Quitter le plein écran

Transcription

Quitter le plein écran
Enseigner la langue :
construire une séance de grammaire
Académie de Lille
Valéry Herbin
contextualisation
Phase 1 : émergence d’un besoin d’apprentissage
Objectif : prendre conscience du problème de langue
•
Le professeur propose une situation de production / réception qui génère un
besoin d’apprentissage, suscite un intérêt pour explorer un problème de langue.
•
Le problème de langue qui va être étudié est donc inscrit dans une situation de
communication réelle (le plus souvent suscitée par le professeur).
•
Les élèves vont ainsi manipuler la notion à travailler sans l’avoir encore
nommée, sans en avoir nécessairement conscience (grammaire implicite).
•
Cette étape préparatoire débouche sur l’énoncé d’un problème, qui sera formulé
de manière explicite dans la classe.
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un exemple en classe de 5e
Pour recueillir des descriptions à partir d'une image
CONSIGNES :
1. En t’aidant d'un dictionnaire, repère quels mots tu pourras employer pour chaque détail de la tenue
vestimentaire de ce pirate : pantalon corsaire, baudrier, foulard, tricorne, redingote, gilet, pistolet,
bandeau, béquille.
2. Rédige une description du pirate que tu vois sur l'image.
Cet écrit initial débouche sur l’énoncé d’un problème : comment décrire un personnage ?
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un exemple en classe de 5e
tricorne
bandeau
foulard
baudrier
gilet
redingote
pantalon corsaire
Pour recueillir des descriptions à partir d'une image
CONSIGNES :
1. En t’aidant d'un dictionnaire, repère quels mots tu pourras employer pour chaque détail de la tenue
vestimentaire de ce pirate : pantalon corsaire, baudrier, foulard, tricorne, redingote, gilet, pistolet,
bandeau, béquille.
2. Rédige une description du pirate que tu vois sur l'image.
Cet écrit initial débouche sur l’énoncé d’un problème : comment décrire un personnage ?
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décontextualisation
Phase 2 : construction de la notion
•
La notion grammaticale à étudier est isolée par le professeur : travail sur un
corpus de textes / phrases / mots qui sont sortis de leur contexte de production
(sans pour autant que celui-ci soit oublié).
 corpus à partir de propositions d’élèves : par exemple transcription de quelques textes
d’élèves
 à partir de propositions du professeur : corpus inventé, inspiré de textes lus ou tiré du
dictionnaire.
•
Par le choix du corpus, le professeur construit un problème dont la résolution va
permettre aux élèves d’expliciter la notion grammaticale qu’ils ont fait
fonctionner intuitivement lors de la phase précédente : passage de la
grammaire implicite à la grammaire explicite.
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décontextualisation
Phase 2 : construction de la notion
Voici le corpus retenu pour la séance (transcription de quelques productions d’élèves)
décontextualisation
Phase 2 : construction de la notion
Démarche : observation et manipulation du corpus pour mettre en évidence le
fait de langue étudié et en faciliter la compréhension.
 Les caractéristiques du fait de langue que l’on veut faire découvrir sont peu à peu
identifiées et nommées par une série de manipulations, comparaisons / classements.
 Phase de recherche qui laisse des traces sous la forme de tableaux / listes.
 Ces traces sont réinterrogés jusqu’à ce que les élèves soient en mesure de nommer et
décrire, d’abord avec leurs propres mots, les caractéristiques de la notion étudiée .
 La règle et la terminologie grammaticale ne sont jamais données d’emblée aux
élèves. Elles viennent après cette phase de manipulation, d’observations, de
confrontations et de questionnements.
décontextualisation
Phase 2 : construction de la notion
décontextualisation
Phase 2 : construction de la notion
décontextualisation
Phase 2 : construction de la notion
décontextualisation
Phase 2 : construction de la notion
D’après une démarche proposée par Karine RISSELIN dans l’ouvrage, Textes et langue en 6e,
SCEREN, CRDP de l’académie de Grenoble, 2011
décontextualisation
Phase 2 : construction de la notion
décontextualisation
Phase 3 : structuration du savoir
Phase de structuration : élaboration d’une synthèse, recherche
d’exemples…
 On rassemble les découvertes effectuées lors de la phase précédente pour formuler
une synthèse (texte, schéma…) : écrit de structuration.
 La leçon de langue est écrite et consignée dans des outils auxquels il sera possible de
se référer par la suite.
•
Variantes possibles :
 Formaliser les règles par des écrits de synthèse intermédiaires lors de la phase
précédente.
 Attendre d’avoir fait les exercices d’application pour formaliser les règles.
Un exemple de synthèse
décontextualisation
Phase 4 : stabilisation et mémorisation
•
Cette phase vise la mise en œuvre et l’automatisation des savoirs / savoir
faire conscientisés lors de la phase de structuration
•
L’élève s’approprie et mémorise les caractéristiques de la notion en les faisant
travailler :
 dans des exercices systématiques (en nombre limité) : identification, transformationréécriture
 et surtout dans un travail d’écriture (ou de réécriture)
décontextualisation
Phase 4 : stabilisation et mémorisation
Réécriture individuelle du texte initial
•
Objectifs :

enrichir le portrait à l’aide de nouvelles expansions du nom

varier les expansions du nom
décontextualisation
Phase 4 : stabilisation et mémorisation
•
Cette phase peut déboucher sur un contrôle où l’on évalue la connaissance que
l’élève a acquise de la notion et sa capacité à s’en servir en situation
décontextualisée.
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un exemple de contrôle des
connaissances
Recontextualisation
Phase 5 : transfert
Objectif : faire de la notion étudiée un outil dont l’élève se servira dans des situations diverses
(production / interprétation des textes)
•
Les élèves sont amenés, lors des activités de lecture et d’écriture, à réactiver et réinvestir les
savoirs et savoir faire enseignés.

comprendre dans un texte le fonctionnement du phénomène grammatical, en exploiter les effets

employer correctement le phénomène grammatical dans une production écrite ciblée
•
L’évaluation portera alors sur la capacité de l’élève à utiliser la notion dans un contexte autre que
la leçon de grammaire = une compétence qui se situe à l’issue du transfert des connaissances.
•
Cette phase doit s’inscrire dans la durée, être laissée de côté puis revenir sur le devant de la scène
à plusieurs reprises
 réactivations
 outil pour construire une progression, procéder à des réajustements, mettre en place une
différenciation
Evaluer la capacité de l’élève à réutiliser la notion dans une
production écrite ciblée
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Bibliographie
 Pour une démarche d’étude de la langue par résolution de problèmes :
Jean-Pierre SAUTOT, Solveig LEPOIRE-DUC, Expliquer la grammaire, SCEREN, CRDP de
l’académie de Grenoble, 2010 (p. 65)
•
Pour une mise en œuvre de la construction de la notion
Magali LAGRANGE, Karine RISSELIN, Textes et langue en 6e, SCEREN, CRDP de l’académie de
Grenble, 2011 (p. 37-44)