de VCI gauche associée à une agénésie, 1 cas de VCI gauche isolée, 1 cas de VCI double, soit 4% d’anomalies de la VCI, différentes d’une agénésie. Population : -‐ -‐ 60% d’hommes pour 20% de femmes (25 cas non précisés). 84% de moins de 30 ans. Manifestations cliniques : -‐ -‐ -‐ 94% de TVP proximales des membres inférieurs. 13 tableaux cliniques atypiques, soit 10% des cas: 6 cas de douleurs rhumatismales,2 tableaux de douleurs abdominales, 2 cas d’insuffisances veineuses chroniques et 3 cas d’embolies pulmonaires (dont 1 écarté après relecture). 2 tableaux cliniques non secondaires à une TVP : 1 cas d’hémoptysies et 1 cas d’hématuries. Pathologies associées : -‐ -‐ -‐ -‐ -‐ 10 cas de thrombophilie, soit 8% des cas 2 maladies de Behçet, soit 1% des cas 1 situs inversus 2 atrophies rénales 1 cas de thrombose cave dans la petite enfance. Prise en charge : -‐ -‐ -‐ -‐ 73% de traitement anticoagulant au long cours dont un traitement par Anti-vitamine K (AVK) dans 48% des cas. 7% d’anticoagulation inférieure à 3 ans. 7% de thrombolyses. 2% de chirurgies par pontage veineux. 60 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) RF 71 35 75 107 64 36 25 16 14 AGE CLINIQUE 1F 12 TVP proximale 8H + 1F 3H + 1F 1F 3H + 2F 1H 2H + 1F 2H + 2F 29 19 39 25 14 17 27 1 douleur abdominale, 1 EP, 7 lombalgies TVP proximale TVP proximale ANOMALIE RETROUVEE AVCI AVCI dont 1 associé à une VCI gauche AVCI AVCI PATHOLOGIE ASSOCIEE - 7 thrombophilies + 1 rein atrophique - - TVP proximale AVCI - TVP proximale AVCI - TVP proximale AVCI - TVP proximale AVCI et 1 cas de VCI double - 1F 40 TVP proximale AVCI - 1H 22 TVP proximale AVCI - 1H 26 TVP proximale 14 1H 21 87 1H 39 96 1F 67 106 31 SEXE TVP proximale TVP proximale TVP proximale AVCI - AVCI - AVCI - AVCI - PRISE EN CHARGE AVK long cours + contention AVK long cours pour 7 cas + contention et AVK 6 mois pour 2 AVK long cours + contention AVK long cours + contention AVK long cours et contention / Thrombolyse pour 2 AVK long cours + contention Thrombolyse + AVK long cours + contention AVK long cours + contention AVK long cours+ contention AVK long cours + contention AVK long cours + contention ? AVK 1 an + contention AVK long cours + contention 61 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) RF SEXE AGE CLINIQUE ANOMALIE RETROUVEE PATHOLOGIE ASSOCIEE 95 1H 62 TVP proximale AVCI - 86 1H 44 TVP proximale AVCI 78 1H 49 TVP proximale AVCI 85 1H 30 TVP proximale AVCI 27 1H 41 IVC 12 1F 48 TVP proximale 71 1H 17 TVP proximale AVCI - 17 1H 32 TVP proximale AVCI - 18 1H 37 TVP proximale AVCI - 102 1H 21 TVP proximale AVCI - 48 1H 27 TVP proximale AVCI - AVK long cours 15 1H 18 TVP proximale AVCI Maladie de Behçet AVK long cours 18 1H 26 TVP proximale AVCI 40 1F 23 TVP proximale AVCI - 58 1H 19 AVCI - 19 1H 50 AVCI - AVCI Rein atrophique gauche congénital 41 1H 54 TVP proximale TVP proximale Douleurs abdominales et IVC, sur TVP proximale AVCI AVCI - - - - - PRISE EN CHARGE AVK long cours + contention AVK long cours + contention AVK long cours+ contention AVK long cours+ contention By-Pass + AVK long cours AVK long cours + contention Thrombolyse AVK long cours + contention AVK long cours Thrombolyse + AVK + contention AVK long cours AVK long cours + contention AVK long cours AVK long cours AVK long cours 62 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) RF SEXE AGE 59 1H 22 74 1F 17 36 1H 14 73 1H+1 F 34 PATHOLOGIE ASSOCIEE PRISE EN CHARGE AVCI - AVK long cours AVCI - AVK 1 an AVCI - AVK long cours AVCI Thrombophilie ? AVCI - AVK 8 mois AVCI - AVCI - AVCI - TVP proximale AVCI - AVCI - AVK long cours - 9 AVK long cours+ 1 AVK 2 ans TVP proximale TVP proximale Douleur abdominale sur TVP proximale TVP proximale TVP proximale TVP proximale TVP proximale TVP proximale 42 1H 8 62 1F 18 29 1H 26 80 1H 20 1H + 1F 24 69 1H 18 TVP proximale 51 8H + 2F 25 (moye nne) TVP proximale < 17 TVP proximale AVCI - AC long court 88 61 28 AVCI AVK long cours AVK long cours AVK long cours AVK long cours pour un et AVK 1 an pour l’autre 16 4? < 30 TVP proximale AVCI - ? 75 4? < 30 TVP proximale AVCI - ? 49 1F 28 AVCI Thrombophilie AC long cours 1H 19 AVCI - Pas d’AC 44 1H 32 AVCI - AC prolongé 37 1H 28 AVCI - AC long cours + contention 10 33 ANOMALIE RETROUVEE CLINIQUE TVP proximale Hématuries macroscopiqu es à l’effort TVP proximale Lombalgies irradiantes MIG, sur TVP proximale 63 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) RF 37 37 9 72 7 7 1F AGE 14 1H 9 1F 44 1H 26 1H 16 1F 42 2H 39/22 8? 30 28 6 < 30 8 1F 28 76 1H 20 3H + 2F 16 à 26 81 99 69 15 SEXE 1H 1H 45 18 21 CLINIQUE Lombalgies et douleurs FID, sur TVP proximale Douleur hanche gauche sur TVP proximale Embolie pulmonaire ANOMALIE RETROUVEE PATHOLOGIE ASSOCIEE PRISE EN CHARGE AVCI - AC>1an + contention Hypotrophie de la VCI - AC long cours + contention AVCI - ? Thrombose cave dans la petite enfance TVP proximale TVP proximale Hypoplasie VCI Thrombophilie TVP proximale Hypoplasie VCI - AVCI pour l’un et VCI gauche pour l’autre - Lombalgies et Douleur brutal à la cuisse , sur TVP proximale, après un effort TVP proximale TVP proximale Hémoptysies massives Embolies pulmonaires à répétition 1 asymptomatiq ue et 4 TVP proximales TVP proximales MIG Fièvre et OMI, sur embolie pulmonaire AVCI ? AC long cours AC long cours + chirurgie + contention AC long cours AC long cours + contention AC long cours AVCI - AVCI - AVCI - Pas d’AVK AVCI Situs inversus partiel AC long cours + chirurgie AVCI - AC prolongé AVCI - AVK long cours AVCI - AVK long cours+ thrombolyse 64 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) RF 45 Notre étude SEXE 1H 3H AGE 18 22 à 43 CLINIQUE Compression du nerf sciatique, sur TVP proximale 1 TVP des MI, lombalgies et douleur de hanche, sur TVP proximale ANOMALIE RETROUVEE PATHOLOGIE ASSOCIEE PRISE EN CHARGE AVCI Maladie de Behçet ? - AVK long cours, AC 1 an et début de l’AC pour le dernier AVCI Tableau 4 : 121 cas symptomatiques d’anomalies de la VCI (118 cas de la littérature et 3 cas suivis à l’hôpital Lyon Sud) AVCI = agénésie de la veine cave inférieure, TVP = thrombose veineuse profonde, AC = anticoagulation, AVK= anti-vitamine K, FID = fosse iliaque droite, MIG = membre inférieur gauche, IVC =insuffisance veineuse chronique. II- Prévalence des anomalies de la veine cave inférieure Les anomalies de la VCI sont connues depuis plus de deux siècles. Abernethy, anatomiste, les décrit pour la première fois, lors de la dissection d’un nourrisson de quelques mois atteint d’un syndrome polymalformatif (polysplénie) associé à une continuation Azygos de la VCI (2). Depuis, les différentes séries publiées rapportent des chiffres très variables selon le type d’études cliniques, chirurgicales, radiologiques ou autopsiques. Pour mémoire, l’agénésie de la VCI est retrouvée chez 0,6% des patients porteurs d’une malformation cardiaque, selon le travail de Bakloul (10). De plus, une prévalence de 0,6 à 2% d’anomalies de la VCI est rapportée par Gayer dans une population avec des atteintes cardiovasculaires (35). Mais ces deux populations, porteuses de syndromes polymalformatifs ou de pathologies cardio-vasculaires, ne correspondent pas à la population qui nous intéresse dans cette étude. De même, on ne peut pas prendre en compte l’étude autopsique de Barrea car la population étudiée n’est pas représentative de la population générale. Notons qu’il retrouve une prévalence de 1,6% d’anomalies de la VCI au sein d’une population de 369 fœtus porteurs d’une malformation cardiaque associée (11). Une étude portant sur 567 cas de chirurgies de l’aorte abdominale, menée par Calligaro en 1999, retrouve des anomalies de la VCI dans 3,3% des cas. Les prévalences varient selon les anomalies : 1,9% pour la veine rénale gauche rétro-aortique, 0,5% pour la VCI double, 0,5% pour la veine rénale gauche circum-aortique et 0,35% pour la VCI gauche (14). 65 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Une série de 161 dissections de patients adultes, est réalisée au laboratoire d’anatomie de la Faculté de médecine de Tours, entre 1993 et 2000, et Ongoiba rapporte une prévalence de 1,2% d’anomalies de la VCI. Il découvre un cas de VCI double et un cas de VCI gauche (66). En 2002, Schneider retrouve une prévalence de 0,3 à 0,5% d’anomalies de la VCI dans la population générale (83). Au même moment, Obernosterer, dans une méta-analyse, estime que 0,5% de la population générale est porteuse d’une anomalie de la VCI (64). En 1986, Pillet rapporte une prévalence de 0,3 à 1,2% de malformations de la VCI avec continuation Azygos (70). Dans le Journal of Hematology and Thrombosis de Mars 2015, il est cité une prévalence de 0,0005% à 1% d’agénésies de la veine inférieure dans la population générale. Ce chiffre est retrouvé dans plusieurs publications (105). Plusieurs études radiologiques rapportent des résultats portant sur des séries importantes. L’étude de Koc se base sur 7972, patients ayant bénéficié d’un scanner, et retrouve une prévalence de 0,15 % de malformations de la VCI dans la population générale (47). La série de Benayoun réalisée à Paris dans deux centre spécialisés en imagerie uro-néphrologique, sur une période de deux ans, analyse des scanners d’indications diverses, et note une prévalence de 0,1 à 8,7%, suivant la malformation rencontrée. Les plus fréquentes sont la veine rénale gauche circum-aortique et la veine rénale gauche rétro-aortique avec des prévalences de 8,7% et 2,1% respectivement. L’agénésie du segment rétro-hépatique de la VCI avec continuation Azygos est retrouvée dans 0,6% des cas. La VCI gauche est retrouvée chez 0,2 à 0,5% des patients, la VCI double chez 0,2 à 0,3%, et l’uretère droit rétro-cave chez 0,1% des patients. Notons une association d’anomalies retrouvée chez 2,1 % des patients de cette étude: la continuation hémi-Azygos associée à une VCI double et une veine rénale droite rétro-aortique (13). Trigaux réalise une autre série radiologique portant sur 1014 patients chez qui un scanner abdomino-pelvien a été réalisé dans le but de déterminer l’incidence des variantes de la veine rénale gauche pouvant influencer le placement d’un filtre cave, d’une embolisation spermatique ou de prélèvements rénaux ou des surrénales. Il retrouve 6,3% de veine rénale circum-aortique, 3,7% de veines rénales rétro-aortiques, 0,3% de VCI double et 0,1% d’agénésie de la veine cave avec continuation Azygos (101). Il semblerait que ces chiffres varient aussi en fonction du segment atteint de la VCI. En effet, Shah souligne, dans une étude de 1996, que 90% des anomalies touchent le segment suprarénal et hépatique de la VCI, alors que seulement 6% atteignent le segment rénal et infra-rénal (85). De même, sur les 9 patients de l’étude de Gayer, porteurs d’une malformation de la VCI, une agénésie du segment supra-rénale est retrouvée dans 66% des cas. Notons que l’une d’elle est associée à une VCI double et une veine rénale gauche rétro aortique (35). Dans le British Journal of Haematology de décembre 2001, Chee note 3 cas de TVP associée à une anomalie congénitale de la VCI au sein d’une étude de trois ans portant sur 550 000 patients avec une TVP des membres inférieurs. Ceci correspond à une prévalence de 5% chez les patients âgés de 20 à 40 ans et présentant une TVP spontanée. Ce chiffre pourrait être sous-estimé car certains de ces jeunes patients n’ont pas bénéficié d’un examen d’imagerie complet (16). Sur une période de 5 ans, Ruggeri retrouve aussi une prévalence de 5% de TVP des membres inférieurs associées à une anomalie de la VCI chez des patients de moins de 30 ans ayant présentée une TVP idiopathique, dans la région de Vicence en Italie (75). Ceci corrobore notre étude traitant de 121 patients porteurs d’une anomalie de la VCI qui retrouve 84% de patients de moins de 30 ans. Orbenesterer décrit une population de 97 patients ayant présenté une TVP des membres inférieurs. Sur les 31 patients porteurs d’une thrombose des veines iliaques, il retrouve une 66 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) anomalie de la VCI chez 5 d’entre eux, soit 16% de ces patients. Chez 2 de ces patients les TVP étaient récurrentes. Il note aussi que les patients atteints d’une anomalie de la VCI développent une TVP à un âge plus jeune, environ 25 ans, que dans la population générale (64). De plus, une étude espagnole réalisée au centre hospitalo-universitaire de Valence entre 1992 et 2004, portait sur 116 patients de moins de 50 ans avec une TVP des membres inférieurs (34). Tous les patients ont eu une échographie Doppler, couplée à une phlébographie si la thrombose atteignait les veines iliaques. Il a été rapporté que chez 16,2% des patients, présentant une maladie thrombotique des veines iliaques, une anomalie de la VCI était associée (4 agénésies et 2 VCI double). Ils avaient tous moins de 30 ans. Étant donné que 31,8% des patients ont eu une thrombose des veines iliaques, les anomalies de la VCI représentent un facteur de risque chez 5,1% de la population de l’étude (patients de moins de 50 ans atteints d’une TVP des membres inférieurs). En 2001, Siragusa donne un chiffre impressionnant, il retrouve une prévalence de 9% d’anomalies de la VCI chez 21 patients de moins de 30 ans ayant présenté une TVP isolée pour 15 d’entre eux, une embolie pulmonaire pour 4 et une TVP associée à une EP pour les deux derniers (88). Il existe plusieurs articles rapportant des observations isolées d’association de malformations. Par exemple, Abboud décrit une VCI gauche responsable d’un syndrome de Cockett droit (1). Une polykystose rénale autosomique dominante associée à une malformation cave inférieure est retrouvée chez un de nos trois patients, mais après discussion, aucun lien n’a été retenu, l’un étant d’origine génétique et l’autre d’origine malformative. Ainsi, la grande variation de cette prévalence est expliquée par les anomalies retenues, les populations étudiées et les moyens diagnostiques utilisés. Ces différentes études permettent aujourd’hui de retenir une prévalence moyenne de 0,2 à 0,5% d’anomalies de la veine cave inférieure dans la population générale. Les anomalies des veines rénales sont les plus fréquentes, mais, si on ne considère que les anomalies du « tronc » de la VCI, (en excluant les variations anatomiques isolées des veines rénales), l’anomalie congénitale la plus fréquente est l’agénésie rétro-hépatique de la VCI avec continuation Azygos, avec une prévalence de 0,6% dans la population générale. Retenons aussi que 5% des jeunes patients atteints d’une TVP des membres inférieurs seraient porteurs d’une anomalie de la VCI. III- Physiopathologie de la TVP dans un contexte d’agénésie de la veine cave inférieure Rappelons que la thrombose veineuse profonde classique résulte de l’interaction d’un certain nombre de facteurs pathogéniques, réunis par la triade de VIRCHOW. Dans le cadre des anomalies de la veine cave inférieure, on peut s’interroger sur l’importance du facteur hémodynamique dans la création des TVP, surtout pour les anomalies obstructives telles que l’agénésie ou l’hypoplasie. En principe, les collatérales compensent complètement l’obstruction du tronc principal. Mais le retour veineux peut s’avérer insuffisant, en dépit de ce réseau de suppléance, et engendrer une augmentation de la pression sanguine dans les veines des extrémités inférieures, provoquant une stase veineuse et un déséquilibre de la balance entre les forces thrombogènes et antithrombogènes, d’où l’apparition d’une thrombose (35). 67 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Une récente étude française faite par Sarlon en 2010 tente aussi de donner une explication aux survenues des TVP chez les patients porteurs d’une anomalie de la VCI: le mauvais retour sanguin (par augmentation des résistances en aval) entrainerait une hyperpression et ainsi une augmentation de la stase veineuse (81). Les malformations de la VCI sont des facteurs de risque de TVP chez le sujet jeune, et plus particulièrement l’agénésie de la VCI ; plus de 5% des patients jeunes atteints d’une TVP sont porteurs d’une anomalie cave (35). Toute anomalie responsable d’une stase veineuse peut être à l’origine de TVP ; la plus évidente étant l’agénésie de la VCI. Mais, nous avons noté trois cas d’hypoplasies de la VCI, deux cas de VCI gauche et un de VCI double donnant lieu à des TVP, dans notre relevé de la littérature, soit une prévalence de 4%. Ces anomalies créaient aussi une augmentation de la stase veineuse, mais la majorité de ces TVP secondaires sont associées à une agénésie de la VCI (prévalence de 96% dans notre tableau de 121 cas). Certains auteurs évoquent une possible interaction entre les anomalies de la VCI et une thrombophilie sous-jacente, qui potentialiserait le risque de TVP (35). IV- Circonstances de découverte a) Manifestations cliniques L’agénésie de la VCI peut s’intégrer dans un syndrome polymalformatif dépisté dans la petite enfance, ou être découverte de manière fortuite lors d’un examen d’imagerie, ou se révéler par de multiples symptômes cliniques. Certains cas peuvent rester asymptomatiques toute leur vie. Au sein des manifestations cliniques, la TVP des membres inférieurs est la plus fréquente des révélations de l’agénésie de la VCI. -‐ La thrombose veineuse profonde des membres inférieurs Cette TVP est classiquement proximale, bilatérale, récidivante chez un sujet jeune de sexe masculin, et d’allure idiopathique. Elle peut toucher les veines iliaques communes, internes, externes et les veines fémorales. De temps en temps la thrombose remonte jusqu’à la VCI ellemême. Selon l’étude de Gayer (35), la bilatéralité se retrouve dans plus de 50% des cas de TVP sur anomalies de la VCI. A la différence des TVP sans anomalies de la VCI qui sont bilatérales dans seulement 10% des cas. L’agénésie de la VCI touche d’avantage les hommes avec une fréquence de 70%, selon un article du Journal des Maladies Vasculaires (51). Dans une étude de la littérature anglaise portant sur 72 cas d’agénésies de la VCI révélées par une TVP (51), Marc Lambert retrouve 75% d’hommes, une moyenne d’âge de 29,6 ans et 40% de TVP bilatérales des membres inférieurs. Les autres sont unilatérales dans 57% des cas. Deux sont des TVP d’une veine pelvienne et une est localisée dans la portion infra-rénale de la VCI. 68 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Dans un travail réalisé au CHU de Grenoble sur 8 cas d’agénésie de la VCI, 62% sont des hommes, et se manifeste dans 100% des cas par des TVP des membres inférieurs bilatérales et proximales (99). Dans notre Tableau 4 portant sur les 121 cas, 94% des anomalies de la VCI se révèlent par une TVP, au moins 60% des patients sont des hommes et 84% ont moins de 30 ans. Les 3 patients de notre étude sont des hommes et présentent tous une TVP bilatérale et proximale des membres inférieurs. Une étude française récente de 2012 (26), portant sur 5 cas, corrobore tous les résultats précédents, en retrouvant une prévalence masculine de 60% et des TVP proximales et bilatérales des membres inférieurs dans 75%. Notons qu’un diagnostic a été rectifié, après relecture des clichés, pour des séquelles post thrombotiques de la VCI sus et sous-rénale (intérêt d’une confrontation médico-radiologique). -‐ Autres manifestations cliniques de l’agénésie de la VCI Face aux agénésies de la VCI, le système Azygos va compenser cette anomalie en assurant le retour veineux. Les veines Azygos et hémi-Azygos vont ainsi apparaître très dilatées aux examens d’imagerie (pouvant mimer une adénopathie ou une masse médiastinale). De même, un réseau de suppléance veineux se développe en parallèle pour palier au retour veineux insuffisant. Ces collatérales sont des veines lombaires, des plexus para-vertébraux internes et des veines de la paroi abdominale. Lorsqu’une thrombose apparaît dans ce réseau veineux, les collatérales peuvent se dilater et pourront être responsables de douleurs atypiques. Par exemple, lorsqu’une veine lombaire se dilate, elle peut donner un tableau de lombalgies. Ce drainage inhabituel à travers les veines thoraciques, lombaires, abdominales et pelviennes peut provoquer des symptômes dans la poitrine, l’abdomen, les fosses lombaires ou les organes génitaux avant que ne survienne la thrombose veineuse profonde typique des membres inférieurs, comme on le voit dans la plupart des patients décrits. Ce sont des signes précurseurs et leur détection pourraient avertir de la présence de malformations de la VCI chez les jeunes patients. Dans un article de 2006 (36), il est relaté un cas d’agénésie de la VCI chez un enfant de 14 ans qui présentait un tableau initial de douleurs abdominales depuis une semaine, avec palpation d’une masse droite (correspondant au thrombus pelvien). Ces douleurs étaient secondaires à une TVP proximale sans signes cliniques de TVP des membres inférieurs. On retrouve aussi des douleurs d’allure rhumatismales comme des lombalgies persistantes, expliquée par la dilatation des réseaux de suppléance veineux (81). L’insuffisance veineuse chronique sévère peut aussi être une manifestation clinique de ces malformations, comme le montre une étude anglaise de 1996 (27). Chez nos 3 patients, la révélation clinique des malformations caves ont été : une TVP proximale classique bilatérale des membres inférieurs chez le premier patient, des lombalgies avec irradiation crurale chez le deuxième patient et une douleur de hanche droite chez le dernier patient. Les deux derniers cas présentent un tableau inaugural de douleurs rhumatismales. Ces douleurs sont secondaires à la dilatation des réseaux de suppléance veineux et secondaires aux TVP proximales des membres inférieurs (atteignant la partie distale de la VCI pour l’un d’entre eux). De temps en temps, sans qu’il n’y ait apparition d’une TVP, une hyperpression peut se faire ressentir au sein de ce système veineux de compensation et donner d’autres signes cliniques que ceux secondaires à une thrombose. 69 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Par exemple, en 1993, un cas de la littérature anglaise (8) rapporte un tableau d’hémoptysies massives chez une patiente de 28 ans, enceinte de 36 semaines d’aménorrhées, sans antécédents particuliers. Après réalisation d’un scanner, une agénésie de la VCI avec continuation Azygos est découverte. Les hémoptysies étaient secondaires à une hypertension dans l’Azygos et les veines bronchiques, entrainant une rupture des capillaires pulmonaires. Dans ce cas, notons qu’il n’y a pas de thrombose veineuse associée. Un autre article publié en 2015 au Maroc (10), révèle un nouveau d’agénésie de la VCI chez un patient de 19 ans hospitalisé pour des hématuries macroscopiques survenant à l’effort, et des douleurs pelviennes depuis quelques années. Le scanner révéla un hématome péri-rénal droit, secondaire à l’hyperpression veineuse. Cette manifestation est rarissime, voire jamais décrite dans la littérature, et pourrait nous inciter à approfondir les investigations face à une situation semblable. De même, il n’y a pas de thrombose veineuse chez ce patient. Nous rapportons le cas d’une femme de 44 ans hospitalisée pour une embolie pulmonaire (9). Une thrombose de la veine cave supérieure était retrouvée à l’angiosacanner. Mais le bilan scannographique démontra une agénésie rétro-hépatique complète de la VCI avec une dilation de la veine Azygos qui entrainait en fait une fausse image de thrombus. La dilatation de la veine Azygos peut faire poser à tort un diagnostic de tumeur médiastinale ou de thrombus de la veine cave supérieure. Dans notre tableau résumant les 121 cas (Tableau 4), nous avons noté des symptômes cliniques classiques de TVP proximales des membres inférieurs dans 94% des cas. On relève dans 10% des cas, des signes cliniques atypiques de TVP proximales (6 cas de douleurs rhumatismales, 2 tableaux de douleurs abdominales, 2 cas d’insuffisances veineuses chroniques et 3 cas d’EP). Et enfin, dans 1,7% des cas, un tableau clinique indépendant d’une thrombose (hémoptysies et hématuries). Ainsi, les anomalies de la VCI se manifestent le plus souvent par la survenue d’événements thrombo-emboliques. Nous retrouvons dans la majorité des cas une clinique typique de TVP proximale et bilatérale des membres inférieurs, mais quelques cas s’expriment de manière différente et atypique, d’autant plus si la thrombose atteint les veines iliaques voir la VCI ellemême. Le tableau clinique est alors trompeur. De plus, nous observons la présence de signes précurseurs, comme la dilatation des réseaux de suppléance, qui peuvent orienter vers ces anomalies veineuses, avant que la thrombose ne se forme. Enfin, dans certains cas le tableau d’agénésie de la VCI ne s’expriment pas par des TVP mais par des signes cliniques secondaires à une hyperpression dans le réseau cave. b) Association à des facteurs de risque de TVP Dans sa revue de littérature portant sur 72 cas de TVP sur agénésie de la VCI, Lambert retrouve dans 6% des cas une association à un facteur de risque classique de MTEV (trois prises de contraception oestro-progestative, trois voyages de plus de 4heures, un alitement de deux jours et un traumatisme de genou) (51). Chez nos 3 patients, on ne note pas de facteurs de risques associés. Ainsi, on ne retrouve pas dans la majorité des cas des facteurs de risques associés. En effet, il est rapporté dans la littérature que l’agénésie de la VCI est un facteur de risque suffisant de TVP (74). D’autre part, un cas de la littérature relate une TVP dans un contexte d’agénésie de la VCI se manifestant par un tableau clinique de douleurs abdominales, secondaire à activité physique majeure (port de charges lourdes) (36). Il existerait ici un facteur responsable de l’initiation du tableau clinique. Dans l’étude de Lambert citée ci-dessus, on retrouve dans presque 10% des cas, un contexte physique intense ayant précédé le tableau clinique (51). Chez nos 3 patients 70 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) suivis à Lyon Sud, on ne retrouve pas de facteurs déclenchants ayant précédé le tableau douloureux. c) Examens complémentaires morphologiques (91) Les malformations de la VCI peuvent être identifiées par de multiples techniques d’imagerie. Il n’existe pas de recommandations quant au choix de l’examen pour le diagnostic de ces variantes anatomiques. Néanmoins, le scanner multibarettes, du fait de la qualité de l’image obtenue (à la différence de l’échographie), de la disponibilité de l’examen (à la différence de l’IRM) et du caractère non invasif (à la différence de l’angiographie) pourrait être l’examen de choix. Notons que son indication, dans le cadre des patients porteurs d’une agénésie de la VCI, est souvent justifiée par d’autres inquiétudes. Par exemple, sur les 9 patients de l’étude de Gayer, un scanner a été indiqué pour une suspicion d’abcès intra-abdominal, pour des hématuries, pour des lombalgies intenses et pour une suspicion de néoplasie chez 3 d’entre eux (35). Ce sont donc des signes atypiques de TVP proximales qui ont poussé à la réalisation d’un scanner, pour rechercher une pathologie autre qu’une anomalie de la VCI, qui était pourtant présente chez ces 9 patients. Malheureusement, cette clinique n’est pas présente dans la majorité des cas, et ainsi l’indication du scanner n’est pas systématique. Face à une TVP bilatérale et proximale des membres inférieurs, d’allure idiopathique, chez un patient jeune, l’examen de choix est le scanner et il doit rechercher une anomalie de la VCI. L’échographie est habituellement l’examen de référence face à une TVP des membres inférieurs ; mais la VCI n’est pas toujours bien visualisée lors de l’examen. Quoi qu’il en soit, il est indispensable que l’examinateur vérifie la perméabilité de la VCI de manière systématique. En effet, sans donner un diagnostic d’anomalie de la VCI, l’échographie pourra orienter le médecin vers ce diagnostic, grâce à de multiples signaux, comme une dilatation des veines abdominales par exemple. D’autres examens peuvent détourner le médecin vers un mauvais diagnostic. Par exemple, une radiographie pulmonaire, dans le cadre d’une dilatation de la veine Azygos, peut laisser croire à une masse médiastinale. Dans un contexte de TVP bilatérale, le médecin peut alors s’orienter faussement vers une pathologie néoplasique. d) Manifestations biologiques - Un syndrome inflammatoire biologique est souvent retrouvé, comme cela se voit dans les TVP étendues. - La corrélation entre les anomalies de la VCI et la thrombophilie n’est pas encore établie. L’étude de Gayer (35) portant sur 29 cas de TVP dans un contexte de malformations de la VCI, retrouve 13 patients porteurs d’une thrombophilie (les anomalies dominantes étant le facteur V Leiden et la mutation du gène de la prothrombine), soit une prévalence de 45%. Aussi, nous retrouvons dans un article de la littérature 15% de mutation du facteur V Leiden et 13 % d’anomalie de transition du gène de la prothrombine, associées à des anomalies caves inférieures. (51). Par exemple, dans l’article de Parma, chez un homme de 18 ans avec des 71 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) récidives de TVP du membre inférieur gauche, on retrouve une agénésie de la VCI associée à une thrombophilie (69). Lambert note seulement 3% de patients porteurs d’une thrombophilie sur 52 patients avec une agénésie de la VCI. Dans le Tableau 4 portant sur 121 patients, nous retrouvons dans 8% des cas, un bilan de thrombophilie positif. Le dépistage des marqueurs de thrombophilie n’a pas été systématiquement retrouvé au sein des différents articles, ce pourcentage pourrait être alors sous-estimé. L’association entre les anomalies caves et un terrain thrombophile pourrait déclencher le développement d’un thrombus. L’agénésie de la VCI pourrait être le facteur déclenchant nécessaire àl’apparition d’une TVP en présence du facteur V Leiden et du facteur II muté. Notons, que la prévalence de la mutation du facteur V Leiden est de 2 à 7% dans la population générale et de 15 à 25% dans population avec un antécédent de maladie thrombo-embolique. Si on compare ces pourcentages à ceux de notre étude (8% de thrombophilie retrouvées), on peut conclure que la présence d’une thrombophilie associée à TVP dans un contexte d’anomalie de la VCI ne diffère pas beaucoup de la population générale. Mais si on compare avec d’autres études, qui retrouvent une prévalence bien supérieure, nous pouvons nous demander si cette association ne joue pas un rôle dans le développement de ces thrombus. V. Prise en charge La difficulté de la prise en charge des TVP, dans le cadre d’une agénésie de la VCI, est qu’elle ne repose sur aucune recommandation. Rappelons que le but du traitement de la TVP est d’éviter l’extension du thrombus, de diminuer le risque d’embolie pulmonaire, de réduire les symptômes, de prévenir le syndrome post thrombotique et de limiter les récidives de TVP. L’anticoagulation est la pierre angulaire du traitement. Ses modalités suivent des recommandations (3) qui diffèrent en fonction du type de TVP. Il est donc important d’adapter notre prise en charge aux caractéristiques des TVP que l’on retrouve dans notre travail. Dans notre Tableau 4 de 121 cas, l’agénésie de la VCI s’est manifestée par une TVP des membres inférieurs proximale dans 94% des cas, dans une population majoritairement masculine (60% des patients) et de moins de 30 ans (84% des cas). Nos 3 cas et les 8 cas de l’étude de Grenoble de 2010, complètent ces caractéristiques en décrivant une TVP retrouvée de manière proximale et bilatérale dans 100% des cas (99). Selon Stephan, la MTEV est dite idiopathique si elle survient en l’absence de facteurs majeurs transitoires (chirurgie, immobilisation, grossesse, contraception oestro-progestative) (93). L’agénésie de la VCI étant un facteur permanent, nous devons donc traiter des TVP d’allure idiopathique. Ainsi, le traitement doit s’adapter à des TVP idiopathiques, proximales et bilatérales survenant chez des sujets jeunes de prédominance masculine. 72 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) a) Le traitement anticoagulant -‐ Traitement d’une TVP proximale et idiopathique Si on suit les recommandations de l’ACPP 2012 (3), le traitement anticoagulant d’une TVP proximale idiopathique est de 3 mois avec réévaluation bénéfice/risque régulière. Dans le cas d’un deuxième épisode de TVP (avec risque de saignement faible ou modéré) la durée recommandée est de plus de 3 mois. En l‘absence de facteurs provocants, le risque de récidives de MTEV est élevé et il faut envisager une durée de traitement anticoagulant non limitée, d’autant plus si le patient est un homme, et si il existe une thrombophilie majeure ou des séquelles thrombotiques importantes (20). Ces données que nous retrouvons dans la littérature nous incitent à mettre en place un traitement anticoagulant au long cours. De plus pour les patients avec une thrombophilie associée à l’agénésie de la VCI, il faut discuter un traitement anticoagulant au long cours, car ce dernier est recommandé pour les patients présentant des facteurs de thrombophilie associés aux TVP (74). Chez notre deuxième patient, le traitement anticoagulant a été interrompu au bout d’un an devant un épisode d’hémorragie intra-kystique, et il n’a présenté aucune récidive thromboembolique six ans après. Cette dernière donnée n’est pas en faveur d’une indication à un traitement au long cours. -‐ Adaptation du traitement en fonction du risque de récidives La durée de ce traitement dépend des facteurs de risque de récidives. Si ces facteurs sont élevés, un traitement au long cours doit être envisagé (54). Justement, les patients avec un épisode non provoqué de MTEV, ont un risque de récidive, après l’arrêt du traitement, de 10% la première année et 30 % après 10 ans (93). On peut donc considérer que le risque de récidives est élevé, même si nous n’avons pas pu retrouver beaucoup d’études en témoignant. Dans une étude réalisée à Grenoble, l’évolution des patients était marquée par une récidive chez 2 patients sur 8 (à 1 an et 6 ans après l’arrêt du traitement anticoagulant) (99). D’autre part, Guanella met en évidence 53% de récidives chez des patients anticoagulés sur une courte période (38). Les autres données de la littérature sont trop imprécises pour en connaître le nombre de récidives, mais on peut considérer que la gène au retour veineux engendrée par les malformations de la VCI, représente un risque persistant de thrombus. Beaucoup d’auteurs reconnaissent les anomalies de la VCI comme un facteur de risque permanent de TVP, et recommandent un maintien de ce traitement à vie (74). Dans notre tableau rapportant les 118 cas de la littérature associés à nos 3 patients (Tableau 4), on retrouve : 73% de traitement anticoagulant au long cours dont un traitement par AVK dans 48% des cas (non précisé dans les autres études). De plus, on relève 7% d’anticoagulation inférieure à 3 ans. Ainsi, le traitement est majoritairement une anticoagulation au long cours. Cependant, le traitement par AVK est contraignant et présente des inconvénients comme le risque de 73 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) complications hémorragiques. Ce risque augmente linéairement de 3% par an (93). De plus, des contrôles biologiques réguliers sont indispensables. Notre population étant en majorité jeune (84% de moins de 30 ans dans notre tableau), un traitement aussi inconfortable n’est pas le plus adapté. L’observance pouvant être médiocre devant des individus n’étant pas forcément en mesure de cerner l’indication du traitement. De plus, leurs effets secondaires (hémorragiques) sont d’autant plus importants chez une population jeune avec une pratique d’activités physiques pouvant être violentes ou avec certaines conduites à risques. Selon Le Gal, la durée de l’anticoagulation après un premier épisode de MTEV non provoqué par un facteur de risque majeur, est le sujet le plus controversé dans la prise en charge de ces patients (54). Les articles de la littérature sont très peu informatifs sur les récidives après la mise en place d’un traitement, et on ne peut pas bien juger de l’efficacité d’un traitement au long cours. b) La compression veineuse Le traitement par contention veineuse s’applique dans les épisodes aigues et dans la phase chronique, diminuant ainsi d’environ 50% l’apparition du syndrome post thrombotique (SPT) (63). La durée de compression est d’au moins une année après une thrombose proximale (82). Le SPT est une insuffisance veineuse secondaire à une TVP, retrouvées dans 20 à 50% des cas après une TVP proximale. Mais il n’est que trop peu évaluer dans la littérature. Les recommandations de l’American Heart Association d’octobre 2014 sur la prise en charge du SPT (après les résultats de l’étude de SOX qui a remis en cause l’efficacité de la compression élastique) préconisent le port d’une compression élastique pendant au moins six mois, en cas de SPT (5). Devant une TVP, pour prévenir l’apparition d’un SPT, une contention est proposée pour réduire l’œdème. En cas de SPT sévère, des techniques de recanalisations peuvent être envisagées. L’étude CELEST, visant à comparer deux niveaux de compressions élastiques, est en cours à Grenoble. Toujours dans l’étude de Grenoble, l’évolution des 8 patients était marquée par une grande fréquence du SPT (99). Dans notre travail, nous n’avons pas suffisamment de données, concernant cette complication, pour donner des résultats significatifs. Une part importante du traitement doit être tournée sur l’éducation du patient pour une meilleure prise en charge de cette complication, voire un traitement endo-vasculaire en phase aigüe. c) Le traitement chirurgical Cette option est une alternative au traitement anticoagulant au long cours pour la prévention des récidives de TVP et l’amélioration du SPT. Une équipe allemande de 2010 a réalisé un traitement chirurgical par pontage prothétique, associé à une thrombectomie chez 12 patients ayant présenté une TVP dans le cadre d’une agénésie de la VCI (77). L’indication était une TVP proximale pour 9 patients, un SPT pour 5 et une rupture d’anévrysme veineux. Seulement 2 ont présenté une occlusion du pontage. Aucune 74 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) aggravation ni amélioration du SPT n’a été rapportée au cours du suivi. Le traitement chirurgical peut s'envisager par une thrombectomie (à la phase aigüe du traitement de la TVP ou dans le cadre d’un SPT), ou elle peut s’envisager par une prothèse vasculaire (associée ou non à la thrombectomie) qui permet de corriger le facteur de risque persistant représenté par la malformation de la VCI. Dans notre travail (Tableau 4), on note 7% de thrombolyse et 2% de chirurgie par pontage veineux. La chirurgie par pontage veineux peut effectivement jouer un rôle dans le traitement de cette cause rare d’insuffisance veineuse, comme le montre une étude anglaise de 1996 (27) portant sur un homme de 41 ans avec une insuffisance veineuse sévère droite dont une ulcération étendue, chez qui un pontage de la veine Azygos a été réalisé (dans un contexte d’agénésie de la VCI avec continuation Azygos). Après un suivi de 30 mois, les symptômes avaient totalement disparu. VI. Implications en chirurgie et en radiologie Certaines anomalies de la VCI sont plus fréquentes que d’autres, comme la veine rénale circum-aortique qui se rencontre dans 8% de la population. Leurs implications en chirurgie ou en radiologie interventionnelle sont donc plus importantes que l’agénésie de la VCI, plus rare. En effet, lors d’une chirurgie thoracique ou abdominale, l’ignorance d ‘éventuelles malformations du réseau cave inférieur peut avoir des répercussions gravissimes. C’est pourquoi un examen d’imagerie est systématiquement indiqué en pré-opératoire. D’où l’importance d’une connaissance complète de ces anomalies par le radiologue afin d’éviter toute erreur d’interprétation. En 1999, dans une étude chirurgicale portant sur la fréquence des anomalies caves inférieures, Calligaro estime que ces anomalies multiplient par trois le risque d’hémorragie si elles n’ont pas fait l’objet d’un dépistage pré-opératoire. Il rapporte trois hémorragies massives en rapport avec ces anomalies veineuses (14). Ces anomalies peuvent être responsables de fistules aortocaves multipliant les risques. 75 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) CONCLUSION Notre travail décrit les caractéristiques de la thrombose veineuse profonde des membres inférieurs, survenant dans le cadre d’une agénésie de la veine cave inférieure, et son implication thérapeutique à partir de 121 cas. Il s’agit de 118 cas retrouvés dans la littérature et de 3 cas actuellement suivis dans le service de médecine interne à Lyon Sud. Les résultats de l’étude montrent que la majorité des patients présentant une thrombose veineuse profonde et porteurs d’une agénésie de la veine cave inférieure, sont des hommes avec une moyenne d’âge de moins de 30 ans. Les thromboses veineuses sont proximales et souvent bilatérales. Le mode de révélation est parfois trompeur. La plupart des patients ont été traité par un traitement anticoagulant au long cours, régulièrement réévalué. Le port d’une compression élastique prolongée est également proposée. L’intérêt d’un traitement thrombolytique ou chirurgical, visant surtout à améliorer le syndrome post thrombotique, est à évaluer. Les études rapportant le taux de récidives sont insuffisantes pour en préciser la fréquence. Si la veine rénale circum aortique se rencontre dans près de 8% de la population, l’agénésie de la veine cave inférieure est une pathologie rare, mais probablement sous estimée. On peut considérer qu’elle est un facteur de risque de thromboses veineuses profondes chez les patients de moins de 30 ans ; en effet elle serait présente dans environ 5% des thromboses de cette population. Il faut ainsi savoir la rechercher devant tout tableau de thrombose veineuse des membres inférieurs proximale et bilatérale, d’allure idiopathique, d’autant plus qu’elle survient chez un homme jeune. 76 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) ANNEXES L’embryogénèse de la VCI (103) : Figure 2 : Développement des veines cardinales 1 : sinus veineux du tube cardiaque primitif, 2 : canal de Cuvier, 3 : veines ombilicales, 4 : veines vitellines, 5 : veines cardinales antérieures, 6 : veines cardinales postérieures, 7 : ébauche hépatique, 8 : rein primitif, 9 : veines sous-cardinales, 10 : veines supra-cardinales, 11 : veine vitelline droite, 12 : sinus coronaire, 13 : crosse de la veine Azygos Figure 3 : Devenir des veines vitellines et ombilicales 1 : sinus veineux du tube cardiaque primitif, 2 : canaux de Cuvier, 3 : veines cardinales antérieures, 4 : veines cardinales postérieures, 5 : veines ombilicales, 6 : veines vitellines, 7 : canal d’Arantius, 8 : veine omphalo-mésentérique 77 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Les anomalies congénitales de la VCI (103): Figure 10 : Veine cave inférieure gauche Figure 11 A : Veine cave inférieure double sans persistance de la confluence iliaque Figure 12 : Agénésie infra-rénale de la veine cave inférieure 78 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Figure 14 : Agénésie supra-rénale de veine cave inférieure avec continuation Azygos Figure 15 : Agénésie du segment supra-rénal avec continuation Azygos (A), continuation Azygos et hémi-Azygos (B) et agénésie du segment supra-rénal associée à une VCI rénale et sous-rénale gauche avec continuation Azygos et hémi-Azygos 79 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) Figure 13 A : Uretère droit péri-cave Figure 16 : Veine rénale gaucge circum-aortique Figure 17 : Veine rénale gauche rétro-aortique 80 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) BIBLIOGRAPHIE 1. 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Nbr f : 92, ill : 27, tab : 4 Th.Méd : Lyon 2016 ; n° ____________________________________________________________________________ Résumé : Nous rapportons 3 observations de thromboses veineuses profondes révélant une anomalie de la veine cave inférieure et nous faisons un relevé de littérature de118 patients : 96% des cas étaient porteurs d’une agénésie de la veine cave inférieure, 60% des patients étaient des hommes avec une moyenne d’âge inférieure à 30 ans. Le tableau inaugural était dans 94% des cas une clinique classique de thrombose veineuse profonde proximale des membres inférieurs. Le mode de révélation était trompeur dans 10% des cas. Une thrombophilie était associée dans 8% des cas. Les patients ont été traités dans 73% des cas par une anticoagulation au long cours, dans 7% des cas par une anticoagulation inférieure à 3 ans, dans 7% des cas par une thrombolyse et dans 2% des cas par une chirurgie. Les récidives et le syndrome post thrombotique existent mais n’ont pas pu être évalué dans suffisamment d’études. Certaines anomalies de la veine cave inférieure sont plus fréquentes que d’autres et leurs implications en chirurgie ou en radiologie est indiscutable. L’agénésie de la veine cave inférieure a une prévalence plus faible dans la population générale et son implication radiologique et chirurgicale est moindre, mais elle peut être responsable d’évènements thrombo-emboliques. Presque la totalité des cas de thromboses veineuses profondes dans un contexte d’anomalies de la veine cave inférieure retrouvés dans la littérature sont secondaires à une agénésie de la veine cave inférieure. On peut considérer qu’elle est un facteur de risque de thromboses veineuses profondes; elle serait présente chez 5% des patients de moins de trente ans présentant une thrombose veineuse profonde, et ce chiffre est probablement sous-estimé. Il faut ainsi savoir la rechercher devant tout tableau de thrombose veineuse profonde proximale et bilatérale des membres inférieurs, d’allure idiopathique, d’autant plus qu’elle survient chez un homme jeune. Le bilan de thrombophilie n’est pas réalisé systématiquement, alors que certaines études retrouvent des pourcentages élevés de patients atteints d’une anomalie de la VCI et d’une thrombophilie associée. Ainsi, des recherches complémentaires seraient intéressantes pour savoir si une interaction entre ces deux anomalies existe et joue un rôle dans le développement de ces thromboses. De même, de nouveaux travaux avec un suivi des patients au long cours pourraient se révéler très instructifs concernant l’indication de la durée du traitement anticoagulant, avec une évaluation des complications hémorragiques, des récidives et de l’apparition d’un syndrome post thrombotique. MOTS CLES : Veine cave inférieure ; Agénésie ; Thrombose veineuse profonde ; Embryogenèse. JURY : Président : Madame le Professeur Isabelle Durieu Membres : Monsieur le Professeur Patrick Feugier Madame le Professeur Yésim Dargaux Monsieur le Professeur Patrick Carpentier Madame le Docteur Claire Grange DATE DE SOUTENANCE : Jeudi 11 février 2016 Adresse de l’auteur : 42, rue Franklin 69002 Lyon Email : [email protected] 90 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0) 91 CLERC (CC BY-NC-ND 2.0)