L`organisation et la gestion des chantiers
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L`organisation et la gestion des chantiers
L’organisation et la gestion des chantiers Si, pour le forestier, l’organisation des chantiers et de l’exploitation a pour objectifs premiers de préserver le potentiel de production de ses parcelles et d’améliorer la rémunération de ses produits, ce raisonnement n’est pas et ne peut être celui de l’exploitant. Ses clients sont les industries du bois, et pour les intéresser, il doit faire baisser ses prix, et c’est donc la productivité qui doit s’élever en premier. Nous pouvons en donner une définition pratique : "la productivité est le rapport entre la production et un ou plusieurs des éléments du coût". Même si les forestiers n’exploitent pas en général leurs bois, il est utile, dans le cadre de relations équilibrées entre les différents parties, de connaître leurs contraintes afin d’en tenir compte pour autant que se peut dans la planification et l’organisation des coupes et travaux. Nous verrons d’abord les facteurs déterminant la productivité, avant d’aborder les éléments ayant une influence sur les coûts et les efforts d’organisation. Ils déterminent aussi les types de débardage, comme le débardage à cheval. Les facteurs déterminant la productivité Ils sont résumés par la tableau ci-après, tiré de l’ouvrage : Manuel d’exploitation forestière, Tome II, CTBA – AFOCEL, 2001, 415 p. Les facteurs de productivité en fonction du type d’exploitation (source AFOCEL) Bûcheronnage Bûcheronnage Vidange manuel mécanisé Facteurs physiques Terrain - Obstacles, pente, portance, adhérence ** ** *** Environnement - Lignes EDF, téléphone, clôtures ** * * - Périodes de chasse ou d’interdiction * * * - Passage chez un tiers * * * Accessibilité à la coupe en voiture * * * Climat Période de pluie et de neige ** * ** Facteurs forestiers Peuplement - Traitement, type de coupes, essence * * * - Surface, volume total, volume arbre * *** * moyen - Prélèvement, martelage, réserves/ha * *** ** - Conformation des arbres * *** * - Propreté du sous-bois ** ** * L’organisation et la gestion des chantiers – 02/09/2011 1 Circulation des machines (ou des câbles) - Existence et état des pistes ou couloirs - Largeurs et distances à parcourir - Place de dépôt Contraintes sylvicoles - Protection des semis - Traitement des rémanents - Traitement des souches Facteurs relatifs aux produits Nombre de produits, longueur, destination Quantité par ha des différents produits Mode de réception Facteurs relevant de l’organisation Méthode employée (bois longs, bois courts) Coordination bûcheronnage, vidange, transport Choix des moyens : personnels et machines Directives : Sens de l’abattage orienté Rangement des rémanents et produits Circulations à créer et/ou à emprunter Dates et durées des activités Contraintes réglementaires particulières ** * * ** ** * ** ** ** * * * * ** ** * * ** * * ** * * * ** ** * * * * * ** ** * * ** ** * * * ** * L’organisation du travail Cette organisation est complexe en forêt, car elle fait intervenir tous les paramètres définis dans le cahier des charges lié à la vente de la coupe ou au contrat de travaux, et elle dépend aussi des efforts d’organisation de l’exploitant. Seuls les principaux facteurs seront abordés dans cette fiche. Deux autres aborderont la séquence pratique des opérations et la reconnaissance d’une coupe telles que les voient des exploitants forestiers. Le terrain et les influences climatiques Le climat Si on ne peut agir sur le climat, on doit par contre s’y adapter par la prévision (planification), des précautions envers le matériel et des aménagements des méthodes de travail. En Limousin, le climat agit sur le fonctionnement des machines par : - Le gel : son influence se fait sentir sur le carburant et les batteries. C’est une affaire de maintenance. Par ailleurs, il facilite la circulation sur des terrains peu portants. - La neige : jusque 25-30 cm, elle ne gêne pas le déplacement des engins, mais plutôt la circulation des véhicules sur route. - La chaleur : elle intervient surtout par la poussière et la surchauffe des ensembles mécaniques et hydrauliques. C’est une affaire de maintenance. - La pluie : elle agit sur les sols dont elle diminue a portance. C’est elle qui pose les véritables problèmes dont les solutions ne sont qu’approchées : o Mise en place des rémanents sur les points sensibles, o Choix des pneus, L’organisation et la gestion des chantiers – 02/09/2011 2 o Modification de leur pression et de la charge, o Utilisation d’une machine 8 x 8, o Planification des coupes sensibles dans les saisons réputées sèches Elle peut augmenter les coûts de débardage de 10 à 20 % par perte de productivité, dégâts au sol et emploi d’une machine onéreuse. La pente Elle a une influence importante sur la sécurité. La circulation dans le sens de la plus grande pente est impérative, en montée comme en descente. La circulation en dévers a un coût : celui des dégâts causés aux arbres restant sur la coupe par le glissement naturel de la machine, sauf si elle marche en "crabe" dans un couloir suffisamment large. - Le rendement des machines baisse en fonction de la pente : o A moins de 15 % : peu d’influence, o Entre 15 et 25 % : en débardage, si la pente est associée à des obstacles (rochers, souches) : perte de 5 à 10 % ; en bûcheronnage mécanisé : peu d’influence. o Entre 25 et 35 % : en bûcheronnage mécanisé et débardage : chute de 5 à 10 %. o Au delà de 35 % : les demi-tours sont dangereux et souvent impossibles ? en débardage, perte de 10 à 15 %, en bûcheronnage : il faut parfois "assurer" la machine par le treuil d’un porteur, ce qui un coût très élevé. o Au delà de 50 % : la débusqueuse ne s’aventure pas sur la pente, mais tire sa charge au treuil jusqu’à un passage moins pentu. o Au delà de 60 % : on tombe dans le domaine du câble téléphérique avec des bois de haute valeur, qui ne se rencontrent pas en Limousin. - La consommation : elle directement fonction de la puissance nécessaire. Aussi, on cherchera à débarder en descendant plutôt qu’en montant. Les circulations Elles sont parfois imposées (cas des premières éclaircies), mais elles rentrent dans l’organisation du chantier. - L’accès à la coupe : si l’accès à la coupe n’est possible qu’avec une machine forestière, le conducteur la garera le soir près de la route. Ce sont des heures de transport de personnel improductives - Les distances de débardage ou de débusquage. La durée d’un voyage se décompose comme suit : o Temps de chargement ou de confection de la charge (manutention et déplacements). o Temps de déplacement sur coupe en charge, o Temps de déchargement ou de rangement de la charge (manutention et déplacements). o Temps de déplacement à vide sur piste. o Temps de déplacement à vide sur coupe. L’organisation et la gestion des chantiers – 02/09/2011 3 Les temps de déplacement sur piste dépendent de l’état de la piste (qui permet des vitesses plus élevées) et de la longueur de débardage. Les temps de déplacement représentent 20 à 45 % de celui d’un voyage. - Le rangement des bois : abattre les grumes dans le sens inverse du halage pour quelles se présentent par le gros bout, ranger las billons par produit en tas d’un ou deux grappins selon le prélèvement, éviter de laisser les rémanents sur les bois, araser les souches dans les couloirs de débusquage, économise du temps au niveau de chargement et des déplacements sur coupe. L’organisation des circulations permet de faciliter les opérations de vidange et des gains de 5 à 15 % en heures/machine. Des précautions particulières sont à prendre dans le cas de l’existence des scieries mobiles. Les caractéristiques de la coupe Surface et volume d’une coupe : en bûcheronnage mécanisé, on gagne 20 % de travail productif en exploitant une coupe de 25 ha par rapport à cinq coupes de 5 ha éloignées les unes des autres, sans compter les frais de prospection et de surveillance. On peut approcher ce gain de 20 % en ayant plusieurs coupes de 5 ha dans un rayon correspondant à 1 heure de déplacement autonome de la machine sur route, soit 20 km. Prélèvement à l’hectare : en bûcheronnage mécanisé, la productivité s’accroît de 10 % en passant le seuil de 50 à 80 m3/ha. Le volume unitaire des arbres : en bûcheronnage mécanisé, le rendement est multiplié par 2 quand on passe de perches de 50 dm3 à 150 dm3. Les contraintes imposées lors de la vente : en bûcheronnage mécanisé, en passant d’un cloisonnement une ligne sur cinq à une ligne sur sept, on perd 20 à 30 % du rendement au bûcheronnage. Le démembrement des houppiers feuillus ou le traitement des rémanents feuillus constitue une part importante du cycle de travail du bûcheron (jusqu’à 40 – 50 % en brûlage). Retour vers : - Commercialisation et exploitation du bois – Généralités - Les modalités pratiques de vente des bois - Voirie forestière - Généralités Voir aussi : - Règles d'hygiène et de sécurité sur les chantiers forestiers et sylvicoles - Abattage près des lignes électriques - Fonctionnement des matériels d’exploitation forestière - La reconnaissance d’une coupe - Le débardage à cheval - La scierie mobile, un outil pour valoriser ses bois L’organisation et la gestion des chantiers – 02/09/2011 4