Objetsconnectés: nouveau marché

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Objetsconnectés: nouveau marché
Date : 01/02/2014
Pays : FRANCE
Page(s) : 44-45
Diffusion : (8000)
Périodicité : Mensuel
Surface : 180 %
marchés
côté tendances
Objetsconnectés:
nouveau marché
Ils sont 15milliards aujourd'hui et seront
80 milliards en 2020. Ce sont les stars du salon
Consumer Electric Show ce mois-ci à LasVegas.
Lesobjets connectés débarquent dans nos vies
et s'immiscent en pharmacie.
n'est plus une fiction : les objets com
muniquent. Connectés, ils permettent à
leur utilisateur de pratiquer ce qu'aux
États-Unis on nomme le « quantifiedself » (la mesure de données person
nelles, leur analyse, puis leur partage via téléphones
portables, tablettes, ordinateurs). Grâce aux objets
connectés, un grand nombre de mesures médicales
comme celle de la tension ou du poids — et bientôt
du cholestérol — peuvent désormais être prises
chez soi et partagées avec une ou plusieurs per
sonnes. A en croire un sondage Ifop de décem
bre 2013 en partenariat avec l'Atelier BNP Paribas,
11 X des Français (5 millions) possèdent au moins
un objet connecté. Et 12 X n'en ayantpas envisagent
d'en acheter un dans les trois prochaines années,
doublant ainsi le marché, Aprèsla balance Withings
connectée en wi-fià Internet, une foule d'autres ob
jets sont apparus dans le domaine de la santé : le
bracelet fitness traqueur d'activité, la ceinture pour
prévenir les risques de lésions vertébrales, la four
chette digitale qui sonne lorsqu'on mange trop vite,
la brosse à dents qui optimise et guide le brossage,
les chaussettes à fonction de podomètre, ou encore
la montre électronique pour retrouver un proche at
teint d'Alzheimer.Tous plus étonnants et innovants
les uns que les autres, les objets connectés (ou
« wearable devices ») seraient déjà au nombre de
15 milliards aujourd'hui selon l'AtelierBNP Paribas,
centre de veille des nouvelles technologies. On en
attend 80 milliards en 2020... Lamoitié des consom
mateurs possédant déjà un outil de ce type l'utilise
principalement pour surveiller ou améliorer leur
Ce
santé. Et 61 X sont favorables à un partage des don
nées recueillies grâce à cet objet, principalement
avec un représentant du corps médical.Les Français
font donc un lien évident entre objet connecté et
santé. Des rayons spécifiques bien-être et santé ont
même fait leur apparition pour commercialiser ces
objets,comme à la Fnac ou chez Apple.
Comment s'explique le succès de ces outils intelli
gents ? " Prendre ses mesures est facile.Cela ne de
mande pas d'effort,observe AlexisNormand, respon
sable des relations avec les professionnels de santé
chez Withings,leader actuel du marché des objets
connectés. Par exemple,notre balance connectée est
utilisable par huit personnes d'un même foyer et re
connaît automatiquement l'utilisateur Ces
mesures créent une prise de conscience
Bracelet. En caoutchouc, il ne
qui permet ensuite d'entrer dans une dy
paye pas de mine. Mais il enre
namique de progrès. » Le partage des
gistre l'activité physique et comp
données avec des tiers,toujours après ac
tabilise les calories brûlées !
cord de l'utilisateur, est tout aussi facile.
^^"""*
Ces objets intelligents sont-ils un simple
effet de mode ? Selon une étude menée par la so
ciété Withings auprès de ses utilisateurs français de
balances connectées, après un an d'utilisation, 55 X
des personnes en surpoids ont perdu du poids de fa
çon durable, et la proportion monte à 67 X pour
celles souffrant d'obésité. Les objets connectés sont
même un « véritablegain pour la santé publique »,se
lon Alexis Normand, qui note que « les utilisateurs
américains de balance connectée perdent 0,7 point
d'IMCquand ils sont en surpoids ou obèses. Or un
point pris en plus équivaut à 200 dollars de dépense
de santé supplémentaire pour la collectivité».
Conseilsen première ligne
Les objets connectés restent toutefois encore peu
connus. La faute revient aux professionnels de santé,
peu investis dans la diffusion de ces outils de me
sure.Seuls 16 X des possesseurs d'objets connectés
L'Atelier BNP Paribas
Tous droits de reproduction réservés
Date : 01/02/2014
Pays : FRANCE
Page(s) : 44-45
Diffusion : (8000)
Périodicité : Mensuel
Surface : 180 %
en pharmacie
Brosse à dents. Dotée de
capteurs de mouvements
et connectée à une appli
smartphone, elle sera lan
cée mi-2014 par Kolibree.
veau marché qui revalorise leur rôle de
conseil, reprend Alexis Normand. SIest
vrai que l'officine a un rôle particulier à
jouer auprès des personnes âgées, qui
Balance. Signée Withings, elle
n 'ontpas grandi avec un smartphone dans
permet de partager ses mesures
la main ».
avec d'autres personnes. Objec
La société Omron a anticipé ce mouvetif : motiver l'utilisateur.
l ment de « patient engagement «Jusque-là,
»«-' ' ' elle proposait un tensiomètre connecta
ble, via un port USB,à un ordinateur relié à internet
à partir duquel on pouvait télécharger un logiciel li
vré avec le produit. Dès le premier trimestre 2014,
exit cette marche à suivre complexe : l'ensemble
des produits Omron pourront être connectés direc
tement à une application en ligne gratuite, dénom
mée « Bi link «.Cette plateforme traitera et analysera
les données pour faire apparaître les évolutions
avec la possibilité de les envoyer à son médecin ou
pharmacien. La société proposera également des
produits plus accessibles au
grand public, dont un
tensiomètre-poignet
connectable via NFC (sans
contact), puis un impédancemètre et un podomètre
wi-fi courant 2014. La so
un soignant, alerte le patient
pour smartphones et tablettes,
ciété Withings,elle, projette
le patient ou le tiers de
de l'heure et du médicament
de relier les données collec
qu'il doit prendre par un son et
confiance accède à l'historique
tées par les patients au sys
une lumière sur l'alvéole,
des prises de médicaments. Il
tème de suivi du pharma
accompagnés d'un sms ou
peut préciser les effets de ses
cien, pour pouvoir lancer
appel téléphonique. Sur
prises médicamenteuses et
des alertes. Et d'aller encore
la plateforme e-santé de
contribuer ainsi à une meilleure
plus loin dans le partenariat
peut
observance.
Le
pilulier
Medissimo, le patient
sera
avec les officinaux en envi
partager ses données de prise
commercialisé courant 2014 par
sageant d'installer en phar
de façon fiable et sécurisée. Sur
la start-up française
Medissimo.
CF.
macie des objets paramé
l'application mobile Imedipac
trés, pour de multiples
utilisateurs, que les consom
mateurs pourront utiliser sur place pour ensuite
consulter les données chez eux.
Claire Frangi
en ont eu connais
sance par leur pharma
cie, d'après le sondage
lfop.Pourtant, les professionnels de santé ont un vrai
rôle à jouer.« Ce sont des produits qui nécessitentdes
explications, ce qui manque à la Fnac, commente
Alexis Normand, et que pourraient apporter les phar
maciens. Encore plus à l'heure
on leur demande
de participer au suivi des maladies chroniques. »
Alors, les pharmaciens doivent-ils saisir l'opportu
nité ? D'ores et déjà des questions se posent quant
au cadre réglementaire de ces produits et au
contrôle de la fiabilité des mesures. Autre frein : la
disparité des systèmes recueillant et analysant les
données peut rendre les consommateurs scep
tiques. Les officinaux seraient en tout cas intéressés :
- si les groupements sont plutôt dans une position attentistes, les pharmaciens, individuellement, cher
chent de nouvelles sources de revenus et ils nous
contactent donc car ils nous voient comme un nouoù
L'e-pilulier
Il a été primé au salon CES
(Consumer Electronic Show) de
Las Vegas, le rendez-vous
mondial des technologies
grand public. Grâce au système
NFCetà des capteurs
optiques, le pilulier Imedipac,
préparé pour sept jours en
amont par le pharmacien ou
L'Atelier BNP Paribas
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