Pour le changement territorial : Opportunités de coopération

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Pour le changement territorial : Opportunités de coopération
Pour le changement territorial :
Opportunités de coopération
INTERREG IIIB Europe du Nord-Ouest
Rétrospective sur le Programme 2002-2008
Investir dans les opportunités
Note de synthèse
La présente publication traite de MOC, non pas de la méthode ouverte de coordination, mais plutôt de méthodes, d’opportunités et de challenges, et ce, pour le passé et l’avenir proches.
Depuis son premier appel à propositions, réalisé en juin 2002, le programme INTERREG IIIB ENO, en 6 ans et après 9 appels, a alloué 330 millions d’euros du Fonds européen de développement régional
(FEDER), qui ont servi à cofinancer 99 projets de qualité visant à améliorer le développement durable en Europe du Nord-Ouest. Les projets ENO ont reçu une dotation supplémentaire de la part de
partenaires, ce qui a permis de porter à 660 millions d’euros le montant total des fonds. Des partenariats solides et diversifiés issus de sept États membres de l’UE, en plus de la Suisse, ont relevé le défi de
résoudre des problèmes de développement territorial transnational, en concentrant les efforts autour de cinq axes prioritaires : villes et régions, transport et nouvelles technologies de l’information, risques
liés à l’eau et inondations, nature et patrimoine, et mers et ports.
Le Programme ENO a permis de dégager des opportunités de participation active auprès des pouvoirs publics nationaux, régionaux et locaux, des sociétés privées, des instituts de recherche, des communautés et des ONG en vue de proposer des innovations permettant d’optimiser les ressources territoriales et d’éliminer des problèmes communs. Le Programme IIIB a concerné principalement l’expérimentation et l’innovation, et ainsi le transfert des connaissances par des actions conjointes et des investissements pilotes. Les projets s’inscrivant dans le cadre du programme IIIB ont permis d’accélérer
l’implémentation locale des directives communautaires grâce à un travail commun. Des résultats tangibles se sont rapidement concrétisés. Les impacts ont été reconnus par les parties prenantes, qui ont
été convaincues par les réalisations. Depuis, de nombreux acteurs se sont impliqués politiquement et financièrement afin de soutenir d’autres projets (première partie).
Le Programme INTERREG IIIB ENO a permis d’obtenir d’excellents résultats, grâce à une promotion efficace des méthodes et des processus qui constituent le fondement d’INTERREG : promouvoir la
confiance et l’apprentissage par une coopération transnationale, renforcer les réseaux régionaux, optimiser la visibilité et sensibiliser, garantir l’implication de la société civile en cultivant les synergies et les
réseaux, et concrétiser l’ensemble de ces engagements (deuxième partie). Les réponses aux préoccupations territoriales sont impressionnantes, mais ne peuvent être véritablement appréciées qu’au prix
d’un examen attentif des projets. Pour vous, nous avons effectué une sélection : laissons la parole aux projets.
La présente publication est le fruit des efforts déployés conjointement par plus de 900 partenaires répartis au sein de l’Europe du Nord-Ouest. Elle s’appuie sur les réalisations du Programme IIIB et constitue
une base de réflexion pour la nouvelle période de programmation, démontrant ainsi qu’INTERREG est un processus d’apprentissage continu. De grandes choses ont été accomplies en six ans, mais il reste
fort à faire dans le cadre du nouveau Programme IVB, mis en place de 2007 à 2013... et au-delà. Découvrez les nouvelles priorités pour l’Europe du Nord-Ouest sur le site www.nweurope.eu. De nombreuses
opportunités restent à venir et à expérimenter dans le laboratoire INTERREG. Inutile de porter une blouse blanche ou des lunettes. Seuls suffisent la détermination, la persévérance et l’ouverture d’esprit.
Sommaire
À propos de cette publication
4
Interprétation de la politique de cohésion communautaire
5
Notre Programme INTERREG IIIB pour l’Europe du Nord-Ouest (ENO)
Première partie : des opportunités ouvertes à tous les porteurs de projets
6-7
8-15
Réaliser des investissements et des programmes pilotes de construction - Comprendre des
directives européennes complexes et les adapter au contexte local - Maîtriser les coûts, accroître
l’efficacité et éliminer les doublons - Garantir les levées de fonds et attirer les investisseurs
Influencer les programmes politiques et de développement - Constater des résultats rapides et
des impacts à court terme - Renforcer vos réseaux et institutions régionaux - Définir de nouvelles stratégies économiques en faveur de la croissance régionale
Questionnaire n°1 - Testez vos connaissances sur l’Europe du Nord-Ouest
Deuxième partie : méthodologie de la réalisation commune d’objectifs conjoints
16-17
18-29
Expérimenter et innover - Transférer les connaissances (et pas seulement le savoir-faire)
Promouvoir la confiance afin de nouer de solides partenariats hétérogènes - Adopter une
philosophie territoriale - Cultiver des synergies et des regroupements - Optimiser la visibilité
et sensibiliser - Garantir l’implication de la société civile et de la communauté - Encourager
la sensibilité culturelle
Questionnaire n°2 - Quelles ont été les applications pratiques ?
30-31
Troisième partie : défis de la cohésion territoriale et rétrospective
32-49
Connectivité - Changement climatique - Développement urbain et réhabilitation des ressources
Ressources naturelles et biodiversité - Innovation et transfert des connaissances
Questionnaire n°3 - Qui est le plus innovant ?
50-51
INTERREG, contagieux, controversé, mais ouvert à la critique
52
Le nouveau visage de la cohésion en Europe du Nord-Ouest
53
Glossaire
54-55
Réponses aux questionnaires
56
Sites Web des projets
57
3
À propos de cette publication
La plupart des publications de l’UE recourent à des termes complexes dans des préfaces qui semblent ne jamais en finir : meilleure pratique, valeur ajoutée, beaux discours sur la transparence... Trois phrases longues et alambiquées suffisent à vous faire bâiller. Vous remettez
cette publication rébarbative et souvent pesante dans la corbeille d’arrivée... Et encore... si celle-ci n’est pas déjà tombée derrière le radiateur. Avec un peu de chance, elle sera rangée en lieu sûr et vous la lirez quand vous aurez le temps, c’est-à-dire jamais. Vous préférez lire
The Economist ou regarder Euronews, qui sont accessibles et digestes, et vont droit au but. Notre engagement envers le lecteur : cette
publication va vous tenir en haleine pendant au moins 15 minutes, au moins jusqu’à la pub. Alors, oubliez votre scepticisme et poursuivez
votre lecture.
Imaginons que vous êtes fonctionnaire au sein d’une collectivité locale et que vous devez peser le pour et le contre d’une demande de
financement auprès de l’UE. Quelles images vous viennent à l’esprit ? Les images souvent véhiculées par les médias mettant en scène une
UE monopolisant, contrôlant voire absorbant l’État-nation. L’ironie réside dans le fait que, en réalité, INTERREG renforce les nations et les
régions en proposant un cadre d’action qui dépend de leur rôle décisionnel et de l’expression d’une identité affirmée. Quant à la presse à
scandale, celle-ci nous montre des images d’une Bruxelles de bureaucrates et de paperasse, d’audits et d’anonymat, de magouilles et de
grisaille... oh ! et puis d’une petite statue qui fait pipi. Pour de nombreux journalistes et hommes politiques, ce que l’Europe fait de mieux
c’est de nous bombarder de lois visant à faire en sorte que tout ait le même goût et la même apparence. Réglementation et harmonisation:
une guerre contre les bananes droites. Appelez cela comme vous le souhaitez – directivisme ou politique de la tour d’ivoire –, cela n’a
généralement aucune application pratique pour les décideurs, les pouvoirs publics ou les administrateurs.
L’élément le plus obscur pour nombre d’entre nous concerne la façon dont les personnes qui se trouvent en bas de la pyramide peuvent participer à l’ensemble du processus
communautaire. Ne parlons pas des devises que l’on scande à tout-va : « Unie dans
la diversité » et « Ensemble depuis 1957 ». Unie ? Qui ? Ensemble ? Où ? On nous
dit que les différences fondamentales de points de vue nous éloignent et empêchent
de parvenir à un accord. Il n’est pas toujours évident d’imager la façon dont les représentants des régions peuvent se retrouver pour aborder des problèmes qui nous
préoccupent tous : embouteillages, pollution, écologie, changement climatique. La
complexité politique de l’UE peut paraître immense, voire féroce. C’est dans la nature
des choses. Le fait que les ministres brassent autant d’air dans les réunions ne semble
pas améliorer la situation.
Il se trouve que les projets de l’hebdomadaire The Economist et ceux du programme
INTERREG ENO ont beaucoup de choses en commun : des partenaires et des correspondants partout en Europe, l’anglais comme langue de travail, un public et des
praticiens communiquant en plusieurs langues, des comptes rendus fascinants lus
aussi bien par les jeunes que par les moins jeunes. Tout comme les articles anonymes
du magazine The Economist, les projets subventionnés par l’UE, qu’ils soient cofinancés par le FSE, le FEDER ou le Fonds de cohésion, sont produits par des équipes
d’auteurs. En revanche, ces équipes sont loin d’être anonymes. Ces équipes sont de
solides partenariats transnationaux, hauts en couleur comme les projets auxquels ils
participent.
Vendre la valeur ajoutée des Fonds structurels n’est pas chose aisée, mais les projets représentent une coquette somme. « Ensemble depuis 1990 » : tous les projets INTERREG expriment une valeur au-dessus de toutes les autres, la cohésion. C’est là que le Programme de
l’Europe du Nord-Ouest entre en scène. Sa mission consiste à concrétiser la cohésion et à la rendre pertinente dans la vie de tous les jours
des citoyens. C’est par la coopération transnationale que les régions ont joué un rôle actif au sein de l’UE, en utilisant les outils mis à leur
disposition pour résoudre les problèmes urgents de développement. En fait, la politique de cohésion dépend intégralement des régions.
Quels autres acteurs que les représentants de l’échelon local peuvent raisonnablement assurer un développement régional et une cohésion
territoriale durables au sein de l’Europe ? Un proverbe chinois illustre bien la situation des régions : lorsque vient le vent du changement,
certains bâtissent des abris, d’autres des moulins. L’équipe ENO, nos projets, partenaires et équipes du programme sont résolument ancrés
dans la seconde catégorie.
Si vous souhaitez de l’action, c’est le moment. Vous pouvez commencer par terminer ce rapport. Prenez un stylo, parcourez les quelques
pages suivantes, puis complétez les trois questionnaires afin de tester vos connaissances de la politique de cohésion européenne et de ses
avantages pour vous. Pour ce qui est des récompenses, nous ne sommes pas en mesure de distribuer du FEDER gratuitement, mais nous
pouvons vous promettre un SEDS : Sentiment Extrême De Satisfaction (et de dévouement) vis-à-vis de l’Europe du Nord-Ouest. Balancez
The Economist, prenez INTERREG, puis laissez vous séduire par la voix européenne (European Voice).
4
Interprétation de la politique de cohésion communautaire
En vue de résorber les disparités de niveaux de développement
entre les régions de l’UE, le Fonds européen de développement
régional (FEDER) a été institué afin de contribuer au développement harmonieux, équilibré et durable de l’activité économique, de
doper la compétitivité, d’accroître le niveau d’emploi, d’améliorer
la protection de l’environnement et de garantir l’égalité des chances pour les hommes et les femmes. Ce fonds soutient des actions
ciblées dans les domaines des ressources humaines, de la société
de l’information, de la biodiversité et du transport. La coopération
est encouragée selon plusieurs axes : l’axe transfrontalier, l’axe interrégional et l’axe transnational (nous).
Quelles étaient les priorités de la politique de
cohésion de l’UE pour la période 2000-2006 ?
Les principes fondamentaux de la politique de cohésion de l’UE
sont « additionnalité » (ou valeur ajoutée), « programmation pluriannuelle » (moyen terme, sur des cycles de 7 ans) et « partenariat
et gestion partagée » (organisation mixte à plusieurs niveaux). La
gestion partagée signifie que, conformément au principe de subsidiarité (veiller à ce que les décisions soient prises au plus proche
du citoyen), la gestion des fonds disponibles est dévolue aux États
membres, qui désignent une autorité de gestion responsable de la
programmation, de l’implémentation et du suivi des mesures de
chaque programme.
L’approche INTERREG de la politique
de cohésion de l’UE
Opérationnelle depuis 2002, l’initiative communautaire INTERREG
IIIB constitue une stratégie ciblée, élaborée dans le contexte de la
politique de cohésion de l’UE en vue de trouver des solutions aux
défis que rencontrent les collectivités locales et régionales. L’objectif consistait à garantir des impacts transnationaux par la réalisation
de projets dans les régions et à promouvoir le partage d’expériences de terrain. Dès le départ, il était essentiel d’éviter les grands
discours abstraits.
Nos priorités thématiques sur mesure
Compte-tenu de la configuration, de la taille et des attributs territoriaux de l’Europe du Nord-Ouest, les auteurs du programme (les
États membres actifs dans les régions du programme) ont repris
les priorités essentielles des documents cadres de l’UE, puis les ont
adaptées aux spécificités de la cohésion territoriale, selon les cinq
domaines de priorité ci-après :
De quelle façon les priorités ont-elles changé
pour la période 2007-2013 ?
La Commission européenne doit publier en septembre 2008 un livre
vert sur la cohésion territoriale. Une consultation publique a été
amorcée afin de recueillir des suggestions quant à la façon de relever
les défis territoriaux européens. L’expression cohésion territoriale est
mentionné dans le traité européen (signé en 1997 à Amsterdam). Il
a fait l’objet d’un débat il y a presque dix ans entre plusieurs États
membres et fonctionnaires de la Commission, et s’est traduit par le
schéma de développement de l’espace communautaire (SDEC), institué en 1999. Ainsi, les acteurs politiques ont reconnu le besoin de
prendre en considération l’impact implicite mais réel des politiques
communautaires sur le développement territorial et d’exploiter davantage le patrimoine territorial de l’UE. Ces conclusions ont figuré
dans l’Agenda territorial de mai 2007. En parallèle, le budget de
l’objectif de coopération territoriale de 8,7 milliards d’euros (soit
2,52 % des 347 milliards d’euros alloués à la politique de cohésion)
a été intégré au nouvel exercice budgétaire de l’UE (2007-2013).
INTERREG est le seul instrument financier des Fonds structurels qui
soit dédié explicitement à la composante territoriale de la cohésion.
Ce type d’intervention est nécessaire à la réalisation, par l’UE, des
objectifs des agendas de Lisbonne et Göteborg.
Il existe désormais une occasion unique pour le Programme ENO
de soutenir et de récompenser les organisations capables de mettre en valeur nos ressources territoriales. Afin de répondre aux besoins particuliers de l’Europe du Nord-Ouest, le programme IVB
se concentre sur les défis les plus urgents, en les déclinant selon
4 priorités thématiques : l’innovation, les ressources naturelles, la
connectivité et le renforcement des communautés. Visitez notre
site Internet pour plus de renseignements : www.nweurope.eu. Les
problématiques traitées par les projets IIIB restent pertinentes pour
l’Europe du Nord-Ouest ; néanmoins, notre programme est maintenant plus ciblé. Son approche reste orientée sur les besoins locaux
et régionaux. Une nouvelle flexibilité géographique facilite un traitement global, qui place le rôle de l’Europe du Nord-Ouest dans un
contexte européen et international plus large.
2,52% des fonds alloués à la Politique de Cohésion
de l’UE sont dédies à la Coopération Territoriale
Européenne. Cela représente 8,7 milliards d’euros
destinés à des projets transnationaux, dont 355 millions d’euros sont alloués au Programme IVB Europe
du Nord-Ouest !
Priorité n°1
Créer un système plus attrayant et plus cohérent de villes et de régions.
Priorité n°2
Améliorer l’accès aux transports, aux infrastructures de communication et aux connaissances.
Priorité n°3
Protéger les ressources hydriques et prévenir les dégâts liés aux inondations.
Priorité n°4
Créer une infrastructure écologique plus forte et protéger le patrimoine culturel.
Priorité n°5
Valoriser les activités maritimes et promouvoir l’intégration territoriale transmaritime.
5
Notre Programme
INTERREG IIIB pour l’Europe du Nord-Ouest
Dans la mesure où la politique de cohésion communautaire ne peut
être mise en œuvre que sur le terrain, il est essentiel que les partenaires
comprennent bien le contexte local des défis et des opportunités de
développement de leurs homologues, et se forgent une philosophie
commune en faveur de l’action stratégique. Ces défis ont souvent
une cohérence territoriale axée sur la proximité, une topologie, un climat, une tradition historique voire une idéologie similaires, d’où l’idée
de travailler au sein d’une zone de coopération clairement délimitée
afin de créer une supra-région d’intervention. Toutefois, l’Europe du
Nord-Ouest ne comporte que des « anciens » États membres, dont
trois ont rejeté le traité constitutionnel européen. Cela signifie-t-il que
nous sommes lassés politiquement de l’UE ? Même l’Irlande qui a récemment réalisé des progrès économiques substantiels ? Il semblerait
qu’il existe toujours une forte croyance en une vision commune de
cohésion pour l’Europe du Nord-Ouest. Cela a été récemment démontré par le rejet de la proposition de la Commission, exprimée dans
l’Agenda 2007, de scinder le programme ENO en deux parties, dont
une aurait été consacrée à la zone du Rhin. L’ensemble des régions
et des États membres impliqués se sont prononcés unanimement en
faveur d’une seule zone de coopération ENO.
Ressources territoriales
de l’Europe du Nord-Ouest
Le territoire de l’Europe du Nord-Ouest se distingue notamment par sa
forte croissance économique, la forte densité de sa population et de ses
flux de transport (et les pressions qui y sont associées), ses splendides
périphéries ainsi que par ses institutions universitaires de renommée
internationale. Prise dans son ensemble, sa configuration territoriale se
caractérise par ses contrastes : alors que les zones périphériques faiblement peuplées continuent de souffrir de problèmes de dépeuplement
et de transports publics insatisfaisants, le noyau urbain bénéficie d’une
distribution relativement bonne de TIC et d’une main-d’œuvre jeune
et talentueuse. Cette tendance peut vous sembler familière. Toutefois,
l’ensemble des projets présentés ici soulèvent des questions quant aux
implications d’une politique de cohésion axée sur les caractéristiques
géographiques. À titre d’exemple, l’interprétation de la classification
des zones urbaines et rurales varie au sein de l’Europe. Il est évident
qu’aucune mesure politique ne peut résoudre cette dichotomie ; néanmoins, INTERREG a un rôle à jouer. Si l’ambition européenne consiste à
tendre vers un développement régional équilibré, des instruments qui
appuient la coopération sont essentiels.
La zone de coopération de l’Europe du Nord-Ouest représente 844
239 km², soit 19 % de la superficie totale des UE-27. La plus grande
partie de cette zone est située en France (33 %) et au Royaume-Uni
(28,9 %), suivis de l’Allemagne (17,4 %), de l’Irlande (8,3 %), de la
Suisse (4,9 %), des Pays-Bas (3,6 %), de la Belgique (3,6 %) et du
Luxembourg (0,3 %). La population représente 179 millions d’habitants, soit quelque 36 % de la population des 27. La densité de population moyenne est de 307 habitants par km², soit deux fois et demie
la moyenne des 27, établie à 118 habitants par km² (2003). Environ
75 % de la population vit dans des agglomérations de plus de 500
habitants par km², ce qui nous fournit une indication de l’urbanisation
de la zone de l’Europe du Nord-Ouest. À l’inverse, quelque 25 % de la
zone de coopération est peuplée de façon éparse. Ces zones rurales
et côtières représentent un contraste marqué par rapport aux régions
métropolitaines surpeuplées. Néanmoins, ces deux types de zones
jouent un rôle vital dans la croissance et la prospérité économiques
des régions.
6
Zone de coopération ENO
© EuroGeographics Association for the administrative boundaries
Les fruits de votre travail transnational
Les 99 projets mis en œuvre au titre du Programme INTERREG IIIB par
des partenaires belges, britanniques, néerlandais, français, allemands,
irlandais, luxembourgeois et suisses représentent un budget total de
660 millions d’euros. Afin de jeter les bases d’une action commune
de développement territorial, ces partenaires ont bénéficié d’une subvention de 330 millions d’euros du FEDER qu’ils ont répartie au mieux
selon plusieurs priorités, et se sont appuyés sur les réalisations du programme IIC (1997-1999). La moitié des idées recueillies dans le cadre
du programme IIIB sont devenues des applications concrètes. La mise
en œuvre d’une application standard nécessite 12 à 18 mois. Parmi
217 applications (associées à 164 projets), 99 ont été approuvées, ce
qui permet de calculer facilement le taux de réussite : environ 50 %.
Les projets comptaient 3 à 26 partenaires. Le nombre de partenaires moyen s’est élevé à 9. Outre plusieurs milliers d’observateurs, 900
partenaires étaient formellement impliqués. Les partenariats étaient
hétérogènes et intersectoriels : pouvoirs publics (61 %), organisations
à but non lucratif (17 %), universités et instituts de recherche (14 %),
sociétés privées (4 %) et autres (4 %).
Cultures transnationales,
une récolte de projets en perspective
La plupart des projets sont terminés ; néanmoins, quelques-uns sont
encore en phase de finalisation... et de coopération. Des études de
faisabilité aux investissements pilotes, l’ensemble des projets réalisés
au titre d’INTERREG IIIB avaient un thème commun : la quête de transnationalité et son application pratique. Alors que la plupart des projets
ont mûri et ont produit de solides résultats, les tentatives d’un ou deux
projets pour atteindre les objectifs rigoureux du programme se sont
révélées infructueuses. Dans le reste de l’étude, nous examinerons des
projets réussis afin d’identifier les connaissances relatives à un excellent projet INTERREG ENO, qui peuvent être transférées.
Classification Régionale de l’Europe : Accessibilité
Regional Classification of Europe: Accessibility
!
Reykjavik
Degré d’accessibilité agrégé
Canarias
sur la base de 4 indicateurs :
Guadeloupe Martinique
• Potentiel d’accessibilité par la route +
Helsinki
!
Oslo
Guyane
!
Stockholm !
• Potentiel d’accessibilité par le rail +
!
Tallinn
• Potentiel d’accessibilité par voie aérienne +
Madeira
!
!
Dublin
Kobenhavn
Riga
• Délai de mise sur le marché - échelle méso -
Vilnius
!
Réunion
!
!
Minsk
Acores
!
London!
Amsterdam
Berlin
This map does not
necessarily reflect the
opinion of the ESPON
Monitoring Committee
Warszawa !
!
Kyiv
!
!
Bruxelles/Brussel
Praha
Luxembourg
Paris
Wien
!
!
!
Bratislava
Modérément au dessus de la moyenne
Kishinev
!
!
Bern
Budapest
Au-dessus de la moyenne
Ljubljana
!
!
Zagreb
Bucuresti
!
!
Beograd
Sarajevo
!
!
!
!
Lisboa
Source: EPON database
©Ankara
EuroGeographics Association for administrative boundaries
Sofiya
!
Madrid
!
Modérément en dessous de la moyenne
Moyenne
!
!
!
En dessous de la moyenne
Roma
Skopje
!
!
Tirana
!
Athinai
Nicosia
!
!
Valletta
500 km
© BBR - Project 2.4.2, 2005
© EuroGeographics Association for administrative boundaries
Regional level: NUTS 2
Origin of data: ESPON 1.2.1 S&W,
ESPON 2.4.2 BBR, own calculations
Cyprus: data for government controlled areas only
Degree of accessibility as an
aggregate of 4 indicators:
Toutes les zones de l’Europe du Nord-Ouest ne disposent pas de la même accessibilité. Alors que les régions des
- Potential accessibility by road +
capitales
d’une bonne densité des infrastructures physiques et virtuelles, et obtiennent à ce titre de bons
- Potential
accessibilitybénéficient
by rail +
- Potential accessibility by air +
résultats,
les- périphéries atlantiques et les zones rurales ne sont pas bien desservies, ce qui se traduit par des temps de
- Time
to market meso-scale
Standardised based on the European mean value
Below average plus longs par les chemins de fer ou par la route, et par un accès restreint aux marchés. Les projets INTERREG
transport
Moderately below average
visent
Average à améliorer les services, à accroître les temps de transport et à encourager les entrepreneurs ruraux grâce aux
Moderately above average
technologies
de l’information.
Above average
Source: ESPON database
Classification Régionale de l’Europe : Performance vis-à-vis de Lisbonne
Regional Classification of Europe: Lisbon Performance
!
Degré de performance de Lisbonne
Reykjavik
Canarias
agrégé sur al base de 5 indicateurs :
Guadeloupe Martinique
Réunion
• Productivité (PIB par personne employée, 2002) +
Helsinki
!
Oslo
Guyane
!
Stockholm !
• Taux d’emploi (population employée / population âgée 15-64 2003) +
!
Tallinn
• Dépenses en R & D (dépenses de R & D / PNB total en 2001) +
Madeira
!
!
Dublin
Kobenhavn
• R & D des entreprises du secteur privée (nombre d’emplois pour 1000 personnes actives en 2001) +
Riga
• Population très instruite (population très instruite / éducation de la population totale) +
Vilnius
!
!
!
Minsk
Acores
!
London !
Amsterdam
Berlin
This map does not
necessarily reflect the
opinion of the ESPON
Monitoring Committee
Warszawa !
!
Kyiv
!
!
Bruxelles/Brussel
!
!
!
Paris
Wien
!
!
!
Bratislava
Modérément au dessus de la moyenne
Kishinev
!
!
Bern
Budapest
Au-dessus de la moyenne
Ljubljana
!
!
Modérément en dessous de la moyenne
Moyenne
Praha
Luxembourg
En dessous de la moyenne
Zagreb
Bucuresti
!
!
Sarajevo
Beograd
!
!
!
!
Lisboa
Madrid
Sofiya
!
!
Roma
!
Skopje
Source: EPON database
©Ankara
EuroGeographics Association for administrative boundaries
!
Tirana
!
Athinai
Nicosia
!
© BBR - Project 2.4.2, 2005
Degree of lisbon performance
as an aggregate of 5 indicators:
!
Valletta
500 km
© EuroGeographics Association for administrative boundaries
Regional level: NUTS 2
Origin of data: ESPON 2.4.2 BBR, own calculations
En règle générale, l’Europe du Nord-Ouest obtient des résultats moyens à bons en matière de performances commer- Productivity (GDP per person employed 2002) +
ciales, d’emploi et de productivité. Les projets INTERREG visent à maintenir et à accroître cette compétitivité. Repérez
- Employment rate (Employed population / population aged 15-64 2003) +
- Expenditure on R&D (Expenditure on R&D / Total GDP 2001) +
lesBusiness
exploitations
pétrolières
d’Aberdeen
et la Silicon Fen d’East Anglia en vert foncé.
- R&D
Enterprise Sector (Personnel
/ 1.000 active person
2001) +
Cyprus: data for government controlled areas only
Source: ESPON database
- High educated population (Highly educated population /
total educated population 2002) +
Standardised based on the European mean value
Below average
Moderately below average
Average
Moderately above average
Above average
7
Construire des partenariats solides
8
Opportunité n°1
Première partie
DES OPPORTUNITÉS
ouvertes à tous les porteurs
de projets
Dans cette première partie, nous examinerons les
opportunités d’INTERREG et exposerons nos engagements en faveur de votre région en nous appuyant
sur des exemples probants issus de nos projets. Non
seulement les initiatives ambitieuses présentées
confirment que les promesses d’INTERREG ont bien
été tenues mais surtout elles constituent un excellent augure pour les partenariats de demain.
La Commission européenne définit la valeur ajoutée
comme la « valeur générée grâce à l’assistance de la
Communauté, qui s’ajoute à la valeur dégagée par
les pouvoirs publics nationaux et régionaux, ainsi
que par le secteur privé ».
Réaliser des investissements
et des programmes pilotes de construction
Il existe de nombreux lieux communs sur la taille : la taille a de l’importance, tout ce qui est petit est mignon, plus c’est grand, mieux
c’est…. Il est un fait que les Fonds structurels, qui représentent plus
d’un tiers du budget total de l’UE, sont colossaux. La coopération
transnationale (volet B) d’INTERREG n’a pas reçu des subventions
aussi importantes que celles de la coopération transfrontalière
(volet A) ; pourtant, c’est la coopération transnationale qui a créé
un précédent : le Programme IIIB a non seulement fourni la plus
grande occasion d’appliquer des approches transnationales au développement territorial, mais il a également favorisé une nouvelle
conceptualisation de l’Europe du Nord-Ouest en tant que zone de
l’UE au sein de laquelle l’action coordonnée peut aider à optimiser
l’utilisation des ressources régionales et locales pour résoudre des
préoccupations communes.
En reconnaissant le besoin d’une notion plus large d’unité et de cohésion, la coopération transnationale a permis aux régions de relever des défis qui s’étendaient au-delà des frontières administratives
et de consentir des investissements cofinancés par le FEDER. Le Programme IIIB était unique dans les possibilités d’investissement qu’il
a ouvertes. En ce sens, il s’agit d’une période de programmation en
avance sur le Programme IIIC (interrégional), qui encourage l’échange des meilleures pratiques par les réseaux au sein de l’Europe. C’est
l’une des raisons pour lesquelles la zone de coopération est restée
presque intacte pour la période de programmation 2007-2013.
Bulldozers et papillons
Un projet moyen dispose d’un budget d’un peu plus de 3 millions
d’euros. Certains projets n’impliquaient pas d’activités d’investissement, alors que d’autres se concentraient presque intégralement sur
la construction. Citons à titre d’exemple HST INTEGRATION, projet
dirigé par des Britanniques, qui ont consacré plus de 97 % du budget
de 29 millions d’euros à la rénovation de gares et à l’amélioration des
interconnexions avec les réseaux ferroviaires secondaires, ou encore
SDF, projet dirigé par des Néerlandais, qui ont alloué plus de deux
tiers du budget de 33,5 millions d’euros à des travaux concernant
des infrastructures de lutte contre les inondations. Avec moins de
200 000 euros de budget, le projet EGHN (European Garden Heritage Network), qui a consisté à restaurer des jardins en améliorant
les accès et la signalisation, se situe aux antipodes.
Construire sur des bases solides
Quelle que soit la ventilation financière des projets, une chose
est claire : le Programme INTERREG IIIB a fourni l’occasion d’essayer quelque chose de différent. Les efforts d’investissement ont
été déployés avec l’objectif de tester des technologies de pointe,
d’adopter des approches alternatives et d’utiliser des outils intégrés
et innovants. Le principe sous-jacent était qu’un investissement pilote engagé par un partenariat vaste mais concentré sur une ou
plusieurs régions partenaires permet une maîtrise des coûts accrue
et évite que des doublons ne surviennent. De nouvelles idées ont
été testées, puis, dans le meilleur des cas, répliquées ou améliorées
à l’échelle locale à partir d’essais réalisés dans le cadre d’un projet
transnational.
9
Opportunité n°2
Comprendre des directives européennes
complexes et les adapter au contexte local
RHINENET
Les directives européennes s’imposent aux pouvoirs publics nationaux, régionaux et locaux de tous les États membres. Toutefois,
elles ne sont plus une contrainte dès lors qu’on prend en considération les gains de temps et d’argent réalisables grâce à la coopération transnationale et au partage des connaissances. Les méthodes
collaboratives d’application des directives peuvent aider les gouvernements (sous-)nationaux à (ré-)orienter leurs approches, en s’appuyant sur des régions de l’Europe du Nord-Ouest qui ont démontré
leur expertise et leur expérience scientifiques.
75 % de la législation européenne est appliquée au niveau local ou régional.
Une analyse du transfert de politique dans le contexte d’INTERREG
révèle que ce processus se décline selon plusieurs variantes : « depuis la copie (transfert direct et intégral), en passant par l’émulation
(transfert des idées d’une politique ou d’un programme), la composition (assemblage de plusieurs politiques distinctes) et jusqu’au
concept (qui s’inspire de la politique initiale tout en s’en démarquant) ».
(Duhr et Nadin, 2007, p. 376)
Des théories abstraites
à la pratique poétique
L’application de la directive-cadre sur l’eau
(DCE) a soulevé un certain nombre de problèmes techniques, communs aux États membres,
à la Commission, aux pays candidats et aux
pays de l’EEE, ainsi qu’aux parties prenantes et
aux ONG.
De nombreux bassins versants européens sont internationaux. Ils dépassent les frontières administratives et territoriales. À ce titre, une approche commune est cruciale à une implémentation
efficace de la directive. Cette approche présuppose une implication précoce et une participation
éclairée du public, réalisées grâce à une solide coopération transnationale.
Les porteurs du projet RHINENET ne se sont pas restreints aux réunions et aux ateliers pour
informer le public sur la DCE. Afin d’assurer une participation active des parties prenantes dans
son implémentation et de promouvoir une philosophie commune en faveur de la gestion à
venir des eaux du bassin-versant rhénan, les porteurs du projet ont organisé des compétitions
de poésie et de peinture, et des journées de baignade en rivière.
Le projet SCALDIT a donné lieu à une reconnaissance de la nécessité d’une collaboration transfrontalière parmi les pays du bassin-versant de l’Escaut en vue d’harmoniser la préparation de
la mise en œuvre de la DCE. Ce projet commun a constitué le point de départ de la résolution
de plusieurs problèmes de gestion et de pratiques liées à l’eau. Des axes de coordination internationale ont été clairement définis en vue d’atteindre les objectifs de la directive-cadre sur
l’eau au niveau national. Ces problématiques de gestion de l’eau ont formé la base du plan de
gestion du district hydrographique international de l’Escaut.
10
RHINENET
Opportunité n°3
Maîtriser les coûts, accroître l’efficacité
et éliminer les doublons
Comment chiffrer la valeur ajoutée des projets ? La méthode la plus
directe consiste à comparer la valeur qualitative des extrants, c’està-dire la qualité des projets et leur contribution dans la réalisation
des objectifs du programme (et donc la politique), à la valeur des
intrants, c’est-à-dire les dotations du FEDER et les cofinancements
nationaux. Néanmoins, toute comparaison implique un jugement
de la valeur ajoutée générée par les projets.
Si l’on examine nos 99 projets, peut-être pouvons-nous en conclure
que certaines des activités réalisées avec le concours financier du
FEDER auraient pu être conduites sans le soutien de l’UE. Avec des
si, on mettrait Paris en bouteille ! Mais, le projet aurait-il reçu le
feu vert et aurait-il pu être mené à bien sans INTERREG ? Le projet aurait-il atteint ses objectifs, non seulement pour ce qui est de
la date butoir, mais également pour ce qui a trait aux contraintes
budgétaires ? Et les résultats auraient-ils été d’aussi bonne qualité ?
Bien souvent, ce qui apparaît comme une évidence, c’est la valeur
ajoutée apportée au projet grâce à la collaboration.
Du bon usage de la valeur ajoutée
Jeter un coup d’œil par-dessus la clôture pour voir
les résultats réalisés par les voisins, puis les émuler
Travailler au sein d’un partenariat plutôt que de se
creuser la cervelle dans « son coin »
S’appuyer sur un savoir-faire professionnel diversifié plutôt que d’être seul au monde tel un Robinson
Crusoé
Ne pas gaspiller les ressources financières, car les réponses sont bien souvent accessibles gratuitement
Ne pas produire de pâles copies bon marché, car des
versions élaborées peuvent être disponibles, adoptables et adaptables à moindre coût
Les vieux de la vieille et les petits nouveaux
Le défi majeur auquel se sont confrontés les porteurs de projet,
qu’ils soient des novices ou des chevronnés d’INTERREG, était double : d’abord, il s’agissait de travailler sur la base de projets précédents et de s’informer sur les réalisations antérieures (éviter de
réitérer des projets à faible valeur ajoutée est fondamental) ; ensuite, il s’agissait de réaliser des gains de temps et d’argent grâce à
l’apprentissage par la coopération transnationale.
Réduction de la consommation
d’eau et de la pollution, et économies
financières
Le budget précédent du projet URBAN WATER, affecté
aux mesures de lutte contre la pollution des eaux d’orage, s’élevait à 11,6 millions d’euros, contre 6,8 millions
d’euros pour le nouveau budget, qui s’est concentré sur
l’installation de réseaux de gestion des eaux adéquats.
Une double victoire : amélioration de la qualité de l’eau
et réduction des coûts. Plusieurs études réalisées sur les
mesures de réhabilitation visant à améliorer la qualité
du réseau de gestion des eaux d’Arnhem ont démontré
qu’elles ont eu un réel impact financier. Ce partenariat
a donné lieu à une importante conclusion sur les investissements à consentir pour le réseau d’assainissement
à venir. Un partenaire est parvenu à réduire de 50 % le
nombre des installations de fin de canalisation destinées
à filtrer les eaux d’orage et a prévu des dispositifs supplémentaires de gestion des eaux. Les installations de fin de
canalisation se sont révélées plus onéreuses que d’autres
dispositifs de gestion de l’eau.
Le coût de la non-coopération
L’attitude qui consiste à ne pas prendre de recul et à ne pas s’inscrire dans une démarche transnationale afin de traiter un problème en apparence local engendre des coûts et des conséquences
sur les temps d’exécution. Prenons l’UE : l’Acte unique européen
et le programme de 1992 pour la réalisation du marché intérieur
se sont accompagnés du rapport Cecchini qui identifiait « le coût
de la non-Europe ». En termes de développement durable et de
développement territorial, il existe également un coût de la « noncoordination ». Les régions ne peuvent pas se permettre de gaspiller
les ressources publiques limitées en réalisant des projets déjà menés
à bien, car cela revient à jeter l’argent du contribuable par la fenêtre.
Aussi, lorsque les pouvoirs publics locaux se sont posé les questions
habituelles (D’autres États rencontrent-ils également ce problème ?
Existe-t-il des solutions ? Ont-elles déjà été mises en œuvre ailleurs ?
Comment pouvons-nous tester ces solutions ?), dans la plupart des
cas, ils se sont tournés tout naturellement vers INTERREG et en ont
tiré des bénéfices.
Des eaux pluviales
11
Opportunité n°4
Garantir les levées de fonds
et attirer les investisseurs
CSI: Site de démonstration d’Ewald, Herten (DE)
L’ensemble des projets INTERREG donnent lieu à une série de résultats - la plupart, tangibles et concrets -, grâce à d’efficaces stratégies de communication. Les projets INTERREG IIIB ENO ont utilisé
50 % de la dotation du FEDER afin d’attirer les cofinancements
nationaux, ce qui a permis d’atteindre, voire de dépasser le montant
du concours financier des Fonds structurels. La dotation des projets
ENO s’élève à plus de 660 millions d’euros, mais ce sont les résultats
inattendus et les impacts indirects qui ont bien souvent surpris. Le
rôle de catalyseur des investissements à venir, joué par les projets,
continue d’être reconnue par les hommes politiques aux niveaux national et européen. Impressionnés par la capacité du projet à mobiliser et à impliquer des acteurs intersectoriels, les décideurs régionaux
s’engagent souvent à apporter un concours financier au-delà de la
durée du projet. En définitive, la « réussite » peut s’apprécier au regard de la capacité d’un projet à améliorer l’attractivité d’une région.
Les impacts indirects, en termes de levée de fonds supplémentaires,
sont significatifs mais difficiles à quantifier.
Le projet CSI (Creating a Setting for Investment) a consisté à quantifier l’impact des améliorations environnementales sur le processus
décisionnel des investissements concernant des sites d’anciennes
aciéries et houillères. Ses conclusions ont démontré une corrélation
entre les améliorations du paysage et les décisions d’investissement,
qui influence les développements politico-stratégiques et la nature
des nouveaux investissements.
Un lieu de vie et de travail attrayant
•
Les décisions d’investissement sont façonnées par de nombreux facteurs, tels que la main-d’œuvre qualifiée, la proximité aux marchés,
l’infrastructure de transport et les chaînes logistiques. Elles sont
également influencées par la qualité environnementale de la zone
et par l’attrait des environs immédiats des sites de réhabilitation
et d’investissement. Aucun travail substantiel n’avait jusqu’ici été
entrepris afin d’évaluer la façon dont la qualité environnementale
vient s’ajouter à d’autres facteurs d’investissement.
12
Composantes du projet :
•
•
•
•
Collecte de données en vue de quantifier l’impact de la qualité
du paysage sur la valeur des terrains, en collaboration avec des
experts en estimation afin d’évaluer l’impact des améliorations
du paysage (par exemple, la revalorisation écologique de friches industrielles) ;
Analyse coût/bénéfice rétrospective réalisée dans des zones
ayant fait préalablement l’objet de revalorisation de la région
de la Ruhr, afin d’évaluer la façon dont la qualité environnementale a eu un impact sur la valeur des terrains ;
Collecte de données quantitatives et qualitatives afin d’accroître les connaissances sur la détermination des facteurs de paysage et d’environnement et sur la façon dont ceux-ci affectent
les sites d’investissement ;
Développement des connaissances sur la façon dont l’environnement régional influence les décisions des investisseurs et
études de cas sur la façon dont les processus de planification
influencent les décisions des investisseurs ;
Implication des communautés locales et entretiens avec cellesci afin de comprendre la façon dont elles perçoivent les avantages des améliorations environnementales qui accompagnent
le développement économique.
Opportunité n°5
Influencer les politiques
et les programmes de développement
Chaque année, l’UE produit une pléthore de recommandations
politiques, de communications et d’avis. De manière générale, les
responsables de ces politiques résident dans le quartier Schuman
de Bruxelles. Pourtant, cette législation n’est pas produite en vase
clos. Elle repose sur des observations empiriques relevées par des
partenaires de projets distribués au sein de l’Europe du Nord-Ouest
qui influencent des réseaux spécialisés et des communautés politiques répartis de la même manière. Au cours des derniers mois,
par la diffusion de rapports définitifs, de documents stratégiques
et de conclusions de projets, les porteurs de projet ENO ont montré aux acteurs politiques leur valeur pour les régions en tant que
moteurs de la croissance, créateurs d’emplois et avant-gardistes des
pratiques de développement durable. Aux dernières nouvelles, les
conclusions des projets IIIB sont demeurées lettre morte.
Ils sont venus, ils ont coopéré, ils ont vaincu
(veni, Interreg, vici)
Les projets INTERREG IIIB ont éprouvé les théories, les méthodologies et les outils sur le terrain. Ils ont fourni des preuves tangibles
sur la façon dont les pratiques peuvent être émulées à l’échelle
européenne et dont la connaissance peut être transférée entre les
États membres afin de produire des résultats sans effort et dans le
respect des délais. La plupart des projets ont développé une stratégie globale et ciblée permettant de faire entendre leur voix et de
façonner la teneur des politiques de haut niveau auprès des départements ministériels, des DG de la Commission, des commissions
du Parlement européen, des ONG, des acteurs de la société civile
et des chercheurs. Cette stratégie a pris la forme d’une démarche
bilatérale, puisque les décideurs ont profité des bons résultats de
projets et ont accueilli les avis des partenariats. En outre, les projets
INTERREG réussis forment des regroupements par thème et par programme de coopération, ce qui permet de décupler leur capacité à
influencer les décisions prises dans des domaines dans lesquels ils
bénéficient d’un savoir-faire.
Vingt mille données sous les mers
Fort de son savoir-faire scientifique et technique en matière de cartographie des habitats naturels, de son expertise
dans le domaine de la collecte et de la gestion de données,
ainsi que de son expérience pratique des cartes des habitats benthiques à des fins de gestion environnementale
dans un cadre réglementaire national, un consortium de
12 partenaires issus de cinq pays européens, dirigé par le
comité britannique JNCC (Joint Nature Conservation Committee), a été en mesure d’infléchir le travail de l’Agence
européenne pour l’environnement. Le projet MESH (Mapping European Seabed Habitats) a permis les suivants :
• Cartes SIG des fonds marins de la zone IIIB Europe du Nord-Ouest ;
• Ensemble de protocoles et de normes approuvés à l’échelle internationale en matière de cartographie des habitats marins, avec notamment des recom
mandations sur les stratégies de cartographie, des normes relatives aux études de télédétection et de réalité de terrain des zones intertidales et subtidales ;
• Modèles de prédiction du type d’habitat reposant sur les données physiques et hydrographiques selon différentes zones d’habitats et profondeurs ;
• Réseaux nationaux d’utilisateurs finaux de cartes d’habitats, constitués d’organismes de gestion, de réglementation et de planification ;
• Création, au sein de chaque pays, d’un cadre visant à la collecte et l’amélioration continues des cartes d’habitats au niveau national, et à la compilation et à l’agrégation au niveau international ;
• Études de cas visant à démontrer l’utilité politique, économique et environnementale des cartes d’habi-
tats marins dans le cadre de la prise de décision et de la gestion des politiques, aussi bien à l’échelle locale qu’au niveau international.
MESH
13
Opportunité n°6
Opportunité n°7
Constater des résultats rapides
et des impacts à court terme
Renforcer vos institutions
et vos réseaux régionaux
INTERREG finance des projets à court terme en vue de produire des
résultats rapides. Peu de projets durent plus de six ans. La plupart
ne s’étalent que sur trois ans. Cela signifie que les co-investisseurs
obtiennent des résultats tangibles et des solutions applicables dans
des délais très courts, ce qui leur permet de relever rapidement des
défis territoriaux urgents au sein de l’Europe du Nord-Ouest. À ce
titre, s’il ne permet pas de devenir riche en un clin d’œil, INTERREG
permet en revanche un retour sur investissement rapide.
Les procédures du programme sont relativement élémentaires,
les formulaires de candidature et la documentation sont les plus
simples possible et les décisions prises par le comité de pilotage
sont rapides. Comparés à ceux des programmes nationaux ou à
ceux d’autres programmes européens, les niveaux d’informations
requis par INTERREG sont raisonnables. Cette approche repose sur
le constat selon lequel les partenariats transnationaux sont de fragiles créatures, qui nécessitent souvent des STA (Soins Tendrement
Attentionnés). Pour produire ce qu’ils ont de mieux, ils doivent être
choyés et éduqués dès leurs premiers balbutiements. Il est important d’être réactif dès le début.
Les projets INTERREG réussis (c’est-à-dire la plupart d’entre eux) ont
fournis des solutions rapides répondant à des préoccupations de cohésion territoriale, tout en restant à l’écoute des besoins des acteurs
locaux et régionaux impliqués dans la mise en œuvre de terrain et la
politique de développement.
L’ironie de la coopération transnationale c’est que, en coopérant sur
une base internationale, les autorités régionales rencontrent leurs
voisins proches, c’est-à-dire des personnes et des institutions avec
lesquelles elles n’avaient pas ou peu de contacts. Le renforcement
des réseaux locaux constitue un phénomène imprévu des partenariats INTERREG. Dans de nombreux domaines, de nouveaux partenariats professionnels émergent entre des partenaires de projets et
des acteurs locaux appartenant à la même région. Cette identification des professionnels travaillant dans le même domaine ou bien
dans la même zone géographique n’est aucunement évidente. En
réalité, la plupart du temps, les expériences transnationales précèdent les expériences locales.
Grâce à la coopération transnationale, des changements indirects
et psychologiques surviennent chez les acteurs impliqués dans les
réseaux de coopération. Les institutions acquièrent des connaissances et s’adaptent en intégrant la dimension européenne dans les
cultures et les pratiques décisionnelles, et en partageant horizontalement les idées avec d’autres pays, au sein d’institutions communes. Les participants développent également une plus grande
sensibilité aux écarts culturels et linguistiques de leurs homologues
de l’Europe du Nord-Ouest.
En seulement 3 ans...
Tactique FARaonique
À la fin de l’année 2004, le projet FAR a donné lieu au développement
d’un logiciel décisionnel permettant de faciliter la création de mesures
d’ingénierie fluviale, ainsi qu’un modèle permettant d’étudier les développements à venir et de combattre les crues importantes dans la région du
Rhin et de la Moselle.
Fibre optique
À la fin de l’année 2005, le projet TESIS avait collaboré avec 64 PME issues
de zones rurales de l’Ouest de l’Irlande et avait octroyé des subventions
aux 12 entreprises les plus prometteuses afin de réaliser des investissements dans les TIC. Grâce à un processus à quatre volets visant à évaluer
les besoins individuels, le projet a permis d’étudier l’étalonnage des performances transnational et de mettre en place des e-stratégies.
Parité
À la fin de l’année 2007, les porteurs du projet ELFE avaient fourni des
cours en ligne gratuits et des ateliers de gestion d’entreprise aux créatrices
d’entreprise allemandes afin de promouvoir l’égalité des sexes et des modèles pratiques de développement rural.
Jeunes pousses
Au milieu de l’année 2008, le projet BIOSMILE avait créé des « bonsaïs
biotechnologiques », qui ont consisté à choyer des regroupements de sociétés, à améliorer la communication dans ce secteur et à encourager les
entreprises nouvelles.
14
Grâce au projet HEATH, des réseaux environnementaux
locaux en Cornouaille et en Bretagne, qui travaillent
dans le domaine de la restauration de landes, se sont
découverts l’un l’autre et se sont intensifiés.
La lande de plaine constitue historiquement l’un des types de paysages essentiels de l’Europe du Nord-Ouest.
Elle est protégée par la directive européenne dite « Habitats ». Elle est néanmoins en déclin depuis plus de 200
ans et ce processus se poursuit en raison du manque de
gestion et de la dislocation entre ce milieu et les communautés qui y résident. La réforme des dispositifs de soutien de l’agriculture européenne a toutefois conduit à une
réappréciation de sa valeur socio-économique. Le projet
a aidé les praticiens et les décideurs à protéger les landes,
et à définir de nouvelles méthodes visant à promouvoir
la croissance économique par le tourisme et l’agriculture.
Parmi les résultats ont figuré un meilleur accès à quelque
6 000 hectares de pâturage, la consolidation, grâce à une
propriété communautaire, de sites fragmentés et abandonnés, et le contrôle de plantes adventices.
Opportunité n°8
Définir de nouvelles stratégies économiques
en faveur de la croissance régionale
Il existe des faiblesses structurelles au sein de certaines régions rurales de l’UE. Développer de nouvelles stratégies et de nouveaux
instruments permettant d’accroître leur compétitivité constitue un
objectif majeur. Cette démarche leur permet de jouer un rôle plus
grand dans la prospérité à venir de l’Europe du Nord-Ouest et de
contribuer à résorber les écarts de croissance entre les villes et les
zones rurales. INTERREG préfère la complémentarité à la concurrence. Pour le profane, il encourage des façons de faire qui ne consistent pas à piétiner les plates-bandes de ses voisins. Grâce à une
philosophie de réseaux, les villes et les régions peuvent mettre au
point des stratégies communes dans lesquelles chaque partenaire
se trouve une niche.
L’adaptation au rythme sans précédent de l’évolution technologique se traduit par une coordination des objectifs et des politiques
au sein d’un cadre multilatéral. INTERREG est en mesure de réaliser
cet engagement : les projets transnationaux contraignent les villes
et les régions à exploiter les complémentarités fonctionnelles existant entre des zones interdépendantes. À cette fin, les interventions
sur mesure de l’Europe du Nord-Ouest soutiennent une économie
diversifiée et durable. La capacité à donner une impulsion à l’action
de terrain, en encourageant les acteurs à réaliser des projets relevant des défis territoriaux uniques, ne constitue qu’une seule arme
de l’arsenal du programme INTERREG.
GEOPARKS
Croissance logiquement géologique
Vol INTERREG avec escale en ENO :
une destination à bas prix de plus en
plus appréciée
Les compagnies aériennes à bas prix sont un phénomène
relativement nouveau, qui modifie les schémas de mobilité et crée des marchés touristiques inconnus quelques
années auparavant. Lorsque vous voyagez avec des compagnies telles que Ryanair ou encore Easyjet, cela vous est
probablement égal d’utiliser des aéroports situés dans des
coins perdus dès lors que cela vous permet d’économiser
quelques euros, même si cela implique de longs temps de
trajet vers les centres-villes. Avez-vous déjà songé à visiter
les alentours de ces aéroports ? Une véritable aventure !
C’est exactement l’idée promue par les porteurs du projet
DART, qui se sont attelés au développement touristique
de trois régions situées en Écosse, en Allemagne et en
Irlande. Placés près d’aéroports en plein essor, les partenaires constataient que la plupart des touristes étaient
simplement de passage dans ces régions avant de se rendre vers les capitales et les sites touristiques. Ces régions
à l’économie sous-développée et à faible internationalisation pouvaient pourtant enregistrer une croissance considérable si elles étaient en mesure de se mettre en valeur
grâce à la transnationalité.
L’objectif du projet GEOPARKS a consisté à promouvoir
le géotourisme au niveau européen en tant que procédé
de développement durable local dans les zones rurales
défavorisées. Une stratégie de marketing commune a été
définie de telle façon que trois parcs associés au volcanisme et à l’action de l’eau puissent exploiter le réseau
existant de l’UNESCO des géoparcs européens. Des partenaires d’Irlande du Nord, d’Irlande et d’Allemagne ont
mis en commun des ressources et des savoir-faire en vue
de promouvoir le patrimoine géologique de l’Europe du
Nord-Ouest.
Croissance intelligemment économique
Le projet SEG a consisté à encourager une utilisation des
sols et une croissance économique durables et intelligentes, qui n’entraînent pas d’impacts environnementaux et
sociaux. Il visait à valoriser les ressources humaines des
zones touchées par la pression démographique et les
restrictions de planification, notamment dans le Sud-Est
de l’Angleterre et le Randstad. Ce projet a envisagé des
conditions de travail flexibles comme le télétravail afin
de minimiser les navettes domicile-travail et de réduire la
pollution, mais également afin d’améliorer le moral des
salariés.
15
Questionnaire n°1
Testez vos connaissances sur l’Europe du Nord-Ouest
Revenons sur le sujet du Programme et sur ses réalisations.
CONTEXTE ET OPPORTUNITÉS
Le Programme ENO
1. Parmi les zones maritimes ci-après, laquelle ne fait pas partie de la zone du Programme ENO ?
a. Mer d’Irlande
b. Détroit de Douvres
c. Détroit de Gibraltar
2. La densité moyenne du Programme ENO est d’environ 307 par kilomètre carré. À quoi ce chiffre s’applique-t-il ?
a. Voitures
b. Habitants
c. Spécialistes de l’aménagement du territoire
3. Quelle était la valeur totale des projets financés au cours des six dernières années en Europe du Nord-Ouest,
grâce au FEDER et aux cofinancements nationaux ?
a. 99 millions d’euros
b. 330 millions d’euros
c. Plus de 660 millions d’euros
4. Étalé sur la période 2000-2006, le Programme IIIB était la troisième édition d’INTERREG, même si certains projets sont
encore en phase de finalisation. En quelle année le Programme INTERREG a-t-il commencé ?
a.1980
b.1990
c.1892
5. Le Programme IIIB a approuvé 99 projets impliquant plus de 900 partenaires qui ont tous cofinancé ces projets à hauteur
de la contribution du FEDER. En moyenne, quel était le nombre des partenaires transnationaux ?
a. 9
b.19
c.29
6. Huit pays sont impliqués dans la zone de coopération de l’Europe du Nord-Ouest, certains dans leur intégralité, d’autres
en partie via certaines régions. Parmi les États-membres ci-après, lequel ne se trouve pas intégralement au sein de la zone
Europe du Nord-Ouest ?
a. Le Royaume-Uni
b. La Belgique
c. Les Pays-Bas
7. Parmi les propositions ci-après, laquelle décrit le mieux un projet transnational ?
a. Projet dans lequel une organisation unique travaille en vase clos, en appliquant des techniques éprouvées apportant
des solutions idéales.
b. Projet dans lequel un chef de projet injecte des investissements massifs dans sa région et envoie deux messages par an à ses
partenaires en joignant des photos illustrant les réussites du projet.
c. Projet relevant des défis du développement régional qui peuvent avoir des impacts territoriaux sur les régions limitrophes
et qui peuvent être difficiles voire impossibles à relever seul, dans un cadre de coopération avec des partenaires internationaux
encourageant le transfert des connaissances.
Projets ayant récemment bénéficié des opportunités du Programme IIIB
en Europe du Nord-Ouest:
8. Investissements et Programmes pilotes de construction : Comment le projet EGHN a-t-il préservé l’identité des jardins avec
un budget inférieur à 200 000 euros ?
a. En améliorant l’accès, la signalisation, l’interprétation et les ressources d’information
b. En mettant au point une fleur hybride hautement parfumée appelée « fragrance de coopération »
c. En plantant des espèces tropicales comme la Dionaea muscipula, qui piège et mange les mouches
9. Aide à l’application des directives européennes : Les porteurs du projet RHINENET ont trouvé de nouvelles façons de
mettre en application la directive-cadre sur l’eau. Laquelle n’est pas l’une d’entre elles ?
a. Promouvoir des principes de démocratie, de solidarité et de respect des ressources hydriques partagées
b. Organiser des concours de poésie et des journées de baignade
c. Laver le linge dans le fleuve
10. Maîtrise des coûts et efficacité : Comment les porteurs du projet URBAN WATER sont-ils parvenus à réduire le budget
consacré aux mesures de lutte contre la pollution des eaux d’orage de 11,6 à 6,8 millions d’euros ?
a. En utilisant des canalisations plus performantes
b. En pilotant une nouvelle technologie permettant de contrôler le climat et d’empêcher les orages
c. En chauffant l’eau de telle sorte qu’elle s’évapore plus rapidement
11. Levée de fonds et investissement : Comment le projet CSI a-t-il rendu Sheffield, Liège et la région de la Ruhr plus
attrayants pour les investisseurs ?
a. En promettant des subventions et des avantages fiscaux aux constructeurs automobiles japonais désireux de s’implanter
dans ces régions
b. En offrant aux conseillers régionaux une séance de maquillage
c. En encourageant le développement de friches industrielles afin d’améliorer la qualité environnementale et d’accroître
le prix des terrains
12. Constater des résultats rapides et des impacts à court terme : Qu’ont fourni les porteurs du projet ELFE aux créatrices
d’entreprise allemandes afin de promouvoir l’égalité des sexes ?
a. Des serviettes en cuir Louis Vuitton
b. Des leçons de karaté
c. Des cours en ligne gratuits de gestion d’entreprise
13. Résultats rapides et impacts à court terme : Qu’étaient les « bonsaïs biotechnologiques » du projet BIOSMILE, qui ont été
créés en tout juste 3 ans ?
a. Des chênes génétiquement modifiés pour grossir jusqu’à atteindre la taille de bonsaïs japonais
b. Des regroupements transnationaux dans l’industrie des biotechnologies
c. Des entrepreneurs flamands aux pouvoirs bioniques
14. Renforcer vos institutions et vos réseaux régionaux : Le projet HEATH a abordé une chose essentielle en déclin depuis
200 ans. De quoi s’agissait-il ?
a. Le sentiment que la cohésion territoriale peut être réalisée dans la solitude
b. La taille d’un Néerlandais moyen
c. L’étendue de la lande au sein de l’Europe du Nord-Ouest
15. Définition de nouvelles stratégies économiques : Quelles solutions le projet SEG a-t-il examinées afin de réduire les
temps de transport et la pollution dans les zones à fort trafic ?
a. Promotion du travail à domicile et horaires de travail flexibles
b. Migration en masse vers les Highlands, en Écosse
c. Promotion des arrêts maladie auprès du personnel
16. Définir de nouvelles stratégies économiques : Comment le projet DART a-t-il optimisé les avantages économiques locaux
des aéroports régionaux à bas prix pour plus de 80 % des touristes en transit ?
a. En développant des stratégies communes de tourisme et de marketing qui ont valorisé les ressources régionales
b. En traînant Ryanair devant la Cour de justice des Communautés européennes
c. En doublant le prix des créneaux d’atterrissage alloués aux compagnies aériennes
Avez-vous bien répondu ?
Réponses à la page 56
Sonder le potentiel de la coopération
À Heerlerheide, aux Pays-Bas, le projet MINEWATER
a permis de forer deux puits d’une profondeur de 825
mètres. À presque un kilomètre sous la ville, de l’eau à
environ 35 °C, c’est-à-dire à la température d’un bain
chaud, a été découverte. Cette tâche n’a pas été facile.
Avant d’amorcer les travaux, il a été calculé que 350 heures de forage sans relâche seraient nécessaires. A peine
les forages effectués et les tests réalisés, les ingénieurs
connaissaient déjà exactement la température et la qualité de l’eau, et savaient s’il était rentable ou non d’exploiter cette eau issue de galeries minières désaffectées afin
de produire une énergie verte.
Méthode n°1 : MINEWATER
18
Deuxième partie
METHODES
pour la réalisation conjointe
d’objectifs communs
Dans cette deuxième partie, nous examinerons huit
méthodes intelligentes de pilotage de projets de coopération transnationale, afin de bénéficier de tous
les avantages décrits précédemment. Quels sont les
principes directeurs qui sous-tendent les méthodes
de travail d’INTERREG ? Quel est le code déontologique du Programme ? Plus précisément, quels sont
les fondements pratiques d’une telle coopération et
de quelle manière ceux-ci sont-ils appliqués en temps
réel ? De nombreux projets placés sous l’égide du
Programme IIIB sont probants.
Méthode n°1
Expérimenter et innover
L’expérimentation et l’innovation vont de pair. Ces moments d’inspiration résultent bien souvent d’heures de remue-méninges effectuées dans un environnement au sein duquel les participants se sentent libérés de toute contrainte. Les partenaires transnationaux se
sentent rarement à cours d’inspiration. Ils voient les choses avec un
regard différent, apportent des points de vue nuancés et expriment
des approches originales. Dans la mesure où les stratégies d’aménagement du territoire bornées par les frontières administratives sont
souvent fragiles, l’accent est mis sur l’expérimentation transnationale de styles complémentaires de planification en vue de traiter les
interconnexions entre les frontières.
Bien entendu, il arrive que les choses ne produisent pas les effets
escomptés : les partenariats ne prennent pas, les visions se troublent et des erreurs sont commises. Commettre des erreurs n’est
pas une mauvaise chose. En réalité, certaines des meilleures leçons
sont issues d’erreurs, et de leur résolution.
Un laboratoire d’idées
INTERREG est un laboratoire visant à doper le capital social et humain par le mentorat et l’accompagnement, et non par la force.
Même lorsque les choses se déroulent correctement, il arrive que des
projets n’amorcent pas la phase des investissements, car les études
de faisabilité et les tests ont démontré qu’il était préférable d’orienter les efforts vers une autre direction. En ce sens, INTERREG permet
l’exploration et l’aventure en Europe du Nord-Ouest sans obligation
de coûts ou de dépenses à long terme stériles.
Pas de train-train sur la Manche
Le transport de substances dangereuses est monnaie
courante dans la plupart des régions côtières de l’Europe
du Nord-Ouest. Toutes les marchandises ne peuvent
pas transiter par le tunnel sous la Manche. Un dispositif
d’intervention est nécessaire en cas de fermeture du
tunnel. Le dramatique incendie du 11 septembre a mis
en lumière la vulnérabilité de ce lien vital pour l’Europe
du Nord-Ouest, ainsi que l’impact d’une interruption de
service sur l’activité économique.
Le projet FINESSE a réuni des autorités portuaires, des
pouvoirs publics régionaux et des chambres de commerce en vue de coordonner des stratégies de transport.
Les porteurs du projet, qui vise à promouvoir le transport
intermodal, ont réalisé des études de faisabilité et négocié avec des opérateurs potentiels en vue de réintroduire
des navires porte-wagons. Malheureusement, ces études
ne se sont pas concrétisées. Néanmoins, grâce à ce
projet, des ports privés qui se livraient à une concurrence
sauvage se parlent de nouveau. D’autres solutions seront
certainement étudiées dans l’avenir….
19
Méthode n°2
Transférer les connaissances
(et pas seulement le savoir-faire)
L’Union européenne a été décrite comme une « considérable plateforme de transfert » (Radaelli 2000) et une « trémie supranationale
à idées » (Bomberg & Peterson 2000), favorable à l’échange et à la
diffusion de concepts politiques entre les États membres. Lorsqu’ils
ont formulé ces notions, ces chercheurs universitaires devaient avoir
INTERREG en tête. En tant qu’outil de politique régionale et de cohésion destiné à la promotion du développement territorial, le programme a démontré un certain je-ne-sais-quoi, une spécificité.
Il ne s’agit pas seulement de l’envergure internationale des centaines de partenaires porteurs de projet et des milliers de parties prenantes activement impliquées. Qu’il s’agisse des TIC, de l’ingénierie,
de la sauvegarde de l’environnement, de la logistique, de la gestion
de la culture, du conseil, de la recherche ou de l’administration, tous
disposent d’un savoir-faire considérable et d’une expertise spécifique dans leur domaine respectif. Toutefois, le savoir-faire n’est rien
s’il n’est pas partagé. Il est fondamental de s’exprimer et d’exprimer
ses désirs transnationaux. INTERREG représente le vecteur idéal du
partage. L’incitation va au-delà des considérations purement financières, vu les opportunités d’apprentissage interculturel, de développement de réseaux professionnels et de « plus-value cognitive »
pour tous les acteurs prêts à relever le défi.
Vers la Polyvalence au service de Lisbonne
Dans chaque partenariat transnational, chaque acteur a apporté
quelque chose d’unique. Il peut s’agir de connaissances factuelles,
de sagesse professionnelle ou encore de perspicacité personnelle.
Ensuite viennent les richesses des expertises nationales : l’expérience néerlandaise des inondations, les prouesses allemandes de l’ingénierie, la passion britannique pour la préservation du patrimoine,
les pratiques françaises en matière d’agriculture, le savoir-faire irlandais en matière de surveillance des zones côtières, la sylviculture
belge, la préservation de la nature chère aux Luxembourgeois et les
écosystèmes alpins de la Suisse. Cette volonté et cette capacité à
transférer des connaissances ont été le pilier de la réussite du Programme INTERREG IIIB. Il s’agit de la pierre angulaire du processus
de coopération qui a stimulé l’apprentissage au sein de l’Europe du
Nord-Ouest.
L’écho de la coopération
Qu’est-ce que cela signifie pour l’Europe du Nord-Ouest ?
Voici comment le Programme a répondu :
•
•
•
•
20
En promouvant le renouvellement dans les zones urbaines qui
tentent de composer avec le déclin industriel ;
En encourageant la complémentarité entre les villes de taille
moyenne par la mise en œuvre de stratégies de développement à long terme et par la naissance de nouvelles identités
afin d’attirer les investisseurs ;
En intégrant un développement urbain qui réconcilie les considérations écologiques et économiques ;
En exploitant le potentiel des nouvelles technologies afin de
résorber le fossé ville-campagne et de promouvoir des communautés prospères et sûres.
Les perles rares de l’information
Les partenaires du projet CYCLEAU ont amélioré
les méthodes de protection des côtes et des estuaires d’Irlande, de Cornouaille et de Bretagne.
Vu le sentiment d’appartenance celte, il existait
un potentiel considérable de transfert des connaissances sur les meilleures pratiques. Dans la mesure
où il s’agit principalement d’économies rurales, les
moyens de subsistance de l’ensemble des partenaires reposaient sur des environnements fluviaux de
haute qualité. Des experts indépendants (gestionnaires de bassins versants, spécialistes de l’aménagement du territoire et animateurs de développement communautaire) originaires d’Allemagne,
de Lettonie, de Roumanie et de Suède ont évalué
le projet de méthodologie. Ils ont débattu de son
utilité avec 400 délégués internationaux et ont
confirmé sa valeur d’outil de gestion des bassins
versants, et d’information.
Méthode n°3
Promouvoir la confiance afin de nouer
des partenariats solides et variés
Le manque de confiance en la vie politique est terriblement difficile à gérer. Le scepticisme coûte cher aux régions. Toutefois, une
coopération formalisée peut permettre d’éliminer les préjugés et de
cristalliser la confiance. Peut-être connaissez-vous ce sketch comique sur les sessions de thérapie de groupe pour se donner confiance. Un participant sceptique, habillé de vêtements lâches, reçoit
l’instruction de se pencher le plus possible en arrière et de ne pas
s’inquiéter car son camarade va le retenir. Faites confiance à votre
partenaire ! Le camarade éprouve des difficultés de concentration
et pense à autre chose. Le participant sceptique tombe, se fait des
bleus ou se cogne la tête. Ses plus grandes craintes se trouvent
confirmées. Ce genre de situation ne se produit pas au sein d’INTERREG, car les partenaires transnationaux sont toujours près de
vous pendant toute la durée du projet et jouent un rôle de conseil
dans les moments difficiles de la mise en œuvre du projet, car rien
n’est jamais rose.
Etre dedans, c’est être le gagnant
De plus en plus, la distribution des Fonds structurels consiste à les
faire transiter par des partenariats hétérogènes dont la composition repose sur une certaine cohérence. Chaque partenaire participe activement en apportant une contribution et des connaissances originales, tout en restant ouvert et réceptif à l’expérience des
autres partenaires. Au sein d’une équipe dans laquelle les forces et
les faiblesses de chacun sont identifiées en amont afin d’en tirer le
meilleur parti, chaque partenaire assume un rôle très spécifique. Les
partenaires ne sont pas choisis de façon fortuite. Bien souvent, ils
sont intégrés au partenariat afin de couvrir une zone géographique
plus large ou bien sur la base de leur expertise. La valeur cumulée
des partenariats repose sur le regroupement des savoir-faire sur les
conditions locales au sein d’une structure décisionnelle et d’un vecteur d’action.
La subtile alchimie de la coopération
Il n’est donc aucunement surprenant qu’INTERREG promeuve la
pluralité. Les partenariats doivent réunir les acteurs des secteurs public et privé, notamment les responsables et les décideurs de tous
niveaux. L’implication du monde universitaire, via les universités et
les instituts de recherche, s’est accrue aux cours de la période IIIB.
Les ONG et les organisations à but non lucratif étaient également
les bienvenues pour assumer le rôle de partenaires de projet ou
d’observateurs. Au cours des six dernières années, plus de 900 partenaires de l’Europe du Nord-Ouest, des contributeurs financiers
liés juridiquement, ont ressenti un sentiment étrangement positif
vis-à-vis de la coopération, sans parler de la pléthore de sous-partenaires qui ont pris en charge des travaux liés aux projets, ainsi que
les milliers de parties prenantes et observateurs associés des listes
de diffusion, qui ont participé aux conférences et aux exercices de
consultation, et ont apporté une contribution précieuse.
Trois têtes valent mieux qu’une
La coopération au sein d’une équipe est toujours une expérience
pouvant potentiellement mal tourner. Nous connaissons tous la prétendue valeur attribuée au travail d’équipe, notamment dans les
entretiens d’embauche, lorsque nous tentons de persuader notre
interlocuteur que nous aimons cela tout en insistant sur le fait que
nous sommes aussi compétents lorsque nous travaillons seuls. Toutefois, travailler en solo peut présenter des inconvénients : solitude,
lenteur et inefficacité.
De nombreux partenaires de projets proviennent d’entreprises ou
d’administrations jouissant d’une culture bien établie du travail
d’équipe. Travailler au sein d’une équipe transnationale dans le cadre d’un projet INTERREG est une expérience formidable et essentielle, mais elle signifie pour beaucoup la perte de son petit confort.
De manière générale, les choses se déroulent à merveille, mais s’habituer à l’équipe peut prendre du temps, notamment lorsqu’il existe
des barrières culturelles et linguistiques à briser. Le programme INTERREG a pour vocation de fournir rapidement des solutions, c’est
pourquoi le facteur temps est fondamental.
Le maillon fort de la chaîne logistique
Les porteurs du projet IMPACTE se sont donné pour vocation de transférer de la marchandise transportée par
camion vers des navires. En injectant des investissements
dans la construction de nouvelles installations de chargement de conteneurs dans le port de Southampton,
ce projet a accru la capacité de traitement du trafic de
conteneurs pour transport ferroviaire, a créé 20 postes à
temps complet et a permis au port de prendre en charge
des trains pouvant mesurer jusqu’à 445 mètres de long.
Piloté par la SEEDA (South East England Development
Agency), ce projet constitué de 26 partenaires a promu
un développement portuaire durable et a facilité la distribution des marchandises en se concentrant sur les avantages socio-économiques et environnementaux. Le projet
a impliqué un petit investissement dans les infrastructures et des améliorations de l’accès au pôle intermodal du
port. Grâce à la recherche, le projet a permis d’accroître
la contribution du port à l’économie régionale, nationale
et européenne.
Anticiper sur l’avenir
M. Doug Morrison, directeur du port de Southampton,
géré par ABP, témoigne : « Le projet IMPACTE a permis
d’améliorer nos installations ferroviaires, ce qui va accroître le rôle de plate-forme multimodale de notre port et
apporter des avantages environnementaux considérables
pendant de nombreuses années. » Plus de 400 navires
transitent chaque jour par les deux plus grands ports
européens, Anvers et Rotterdam. Selon les estimations,
le trafic maritime de marchandises conteneurisées va enregistrer une croissance d’environ 6 % par an, qui va se
traduire par un accroissement du transport routier si la
capacité du réseau ferroviaire n’est pas améliorée.
21
Méthode n°4
Adopter une philosophie territoriale
Grâce à ses objectifs de résultats à court terme, INTERREG repose sur une philosophie à long terme de développement territorial de l’Europe
du Nord-Ouest. Qu’est-ce que cela signifie dans la pratique? Identifier et protéger les espaces verts en empêchant l’expansion des zones urbaines et en revalorisant les terrains vagues, en coordonnant l’affectation de l’infrastructure près des couloirs de transport, en encourageant
la coopération entre les ports privés, et en exploitant le potentiel du réseau de voies de navigation intérieures de l’Europe du Nord-Ouest.
Distinguer l’arbre dans la forêt
Les étés d’Europe du Nord-Ouest sont de plus en plus chauds et
humides, du moins il s’agit de l’impression ressentie. La population voyage de plus en plus, d’où une consommation de carburant accrue malgré la flambée des prix. Les médias font état de
communautés menacées et d’une fragmentation de la société. Il
existe bien évidemment une part de sensationnalisme, mais des
faits scientifiques sont avérés. INTERREG agit en se concentrant sur
les problèmes les plus urgents, en appliquant sa méthode spécifique
aux menaces et aux opportunités du changement climatique, de la
mondialisation et de la sécurité.
Glasgow
Edinburgh
Belfast
Leeds
Dublin
Liverpool
Manchester
Birmingham
Une « vision » territoriale
Si vous n’êtes pas en mesure de déchiffrer cette carte, pas de panique ! Elle illustre la périphérie atlantique (en bleu) de la zone de
coopération de l’Europe du Nord-Ouest et ses liaisons potentielles
aux villes britanniques, dont certaines sont partiellement prises en
charge par des programmes de coopération transfrontaliers. Elle
met en évidence que les zones d’INTERREG se chevauchent bien
souvent, ce qui démontre implicitement la difficulté de prédéfinir
des frontières européennes absolues. De telles cartes permettent
aux parties prenantes de conceptualiser le développement territorial de la macro-région. Il peut s’agir d’un plan de développement
transnational d’urbanisation, de transport et d’environnement. Une
vision flexible de la prise de décisions intégrées est seule garante
du respect des idées de planification conjointe. Elle permet d’éviter les idées contradictoires lors de la planification d’aéroports, de
voies ferrées, d’autoroutes et de développements urbains. L’objectif
consiste à exploiter des points communs existants en vue de favoriser la croissance : des traditions culturelles celtiques et gaéliques,
des points d’accès maritimes et côtiers, une revalorisation post-industrielle, une activité rurale et périphérique.
Cette approche doit permettre de réduire les déchets et la pollution, de protéger les espaces verts, d’utiliser plus efficacement les
ressources et d’éviter les situations de développements conflictuels.
Appliquée aux projets IIIB, cette philosophie a permis d’empêcher
l’expansion des zones urbaines, de relier des réseaux primaires et secondaires, de rénover des infrastructures existantes et de préserver la
biodiversité des zones côtières et des poumons verts de l’Europe du
Nord-Ouest. Découvrez la façon dont le projet EMDI (Espace Manche Development Initiative) a appliqué cette philosophie…..
22
Nordregio (2005) - Erik Gløersen
500 km
Les
connexions
vers
les villes
Royaume-Uni
Connections
to UK
cities
of thedu
Northern
way
de la Voie Nordique
Coopération
entre les NWE
zones
atlantiques
de l’espace ENO
Cooperation between
Atlantic
peripheries
EMDI
Espace Manche Development Initiative
Un bras de mer encombré
Le projet EMDI est parvenu à promouvoir l’intégration au
sein de l’espace Manche en développant et en renforçant la
coopération franco-britannique. S’appuyant sur les dernières
technologies de l’information et de la communication afin
d’exploiter l’existant de l’Atlas Transmanche, fruit d’une coopération antérieure, le projet a donné lieu à la réalisation d’un
outil d’intelligence territoriale s’inscrivant dans le cadre d’une
stratégie thématique appliquée à la zone côtière et maritime.
Plus de 700 navires de fort tonnage transitent chaque jour par le
détroit de Douvres. Il s’agit de l’un des points d’accès européens
vers l’international et d’une importante voie de communication
reliant le Royaume-Uni à l’Europe continentale. La sécurité,
mise en évidence par de récents accidents en mer, constitue
l’un des axes fondamentaux de cette dimension stratégique.
Les intérêts stratégiques du développement économique ne
sont pas directement évidents, mais ils constituent la toile de
fonds d’une croissance à venir des régions de la Manche.
Un fort contraste est apparu. D’une part, les régions concernées présentent les caractéristiques suivantes : un poids démographique et économique important dans les régions
transmanches, qui représentent 13 % de la population et
16 % du PIB de l’UE ; l’existence des sphères d’influence des
deux grandes capitales métropolitaines, Londres et Paris ; et
la présence de contés décentrés interconnectés du Sud-Est et
du Sud-Ouest de l’Angleterre et de régions similaires dans le
Nord et le Nord-Ouest de la France. D’autre part, les districts
et régions intérieurs ne peuvent pas prétendre au bénéfice des
programmes INTERREG transfrontaliers. La résolution de ce
paradoxe reste un défi majeur à la cohésion, à la croissance et
à la qualité du développement de cette zone de l’Europe du
Nord-Ouest. Le trafic maritime va continuer d’augmenter. À ce
titre, quels pouvoirs d’imagination et quelles capacités seront
nécessaires aux parties prenantes britanniques et françaises
afin de tirer parti de cette situation ?
23
Méthode n°5
Cultiver des synergies et des regroupements
Générer des synergies de projets a constitué un objectif fondamental
du Programme IIIB. Les représentants des États membres ont fait du
« comblement des fossés » un objectif explicite de l’investissement
du FEDER. Les efforts déployés n’ont pas été vains. Il existe désormais une concentration thématique et géographique en plein essor
de projets donnant lieu à des bénéfices globaux au sein de la zone
du programme. Le Programme IVB vise à encourager de nouveaux
regroupements, liés aux initiatives stratégiques et à l’ORATE (Observatoire européen de l’aménagement du territoire), en vue d’assurer
la cohérence et la complémentarité territoriales des projets Europe
du Nord-Ouest.t
De nombreux projets liés à la prévention des inondations et à l’utilisation des sols dans la zone du Rhin et de son bassin-versant se
complètent. Au vu de l’impact territorial transnational du projet sur
cette artère fluviale, les actions et les investissements de neuf projets transnationaux ont amélioré le développement durable de la
Suisse jusqu’à la mer du Nord. Voici comment des regroupements
ont été créés par les projets SAFER, TIMIS, NOAH, NOFDP, SAND,
SDF, FOWARA, FAR et RHINENET. Ces projets avaient les mêmes
intérêts à cœurs ; toutefois, ils étaient complémentaires en termes
d’approches, de spécificités technologiques et de zones d’intervention.
Le Rhin
Long de quelque 1 320 kilomètres, depuis sa source des Alpes suisses à son estuaire néerlandais, le
Rhin se jette dans la mer du Nord. Le débit moyen
du Rhin est de plus de 2 000 mètres cubes d’eau
par seconde. Son bassin-versant est fortement
peuplé, puisque quelque 50 millions de personnes
résident sur les rives du fleuve. Il est jalonné de
nombreuses industries du raffinage, du textile, de
la métallurgie et de la chimie, représentant 10 %
de la production mondiale. Il traverse Rotterdam,
le plus grand port européen, et Duisbourg dans la
région de la Ruhr, le port fluvial le plus important.
La diversité de ce vaste bassin-versant signifie que
le développement durable des couloirs fluviaux est
essentiel à l’intégrité territoriale de l’Europe du
Nord-Ouest.
Un fleuve transnational ? Parmi les bassins versants
se trouvant au sein des frontières de l’Allemagne (y
compris le Danube, le Rhin et la Meuse), huit sont
des bassins transfrontaliers. Seuls les bassins hydrographiques de la Weser et de la Warnow/Peene
ne sont gérés qu’au niveau national. La Neckar, la
Nahe, la Moselle, l’Emscher et l’Erft sont tous des
affluents du Rhin. Kirschgartshausen et Rijnwaarden sont des plaines alluviales qui font partie du
bassin-versant du Rhin. L’ensemble des 7 sites sont
visés par les investissements des projets ENO.
24
Regroupement n°1
Des techniques de modélisation situées
au confluent des cultures
Quatre projets regroupés ont créé un partenariat à long terme
afin de travailler sur la prévision des inondations et les dispositifs
d’intervention. Alors que le projet TIMIS était axé sur la création
d’un service transnational de prévision uniformisé et de haute
qualité, le projet SAFER s’est attelé à la fourniture d’informations
relatives aux risques d’inondation, comme les zones particulièrement sujettes aux inondations en raison de la profondeur de l’eau,
des niveaux de terrain et de l’érosion. La cartographie des risques
d’inondation, établie en fonction de relevés terrestres et d’une documentation photographique, figurait parmi les thèmes principaux
de ces deux projets. Des technologies similaires ont été utilisées de
différentes façons pour la modélisation des risques. Le projet NOAH
a utilisé des données issues de cartes des zones inondables, de scénarios de catastrophes et de systèmes de prévision des crues afin de
mettre au point un outil innovant de gestion des risques. Tout en
mettant en place son système de gestion des inondations FLIWAS,
qui vise à garantir que les données relatives au risque d’inondation
sont transmises aux parties prenantes les plus adéquates, les porteurs du projet NOFDP ont appliqué une approche globale, grâce
à des techniques de modélisation intégrées associant des modèles
hydrologiques et écologiques en vue de produire un ensemble commun d’indicateurs d’inondation. À partir de 2006, les porteurs des
projets ont régulièrement et collectivement tenu des « réunions de
partage des connaissances », au cours desquelles ils ont débattu de
leurs réalisations et expériences en matière de réduction du risque
d’inondation.
Regroupement n°3
Des mesures de réhabilitation
de cours d’eau bien orchestrées
Un quatuor de projets a permis d’améliorer la qualité écologique de plusieurs cours d’eau, deltas et affluents grâce à différentes méthodes durables de gestion des cours d’eau, notamment
l’inondation écologique, l’agriculture et la sylviculture adaptée. En
associant l’extraction de minéraux à des mesures de réduction des
inondations, les porteurs du projet SAND sont parvenus à améliorer la qualité de l’eau des cours d’eau en utilisant des techniques
d’extraction adaptées aux sites afin de préserver la diversité écologique. Alors que l’extraction de l’argile, du sable et des graviers est
monnaie courante en France et aux Pays-Bas, l’exploitation minière
du lignite est répandue en Allemagne. Le projet SDF a donné lieu à
la création du polder Ingelheim, qui fait désormais l’objet du traité
franco-allemand pour la restauration de la protection des crues
dans la région du Rhin supérieur. Grâce aux inondations écologiques, de nouveaux habitats naturels ont pu être créés. L’approche
participative du projet RHINENET sur les affluents en aval du Rhin
a permis d’apporter un soutien à la mise en œuvre de la DCE, grâce
à l’accent mis sur la participation publique et l’écologie. Ce projet a
promu la sensibilisation par la poésie et par l’art, et par des journées
de baignade fluviale. Le projet NOFDP a donné lieu à la mise au
point d’un logiciel d’information et décisionnel visant à intégrer des
modèles écologiques et hydrologiques de gestion de l’eau.
Regroupement n°2
Des méthodes insolites pour contenir les eaux froides
Une « inondation écologique » ou « inondation contrôlée » permet d’empêcher les inondations indésirables en appliquant des méthodes naturelles, telles que l’élargissement du lit fluvial, les aménagements forestiers et le déplacement de digues. Cinq projets
regroupés ont développé et mis en œuvre un train de mesures permettant d’accroître les volumes de rétention d’eau. Le projet SAND
a consisté à créer de nouvelles retenues en utilisant d’anciens puits
d’extraction, afin de protéger les villes situées en aval. Le projet SDF
a permis de construire deux nouvelles digues d’une longueur totale
de 1 300 mètres, ainsi qu’un ouvrage de prise d’eau constitué de
deux grands déversoirs, d’une zone de retenue de 160 hectares
et d’un volume de 4 500 000 mètres cubes. Le projet NOFDP a
détourné une rivière à travers des sites forestiers et des piscicultures désaffectées, qui servent désormais de retenues d’eau. Le projet FOWARA a mis à l’épreuve la capacité d’espèces de plantes et
d’arbres à prospérer dans les forêts alluviales après la réalisation de
tests d’inondation. Le projet FAR a consisté à mettre au point un
logiciel permettant de déterminer les meilleurs emplacements pour
abaisser le lit d’un cours d’eau, élargir la plaine alluviale et creuser
des bassins de rétention.
25
Méthode n°6
Optimiser la visibilité et sensibiliser
Communiquer sur tout ce qui a trait à l’UE n’est pas une mince affaire. En effet, la presse s’intéresse rarement à l’Europe, probablement
parce qu’on considère que les lecteurs ne s’y intéressent pas, à moins qu’il n’y ait un paramètre humain comme une piquante affaire de
scandale impliquant des fonctionnaires européens ou l’utilisation inadéquate des fonds. Même s’il est difficile de faire comprendre aux
journalistes la déontologie d’INTERREG, on ne manque pas de preuves.
Echo d’ENO à Bruxelles
Le projet WIHCC a impliqué une remarquable campagne de communication. Ce projet a remporté en novembre 2007 le « European Regional Cultural Champion Award ». Selon le jury du Comité des régions, la capacité des six villes partenaires à promouvoir
le patrimoine culturel de leur région auprès d’un large public était
excellente.
Les conférences internationales font appel
à l’expertise de l’Europe du Nord-Ouest
En juin 2008, l’expertise du projet SDF a été sollicitée à l’occasion de
la quatrième conférence internationale, tenue à Venise, de l’ECCR
(European Centre for River Restoration), organisation à but non lucratif instituée en 1995 dont la mission de « réseau de réseaux »
consiste à améliorer et à promouvoir la réhabilitation des cours d’eau
et leur gestion durable dans toute l’Europe.
connaissances scientifiques en vue de piloter les processus décisionnels ont été considérées comme de précieux indicateurs permettant
de développer une approche régionale appliquée aux problématiques côtières au sein de la zone de l’Association sud-asiatique de
coopération régionale (ASACR).
Au sein de la zone de l’ASACR (Bangladesh, Inde, Maldives, Pakistan, Sri Lanka, Bhoutan et Népal), il existe une diversité d’approches
vis-à-vis de la GIZC : au Bangladesh, le processus s’amorce avec l’intégration, suivie de la politique, de la stratégie et enfin de la législation. En Inde, au contraire, la gestion est intégralement régie par la
réglementation. L’ASACR envisage d’adopter le principe européen
de la « subsidiarité » (veiller à ce que les décisions soient prises au
plus proche du citoyen) et d’en faire la base de travail d’une implémentation saine de la réglementation côtière.
Des idées portées jusqu’en Asie méridionale
Des vagues d’Europe du Nord-Ouest
jusqu’en Asie et en Inde
Le projet COREPOINT a cristallisé le débat sur la gestion intégrée
des zones côtières (GIZC). En février 2006, des partenaires ont
présenté leur modèle de travail à l’occasion d’un atelier organisé
avec le concours de l’UNESCO, sur les approches des dispositifs de
gouvernance en matière de GIZC, à Chennai, en Inde. L’approche
du projet vis-à-vis de la législation de la GIZC et l’exploitation des
Face aux conditions climatiques mondiales de plus en plus extrêmes,
des régions comme l’Asie du Sud-Est, où l’agriculture constitue le
pilier de l’économie, ont un besoin urgent d’expertise technique
en matière de prévention des inondations. Lors du cinquième forum annuel des crues du Mékong, tenu à Ho Chi Minh-Ville, au
Vietnam, les porteurs du projet NOAH ont présenté leur système
26
FLIWAS (FLood Information & WArning System). En associant des
données relatives aux réseaux de gestion de l’eau, à la topographie
et à l’infrastructure, à l’expertise locale en matière de gestion de
l’eau, le logiciel propose des conseils sur les mesures à prendre en
cas d’inondation.
Pas moins de 13 fleuves de Chine traversent les frontières nationales, le plus connu étant le Mékong, qui prend sa source au Tibet,
traverse la province chinoise du Yunnan, la Birmanie, la Thaïlande, le
Laos, le Cambodge et le Vietnam. En octobre 2006, une délégation
chinoise du ministère des ressources hydriques s’est rendue sur les
sites de déplacement des digues du projet SDF, à Lohrwardt, dans
la région du Rhin inférieur. Comme le Dr. Gao Bo l’a exprimé avec
enthousiasme, « chaque côté doit tirer parti de la coopération transnationale en matière d’utilisation et de protection des ressources
hydriques des grands fleuves partagés entre États limitrophes ».
La Terre numérique est un concept visionnaire, popularisé par l’ancien vice-président des États-Unis, M. Al Gore. Sa représentation
virtuelle en trois dimensions de la Terre est reliée aux archives numériques de connaissances, qui contiennent une vaste quantité d’informations scientifiques, naturelles et culturelles visant à comprendre les systèmes mondiaux et les activités humaines.
Ce projet a développé une méthode alternative et innovante, qui
permet à tout un chacun de participer activement au processus
décisionnel et qui vient compléter les approches de consultation
traditionnelles. Grâce à des plans de rue existants sur Internet et
des modèles 3D de villes et de paysages intégrant des forums de
discussion, ce projet a permis au plus grand nombre de comprendre
les propositions de développement et les impacts environnementaux associés (tels que les inondations et les nuisances sonores), puis
de les commenter.
Les agences ENO reconnues aux États-Unis
En remportant un prix lors du colloque international de la Terre numérique, qui s’est tenu aux États-Unis, le projet VEPS (Virtual Environmental Planning Project) a été reconnu à l’échelle internationale
pour son travail novateur sur la visualisation en trois dimensions.
Cet événement s’est déroulé sous l’égide de Google Earth, de la
NASA et de l’UNESCO.
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Méthode n°7
Garantir l’implication de la société civile et des communautés
Les organisations de la société civile constituent un pont entre les institutions européennes et les citoyens. Leur participation garantit que
les politiques répondent aux besoins réels des citoyens et que les citoyens sont informés à leur sujet. La société civile a un rôle fondamental
à jouer, non seulement dans les affaires sociales telles que l’égalité et la lutte contre la discrimination, mais également dans le cadre du
développement régional, de l’emploi, de l’éducation et des arts.
La fièvre du samedi soir
Il existe une culture élitiste et une culture populaire. Celles-ci concernent la littérature, le théâtre, la musique et la danse. Londres et
Amsterdam sont des capitales de la danse, des paradis pour les adeptes des boîtes de nuit. Vous pouvez y danser jusqu’à l’aube dans des
discothèques bondées et des entrepôts surchargés d’une odeur de transpiration. La plupart de ces temples de la danse sont situés dans les
zones abandonnées des villes, comme les entrepôts ferroviaires, les friches industrielles et les quartiers nécessitant une réhabilitation afin
de restaurer la valeur du patrimoine de l’Europe du Nord-Ouest. Souvent, ces zones comportent des quartiers délabrés, dont les résidents
sont tenus à l’écart du processus et de la culture de la planification locale. Les fêtards viennent d’autres quartiers des villes puis repartent.
Les résidents quant à eux sont délaissés.
Exploiter les ressources humaines de la communauté (pas uniquement son tissu urbain) est essentiel dans toute zone où la promotion de
l’évolution des schémas de comportement humain peut permettre de réaliser des objectifs de cohésion, qu’il s’agisse de réduire la consommation d’eau, de réduire les navettes domicile-travail, de réhabiliter des paysages, de célébrer l’identité locale, d’éduquer des communautés
ou de promouvoir la solidarité. Engager les communautés vers de nouvelles voies et leur offrir la possibilité d’opérer des choix afin d’influencer les orientations de réhabilitation constituent des méthodes essentielles en faveur de la cohésion sociale.
INTERREG, une grande fête
dédiée à la cohésion
Noorderpark est un parc régional urbain situé au nord d’Amsterdam, caractérisé par une population installée depuis longtemps de travailleurs du secteur portuaire historique et par
une population arrivée plus récemment constituée d’immigrés
représentant plusieurs groupes ethniques. La création d’une
nouvelle ligne de métro nord-sud a permis de relier deux parcs
sous-utilisés et en plein délabrement, en abaissant la route qui
les séparait et en construisant un pont sur le canal. Le projet
SAUL a stimulé la participation du public grâce à l’organisation
d’une compétition de conception de parcs et d’une exposition
de photographie sur l’utilisation des parcs.
Des groupes spécifiques, comme les canotiers, les enfants et
les malvoyants, étaient ciblés.
Les jeunes ont été impliqués
grâce à l’initiative des « jeunes
ambassadeurs », qui a permis
de réunir les communautés
dans le Burgess Park de Londres.
Noorderpark, Amsterdam
Les dessous de la rue
Les récents événements de violences à l’arme blanche à Londres
et de comportements anti-sociaux (beuverie binge-drinking),
les adolescents qui font l’école buissonnière et traînent dans les
centres commerciaux ainsi que les caméras de télésurveillance
ont donné lieu à de vifs débats sur l’éducation, l’emploi et les libertés civiles, mais ont également mis le doigt sur la façon dont
les facteurs socio-économiques ont un impact sur l’expérience,
l’utilisation et la gestion de l’espace urbain. Les banlieues parisiennes ont été le théâtre d’émeutes et Bruxelles comporte des
quartiers ghettoisés particulièrement défavorisés. Ces propos
peuvent sembler sensationnalistes – on pourrait croire qu’il ne
s’agit pas d’une brochure INTERREG – ; néanmoins, le malaise
social identifié dans de petites zones de l’Europe du Nord–Ouest
signifie que certains membres de la communauté considèrent
les rues dangereuses. Résoudre les problèmes de sécurité ne
constitue qu’un aspect du projet STRING, qui a consisté à réhabiliter des quartiers en mobilisant les résidents (souvent exclus
en raison de critères qui tiennent à leur âge ou à leur origine
ethnique) et la police afin de renforcer les communautés. Le
projet « zone résidente » a redonné la rue à ses habitants. Il
a permis de réduire la circulation, de démolir des tours et de
mettre au point des plans directeurs d’urbanisme.
Une promenade dans la forêt de la cohésion
Le projet PROHOLZ-PROBOIS a permis de sensibiliser le public sur la gestion des ressources forestières. Sa campagne de sensibilisation, « Think forest, Act wood », a consisté à transmettre des messages essentiels à des organismes publics, aux professionnels du
BTP et au public sur la gestion durable des ressources naturelles et sur l’utilisation du bois dans le secteur du BTP en vue de créer des
emplois. Le projet a visé à encourager la participation publique et l’écotourisme en créant des itinéraires thématiques, appelé « routes
forestières », et en organisant des « week-ends forestiers ».
28
Méthode n°8
Encourager la sensibilité culturelle
Les projets ne fonctionnent pas si les personnes ne s’entendent pas,
et elles ne s’entendent que si elles disposent des clés pour ce faire.
Pourtant, il existe des barrières linguistiques et culturelles. Nous
aimons présumer que nous sommes sensibilisés à ces différences
culturelles, mais cette sensibilité concerne la nourriture, la boisson,
l’art et le football : une expertise recueillie lors de vacances à l’étranger, lors de matchs à l’extérieur ou en expérimentant de nouvelles
recettes. En résumé, cette sensibilité repose sur des expériences et
des contacts de la vie personnelle.
Qu’en est-il de la vie professionnelle ? Dans le monde des affaires,
les sociétés internationales accordent une grande importance aux
connaissances locales. À l’instar de la stratégie publicitaire d’HSBC
ou des hamburgers différenciés de McDonald’s, le recours partiel à
une gestion locale permettant ainsi la prise en compte des particularités culturelles peut permettre de conquérir des parts de marché.
Pour les pouvoirs publics de l’Europe du Nord-Ouest, de plus en plus
impliqués dans les décisions internationales et supranationales, la
prise en compte des spécificités des homologues est essentielle à une
coopération réussie. Dans le cadre d’un projet réalisé en commun,
la sensibilité à l’égard d’autrui, la prise de conscience des différences
dans les procédures administratives et la connaissance des différences en matière d’attentes sont une question de finesse culturelle.
Un verre de lait avec votre déjeuner?
La compréhension de la coopération internationale et la réussite
dans ce domaine nécessitent une capacité à interpréter les codes de
conduite dans les environnements sociaux entre partenaires, partenaires principaux et observateurs. Bien souvent, il s’agit d’un point
de détail, mais c’est dans l’interprétation de ces nuances, de ces
subtilités et de ces petits gestes que réside la clé d’une coopération
réussie. Lors d’un déjeuner d’affaires de la Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires, il est possible que les Français boivent du vin. En revanche, lors d’un déjeuner du ministère néerlandais du logement, de l’aménagement du
territoire et de l’environnement, les fonctionnaires néerlandais accompagnent leur déjeuner d’un verre de lait. Les Britanniques vous
serviront peut-être des samoussas à l’indienne lors des déjeuners au
ministère britannique des communautés et du gouvernement local,
mais l’alcool étant interdit sur le site, le partenariat transnational
peut être facilité par une demi-pinte servie dans le pub du coin. Il
ne s’agit pas simplement de boisson, mais la culture organisationnelle, c’est-à-dire les règles formelles et informelles, les normes et
les valeurs, et la « dépendance au sentier » se construisent au fil de
l’évolution des organisations.
S’affranchir des stéréotypes
Les stéréotypes se créent dans le passé et sont perpétués dans le
présent : les Allemands sont très à cheval sur les règles et sur la
ponctualité, les Français terminent souvent une réunion sans prendre de décision, les Britanniques sont trop polis pour dire ce qu’ils
pensent, les Néerlandais sont informels et vont droit au but, les
Belges ne se parlent pas et les Irlandais sont là uniquement pour
le craic (bon temps). Coopérer sur un projet international permet
d’éprouver les clichés et de mettre à mal les préjugés.
L’esperanto de l’ENO
Qui est le plus mauvais en langues étrangères ? les Britanniques ou
les Français ? Les Luxembourgeois se servent-ils de leurs trois langues ? Qui est le plus irritable lorsqu’il s’agit d’utiliser l’anglais dans
un contexte international ? La langue de travail du programme ENO
est l’anglais, même s’il existe quatre langues officielles : l’anglais,
le français, le néerlandais et l’allemand. Les partenariats transnationaux impliquent des processus de communication qui favorisent
l’acquisition des langues étrangères. Comme l’a affirmé le nouveau
commissaire roumain au multilinguisme, promouvoir les compétences linguistiques est fondamental à la compétitivité.
Unie dans la diversité
La prépondérance de la découverte du projet CROBUS
PARK rayonne sur les projets de tous niveaux : « Il
n’existe pas une méthode idéale de gestion, de mise en
œuvre et de coordination d’un projet de transition. Il
n’existe pas de schéma directeur permettant d’incorporer
plusieurs différences culturelles au sein d’un partenariat.
Le respect de la diversité culturelle et la reconnaissance
de la façon dont les facteurs culturels façonnent les politiques et les structures administratives (et vice-versa) sont
essentiels à la réussite d’un projet. Sa valeur intrinsèque
? Il attire l’attention des pouvoirs publics et, plus important encore, des médias. »
Une vocation, la transmission
La plupart des porteurs de projet ont reconnu que la sensibilité
culturelle a accru les performances de leur projet et apporté des
résultats précieux et inattendus : meilleure résolution des problèmes
(FAR) ; relations bilatérales plus fortes (LIRA II) ; approche réciproque de problématiques communes de gestion (AMEWAM) ; leçons
tirées sur les plans conceptuel et technique, en ce qui concerne la
mise au point de solutions (BOUNDLESS PARKS) ; connaissance
des cultures professionnelles internationales et résolution des barrières linguistiques (HST PLATFORM) ; meilleure implémentation en
raison de l’établissement d’une confiance mutuelle (EUROPOLIS) ;
visibilité sur l’influence des environnements politiques sur la prise
de décision (DART) ; reconnaissance des faiblesses administratives
nationales et besoin d’améliorer l’orientation du marché (IPPN) ;
meilleures pratiques de gestion de la qualité grâce à l’association
de plusieurs méthodes de travail différentes (FOWARA) ; échange
plus performant d’informations techniques et de coordination managériale (CYCLEAU).
29
Questionnaire n°2
Quelles ont été les applications pratiques?
Revenons sur les façons dont les projets peuvent s’engager sur la voie
de la coopération transnationale.
MÉTHODES
17. Expérimenter et innover : Le projet FINESSE a consisté à adopter une démarche innovante afin de trouver des solutions
alternatives de transport des marchandises dangereuses dans le détroit de Douvres. Qu’a-t-il tenté de réintroduire pour
le transport de marchandises ?
a. Un aéroglisseur de fort tonnage
b. Des porte-serviettes
c. Des navires porte-wagons
18. Expérimenter et innover : Le projet MINEWATER a permis de découvrir de l’eau sous la commune d’Heerlen.
Pour quel usage cette eau était-elle suffisamment chaude ?
a. Pour préparer une tasse de thé
b. Pour prendre un bain
c. Pour enlever des graffitis
19. Transférer les connaissances : Les partenaires celtes du projet CYCLEAU ont transféré des connaissances relatives aux
méthodes de préservation des huîtres à l’aide de la GIZC. Qu’est-ce que ce sigle signifie ?
a. Gestion indépendante des zones celtes
b. Gestion inimitable des zoos celtes
c. Gestion intégrée des zones côtières
20. Promouvoir la confiance afin de nouer de solides partenariats hétérogènes : En augmentant la capacité de traitement
du trafic de conteneurs pour transport ferroviaire, qu’ont souhaité faire les porteurs du projet IMPACTE du port de
Southampton ?
a. Une plate-forme multimodale
b. Une plate-bande multimodale
c. Un parc de stationnement à plusieurs étages
21. Prendre en considération les implications transnationales à long terme et les aspects territoriaux : 16 % du PIB européen
est généré dans la zone de la Manche. Le projet EMDI s’est appliqué à développer une vision stratégique de la coopération et du développement portuaires, en prenant en compte le fait que, chaque jour, transitent par le détroit de Douvres
plus de 700
a. Oies et canards ?
b. Bateaux et navires de fort tonnage ?
c. Bateaux de plaisance et dériveurs?
22. Cultiver des synergies et des regroupements : Plusieurs groupes complémentaires de projets se sont attelés à prévenir les
inondations le long des 1 320 kilomètres du Rhin et de ses affluents. Quel est le débit du Rhin ?
a. 200 mètres cubes par seconde
b. 2 000 mètres cubes par seconde
c. 200 000 mètres cubes par seconde
23. Cultiver des synergies et des regroupements : Les mêmes projets ont développé des méthodes originales permettant
d’accroître la capacité de rétention du cours d’eau. Parmi les techniques ci-après, laquelle n’a pas été employée ?
a. Détournement d’une rivière à travers des sites forestiers et des piscicultures désaffectées
b. Construction de digues, de déversoirs et de canaux d’amenée d’eau
c. Blocage des affluents du Rhin
24. Optimiser la visibilité et sensibiliser : Parmi les sociétés ci-après, laquelle n’a pas parrainé le colloque international de la
Terre numérique au cours duquel les porteurs du projet VEPS ont présenté leur travail innovant au public américain ?
a. Google Earth
b. NASA
c. Coca-Cola
25. Optimiser la visibilité et sensibiliser : Une délégation ministérielle d’un pays dont pas moins de 13 fleuves traversent des
frontières nationales s’est rendue sur le site de déplacement des digues du projet SDF, à Lohrwardt, dans la région du
Rhin inférieur, afin d’acquérir des connaissances sur la gestion des cours d’eau transnationaux.
De quel pays cette délégation provenait-elle ?
a. Brésil
b. Russie
c. Chine
26. Garantir l’implication de la société civile et des communautés : Qu’ont organisé les porteurs du projet PROHOLZ-PROBOIS
afin d’accroître la participation du public tout en promouvant le potentiel de croissance et de création d’emplois des ressources forestières ?
a. Des week-ends forestiers
b. De longs week-ends
c. Des week-ends champêtres
27. Garantir l’implication de la société civile et des communautés : Afin de répondre aux problèmes de sécurité dans les
environnements urbains et d’améliorer la cohésion sociale, les porteurs du projet STRING ont encouragé l’implication des
quartiers dans la réhabilitation. À quoi ne se sont-ils pas attaqués ?
a. Au taux de criminalité
b. Aux tours
c. À la mairie
28. Encourager la sensibilité culturelle : Les porteurs du projet CROBUS PARKS ont reconnu l’absence d’un élément lors de la
prise en compte de la diversité culturelle au sein d’un partenariat transnational. De quoi s’agissait-il ?
a. D’une méthode idéale ou d’un schéma directeur permettant d’incorporer et de réconcilier les différences
b. De l’engagement de certains partenaires
c. D’alcool
Avez-vous bien répondu ?
Réponses à la page 56
Défi n°3 : Développement urbain et réhabilitation des ressources
32
Troisième partie
DÉFIS
de la cohésion territoriale
et rétrospective
« Que la stratégie soit belle est un fait, mais n’oubliez
pas de regarder le résultat. »
Winston Churchill
Jusqu’à maintenant, nous vous avons parlé des opportunités saisies aux cours des six dernières années
et nous espérons vous avoir donné l’envie de vous
impliquer dans le Programme IVB en cours. Nous
vous avons démontré comment procéder, en vous
expliquant les processus et les pratiques qui soustendent la notion de coopération transnationale en
apportant des illustrations issues de projets réalisés.
Il est désormais temps d’examiner ce qu’il reste à entreprendre en vue de garantir la cohésion territoriale
et la croissance au sein de l’Europe du Nord-Ouest.
Les pages ci-après traitent des défis fondamentaux
que rencontre l’Europe du Nord-Ouest et qui sont
liés au patrimoine unique de cette zone. Nous examinons l’ensemble de nos projets afin de vous exposer les idées les plus actuelles, les plus innovantes
et les plus expérimentales, et de vous démontrer la
façon dont celles-ci ont le mieux contribué aux priorités de la politique de cohésion européenne, spécifiques aux besoins de l’Europe du Nord-Ouest. Des
projets réussis ont relevé certains défis du moment
; toutefois, de nouvelles préoccupations ont depuis
émergé. Rien n’est statique, puisque les économies
interdépendantes de l’Europe du Nord-Ouest sont
fluctuent et l’environnement fait l’objet de nouvelles pressions.
Les défis territoriaux de l’Europe du
Nord-Ouest pour la période 2007-2013 :
éclairage sur les besoins spécifiques
Défi n°1
Connectivité
Défi n°2
Changement climatique
Défi n°3
Développement urbain
et réhabilitation des ressourcess
Défi n°4
Ressources naturelles et biodiversité
Défi n°5
Innovation et transfert
des connaissances
Remarque ; ces défis sont exprimés différemment dans les
priorités formelles du Programme IVB ENO ; capitaliser sur
l’innovation ; gérer les ressources naturelles et les risques ;
améliorer la connectivité ; renforcer les communautés
Le Programme IIIB était axé autour de cinq priorités thématiques.
L’état d’avancement des projets IIIB ENO au regard des objectifs
du Programme a été partiellement examiné lors de l’évaluation de
mi-parcours de la fin de l’année 2003. Aucune analyse complète ne
sera réalisée avant la fin de l’étude ex post. Toutefois, dans la mesure où les priorités du Programme IVB ont légèrement évolué (voir
ci-dessus), nous avons décidé d’illustrer la façon dont des projets
terminés contribuent efficacement à nos défis actuels. Ce faisant,
nous mettons en exergue les zones de réel potentiel pour les activités à venir jusqu’en 2013. Tout ne se passe pas comme si nous
partions de zéro.
Il est inutile de vous présenter les 99 projets, c’est pourquoi nous
avons sélectionné 11 projets-phares, soit un projet représentatif de
neuf autres : connectivité (DIPCITY, MARTINS), changement climatique (ESPACE, BRANCH), développement urbain et réhabilitation
des ressources (IMAGE, REVIT), ressources naturelles et biodiversité (MINEWATER, URBAN WATER) et innovation et transfert des
connaissances (ELAT, ECCE et HOSPITALS).
Voici une analyse de la façon dont la cohésion territoriale au sein
de la zone du Programme ENO est renforcée par une coopération
transnationale de qualité. Nous portons une attention particulière
aux résultats et aux impacts des projets, ainsi qu’à leur influence politique (souvenez-vous, les opportunités 5 et 6) et examinons la façon
dont la réussite a été possible via plusieurs partenariats qui ont mis
l’accent sur la visibilité et la sensibilisation (méthodes 3 et 6), notamment en impliquant les parties prenantes essentielles et en mettant
au point des campagnes de communication hautement efficaces.
33
Défi n°1
Connectivité
Que signifie véritablement le terme connectivité ? S’agit-il d’un simple synonyme de transport ? Il s’agit effectivement de connecter les
individus en proposant des services de transport, mais cela concerne également d’autres méthodes d’accès : accès aux opportunités,
aux infrastructures et aux réseaux, aussi bien pour les citadins que
pour les communautés rurales. Cet objectif peut être réalisé par des
moyens physiques ou virtuels, par exemple par le covoiturage ou le
bureau de vote en ligne.
Des réalisations du Programme IIIB…
•
Atouts et engagements
de l’Europe du Nord-Ouest
L’étendue de nos ressources est remarquable : les vastes côtes de
l’Atlantique, de la mer du Nord et de la mer d’Irlande pour la navigation au cabotage ; un réseau étendu de canaux au service du
transport de marchandises ; un réseau ferroviaire conventionnel
dense ; deux des plus grands ports internationaux (Rotterdam et
Anvers) ; plusieurs aéroports internationaux (Heathrow, Paris CDG,
Schiphol, Frankfort) ; des autoroutes de qualité et des grands fleuves (le Rhin, la Loire ou encore la Meuse).
En raison de la nature urbaine de l’Europe du Nord-Ouest, il s’agit
de la seule zone du monde à être dotée d’un réseau interurbain
aussi développé de liaisons à haute vitesse. Près de trois décennies
après l’ouverture, en 1981, de la ligne révolutionnaire Paris-Lyon par
la SNCF, la ligne ferroviaire du tunnel sous la Manche a été mise en
service. Au cours des 13 années de trafic ferroviaire de la gare de
Waterloo, l’Eurostar a transporté pas moins de 81 891 738 passagers sur le trajet à faible vitesse qui traverse le sud de Londres. La
nouvelle ligne parcourt aujourd’hui les 492 kilomètres qui séparent
la gare de Saint-Pancras à la gare du Nord en seulement 2 heures
et 15 minutes. Grâce à l’ICE et au Thalys, le réseau PBKAL constitue
l’épine dorsale du transport de passagers de notre région.
•
•
Est-ce que la taille compte? D’une certaine manière, oui : les
porteurs du projet LIIIFT ont étudié la faisabilité de trains plus
longs (jusqu’à un kilomètre) équipés de dispositifs techniques
leur permettant de fonctionner sur un trajet Rotterdam-Lyon
de 500 kilomètres. En augmentant la capacité des trains de
marchandises par association de rames divergentes, en harmonisant les règles de fonctionnement et en encourageant
une convergence des différentes cultures ferroviaires, les essais
pilotes innovants ont visé à créer un nouveau couloir de transport de marchandises.
En répondant aux problématiques de gestion de la mobilité, les projets HST PLATFORM, HST INTEGRATION et HST
CONNECT ont accru les performances du réseau ferroviaire à
grande vitesse grâce à l’amélioration des interconnexions. Ils
ont permis d’intégrer des systèmes de billetterie et de rénover les points d’échange dans les communes de petite et de
moyenne dimension.
L’outil rapide d’évaluation des options de transit du projet
LIRA-II a permis aux analystes du transport d’intégrer les prévisions de la demande du transport express léger en fonction
de données socio-économiques, avec des analyses de technologies rentables.
… aux opportunités du Programme IVB
L’article 12a des lignes directrices du RTE-T du 29 avril 2004
(COM/2004/0884) fournit le cadre juridique du financement des
« autoroutes de la mer », introduites dans un livre blanc européen
de 2001. Il définit trois objectifs principaux associés aux projets :
concentration du fret sur des itinéraires logistiques maritimes, augmentation de la cohésion et réduction de l’encombrement routier
grâce au transfert modal. Quatre couloirs ont été désignés, parmi
lesquels figurent la mer du Nord et la mer d’Irlande.
« La flambée du prix du pétrole a entraîné un ralentissement de la quasi-totalité des
véhicules circulant au Royaume-Uni : des avions aux trains, en passant par les transbordeurs, les navires marchands, les bus et les voitures de tourisme. Alors que le prix du
baril de pétrole a atteint hier le niveau record de 142 dollars, deux grandes compagnies
aériennes britanniques, EasyJet et BMI, ont confirmé qu’elles ont invité leurs pilotes à
réduire leur vitesse de vol. »
(The Guardian, 28 juin 2008)
Connectivité
Le transport entre les villes, dans les périphéries et d’un quartier à
un autre peut être chronophage et inefficace. Les embouteillages
entraînent des coûts considérables sur l’économie de l’Europe du
Nord-Ouest. Nous souhaitons tous nous rendre d’un point A à un
point B le plus vite possible tout en conservant notre conscience environnementale (et notre porte-monnaie) intacte. Toutefois, avec la
flambée des prix du pétrole, il est essentiel de mettre en œuvre des
solutions de transport durables et de mettre au point des méthodes
permettant d’exploiter les énergies renouvelables. Les automobilistes ne sont pas les seuls à ressentir les effets de cette conjoncture.
34
Sur terre, le défi consiste à concentrer les ressources, à regrouper
les projets autour des couloirs de transport et à encourager les flux
de trafic dans des directions qui élimineront les goulets d’étranglement. Créer des maillons manquants n’implique pas nécessairement de grandes infrastructures. Parfois, des investissements
relativement modestes injectés dans des technologies de gestion
du transport, comme le GPS, peuvent permettre d’optimiser l’utilisation des infrastructures existantes afin d’encourager des voyages
transparents via plusieurs modes de transport.
Coup de projecteur
MARTINS
Maritime Training in Safety
Avez-vous déjà envisagé de traverser la Manche à la nage ? La négative
est probablement plus sage. Non seulement vous seriez tenu d’enduire
intégralement votre corps de graisse de canard afin de rester au chaud
pendant 20 heures, mais vous devriez également prendre garde aux
quelque 700 navires qui transitent chaque jour par le détroit de Douvres. Avec quelque 250 millions de tonnes de marchandises dangereuses transportées et 20 % du trafic maritime mondial, il s’agit du passage
maritime le plus fréquenté et le plus enclin aux accidents de la planète.
Traverser la Manche à la nage est déjà dangereux, mais percuter un
chalutier de plein fouet... une catastrophe !
La sécurité avant tout
Les partenaires du projet ont mis au point des cahiers des charges à
partir de réglementations normalisées internationales (COLREG, IALA
et EMSAS) afin de proposer aux professionnels de la mer un système
de diplômes en matière de réglementation des collisions. Une base
de données a été créée afin d’identifier systématiquement les causes
des collisions maritimes, en plus de modules de formation visant à
faciliter le transfert des connaissances relatives à la réglementation
internationale. La valeur ajoutée pour les régions transmanches a été
résumée par le partenaire principal : « la coopération transnationale
a permis de développer 10 cours en un temps qui n’aurait permis
autrement que d’en créer deux ».
Au début du projet, plusieurs partenaires avaient exprimé des doutes quant à la capacité
du partenaire français à participer activement aux activités liées au projet et tenues en
anglais. Ils ont été agréablement surpris de constater que le partenaire français avait pris
des cours d’anglais et a pris la parole au cours de la réunion. Il a commencé avec la phrase
suivante : « Il est très difficile pour moi de m’exprimer en anglais, mais je crois qu’il est
encore plus difficile pour vous de comprendre mon anglais… »
Certains se jettent à l’eau. Kevin Murphy a récemment effectué 32 traversées en 4 ans, et ce, sans subvention du FEDER.
Les records de plus de 800 personnes ont été homologués par
la Channel Swimming Association.
Qu’il s’agisse de transporter des palettes de vins de Calais à Douvres,
de livrer aux restaurants les prises de la journée ou de profiter de
la navigation de plaisance, l’activité maritime de l’Europe du NordOuest est riche. Malheureusement, cette effervescence (quelque 25
000 transbordeurs et 87 000 navires traversent chaque année le détroit) entraîne des accidents parfois mortels. En 2004, les garde-côtes
français du CROSS Griz Nez ont effectué 358 interventions.
Pilotage des politiques
Le projet a amélioré la compréhension des avantages économiques
de chaînes logistiques sûres et navigables, démontrant avec tout le
panache d’un nageur olympique pratiquant le papillon la façon dont
un problème international aux enjeux économiques et environnementaux importants peut être résolu grâce à la coopération transnationale. La participation au Forum de la Planète Bleue, co-organisé
par le Comité des régions et la DG Affaires maritimes et pêche, a
confirmé l’influence du projet MARTINS sur l’agenda politique. Les
porteurs du projet ont apporté leur contribution à la consultation de
la Commission européenne sur la politique maritime et ont présenté
leurs mesures de sécurité au « processus consultatif informel sur les
océans et la législation maritime » des Nations unies, qui s’est tenu
à New York en juin 2008.
Formation intensive
Environ 80 % des accidents en mer sont liés à une erreur humaine,
notamment à une mauvaise interprétation de la réglementation maritime internationale. De tels chiffres ont mis en lumière le besoin
d’une coopération transnationale en matière de formation en vue de
créer une culture de la sécurité maritime. Le problème résidait dans
le fait qu’il n’existait aucune approche conjointe sur la formation en
matière de réglementation des collisions. Il était essentiel d’harmoniser les méthodes de formation et de mettre en place en Europe
un système d’évaluation reconnu (de façon universelle). Le projet
MARTINS a donné lieu au développement de normes communes à
tester au cours de simulations en mer. Les partenaires ont amélioré
les niveaux de sécurité en sensibilisant les régions côtières sur les
risques et les coûts des divergences d’interprétation de la réglementation maritime.
Le partenaire britannique, le Marine College de South Tyneside, est un pôle d’excellence de renommée internationale
dans le domaine de la formation marine et nautique. Fondé il
y a plus de 150 ans, cet établissement britannique est le seul
à avoir reçu du gouvernement la distinction « National Nautical Centre of Excellence Status » pour l’excellente qualité de
sa formation.
www.martinsproject.eu/research.htm
35
Coup de projecteur
DIPCITY
Développement des ports intérieurs
en tant qu’outils urbains durables
Si, sur les eaux de l’Europe du Nord-Ouest, une part aussi importante
du trafic mondial de marchandises transite par la Manche, pourquoi
n’exploite-t-on pas la myriade de canaux intérieurs dont nous disposons ? Notre réseau de canaux constitue l’un des grands héritages de
la révolution industrielle et de l’Empire romain. Il s’agit d’une ressource
unique dotée d’un potentiel énorme de soulager le trafic de marchandises du réseau routier : embouteillages, pollution et obsolescence.
Qu’en est-il de nos cours d’eau ? Tous ne sont pas destinés à une fin
heureuse. La Senne, réceptacle des eaux usées de Bruxelles pendant
des siècles, était essentiellement un égout à ciel ouvert et un vecteur
d’épidémies à partir du 16e siècle. Au 19e siècle, elle était une source
de crues et dégageait une odeur nauséabonde. Elle est devenue un
égout à part entière lorsqu’elle a disparu sous les boulevards Lemonnier et Anspach.
Une opportunité à ne pas laisser
tomber à l’eau
La coopération transnationale ne tolérerait pas une telle situation ;
pourtant, la question de l’assainissement municipal reste encore
aujourd’hui problématique et soulève de sérieuses interrogations de
sécurité et de sûreté. Les déchets constituent un fardeau environnemental, mais ils peuvent également représenter une opportunité économique. Dans la mesure où le marché du transport des déchets par
les voies navigables intérieures continue sa progression, les porteurs
du projet DIPCITY se sont attelés à exploiter ce potentiel de croissance tout en protégeant les ports intérieurs des pressions telles que le
réaménagement immobilier des zones situées près des cours d’eau. Le
projet a consisté à renforcer le transport des déchets urbains par voies
d’eau, non pas pour les jeter par-dessus bord mais pour les acheminer
vers des villes portuaires rénovées afin de les traiter. Il a réuni quatre
ports intérieurs en vue de proposer une infrastructure permettant de
transporter de la marchandise par les voies d’eau intérieures plus efficacement que par la route. En assurant des liaisons des ports intérieurs aux arrière-pays et aux zones métropolitaines environnantes plus
performantes, le projet a démontré que le transport par voie d’eau
peut être employé par les administrations municipales afin de faire
transiter une plus grande quantité de déchets par péniche.
La redynamisation des ports
a rassemblé les villes
De nombreuses villes portuaires ont récemment lancé des projets
visant à revitaliser leurs zones situées en bordure d’un plan d’eau.
Citons à titre d’exemple la ville de Portsmouth, au Royaume-Uni.
Afin de préserver l’avenir des activités portuaires dans un contexte
urbain, des partenaires ont travaillé à rendre leur zone portuaire plus
attrayante, notamment en aménageant des espaces verts, en créant
des zones piétonnières et en organisant des événements.
Antwerp,
DIPCITY
Le projet DIPCITY a connu
un succès
tel qu’il a été
cité parmi les actions essentielles entreprises dans le
cadre du programme d’action NAIADES de la Commission européenne pour la promotion du transport
par voies navigables intérieures en Europe. « Le partenariat DIPCITY s’associe à l’un des deux projets infrastructurels transeuropéens majeurs, à savoir celui du
nord du canal de la Seine ».
(Jacques Barrot,
ancien commissaire aux transports, 2004-2008)
Des ports comme Liège et Bruxelles ont amélioré les aménagements
paysagers et la qualité environnementale. Ils ont promu l’intégration
avec les villes environnantes en rénovant les pontons situés près des
plans d’eau, en installant des équipements de loisirs nautiques et
en construisant un centre nautique. Ils ont également organisé des
« journées du port », impliquant des balades sur les canaux et des
concerts gratuits, afin de se vendre auprès de la population de leur
ville. Un événement biannuel organisé à Bruxelles attire pas moins
de 20 000 personnes.
Flexibilité de la chaîne logistique
En promouvant la notion de transport multimodal, les porteurs du
projet DIPCITY ont développé des plates-formes trimodales où les
marchandises pouvaient être transbordées d’un camion à un wagon
et à un navire (et vice-versa). Ces installations multimodales ont été
renforcées et modernisées en vue d’assurer le développement futur d’activités économiques portuaires. Le port de Lille a injecté des
investissements dans une nouvelle plate-forme intermodale située
dans le port d’Halluin et destinée au transbordement des déchets, en
recyclant les produits et les conteneurs maritimes dans la zone située
en périphérie du cours d’eau. Les ports intérieurs constituent également des zones de stockage des marchandises. Avant leur distribution vers la ville, les marchandises sont palettisées, conditionnées ou
étiquetées. Ces services confèrent une nouvelle fonction aux ports
intérieurs et rendent les sociétés plus réactives face aux évolutions
de la demande.
www.havenvanbrussel.irisnet.be/code/fr/dipcity.htm
36
Défi n°2
Changement climatique
Certes les CFC (chlorofluorocarbonates) ont été supprimés dans les
aérosols et le gaspillage des emballages réduit, mais il reste encore
fort à faire en matière de développement territorial transnational
pour combattre les impacts du changement climatique. Cela ne
signifie pas nécessairement qu’il faut interdire les barbecues dans
tous les jardins d’Europe du Nord-Ouest. Néanmoins, parmi les activités humaines qui contribuent au changement climatique, citons la
combustion de carburants fossiles, l’agriculture et les changements
d’utilisation des sols tel le déboisement, qui produit des émissions
de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre. Prévenir
l’impact dangereux de conditions climatiques anormales et d’inondation dans les zones de faible altitude densément peuplées, près
des côtes, des cours d’eau et des estuaires est essentiel au bien-être
socio-économique.
L’aléa du changement climatique doit rassembler les urbanistes, les
hydrologues, les architectes, les sociétés de distribution d’énergie,
les pouvoirs publics et les communautés. Une action précoce de
lutte contre le changement climatique peut générer des avantages
économiques substantiels et éviter des perturbations sociales en
anticipant les dégâts potentiels et en minimisant les menaces sur
les écosystèmes, la santé publique, les intérêts immobiliers et les
infrastructures. L’adaptation ou l’atténuation peut également créer
des opportunités économiques comme de nouveaux marchés de
produits et de services innovants. C’est pourquoi il est légitime d’intégrer des objectifs climatiques au développement de l’agriculture,
de la gestion de l’eau et du logement.
Atouts et engagements
de l’Europe du Nord-Ouest
Le changement climatique, en tant que phénomène mondial, peut
sembler trop important pour être véritablement combattu au sein
d’une seule zone INTERREG. L’ensemble des zones et des volets de
la politique de cohésion en ont fait une priorité, qui a été intégrée à
toutes les politiques européennes. Toutefois, les régions de l’Europe
du Nord-Ouest sont le mieux placées pour modifier les comportements et influencer le développement local. De plus, elles sont
idéalement situées pour réguler, surveiller et mesurer les impacts.
L’Europe du Nord-Ouest représente d’énormes enjeux territoriaux,
qu’il s’agisse des pays marécageux de basse altitude d’East Anglia
aux Pays-Bas, situés en grande partie sous le niveau de la mer, en
passant par le bassin-versant du Rhin ou encore par les sites alpins
où il prend sa source. En 2007, des crues inhabituelles et de violentes tempêtes survenues près des côtes de la mer du Nord ont
ravagé des régions entières du Royaume-Uni. Ces événements, qui
ont provoqué des dégâts dans pas moins de 48 000 foyers et 7 000
entreprises, ont coûté près de 4 milliards d’euros de réparation.
Des réalisations du Programme IIIB…
Il est difficile d’identifier un projet IIIB qui n’ait pas, à sa façon, contribuer à l’apport de solutions au changement climatique : des projets
de lignes ferroviaires à grande vitesse en faveur de voyages carboneutres aux projets de transport ferroviaire léger encourageant l’utilisation des transports publics au détriment de la voiture, en passant
par les projets de lutte contre les inondations modélisant des scénarios futurs visant à influencer les développements, ou par des projets
sur la biodiversité visant à protéger les habitats naturels et à restaurer
les zones humides, ou encore par des projets de réhabilitation urbaine visant à accroître la performance énergétique des habitations.
Le projet ENCOURAGE a démontré la façon dont des technologies
respectueuses de l’environnement peuvent fonctionner au sein de
zones d’activités. L’écobâtiment du Polytechnicum, établi à Marne-laVallée, a été doté d’innovations techniques telles que la récupération
des eaux de pluie et la ventilation passive. Il a été construit à partir de
matériaux issus du recyclage, consomme une faible quantité d’énergie et exploite la lumière naturelle. Le projet a également donné lieu
à la mise en place d’une charte environnementale européenne destinée aux villes nouvelles, ainsi que d’une certification ISO14001 destinée aux zones commerciales à haute efficacité énergétique.
… aux opportunités du Programme IVB
Au vu des inondations d’été sans précédent survenues au RoyaumeUni, le partenariat SDF a été étendu afin d’inclure l’agence britannique pour l’environnement, le bureau irlandais des travaux publics et
l’Institution interdépartementale des barrages-réservoirs du bassin de
la Seine. En outre, une saine coopération a permis d’utiliser de façon
performante le capital de départ : deux projets de suivi ont déjà été
approuvés dans le cadre du premier appel du nouveau programme.
L’UE a joué un rôle essentiel dans la mise au point de deux traités
majeurs s’attaquant à ce problème : la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de 1992 et le
protocole de Kyoto, adopté en 1997. En mars 2007, des dirigeants
de l’UE ont fixé trois objectifs pour 2020 : une réduction de 20 %
de la consommation d’énergie par rapport aux prévisions, une augmentation de 20 % de la part des énergies renouvelables dans la
consommation énergétique totale et une augmentation de 10 %
de la part des biocarburants issus du développement durable dans
la consommation totale de carburants. Ces objectifs impliquent de
transformer l’Europe en une économie à haute efficacité énergétique
et à faible émission de dioxyde de carbone. Ils impliquent également
des normes strictes de conception applicables aux projets immobiliers et aux projets de transport majeurs, qui suivent des lignes directrices communes.
Comme le Prof. Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l’Agence européenne pour l’environnement, l’a souligné les Européens emploient le terme changement climatique, qui est un terme neutre, alors que les États-Unis parlent plus volontiers de réchauffement climatique, qui est davantage marqué d’une connotation de crise. La politique européenne dispose-t-elle du discours adéquat pour véritablement
amorcer un changement ? Comment mobiliser les chercheurs et les groupes amateurs, qui disposent de connaissances précieuses ?
(débat public organisé à Bruxelles, le 3 juillet 2007)
37
Coup de projecteur
ESPACE
Aménagement du territoire
et changements climatiques
« Ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces. »
« Ce n’est pas à mon âge que cela va changer. » Ces deux expressions
seraient sévèrement rejetées par les porteurs du projet ESPACE, car ce
partenariat a pour vocation de modifier le comportement des jeunes
et des moins jeunes au sujet du développement du secteur public et
de la cohésion territoriale , de telle sorte que les impacts du changement climatique soient adéquatement pris en considération avant
que le climat de l’Europe du Nord-Ouest ne devienne suffisamment
chaud pour que les vieux singes viennent s’y installer.
Faut-il s’acclimater
à des températures tropicales ?
Dirigé par le conseil du comté d’Hampshire, le projet ESPACE a
donné lieu au développement d’outils et de dispositifs visant à intégrer des techniques de gestion du changement climatique à des
systèmes et des processus de planification. L’outil de test des décisions créé a permis de tester des décisions stratégiques au regard
d’un certain nombre de scénarios futurs, permettant également à
des communautés de planifier des développements futurs. Forts de
l’ambition de mobiliser la société civile, les porteurs du projet ont
organisé une compétition « caring for climate » afin d’encourager
les écoles à mettre au point des outils pédagogiques démontrant les
impacts du changement climatique. Le partenariat étendu comporte
actuellement plus de 280 membres, parmi lesquels la Commission
européenne, des cabinets-conseil privés, des ONG et des instituts
de recherche. La participation formelle de ministères néerlandais
et britanniques (comme le ministère néerlandais du logement, de
l’aménagement du territoire et de l’environnement et le ministère
britannique de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des
affaires rurales) a mis en exergue le rôle majeur des administrations
régionales et nationales, ainsi que la façon dont celles-ci peuvent influencer la prise de décision en s’impliquant en tant que partenaires
de projets plutôt qu’en surveillant simplement le travail réalisé par
des projets.
Un calendrier du développement écologique
En octobre 2005, M. Bryan Boult, directeur des contrats du projet, fut le premier à aborder la politique européenne en matière de
changement climatique, à l’Institut pour une politique européenne
de l’environnement et à l’IPPR (Institute for Public Policy Research).
Seuls 30 participants triés sur le volet, parmi lesquels M. Elliott Morley (ancien ministre d’État britannique au changement climatique et
à l’environnement) et Mme Catherine Day (ancienne directrice générale à l’environnement), étaient invités à cette réunion. Un mois plus
tard, en novembre 2005, la conférence « Blueprint for a Changing
Climate » était estampillée comme un événement officiel de la présidence britannique de l’Union européenne. En juin 2006, en conséquence de la notoriété remportée au sein de l’Europe, les porteurs
du projet ESPACE ont été invités à effectuer une présentation auprès
du programme européen sur le changement climatique, au sujet des
impacts et de l’adaptation, « Adaptation to Climate Change: The
European Dimension ».
38
« [….] Les résultats de programmes de recherche n’ont bien
souvent pas été pleinement partagés avec les décideurs et
autres parties prenantes, sous un format accessible pour eux.
Il existe quelques bons exemples, comme les projets ESPACE
et BRANCH du programme communautaire INTERREG, mais
dans l’ensemble on peut affirmer qu’il est urgent de conduire des projets pouvant éclairer les décisions et apporter des
outils, et permettant de créer des maillages transnationaux et
infranationaux performants. »
« [….] Ces développements en tête, l’Union européenne doit
adapter ses structures de gouvernance afin de gérer la nature
transversale de l’adaptation. Tout manquement à cet objectif
mettra en danger l’ensemble de l’effort d’adaptation. Cela a
été clairement démontré par le projet ESPACE, qui propose
des orientations d’adaptation concrètes aux décideurs impliqués dans la gestion des impacts du changement climatique
sur l’aménagement du territoire dans le cadre de la gestion
de l’eau. »
Agence européenne pour l’environnement, dans Inforegio Panorama, numéro de mars 2008, sur la politique régionale, le
développement durable et le changement climatique. Article
intitulé « Regional adaptation to climate change: a European
spatial planning challenge »
Lors de ces réunions de groupes de travail, le projet ESPACE a été
cité par deux projets IIIB pour la mer Baltique (SEAREG et ASTRA),
ce qui constitue un exemple probant des synergies interprogrammes
générées entre des projets complémentaires. Il a été cité dans des
publications nationales et européennes comme UK Climate Change
Programme 2006 et Europe Adaptation Working Group, publié par
le CCP. L’Assemblée des régions d’Europe (ARE) a également invité
les porteurs du projet à participer à son groupe de travail sur le changement climatique, avec pour objectif de réunir les meilleures pratiques régionales d’identification des mesures d’atténuation.
Selon Mme Jacqueline McGlade, directrice exécutive de
l’Agence européenne pour l’environnement : « Le projet ESPACE est l’un des premiers projets transnationaux à sensibiliser le public sur le besoin de systèmes d’aménagement du
territoire en vue de s’adapter au changement climatique, en
créant des maillages transnationaux et infranationaux, et en
contribuant au développement politique européen. »
Selon Mme Gunn Marit Helgesen, vice-présidente de la
Conférence des régions périphériques maritimes d’Europe :
« Le projet ESPACE constitue un projet-phare de la politique
d’adaptation. »
www.espace-project.org
Coup de projecteur
BRANCH
Adapter la biodiversité en ENO
Où les rouges-gorges passent-ils leurs étés ? Comment les alouettes
et les hirondelles résistent-elles aux étés plus humides ? Les aigles et
les balbuzards supportent-ils la chaleur ? Que se passerait-il pour ces
oiseaux si les marécages, les champs, les zones boisées et les plages
étaient inondés ou bétonnés ? Le paysage de l’Europe est déjà fragmenté. La faune sauvage est déjà menacée par le développement.
Pour de nombreuses espèces, le changement climatique intensifie
cette menace.
L’ampleur et les conséquences de tout défi social, économique ou
environnemental doivent déterminer le niveau d’intervention. Au vu
de l’étendue des habitats européens, les frontières nationales, définies par des interventions politiques, sont sans objet, notamment
pour les oiseaux et autres animaux. À ce titre, les habitats naturels ne
peuvent être gérés que par une intervention transnationale reposant
sur une approche harmonisée transfrontalière, entre organismes nationaux compétents. Ces organismes sont des spécialistes de la biogéographie de l’Europe du Nord-Ouest, c’est-à-dire de la répartition
souvent irrégulière de la biodiversité dans le temps et l’espace.
La culture britannique de la réunion
très appréciée
La science au service de la politique
À vol d’oiseau vers le Programme IVB
Le projet BRANCH a exploité les technologies de modélisation scientifique afin d’évaluer les impacts potentiels du changement climatique sur la biodiversité terrestre et côtière de l’Europe. Les partenaires
se sont associés à des aménageurs locaux issus de zones côtières britanniques, françaises et néerlandaises afin de se réunir autour de la
conviction selon laquelle une coopération transnationale apporterait
de nouvelles solutions transfrontalières. Les porteurs du projet ont
dû s’assurer que leurs travails étaient pertinents au regard de l’action
politique, ce qui les a conduits à se poser des questions politiques
avant de les transposer en actions scientifiques (et non l’inverse).
Les chefs de projet ont d’ailleurs affirmé : « Nous nous sommes fixé
l’objectif général de transformer la science en politique ».
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a
utilisé les résultats du projet afin de diffuser des informations sur la
meilleure façon de collaborer avec l’Institut pour une politique européenne de l’environnement sur les mesures européennes visant à
améliorer la connectivité de l’habitat (projet lié à la nature impliquant
également la problématique de l’accessibilité, même si les oiseaux
ont leur propre moyen de transport). Avec plus de 1 000 organisations gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que quelque 10 000 scientifiques volontaires issus de plus de 160 pays, il
s’agit du réseau environnemental le plus ancien et le plus important
du monde.
Ce projet a fourni aux décideurs des outils de planification de l’adaptation de la faune sauvage au changement climatique. Il a associé
des sites de recherche afin de réunir quelque 1 500 cartes et visualisations concernant 400 espèces différentes. Les archives côtières
BRANCH constituent une source de données accessible destinée à
l’information des aménageurs. En France, toutes les nouvelles données alimentent les plans de gestion côtière. En associant des modèles mis au point au Royaume-Uni et aux Pays-Bas en vue de développer une structure hautement visuelle à deux niveaux, les outils de
visualisation en trois dimensions de l’université d’East Anglia constituent une utilisation innovante de la technologie.
Les partenaires ont tiré des enseignements des différences nationales
entre praticiens et ont ainsi accru leur capacité de résolution des
problèmes et de redistribution de leurs rôles multidisciplinaires. Les
partenaires français et néerlandais ont particulièrement apprécié la
culture anglaise des réunions bien préparées et ponctuelles, et des
documents fournis à l’avance pour donner matière au débat.
Les conclusions du projet BRANCH ont été reprises par le gouvernement britannique à l’occasion de sa déclaration de politique nationale sur le changement climatique. Ses cartes de modélisation
bioclimatique ont été utilisées par l’Environmental Change Institute
de l’université d’Oxford et par l’Agence européenne pour l’environnement, à l’occasion de leur compte rendu factuel de Natura 2000.
Les porteurs du projet BRANCH ont estimé que l’interprétation des
politiques de développement n’aidait pas la faune sauvage à s’adapter au changement climatique. Ils ont préconisé d’intégrer les politiques aux différents secteurs en adoptant une vision à long terme
et en définissant des orientations plus claires. Une autorité nationale était nécessaire afin d’encourager la mise en œuvre locale. Ils
ont également émis la recommandation d’une réinterprétation de
la directive européenne dite « Habitats » afin de permettre une plus
grande flexibilité.
www.branchproject.org/fr
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Défi n°3
Développement urbain et réhabilitation des ressources
Une méthode efficace permettant de redynamiser une ville consiste
à remporter l’appel d’offres pour l’organisation des Jeux olympiques. Une fois les jeux terminés, de nouvelles communautés peuvent bénéficier de logements et d’installations sportives de dernier
cri. Pour 2012, deux des plus grandes villes d’Europe du NordOuest, Londres et Paris, se sont livrées à une lutte sans merci, dont
l’issue est que l’est de Londres est désormais un immense chantier,
tout comme l’a été Berlin pendant des années. Toutefois, les villes
de taille moyenne ne sont pas en mesure d’accueillir des événements mondiaux dans le but de réhabiliter leur centre ou de trouver d’autres voies de développement à long terme. Les villes et les
régions des capitales sont les moteurs de l’Europe du Nord-Ouest,
mais elles doivent travailler de plus en plus à des échelles plus modestes, non pas comme des rivales mais comme des partenaires.
INTERREG constitue un moteur des zones urbaines : il peut éclairer
Lens, soutenir Sheffield et embellir Bielefeld.
Atouts et engagements
de l’Europe du Nord-Ouest
Certains éléments de notre patrimoine sont issus de la guerre, notamment de batailles navales, de conflits militaires et de victoires
religieuses. Citons à titre d’exemple les tours Martello, les fortifications réalisées par Vauban, les abbayes et les monastères catholiques. Maintenant que nous ne sommes plus sur la défensive, nous
pouvons utiliser ce patrimoine historique afin de mettre en place
un plan de bataille commun. Il est notre stock de munitions commun pour la croissance économique. Toutefois, certains éléments
de ce patrimoine sont dans un état de délabrement. Le déclin industriel a touché de vastes zones de l’Europe du Nord-Ouest. Des
décennies plus tard, les régions s’efforcent de résister à la fermeture des mines et des houillères, et à ses effets dévastateurs sur les
communautés et économies locales. Au moment où les économies
de l’Europe du Nord-Ouest ont subi une transition vers le secteur
tertiaire, les usines sidérurgiques et les chantiers navals ont été fermés, soit en raison d’une décision gouvernementale soit en raison
de leur incapacité à faire face à la concurrence. Toutefois, nous
pouvons encore faire preuve de dynamisme et faire honneur à nos
gloires industrielles d’hier en trouvant une nouvelle utilité aux anciennes usines et aux friches industrielles, et en insufflant la vie aux
zones désaffectées.
Se serrer la ceinture en matière
d’expansion urbaine
L’expansion urbaine constitue une menace majeure pour l’ensemble de l’Europe du Nord-Ouest. La priorité consiste à trouver des
solutions afin de développer l’environnement urbain sans détruire
l’environnement naturel, tout en veillant à ce que les régions ne
soient pas entravées dans la réalisation de leur potentiel économique. À l’heure où les gouvernements revoient leurs politiques
relatives à la notion de « ceinture verte », proposent la construction de nouveaux terminaux d’aéroport et bâtissent de nouvelles
villes, cette question est particulièrement sensible. Promouvoir des
partenariats associant zones urbaines et rurales est une opération
délicate. De nombreuses villes de taille moyenne, éclipsées par des
voisines plus importantes, sont à la recherche de nouvelles iden-
40
tités. Les villes nouvelles créées après la guerre afin de loger les
populations, et aujourd’hui vieillissantes, comme Harlow, Basildon,
Stevenage, Marne-la-Vallée et Zoetemeer, ont nécessité une touche de cosmétique afin d’attirer les entreprises et la main d’œuvre
qualifiée. La réhabilitation des quartiers pauvres est un sujet hautement politisé et très répandu au sein de l’Europe du Nord-Ouest. Le
Community Empowerment Action Plan britannique et le Conseil de
quartiers français voient dans l’identité collective une clé de l’amélioration des conditions socio-économiques.
Des réalisations du Programme IIIB…
On a pu distinguer deux types de projets : d’abord, les projets qui
ont consisté à réhabiliter le patrimoine humain de l’Europe du NordOuest, constitué de nombreuses ressources militaires, religieuses,
architecturales, archéologiques, industrielles, horticoles ou d’ingénierie civile, à des fins touristiques (SEPTENTRION, CROSSING THE
LINES, EGHN, CROSSCUT, ERIH II). À titre d’exemple, en réutilisant
des sites industriels abandonnés, le projet ERIH, devenu aujourd’hui
un réseau d’information touristique constitué de plus de 830 sites
situés dans 29 pays et de 60 points d’ancrage, a capitalisé sur la
diversité du patrimoine industriel européen. Ensuite, les projets qui
ont consisté à trouver de nouvelles façons de gérer les pressions du
développement urbain, de transférer les connaissances sur les pratiques de gestion urbaine durable et de définir de nouvelles stratégies
de croissance (REURBA II, SUSCIT, CRII, SAUL II, CSI).
Le projet MSC REGENERATION a rendu les villes de taille moyenne
comme Stockport, Kerkrade, Dordrecht, Amiens, Genk et Pimasens
plus attrayantes pour les investisseurs, grâce à une lutte contre
les inégalités sociales, la ségrégation, l’immigration et la fuite des
cerveaux. Le projet BRAIN DRAIN s’est concentré pleinement sur
l’évolution démographique. Il a donné lieu à de nouvelles méthodes
permettant de préserver le capital humain des régions périphériques
de l’Europe du Nord-Ouest. Les régions suisses d’Uri et de Lucerne
ont contribué à la réalisation de l’objectif du partenariat de création
de 100 nouveaux emplois, souvent en incitant les personnes très
diplômées à revenir vers leur région d’origine.
…aux opportunités du Programme IVB
Outre la récente charte de Leipzig sur la ville européenne durable,
la Commission européenne a publié en date du 24 mai 2007 son
guide intitulé La dimension urbaine des politiques communautaires. Celui-ci identifie des initiatives qui ont des implications directes
et indirectes sur le développement durable des zones urbaines et
offre une présentation de la dimension urbaine de l’ensemble des
politiques communautaires au cours de la période actuelle de financement 2007-2013.
http://ec.europa.eu/regional_policy/sources/docgener/guides/urban/pdf/urbanguide1_fr.pdf
Le document de la Commission, intitulé La politique de cohésion et
les villes : la contribution des villes et des agglomérations à la croissance et à l’emploi au sein des régions, du 13 juillet 2006, propose
de renforcer la dimension urbaine en concentrant les ressources. Il
comporte 50 recommandations concrètes adressées aux villes afin
de stimuler la croissance et l’emploi grâce aux Fonds structurels.
Coup de projecteur
IMAGE
Améliorer les villes
et transformer leurs péripheries
Qui souhaite vivre dans un immeuble tour ? Il ne s’agit pas d’œuvres d’art modernes réalisées par des maîtres architectes d’Europe
du Nord-Ouest comme Koolhaas, Foster, Rodgers, Nouvel et Portzamparc, pour n’en citer qu’une poignée, mais d’immeubles délabrés situés dans des zones de logements sociaux, où les bandes se
rassemblent, la drogue tourne et les jeunes sous l’emprise de l’alcool
prennent l’ascenseur de l’entrée pour un lieu d’aisance. Alors que
certains ensembles ont été acclamés pour leur conception, d’autres
n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. Les immeubles, construits
dans les années 60, sont désormais en proie à de nombreux problèmes, leurs résidents étant exclus socialement et démoralisés par leur
environnement morose. Vivre en hauteur serait-il passé de mode ?
Une basse estime des immeubles
de grande hauteur
Les porteurs du projet IMAGE se sont donnés pour tâche de trouver
des solutions permettant de réhabiliter des immeubles de grande hauteur en se concentrant sur l’amélioration de l’image qu’elles renvoient.
Entre 2004 et 2007, le projet a donné lieu à une analyse comparative
des cadres législatifs et politiques, et a développé un « processus de
réhabilitation intégré » visant à résoudre à parts égales les problèmes
physiques, économiques et sociaux. Il a eu pour objectif de résoudre
graduellement les problèmes complexes et interdépendants rencontrés dans de nombreux immeubles de grande hauteur. Cette approche
a été développée et testée dans les cinq zones résidentielles d’immeubles de grande hauteur d’Europark (Anvers), de Barton Hill (Bristol), de
Poptahof (Delft), de Ballymun (Dublin), et de Schwamendingen (Zurich). Les actions liées au projet ont été intégrées aux stratégies locales
existantes de réhabilitation, en mettant en avant le développement
d’une identité de quartier impliquant la communauté.
Dans les pas de Vermeer de Delft
Des équipes hétérogènes ont consacré une semaine entière à la création de concepts innovants de réhabilitation d’un quartier défavorisé
de Delft. Inspiré par le développement d’identité, la municipalité a
organisé un festival d’été intitulé « Poptahof Metamorphoses », au
cours duquel des artistes et des habitants ont rénové 50 appartements afin de les mettre en valeur. À Bristol, la participation active
des habitants du quartier de Barton Hill a été une réelle surprise pour
les partenaires. Ce projet leur a permis de comparer leurs perceptions
avec d’autres zones d’immeubles de grande hauteur d’Europe du
Nord-Ouest et d’acquérir des connaissances sur des solutions de petite ampleur. Le développement d’identité a constitué une méthode
innovante, encourageante et réussie d’implication des habitants et
des acteurs politiques dans les processus de réhabilitation.
Impliquer les jeunes
En conférant aux quartiers une image écologique puis en prenant
les mesures nécessaires afin d’entretenir cette image, par exemple
en installant des systèmes d’assainissement souterrains intelligents, le
projet IMAGE a soutenu le document stratégique publié en 2007 par
le gouvernement britannique, intitulé An Action Plan for Community
Empowerment: Building on Success, qui a promu une influence accrue du public sur les décisions concernant les communautés, notamment la participation des jeunes. L’outil de développement d’identité
de quartier a été ultérieurement utilisé par des programmes nationaux et régionaux dans des villes qui n’ont pas pris part au projet :
Gelsenkirchen en Allemagne, Anvers en Belgique et Bern en Suisse.
L’effet Guggenheim
Un cours a permis à des concepteurs, des architectes et des habitants
de présenter une large sélection d’études de cas auprès du partenariat. Les partenaires sont allés chercher des illustrations de projets
réussis en dehors de l’Europe du Nord-Ouest. La réhabilitation de
la ville de Bilbao, située au Nord de l’Espagne, a été dynamisée en
amenant Guggenheim dans le Pays basque. Ce projet a fait porter
l’attention internationale sur cette région industrielle, a insufflé la
confiance parmi les promoteurs et a mobilisé le soutien à l’émulation
des politiques dans le cadre du développement d’identité de quartier
en Allemagne. La ville d’Oberhausen a engagé son propre processus
de développement d’identité. En développant une approche globale
de la réhabilitation urbaine intégrée, les porteurs du projet IMAGE
ont démontré l’importance de l’implication de la communauté locale
(et de la communauté des chercheurs) dans un projet transnational.
M. Orlando Eberle a coordonné le processus de développement d’identité de
quartier à Schwamendingen, à Zurich, appelé « Image Schwamendingen ».
Inciter les habitants à utiliser la télévision sur Internet
et les cartes postales, à participer aux visites guidées,
aux concours de photographie et aux expositions était
fondamental au processus de changement. L’obstacle
majeur a été le faible budget ; néanmoins, celui-ci a été
levé grâce au travail sans relâche d’une communauté
locale motivée.
www.image-project.org
41
Coup de projecteur
REVIT
vers des politiques plus efficaces
et plus durables de réhabilitation
des friches industrielles
Un environnement urbain de haute qualité contribue à l’agenda de
Lisbonne renouvelé, qui consiste à faire de l’UE un lieu de travail,
de vie et d’investissement attrayant. La réhabilitation de friches industrielles joue un rôle vital dans la lutte contre l’expansion urbaine.
Néanmoins, celle-ci est souvent longue et complexe, et implique des
propriétaires immobiliers, des promoteurs et des acteurs politiques.
La coordination et la communication sont essentielles afin de porter
des idées ambitieuses de projets d’investissement, d’encourager l’implication des communautés et d’attirer les investisseurs.
Un outil pour revaloriser
les friches industrielles
Le projet REVIT a permis de placer les problèmes liés aux friches industrielles au cœur de l’agenda européen. Des partenaires provenant
de Stuttgart, de Nantes, de Medway et de Torfaen ont adopté une
nouvelle méthode afin d’évaluer les possibilités de développement
durable, en sélectionnant des indicateurs spécifiques à chaque site
partenaire, prenant ainsi en compte les priorités politiques et les législations locales.
Son outil de construction durable (GPR) est le fruit de l’expérience en
matière de conception et de construction, issue de nombreux bâtiments tels que des maisons, des bureaux ou des écoles. Il permet à
une municipalité d’exiger des objectifs de durabilité plus élevés pour
la construction de nouveaux bâtiments, en s’inspirant de ce qui a
déjà été réalisé. Il est un outil précieux de négociation auprès des
promoteurs désireux de se limiter aux critères nationaux minimaux.
Les promoteurs, les acquéreurs et les locataires peuvent l’utiliser afin
d’identifier les solutions de conception les plus intéressantes et les
investissements les plus attrayants. Cet outil a été initialement mis au
point en 1996 par l’un des partenaires, à savoir la municipalité de Tilburg ; à ce titre, il s’agit véritablement d’un exemple de partage et de
transfert de connaissances. Il est régulièrement mis à jour. Aux PaysBas uniquement, il profite à plus de 300 utilisateurs, parmi lesquels
60 municipalités, deux établissements d’enseignement supérieur et
200 consultants, ingénieurs et promoteurs immobiliers. Son ‘label
consommateur’ est devenu une norme de qualité. Le projet pilote
réalisé par le ministère néerlandais du logement, de l’aménagement
du territoire et de l’environnement, qui a impliqué 18 municipalités,
a été mis en place de façon tout à fait inattendue.
Vers un changement des mentalités
Selon les porteurs du projet REVIT, de nombreuses améliorations
majeures doivent encore être apportées. Une plus grande sensibilisation sur l’intégration de la réhabilitation des friches industrielles
n’est pas suffisante. Ils considèrent qu’un changement complet de
mentalité est nécessaire afin de favoriser la réhabilitation des friches
industrielles plutôt que les investissements en installations nouvelles.
Alors que de nombreux pays de l’Europe de l’Est s’engagent sur la
voie d’ambitieux projets de dynamisation des centres et d’expansion
urbaine, il est essentiel de transférer le savoir-faire et la capacité de
construction, pas seulement sur le papier mais également dans la
pratique. Un référentiel complet de données sur les friches industrielles, à l’échelle européenne, serait extrêmement précieux afin de traduire les principes de réhabilitation durable en objectifs pratiques de
portée transnationale. Le système d’informations EUGRIS constitue
le premier pas vers la collecte et la structuration de telles données.
« Vous êtes le bénéficiaire d’une subvention de 10 millions d’euros
destinée à un nouveau projet. Hiérarchisez les priorités de ce nouveau
projet. Formulez votre suggestion dans l’espace virtuel de l’EUBRA :
www.eubra.eu ». Le projet REVIT a été particulièrement réussi en
termes d’appel à l’investissement privé et de reconnaissance internationale. L’EUBRA (European Brownfield Revitalization Agenda), branche du projet REVIT, a défini des orientations de recherche dans le
domaine de la réhabilitation, a injecté des investissements et a fourni
des cadres nationaux. Il contribue à la charte de Leipzig sur la ville
européenne durable.
En 2003, quatorze ceintures vertes distinctes avaient collectivement restreint le développement immobilier sur une surface représentant environ 13 pour cent du territoire anglais.
La notion de « ceinture verte » a évolué : elle inclut désormais
les espaces verts et les structures vertes. Ainsi, elle prend en
considération le fait que les espaces verts urbains, comme
les parcs, sont également fondamentaux au développement
durable. Plusieurs chercheurs, groupes politiques et organisations d’aménagement urbain ont critiqué l’idée des ceintures
vertes au Royaume-Uni, au motif que, face aux nouveaux
défis urbains et environnementaux, une politique manquant
de flexibilité peut conduire à une situation dans laquelle les
promoteurs passeraient outre les ceintures vertes et davantage de personnes effectueraient de plus longues distances,
souvent en voiture, pour aller au travail. En août 2008, le
groupe de réflexion Policy Exchange a publié un compte rendu controversé proposant d’abolir les ceintures vertes et de
construire 1 million de nouveaux logements dans les périphéries de Londres, Oxford et Cambridge.
www.revit-nweurope.org
42
Défi n°4
Ressources naturelles et biodiversité
Si vous jouez à chifoumi, vous pouvez tenter de deviner la tactique
de votre adversaire. Vous pouvez continuer pendant des heures,
vous ne parviendrez pas à prédire les coups de votre adversaire. Le
papier enveloppe la pierre, qui émousse les ciseaux, qui coupent
le papier. Au contraire, dans un projet IIIB, toutes les ressources,
qu’elles soient de bois, de métal, d’eau ou de pierre, sont potentiellement gagnantes. La coopération favorise l’identification des stratégies communes en vue de garantir le développement durable.
Atouts et engagements
de l’Europe du Nord-Ouest
L’Europe du Nord-Ouest est bien dotée en ressources naturelles,
qu’elles soient intactes ou façonnées par la main de l’homme : depuis les Highlands du Nord de l’Écosse au poumon vert du centre
de la France, en passant par les landes de la Cornouaille et par les
paysages vallonnés du Luxembourg. On y rencontre des champs
délimités par des haies dans le Norfolk, des champs irrigués par des
digues aux Pays-Bas et des champs exploités par une agriculture
intensive en Picardie. On y trouve des grottes en Alsace et dans la
Ruhr, des formations rocheuses côtières en Ulster, des falaises de
craie dans le Kent, des flèches littorales de galets dans le Dorset,
des dunes dans le Zeeland et des plages de sable en Bretagne. La
mer du Nord, la mer d’Irlande et la Manche recèlent une richesse
de ressources océaniques : il suffit de jeter un œil dans une flaque
formée à marée basse pour se donner une idée de la vie marine. On
trouve encore des forêts dans les Ardennes, des vergers dans la région de Frankfort, des vignobles en Bourgogne et en Champagne,
et des mines et des carrières dans le Limbourg. La liste est sans fin.
Des réalisations du Programme IIIB…
Espaces non bâtis
•
•
•
•
Le projet BERISP a permis d’accroître la valeur écologique des
espaces non bâtis ruraux et urbains afin d’empêcher la dégradation de la biodiversité en développant de nouvelles approches de la contamination des sols impliquant des études de
terrain sur les haies et les hiboux.
Le projet PROHOLZ-PROBOIS a ouvert la voie en développant une initiative de gestion forestière durable pour les bois
transnationaux de la région Saar-Sor-Lux, qui couvrent une superficie de 2,3 millions d’hectares. Il a donné lieu à la création
de la PEFC (Pan-European Forest Certification), destinée aux
propriétaires de forêts, à la mise en place de contrôles des
scieries et à une campagne pour la création de forêts. Pour
l’heure, 723 000 hectares ont été certifiés.
Les porteurs du projet PROGRESS se sont concentrés sur les
deux plus grands domaines forestiers publics : la New Forest,
près de Londres, et la forêt de Fontainebleau, près de Paris, qui
comptent plus de 40 millions de visiteurs par an contribuant
aux économies locales à hauteur de 230 millions d’euros.
Le projet LIFESCAPE a impliqué 40 écoles, dont l’initiative “cahiers de voyage” a consisté à sensibiliser le public sur la valeur
des paysages régionaux en tant que sources de produits du terroir, tels que confitures, cidre et produits laitiers, qui peuvent
être développés afin d’en renforcer l’auto-suffisance.et zones
Mers et zones côtières
•
•
Le projet SAIL II a donné lieu à la création d’une plate-forme
politique de coopération dans le sud de la mer du Nord. Sa
méthodologie, qui a impliqué 27 indicateurs sociaux, économiques et environnementaux, a été adoptée par le groupe d’experts de la GIZC de l’UE et recommandée par l’UE auprès des
20 États membres disposant de zones côtières.
Le projet MESH a permis de développer la première carte globale des habitats benthiques et des ressources de l’Europe du
Nord-Ouest grâce aux technologies de SIG. Grâce à cet outil
transnational, le partenariat a pu réaliser la première application à grande échelle de la classification des habitats EUNIS,
de l’Agence européenne pour l’environnement, et a émis des
préconisations en vue de son amélioration.
… aux opportunités du Programme IVB
La législation européenne en matière de protection de la nature doit
être transposée dans le droit interne des États membres. Une mise
en application correcte est cruciale. Deux dates butoirs approchent
: 2010 et 2015. Nous nous devons d’adopter une position exemplaire en matière de normes environnementales et de profiter des
avantages économiques et de qualité de vie.
Il ne reste plus que deux ans pour la directive Conservation des
oiseaux sauvages (79/409/CEE) et la directive Conservation des habitats naturels (92/43/CEE) pour la faune et la flore sauvages. L’ONG
BirdLife International considère qu’une application adéquate est essentielle pour que les sites obtiennent un statut de protection favorable et atteignent l’objectif de Göteborg de enrayer le déclin de
la biodiversité d’ici 2010. Toutefois, l’application rencontre toujours
des obstacles, comme des retards dans la transposition, une classification des zones de protection spéciale et une désignation des
sites incomplètes (achever le réseau Natura 2000), une mauvaise
gestion, et une surveillance et des comptes rendus insuffisants.
Il ne reste plus que sept ans pour l’application de la directive-cadre
sur l’eau (2000/60/CE), qui est un acte majeur de la législation européenne dans le domaine de l’eau. Elle vise à améliorer et à intégrer
les méthodes de gestion des masses d’eau en Europe. Les États membres doivent s’assurer que les eaux intérieures et côtières sont conformes à un état chimique et écologique normalisé d’ici à 2015.
43
Coup de projecteur
MINEWATER
Redéveloppement durable
des communautés minières
Prendre une douche froide n’est généralement pas une bonne chose.
En revanche, l’eau chaude est certainement intéressante, surtout s’il
s’agit de dégager des méthodes rentables permettant d’exploiter ce
qui se trouve sous nos pieds. Réduire la dépendance aux énergies
fossiles en exploitant les ressources naturelles locales représente un
double avantage en termes d’utilisation durable d’énergie.
Toutefois, le forage n’est pas non plus donné. Le projet de 20 millions d’euros, MINEWATER (lancé dans le cadre de la méthode
n°1), a permis d’extraire la chaleur géothermique des eaux piégées
dans les mines de charbon inondées. Ce faisant, le projet a réduit
l’empreinte écologique des anciennes communautés minières et a
démontré la viabilité économique d’une telle énergie. En exploitant
une ressource naturelle afin d’enrayer le déclin industriel, le partenariat a trouvé un filon lorsque le projet pilote d’Heerlen a permis de
proposer une solution sûre à haute efficacité énergétique reposant
sur l’utilisation de l’énergie géothermique. En Écosse, la ville de Midlothian est par la suite parvenue à un accord avec les propriétaires
immobiliers et la ville d’Édimbourg en vue de développer une vaste
zone, appelée Shawfairn, au sein de laquelle l’eau provenant de mines servirait à chauffer les habitations. Le Royaume-Uni dispose de
nombreuses houillères désaffectées. L’eau contaminée doit être purifiée avant d’être remontée à la surface. Cette opération coûte des
millions d’euros par an.
Rencontre à Heerlen:
lorsqu’un spécialiste du meuble à monter soi-même
rencontre l’énergie renouvelable
À Heerlen, les forages se sont déroulés sur l’un des parcs de stationnement d’IKEA, où le logotype du magasin et le drapeau de l’UE
étaient disposés l’un à côté de l’autre. Cette opération a apporté une
élégante valeur ajoutée au projet. En effet, l’attention des clients du
magasin a été portée sur les forages, réalisés à 230 mètres sous le
sol néerlandais, bien en dessous des bibliothèques Billy et des étagères Expedit (sur d’autres sites, les forages ont atteint plus de 825
mètres).
Il faut semer pour récolter : même si le projet a impliqué de lourds
investissements, ses réussites ont encouragé les forages, puisqu’il va
permettre aux municipalités et aux consommateurs de réaliser des
économies. La « congrégation » d’observateurs, notamment les universités et instituts de recherche, était impressionnante. Les communautés minières n’étaient pas simplement des témoins passifs des
forages, elles se sont impliquées activement au cours de réunions et
d’ateliers. Le projet participe activement à la campagne de transmission des connaissances, Campagne énergie durable pour l’Europe
2005-2008, qui promeut des objectifs de politique énergétique européenne en matière de sources d’énergie renouvelable, de transport
propre et de carburants alternatifs.
Le problème de la propriété de l’eau
Il existe un vide juridique en matière de propriété de l’eau. Récemment, des puissances mondiales ont planté leur drapeau sur les fonds
marins dans l’espoir d’en exploiter les richesses, ce qui a soulevé d’épineuses questions de droit. Les porteurs du projet MINEWATER ont dû
répondre à des questions difficiles telles que : « À qui appartient l’eau
des mines ? », « Qui est habilité à autoriser l’exploitation ? », « Comment éliminer le risque de pollution ? » et « Quelles responsabilités
environnementales peuvent être assumées ? »
Intuition féminine
Mme Riet de Wit, adjointe au maire d’Heerlen, se souvient des mines
de son enfance et est fière du patrimoine de sa région. Elle considère
que le projet MINEWATER est un pont jeté entre le passé unique et
l’avenir durable. « C’est très encourageant et j’ai confiance dans le fait
que le projet va prendre de l’ampleur », a-t-elle affirmé à la presse.
Mme Elianne Demollin-Schneiders
est à l’origine du concept du projet,
la « mère fondatrice » en quelque
sorte. Grâce à des recherches réalisées par la province du Limbourg,
elle savait que le niveau de l’eau
des mines montait et pouvait potentiellement contaminer l’eau potable. Elle savait également que la
température de l’eau variait : plus
l’eau se trouvait en profondeur, plus
elle était chaude. En tant que coordinatrice de la gestion de l’énergie
de la municipalité d’Heerlen, elle a
pris le parti de considérer l’eau des
mines non pas comme un problème
mais comme une source potentielle
d’énergie durable. P
Riet de Wit
Elianne Demollin-Schneiders
Un geyser de coopération
L’Europe du Nord-Ouest peut-elle bénéficier des
connaissances des experts islandais en matière d’énergie géothermique ? L’Islande se trouve bel et bien
dans le Nord-Ouest de l’Europe, mais ne fait malheureusement pas partie de la zone du Programme ENO.
Toutefois, grâce aux nouvelles règles plus flexibles du
Programme IVB, il est désormais possible de coopérer
avec des partenaires établis hors de l’UE.
www.minewaterproject.info
44
Coup de projecteur
URBAN WATER
Gestion durable de l’eau en zone urbaine
Face à l’expansion urbaine et à des communautés urbaines toujours
plus grandes, les promoteurs n’accordent pas toujours l’attention nécessaire à la question de l’eau de pluie, des réseaux d’assainissement
et des eaux usées. La gestion durable de l’eau d’orage, ainsi que
l’assainissement conventionnel, apportent des avantages écologiques, sociaux et économiques substantiels. L’installation de conduits
de plus petit diamètre dans les collecteurs d’eaux usées permet de
réduire les surcharges des égouts et des ouvrages de retenue des
eaux pluviales situés en aval, en réduisant les refoulements des réseaux d’égouts unitaires, ce qui permet également de réaliser des
économies substantielles.
Le projet URBAN WATER (organisé dans le cadre de l’opportunité n°3) a permis de mettre au point une approche globale visant
à accroître les connaissances dans ce domaine des hydrologues de
l’Europe du Nord-Ouest. Comme l’a reconnu Mme Danuta Hubner,
Commissaire européenne chargée de la politique régionale, « Les
réflexions de ce projet vont bien au-delà des problèmes de qualité
et de quantité de l’eau : URBAN WATER a contribué à valoriser
l’économie régionale, à promouvoir le développement des loisirs et à
renforcer l’identité régionale tout en améliorant la qualité de vie de
la population dans leur environnement urbain immédiat. En résumé,
le projet URBAN WATER tend à prouver la relation étroite entre une
gestion optimale de l’eau et l’aménagement urbain, afin de penser
et de créer un meilleur cadre de vie urbain. »
Une tempête dans un verre d’eau d’ENO
En Écosse, des processus de consultation ont été mis en place entre
les autorités nationales de gestion de l’eau et les collectivités régionales et locales en vue d’améliorer la coordination des processus décisionnels. Ceux-ci ont inclu des groupes de travail communs sur le
risque d’inondation entre l’Agence de protection de l’environnement
écossaise, les pouvoirs publics et les groupes consultatifs spécialisés
dans les questions de bassins versants. Le transfert de l’expertise en
matière de gestion de l’eau a permis d’atteindre un haut niveau d’acceptation entre les sociétés de service public et le public.
« Le conseil du Renfrewshire a pu s’engager davantage sur la
voie de la gestion durable de l’eau de surface grâce au projet
URBAN WATER, qui s’inscrit dans le cadre du programme
Interreg IIIB ENO […] L’agenda 21 local du Renfrewshire, qui
vient compléter le projet, a mis en évidence le besoin de se
concentrer sur la gestion de l’eau de surface. […] L’adaptation d’une approche de type « plan sur l’eau », développée
par les Pays-Bas, est envisagée par les autorités de gestion
de l’eau, les collectivités locales, l’Agence de protection de
l’environnement écossaise ainsi que d’autres parties prenantes, en vue de développer une politique commune pour le
Renfrewshire. »
(Magazine du Parlement Écossais)
Au sein de l’exécutif écossais, le comité FIAC (Flood Issues Advisory
Committee) a utilisé l’expertise générée afin de mettre au point des
actions politiques par rapport aux consultations nationales sur les
lois et lignes directrices. La création d’une nouvelle méthode de
transposition des directives a dopé la réputation en plein essor du
Renfrewshire en matière d’expertise en prévention des inondations.
Par la suite, le chef de projet a été convié à participer à le groupe
Inter Urban Drainage, qui consent des investissements de près de
8 millions d’euros dans la recherche universitaire. Le projet URBAN
WATER constitue le moteur intellectuel.
Un flot d’économies
Dissocier les égouts pluviaux des égouts sanitaires se révèle complexe lorsque le niveau de la nappe phréatique est élevé ; néanmoins,
cette opération est considérée comme un élément potentiellement
important de la gestion durable des inondations, qu’il est possible de
promouvoir par l’intermédiaire de mesures d’incitation fiscale (taux
d’imposition distincts pour les eaux d’assainissement et les eaux de
pluie). En 2004, l’Emschergenossenschaft a estimé que cette approche pourrait conduire à des réductions des coûts de l’ordre de 20
millions d’euros. Les acteurs locaux se sont fixé un objectif ambitieux
: dans les 15 années à venir, 15 % des eaux de pluie survenant dans
le bassin hydrographique de l’Emscher devront être dissociées des
systèmes d’évacuation des eaux usées. Les améliorations esthétiques
apportées aux cours d’eau, par des aménagements paysagers, ont
représenté une valeur ajoutée pour les zones résidentielles et récréatives. À Lille, un « wadi », ou lit asséché, a été créé afin de réduire le
ruissellement en cas de fortes pluies.
Une loi néerlandaise récente (janvier 2008) offre aux municipalités la
possibilité d’appliquer des taux d’imposition distincts pour les eaux
de pluie et les eaux d’assainissement. Le réseau international promeut la généralisation de cette nouvelle loi. Par ailleurs, une convention volontaire sur les eaux de pluie a été signée par l’ensemble des
représentants de bassins versants locaux.
« À Nieuwegein, nous avons optimisé le réseau
d’égouts existant grâce à la création d’égouts pluviaux. Un refoulement du réseau d’égouts pluviaux
est moins polluant. »
(Els Reinking, municipalité de Nieuwegein)
Canaux européens et conduits locaux
Le projet URBAN WATER a démontré la façon dont l’orientation
politique européenne peut être exploitée par les systèmes nationaux
via des partenaires locaux, en vue de la transposition des directives
européennes. Il a apporté un renouveau par rapport à l’approche
descendante traditionnelle de la mise en œuvre des politiques. Bien
souvent, les entités comme les conseils et les pouvoirs publics sont
réfrénées par la fausse opinion selon laquelle la législation est nécessaire à l’action.
www.urban-water.org
45
Défi n°5
Innovation et transfert des connaissances
Selon le professeur Cooke de l’université de Cardiff, une partie performante de l’innovation régionale est un « système ouvert autoorganisé qui transforme les connaissances issues de l’exploration
en un produit commercialisable, qu’il soit scientifique, technologique ou créatif » (2007, cité dans le journal des régions innovantes d’Europe). Une part essentielle de toute stratégie d’innovation
réside dans la relation entre le patrimoine d’une région (situation
géographique, infrastructures, savoir-faire, etc.) et ses institutions
(industrie, établissements d’enseignement supérieur, ONG, associations, organes administratifs et sociétés). L’innovation dépend des
liens créés entre ces composantes. Toutefois, 80 % des PME de l’UE
sont classées en tant que « suiveurs de technologie » : elles sont caractérisées par leur potentiel plutôt que par leur capacité à innover.
Des réalisations du Programme IIIB…
Les partenariats de projets IIIB ont fonctionné comme des catalyseurs de diffusion des connaissances, insufflant la vie à des sociétés
implantées aux quatre coins de l’Europe du Nord-Ouest, d’Aberdeen à l’Alsace et de Quimper à Cologne.
•
•
Atouts et engagements
de l’Europe du Nord-Ouest
Éducation et recherche
La zone de coopération bénéficie d’une main d’œuvre très diplômée et d’un savoir-faire important. Elle dispose également des
établissements d’enseignement les plus performants du monde.
Une vision d’ensemble permet de se rendre compte de la portée
du capital humain de cette zone du monde. En effet, environ un
cinquième des 50 meilleures universités mondiales du classement
du Times Higher Education se trouvent en Europe du Nord-Ouest,
notamment :
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Arts et lettres (13) : Oxbridge, Sorbonne, Trinity College Dublin, université catholique de Louvain
Sciences du vivant et biotechnologie (9) : Imperial College,
Heidelberg, université Louis Pasteur, Strasbourg
Sciences naturelles (8) : Utrecht, École normale supérieure,
université Pierre-et-Marie Curie Paris V
Sciences sociales (8) : Amsterdam, Warwick, Édimbourg et
King’s College (Londres)
Technologies (8) : Delft, Manchester (et Lausanne)
Entreprenariat et innovation
Soutenir le potentiel de croissance des PME est essentiel au secteur
tertiaire de l’Europe du Nord-Ouest. L’innovation dans le secteur tertiaire ne peut pas être quantifiée à l’aide des indicateurs traditionnels. Certaines innovations passent parfois inaperçues. Le magazine
britannique The Economist a publié en octobre 2007 un article sur
le rapport annuel de la Commission européenne (Science, Technology + Innovation in Europe), dans lequel étaient analysées à l’aide
de plusieurs variables d’innovation (dépenses de recherche, brevets
déposés, etc.) les industries et les régions d’Europe. L’hebdomadaire
soulignait que l’entreprenariat, c’est-à-dire probablement le facteur
le plus important permettant de transformer des idées précieuses
en produits et services, était rarement mentionné dans le rapport.
L’accent était davantage mis sur l’innovation quantifiable et les dépenses des gouvernements dans la recherche et le développement.
46
•
Le projet EPROC, qui a consisté pour plus de 1 000 administrations publiques situées en Allemagne, en Angleterre,
au Pays de Galles et aux Pays-Bas à répondre à des enquêtes
en vue d’établir des niveaux de passation électronique de
marchés, a permis aux PME d’adopter de nouveaux processus
électroniques.
Le projet TESIS a donné lieu à la création de stratégies de
commerce électronique destinées à l’expansion des marchés
reposant sur les TIC, grâce à des subventions octroyées à des
PME rurales en vue de les rendre plus réactives aux demandes
du marché.
Le projet ELFE a utilisé un programme établi par l’université
de Karlsruhe afin de proposer des modules d’e-learning aux
créatrices d’entreprises allemandes, ce qui a permis de renforcer les liens entre l’enseignement supérieur et la communauté
commerciale locale.
… aux opportunités du Programme IVB
L’UE s’est fixé pour objectif de rehausser les dépenses de recherchedéveloppement de 3 % du PIB d’ici 2010. Deux tiers de ces dépenses devraient provenir du secteur privé. Au sein du Programme
INTERREG, il existe un potentiel énorme de promouvoir l’entreprenariat parmi les communautés talentueuses de l’Europe du NordOuest, et d’exploiter le capital et l’expertise des sociétés afin de
soutenir les entreprises nouvelles. Certains économistes ont affirmé
que l’UE a perdu du terrain sur ces principaux concurrents, à savoir
les États-Unis et le Japon. Néanmoins, en 2005, la Commission a
invité les gouvernements à donner à la stratégie de Lisbonne un
nouvel élan. En particulier, trois axes prioritaires ont été dégagés
: investissements dans les maillages et la connaissance ; renforcement de la compétitivité dans les technologies de l’industrie, des
services et de l’environnement ; et accroissement de la participation
du marché du travail pour les personnes âgées en promouvant le
« vieillissement actif » (source: www.euractiv.com). Le Programme
IVB accueille les candidatures de projets dans ces domaines.
Coup de projecteur
ELAT
Triangle technologique Eindhoven,
Louvain, Aix-la-Chapelle
Il faut bien plus que des ballons d’hélium pour faire décoller un jeune
projet d’entreprise ENO. Pour entreprendre, il est préférable de s’adresser à des experts, plutôt que d’avoir recours au système D.
« L’Europe reste plus ou moins dépourvue de capital-risque.
Il est extrêmement difficile de trouver des investisseurs providentiels pour faire décoller une société et probablement tout
aussi difficile de trouver des investisseurs professionnels disposés à effectuer des placements à risque. »
Entrepreneurship In Europe, Venture Blog,
message de David Hornik, homme d’affaires américain de
San Francisco Bay Area, 31 juillet 2006
1+1+1 = 4
Le regroupement du projet ELAT (Eindhoven, Louvain et Aix-la-Chapelle) a porté ses fruits. Pôle de haute technologie situé à l’écart des
grands centres de Bruxelles, Utrecht et Cologne, le triangle transnational dispose de compétences de pointe en matière d’informatique,
de biotechnologie, de sciences du vivant, de nanotechnologie et de
construction automobile. La région dispose des centres de recherche-développement d’acteurs majeurs (Philips, Ford, Ericsson et Microsoft), d’instituts de recherche (RWTH Aachen, Research Center
Juelich, FH Aachen) et d’universités (université catholique de Louvain, TU d’Eindhoven). Les partenaires se sont rendu compte que,
en associant leurs forces, ils pourraient créer un pôle d’excellence
technologique reposant sur la coopération.
L’ange de l’entreprenariat veille sur vous
Ce projet a encouragé les communautés technologiques et commerciales qui stimulent les jeunes entreprises et soutiennent la croissance
de ces entreprises en identifiant des synergies et des complémentarités. La formation des entrepreneurs et l’amélioration de l’accès
aux investisseurs étaient fondamentales au soutien à la croissance
des jeunes pousses : un engrais entrepreneurial, en quelque sorte.
L’accent a été mis sur les questions financières, notamment le financement de départ et le bilan prévisionnel, afin de fortifier les structures financières. Les cours d’entreprenariat du projet ont encouragé
la coopération entre écoles et universités afin de créer des études
pratiques de haut niveau sur les méthodes permettant de capitaliser
sur les savoir-faire en matière de gestion d’entreprise.
Essayez la pensée latérale
au sein d’un réseau trilatéral
En mars 2005, une déclaration d’intention, effectuée conjointement
par le gouvernement des Pays-Bas et le gouvernement de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a été signée afin de renforcer la coopération stratégique dans les domaines de la science, des technologies
et de l’innovation. Cet événement a conduit le ministère néerlandais
des affaires économiques à réaliser une analyse FFPM sur les regroupements transfrontaliers les plus importants avec l’Allemagne et la
Belgique, qui s’est concentrée sur les systèmes et matériaux de haute
technologie, l’alimentation et la nutrition, les sciences du vivant et
les technologies médicales.
À la recherche des Bill Gates de demain
En participant à un cours d’entreprenariat de haute technologie,
neuf équipes issues de sociétés allemandes, belges et néerlandaises
désireuses de vendre leurs produits à l’international ont bénéficié du
savoir-faire d’experts de renom, qui se sont exprimés sur la stratégie d’entreprise, l’analyse concurrentielle, les stratégies financières
et le droit de la propriété intellectuelle. Les partenaires ont aidé les
entrepreneurs à préparer leur projet en vue de l’obtention d’investissements, en les sensibilisant sur les investisseurs potentiels de la
zone du triangle et en identifiant avec eux des méthodes d’obtention
d’un capital de départ. Outre la création d’un programme d’action
d’innovation et de stratégie d’innovation transnationale sur 30 ans,
le projet ELAT a également mis au point son étalonnage des performances en fonction du tableau de bord européen de l’innovation et
a inventorié les regroupements, réseaux et communautés technologiques et commerciaux.
M. Andreas Strauß, d’Ilias Medical, témoigne : «
En participant au cours du projet ELAT, nous avons
reçu un précieux retour d’expérience de la part d’experts et bénéficié d’idées qui vont nous permettre
de repenser notre plan. Nous sommes désormais
prêts à faire face à nos premières négociations de
financement. »
www.elat.org
47
Coup de projecteur
ECCE
Développer des regroupements
économiques d’entreprises culturelles
Toutes les entreprises ne sont pas spécialisées dans les hautes technologies. Certaines sont très peu axées sur les technologies, mais
sont néanmoins très élaborées, notamment dans les domaines des
arts, de l’artisanat et de la culture, dont les produits peuvent être des
articles de bonneterie, des sculptures, des céramiques et des bijoux.
Nombre de villes européennes ont mis en place des stratégies innovantes visant à développer leurs industries culturelles et créatives ;
toutefois, il existe peu d’exemples d’initiatives paneuropéennes ou
transnationales. En fournissant des services de conseil aux entreprises, de conseil financier et des informations, et en dispensant des
formations auprès des petites entreprises, des entrepreneurs et des
particuliers, le réseau ECCE fait figure d’exception. La visibilité et la
crédibilité accrues conférées par les projets transnationaux impliquant des regroupements régionaux ont été de bon augure pour les
industries artisanales, les entreprises unipersonnelles et la création
d’entreprises par des artistes talentueux.
Chefs-d’œuvre culturels
La formation internationale a été coordonnée par Utrecht avec pour
objectif de sensibiliser les étudiants des filières d’art et de gestion
d’entreprise aux secteurs culturel et créatif. Le site Internet du réseau,
coordonné par Eindhoven, fournit un point d’entrée européen aux
secteurs culturel et créatif. L’agence CIDA, établie à Huddersfield, a
coordonné l’accès aux services financiers, de telle sorte que les PME
puissent présenter leurs besoins et leurs intérêts aux établissements
bancaires et aux investisseurs.
Les services de conseil aux entreprises adressés aux professionnels de
la culture étaient coordonnés par Aix-la-Chapelle avec pour objectif
de développer une méthodologie du conseil, spécifique aux entreprises culturelles. Des centres de ressources locaux ont été créés au
cours du partenariat, notamment à Angers, Nantes et Rennes.
Les impressionnistes bruxellois
Le réseau ECCE est désormais clairement identifié dans le contexte
européen en tant que représentant majeur du secteur culturel. Les
récentes préconisations du projet, qui visent à renforcer les secteurs
culturel et créatif, ont fait l’objet, en 2006, d’une étude financée par
la Commission européenne relative à l’économie européenne de la
culture et ont été évoquées lors d’une récente communication de
l’UE sur un agenda européen pour la culture à l’ère de la mondialisation. En novembre 2007, le réseau a été sélectionné en tant qu’expert lors d’une audition publique organisée par la Commission de la
culture et de l’éducation du Parlement européen. Les commentaires
et les recommandations politiques du réseau ECCE, relatifs aux secteurs culturels dans le contexte de la stratégie de Lisbonne, qui ont
alimenté le projet de rapport du Parlement européen, ont été favorablement accueillis. Intégrée dans le projet de rapport, la contribution
du projet a influencé la résolution du Parlement européen, d’avril
2008, sur les industries culturelles.
www.connectedcreatives.eu
L’île de Nantes, ECCE
48
Coup de projecteur
HOSPITALS
COOPERATION
Croyez-le ou non, avant ce projet, il n’existait aucune coopération formelle entre trois hôpitaux situés à vol d’oiseau (40 kilomètres) l’un de l’autre. Grâce au projet HOSPITALS COOPERATION, des médecins et des professionnels de santé établis dans
différentes régions peuvent transférer des connaissances afin
de sauver des vies. La création d’un réseau médical transnational et l’établissement de relations professionnelles coopératives
ont favorisé de nouvelles pratiques salutaires :
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Transfert de données personnelles protégées entre
systèmes sécurisés ;
Systèmes de vidéoconférence destinés aux médecins ;
Réalisation d’études comparatives de la législation
nationale ;
Création de compétences en psychiatrie et introduction
d’innovations communes de rééducation des patients ;
Développement d’un programme d’assistance mutuelle
visant à transférer des techniques d’accréditation de services de thérapie cellulaire ;
Création de cadres de référence et de chartes de bonne
pratique pour les salles d’opération ;
Création de procédures de gestion du risque post-études
à appliquer conjointement ;
Création d’un réseau d’administrateurs de santé impliquant
des échanges formels de formateurs et de stagiaires.
Médecine sans frontières
Les porteurs du projet ont non seulement réussi à réaliser leur
objectif initial, mais ils sont allés encore plus loin en impliquant
un quatrième partenaire, à savoir l’hôpital régional de MetzThionville. Le fichier des patients, prévu initialement pour les
services de transplantation uniquement, est désormais accessible par l’ensemble des services médicaux. Le représentant du
Parlement européen, M. John Bowis (président de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité
alimentaire), a salué le projet lors de son événement tenu à
Strasbourg en octobre 2005. En ce moment même, le partenariat s’attelle au projet HEALTH & DEMOGRAPHIC CHANGE,
approuvé lors du premier appel du Programme IVB. La liberté et
la mobilité transfrontière dans le choix des soins hospitaliers ont
été récemment débattues par la Cour de justice des Communautés européennes, qui a rendu un arrêt à ce sujet.
HOSPITALS COOPERATION
www.hospitalcooperation.com/interreg
49
Questionnaire n°3
Qui est le plus innovant ?
Revenons sur les méthodes incroyables appliquées au cours des projets IIIB afin de relever
les défis territoriaux de l’Europe du Nord-Ouest.
DÉFIS
29. Connectivité : le projet MARTINS a donné lieu à la création et à la mise en œuvre de cours de formation destinés à
réduire les collisions sur la Manche et la mer du Nord. À quel facteur sont dus 80 % des accidents en mer ?
a. Au brouillard, qui réduit la visibilité
b. Aux erreurs humaines, qui consistent à mal interpréter la réglementation maritime internationale
c. Au dysfonctionnement des radars
30. Connectivité : le projet DIPCITY a été cité par la Commission européenne dans le cadre de son plan de promotion de la
navigation intérieure européenne. Quel était le nom de ce plan ?
a. NAIADES
b. NAVIDADES
c. ADONIS
31. Changement climatique : le partenariat étendu du projet ESPACE inclut la Commission européenne, les pouvoirs publics
locaux, des ONG, des instituts de recherche, le ministère néerlandais du logement, de l’aménagement du territoire et de
l’environnement et le ministère britannique de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales.
À l’heure actuelle, combien de membres sont impliqués dans l’implémentation des résultats du projet ?
a. 80
b. 180
c. 280
32. Changement climatique : le projet BRANCH a permis de fournir aux décideurs de meilleurs outils, notamment 1 500
cartes et visualisations de sites. Dans quel but ?
a. Planification de l’adaptation des familles sauvages
b. Planification de l’adaptation de la faune sauvage
c. Planification de l’adaptation aux vacances
33. Développement urbain et réhabilitation des ressources : le projet REVIT a consisté à promouvoir une meilleure utilisation
des friches industrielles afin de lutter contre l’expansion urbaine. Quel est le nom du système d’informations déployé
afin de diffuser des outils et de transférer les connaissances sur les approches innovantes de réhabilitation de sites ?
a. TIGRIS
b. EUGRIS
c. GRISTLE
34. Développement urbain et réhabilitation des ressources : le projet IMAGE a permis de redorer le blason des immeubles de
grande hauteur en modifiant la perception du public à leur égard et en créant de nouveaux espaces publics. Lors du
cours tenu à Delft en 2006, qui a investi plus de 50 appartements vides afin de redynamiser le quartier de Poptahof ?
a. Des commissaires européens
b. Des artistes et des habitants
c. Des boucs, des cochons et des moutons
35. Développement urbain et réhabilitation des ressources : qu’ont fait les porteurs du projet ERIH des bâtiments délabrés
afin de célébrer le patrimoine industriel ?
a. Ils se sont reculés afin d’admirer les usines rongées par la rouille
b. Ils les ont faits exploser afin d’aplanir les sites
c. Ils ont développé 60 points d’ancrage sur les routes thématiques européennes
36. Ressources naturelles et biodiversité : sur quel parc de stationnement les ouvriers du projet MINEWATER ont-ils effectué
des forages afin de gagner du prestige ?
a. Celui de McDonalds
b. Celui d’Angela Merkel
c. Celui d’IKEA
37. Ressources naturelles et biodiversité : au cours du projet URBAN WATER, des ingénieurs allemands ont convaincu leurs
homologues français de faire de l’Espierre, cours d’eau naturel devenu un égout à ciel ouvert, un jardin paysager, plutôt
que d’appliquer la solution technique préalablement retenue, à savoir sa simple couverture. Afin de résoudre les problemes
liés aux fortes pluies, ils ont également créé un lit asséché. Quel nom porte cet aménagement ?
a. Gadaffi
b. Dachi
c. Wadi
38. Innovation et transfert des connaissances : le projet ECCE a donné lieu à la création d’un réseau transnational de centres
de ressources visant à encourager les entrepreneurs culturels. Si vous étiez un artiste et que vous décidiez, dans le cadre
d’une action commerciale, de remonter la Loire, dans quelle ville ne pourriez-vous pas vous rendre (sans prendre le train) ?
a. Nantes
b. Angers
c. Rennes
39. Innovation et transfert des connaissances : le projet HOSPITAL COOPERATION a donné lieu à des innovations en matière
d’échange de données, de vidéoconférences, de formations communes et de programmes d’échange, destinées aux pro
fessionnels de santé des régions frontalières. Quelle institution a récemment évoqué la question des droits de mobilité
des patients au sein de l’UE ?
a. Comité des régions
b. Cour de justice des Communautés européennes
c. Cour européenne des droits de l’homme
40. Innovation et transfert des connaissances : en plaçant les TIC au cœur d’une campagne d’encouragement d’alliances
stratégiques, le projet ELAT a organisé des cours d’entreprenariat de haute technologie impliquant des entreprises
nouvelles universitaires afin de favoriser l’investissement. Parmi les propositions ci-après, laquelle ne décrit pas la zone
du triangle transnational ?
a. Dispose de paysages de montagnes
b. Dispose d’instituts de recherche de notoriété internationale
c. Est situé à l’écart des grandes régions métropolitaines
Avez-vous bien répondu ?
Réponses à la page 56
INTERREG
Contagieux, controversé,
mais ouvert à la critique
Maintenant que vous avez lu et absorbé les 3 parties (peut-être ressentez-vous le besoin de vous allonger dans
une pièce sombre pendant un moment) de ce document, nous espérons que l’évidence parle d’elle-même. Ce
qui se dégage particulièrement, c’est l’impulsion politique des projets INTERREG : d’abord, en s’attaquant aux
obligations nationales d’appliquer la politique européenne en impliquant les parties prenantes pertinentes sur
le terrain ; ensuite, en façonnant l’agenda politique de l’UE au fil de son évolution, en appliquant l’expertise
engrangée grâce au processus de coopération et en acquérant une réputation d’experts de terrain.
La diversité de l’Europe du Nord-Ouest,
son principal atout
La coopération n’est pas un conte de fées transnational. Malgré les réalisations de projets, des réserves ont été émises quant aux impacts du
Programme. Les chercheurs universitaires et les experts établissent des
bilans mitigés sur les récentes activités du Programme. Une implication
indirecte et plus distante dans le Programme peut autoriser un tel point
de vue critique ; toutefois, on se fait une meilleure idée des réalisations
transnationales en prenant en compte les opinions des parties prenantes qui travaillent sur le terrain. Peu de gens peuvent nier les réussites
considérables des 99 projets qui ont capitalisé sur la diversité territoriale
de l’Europe du Nord-Ouest afin de produire des résultats rapides de cohésion, de développement et de croissance régionaux. Le Programme IVB
ENO encourage vivement un débat plus sain et plus animé sur les forces,
les faiblesses, les possibilités et les menaces de la coopération transnationale : cette approche fait de la participation au Programme INTERREG
une expérience plus stimulante et garantit une implication maximale des
différentes communautés et de leurs intérêts particuliers.
Se concentrer sur une philosophie territoriale
Il est difficile de créer un agenda commun entre des cultures traditionnelles et administratives à frontières nationales, singulièrement lorsque cela
implique de créer de nouveaux réseaux et de nouvelles communautés
politiques. Les processus de coopération concernent la politique, l’énergie
et l’aménagement. L’Europe du Nord-Ouest ne déroge pas à cette règle.
Néanmoins, chaque initiative, notamment chaque initiative communautaire, nécessite une déontologie, c’est-à-dire un cadre et une philosophie
constituant une orientation. La politique de cohésion appliquée à une
zone géographique si vaste requiert des règles et de la concentration
afin d’empêcher que les ressources financières ne soient allouées à des
projets de développement régional de façon inadéquate. Les processus
décisionnels sont, stricto sensu, politiques, du moins en ce qui concerne
le comité de pilotage du Programme ; toutefois, les décisions sont prises
en fonction des recommandations des évaluateurs, qui jugent le degré
d’harmonisation d’un projet avec le développement durable de la macrorégion. Les ressources financières sont restreintes. Ce sont les meilleurs
projets qui doivent l’emporter.
52
Traduire la transnationalité
Au premier abord, la notion de transnationalité peut paraître abstraite,
éloignée des préoccupations urgentes et difficile à mettre en œuvre. Dans
la mesure où ce terme est rarement mentionné dans les stratégies de développement nationales et régionales, il s’agit bien souvent d’un concept
nouveau pour les personnes qui participent pour la première fois à des
initiatives de politique de cohésion européenne. Le plus souvent, cette notion est évoquée dans le domaine des réseaux de transport international,
la gestion des zones côtières et la protection contre les inondations.
D’aucuns sont sceptiques quant à la valeur ajoutée de la coopération en
matière d’accroissement des performances et de la durabilité économiques. D’autres vont même jusqu’à considérer que le développement territorial équilibré est passé de mode ou bien qu’il n’est pas pertinent dans le
cadre du développement de l’innovation et de l’économie de la connaissance. Ces points de vue restreignent bien évidemment la volonté de mettre en œuvre une coopération transnationale. En revanche, beaucoup sont
ceux qui reconnaissent son potentiel de résolution des problèmes comme
l’évolution démographique, le développement rural et la préservation, la
fourniture d’énergie, l’élévation du niveau des mers et le changement climatique. C’est dans ces domaines qu’une action entreprise dans une région partenaire entraînera indubitablement des conséquences énormes et
des impacts territoriaux marqués sur les régions limitrophes.
Du chiffrage de la plus-value cognitive
INTERREG est un modèle d’apprentissage transnational exploré par les
partenaires au fil des projets. Il est un « bouillon de culture à idées », qui
encourage le transfert des connaissances sur la base d’une participation
volontaire et multilatérale. Il peut accroître les opportunités de transfert
politique ; en revanche, le transfert de connaissances peut ne pas s’opérer,
car celui-ci dépend de la nature et de la qualité des interactions d’un processus social, et de l’intensité de la coopération.
L’expérience a démontré que le chiffrage des impacts d’INTERREG ne produit que des données brutes. L’évaluation se borne à une vision globale.
Elle met en évidence les résultats tangibles de la période de 7 ans, mais
ne permet pas de quantifier véritablement les impacts substantiels à long
terme, l’influence politique, l’effet de levier financier et la contribution au
capital humain. Ce document a eu pour objet de qualifier la portée colossale des impacts en faisant référence aux avantages plus vastes produits
par les partenariats IIIB au sein de l’Europe du Nord-Ouest, leurs régions et
leurs communautés, qu’ils soient économiques, culturels, éducatifs, environnementaux, sociaux ou politiques.
Le nouveau visage de la cohésion
en Europe du Nord-Ouest
Le Programme IIIB :
« hétérogènes, mais unis dans la diversité »
Davantage de soutien
et d’engagement politiques
Les partenariats des projets présentés ici se sont concentrés sur l’optimisation des ressources de leurs collectivités locales, de leurs circontscriptions politiques ou région économique en vue de promouvoir un développement et une croissance durables. Forts de la conviction selon laquelle
des solutions peuvent exister, ils ont envisagé les défis rencontrés dans
un espace géographique plus vaste, puis ont, au sein d’un partenariat,
travaillé à les concrétiser. Les partenariats les plus performants ont utilisé le
groupe comme une ressource en soi, en découvrant des différences dans
des approches traditionnelles, en adoptant des techniques innovantes et
en les testant au cours de projets pilotes. Les porteurs des projets-phares
ont régulièrement revu leur philosophie commune afin de garantir que
le consensus et la compréhension mutuelle restent intacts au cours du
processus de coopération.
INTERREG a atteint sa majorité: né en 1990, il a désormais 18 ans. Il ne
s’agit plus d’une initiative communautaire, mais d’un instrument suffisamment mûr pour réaliser l’objectif 3 de la politique de cohésion. INTERREG
fait l’objet d’une attention politique accrue dans les discussions entre le
Conseil et le Parlement européen. À ce titre, il garantit plus d’implication
politique dans la sphère nationale et régionale. Nous avons la conviction
que les programmes de l’objectif 3 sont les mieux placés pour garantir
des résultats par la coopération, afin de faire d’une cohésion européenne
(territoriale) une réalité.
Il existe souvent une corrélation entre la qualité de la conduite de projet
et les résultats. En effet, les chefs de projet efficaces mettent en place
des canaux de communication interculturelle et des dispositifs de création
de comptes rendus performants, et insufflent la confiance dans les équipes. Le présent document met en évidence l’hétérogénéité des projets IIIB
d’Europe du Nord-Ouest, la pléthore d’avantages qu’ils ont apportés aux
différents secteurs et leur contribution collective à la réalisation des objectifs du Programme selon les différentes priorités thématiques. Il n’est donc
aucunement surprenant que, forts de ces succès, nous ayons de hautes
ambitions pour le Programme en cours. Nous encourageons la participation des anciens comme des nouveaux.
Le Programme IVB :
« investir dans les opportunités »
Nous avons repris où nous nous étions arrêtés. En réalité, la transition
s’est opérée sans interruption, puisque les projets IVB ont été approuvés
pendant la phase de finalisation des projets IIIB. Nous mettons un point
d’honneur à éviter les doublons. Le défi à relever consiste à puiser dans
les 15 000 projets des zones et des volets d’INTERREG afin de mettre les
savoir-faire en commun. La transnationalité, l’innovation et un partenariat
fort sont les qualités nécessaires à tous les nouveaux projets. L’accent est
davantage mis sur les stades initiaux du développement d’une idée à partir
d’un point de départ commun. Cette fois, il y aura moins d’aménagement
du territoire et davantage de cohésion territoriale. Les projets doivent être
indépendants. Le concours apporté par le Programme INTERREG doit être
envisagé comme un capital de départ pour les activités de coopération à
long terme.
L’IWP (International Working Party) a identifié des lacunes dans le Programme IIIB, qui rendent extrêmement difficile le développement de projets à fort impact. À ce titre, dans le cadre des initiatives stratégiques, par
un processus descendant, le Programme IVB tentera de développer des
projets ou des regroupements de projets stratégiques axés autour de cinq
thématiques : évolution démographique, changement climatique, innovation, transport et énergie renouvelable. Nous attendons les orientations
du livre vert à paraître de la Commission sur la cohésion territoriale avant
d’entreprendre une consultation publique sur les priorités à venir.
Le processus stratégique et concurrentiel s’applique aux projets et aux programmes. Les candidatures de projets pour l’obtention de subventions du
FEDER sont mises en concurrence. Nous sommes également en situation
de concurrence en vue de vous faire choisir l’Europe du Nord-Ouest, plutôt
que d’autres zones de programmes. Peut-être est-ce l’absence d’argument
politique en faveur, ou contre, un projet qui explique la visibilité relativement faible du programme ? Ou peut-être est-ce lié à la nature technocratique de sa mise en œuvre ?
Comme indiqué dans le plan de communication et d’information de la DG
Politique régionale du 2 juin 2008, un réseau de fonctionnaires (au niveau
national) a récemment été créé en vue de mettre en place une stratégie de
communication destinée aux programmes du FEDER et du Fonds de cohésion (INFORM). Sa vocation consiste à partager les expériences et à identifier des façons d’améliorer les activités de communication, d’effectuer une
sensibilisation sur les avantages des interventions communautaires auprès
des bénéficiaires potentiels et du public, et d’accroître la visibilité des projets subventionnés par l’UE. Nous espérons que ce document constitue un
point de départ utile et attrayant.
Trouver l’âme sœur
N’hésitez pas à consulter le site Internet www.nweurope.eu. Prenez de
nouveau connaissance des réalisations de nos projets, puis déterminez si
vous pouvez émuler leurs réussites. Il ne s’agit pas exactement d’un site de
rencontre, mais vous pourrez y trouver des partenaires grâce à notre base
de données. Vous pouvez y consigner vos idées et, surtout, rechercher des
partenaires qui rencontrent des préoccupations similaires. Nous organiserons régulièrement des séminaires de développement de projet, sortes de
séances de rencontres pour pouvoirs publics et porteurs de projets, mais
avec moins de bavardage et plus de conversations éclairées. Ces initiatives
visent intégralement à aboutir à la signature d’accords de partenariat et à
mettre en marche des projets de coopération transnationale afin de réaliser les objectifs de la politique de cohésion européenne.
Nous laissons le mot de la fin à des porteurs de projets, car ils sont les plus
à même d’évoquer les réalités d’INTERREG.
Le responsable du projet CYCLEAU, M. Pascal Herry, a mis en garde ses
partenaires : « Ne vous impliquez pas dans la coopération territoriale européenne simplement pour être européens ! Interrogez-vous sur ce que vous
souhaitez faire et demandez-vous si vous avez véritablement besoin de la
coopération transnationale. »
53
Glossaire
Politique de cohésion (parfois désignée par le terme Politique régionale)
De A à Z……
La politique de cohésion de l’UE a pour objet de mettre en place des mesures visant à stimuler
la croissance économique des 27 États membres et ainsi à résorber les disparités en matière de
niveaux de développement. Elle permet aux régions de mettre en valeur leurs atouts territoriaux,
d’accroître leur compétitivité et d’augmenter la cohésion de l’Europe. Pour la première fois, la
politique de cohésion représente la plus grosse dotation du budget communautaire, avec 347 milliards d’euros, soit un tiers de l’ensemble des dépenses européennes. Dans ce budget, 8,7 milliards
d’euros du Fonds européen de développement régional ont été alloués à l’objectif « Coopération
territoriale européenne » pour la période 2007-2013. Désigné également par le terme INTERREG,
c’est une des trois composantes de la politique de cohésion (les deux autres étant « Convergence »
et « Compétitivité régionale et emploi »).
Aménagement du territoire
Fonds structurels et Fonds de cohésion
Les Fonds structurels et le Fonds de cohésion constituent les instruments financiers de la politique
de cohésion. Ces fonds s’inscrivent dans le cadre de l’objectif de cohésion économique, sociale et
territoriale. Le Fonds européen de développement régional (FEDER) est actuellement le plus important de ceux-ci. Institué en 1975, il a permis de créer des infrastructures et de réaliser des
investissements productifs et créateurs d’emplois, notamment auprès des entreprises. Ces fonds
sont affectés au financement de projets de politique régionale entrant dans le cadre de trois nouveaux objectifs :
•
•
•
L’axe « Convergence » consiste à accélérer la convergence des États membres et des régions
les moins développés en améliorant les conditions de croissance et d’emploi. Cet objectif
est financé par le FEDER et le Fonds de cohésion, ainsi que par le Fonds social européen. Il
représente 81,5 % de l’ensemble des ressources allouées.
L’axe « Compétitivité régionale et emploi » vise à anticiper les évolutions socio-économiques, à promouvoir l’innovation et l’esprit d’entreprise, à protéger l’environnement et à
développer les marchés du travail qui incluent des régions non concernées par l’objectif
Convergence. Cet objectif, qui est financé par le FEDER et le FSE, représente 16 % de
l’ensemble des ressources allouées.
L’axe « Coopération territoriale européenne » (c’est nous) vise à renforcer la coopération aux
niveaux transfrontalier, transnational et interrégional, dans les domaines du développement
urbain, rural et côtier. Il vise également à promouvoir les liens économiques et les réseaux
établis entre petites et moyennes entreprises (PME). Cet objectif est financé par le FEDER.
Même si cet axe ne représente que 2,5 % de l’ensemble des ressources allouées, nous
pouvons accomplir de grandes réalisations grâce aux dotations affectées à la coopération
transnationale : 1,83 milliard d’euros.
INTERREG (également actuellement connu sous le nom d’Objectif 3)
Institué en 1990, INTERREG se distingue de la majorité des programmes de politique de cohésion
par une caractéristique majeure : il implique la collaboration des pouvoirs publics d’au moins deux
États membres. Il s’applique à tous les États membres et soutient des projets visant à promouvoir
les atouts territoriaux européens par la coopération. L’objectif d’INTERREG consiste à promouvoir
l’échange d’expertises et d’expériences entre les régions européennes, et à favoriser des synergies
intersectorielles en vue de corriger les déséquilibres territoriaux. Il est constitué de trois volets :
•
•
•
INTERREG IVA : 53 programmes axés sur la coopération transfrontalière (6,44 milliards d’euros)
INTERREG IVB : 13 programmes axés sur la coopération transnationale (1,83 milliard d’euros)
INTERREG IVC : 1 programme axé sur la coopération interrégionale (0,44 milliard d’euros
Ensemble des méthodes appliquées par les pouvoirs publics afin d’influencer la distribution des
personnes et des activités au sein d’espaces de différents niveaux. Il inclut tous les aspects de
l’aménagement de l’espace (notamment, les dimensions urbaine et environnementale), et ce, aux
niveaux régional, national et international.
Cohésion / développement territorial
Principe visant à gérer les conséquences et les impacts imprévus des politiques communautaires sur
l’aménagement du territoire. Il vise à promouvoir les possibilités de développement, d’une façon à
la fois équilibrée et durable, au sein du territoire européen. Cet objectif est réalisé par des mesures
visant à résorber les disparités de croissance et de développement entre les régions. Les actions locales et régionales, qui ont pour objet de mettre en valeur les richesses territoriales existantes, sont
largement appuyées par les différents instruments financiers de la politique de cohésion, notamment de l’objectif 3 (INTERREG). Au niveau européen, le terme cohésion territoriale, plus répandu
que le terme aménagement du territoire, a été inclus dans le traité de Lisbonne. Ce terme a été
défini dans un rapport de « détermination du champ d’étude » à Rotterdam, à la fin de l’année
2004, puis étoffé à partir de données empiriques issues du programme ORATE, dans un rapport
intitulé « Situation territoriale et perspectives de l’UE ». Lors de la conférence ministérielle qui s’est
tenue à Leipzig en mai 2007, un document politique intitulé « Agenda territorial de l’UE » a été
signé en vue de poursuivre le processus amorcé à Rotterdam.
Comité des régions
Instauré en 1992 par le Traité de Maastricht et investi de ses pouvoirs en 1994, le Comité des
régions (CdR) est un organe à caractère consultatif permettant à des représentants des collectivités régionales et locales de s’exprimer sur le processus décisionnel de l’Union européenne. Il est
composé de 344 représentants des collectivités régionales et locales, élus par le Conseil pour une
durée de quatre ans.
Direction générale de la politique régionale (DG Politique régionale)
Service de la Commission européenne qui a pour mission de renforcer la cohésion économique,
sociale et territoriale en résorbant les disparités en matière de niveaux de développement, constatées entre les différentes régions et les différents États membres. Cet objectif se traduit par des
investissements dans le potentiel local de chaque région afin de promouvoir la compétitivité des
économies régionales et de permettre aux régions en retard de développement de combler l’écart
qui les sépare des régions plus prospères. Pour ce faire, il s’agit de veiller systématiquement à ce
que la contribution de l’Union au développement régional apporte une plus-value maximale. Ainsi,
on peut dire que la politique régionale est une expression de la solidarité et le moteur de la compétitivité au sein de l’Union européenne.
Directive
Acte normatif qui lie tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant
aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens. Une directive doit être fondée sur un article de traité et prévoit en principe un délai de transposition dans le droit interne des
États membres destinataires. Parmi les autres instruments normatifs de l’UE figurent les règlements,
les décisions et les recommandations.
Directive-cadre sur l’eau (DCE)
La DCE est une loi européenne adoptée en 2000. Elle constitue le fondement de nombreux changements survenus dans la gestion des ressources hydriques européennes et offre un cadre de protection, d’amélioration et d’utilisation durable des masses d’eau de l’environnement, et ce, de la
source à la mer. Ces masses d’eau peuvent être des rivières, des canaux, des lacs, des estuaires,
des zones humides, des eaux côtières et des eaux souterraines. Les principaux objectifs de cette
directive consistent à préserver et à améliorer les ressources hydriques. Cette démarche implique
notamment d’empêcher la détérioration des écosystèmes aquatiques et, si possible, de restaurer les
ressources hydriques souterraines et de surface détériorées par la pollution, le captage, les barrages
et les travaux d’ingénierie à un état correct d’ici 2015.
54
Étalonnage des performances
Polycentricité
Évaluation des performances d’un pays, d’une entreprise ou encore d’un secteur par rapport à
d’autres pays, entreprises ou secteurs. L’étalon désigne la norme permettant d’évaluer les performances.
Cette notion a été largement accréditée aussi bien dans les débats universitaires que professionnels.
Elle a été employée dans les documents de politique territoriale de l’Union européenne et des États
membres, et fut l’un des éléments essentiels de la stratégie intégrée d’aménagement du territoire
promue par le schéma de développement de l’espace communautaire (SDEC), non contraignant,
institué en 1999. Même si cette notion a été placée au cœur des discours de politique territoriale, sa définition reste vague. Néanmoins, on peut affirmer que ce terme renvoie à l’idée d’un
aménagement du territoire durable reposant davantage sur la promotion et le développement de
plusieurs centres urbains de taille moyenne plutôt que sur la domination d’une capitale ou d’un
centre urbain.
Gestion intégrée des zones côtières (GIZC)
Stratégie commune et intégrée prenant en compte tous les enjeux terrestres et marins des zones
côtières. Il s’agit d’un processus d’harmonisation des différentes politiques et structures décisionnelles afin de promouvoir des actions concertées en vue d’objectifs spécifiques. Une gestion intégrée
des zones côtières réussie peut impliquer les principes ci-après : une vision à long terme, une
approche globale, une gestion adaptative, une prise en compte des processus naturels, un soutien
et une implication de l’ensemble des administrations compétentes, une utilisation de plusieurs
instruments, une planification participative et une prise en compte des spécificités locales (ministère
britannique de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales).
Intégration
Action de prendre en considération un problème dans les politiques communautaires. À titre
d’exemple, chaque décision de politique communautaire doit désormais tenir compte des implications pour l’environnement. En d’autres termes, les considérations environnementales ont été
« intégrées ».
Lisbonne et Göteborg
La stratégie et l’agenda de Lisbonne ont été amorcés en mars 2000 dans le cadre d’un ambitieux
train de réformes visant à faire de l’UE « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la
plus dynamique du monde ». Le Conseil européen de Göteborg, qui s’est tenu en juin 2001, y a
ajouté une dimension environnementale via la stratégie européenne de durabilité, dont les objectifs
concernent le changement climatique, le transport durable, la santé publique et l’utilisation des
ressources. Les 22 et 23 mars 2005, le Conseil européen a procédé à l’évaluation à mi-parcours
de la stratégie de Lisbonne mise en œuvre par la Commission sur le renouvellement économique,
social et environnemental. Parmi les points essentiels visant à relancer Lisbonne figuraient la volonté
de mettre davantage l’accent sur la croissance et l’emploi, la simplification et la propriété nationale
via des plans d’action nationaux.
Réseaux transeuropéens (RTE)
La fonction des réseaux transeuropéens consiste à créer une infrastructure moderne et performante
en vue de relier les réseaux régionaux et nationaux européens. Ils sont essentiels au marché intérieur, car ils assurent la libre circulation des marchandises, des personnes et des services. Le titre XV
du TUE fournit la base juridique des RTE, qui s’appliquent à trois domaines d’activité : transport,
télécommunications et énergie. Les RTE sont financés par le FEDER et le Fonds de cohésion et
par des emprunts octroyés par la Banque européenne d’investissement (BEI) et le Fonds européen
d’investissement (FEI).
Subsidiarité
Principe selon lequel les décisions communautaires doivent être prises au plus proche du citoyen.
Il s’agit d’un principe selon lequel l’Union n’agit (sauf pour les domaines qui relèvent de sa compétence exclusive) que lorsque son action est plus efficace qu’une action entreprise au niveau
national, régional ou local.
Pour consulter le glossaire de la DG Politique régionale, veuillez visiter la page ci-après : http://
ec.europa.eu/regional_policy/glossary/glossary_fr.htm
Natura 2000
Réseau européen de zones de conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la
flore sauvages. Les principes de protection sont définis par la directive du Conseil concernant la
conservation des oiseaux sauvages (1979) et la directive du Conseil concernant la conservation des
habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (1992). La législation communautaire
répertorie les espèces végétales et animales ainsi que les habitats visés en raison de leur rareté ou de
leur vulnérabilité, avec une attention particulière sur les espèces et les habitats en voie d’extinction.
Ce réseau prévoit des zones de protection spéciale destinées à la conservation de plus de 180 espèces et sous-espèces d’oiseaux, et des zones spéciales de conservation destinées à la conservation de
plus de 250 types d’habitats, 200 espèces animales et plus de 430 espèces végétales. Natura 2000
représente aujourd’hui plus de 20 % du territoire de l’UE.
Partie prenante
Toute personne physique ou morale intéressée ou visée par la législation et l’élaboration des politiques de l’UE. La Commission européenne consulte le plus de parties prenantes possibles avant de
proposer un acte normatif ou une nouvelle politique.
Petites et moyennes entreprises (PME)
Les PME sont définies par un ensemble de critères qui ont trait à l’effectif, le chiffre d’affaires
et l’indépendance de l’entreprise. En termes d’effectif, une micro-entreprise occupe moins de 10
personnes, une petite entreprise occupe moins de 50 personnes et une moyenne entreprise occupe
moins de 250 personnes. Forte du constat selon lequel les PME représentent plus de 90 % de l’ensemble des entreprises européennes, l’UE a défini spécifiquement les PME afin de leur attribuer les
aides financières adéquates. L’objectif consiste à exploiter le potentiel de croissance et de création
d’emplois des PME.
55
Réponses aux questionnaires
Quels résultats avez-vous obtenus ?
Première partie :
1c, 2b, 3c, 4b, 5a, 6c, 7c, 8a, 9c, 10a, 11c, 12c, 13b, 14c, 15a, 16a
Deuxième partie :
17c, 18b, 19c, 20a, 21b, 22b, 23c, 24c, 25c, 26a, 27c, 28a
Troisième partie :
29b, 30a, 31c, 32b, 33b, 34b, 35c, 36c, 37c, 38c, 39b, 40a
Plus de 36 :
Véritablement brillant à l’échelle transnationale !
Vous devez être un porteur de projet chevronné disposant d’une connaissance approfondie des projets IIIB
Europe du Nord-Ouest et des regroupements thématiques, et un bénéficiaire et contributeur principal du
transfert de connaissance.
Entre 30 et 35 :
Impressionnant ! Presque une meilleure pratique !
Vous devez travailler dans le développement durable et
les projets INTERREG depuis longtemps, mais n’êtes pas
encore tout à fait habitué à tous nos projets. Informezvous davantage sur les thèmes des questions qui vous
ont posé des problèmes.
Entre 25 et 30 :
Un savoir-faire évident !
Il est clair que vous avez des connaissances sur les
réalisations potentielles d’INTERREG. Nous vous recommandons de vous informer davantage sur les récentes
réalisations en contactant les porteurs de projets ou
bien en discutant des questions avec un collègue.
Moins de 25 :
Vous connaissez déjà beaucoup de choses, mais vous
pouvez en apprendre davantage sur la valeur ajoutée
de l’ENO. Pourquoi ne reliriez-vous pas la brochure une
nouvelle fois avant de revoir vos réponses ? Après tout,
l’esprit même d’INTERREG repose sur le fait d’apprendre de ses erreurs.
56
Sites Web des projets IIIB
AMEWAM
www.uni-hohenheim.de/amewam/home.htm
IMAGE
www.image-project.org
APANGO
www.apango.eu
IMPACTE
www.impacte-project.net
ARTERY
www.artery.eu.com
IPPN www.interports.org
BERISP
www.berisp.org
ISLA
www.isla-europe.com
BIOSMILE
www.biosmile.eu
ITISS
www.itiss-eu.com
BIZZ 2 BIZZ
www.pomlimburg.be/fb111lzqb560air1dhr135.aspx
JAF
www.jaf.nu
BLUELINKS
www.bluelinks2008.org
LIFESCAPE
www.lifescapeyourlandscape.org
BOUNDLESS PARKS www.boundlessparks.com/
LIRA II
www.lira-2.com
BRANCH
www.branchproject.org
MARTINS www.martinsproject.eu
BRAIN DRAIN www.utwente.nl/cstm/research/summary/brain-
MAYA II www.maya-net.org
drain.doc
MESH
www.searchmesh.net
CAREFLOWS
www.careflows.info
MINEWATER
www.minewaterproject.info
CITIZEN FIRST
www.citizen-first.net
MSC RENGERATION www.msc-regeneration.com
CRII
www.crii-online.net
NENSI I & II
www.service-incubator.com
CROBUSPARKS
www.crobusparkx.com
NEWDELTA
www.newdelta.org
CROSS CUT www.observatoire-des-canaux.org/crosscut.php
NEWSTASC
www.newtasc.com
CROSSING THE LINES www.corssingthelines.com
NOAH www.noah-interreg.net
COREPOINT
www.corepoint.ucc.ie/index.php
NOFDP
www.nofdp.bafg.de
CSI www.environment-investment.com
OPTIMUM
www.optimum2.org
CSS www.converting-sacred-spaces.com
PLANARCH
www.planarch.com
CYCLEAU www.cycleau.com
POLYNET
www.polynet.org.uk
DART
www.interreg-dart.com
PROBOIS-PROHOLZ
www.bois-habitat.com/html/Proholz/ENO.html
DIPCITY
www.portdebruxelles.irisnet.be/code/en/dipcity.htm
PROGRESS
www.progress-eu.info
DRIVE www.driveproject.eu
REDUCE
www.reduce.be
ECCE
www.connectedcreatives.eu
REURBA
www.reurba.org
ECSWA www.escwa.org
REVIT
www.revit-neweurope.org
EGHN
www.eghn.org
RHINET
www.rhinet.net
ELAT
www.elat.org
SAFER
www.eu-safer.de
ELFE
www.elfe-entrepreneurs.org
SAND
www.sandproject.nl
ENCOURAGE www.senart.com/web/18354.htm
SAIL II www.sailcoast.org
EMDI
www.emdi.certic.unicaen.fr
SAUL
www.saulproject.net
EPOS
www.portofoostende.be/epos
SCALDIT www.scaldit.org
EPROC
www.eproc.org
SEG
www.segproject.org
ERIH
www.en.erih.net
SEPTENTRION
www.septentrion-nwe.org
ERIH II
www.erih.net
SDF
www.sdfproject.nl
ESPACE
www.espace-project.org
SOS II www.sos-project.org
EUROPOLIS www.europolis.equipement.gouv.fr
SPAN
www.span-eu.org
EUROVELOROUTE
www.euroveloroute.com
SPATIAL METRO
www.spatialmetro.org
FINAL
www.final-hab.org
STIMUTRAN
www.stimutran-sme.com
FINESSE
www.finesse-project.net
STREETS FOR LIVING www.streetsforliving.net
FLOODSCAPE
www.floodscape.net
SUSCIT
www.sus-cit.org
FOWARA www.fowara.org
TESIS
www.tesisproject.net
FREUDE AM FLUSS www.freudamfluss.org/eng
TIMIS www.timisflood.net/en
HEATH
www.heathproject.org.uk
TRENDSPOT
www.trendspot.eu
TRUST
www.trustproject.org
HOSPITAL
COOPERPATION
www.hospitalcooperation.com/interreg
URBAN WATER
www.urban-water.org
HST CONNECT
www.hst-connect.org
VEPS
www.veps3d.org
HST4I
www.hst4i.org
WARELA
www.warela.eu
HST NETWORK
www.hst-network.net
WIHCC
www.wihcc.nl
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Remerciements
Cette publication a été produite et publiée par le secrétariat technique conjoint du Programme INTERREG IVB Europe
du Nord-Ouest. Ce travail a été réalisé en collaboration avec la présidence luxembourgeoise du programme, au nom
des organes du programme.
Rédaction et édition : Paul Stephenson
Traduit de l’anglais par Abbaye Traductions, Paris.
Conception graphique : Daniel Kurth & Linda Bos
Impression : Poplar
© DG Politique régionale - Commission européenne
Nous tenons à remercier l’ensemble des partenaires de projets qui ont contribué à ce travail ainsi que ceux
qui ont fourni des photographies, notamment :
Pascal Buleon
Mandy Veldman
Nicolas Wilmouth
RAG Montan Immobilien
Lille, septembre 2008
La présente publication s’appuie sur le travail de nombreux auteurs et de nombreuses sources, notamment des articles de presse et
des rapports de suivi de projets, des sites Internet et des articles universitaires. Les références proviennent de 3 articles universitaires
de Planning, Practice & Research, Vol. 22, numéro 3 : 1) Colomb, C. (2007: 347-372), The added value of transnational cooperation:
towards a new framework for evaluating learning and policy change ; 2) Dühr, S. & Nadin, V. (2007: 373-394), Europeanization
through Transnational Territorial Cooperation? The Case of INTERREG IIIB North-West Europe ; 3) Dühr, S., Stead, D. & Zonneveld, W.
(2007: 291-307), The Europeanization of spatial planning through territorial cooperation.
Investir dans les opportunités
Contactez-nous
INTERREG IVB NWE
Joint Technical Secretariat
Les Arcuriales
45, rue de Tournai, 6/D
•
F-59000 Lille, France
T. +33 3 20 78 55 00
•
F. +33 3 20 55 65 95
[email protected]
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www.nweurope.eu
Autorité de Gestion