Lucie Gosselin - Écho du Pas-de

Transcription

Lucie Gosselin - Écho du Pas-de
www.echo62.com
janv-fév. 2009 - no
98
ISSN 1254-5171
p. 9
Photo Philippe Vincent-Chaissac
Eune année
qui keuminche,
ch’est arsortir
l’boîte
à séminches
Lucie Gosselin,
Photo Philippe Vincent-Chaissac
sapeur-pompier
volontaire
p. 22
Photo Jacques Charretton
Le rugby arrageois
se féminise
p. 25
Question
service public
DOSSIER
en pages 16 et 17
Photo J.
Pouille
Bully,
les Zinouïes
360°
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
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Festimusique
à Coquelles
Les coulisses
de Nausicaà
Un véritable « repaire de
saltimbanques ! » Salon
régional de la musique et
des artistes, Festimusique
2009 aura lieu les samedi 7
et dimanche 8 février à
l’Espace Calquella. Chanteurs, clowns, sonorisateurs, DJ’s, instruments de
musique, prestataires de
spectacles… seront au
rendez-vous. Les internautes peuvent en outre
participer à un concours de
chanteurs : www.festimusique.fr (où il y a des entrées
gratuites).
Seine-Nord et
prime de mobilité
foncière
Le canal Seine-Nord Europe:
un chantier pharaonique de
4 milliards d’euros pour la
construction, 106 kilomètres
de long, 54 mètres de large…
et 7 années de travaux (en
comptant les fouilles archéologiques). Afin de corriger les
effets de son passage sur les
terres, Voies Navigables de
France, maître d’ouvrage,
s’est associé aux conseils
généraux et à la profession
agricole pour mandater la
Safer et constituer un portefeuille foncier. À ce jour,
70 % des acquisitions sont
faites grâce notamment à
l’instauration de la prime de
mobilité foncière. Le 8 février
2009, cette prime disparaîtra. Avis aux propriétaires
qui réfléchissent encore…
Les Échos du Pas-de-Calais
BP 139 – 5, place Jean-Jaurès
62194 Lillers Cedex
Tél. 03 21 54 35 75 – Fax 03 21 54 34 89
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en aucun cas
L’Écho du Pas-de-Calais
Ce numéro a été imprimé
à 629 548 exemplaires
Impression Léonce Déprez, Ruitz
Avec ses 600 000 visiteurs annuels, Nausicaà est une locomotive touristique pour l’agglomération boulonnaise, mais aussi pour le Pas-de-Calais et pour la région. Une belle aventure qui a commencé il y
a plus de vingt ans, réservant toujours des surprises. Un photographe passionné de plongée sousmarine est entré dans les coulisses du Centre national de la mer, partageant le quotidien des soigneurs
qui côtoient quelque 30 000 « pensionnaires »… dont les impressionnants requins-marteaux et requins
gris ! Oui Pascal Baril a plongé au milieu de ces requins « à aucun moment perturbés par notre présence » écrit-il dans un superbe recueil de « ses » photographies publié par MA Éditions (www.ma-editions.com). Et l’aventure Nausicaà continue : après le dispositif multimédia interactif de Nausicaa
III, voilà Nausicaà IV et une extension envisagée du bâtiment. La communauté d’agglomération du
Boulonnais a lancé la réflexion en compagnie du conseil général du Pas-de-Calais et de la Région.
Saison touristique 2008
Effet ch’ti moins ressenti
dans le Pas-de-Calais
Le Comité régional de tourisme Nord – Pas-de-Calais
a mouliné les résultats de la saison touristique
2008… ou plutôt de la saison touriCh’tique !
« Autant l’avouer, sans l’aubaine ch’ti, le Nord –
Pas-de-Calais aurait peut-être connu une saison
touristique assez moyenne, affirme le CRT. Même si
le raccourci est trop facile de mettre sur le seul
compte du film de Dany Boon les bons résultats de
2008, il est indéniable qu’il a eu un effet de levier sur
la fréquentation. » Le Nord (34 000 visiteurs à
Bergues contre 9 000 en 2007 !) tirant mieux son
épingle du jeu que le Pas-de-Calais. Donc, malgré la
morosité ambiante, les prémices de la crise, la météo
capricieuse, notre région a gardé la tête hors de
l’eau, devenant une vraie destination touristique…
Hein ?
L’hôtellerie reste stable, les campings ont retrouvé le
sourire, les gîtes attirent à nouveau avec cette particularité du 62 : deux clients sur cinq sont étrangers
(Grande-Bretagne, Belgique, Pays-Bas). Les offices
de tourisme ont fait mieux que les équipements touristiques ; les villes ont continué d’attirer, le rural
résiste bien et la Côte d’Opale maintient le cap. Le
vrai bémol se situe dans le porte-monnaie avec une
baisse des dépenses dans les établissements touristiques. Heureux chez les Ch’tis mais pas encore
euros chez les Ch’tis.
Les élus, les associations de randonnée, les chasseurs ne savent plus comment
faire. Le nombre d’engins
motorisés, et notamment les
quads, qui circulent dans la
nature est en constante progression. Partout où ils passent, ils causent des dégats
rendant les sentiers souvent
impraticables. Et comme les
randonneurs et autres amoureux de la nature ne connaissent pas forcément la règlementation, le découragement
s’installe. Alors saluons l’initiative du Parc naturel
régional des Caps et Marais
d’Opale qui vient de publier
un document sur le sujet.
Tout y est admirablement
bien expliqué. Ne reste plus
qu’à faire appliquer la loi
(article L 362-1 du code de
l’environnement) qui édicte
clairement le principe d’interdiction du hors-piste
motorisé.
Ph. V.
Sucré.
Henri
Dejonghe,
conseiller général du canton
d’Auxi-le-Château, s’est fait
récemment le porte-parole de
tous ceux qui s’insurgent
contre le désengagement de
l’État (diminution des budgets, gel des emplois, etc.) visà-vis des associations d’éducation
populaire.
«
Le
gouvernement veut liquider
l’éducation populaire, dit-il,
asphyxier les partenaires complémentaires
de
l’école
publique. » Ligue de l’enseignement, Francas, Fédération
des œuvres laïques, mais aussi
les Foyers ruraux… sont touchés de plein fouet. Autant
d’actions et d’initiatives
citoyennes carrément mises au
ban de la République ! Une
République qui voudrait malmener notre mémoire collective en donnant un sens trop
libéral à des mots forts comme
« populaire » ou « dimanche ».
Salé.
Chr. D.
Photo Jérôme Pouille
2
360°
98, de l’invisible au visible
Le début d’année est le moment des vœux… et des
interrogations. Que nous réservera 2009 ? Les
questions portent sur l’avenir de notre service
public, thème de notre dossier ; sur la façon avec
laquelle le conseil général bouclera son budget
(page 20) ; sur les enjeux de la ruralité dans notre
Pas-de-Calais (page 21). Des interrogations qui
cachent des inquiétudes.
Attention toutefois de ne pas tomber dans la morosité
systématique… Il y a encore, fort heureusement, bien
des moments de plaisir à prendre et des découvertes
étonnantes à faire. En passant de l’invisible au visible,
titre d’une exposition présentée à Boulogne, sur les trésors sacrés du littoral, ou en mettant l’œil dans le bout
de la lorgnette pour explorer l’univers, du côté de
Mont-Bernanchon. Ça émerveille. Comme les étoiles
du sport qui fouleront le sol de notre département en
ces mois de janvier-février pour faire briller de mille feux
notre Pas-de-Calais… Canoë-kayak à Saint-Laurent-Blangy,
en janvier, et Enduropale, en février, seront encore au firma-
ment de l’actualité. Mais telle une
comète, le meeting d’athlétisme nous
revient, à Liévin, avec sa constellation
d’étoiles de la piste (programme
page 30)… Enfin venant de la galaxie
de l’Ovalie, les filles du XV de France
poseront leur maul sur la pelouse arrageoise… L’occasion de mettre les
Lionnes d’Arras dans les feux de l’actualité, au même titre que Lucie
Gosselin, sapeur-pompier volontaire à
Saint-Pol-sur-Ternoise.
Pour notre part, ce premier journal
de 2009 est celui d’un grand changement puisque L’Écho du Pas-deCalais n’a plus le même imprimeur.
De l’invisible au visible. Le contenu ne change pas mais
le format est un peu plus court.
Le n° 99 de L’Écho du Pas-de-Calais sera distribué du 2 au 6 mars.
La Cité internationale de la Dentelle ouvrira au printemps
Mise en chantier en juillet 2006 sur le
site d’une ancienne usine de dentelle,
bâtisse typique de l’architecture
industrielle de la ville de SaintePierre (aujourd’hui quartier de
Calais), au XIXe siècle, la Cité internationale de la dentelle et de la mode
ouvrira ses portes au public au printemps
Calais
3
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
2009. Le gros œuvre du chantier est terminé, place aux finitions, au transfert et à
l’installation des collections.
Carrefour d’échange de savoirs, la cité de
la dentelle sera une exceptionnelle vitrine
pour la profession dentellière grâce aux
événements d’envergure qui s’y tiendront. Le suivi des travaux en cours peut
Une société
juste !
« Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa
force, ni sa faiblesse, ni son cœur »… ni sa
liberté de penser et d’être… Ce poème
d’Aragon, détourné, se veut constat en ce
début d’année. Soyons colère, car à laisser se
banaliser les choses, nous oublions les
batailles premières. Nous devrions avoir honte
de laisser des femmes et des hommes migrer
dans le froid et l’indifférence ; nous devrions
refuser qu’on ne respecte pas la dignité d’un
individu au pays des droits de l’homme ; nous
devrions nous insurger qu’on puisse faire
payer une amende à une association qui œuvre
pour les sans- logis… Il y a forcément une
autre manière de faire, de travailler et d’être.
Le rêve est pourtant vieux comme le monde. Il
est écrit dans le marbre : égalité, fraternité,
écoute, justice… Une société juste ! C’est à elle
qu’il faut appliquer un plan de relance quelle
qu’en soit la couleur politique et il est temps
car l’impatience gagne.
Jean-Yves Vincent
se faire grâce à l’exposition temporaire
Chantier ouvert au public qui se tient au
musée des Beaux-Arts à Calais… en
même temps qu’une autre expo qui vaut
le voyage : Les Barbares d’Anthony Caro.
Rens. 03 21 46 48 40
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Surmonter
l’alcoolisme
Le docteur Damien Duquesne,
alcoologue au centre de cure
ambulatoire en alcoologie du
centre hospitalier d'Arras, organise samedi 24 janvier, de 11 h à
12 h, une première rencontredébat autour d’un livre «Aidez
vos proches à surmonter l’alcoolisme», du Pr Jérôme Palazzolo,
distribué chez Hachette.
4
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
ONBONS à la violette, oui. Limonade à la violette, oui. Et
saumon à la violette alors ? Ben, pourquoi pas ! Eux ont osé.
Après une solide expérience dans un grand groupe
« brassant » le saumon fumé, ils ont choisi d’explorer des terrains
très innovants. « Très très innovants », sourit Frédéric Beauvir, l’un
des trois associés à l’initiative de Cuisines d’Art’rôme. Leur idée :
« sortir de l’huile et du vinaigre » pour marier saumons fumés et fleurs.
« Ça surprend mais il faut absolument goûter ! »
B
Loin d’être des
« novices », nos trois
associés ont bétonné
leur projet, se donnant les moyens de bien travailler grâce au Fonds de
participation, à Autonomie
et Solidarité, Oséo-Anvar,
Boulogne Initiative et le
groupe Total. Printemps
2007, les activités démarraient à Wimereux sur la
zone des Garennes : associer
les saveurs, en prenant un
excellent saumon fumé « notre base de métier »,
répète F. Beauvir - et des
fleurs séchées. Une technique, des procédés spécifiques et finalement très
artisanaux (on coupe à la
main)… chut, c’est un
secret, et les consommateurs
ont découvert du saumon
fumé à la violette mais aussi
à la rose, au coquelicot, à la
badiane, à la pistache !
« Faire découvrir, surprendre le consommateur,
dans l’innovation agroalimentaire c’est difficile. Il
veut comprendre. » Les premières réactions furent
pourtant très positives, poussant les
associés à étonner encore
davantage avec une
gamme d’antipasti de la
mer
(hors-d’œuvre
froids) : pétoncles fumés et
dés de chèvre, haddock et
oignons grillés, saumon fumé
avec abricot et réglisse…
Quitter les sentiers battus
est la ligne de conduite de
Cuisines d’Art’rôme où les
associés sont à la fois producteurs, transporteurs,
animateurs aussi, n’hésitant
pas à aller dans les grandes
surfaces pour que le
consommateur puisse au
moins goûter ! On trouve en
effet leur gamme dans les
hypermarchés ; des produits parfaits pour l’apéritif, les salades, « délicieux
aussi dans les pâtes
chaudes ». Fleurs et saumons plaisent aux grands et
aux enfants, séduisent traiteurs et restaurateurs. Ils
sont abordables, de 3 à
3,50 euros. Ils
ont rejoint
la
marque collective
Saveurs
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Désormais installée dans la
pépinière
Haliocap
à
Boulogne, la société attend
beaucoup de l’année 2009 :
« nous produisons 20 tonnes
annuelles mais nous pouvons monter jusqu’à 100 ! ».
Le poisson noble et sa cour
de jolies fleurs sont agréables au palais et partent à la
conquête de Paris. Saumon,
rose, violette, coquelicot :
Cuisines d’Art’rôme donne
de belles couleurs à un secteur qui ne veut plus
« manger » trop salé et affiche
des envies sucrées.
Christian Defrance
Rens. 03 21 87 45 20
nt
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na
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Wimereux
-
Boulogne
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Le poisson noble
et sa cour de jolies fleurs
Photo L’Écho du Pas-de-Calais
Même les déchets…
Cuisines d’Art’rôme
Des conditions de travail nettement améliorées.
années se sont écoulées depuis la mise en place
des « poubelles jaunes » dans la communauté de
communes du Pays de la Faïence de Desvres. Une
décennie de tri sélectif fêtée par l’inauguration d’un
centre de tri de déchets ménagers recyclables flambant
neuf.
D
IX
Sécurité, efficacité, commodité. Ce pourrait être la devise du
nouveau centre de tri. L’ancien ne répondant plus aux
normes incendie en vigueur, il a fallu investir 1 700 000 euros
pour reconstruire. Aux côtés de la communauté de
communes, deux partenaires essentiels : l’État et le conseil
général du Pas-de-Calais qui ont respectivement injecté
269 000 et 200 000 euros dans cet indispensable outil. Situé à
Desvres derrière le marché au cadran, le nouveau centre installé dans l’ancienne scierie du Boulonnais - témoigne
d’une productivité et de conditions de travail nettement
améliorées. « Nous sommes passés de 1,1 tonne de déchets
triés par heure pour douze agents de tri à 2,2 tonnes pour
neuf agents » explique Dimitri Renault, responsable du pôle
environnement avant d’ajouter : « les employés ne travaillent
plus à même le sol mais debout, dans des cabines climatisées.
Ils disposent également de sanitaires et d’une cuisine, rien à
voir avec les conditions rudimentaires d’auparavant ».
Optimiser l’outil
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Marier « saumon fumé et fleurs », une idée très innovante pour sortir des classiques « huile et vinaigre »…
« Notre objectif est simple : nous avons l’autorisation de
récolter 5 000 tonnes de déchets par an et nous en sommes
loin. Nous devons à court ou moyen terme augmenter le tonnage entrant pour amortir le matériel ». Il leur faut désormais rayonner encore un peu plus sur les communes environnantes. Le centre de tri accueille déjà les déchets des
communautés de communes de Desvres et de Samer - sur le
point de fusionner - et ceux du canton d’Hucqueliers. L’enjeu
est double car outre l’optimisation de la « capacité d’accueil », augmenter le tonnage signifierait une augmentation
des heures de travail du personnel en place, actuellement à
vingt-quatre heures hebdomadaires au maximum. Autre
objectif, une diminution cette fois, celle des refus de tri, en
d’autres termes les éléments non recyclables déposés par les
contribuables dans les fameuses poubelles jaunes. Encore et
toujours sensibiliser la population, à commencer par les plus
petits, et réussir à atteindre 7 % de refus, contre 14 %
aujourd’hui.
A. Top
5
Photo A. Top
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Ruade dans les idées reçuess
il y a 2 500 ans dans les steppes d’Asie Centrale, le polo est sans
doute le plus ancien des sports collectifs. Considéré comme élitiste,
réservé à une certaine catégorie de population, il tend à se
démocratiser mais reste méconnu du grand public. Le polo est présent
dans le Pas-de-Calais, à Sangatte, incarné par le Cercle polo Côte d’Opale
depuis 2001, l’un des seuls clubs répertoriés au Nord de la capitale.
N
É
« Nous sommes
avant tout des
amoureux d’équitation ». La formule
est lancée par le président de l’association
Daniel
Allemand, et résume assez
bien l’état d’esprit du
groupe. Ils sont cinq, professeurs d’arts plastiques, responsable d’espaces verts à la
ville de Calais ou lycéen. Rien
à voir donc avec la noblesse !
Photo A. Top
Sangatte
•
Calais
Daniel Allemand, Françoise Charles, Véronique Vasseur et Xavier Hennicot
Ils ont chacun leur monture
et la bichonnent, pas deux ou
trois chevaux par cavalier
comme on peut le voir au plus
haut niveau. Brossage au
bouchon, cure-pied, on
appose les bandes de polo
pour protéger les équidés.
Pantalon
blanc,
bottes
marron, genouillères, double
enrênement et maillet de
bambou réglementaire, voilà
la petite troupe en route vers
la plage de Sangatte, à
environ un kilomètre de la
ferme équestre, refuge des
chevaux. Sport très physique, le polo est exigeant,
pour l’animal bien sûr mais
pas seulement, d’où l’intérêt
d’un bon échauffement. Une
fois lancés sur le sable, les
destriers (comme leurs pro-
Le sable dur de Sangatte, terrain de jeu favori du Cercle polo Côte d’Opale
priétaires) s’en donnent à
cœur joie, impressionnants
de réactivité. « Un bon cheval
de polo doit être rapide,
lucide et nerveux tout en
étant capable de très vite se
calmer », explique Daniel
Allemand, « les meilleurs sont
ceux de la pampa argentine,
bien souvent croisés à des
pur-sang ».
Pour ce qui est du terrain de
jeu, le Cercle polo Côte
d’Opale dispose d’un terrain
en herbe non réglementaire
(il devrait mesurer 230
mètres minimum en longueur,
145 en largeur), mais peu
importe, « nous programmons nos entraînements en
fonction des marées » rapporte Véronique Vasseur,
membre du club. Le polo à
Sangatte ou une jolie manière
de concilier activité sportive,
amour du cheval et communion avec la nature.
A. Top
La famille du Cercle polo Côte d’Opale devrait s’agrandir, avec
la probable arrivée d’un nouveau joueur en provenance de la
région parisienne. En septembre, sauf incident, le club sera
engagé en championnat de France à Apremont.
Rens. http://www.cerclepolocotedopale.fr
Photo L’Écho du Pas-de-Calais
Même programme, autres méthodes
en place en 2007 par le professeur de français
Laëtitia Meats, le défi-lecture a été reconduit cette
année au collège Jean-Monnet de Coulogne. Une
manière de travailler plus ludique pour trois classes de 6e,
avec le même thème pour tous: « Voyage autour du monde
des contes ». L’une d’entre elles aura également par la suite la
lourde tâche de monter un spectacle conté de marionnettes.
M
IS
Coulogne
•
Calais
Un record à battre: 982 contes
lus l’an passé. La démarche
s’inscrit dans la volonté de
faire de l’emprunt un réflexe,
de la lecture un plaisir. Le défi
met en compétition trois classes
de néo-collégiens dévoreurs des contes
proposés par le CDI ou mis à disposition
par la bibliothèque départementale de
prêt, avec pour objectif, la barre symbolique des 1000 ouvrages lus… et
racontés à près de quarante personnes
volontaires. Principal, principal
adjoint, professeur d’EPS, de SVT, surveillants ou documentaliste -Audrey
Boquet ne ménage pas ses efforts pour
ce projet- jouent le rôle de douaniers
d’un jour et accordent les visas nécessaires afin de passer à un autre conte.
Le travail ne s’arrête évidemment pas à
un simple concours puisqu’il se veut
pédagogique.
Interdisciplinarité
Laëtitia Meats, à l’origine du projet,
défend avec fermeté la complémentarité
de certaines matières, le français, les arts
plastiques et l’histoire-géographie
notamment: « L’interdisciplinarité, j’y
tiens vraiment. Les contes sélectionnés
évoquent tous un pays, les élèves se doivent de les repérer et de les étudier. Les
informations sont alors reportées sur un
cahier de voyage réalisé avec Sylvie
Lesage, professeur d’arts plastiques ».
Asie, Afrique, Europe, Amérique du
Sud, Océanie, la vingtaine d’élèves rencontrés apprend en deux heures ce que
certains n’assimileraient pas en trois
semaines. Les statues de l’île de Pâques
émerveillent Camille, Romain planche
lui sur la Chine: monnaie, population,
alimentation… le tout en adéquation
avec le programme bien sûr, puisque justement, le conte en est l’axe central. Plus
loin encore, plus ambitieux aussi, un
spectacle conté de marionnettes. Le
projet a pris forme sous la houlette
d’Hédi Krissaane de l’association socioculturelle Pars-cours. Comédien et
marionnettiste, il est venu initier la
classe de 6e E, parce que passer du récit
Encore quelques lignes avant le visa
au dialogue ou retranscrire l’émotion
des personnages à travers une gestuelle
ne s’improvise pas. Achat de matériel
via une subvention du Département,
travail de récupération, fabrication des
marionnettes en cours d’arts plastiques,
mise en scène… un vaste chantier.
« Nous avons un peu de retard », confie
Laëtitia Meats, « mais nous espérons
boucler le travail vers la fin du mois de
mai, nous pourrions ainsi présenter le
spectacle au collège d’abord, dans les
écoles primaires de la ville, et pourquoi
pas à la maison de retraite ». A. Top
Moment fort du projet, en novembre dernier, le conteur congolais Gabriel Kinsa,
venu pour toutes les 6e raconter des histoires rocambolesques de son pays. Un
spectacle interactif puisqu’il a permis à certains de (déjà) monter sur les planches.
6
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Léon Caruyer et la langue d’Acquin
« Hé, fiu, acoute ichi vir »
au collège Sainte-Ide de Lens.
Français, latin, grec, sans
jamais oublier le picard… Car
pas question pour Léon
Caruyer d’employer le mot
« patois » ! « La langue
d’Acquin n’était pas pataude,
elle fait partie du domaine linguistique picard qui allait de
Senlis à la frontière belge. Il y
a un peu plus de deux cents
ans, à Acquin, quatre personnes sur cinq ne parlaient
que le picard. »
4 500 mots !
Installé à Farbus près de Vimy,
Monsieur le professeur a
attendu la retraite pour se rapprocher de sa chère langue
d’Acquin : « La langue c’est
toute la vie, c’est beaucoup
plus que le langage. Ce sont les
Photo L’Écho du Pas-de-Calais
Exposition sur la Grande Guerre
à la Coupole d’Helfaut
« Une exposition fondée sur une analyse d’archives » a rappelé Y. Le Maner
is
ala
e-C
as-d
Acquin – devenu
Acquin-Westbécourt
en 1974 après fusion –
est le village du canton
de Lumbres où Léon a vu le
jour en 1940. Père paysan cultivant une vingtaine d’hectares, famille de sept enfants
« où on ne parlait jamais français ! » Jeunesse heureuse
rythmée par les saisons, les
champs,
les
traditions,
« om’lette al surelle et lait
battu ». Léon fait des études,
fort de « son espèce de bilinguisme ». La fac à Lille, études
de lettres très classiques avec à
la clé une maîtrise sur Jean de
Renty, sous la direction de
Roger Berger, un grand nom de
la linguistique picarde. Puis
Léon enseigne durant trentesix ans : prof à Bapaume puis
uP
Acquin-Westbécourt
É
réalités du travail, les outils,
les fêtes, les coutumes,
la nature… Il me
paraissait catastrophique de laisser
partir aux oubliettes
toute cette richesse
de vie, de nousmêmes et de
nos ancêtres.
On ne peut bien
vivre maintenant si on fait
table rase du
passé. » Léon
Caruyer
a
remué ses souvenirs en tous
sens – « mon
père m’a parlé
de quantité de
choses ! » -,
s’est nourri de
copieuses lectures (dont la
« Le picard exprime des choses précises… que le français ne réussit pas à faire », affirme Léon Caruyer.
bonne dizaine de
volumes du Französisches très précis, accompagnant « Quand on li démande quiEtymologisches Wörterbuch) chaque mot d’une traduction quose, on dirot qu’on li tire à
pour écrire son lexique, avec détaillée, d’expressions origi- ses fesses, dit-on d’un avare ou
petite grammaire et historique nales et d’un zeste d’étymo- d’un paresseux. » De belles
(« des textes rencontrés lors de logie. « Avec une écriture la rouges, de belles jaunes pour
mes recherches et qu’il eût été plus proche possible du fran- prolonger le feu d’artifice.
bête de ne pas publier »). Un çais pour être compris par tout
Christian Defrance
lexique, « très riche » écrit le monde. » Léon ne cache pas
Roger Berger dans la préface, qu’il a conçu son ouvrage
comportant 4 500 entrées, « comme un échange ». Il Le livre (30 €) est disponible
témoignant de la « pureté du attend « des retours, des réac- chez Léon Caruyer : 5, rue
picard d’Acquin, village resté à tions ». De nouvelles expres- Lamartine 62 580 Farbus
l’écart de la révolution indus- sions pourquoi pas. On en a
trielle ». L’auteur a voulu être tellement perdu en un siècle. Tél. 03 21 73 81 63
ho d
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to L
Ph o
MERVEILLÉ comme un enfant assistant à
un
feu d’artifice ! Sauf que la belle
Saint-Omer
•
bleue et la belle verte éclatent en
belles expressions picardes. « Écoutez
celle-là lance Léon Caruyer : Faut pont
brader s’tarte pour un œu ! Vous
comprenez ? Il faut éviter les gros échecs en se
fiant trop aux petits détails. » Léon tire encore
quelques salves : « I’est dins in pitit quémin, dit-on
de celui qui est dans une mauvaise passe. Ou
I buvot comme un rat impoisonnaï de celui qui
taquinait trop la bouteille. » Feu d’artifice qui ne
s’éteint pas puisque toutes les belles expressions,
effectivement très colorées, figurent dans le livre
que Léon Caruyer vient de publier : Acquin, un
village au pays des Morins et son parler picard.
Une exposition exceptionnelle.
Depuis le 11 novembre dernier et
jusqu’au 11 novembre 2009, l’immense galerie d’entrée de la
Coupole d’Helfaut accueille les
trois cents photographies « de
l’enfer et du chaos » sélectionnées,
localisées, analysées par Yves Le
Maner, l’historien et Alain
Jacques, l’archéologue. Cette
exposition, réalisée dans le cadre
du 90e anniversaire de la fin de la
Grande Guerre, sous l’égide du
conseil général du Pas-de-Calais,
permet de « resituer l’importance
de notre région dans la Grande
Guerre. Importance oubliée,
Verdun a tout accaparé. » Ces
documents, inédits pour la plupart - photographies clandestines,
photographies prises par des officiers - montrent l’enfer des conditions de vie des soldats (toutes
nationalités confondues), l’enfer
des combats ; elles montrent le
chaos, « le paysage a été détruit ».
S’il a commencé comme une guerre
napoléonienne, ce conflit est vite
devenu industriel et rapidement la
mort de masse a frappé: « la
France a perdu 27000 hommes le
seul 22 août 1914 », rappelait Y. Le
Maner lors de l’inauguration.
Ravages de l’artillerie, barbelés
tant redoutés, explosions de l’opération Alberich, images censurées,
trêves de Noël, inhumations, scènes
macabres, photos interdites: « la
guerre ça n’a rien d’exotique »,
commentait laconiquement le
directeur de la Coupole. Une exposition exceptionnelle, en phase avec
le vaste travail de mémoire entrepris en France autour de la Grande
Guerre. Quand le poids des mots et
le choc des photos deviennent le
poids et le choc des documents.
Chr. D.
Rens. 03 21 12 27 27
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
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Licenciée économique, elle avait du temps devant elle
Sergine Dufour, professeur de judo à 54 ans
G
Hesdin
Hesdin
•
AMINE, elle ne connaît que le sport
scolaire : « il y avait trop de travail à
la maison », dit-elle. Mariée, elle se
consacre à sa famille, à ses enfants et à son
travail de vendeuse en prêt-à-porter…
Premier kimono
à 45 ans
1998, Sergine Dufour a 45 ans. Elle
enfile son premier kimono, pour faire
du jujitsu avec une bande de copainscopines. Elle se prend au jeu et après
deux ans de pratique, elle pense à la
ceinture noire… de judo. Une
approche différente car cette fois il
s’agit de faire des randori, des combats : « pas facile quand on n’est pas
jeune, pas souple et qu’on n’aime pas
vraiment la compétition ». Solution :
l’option technique et le travail…
Arbitrage, katas, combats au sol, combats debout, jujitsu… elle obtient tour
à tour les unités de valeur et décroche
cette fameuse ceinture noire en 2002.
Professionnellement, c’est moins gai :
elle est licenciée économique, avec du
temps devant elle. Sergine Dufour s’implique alors auprès de Jean-Louis
Preslier, professeur au Club de judo de
l’Hesdinois. Elle obtient la certification
fédérale qui lui donne une reconnaissance officielle en tant que bénévole et,
poussée, encouragée par son entourage
sportif et familial, elle se met en tête
d’aller encore plus loin pour tenter
d’obtenir un brevet d’État. Elle
consacre alors tout son temps à cet
objectif, fait du judo tous les jours,
passe le tronc commun à Calais, multiplie les stages, suit des cours et fournit
Photo Philippe Vincent-Chaissac
Au fil des années pourtant, l’envie de faire
du sport la titille. De
la randonnée, elle
passe à la gym aérobic, puis à la
course à pied et enfin au judo.
Une discipline qu’elle connaît
bien depuis longtemps: ses deux
enfants sont ceinture noire et
son mari compte parmi les dirigeants (aujourd’hui président) Sergine Dufour s’occupe du baby judo à Hesdin
du Judo club de l’Hesdinois.
Professeur de judo, elle enseigne à
Hesdin, en s’occupant plus spécialement du baby judo… « C’est incroyable
ce qu’on arrive à faire faire à des
enfants », dit-elle. À cet âge, 4-5 ans, il
s’agit davantage de motricité et d’apprentissage de l’espace. Et ça marche
puisque tous les gamins de l’an dernier sont passés au judo proprement
dit.
Fidèle à l’image qu’elle se fait
du sport, Sergine Dufour
ne cherche pas à les
conduire sur le chemin de
la compétition, mais plutôt
leur apprendre qu’il y a des
codes à respecter, qu’il y a
une discipline à avoir : « ça
passe bien, pas besoin
d’élever la voix ».
Également responsable du groupe de
Taïso, l’aura de la « jeune » professeur
a maintenant dépassé les murs du dojo
hesdinois, puisqu’elle intervient également au sein du club d’athlé dont elle
fait partie (elle compte plusieurs marathons à son actif) et va travailler, encore
dans le domaine de la motricité des
tout-petits, avec des assistantes maternelles, pour le compte de la communauté de communes de l’Hesdinois. De
quoi combler la fibre maternelle qui l’a
toujours habitée.
un énorme travail personnel pour
digérer la règlementation et la législation. « Tu en es capable », lui répète-ton quand c’est un peu plus difficile.
Elle s’accroche et obtient finalement le
précieux sésame, à 54 ans et après un
an d’efforts. Remarquable.
Reconversion
professionnelle
D’une simple passion et d’une envie de
s’impliquer, Sergine Dufour en est
aujourd’hui à avoir, de fil en aiguille,
réussi une reprise d’activité à temps
partiel, une forme de reconversion professionnelle à laquelle elle ne pensait
certainement pas.
Philippe Vincent-Chaissac
Tél. 03 21 81 76 41
Puisqu’ils sont jeunes et bons
A.
To
p
dans le département n’a pas été
L’animatrice de formation
de surcroît des plus mauréalise alors l’un de ses
vaise. Béthunois, Lillois,
rêves: avoir son
Belges, Anglais et
propre atelier de loiNéerlandais se sont
sirs
créatifs.
succédé, en résidence
Épaulée par l’asou de passage. « Le
sociation À Petits
but est maintenant
Pas qui soutient
de reconquérir la
les créateurs en
clientèle du canton,
milieu rural, elle
habituée auparafait désormais de
vant à un estaminet
sa passion un
souvent fermé ».
métier. C’était
sans compter sur le
« Père François ».
Idées
Le propriétaire de
et simplicité
l’établissement
du
« Nous ne sommes pas là
même nom cherche un
pour faire de la grande
Animatrice, créatrice, Sandrine Thimothé a repris
l’estaminet du Perroquet à Lugy pour devenir resrepreneur. Le petit
cuisine, mais quelque
tauratrice et gérante de chambres d’hôtes : le rêve.
restaurant typique aux
chose de bon, de tradideux chambres d’hôtes est à chance de contracter un prêt- tionnel et convivial », explique
vendre… l’occasion est belle, vendeur, ce qui nous a permis Sandrine Thimothé. Son mari,
de débuter tout de suite en formé à la navigation fluviale et
les Thimothé la saisissent.
En juin, l’estaminet du haute saison. Nous avons passionné d’art culinaire, s’est
Perroquet ouvre ses portes au affiché complet tous les week- mué en chef cuisinier et prépublic. « Nous avons eu la ends », la saison touristique pare welsh, tripaille, potje
Ph
oto
Lugy
J e u n e s ,
motivés et
des idées à
Hesdin
•
revendre.
Sandrine et
Stéphane
Thimothé ou un
couple qui parie sur
l’authentique,
le
convivial et la simplicité. Les ex-nordistes ont en
deux ans à peine réussi leur
intégration à Lugy, village de
140 habitants qui jouit à nouveau d’un estaminet. Quid
d’une implantation pleine
d’espoirs.
« L’idée de départ était de bâtir
un projet autour de l’animation, du loisir. Ouvrir un camping à la ferme ou des chambres
d’hôtes
».
Prix
inabordables dans le Nord, le
couple s’oriente vers le département voisin et s’installe dans
le
canton
de
Fruges.
vleesch et autre carbonade flamande, spécialité de la maison.
Salle de jeux pour les enfants,
deux chambres labellisées
« accueil paysan », l’établissement est plutôt complet. Les
néo-restaurateurs ne comptent
pas en rester là. « Si nous travaillons seuls dans notre coin,
nous sommes morts. Tous les
acteurs de la vie des 7 Vallées
doivent œuvrer dans le même
sens ». Réinscription de la fête
du village au calendrier de la
commune, participation aux
journées du patrimoine, collaboration avec l’office du tourisme des 7 Vallées et À Petits
Pas pour l’élaboration d’une
formule randonnée… les idées
affluent, s’organisent et se
concrétisent.
A. Top
Tél. 03 21 41 79 14
www.creat-imagine.com
8
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Photo L’Écho du Pas-de-Calais
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Le Secret de Gaïa
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votre intérie
Auxi-le-Château
Frévent
•
Flavienne Drouet devant sa belle armoire remplie de petits… secrets de Gaïa.
AIS quel est le rapport entre la
mythologie grecque et la cité d’Auxile-Château ? Gaïa bien sûr. La déesse
primordiale « identifiée à la Terre-Mère », mère
d’Ouranos, des Titans, des Cyclopes… délivre de
petits secrets aux humains, au numéro 46 de
l’avenue du Maréchal-Foch. Nom de Zeus !
M
Flavienne Drouet est
la gardienne du
temple. Pas de monstres à cinquante têtes
ou à cent bras dans sa grande
armoire du sous-sol, mais les
jolis objets qu’elle a réalisés
de ses mains et qui pour-
raient rejoindre la table
d’honneur d’un mariage,
celle d’un repas des aînés ou
les murs de votre salon.
Flavienne a lancé « le Secret
de Gaïa » il y a neuf mois,
une micro-entreprise spécialisée dans la décoration artisanale personnalisée. « À cinquante ans, c’est un sacré
pari mais j’y pensais depuis
très très longtemps ! »
Cocotte-Minute !
Flavienne et son mari, originaires de la région parisienne,
sont arrivés à Auxi il y a quatorze ans. « Il avait été muté
chez Aubecq et moi je suis allée
de petit boulot en petit boulot ».
Difficile de retrouver une bonne
place dans son domaine de prédilection: le commercial. Plus
facile en revanche d’assouvir sa
passion: la déco. « Je l’ai toujours faite chez les amies. J’ai
toujours des idées, une vraie
Cocotte-Minute. » L’affaire a
pris des proportions beaucoup
plus sérieuses quand la propre
fille de Flavienne lui a demandé
de faire toute la décoration de la
salle où elle se mariait.
« Débrouille-toi! » La maman
s’est fort bien tirée d’affaire,
recevant moult félicitations et
décidant de franchir le pas:
créer sa petite entreprise.
Flavienne se dirigea vers la
Boutique de gestion Espace à
Arras pour peaufiner et tester
son projet, recevoir des
conseils… Neuf mois bien « au
chaud » avant de voler de ses
propres ailes. Le Secret de
Gaïa? Travailler pour les particuliers, les municipalités, les
entreprises en donnant de l’allure, des couleurs, de l’originalité à une salle, des tables, un
buffet… Mariage, baptême,
anniversaire constituent l’essentiel des commandes de Flavienne
Drouet. Le client potentiel est
d’abord reçu plusieurs fois « à
la maison », discussions à
bâtons rompus pour cerner les
goûts, les désirs, les budgets.
Flavienne s’adapte, établit un
devis et… au boulot. Toute
seule, elle passe du plus simple
au plus compliqué: du pliage de
serviettes à l’élaboration d’un
plan de table sur le thème des
cours d’eau! « On peut trouver
des choses dans des magasins
spécialisés, moi j’apporte de la
finition pour ne pas dire de la
maniaquerie. » Le Secret de
Gaïa a déjà pas mal roulé sa
bosse. Flavienne ne désespère
pas de toucher davantage les
entreprises; elle reste « à l’affût
de tout » en matière de déco et
passe de longues soirées à fabriquer des objets - beaux et insolites, où le rouge domine - qui
rejoignent la grande armoire du
sous-sol. En 2009, la CocotteMinute sera toujours sur le feu,
le secret de Gaïa veut se concentrer sur la décoration intérieure.
Conseils et créations très personnalisés pour avoir une
maison de… déesse.
Christian Defrance
Rens. 06 67 58 48 12
www.secret-de-gaia.fr
Napoléon, les derniers témoins
Pas-de-Calais
Photo L’Écho du
C
ela n’a rien d’une morne plaine. Depuis huit ans, Danielle et Ludovic, de Berles-Monchel,
alignent des pierres sur le monument au morts virtuel que l’association Histoire du Premier
Empire bâtit sur internet. Un « truc de ouf » comme disent les jeunes : relever département
par département les noms des victimes des guerres napoléoniennes. Le couple de Berles-Monchel
traque ainsi les glorieux grognards du Pas-de-Calais dans les registres d’état civil.
Frédéric Mathieu est un autre doux dingue, spécialiste incontesté des derniers survivants de la
Grande Guerre, des derniers survivants de la Guerre de 1870 (comme Séraphin Pruvost décédé en
1955, à l’âge de 106 ans, à Siracourt… dans le Ternois) et des derniers témoins des combats de
Napoléon ! F. Mathieu vient de publier un étonnant ouvrage : le premier à paraître sur ces ultimes survivants des guerres napoléoniennes de 1792 à 1815. Une étude démographique, historique et sociologique avec un indéniable intérêt mémoriel : « nous rappelons à notre mémoire le souvenir de ces ancêtres, nos ancêtres », explique l’auteur. Une génération aujourd’hui oubliée. Napoléon, les derniers
témoins : ce sont 271 notices biographiques ; Frédéric Mathieu ayant soupesé des kilos d’archives
(recensements officiels, secours viagers, médaillés de Sainte-Hélène), consulté dix mille journaux !
Notre enquêteur brosse ainsi des portraits étonnants de vétérans à la longévité exceptionnelle « qui
ont parcouru les champs de bataille de Waterloo, connu les premiers trains à vapeur, trois républiques,
deux empereurs, trois rois… » Pour le Pas-de-Calais, l’auteur a retrouvé dans le journal Le Gaulois
la trace de Joseph Delpierre : « lieux et dates de naissance et de décès inconnus. En 1896, à 107 ans,
sa santé était encore parfaite. Il effectuait encore à pied les deux kilomètres séparant la plage de
Sainte-Cécile de la gare de Dannes-Camiers ».
nte par cormoins est en ve x Éditions
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Rens. 06 18 02
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
9
Elle veut sauver des vies
L
Saint-Pol-sur-Ternoise
UCIE
Gosselin
, 20 ans,
Frévent
•
fait partie
du fer de
lance du centre
de secours de SaintPol-sur-Ternoise : le
« corps » des
sapeurs-pompiers
volontaires, une
cinquantaine
d’hommes et de
femmes sans qui,
aux dires du
lieutenant Courtin,
il serait impossible
de fonctionner.
Le parcours de Lucie
Gosselin est tracé
depuis longtemps. Les
grands-pères ont été pompiers,
le père est pompier volontaire,
la mère est pompier pharmacienne, etc. « Actuellement nous
sommes sept de la même famille
à être chez les pompiers ».
Monde secret
Toute petite, Lucie Gosselin
vivait donc dans cette
ambiance faite de sigles (FPT,
VSAB, ARI, etc.), de permanences,
d’astreintes,
de
départs précipités, de chemises
F1, de casques et de tenues de
feu, de sirènes et de bipeurs.
Un monde secret qu’elle voulait découvrir. À 18 ans, elle se
met sur le chemin du volontariat et passe par les étapes successives qui mènent à l’incorporation dans les effectifs du
centre de secours. Lettre d’intention, passage devant une
commission (le comité de
centre) qui s’assure de la motivation des candidat(e)s. Et formations qui s’enchaînent pen-
dant les vacances : incendie,
secours routier, secours à personnes… Elle a mis une bonne
année pour préparer, passer et
réussir les examens. « J’en ai
bavé physiquement, dit-elle
avec le sourire, surtout pour la
formation incendie… » Elle en
a pleuré mais elle s’est accrochée, malgré les cloques aux
pieds. Et aujourd’hui, elle est
habilitée à prendre place dans
tous les véhicules du centre de
secours, pour intervenir là où
il y a des vies en danger.
Lorsque le billet de départ
tombe, il y a cette petite montée
d’adrénaline qui excite… et
fait plaisir à l’idée qu’il y a des
vies à sauver. Pourtant psychologiquement les choses ne
sont pas toujours faciles à
gérer. « Ma première intervention n’est pas un bon souvenir,
dit-elle. Un
arrêt
(cardiaque)… Au-delà de la mort,
c’est la détresse du mari qui a
fait mal ». Heureusement, les
sapeurs-pompiers (volontaires
et
professionnels)
sont
aujourd’hui beaucoup mieux
entourés qu’autrefois et savent
gérer ces moments difficiles où
malgré les efforts prodigués
l’issue n’est pas favorable.
Présence appréciée
Lucie Gosselin fait partie des
quatre femmes sapeurs-pompiers volontaires du centre de
secours de Saint-Pol-surTernoise… Avec tout ce qu’il y a
de solidarité entre elles. Mais
elles ne forment pas un clan à
part. Toutes les quatre sont
intégrées dans toutes les équipes
de garde et apportent une présence féminine que beaucoup de
sapeurs-pompiers
hommes
apprécient. Les accidentés, les
Photo Philippe Vincent-Chaissac
Lucie Gosselin, sapeur-pompier volontaire
Lucie Gosselin, 20 ans, sapeur-pompier volontaire. Un jour peut-être, elle décidera de devenir professionnelle, pourquoi pas comme officier... lorsqu’elle considérera avoir acquis suffisamment d’expérience sur le terrain.
malades et les blessés, femmes le
plus souvent, hommes parfois,
se confient plus facilement à une
femme, se laissent aller à une
confidence qui peut avoir son
importance pour la personne
secourue.
De garde
le week-end
Avec plus de 1 500 sorties en
2008, l’activité du centre de
secours de Saint-Pol-surTernoise va en augmentant. Il
est dès lors aisé pour un volontaire de prendre toute sa place
auprès des treize professionnels pour qui il est impossible
de tout assumer. Les équipes de
garde, de jour et de nuit, les
astreintes comptent toujours
des pros et des volontaires qui
travaillent ensemble. La difficulté, reconnaît le lieutenant
Devenir sapeur-pompier volontaire
Courtin, est que chaque volontaire est un cas particulier,
parce que chacun d’entre eux
a ses obligations professionnelles et familiales.
Lucie Gosselin, par exemple,
prend des gardes le week-end
et pendant les vacances scolaires. Le reste du temps, place
aux études, à Reims, où elle
prépare… une licence Sécurité
et prévention des risques professionnels (après avoir obtenu
un DUT Hygiène et sécurité
environnement à Creil). Des
diplômes qui lui permettront
de passer le concours d’officier
pour être lieutenant chez les
sapeurs-pompiers.
secours… « Dans une dizaine
d’années, dit-elle, car je dois
faire mes preuves sur le terrain
si je veux un jour être respectée
dans une profession qui reste
très masculine ». Lucide Lucie
Gosselin est en même temps
très décidée. Son discours
laisse peu de place à l’incertitude… Elle veut en tout cas
profiter pleinement de son
statut de volontaire, qu’il ne
faut pas confondre avec celui
d’un bénévole. Les volontaires
sont rémunérés pour toutes les
interventions qu’ils font… Et
ça peut certainement permettre
d’arrondir les fins de mois.
« Mais si vous faites çà pour
l’argent autant arrêter tout de
suite », dit-elle. Ça n’est pas
Volontaire
l’esprit. En tout cas, pas celui
mais pas bénévole
Un jour peut-être la verra-t-on des Gosselin.
Philippe Vincent-Chaissac
à la tête d’un centre de
Trail Bullygeois des Poilus
15 mars 2009
2 parcours :
Dans le Pas-de-Calais, le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis 62)
compte actuellement 2582 sapeurs-pompiers
volontaires dont 303 femmes. Un plan de
recrutement pour 1 000 SPV supplémentaires
en 5 ans vient d’être lancé.
L’engagement est subordonné à des conditions
d’aptitude physique, intellectuelle et médicale. Les personnes qui souhaitent s’engager
doivent avoir entre 16 et 55 ans, et être disponibles pour assurer des gardes pendant la
semaine et le week-end, participer aux
séances de sport et aux manœuvres. Le SPV
ne perçoit pas de salaire mais des vacations. Il
bénéficie d’une protection sociale en cas d’accident et de service. Il est affecté dans un
centre de secours proche de son domicile.
Des mesures sont prévues vis-à-vis des
employeurs qui acceptent d’embaucher un
SPV : réductions d’impôt et des primes d’assurance, convention avec le Sdis et label
« employeur, partenaire des services publics ».
En savoir plus : echo62.com
Contact : 03 21 21 80 58
26 km (600 m+)
et 54 km (1300m+)
à travers les collines
de l’Artois
Départ et arrivée
à Bully
06 32 76 16 02
http://joggingcrossbully.free.fr
10
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Photo Institution interdépartementale pour l’aménagement de la vallée de la Sensée
L’Onema se faufile comme une anguille!
’ONEMA - Office national de l’eau et des milieux aquatiques est un surgeon de la loi sur l’eau du 30 décembre 2006. Cet
office s’est substitué au Conseil supérieur de la pêche, « mais
cela n’a plus rien à voir avec le CSP, explique Dominique Lecocq,
chef du service départemental du Pas-de-Calais. La pêche ne
représente plus qu’une partie infime de nos activités. »
L
Béthune
Béthune
•
Les pêches électriques permettent de connaître avec précision les « habitants » de nos cours d’eau.
La mort
de Maurice Andrieux
L’année 2008 aura été marquée par la disparition de grandes figures politiques départementales : Albert Doublet, longtemps maire
d’Audruicq, décédé en avril ; Marcel
Wacheux le « maire emblématique » de Bruayen-Artois et conseiller général durant vingttrois ans, décédé en septembre ; Louis Petit,
ancien maire d’Avesnes-le-Comte et trentesept années de présence dans l’hémicycle
départemental, décédé en octobre.
Le 8 décembre, c’est l’ancien maire d’HersinCoupigny (de 1959 à 1988), Maurice Andrieux
qui s’est éteint à l’âge de 83 ans. Fils de
mineur de fond, enseignant, ce militant communiste passionné, homme de grande culture,
siégea lui aussi au conseil général du Pas-deCalais, durant douze années, élu du canton de
Liévin nord-ouest puis de celui de Bully-lesMines. Il fut député de 1967 à 1981, vice-président de l’Assemblée nationale en 1977
et 1978.
Doté d’une plume alerte, Maurice Andrieux
avait goûté au journalisme, rédacteur au quotidien Liberté après la Seconde Guerre mondiale puis secrétaire général de la rédaction
du quotidien Ce Soir, à Paris, dirigé par Louis
Aragon, en 1951 et 1952. À l’encre de la mine
et des mineurs, Maurice Andrieux a écrit
d’émouvantes nouvelles.
Établissement public national,
dépendant de la Direction de l’eau
et de la biodiversité au ministère de
l’Écologie, l’Onema compte une
direction générale, neuf délégations
interrégionales et des services départementaux. Six personnes travaillent ainsi à
l’Onema 62. « 50 % de notre travail résident
dans le contrôle des usages et de l’action territoriale, poursuit D. Lecocq. Nous apportons un appui technique aux services de
l’État pour l’application de la loi sur l’eau,
du Grenelle de l’environnement et de la
Directive cadre européenne sur l’eau ».
L’Onema a les yeux rivés sur 2015 et le nécessaire bon état écologique des cours d’eau.
Pour y parvenir, techniciens et agents techniques obéissent à un plan de contrôle annuel
qui définit les actions à mener et le temps à
leur consacrer. Actions qui frétillent autour
de la qualité de l’eau et sa « quantité », les
milieux aquatiques, la lutte contre le braconnage, la police de la pêche et de la chasse,
la protection de la faune et de la flore, la protection des habitats… À côté de ce plan de
contrôle, l’Onema livre « son savoir et ses
connaissances », fournissant des données à
ses partenaires, aux citoyens, par le biais des
pêches électriques, d’un inventaire des zones
humides, d’un suivi des températures sur les
cours d’eau, etc. « Un travail de plus en plus
pointu », précise le responsable de l’Onema
62. « Tout a changé, avant on partait
contrôler des pêcheurs. Aujourd’hui on va
plutôt contrôler les milieux. Nous avons plus
de recul. » Il y a pourtant toujours du poisson
dans les filets de l’Onema: le saumon qui
revient, et l’anguille qui disparaît: « nous
allons voir émerger un plan européen de sauvegarde car ce poisson qui vit entre eau douce
et eau de mer (les Sargasses) est menacé ».
Avec des mesures à mettre en place dès 2009.
Du bon état écologique pour 2015 à la protection des civelles, l’Onema pourra méditer la
citation d’Alexandre Dumas fils: « Les résolutions sont comme les anguilles; on les prend
aisément. Le diable est de les tenir. »
Christian Defrance
Onema 62: 113, rue Émile-Zola 62400 Béthune
La jeunesse
fera un festival à Olhain !
Mille campeurs attendus le samedi
soir. Dix mille jeunes présents sur le
site le dimanche… La foule des
grands jours si le soleil pointe le bout
du nez! Le parc départemental
d’Olhain accueillera les 13 et 14 juin
prochains le festival des associations
de jeunesse du Pas-de-Calais.
Énorme organisation, avec un
comité de 120 bénévoles, sous l’égide
de l’association d’action éducative et
du conseil général du Pas-de-Calais.
Ce rassemblement sera une « vitrine
interactive des activités et des réali-
sations tant culturelles que sportives
ou de loisirs des différentes associations agréées par l’AAE 62 et subventionnées par le conseil général du
Pas-de-Calais ». Plus de 180 activités au menu du week-end – ouvert
à tout public -, de la poterie au jardinage en passant par la photographie, les majorettes, l’escalade…, et
des spectacles en permanence sur
deux podiums! En signant le cahier
des charges le 6 décembre dernier
(notre photo), Michel Dagbert, viceprésident du Département et prési-
dent du parc d’Olhain et Hervé
Jurczyk, président d’AAE 62 ont
officiellement lancé l’opération. Qui
fait quoi? Où, comment? Tout est
écrit noir sur blanc. L’association
d’action éducative fête ses 50 ans en
2009, tissant inlassablement un lien
social associatif indépendant. L’AAE
62 est mandatée par le conseil
général pour assurer le suivi et l’utilisation des subventions. Elle réunit
actuellement 562 associations, dans
tout le département, « du foyer
rural d’Audincthun avec sa dizaine
de membres au centre social de
Wimereux et son millier d’adhérents » précise Michaël Delannoy, le
coordinateur. L’AAE 62 possède des
référents territoriaux et assure –
grâce aux bénévoles – des formations, lesquelles sont très prisées sur
le terrain. Une grande fête de la jeunesse, du bénévolat, de la culture
populaire marquera donc le demisiècle d’existence de l’association.
Contact : 03 21 68 72 81
ou 06 85 54 59 54
11
Photo M.-P. Griffon
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
’AUCUNS penseront que des vaches
traites par un robot est une
Béthune
•
aberration de la modernité. D’autres
s’extasieront devant un Pas-de-Calais à la
pointe de la technologie. Les éleveurs du
Gaec du Rutoire à Vermelles, eux, ne
regrettent rien. « Pour l’exploitation, c’est bien ! »
Quant aux vaches, aux dires des propriétaires, elles
semblent plus sereines…
Vermelles
D
vaches étaient si calmes ! »).
La difficulté à l’époque de
trouver un fournisseur. La
complexité de l’opération
(« Nous venions de signer
pour une nouvelle salle de
traite. »)… Il fallait s’engag er
dans un investissement non
prévu, modifier des plans qui
justement venaient d’être élaborés et jouer les précurseurs…
Le choix
Du côté de la chambre d’agriculture, toutes les documentations, les informations étaient
fournies. Régis
Dubois,
conseiller traite et qualité du
lait a présenté les chiffres, les
Photos M.-P. Griffon
Pas facile de se
décider à changer de
civilisation ! Avant
d’arriver au jour nouveau, les
frères Fouquenelle ont connu
des nuits blanches. Tout a
commencé en 2001, au détour
d’une page de magazine spécialisé. Hubert, l’aîné des
trois, plus particulièrement
centré sur l’élevage, s’est intéressé de près à ce robot qui
trayait les vaches ; proposait
un meilleur rendement ;
offrait un confort de vie.
L’homme garde intacts les souvenirs
des
premières
démarches. La visite au salon
de l’agriculture à Bruxelles
(« Nous avons été séduits, les
Quand les éleveurs rénovent leurs installations, 10 % choisissent le robot
de traite.
La ferme du Rutoire a été une des premières du secteur à s’équiper d’un matériel de pointe. Les premiers robots de traite datent de 1995. Il y a déjà un
marché de l’occasion…
& des robots
Un robot pour traire les vaches permet de supprimer l’aspect répétitif de la traite, d’être moins nombreux sur l’exploitation et de pouvoir se reposer… de temps en temps.
exemples, les enquêtes…
« Après, c’est un choix économique ! » pose-t-il. Les frères
Fouquenelle
ont
choisi.
Aujourd’hui, deux grosses
machines ont pris place entre
l’étable, le pâturage et les
veaux. Les vaches tournent
autour des robots Lely. Quand
l’une d’elles décide de se faire
traire (histoire aussi de
déguster l’attirant et délicieux
concentré placé judicieusement), elle se glisse dans une
des machines et attend. Son
collier électronique dit alors au
robot si elle est déjà passée, si
elle est malade, si elle vient de
vêler, si sa lactation baisse…
La bête est alors accueillie ou
repoussée, c’est selon ; la
machine lave le pis, pose la
trayeuse sur les trayons (elle
garde leur place en mémoire),
distribue le lait vers des destinations appropriées, jette celui
qui vient d’une bête sous antibiotique et calcule, mesure,
établit des moyennes et des statistiques 24 h sur 24. « Pour la
vache, c’est l’accès libre nuit et
jour, déclare l’éleveur. On ne
la force plus, elle est libre… »
Une liberté quand même surveillée entre barrières « intelligentes » qui guident la bête ;
avec frichti accessible uniquement après la visite au robot et
bipeur obligatoire pour l’éleveur. Quand une vache « non
conforme » présente des
trayons croisés, il faut bien que
l’éleveur intervienne. Hubert
Fouquenelle ne veut pas se
séparer des bêtes à problème,
« Je leur laisse toujours une
chance » reconnaît-il en riant.
Gain de deux
minutes par vache
Le robot permet aux éleveurs
de gagner deux minutes par
vache. Cela représente deux
heures pour 60 vaches. Le
Gaec en compte environ 90.
Les agriculteurs auraient
donc pu trouver du temps
libre s’ils n’avaient pas rassemblé deux troupeaux !
C’était indispensable pour
rentabiliser les deux robots.
« Cela permet pourtant de se
reposer un week-end sur
trois, » se félicite Hubert
Fouquenelle.
Quant à la production, elle
n’a guère bougé. « C’est surtout la génétique qui aug-
mente la production. » Une
vache donne aujourd’hui
8 200 à 8 300 litres de lait par
an. Hubert surveille les chiffres sur son ordinateur. « Il
ne faut pas une compétence
incroyable en informatique.
Il suffit de rentrer les caractérisitiques dans la machine
dès qu’il y a un événement.
Le logiciel est super bien
fait ! » En cas de bug, pas de
souci, la hot line permet de
tout dépanner à l’étable !
Marie-Pierre Griffon
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12
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Vimy
Lens
•
L aurait pu choisir de photographier Claudia Schiffer, Naomi Campbell ou
Laetitia Casta; il a préféré « se former à la prise de vue objet ». Du coup,
toute la journée il s’attarde sur des lapins sur planche, des cercueils en
chêne et des boulons de TGV. Non qu’il ait une passion pour ces produits en
particulier mais les mettre en scène - pour les mettre en boîte - le captive. Philippe
Catez, Vimynois de 41 ans « adore » son métier. Il parcourt la France de client en client
et photographie « tout ce qui se vend, tout ce qui se met sur catalogue. »
I
Si vous ragez devant l’épaisseur de publicités qui gavent
votre boîte aux lettres, rien
qu’une fois, ne jetez pas le
paquet. Prenez le temps
d’observer les photographies
du service à thé ou des crêpes
fourrées. Le premier est présenté sur une nappe écarlate,
les secondes sont décorées
d’un brin de cerfeuil, une
girolle, une feuille de chou
émincée. C’est du « stylisme »
et c’est ce qu’aime tout particulièrement Philippe Catez.
Il s’est constitué une caverne
d’Ali Baba dans laquelle il a
entassé mille objets pour
créer des ambiances : vingt
salières et poivrières différentes, des couteaux et des
planches de Savoie, une luge
de bois, des assiettes ornées
d’arabesques, du tissu de Noël,
des nains de jardin, des nappes
à carreaux, des pavés… Autant
d'accessoires pour mettre en
valeur une longue, longue liste
de produits.
Au sein de son entreprise,
P.C. images, l’homme exerce
son œil et son talent « pour
des grosses agences de communication et d’autres, plus
locales ; « Cocotte en papier »
en particulier. » Cette agence
lensoise « qui se plie en quatre
pour satisfaire le client » a
noué avec le photographe
vimynois une complicité chaleureuse. « Complicité » est
peut-être le mot favori de
Philippe Catez. La même qui
le lie aux artisans du coin,
quand il veut les connaître et
mieux comprendre leurs sou-
haits. « J’adore mon métier, il
est humaniste. Avec mes
clients, nous passons très vite
de l’aspect commercial à l’aspect familial. » Souvent les
sourires pétillent quand les
conditions de photographie
deviennent insolites, ou
quand les gâteaux sont en
plastique et les bouteilles de
vin sont peintes. Publicité
n’est pas vérité…
Le petit plaisir
du samedi
Photo Ph. Catez, P.C. Images
Philippe Catez,
photographe
De la liste
au mariage
Prises de vues à Hirson. Après la photographie, il faut la validation du client
et du responsable de l'agence.
Vimy est-elle un bureau plus
qu’un véritable point-photo.
Quoique… le samedi au village, Philippe Catez se
concocte « son plaisir » avec
ce qu’il appelle « la photo
sociale ». Mais là aussi, pas
question de s’arrêter à la
seule prestation. Pour les
mariages en particulier, le
photographe noue des relations conviviales avec les
familles, des préparatifs
jusqu’à la soirée. « C’est mon
petit repos ! » rit-il.
Quand Philippe Catez file à
Caen ou Strasbourg… bien
sûr, son magasin reste fermé.
Depuis que le raz de marée du
numérique a inondé la photographie, difficile de rester un
simple centre de développe- Le bel avenir
ment. Ainsi, la boutique de Un repos loin, très loin des
L’excellence
pour Euralens
«
construire le projet Euralens qui se
veut un peu « l’effet Bilbao » en référence au formidable développement
économique qui a suivi l’implantation
du Guggenheim au pays basque. Cet
Euralens, dont la gouvernance reste à
définir, est un programme qui comprend trois axes. D’abord, la mise en
place d’un tramway destiné à désenclaver l’arrondissement de Lens.
Ensuite, la rénovation façon XXIe
siècle des cités minières qui deviendraient ainsi des écocités et la création
de parcs urbains. Enfin, l’élaboration d’un lien fixe qui réunirait la
Marie-Pierre Griffon
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P ho
to M
.-P.
Gr
iffo
n
Lens
Le Louvre-Lens est une arme de construction massive! » La formule
viendrait d’Yvan Renar, sénateur du Nord. Elle résume en tout cas
assez bien l’ébullition qui agite actuellement les élus du bassin minier
autour de l’implantation du Louvre. Si d’aucuns s’étonnaient de
l’attentisme, voire de la léthargie, qui semblait recouvrir le projet depuis
son annonce, fin 2004, c’est sans doute qu’ils ne connaissaient pas le
programme Euralens lancé désormais officiellement…
On le sait, l’histoire minière a laissé
des traces durables dans les comportements. Chacun y cultive à la fois la
fierté de son clocher, et l’humilité de
sa classe sociale. Qualité ou défaut, il
faut s’en défaire. À l’esprit de clocher, il convient de substituer l’envie
de dépasser les frontières locales. À
l’effacement et à la plainte, il vaut
mieux afficher l’ambition. C’est à ces
deux conditions que le pari du
Louvre-Lens sera gagné.
Ensemble, les forces politiques et économiques locales, départementales,
régionales… ont donc décidé de
canapés déhoussables et des
ordinateurs portables qu’il
photographie de plus en plus.
Son métier de photographe
d’objets ne cesse en effet de se
développer. D’abord, parce
que la croissance exponentielle des achats en ligne exige
toujours plus d’images sur le
web. Ensuite, parce que dans
ce monde régenté par la
consommation, la publicité a
un avenir royal.
À Lens, le renouveau urbain est mis en œuvre depuis 1999. Après l’annonce du Louvre-Lens,
les projets d’aménagement se poursuivent dans toute la ville.
métropole lilloise au bassin minier.
Pour mettre en œuvre le projet, JeanLouis Subileau, l’homme d’Euralille
et des réalisations majeures des deux
septennats de François Mitterrand a
été sollicité. L’urbaniste prône la
synergie, la méthode, la qualité voire
l’excellence. « Il faut être au niveau
du Louvre-Lens, même dans les
détails… »
Pas question donc d’oublier ni la pré-
cellence du musée ni la démarche
d’inscription au patrimoine mondial
de l’humanité. La mission Bassin
minier devrait y veiller. Pas question
non plus de perdre son identité et de
courir le danger d’être vampirisé par
la métropole lilloise. Le Louvre-Lens
ne doit pas devenir une station de
métro de Lille.
M.-P. Griffon
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Callot
La maison
’EST le petit
Facteur
•
Cheval de
HéninBeaumont
Carvin. Bien
humble, certes face
au créateur du Palais
idéal mais l’esprit est là.
L’esprit brut et naïf cher à
Breton, Tinguely et Picasso.
Rémy Callot, né en 1926,
employé au bureau
d’études des Houillères, a construit
autour de son petit baraquement
carvinois des palissades qu’il a
recouvertes de céramiques. Scènes
de chasse, frise consacrée à
l’Égypte ancienne, dragons et
pharaon… l’artiste
autodidacte a
travaillé sur les
fresques
pendant près
de treize ans.
13
Photos M.-P. Griffon
Carvin
C
À l’angle des rues de la Gare, Montaigne, et de l’impasse Boileau, le site Callot, simple et émouvant
ment, un travail de
Il en a fallu de
master (1 et 2) mené
peu que les cérapar une étudiante en
miques de Rémy
histoire de l’art à Lille
Callot se transforIII a permis quand même le
ment en hachis. Des trasauvetage et l’inventaire d’un
vaux de démolition ont abattu sa
maison et ses appentis… Ils ont été fonds documentaire.
stoppés in extremis par la ville. Une
part non négligeable des archives et Ardeur artistique
des objets a disparu. Fort heureuse- Il manquait un bras à Rémy Callot.
Enfant il avait joué avec une grenade…
Le handicap n’a pourtant pas freiné son
ardeur artistique. L’homme aimait la
peinture, la sculpture, la pyrogravure,
la céramique (il a acheté un four) et la
mosaïque. Quand il a eu sa retraite, sa
production s’est accélérée. Il s’est alors
attelé à recouvrir sa palissade…
jusqu’à sa mort, en 2001.
Aujourd’hui, les travaux de M. Callot
retiennent l’attention des autorités culturelles. Il est question de restauration
sous la vigilance du musée d’Art
moderne de Villeneuve-d’Asq et de la
Drac. Il est question aussi que les
fresques soient sur le point de faire
partie du patrimoine artistique de la
région. On parle d’un musée d’art brut
à ciel ouvert…
Marie-Pierre Griffon
Chlorophylle Environnement
Concilier environnement et économie
lle a poussé les
grilles de l’Élysée,
interpellé les services
de l’État. Elle intéresse la
CommunAupôle
(communauté
d’agglomération LensLiévin) et la communauté
d’agglomération HéninCarvin. « Le travail de
l’association est
récompensé », assure
Claude Fauqueur,
président de Chlorophylle
Environnement.
E
Cette association est née en
1989 suite au risque d'exploitation du terril de la fosse 4 de
Carvin, « 5000 signatures ont
permis de préserver cet
espace naturel qui porte le
nom de parc du Tour
d'Horloge ». Avec une quinzaine de sections réparties
sur le territoire de l’ancien
bassin minier, Chlorophylle
Environnement a traité
environ 200 dossiers: la pollution de la Deûle, le tracé du
TGV et ses nuisances, les
pistes cyclables, les entreprises qui polluent, la réduction des pesticides, la sauvegarde des terres agricoles et
des espaces naturels, la santé
publique…
L’association porte un projet
qui pourrait se mettre en
route au début de l’année
2009. Il s’agit d’un
Observatoire de l’environnement (sur le bassin minier)
regroupant élus, associations,
services de l’État, structures
économiques, conseils de
développement… « afin de
travailler ensemble sur le
développement durable, les
transports, la pédagogie environnementale à l’école (deux
heures de cours par mois dès
l’école primaire), la transparence des infos en matière
environnementale; d’agir sur
des sujets sensibles; de
trouver des solutions adéquates aux problèmes de l’environnement » explique Cl.
Fauqueur. L’ambition de cet
observatoire est de conjuguer
l’emploi, le social, l’environnement et la santé publique.
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14
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Une association mise sur les rails…
Vis-en-Artois
V
de la Voie de 60
Photo L’Écho du Pas-de-Calais
MV. Trois
lettres
qui
Arras
•
font songer à
une luxueuse
berline allemande !
Mais cette VMV n’a ni
roues, ni volant, ni
moteur… Enfin pas au sens
mécanique du terme. Elle
roule pourtant bien.
Association née en 1977,
Vivre mieux à Vis - VMV réunit aujourd’hui 120
personnes qui, au gré des
passions et des motivations,
font du cyclotourisme, de la
marche, de la peinture sur porcelaine,
des voyages, de l’histoire locale… Et
l’épanouissement personnel
entraînant l’épanouissement collectif,
VMV est une bonne locomotive pour
Vis-en-Artois.
Vis-en-Artois
sur la bonne voie
Grande Guerre. Vis est au cœur du
front. Pour alimenter la zone des combats en matériel et en munitions, les
Anglais - les Allemands aussi d’ailleurs introduisent un système ferroviaire original qu’on démonte facilement avec un
faible écartement des rails (60 centimètres), des wagons robustes et des petites
locomotives. 700 kilomètres de voies en
1916! Après l’Armistice, le ministère des
Régions libérées récupère une partie du
réseau afin d’acheminer des matériaux:
« ayant servi à démolir, la Voie de 60 est
alors utilisée pour reconstruire », souligne Cl. Barlet. Sur la route d’Arras à
Cambrai, Vis revit. Les betteraves
repoussent. En 1926, la Voie de 60 est
rachetée par deux sucreries, Béghin et la
Sucrerie centrale de Cambrai. La
Société anonyme des chemins de fer à
voie de 60 s’installe à Vis-en-Artois, « au
milieu des champs et à mi-chemin entre
les sucreries de Thumeries et
Escaudœuvres. » Tout pour la campagne. La Voie de 60 fait le lien entre les
dépôts, les bascules et les râperies, le jus
étant ensuite expédié par pipeline. Pour
Claude Barlet et la Voie de 60 : « nous nous prenions pour des conducteurs émérites prêts à traverser le Far West »
que ses locos résistent, la société peut
compter sur un personnel extraordinaire: « à l’atelier tout le monde savait
tout faire ». Années trente, quarante et
cinquante sont les années glorieuses de
la Voie de 60. « Mon père est arrivé en
1935 comme chef de bureau, raconte
Claude Barlet. La Voie de 60 c’est toute
ma jeunesse, mon terrain de jeu. » La
construction de l’autoroute A1, le développement du réseau routier portent un
coup fatal aux locos! En 1958, la société
est dissoute, tout est démonté, vendu aux
ferrailleurs. Et Claude Barlet reste persuadé que la Voie de 60, « une force
tranquille », a permis à Vis-en-Artois de
ne pas être un village comme les autres:
« Nous avons tous les équipements
dignes d’un gros bourg avec seulement
550 habitants. »
Le P’tit Train
de la Haute-Somme
Village qui a bien sûr réservé un excellent accueil à l’exposition mise sur pied
les 8 et 9 novembre derniers par Claude
Barlet et ses amis. Des coupures de journaux, des plans, des photographies, des
objets, etc.: une belle collecte effectuée
notamment auprès des anciens de la Voie
de 60. Si l’expo a séduit, le livre a carrément fait craquer tous les passionnés de
la « voie étroite ». Claude Barlet en a
vendu trois cents exemplaires! Voie
Étroite est le nom de la revue publiée par
l’Appeva: Association picarde pour la
préservation et l’entretien des véhicules
anciens, créée en 1970 du côté de Cappy,
Froissy, Dompierre en Haute-Somme,
afin de sauvegarder et restaurer la dernière voie de 60 rescapée de la Grande
Guerre. En 1996, l’Appeva a ouvert le
musée des chemins de fer à voie étroite.
Et que dire de Jacky Molinaro qui a réa-
lisé à l’échelle du 1/43,5e une maquette
du réseau betteravier de Vis-en-Artois!
La perfection. « Devant cette maquette,
on reste sans voix », assure Claude. Sans
voix de 60 évidemment.
Christian Defrance
Rens. 03 21 22 31 47
« Mon espace de vie est
fort réduit, quelques ares
seulement », sourit
Claude Barlet. Il est né
au
lieudit
«
Le
Troubadou » (dans la
rue de Boiry), il y a
grandi, il y vit encore
aujourd’hui… Dire qu’il
est attaché à Vis-enArtois est un euphémisme. « Certains nous considèrent pourtant encore comme des étrangers !
Nous, les descendants des ouvriers de la Voie de 60 embauchés dans les
années 30. La rencontre entre les nouveaux et les anciens avait créé un choc
dans le village ! » Il y a des clichés qui ont la vie dure. Sans la Voie de 60,
le village - réduit en ruines
durant la Grande Guerre « ne serait jamais devenu ce
qu’il est maintenant : attractif
et vivant », souligne l’animateur du club d’histoire locale
qui, en 1994, avait étudié la
société, l’économie vissoises
de 1900 à 1925, « un quart de
siècle qui a tout changé ».
Photos Jacky Molinaro
Locomotive, le mot sied parfaitement à
Claude Barlet, secrétaire de VMV et animateur - « ani-moteur »! - du club d’histoire locale. Comme cette bonne loco
increvable qui tirait cinquante tonnes de
betteraves sur la Voie de 60. La Voie de
60, une page importante de l’histoire de
Vis-en-Artois, lue, relue et souvent corrigée par Claude Barlet. Cet ancien fonctionnaire à la Poste, ancien correspondant de presse connu comme le loup
blanc dans les milieux sportifs arrageois,
s’est attelé à retracer les trente-deux
années d’existence de cette voie ferrée
pas comme les autres. Avec deux stations: une exposition et un livre.
15
Photos M.-P. Griffon
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Atelier de reliure
et de restauration
’IL reste un domaine épargné par le
chômage, c’est peut-être bien celui de
Arras
•
la restauration et la reliure.
L’entreprise A2R, créée par Ali Ziane à
Arras, cherche employés désespérement.
Faute de trouver les petits doigts agiles dans
le département, il lui a fallu élargir le recrutement
à la France entière. Trois jeunes issus des écoles de
Lyon, Lisieux et Paris sont donc arrivés dans le Pasde-Calais. Dans un atelier flambant neuf, ils exercent
leur talent minutieux, méthodique et patient, et attendent en
croisant les doigts que d’autres mains délicates se joignent
aux leurs. Le carnet de commandes déborde…
S
Arras
&
p
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s
r
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t
a
c
i
ste
l
é
D
sse
Anne, David, Nadège manipulent avec douceur et prestesse
les documents. L’une, restauratrice et conservatrice d’œuvres
d’art, dépoussière au pinceau et
à la gomme; les autres rassemblent les cahiers et collent le
tissu de reliure… Silence.
Autour des professionnels,
s’étalent les documents. De
grands dessins de
vitraux du XVIIe,
une collection de
dictionnaires contemporains,
une foultitude de bulletins officiels, un obituaire fin XVe, un
registre du recensement de la
population de Roubaix de 1920
à 1940. « C’est une sacrée responsabilité! » pose Anne.
Certaines pièces sont impressionnantes. « Il ne faut pas
avoir peur de les toucher!
poursuit la jeune fille. Un jour,
j’ai eu une boîte en carton à restaurer. C’était une petite
maison construite par Victor
Hugo… » Certaines pièces sont
si fragiles que « si on frappe
dessus, elles tombent en poussière ». D’autres ont connu le
feu, l’eau, les champignons.
Chaque document a un protocole particulier. « Quand il le
faut, nous le portons à désin-
Restauration et reliure des documents anciens, fabrication de boîtes de conservation sur mesure, microfilmage
et numérisation. C’est ce qu’Ali Ziane appelle « la solution complète ».
fecter dans une annexe de la
BNF (Bibliothèque nationale
de France) puis nous le consolidons. » Les techniciens comblent les trous en réalisant
« des greffes » avec du papier
japonais aux fibres longues. À
chaque fois, le cahier des
charges des Archives nationales de France est respecté
scrupuleusement. Ainsi,
aucun travail réalisé à l’atelier
n’est irréversible. David
marche dans les pas de sa
grand-mère relieuse et pratique le métier depuis 5 ans.
Nadège a choisi cette formation d’une année, juste après
le bac. Tous apprécient ce travail en petite structure: « Au
moins, on prend un document
du début à la fin ! ». A2R va
en effet chercher le document
chez son propriétaire, le restaure, le relie s’il le faut, lui
fabrique éventuellement une
boîte de conservation sur
mesure, le microfilme, le
numérise avant de le rapporter
au
client.
Photographier et informatiser, voilà qui est du domaine
d’Ali
Ziane
qui
était
jusqu’alors opérateur photo.
« Désormais je propose une
solution complète ! » sourit
l’homme. Une solution sur
laquelle ont sauté des administrations de toute la France,
quelques particuliers et la
BNF qui a promis de venir
référencer la structure. Le
succès est total et l’équipe se
voit confier des documents
désormais très précieux : un
parchemin de 13 m de 1499 a
sûrement été le plus beau…
Marie-Pierre Griffon
Rens. 03 21 58 90 75
www.a2r.fr
Patrice et la « force rouge »
lisé plus de 660 baptêmes. Pour des
handicapés mais aussi des valides,
car nous voulons éviter une discrimination positive, permettre aux
valides de côtoyer le monde du handicap. » Les baptêmes ont généralement lieu à Ficheux, dans
l’Arrageois. Ces rassemblements
permettent à l’association de récolter
des fonds pour subventionner des
projets d’aménagement de véhicules
pour personnes handicapées. Aider
la recherche aussi et notamment
l’Institut du cerveau et de la moelle
épinière. Sogno di Cavallino ne désespère pas de mettre sur pied un événement d’ampleur nationale. La
« force rouge » veut aller « à l’essentiel ». Faisant fi de l’incompréhension totale affichée par certains, Patrice
Darras préfère « choquer positivement » en plaçant côte à côte le handicapé,
sujet encore tabou, et la Ferrari, symbole de l’élitisme.
Christian Defrance
Photo Sogno di Cavallino
Patrice n’oubliera jamais cette
journée de 1993, quand il est devenu
« quelqu’un d’autre ». « Une transformation intérieure » dit-il avec
conviction. À dix-huit ans, atteint
d’une maladie neuromusculaire évolutive – l’amyotrophie spinale infantile (200 000 cas en France) – il a
quitté son fauteuil roulant pour s’installer à bord d’une Ferrari F40 (il en
est fou depuis ses treize ans). « Que
de difficultés pour monter dedans,
mais une fois assis j’étais bien, se souvient-il. Je ne pensais pas seulement
à moi ! Je me suis dit : c’est un truc
utile, on doit pouvoir renouveler ça
dans les moments critiques de la
vie ». Depuis quinze ans, une
incroyable « force rouge » anime Patrice Darras. Pour lutter contre la maladie,
pour abattre ce mur qui existe encore entre le monde des valides et celui des
handicapés. Ne lui dites surtout pas que son comportement est admirable :
« tous les handicapés sont des héros couchés » répond-il. En 2004, un ami
médecin achète « sa » Ferrari, Patrice crée alors l’association Sogno di
Cavallino pour « faire faire des baptêmes en Ferrari aux malades, aux handicapés, pour leur redonner de l’énergie ». Patrice trouve rapidement des propriétaires de petits bolides ; dont une vingtaine de très actifs. « Nous avons réa-
Rens. 03 21 150 180
www.e-sogno.com
Vous pouvez lire l’émouvante histoire de Patrice Darras sur le site internet de L’Écho du
Pas-de-Calais : http://www.echo62.com/actu.asp?id=2089
16
Dossier
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
La questio
les années 70, les activités du service public sont au cœur d’une mutation qui
ne cesse de s’accélérer. Deux idéologies s’opposent : l’une prétend généraliser
les bienfaits de la concurrence à l’ensemble des besoins de la société. L’autre
exige que la satisfaction de ces besoins soit reconnue comme un droit fondamental :
l’eau, la santé, l’instruction, l’information, le logement, le transport, l’énergie…
D’un côté, on parle de clients ; de l’autre, d’usagers. Le privé et le public sont accrochés
à des positions antagonistes et leur opposition est une arme politique. Il est certain
en tout cas que poser la question du service public, c’est répondre à l’aggravation
ou à la réduction des inégalités. Recevoir son courrier chez soi, pouvoir acheter
un timbre quand on n’a pas de véhicule, accéder à l’aide à l’emploi quand on est jeune
en zone rurale, ou avoir accès aux soins quand on est pauvre… ce n’est ni public ni
privé. C’est du bon sens !
D
Dominique Dupilet,
président du conseil général :
Photo J. Pouille
EPUIS
Photo J. Pouille
Photo Ph. Vincent-Chaissac
« Nous avons une vision
moderne du service public »
du
service pu
L’Écho du P-de-C : dans la mesure où le conseil un devoir. Le Département est une collectivité
général a financé en partie la rénovation des tournée vers l’avenir. Il n’y a pas d’avenir sans édubureaux de poste, que penser de leur fermeture cation.
aujourd’hui ?
Comment le conseil général du Pas-de-Calais s’inD. Dupilet : Je pense que les fermetures de bureaux vestit-il, là où l’État se désengage ?
de poste sont injustes particulièrement pour les territoires ruraux et les personnes âgées. La logique de Avec son projet de réforme des politiques publiques
rentabilité financière va clairement à l’encontre des nous pouvons considérer que le gouvernement orgaprincipes du service public : l’accessibilité, l’égalité, nise aujourd’hui une politique de déménagement des
la redistribution. Le gouvernement prépare la pri- territoires. Le Département quant à lui s’implique
vatisation de la Poste. J’ai décidé de m’opposer à pleinement dans l’aménagement du territoire. Nous
cette décision et j’ai envoyé à l’ensemble des maires voulons être aux côtés des habitants du Pas-dedu Pas-de-Calais une pétition que tous les habitants Calais dans ces moments difficiles, créer de noupeuvent signer en mairie. Nous avons déjà recueilli velles solidarités et surtout faire vivre la proximité
dont nous avons tous besoin. Concrètement, nous
plusieurs milliers de signatures.
investissons dans les infrastructures, notamment les
Alors que le ministère de l’Éducation diminue le routes, nous aidons les associations et les communes
Dominique Dupilet : « Je n’ai pas peur d’affirmer que les misnombre de postes d’enseignants, il semble que le qui sont étranglées par les baisses de subvention de
sions du conseil général sont des missions de service public ».
conseil général, lui, poursuive ses efforts pour la l’État, et surtout nous faisons vivre l’aide sociale,
ce qui représente une responsabilité importante
rénovation des collèges…
quand le gouvernement est si indifférent au sort des
Il est clair que l’éducation n’est pas une priorité Français qui souffrent et sont inquiets.
pour le gouvernement. Elle l’est pour le département. Chaque année, nous consacrons près de Le conseil général est-il un service public ? L’État
130 millions d’euros à l’éducation. Ce n’est pas de ne devrait-il pas prendre exemple sur la décentrop pour rénover les 126 collèges du Pas-de-Calais. tralisation organisée dans le département ? (maiC’est précisément parce que l’éducation est aban- sons du département, BDP…)
donnée par le gouvernement que le rôle du
Département en la matière est si important. Offrir Je n’ai pas peur d’affirmer que les missions qui sont
les meilleures conditions d’étude à chaque jeune est les nôtres sont des missions de service public. Nous
avons une vision moderne du service public. La plupart des politiques du Département font l’objet de
contrats entre les différents acteurs. Nous avons
lancé une démarche de territorialisation des politiques pour être présents à l’échelon le plus pertinent, c’est-à-dire le plus proche des habitants.
Enfin, le Département est une collectivité qui prépare l’avenir, qui imagine aujourd’hui ce que doit
être le Pas-de-Calais de demain, qui voit la société
telle qu’elle est mais se donne les moyens de la
changer. C’est pour cela que j’ai voulu que le département se dote d’un projet stratégique pour dessiner
le Pas-de-Calais de 2020, et qu’il mette en place un
Agenda 21 afin de donner un sens concret au déveLe collège de Lumbres. « Chaque année, explique le président du conseil général, nous consacrons près de 130 millions d’euros à
loppement durable.
l’éducation. Ce n’est pas de trop pour rénover les 126 collèges du Pas-de-Calais. »
Dossier La question du service public
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
17
on
René Hocq
Défenseur de la présence
postale sur le territoire
ENÉ Hocq, maire de Burbure et conseiller général, est
président de la Commission départementale de la
présence postale territoriale. Cette structure, créée
depuis 10 ans et uniquement consultative, essaie de
concilier la volonté de La Poste et les besoins des
communes. Certes la CDPPT n’a aucun pouvoir mais au
moins elle donne son avis. Qu’en sera-t-il quand elle
n’existera plus ? Qu’en sera-t-il en 2011 quand la
concurrence sera européenne ?
R
Jean-Paul Delevoye,
médiateur de
la République
Trouver la bonne
information
Jean-Paul Delevoye, maire de
Bapaume, est médiateur de la
République. Il résout les
litiges entre le citoyen et l’administration, en toute neutralité. À ce titre, il se dit frappé
que plus de 50 % des 70 000
dossiers qu’il traite, concernent l’information au droit.
« Nous vivons dans une
société de plus en plus compliquée, je ne crois pas à sa
simplification mais il faut
qu’il y ait pour l’usager,
accessibilité et proximité. »
Jean-Paul Delevoye souligne
que chacun a droit à l’écoute,
à l’orientation et quel qu’il
soit et où qu’il soit, à une
information de qualité. « Or,
personne n’est compétent
dans tous les problèmes
posés. Cela passe par une
réorganisation des services,
par la création d’un pôle
d’intelligence. »
Attaché fondamentalement au
service public, le médiateur
regrette
cependant
que
nombre de ses concitoyens
portent sur le sujet un regard
de consommateur. « Ce serait
la fin du service public que de
laisser dériver toutes nos institutions comme prestataires
de service… »
Alors que les héros de l’aéropostale risquaient leur vie tous les jours afin que le
courrier passe « coûte que coûte » pour
Dakar ou Buenos Aires, aujourd’hui plus
personne n’est sûr qu’un DVD envoyé à
une copine de Paris arrive à bon port. Ou
alors… il faudra payer beaucoup plus
cher, cher usager ! Usager ? Allons-donc.
La Poste est une entreprise et fonctionne
comme telle. Désormais sa présence dans
une commune est adaptée « à la consommation constatée localement, dans des
conditions économiques acceptables. »
Une loi régit d’ailleurs la présence de La
Poste sur le territoire. On y trouve le
concept européen de « service universel »
qui « se substitue à celui de service
public ». Cette loi énumère trois scénarii
possibles pour les communes de moins de
2 000 habitants, quand le temps des opérations au guichet est inférieur à 30 000
minutes par an. Le premier : la création
d’une agence postale communale ; en
clair, la Poste propose de verser à la
municipalité 833 euros par mois, en
contrepartie la mairie se charge d’un
point poste. Le second : un relais poste
commerçant, qui se fait en partenariat
avec un magasin local. Le troisième : un
aménagement des horaires d’ouverture
du bureau de poste existant. Quelques
heures par jour ou quelques fois par
semaine, pas le samedi matin… Pas
facile, dans ces conditions d’accueillir
l’usager qui travaille et aucune chance de
faire remonter les 30 000 minutes par an !
Pour mettre en œuvre la loi, une dotation
a été prévue ; elle est répartie par la
CDPPT et, pour la plupart, les élus en
semblent satisfaits. Reste qu’il faut une
pérénisation au-delà de 2010… « Et pour
l’instant, on ne la voit pas arriver ! »
regrette René Hocq. « Les maires du
Pas-de-Calais craignent la privatisation
de La Poste, il y a actuellement une
mobilisation de tous bords. » Au titre de
président de la commission, il « essaie
d’influer pour défendre. » Autre inquiétude des élus : le projet de généralisation
des Cidex (Courrier individuel à distribution exceptionnelle), ces boîtes aux lettres regroupées en batterie à l’entrée
d’un quartier, d’un lotissement… « Elles
représentent actuellement 1 % et La
Poste prévoit de passer à 37 % d’ici 10
ans. Ça nous interpelle fortement ! »
De plus en plus, les élus du Pas-de-Calais
font remonter leurs craintes au CDPPT.
Peut-être qu’un rapport de force permettrait une évolution favorable. « C’est
souvent la solution », admet M. Hocq.
« Mais je suis d’un naturel optimiste
parce que je me bats, reconnaît l’homme.
Cependant, comment remettre de l’ordre
dans tout ce qui a été démonté ? »
Marie-Pierre Griffon
Michel Hermant,
maire de Roquetoire
Un point relais service
intercommunal ?
Pas facile d’être élu d’une petite commune rurale. Désormais
pour travailler sur un projet d’assainissement, trouver un
correspondant DDE est un vrai challenge ! « J’ai fini par en
trouver un à Liévin, explique Michel Hermant, maire de
Roquetoire (1 670 habitants) non loin d’Aire-sur-la-Lys. Ça
fait peut-être sourire, mais aujourd’hui, les fonctionnaires
sont débordés. Comme ils ne sont pas remplacés, ils travaillent le soir… » En matière d’urbanisme, c’est l’inquiétude.
« Si un jour on doit instruire un permis de construire, il
faudra faire appel à un bureau d’études privé. Or, ça a un
coût ! » Quant à l’agence postale, la CPAM, le distributeur
de billets… néant ! « La solution passerait-elle, avec notre
intercommunalité, par la création d’un point relais avec tous
ces services, pour pallier la défaillance du service public ? »
M.-P.G. Le maire estime que la réforme de l’État pose de vrais pro-
Photo M.-P. Griffon
ublic
René Hocq et sa collaboratrice, Carole Dubois. « Un sujet qui m’inquiète : le
projet de généralisation des Cidex. À terme, il n’y aurait plus de relation entre
le facteur et les personnes âgées. »
Pour Michel Hermant, maire de Roquetoire et receveur du centre hospitalier
de Boulogne-sur-Mer : « dans le Pas-de-Calais, nous avons de la chance, le
conseil général se substitue à l’État. »
blèmes. « À force de faire plus avec moins de moyens, on
arrive aux limites du système. Les queues aux guichets sont
de plus en plus longues, » et si on éloigne le service de la
population, il affirme que ce seront forcément les plus
démunis qui vont en souffrir. Se déplacer coûte cher ! « Le
service public, martèle Michel Hermant, est le patrimoine de
celui qui n’a rien. »
M.-P. G.
18
Vécu
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Laurent Maaméri
L’univers
Photos Laurent Maaméri
vu de Mont-Bernanchon
y a eu Hubert Reeves à la télé. Il y a eu des
encyclopédies Tout l’Univers à la maison, avec des
cartes du ciel qui étaient « des fenêtres sur l’univers. »
Il y eu surtout la comète de Halley. Depuis, Laurent
Maaméri a pris l’astronomie à bras-le-cœur… Il pose sa
tête dans les étoiles chaque vendredi à 20 h, dans son
club d’astronomie, et le reste du temps se balade de
planète en galaxie avec son job de créateur de spectacles
pour planétarium. L’homme invite tous ceux qui ont « une
certaine curiosité, un petit goût du bricolage et une
capacité d’émerveillement » à venir poser le pied et l’œil
à Mont-Bernanchon, dans le tout nouvel observatoire
astronomique public « doté du meilleur matériel au nord
de Paris ».
n
et bienveillant du club d’astronomie,
l’observatoire
flambant neuf est en effet à la
disposition de tous « comme
une piscine ou un club de
foot » souligne Laurent
Maaméri.
Pour les passionnés et les exigeants, ce télescope est incomparable. Il a été acquis grâce
à des fonds européens, régionaux, grâce à la Communauté
Artois-Lys et les communes.
L’outil gère la température,
les turbulences atmosphériques ; son pilier de béton
s’enfonce de plusieurs mètres
et évite les vibrations ; il possède une horloge qui permet
de suivre la rotation de la
terre et qui pourra bientôt se
piloter de n’importe quel
poste informatique. Les petits
Chinois pourraient bientôt
découvrir le ciel d’Artois,
tandis que
l e s
M.
-P.
Gr
iffo
Vous voulez voir la lune
comme si vous étiez dans
Apollo 11 ? Découvrir une
trentaine de cyclones à la surface de Jupiter ? Vous engouffrer dans le ciel profond ?
Alors, ratez la Star Academy
du vendredi soir et foncez
voir de vraies étoiles à MontBernanchon. Avec le partenariat
de
la
Communauté de
communes
Artois-Lys,
sous l’œil
vigilant
L’outil
incomparable
Artésiens devraient s’émerveiller des nuits de Chine.
Le club d’astronomie de
Mont-Bernanchon compte
une quinzaine de membres,
de l’adolescent passionné au
retraité enthousiaste. Pas
de fille à l’horizon.
Il faut croire que
les manettes, les
boutons et les
boulons restent
l’univers des garçons.
« Pourtant, il existe d’excellentes astrophotographes ! »
module Laurent Maaméri. Le
club est affilié à l’Association
française d’astronomie qui
organise à la mi-août « La
nuit des étoiles ». « C’est
notre nuit porte ouverte ! » rit
Laurent. L’enjeu dans ce type
de manifestation est avant
tout de ne pas créer de rupture entre la science et le
citoyen. La pédagogie règne
en maître. Rien d’étonnant
sur le site de Geotopia, la
séduisante maison d’éducation environnementale qui
s’adresse en particulier aux
enfants.
Ph
oto
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Aimer la photo
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Pour mieux avoir la tête dans
la lune, il faut maîtriser un
peu la technique photo.
Chercher une galaxie, trouver
une nébuleuse, (re)découvrir
une comète est parfois si heureux, si joyeux, que les membres du club ont envie d’immortaliser le moment. « La
photo est plus que ce qu’elle
représente » affirme Laurent
Maaméri. Elle raconte en
effet toute la nuit nécessaire à
chasser l’étoile, à régler le
télescope, à le faire bouger
par ordinateur pour
qu’il suive la
rotation de la
terre.
Elle
raconte aussi que
l’astre vu en noir et
blanc dans le télescope est en
réalité orangé, que la tache
foncée est un cratère. Les
détails se révèlent. « On
découvre le résultat à la
maison. Alors le plaisir
continue ! » Plus tard, avec la
magie d’internet, et la fraternité qui lie les amoureux du
ciel, « on partage ! Les étoiles
ne sont pas à nous… » L’envie
de vulgariser la science,
Laurent Maaméri la réalise
aussi dans sa profession. Il
est producteur audiovisuel de
spectacles pour planétarium.
Le seul en France à réaliser
des films pour demi-sphère.
L’an prochain, son métier et
son loisir devraient être bouleversés par un événement
exceptionnel. Il y aura 400
ans que Galilée a utilisé pour
la première fois une lunette
d’astronomie. En
2009,
Laurent et ses amis du club
n’ont pas fini d’avoir la tête
en l’air…
Marie-Pierre Griffon
Rens. 03 21 27 95 26
Vie pratique
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Consommer et s’informer
Démarchage à domicile et… vigilance
Depuis le 1er juillet 2007, tous les consommateurs peuvent choisir librement leur fournisseur d’électricité ou de gaz naturel. À côté des
opérateurs historiques, une dizaine de fournisseurs peuvent vous proposer par démarchage à domicile des offres de fourniture
d’énergie accompagnées éventuellement d’autres services. Il faut être vigilant avant de
s’engager.
Le porte-à-porte est une pratique commerciale qui consiste à vous solliciter afin de
vous faire souscrire un contrat. Cette
démarche peut mettre le consommateur en
infériorité par rapport au vendeur et le
conduire à une commande qu’il regrettera
peut-être. Les abus sont fréquents. Il existe
trois dispositions essentielles de protection :
un délai de réflexion de sept jours, la remise
obligatoire d’un contrat, l’interdiction de
percevoir tout paiement pendant le délai de
réflexion. Si une personne vient frapper à
votre porte pour vous vendre quelque chose
ou vous faire signer un contrat : demandezlui de revenir à un moment où vous serez
avec une personne de confiance, ne signez
rien tout de suite, ne versez aucune somme
d’argent (même un chèque à encaisser plus
tard), ne donnez aucune coordonnée bancaire, vérifiez bien que toutes les indications
sur les nom et adresse de la société sont présentes et cohérentes.
Si vous avez signé, et qu’après réflexion, vous
souhaitez renoncer au contrat, aucune justification n’est nécessaire. Il vous suffit de renvoyer par lettre recommandée avec accusé de
réception le bordereau de rétractation dans
un délai de sept jours à compter de la date de
signature du contrat.
Les particuliers qui ont choisi un contrat de
fourniture d’électricité à tarif libre peuvent
revenir au tarif réglementé d’EDF au bout de
six mois. Il n’y a pas de délai pour les personnes qui emménagent dans un logement
dont le précédent occupant avait opté pour
les tarifs libres : ils peuvent choisir entre
ceux-ci ou ceux réglementés.
Pour le gaz, la réversibilité n’est que partielle : seules les personnes qui déménagent et
celles qui construisent un logement pourront
revenir au tarif régulé de GDF. Les ménages
qui ont donc décidé d’opter pour les tarifs
libres ne pourront pas revenir aux tarifs
réglementés pour le logement qu’ils occupent.
Attention, il existe un risque de quitter les
tarifs réglementés tout en restant chez son
fournisseur historique (EDF ou GDF), si un
consommateur conclut un nouveau contrat
avec celui-ci.
Boulogne Infoconso : assistance juridique
téléphonique des consommateurs en
difficulté, du lundi au samedi de 8 h à 20 h
au 03 21 92 37 09
www.infoconso.org
19
D’siré et la minute de jardinage
Planter
les arbres fruitiers
En début d’année, on plante
des arbres fruitiers à racines
nues, jusqu’à la mi-mars,
dans un sol ni gelé, ni
détrempé. Pour assurer une
bonne reprise et favoriser
l’enracinement, on utilise le
pralin. Le pralin est un
mélange liquide composé de
bouse de vache, d’argile, et de
terre de jardin. Il est vendu
sous forme de poudre à
diluer.
Il faut plonger les racines
nues dans le pralin une quinzaine de minutes juste avant
la mise en place dans le trou
de plantation.
Il est conseillé de ne pas
jeter le pralin dans le fond
du trou, l’argile durcirait et
gênerait le
drainage.
…
Depuis 1983, « Plantons le décor ! » est l’une des
initiatives d’Espaces naturels régionaux en faveur
de la préservation des paysages et de la conservation du patrimoine végétal régional. À partir de l’expérience
développée dans les trois parcs naturels du Nord - Pas-deCalais, ce sont au total 17 territoires qui marquent leur volonté
de lutter contre la banalisation de l’environnement. En commandant chaque année des arbres, arbustes et fruitiers adaptés
au Nord - Pas-de-Calais, les habitants et les collectivités participent activement à l’aménagement de leur propre cadre de vie.
Cette année, l’accent est mis sur le rôle de l’abeille et la création de prairies mellifères.
Rens. CRRG : 03 20 67 03 51
a marque collective
régionale Saveurs
en’Or, forte de 110
entreprises et 400
produits, poursuit sa
« marche en avant ».
Ces entreprises se sont
retrouvées le 24 novembre
dernier en compagnie des
partenaires distributeurs
et des institutionnels pour
une assemblée générale
très innovante. Répartis
autour de tables rondes,
les participants se sont
penchés sur onze questions,
toutes axées sur l’avenir
de Saveurs en’Or.
PUBLICITÉ
L
met le cap sur 2012
Comment mieux communiquer
nos atouts et avec quel message? Comment être plus
visible et incontournable dans
tous les circuits de distribution? Comment mieux dynamiser notre développement?
Faut-il élargir nos frontières
commerciales? Faut-il donner
l’agrément Saveurs en’Or à
des produits de savoir-faire
régional sans matières premières provenant de la région?
Un travail participatif intervenant alors que la marque col-
lective « passe un cap », profite
de la « vague Ch’ti » et aperçoit
« des opportunités et des perspectives incroyables ». Pour en
arriver là, Saveurs en’Or lancée en 2004 - a cultivé ses
racines, sans jamais oublier les
consommateurs « au cœur du
projet », en accueillant artisans, producteurs fermiers
dans la grande famille.
Onze questions donc et beaucoup de réponses, saisies sur
un ordinateur puis retranscrites en direct pour toute
l’assemblée. Des échanges
d’une grande richesse qui
permettront à Saveurs en’Or
de mettre le cap sur 2012.
Daniel Percheron, président
du conseil régional Nord Pas-de-Calais a rappelé la
grande implication de la
Région dans la marque, et
évoqué la création d’une
émission régulière Saveurs
en’Or sur la nouvelle télévision régionale.
Jean-Marie Raoult, président
de Saveurs en’Or, a annoncé
pour sa part le lancement de
la baguette Saveurs en’Or
fabriquée par les artisans
boulangers. Une baguette qui
permettra à l’orchestre des
entreprises, distributeurs,
partenaires de poursuivre sa
symphonie en’Or.
20
Identité
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Débat d’orientation budgétaire
© Bilderbox - Fotolia
Fiscalité en hausse mais en-dessous de 8 % ?
Trouver un niveau de fiscalité « qui pourra être supporté » par la population.
ES chiffres de recettes et de dépenses « épluchés
comme des oignons », avec la certitude qu’ils vont
« faire pleurer » ; une étude financière - en
l’occurrence celle du cabinet indépendant Klopfer - qui
certes, traduit une saine gestion mais possède aussi
« une forte valeur lacrymale ajoutée » : c’est à un débat
d’orientation budgétaire « pas commes les autres » que
se sont livrés les conseillers généraux du Pas-de-Calais
le 15 décembre. Un débat montrant à quel point
le Département se trouve « au pied du mur ».
D
Exercice de préparation du
budget départemental, traçant ses grandes lignes, le
« Dob » est intervenu comme
l’a
rappelé
Dominique
Dupilet, le président du
conseil général, « dans un
contexte de triple incertitude : une incertitude institutionnelle, une incertitude
citoyenne et une incertitude
financière ». La première est
liée à la réforme de l’administration territoriale souhaitée par Nicolas Sarkozy.
« Nous rentrons dans une
zone de turbulences quant
aux missions, aux compétences
dévolues
aux
Départements », affirme D.
Dupilet. La deuxième plonge
chaque habitant du Pas-deCalais « dans une politique de
déménagement du territoire
avec la réforme des services
publics ». Le discours du pré-
sident Dupilet est sans
nuance : « il n’y a plus d’État
du tout. Le Pas-de-Calais est
un désert, le conseil général
fait le boulot ! » Troisième
incertitude et certainement
pas la moindre : le conseil
général du Pas-de-Calais,
comme tous les départements
de France, court le risque de
l’impasse
financière. Là
encore l’État est montré du
doigt : « il nous doit plus de
150 millions d’euros ». Le
président citant un exemple
flagrant : le Département a
dépensé 1,8 million d’euros
pour la prise en charge des
mineurs étrangers et l’État,
dont c’est la compétence, a
remboursé 178 000 euros...
Avec cette triple incertitude
et la crise économique par
dessus le marché, le conseil
général élabore un budget
« d’une exceptionnelle sensi-
bilité » selon Alain Wacheux,
président de la commission
des finances. Les dépenses
liées aux transferts de charge
progressent et les recettes
stagnent... Exemples : perte
de 25 millions avec la réforme
de la taxe professionnelle ;
104 000 habitants du Pas-deCalais pouvant bénéficier du
RSA - Revenu de solidarité
active... Et cetera, et cetera.
Alors, la volonté du président
Dupilet et de la majorité
départementale est de braquer les projecteurs du rapport Klopfer sur le Projet
stratégique départemental
pour maintenir le cap d’un
département solidaire, innovant, durable. Maintenir
intacte la capacité d’investissement à 220 millions. Et
quand le cabinet Klopfer dit
qu’il faut pour cela augmenter les taux d’imposition
à hauteur de 8 % :
Dominique Dupilet juge le
scénario inacceptable, « nous
allons refaire un effort pour
essayer d’être en-dessous. »
Combien ?
Réponse le 16 février 2009
lors du vote du budget départemental.
Christian Defrance
Que dit le rapport du cabinet Michel Klopfer (spécialisé en gestion financière des collectivités locales) ? Il souligne la bonne
gestion des finances du Pas-de-Calais (sans emprunts toxiques !)
et Dominique Dupilet a apprécié « l’hommage vibrant » rendu
au conseil général par Michel Klopfer à la télé dans l’émission
« C’est dans l’air ». L’endettement est maîtrisé (360 millions
d’euros début 2002, 347 fin 2007), les dépenses de fonctionnement représentent un niveau de service rendu à la population plus important qu’ailleurs (715 euros par habitant contre
707 en moyenne). La capacité d’autofinancement est identique
à celle des autres départements millionnaires… en habitants.
Une saine gestion mise en exergue alors que dans ce club des
millionnaires, le Pas-de-Calais cumule les handicaps : ressources
plus limitées (faible produit des droits de mutation), potentiel
fiscal inférieur de 36 % (le tiers de celui des Hauts-de-Seine),
aide sociale absorbant 74 % des dépenses réelles de fonctionnement en 2007 contre 69,4 en 2003, pauvreté supérieure des
habitants…
Le cabinet Klopfer démontre que le contexte lié à la dégradation des recettes de l’État conduit à une dégradation très nette
des capacités d’investissement… Les maintenir c’est utiliser le
levier fiscal. Or, Dominique Dupilet l’a dit et répété : « nous
maintenons nos 220 millions d’investissement », Alain Lefebvre
président du groupe socialiste ajoutant « qu’ils sauvent 3 000
emplois dans les bâtiments et travaux publics ». La balle et la
loupe sont dans le camp des services départementaux pour
trouver un niveau de fiscalité « qui pourra être supporté par la
population ».
« Dob »,
canal, télé et petites phrases
• Dob « Le débat d’orientation budgétaire est en fait un
débat d’orientation politique. Nous devons expliquer à la
population le désengagement de l’État et l’omniprésence du
conseil général. Entrer en résistance pour défendre la décentralisation » : Alain Lefebvre, président du groupe socialiste.
• Canal « Si l’État me donne tout ce qu’il me doit, je subventionne Seine-Nord » : Dominique Dupilet. Le budget du
grand chantier du canal Seine-Nord Europe (4,3 milliards
d’euros) n’est pas bouclé… L’État fait appel aux collectivités
territoriales : « on nous demande 40 millions d’euros ! » précise le président. Une position commune sera prise le 13 janvier par les conseils généraux concernés par ce canal. Un
projet pour lequel le Pas-de-Calais est déjà fortement mobilisé (aménagement foncier, etc.).
• Télé « Je ne suis pas sûr de son audimat mais est-ce qu’on
va la laisser se faire sans nous ? Moi je dis : il vaut mieux y
être » : D. Dupilet. Après suspension de séance et vote (oui
pour les socialistes, non pour le groupe communiste qui parle
« d’un coup de poignard au service public », abstention pour
Union@ction62), le Pas-de-Calais rejoint le Nord et la Région
en adhérant à la société d’économie mixte (en apportant
100 000 euros au capital) chargée de développer une télévision régionale - La Voix du Nord, le Crédit Agricole sont les
principaux actionnaires - et d’accompagner le développement de télévisions locales.
Identité
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
21
Textes et photo Philippe Vincent-Chaissac
Ruralité : quels enjeux
pour le développement du Pas-de-Calais ?
’URBANITÉ s’impose au rural, au
risque de le faire disparaitre.
Paradoxe : l’urbanité ne peut
exister sans le rural. Il faut donc
maintenir un équilibre, ce que le
conseil général du Pas-de-Calais
entend faire, en prenant régulièrement
le pouls d’un monde qui vit au rythme
d’une agriculture en perpétuelle
évolution, d’un artisanat diffus et
des migrations quotidiennes de
travailleurs habitant la campagne
pour le calme et la pression
immobilière plus raisonnable.
L
Pour Jean-Claude Leroy, vice-président du conseil général chargé de l’agriculture et de la ruralité, le Pas-deCalais a la chance de ne pas être très
urbanisé. Avec 700 communes rurales
adossées à un réseau de villes
moyennes, il reste relativement aisé
d’agir… « Nous devons réfléchir à
l’évolution de nos politiques ».
Gérer au plus près
Lors de la journée de réflexion organisée à l’hôtel du Département le
21 novembre dernier, sur le thème :
ruralité, quels enjeux pour le développement du Pas-de-Calais ? l’historien JeanPierre Jessenne, expliquait que la trilogie
commune-département-État a assuré les
équilibres majeurs jusqu’aux années 196070. Aujourd’hui le Département s’inscrit
toujours dans cette logique et dans la droite
ligne du propos de M. Jessenne pour qui
« les questions concrètes d’équipement ou
d’assistance se règlent mieux, au plus près
des intéressés que de très loin… »
Pour donner du corps à sa réflexion, le
conseil général entend s’appuyer sur les
neuf territoires qu’il a dessinés dans nos
frontières départementales et sur les neuf
conférences territoriales correspondantes. Autant d’espaces de débats et de
partage d’informations qui doivent éviter
les aberrations dans l’aménagement du
territoire, du style deux zones d’activités
Pour Jean-Claude Leroy, vice-président du conseil
général, « la terre est un bien aussi précieux que
l’eau ». Une vision qui sied à Edgard Pisani, ancien
ministre de l’Agriculture, témoin d’une grande
journée de réflexion sur le thème de la ruralité
dans le Pas-de-Calais.
économiques portées par deux communautés de communes, à trois ou quatre
kilomètres l’une de l’autre. « Avant de
prendre du foncier quelque part, nous
devons nous poser la question de savoir
s’il n’y a pas une autre solution », dit
Jean-Claude Leroy. « Il faut rationnaliser
l’espace,
densifier
plutôt
qu’étaler ». Voilà qui est de nature à
rassurer les agriculteurs, inquiets de
voir leurs terres agricoles disparaître à
la vitesse grand V sous les coups dévastateurs des pelles mécaniques.
Convergence d’intérêts
L’idée générale qui est défendue est que les
territoires intercommunaux ne doivent pas
être concurrents mais complémentaires: ils
doivent être équilibrés à l’échelle du département… Et consommer moins de crédits,
moins d’espaces. « Nous devons
amener les gens à réfléchir davantage
à l’organisation de leur territoire…
C’est une autre façon de travailler ».
Le Département s’inscrit lui-même
dans cette logique mais ajoute, JeanClaude Leroy, « ça ne veut pas dire
que nous ne construirons plus de
routes ». Presqu’une évidence qu’il
est bon de souligner, car aujourd’hui,
le monde rural et le monde urbain
sont étroitements liés. Et de parler de
« relation contractuelle » et de
« convergence d’intérêt » comme c’est
le cas pour la gestion de la ressource
en eau.
Une journée
qui en appelle d’autres
Évidemment tout cela ne relève pas
du coup de baguette magique mais d’une
politique de long terme. Tous les acteurs du
monde rural ont le devoir de participer au
débat. La première journée de réflexion de
novembre dernier, en présence d’un témoin
de grande notoriété, nommé Edgard Pisani,
en appelle d’autres, vraisemblablement une
par an, sur des thèmes différents. En 2009,
l’on pourra peut-être y mesurer les premiers effets du plan départemental d’habitat actuellement négocié avec l’État.
« La faim dans le monde fait plus de morts que la guerre… »
... et la crise alimentaire que nous avons connue il y a peu, est
le signe que la quantité d’aliments disponibles peut diminuer ».
Pour Edgard Pisani, ancien ministre de l’Agriculture, âgé de 91
ans : « avec 9 milliards d’êtres humains, nous avons besoin de
toutes les agricultures du monde… Celles qui ont existé, celles
qui existent et celles qui n’existent pas encore ». Aujourd’hui,
il faut se consacrer aux troisièmes et se pencher sur le cas de
l’Afrique qui concentre deux tiers des affamés du monde alors
qu’il y a beaucoup de terres disponibles. « Nous nous sommes
servis de l’Afrique, dit-il, pour avoir des bananes et des
Edgard Pisani
ananas, mais nous n’avons rien fait pour l’agriculture
vivrière. Nous avons découragé la production agricole en
Afrique ». Et Edgard Pisani qui a participé à la mise en place
de la Politique agricole commune, de s’accuser d’y avoir
contribué, en favorisant l’aide alimentaire qui va à l’encontre
de l’idée qu’il faut travailler pour se nourrir.
Il devient urgent de mettre en place un Conseil de sécurité alimentaire et environnementale. « L’eau, les terres, les savoirfaire ne manquent pas… Ce qui manque c’est la volonté politique ».
L’eau est une richesse pour
le Pas-de-Calais: « il faut la
faire fructifier, la gérer
intelligemment », dit Hervé
Poher. Le groupe qui a travaillé sur le sujet a pointé un
certain nombre de difficultés
comme la superposition des
structures, la lourdeur des
démarches administratives:
« il faut parfois beaucoup de
dossiers et d’argent pour
prouver ce que les gens
vivent et savent » Et les agriculteurs regrettent de ne pas
être interrogés plus fréquemment.
Le classement des cours
d’eau est l’un des dossiers
importants du moment, la
lutte contre le rat musqué en
est un autre. Reste la préoccupation majeure: la lutte
contre les inondations qui
nécessite beaucoup de travaux que le Département
continue de financer. Sur ce
sujet précis, Hervé Poher
clame: « tous responsables,
tous coupables… À nous
tous de trouver des solutions ». En sachant que la
modification du climat est un
facteur nouveau. Et qu’il y a
des endroits très sensibles
comme la zone des wateringues: « prendre toute
l’eau pour la jeter à la mer
a ses limites » Il faut utiliser
les zones de tamponnement,
les marais, sachant qu’il y a
des gens qui habitent
dedans. Il faut aussi appliquer quelques remèdes de
bon sens comme: ne pas
mettre du goudron partout;
effectuer des fauchages raisonnés. Un virage culturel
que le conseil général luimême a adopté, le long des
routes départementales.
Trame verte, trame bleue?
Les intercommunalités doivent s’impliquer pour mettre
en place les corridors biologiques et favoriser le maillage nécessaire… en sachant
que le Département, lui,
joue le jeu depuis longtemps.
La terre, ce bien si précieux
« La terre est un bien aussi précieux que l’eau » Or
au rythme actuel, dans notre région, il n’y aura plus
rien dans 300 ans. La multiplication des zones artisanales et d’activités, les axes de circulation et l’urbanisation des campagnes, concourent à cela.
La politique de boisement est aussi à revoir. « Avonsnous encore le droit de boiser alors qu’il va falloir
nourrir? », interroge Jean Wallon. Le conseil
général a déjà en partie répondu puisqu’il va mettre
en place une réglementation boisement: « on ne
plantera plus n’importe où, n’importe quoi ».
De même, peut-on encore construire à la campagne
autant de maisons d’habitation sur d’aussi grands terrains? « Le législateur aura à faire face au problème
posé par les superficies des terrains constructibles ».
Il convient de savoir quelle agriculture nous voulons.
Le bio doit être une filière à part entière. La question de l’agriculture de proximité, valorisée sur
place, consommée sur place, doit être travaillée.
Les agriculteurs ont besoin de terres, et de dispositifs
pour les aider à s’installer,
surtout lorsqu’il s’agit de petites exploitations. L’aide
à l’installation des jeunes ruraux a bien fonctionné…
Elle a permis de créer quatre cents emplois… encore
en activité. « Un outil à conforter ». Même principe
pour les artisans qui peuvent bénéficier de prêts
d’honneur.
22
Sports
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Arras accueille
le tournoi des Six Nations féminin
Rugby
Et ceux qui ne croient pas au développement du rugby féminin ont
toutes les chances de se tromper, car
ces demoiselles ont bien compris la
finesse de l’art du ballon ovale… Un
ballon qui vit et séduit un public de
novices, heureux de comprendre
enfin quelque chose à ce sport où la
lisibilité restait jusqu’alors l’apanage
des initiés.
Merci Wanda !
Entré par la petite porte de la sacrosainte FFR, le rugby féminin s’est
progressivement structuré autour de
Wanda Nourry. C’est elle qui a monté
l’échafaudage sur lequel sont grimpés
les bâtisseurs de la féminisation d’un
sport où le vivre ensemble et le partage ont d’abord séduit toutes les
déçues des autres sports co.
Très vite
en réussite
Patrick Demolin, le monsieur rugby
féminin du comité des Flandres,
explique que les rugbywomen de la
génération 90 étaient à l’origine basketteuses, handballeuses, etc., ou volleyeuses comme Corinne Devroute (lire
ci-dessous). Compte tenu de leur vécu
sportif, elles ont très vite été en réussite dans un rugby où tout était à bâtir.
C’est aussi ce qui a motivé nombre
d’entraîneurs et de dirigeants, heureux de retrouver l’état d’esprit
empreint d’un amateurisme qu’ils ont
naguère connu chez les garçons.
Thierry Tourdot et les filles du RCA entretiennent une belle complicité qui donne des
résultats.
La génération qui arrive est un peu différente avec des filles qui grandissent
en ovalie et s’inscrivent (ou peuvent
s’inscrire) dans une filière structurée
d’un rugby féminin de haut niveau.
Seconde vitrine
L’exemple d’Arras est assez significatif. Les filles sont en train de se
faire une place, d’ouvrir une seconde
vitrine à côté de celle des garçons qui
jouent actuellement en fédérale 1, et
restent les seuls au nord de Paris à
avoir cotoyé l’élite.
L’erreur serait de laisser s’installer
une concurrence entre les deux sections qui sont dans un projet global,
sachant que l’une et l’autre doivent
travailler et progresser comme elles
l’entendent, chacune avec leurs spécificités, leur personnalité. Cela vaut
sur le plan sportif. Cela vaut aussi sur
le plan financier, dans la quête aux
subventions notamment… Pour
Patrick Demolin, le monde institionnel va devoir évoluer, regarder
d’un peu plus près les projets des
clubs qui ont parfois en leur sein plusieurs équipes de haut niveau (c’est
vrai pour plein d’autres sports), au
risque de voir s’opérer des scissions et
apparaître des clubs spécifiquement
masculins et féminins. Ce qui serait à
l’opposé de la mixité sociale, au sens
le plus large, dont nous avons besoin.
Un coup de pied à suivre
Andréa Bakekimina est l’une des espoirs du rugby féminin arrageois. Un avenir international lui
serait promis.
L’opportunité
du XV de France
Afin de faire connaître le rugby
féminin et séduire de nouveaux partenaires, le club arrageois saisit les
opportunités. Celle d’accueillir le XV
de France pour son match du tournoi
des Six Nations contre l’Écosse en
était une, sachant que les réserves,
Corinne Devroute
Miser
sur la formation
Tout récemment créée, et déjà championne de France à 7, la section féminine du Rugby club arrageois affiche
très clairement son ambition d’œuvrer
au développement du rugby féminin,
dans le Pas-de-Calais et dans tout le
comité des Flandres. La volonté est de
rejoindre le haut niveau en cinq ans
mais, dit l’entraîneur Thierry Tourdot,
« nous n’avons pas l’intention d’aller
chercher des filles dans les autres
clubs ». Et celles qui veulent rejoindre
le RCA ont l’obligation d’adhérer au
projet. Autrement dit, il ne s’agit pas
d’aller plus vite dans la progression en
dépeçant le voisin. L’intérêt est d’avoir
beaucoup
d’équipes
derrière
Villeneuve-d’Ascq et Grande-Synthe,
les phares (pour l’instant) du comité.
Thierry Tourdot mise donc avant tout
sur la formation. Déjà trente filles de
moins de 18 ans constituent le réservoir
et l’avenir du groupe dont l’encadrement a été féminisé, avec la présence (la
seule pour l’instant) de Claire SouffletLemancel. Pour Thierry Tourdot
comme pour Patrick Demolin, la mixité
de l’encadrement est indispensable
pour conduire un groupe de filles.
Question de psychologie.
France A et Écosse A, sont également
au programme d’une journée qui
s’annonce exceptionnelle.
Car l’équipe de France actuelle, à
l’instar de celle des garçons, fait déjà
partie des meilleures nations au
monde, avec un jeu à la française,
très vif, à l’opposé du style britannique plus rude, plus musclé.
Les grands du Pas-de-Calais
Photo I.Picarel / FFR
«
Le rugby masculin est
un sport
d’affrontement. Le
rugby féminin est un sport
d’évitement ». Quelques
mots suffisent à comprendre
pourquoi les filles sont de
plus en plus nombreuses à adhérer
à une discipline jusqu’alors
considérée comme chasse gardée
pour mâles musclés. La venue des
équipes de France féminines, le
15 février, à Arras, pour une double
confrontation face à l’Écosse dans
le tournoi des Six Nations, sera le
moment de s’en rendre compte.
Discipline : rugby
Née le 13 octobre 1972 à Sainte-Catherinelès-Arras
Domiciliée à Talant (21)
Profession : métreur en menuiserie
Club actuel : Dijon, en tant qu’éducatrice
Volleyeuse de formation, sport qu’elle pratique dès l’âge de 9 ans à
Beaurains, Corinne Devroute porte ensuite le maillot de Courrières
avec qui elle participe à une coupe d’Europe et dispute le championnat de France juniors en 1990. Étudiante en EPS, elle part à
Lyon où elle découvre le rugby à 7 (avec des volleyeurs) lors d’une
fête annuelle à Rillieux-la-Pape, en 1994. Elle abandonne alors le
volley pour le rugby, joue à Rillieux-la-Pape puis à Bourg-en-Bresse.
En 2005, elle retrouve le Nord - Pas-de-Calais, « la région de mon
cœur » dit-elle, sous les couleurs de Villeneuve-d'Ascq où elle reste
durant une saison. Repartie à Dijon où on lui propose un projet sporttravail très motivant, elle joue au plus haut niveau jusqu’en juin dernier où elle met un terme à sa carrière.
Évoluant au poste de deuxième ligne ou de troisième ligne aile, Corinne
Devroute a porté le maillot des équipes de France une quarantaine de
fois, a gagné le tournoi des Six Nations en 2004 et 2005 (deux grands chelems), a été championne d'Europe en 2004 et a terminé 3e de la Coupe du
monde en 2006.
Depuis cette saison, Corinne Devroute qui a aussi été professeur d’EPS
et institutrice, met tout son savoir-faire au service des jeunes de Dijon,
s’occupant particulièrement des cadettes. Pour elle, le rugby féminin a
de beaux jours devant lui, la mixité chez les plus jeunes étant l’une des
clefs de la réussite.
JANVIER 2009
Sports
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
23
Textes et photos Philippe Vincent-Chaissac
Des débuts difficiles
structuration du rugby
féminin a débuté timidement
dans les années soixante.
En 1965, il existait une fédération
féminine indépendante qui a vivoté
jusqu’en 1989. Cette année-là, elle
est entrée dans le giron de la FFR
qui avait besoin « d’éducatrices et
de mamans de joueurs »…
Pas vraiment la vision que Wanda
Nourry avait du rugby féminin pour
L
A
lequel elle a inlassablement milité.
Grâce à elle, le nombre de licenciées
est passé de mille à quatre mille. En
2004, une commission féminine composée de quinze personnes a été
constituée avec pour objectifs d’augmenter les effectifs dans toutes les
catégories, de bâtir une pyramide des
compétitions. On est alors passé de
82 à 300 équipes et de 4 000 licenciées
à plus de 9 000.
Le Nord et le Sud opposés à Arras le 15 mars
La filière d’accès au haut niveau mise en place il y a quatre ans passe par la détection au niveau départemental, puis les stages et les suivis individuels des joueuses
qui peuvent conduire à l’équipe de France. Ainsi, le dimanche 15 mars à Arras,
sera organisé un France Nord - France Sud pour constituer la première équipe
de France des moins de vingt ans qui jouera un match international en juin.
Le rugby, sport olympique?
Saviez-vous que le rugby a été
sport olympique jusqu’en 1924, à
Paris où la finale entre la France
et les États-Unis s’est terminée en
pugilat généralisé ? Exclu des
Jeux, le ballon ovale pourrait
revenir en grâce auprès du CIO
par le biais du rugby à 7, féminin
et masculin, qui est pratiqué partout dans le monde, à l’inverse du
rugby à 15.
L’équipe du mois
))) ) janvier 2009
Donner aux Arrageoises la possibilité de pratiquer un sport
qu’elles ont découvert au collège et au lycée. L‘idée a abouti
avec la création d’une section féminine au Rugby club d’Arras.
Engagées pour la première fois dans un championnat, les
Lionnes (c’est leur surnom) ont remporté 36 victoires en 36
matches disputés dans tout le comité des Flandres. Puis elles
ont gagné le tournoi à 4 équipes de la zone Nord-Est et se sont
qualifiées pour la phase finale du championnat de France organisée à
Millau. Là, après un nouveau sans faute, et un succès en finale contre
le Gévaudan (25-10), elles ont été sacrées championnes de France de
rugby à 7. Ça c’était la saison dernière… Une grande et belle aventure
qui se poursuit aujourd’hui à 12, en 3e division nationale. Sur sa lancée,
l’équipe joue les premiers rôles dans son championnat, avec pour
objectif d’atteindre les quarts de finale du championnat de France, ce
qui lui permettrait de monter, déjà, en 2e division… En sachant que
pour les dirigeants de la section, la volonté est d’atteindre la 1re division
en cinq ans.
Rugby
)
) ))
Arras-Marcoussis : un match au sommet qui a tourné
à l’avantage des Artésiennes (31-0)
Les Lionnes d’Arras
Championnes de France 2008 de rugby à 7
Les samedi 21 et dimanche 22 février,
Quaduro et Enduropale du Touquet - Pas-de-Calais
Qui pour succéder
à Couprie et Demeester ?
Certes, c’est encore un peu loin pour se
mettre la pression mais les Quaduro et
Enduropale du Touquet - Pas-de-Calais sont
déjà là. Les pilotes avaient jusqu’au
11 décembre pour bénéficier des tarifs
minorés, et s’ils veulent être sur la grille de
départ, ils ont tout intérêt à se dépêcher si ce
n’est pas déjà trop tard. Nouveauté, les
jeunes quadeurs de 14-15 ans seront de la
fête, avec une course organisée le samedi
matin, de 9h30 à 10h30, avec des machines
125 deux-temps. L’après-midi, ce sont bien
évidemment les « grands » qui prendront
possession de la plage (départ 13 h), avec l’espoir de troubler les Couprie et Parent qui se
partagent l’essentiel du palmarès.
Dimanche, quelque mille motos s’élanceront
à leur tour pour essayer de détrôner Arnaud
Demeester et sa Yamaha. Parmi les préten- Thierry Béthys ambitionne légitimement de
dants à la victoire, l’on trouvera Mickaël succéder à Demeester… Y parviendra-t-il?
Pichon, l’ancien champion du monde de
motocross (MX1) et champion de France d’Enduro 2008 en élite 2, engagé au
guidon d’une Honda aux côtés de Timoteï Potisek et Thierry Béthys, autres grands
favoris. À souligner la participation officielle de l’usine Aprillia qui alignera trois
pilotes italiens, et la présence de BMW par l’intermédiaire de la concession de Lille
qui veut, également avec trois pilotes, tester dans le sable la nouvelle X450.
À noter enfin la création du challenge Sandboy qui viendra récompenser le premier
pilote moto de moins 20 ans, classé à l’arrivée… Sandboy pour rendre hommage
au jeune motard de Créquy, Jason Denys, dont c’était le surnom, mortellement
blessé suite à une chute survenue lors du motocross de Berck en 2008. Un accident
dramatique qui n’est pas sans rappeler celui survenu lors du dernier Enduropale
dont a été victime Benjamin Schots, resté plusieurs jours dans le coma.
Le grand retour
de l’athlé
Avec la réouverture du stade couvert régional à Liévin, c’est
le retour des grandes compétitions d’athlétisme. Le meeting
du Pas-de-Calais est programmé le mardi 10 février, 19h.
Les championnats de France auront lieu les 20 et
21 février (voir programmation page 30).
La dernière fois que les championnats de France en salle se sont
déroulés à Liévin, c’était en 2005. La Saint-Venantaise Élodie Dulot
y avait participé sur 1 500 m. Elle espère à nouveau être de la
fête cette année.
Arques se plie aux exigences de la gym
41équipes parmi les plus titrées d’Europe et du monde.
82 gymnastes talentueuses issues de 17 pays… Le 13e
tournoi international de gymnastique du Pas-de-Calais
(coupes de la ville d’Arques), a connu un beau succès
sportif… Et une petite surprise avec les résultats remarqués des gymnastes néerlandaises venues troubler l’hégémonie russe. Chez les espoirs où il faut regarder pour
connaître les noms des gymnastes qui seront présentes à
Londres, pour les Jeux de 2012, Tess Moonen s’est
imposée. Chez les juniors, victoire de Wyomi Masela. Les
Russes restent néanmoins bien présentes avec Irina
Sazonova qui a terminé en tête du tableau général senior
et Diana Sapronova, vainqueur des finales par agrés, aux
La
Néerlandaise
Tess barres, à la poutre et au sol. Au-delà des résultats pureMoonen victorieuse chez les
ment sportifs, la compétition a conforté l’Amga, club
espoirs.
organisateur, dans son rôle moteur du développement de
la gymnastique dans le département, justifiant ainsi complètement la prochaine
construction d’un complexe unique en Europe, entièrement dévolu à la gymnastique… Un gymnase à énergie positive, sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.
Arts&spectacles
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
l’initiative du conseil général, peintures, sculptures,
orfèvreries, textiles… quatre-vingt quinze objets précieux
et rares, témoins de l’histoire religieuse du littoral, seront
exposés au Château-musée de Boulogne-sur-Mer à partir du 31
janvier. L’action est réjouissante. Non seulement elle met des
chefs-d’œuvre à la portée du grand public mais elle finit de
convaincre tous ceux qui en doutaient encore, que le Pas-deCalais possède de remarquables richesses.
À
les objets a suivi de près… Il ne
s’est plus jamais démenti.
Qualités
esthétiques
et historiques
Les éléments exposés
ont été choisis en
fonction de leurs
qualités esthétiques, historiques mais aussi
en fonction de leur
appartenance à un
territoire (arrondissements
de
Calais, Boulognesur-Mer
et
Montreuil). Si
les
œuvres se suffisent à
elles-mêmes pour être
appréciées, il est
néanmoins intéressant de connaître
leur contexte ou de
découvrir la thématique qui les
Espace 36
’ESPACE 36, association et lieu d’art contemporain à
Saint-Omer, a l’Europe vissée au ventre. Après avoir
multiplié les échanges avec le Kent, la voici tournée
vers la Finlande. La structure a demandé à une artiste
française de travailler à Helsinki tandis qu’une artiste
finlandaise est venue à Saint-Omer. Laura Henno et
Hanna Ojamo se sont attachées au même thème : résider.
La notion complète le propos que l’Espace 36 entretient
depuis dix ans : celui du territoire.
L
Après l’intérêt porté au patrimoine, aux marais et à la
nature, voici que l’Espace 36
s’attarde avec cohérence sur
les habitants. « Résider » est
le thème qui fera bouger désormais les artistes qui travaillent avec le centre d’art.
L’artiste multimédia finlandaise Hanna Ojamo s’est
emparée du concept et l’a mis
en application un mois durant
à Saint-Omer. Elle restituera
son travail vers avril, mai.
Laura Henno, une photographe du Nord - Pas-deCalais, s’est laissée bouleverser
par
l’île
de
Suomenlinna,
à
côté
d’Helsinki, et par les adolescents finlandais. Elle a photographié les jeunes dans le
paysage en demi-saison
comme s’il y avait un rapport
étroit entre l’ado en période
de transition et l’automne pas
tout à fait fini… Le résultat
est aussi séduisant que trou-
Du 31 janvier au 18
mai (vernissage le
30 janvier) au
Château-musée de
Boulogne-sur-Mer.
Tél. 03 21 10 02
20. www.ville-boulogne-sur-mer.fr.
Tous les jours sauf
mardi de 10 h à
12 h 30 et de 14 h
à 17 h 30. Le dim.
de 10 h à 12 h 30
et de 14 h 30 à
18 h Tarif : 3 €
expo permanente.
2 € expo temporaire. Gratuit pour
les moins de 18
ans et les 1er
dimanche
de
chaque mois.
Boulogne. Statue de procession
Autour de l'exposition
- Le 18 avr., abbatiale de Licques : Jeanne de
Constantinople. XIIIe siècle sacré et profane en
Flandre et Hainaut. Alla francesca & Discantus :
Vivabiancaluna Biffi (vièle), Hélène Decarpignies
(chant), Marco Horvat (luth, chant), Lucie
Jolivet (chant), Brigitte Lesne (chant, harpe, percussions), Catherine Sergent (chant), Emmanuel
Vistorky (chant).
- Le 25 avr., abbatiale de Montreuil-sur-Mer :
L'argument de beauté. Autour des pièces sacrées
de Gilles Binchois. Discantus 9 Chanteuses :
Christel Boiron, Hélène Decarpignies, Anne
Guidet, Lucie Jolivet, Brigitte Le Baron, Brigitte
Lesne (dir.), Caroline Magalhaes, Catherine
Schroeder, Catherine Sergent.
- Le 16 mai, Château-musée de Boulogne : Les
plaisirs du palais. Banquet musical franco-flamand en forme de palindrome. Ensemble
Clément Janequin.
Asua :
résider
en finlandais
Laura Henno a obtenu le prix Découverte des rencontres de la photographie 2007 à Arles. Elle photographie des adolescents mis en scène dans des paysages entre deux saisons. Transition et trouble…
blant. Cinq de ses images
seront présentées à l’Espace
36 du 24 janvier au 28 février.
En automne prochain, elle
confrontera son travail avec À ne pas rater pour se laisser
l’artiste finlandaise à Lille toucher.
puis le présentera au musée
de la photographie.
Rens. 03 21 88 93 70
Ph. Laura Henno
L’exposition, d’envergure eurorégionale, promet d’être « spectaculaire ». Elle dévoile « la richesse
mobilière du Pas-de-Calais dans
ses dimensions artistiques et historiques, du VIIe siècle jusque la
Deuxième Guerre mondiale ».
Surtout, elle révèle la volonté
assidue du conseil général de
garder et d’entretenir le patrimoine du département. Depuis
1972, l’institution pratique en effet
une politique forte de restauration, de valorisation, de mise en
sécurité des objets d’art… palliant
ainsi la carence de l’État. Il a fallu
en effet salarier un conservateur et
créer un service à part entière
pour préserver le mobilier.
Très tôt la notion de patrimoine a
pris toute son importance dans le
département. Déjà en 1848, une
« commission départementale
d’histoire et d’archéologie du Pasde-Calais » s’attachait à l’inventaire, l’étude et la préservation des
monuments d’art. L’intérêt pour
rassemble : les cultes spécifiques
du littoral ; les commandes artistiques et le mécénat de l’église du
Moyen Âge à nos jours ; le littoral,
carrefour d’influences artistiques… Autant d’informations
décortiquées dans le catalogue
d’exposition qui a eu recours, là
aussi, aux meilleurs spécialistes en
orfèvrerie, sculpture, peinture. L’ambition scientifique est clairement
assumée.
Boulogne-sur-Mer
« De l’invisible au visible »
Les trésors sacrés du littoral
Photos Région Nord – Pas-de-Calais /Philippe Dapvril – 2008
24
Arts&spectacles
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
25
Photo Christophe Blanquart
Textes Marie-Pierre Griffon
« Lire c’est grandir un peu plus »
Agitato pour Tiot Loupiot
huit ans que Tiot Loupiot, le salon des tout-petits, bouleverse les
communes du bassin minier. L’aventure est désormais reconnue et
plébiscitée. De deux communes au début, elle s’est étendue à 22
villes ; elle dure aujourd’hui un mois et demi. Pas moins ! Ce Tiot Loupiot-là
manifestation organisé par Droit de cité, association intercommunale de
développement culturel propose plus de cent manifestations.
Départ le 9 janvier.
V
OILÀ
d’éveil culturel » pour bébés et
enfants jusque 6 ans. D’Auchel à
Leforest,
d’Auchy-les-Mines
à
Drocourt… les vingt-deux communes
sont en émoi. Elles diffuseront d’ici
fin février plus d’une centaine de
manifestations. Des expositions, des
parcours sensoriels, des jeux avec
l’imaginaire, des livres à toucher, des
histoires à voir et à écouter, des spectacles adaptés ou inspirés d’albums
jeunesse… le programme est dense et
divers. Il entend favoriser la découverte, le partage entre parents et
Les enfants au salon
Tiot Loupiot est bien plus qu’un fes- enfants, le plaisir de lire et de jouer
tival. L’événement se veut « salon avec les mots. Il s’agit aussi, au-delà
Plaisir d’ouies :
les Zinouïes
« O mama O » par le Théâtre en flammes : « une aventure toute en douceur, dans un univers chaud
et rassurant comme le ventre d’une maman… »
du bonheur d’un conte ou d’une Complémentarité et synergie ne sont
expo, d’initier et de consolider sur le pas trop pour lutter, ensemble, contre
territoire une politique culturelle et l’illettrisme.
artistique en direction des tout-petits.
Il s’agit aussi de créer une dynamique
de mise en réseaux des différents Programme disponible au 03 21 49 21 21
acteurs de la petite enfance. ou sur www.droitdecite.com
Le grand secret
Photo François Daumerie, graphisme Pit
« Lire, c’est grandir un peu plus ! » sur
cette conviction, Droit de Cité et ses
partenaires ont construit le concept
Tiot Loupiot. Le livre et la littérature
jeunesse guident en effet toutes les
expos, spectacles, lectures et animations. Autant d’actions certes menées
toute l’année dans les bibliothèques,
centres culturels, CAJ… mais qui prennent ici un éclat particulier. Un peu
comme la partie de l’iceberg qui
émerge.
dernières Zinouïes ont retenti des accents
chaleureux de Loïc Lantoine. Cette année,
elles accueillent Presque Oui, son sourire, sa
voix et ses textes. Pour sa 2e édition, le festival
de musique actuelle de Bully-les-Mines donne
carte blanche à l’artiste pendant trois jours. Il lui
propose d’inviter ses amis et de traîner avec sa
guitare à la médiathèque, au lycée, au théâtre,
sur scène et dans la salle…
L
Thibaut, de Presque
Oui, a donc fait « sa »
programmation
à
l’Espace
culturel
François-Mitterrand. Il
y a invité des artistes qui
lui ressemblent. Ainsi
Franck Monnet, qui
parle couramment la
langue des chats, qui
écrit beaucoup pour les
autres, mais qui mène
également sa propre carrière. La rencontre est
réjouissante !
Ainsi
Beaurivage, un groupe
de Paris très pop électro
mais aussi très chanson
et beaux textes. Invités
également par Thibaut :
3x6 (cordes bien sûr), un
trio de guitaristes tendres;
Nicolas
Photo M.-P. Griffon
ES
Arnaud et Djamel : mythomanes ou diseurs de vérité ?
Jules, l’homme du délire
et du second degré, et
Cactus in Love, la petite Thibaut, de Presque Oui, sera présent partout à Bully, du 6 au
qui monte qui monte et 8 février
qui se fait tour à tour
charmeuse, agressive, Nous en sommes pertimide, ironique, chaleu- suadés !
reuse et mélancolique.
Du beau monde à Bully Rens. 03 21 44 18 00
et de belles actions.
Pendant ces trois jours,
sont programmées des
Programme
master-classes au lycée,
à l’école de musique,
Vend. 6 février, 20 h 30 au théâtre : Franck
une exposition photo
Monnet et Beaurivage. 12 et 10 €.
du talenteux collectif
Sam. 7, à la bibliothèque : contes pour enfants
Skênêa… et ne sont pas
avec la Cie Les porteurs de sons (gratuit). Dans
programmées les surle hall du théâtre : après-midi sieste musicale
prises de Presque Oui.
avec le groupe 3x6 (gratuit). À 20 h 30 au
« Faites-nous confiance,
théâtre : Nicolas Jules et Cactus in Love. (12 et
assure Lionel Delecroix,
10 €).
directeur de l’espace
Dim. 8, concert jeune public : Johnny Fédébul.
culturel, ce sera bien ! »
2 €.
On aurait pu parler en détail de cette dernière
création de la Compagnie du Tire-Laine ; de la
réécriture du texte de Barjavel par Arnaud Van
Lancker ; du talent du comédien conteur, Djamel
Hadjamar seul sur scène ; des précieuses graines
d’orgue de Barbarie posées par
Daniel Leroy… On aurait pu
parler aussi de l’Espace
François-Mitterrand qui a
coproduit le spectacle… Oui on
aurait pu. Mais l’important est surtout d’évoquer
ce « grand secret » dont parle sans cesse Arnaud
Van Lancker. Et la question se pose : est-il mythomane ou dit-il la vérité ? Il s’attarde longuement
sur le sujet dans cette pièce troublante, il le mentionne au détour des conversations, il s’y attache
sur son blog (http///ilot307.canalblog.com), il a
même créé une pétition qu’il entend envoyer au
chef de l’État. Sans rire. « Les grands de ce monde
le connaissent, ce secret, dit-il, les politiques aussi.
On dit que les journalistes savent également… »
Oui, on le dit…
Bully-les-Mines
Prochaine représentation, le 12 mai à Lens.
26
Écoute-voir
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Rubrique tenue par Jean-Yves Vincent
Livres…
Ne sont présentés dans ces
pages que les livres reçus et
lus par la rédaction. Elle
attribue le marque-page à
un ouvrage qui l’a plus particulièrement touchée.
GÉRARD COUSIN,
DOMINIQUE DARRAS
Matinales
Tu as tout à me dire…, Tu
viens…, Tu te frottes les
yeux…, Petit matin de petite
pluie…, Le jour a repeint la
forêt…, Assise au seuil des
choses simples…, Le chemin
s’étonne… lecture à sautepages pour une poésie aquarelle. Un petit ouvrage sur un
papier qui a bonne main et une
jolie calligraphie.
COLLECTIF
Les Annales
du Cercle
de la Verde Rue
Courriel : [email protected].
Éditions Lieux d’être et d’ici,
ISBN 978-2-7466-0250-2, prix 12 €
Guide des Estaminets
Les estaminets sont à la mode.
Auberges de village, cafés de
campagne, tavernes ou simples
restaurants sont de plus en
plus nombreux à revendiquer
l’appellation estaminet. Le
mouvement est parti dans les
années 1990 des monts de
Flandre, puis s’est étendu à
toute la région et en Belgique.
On trouve désormais des
estaminets à Lille, Lens ou
Cambrai. Pour permettre
aux amateurs de bonnes
bières, de jeux
traditionnels et de
plats typiques de
s’y
retrouver,
Laurent Cousin et
Gilles Guillon ont
recensé pour cette
2e édition 230
bonnes adresses.
Ravet-Anceau
des Estaminets
ISBN 978-2914657-07-5,
prix 9 €
Les historiens de la Verde
Rue proposent dans cette
édition les annales musicales
de Laventie, Sailly-sur-laLys, Fleurbaix
et La Gorgue.
Au sommaire :
N i c o l a s
Gombert, un
gorguillon
musicien à la
cour
de
C h a r l e s
Quint, l’histoire
des
sociétés musicales,
des
cliques, des
JEAN-LOUIS FOURNIER
Où on va, papa ?
Peut-on faire de l’humour sur tout ? Oui,
mais
avec
amour.
Sourire pour ne pas
pleurer, c’est ce que fait
Jean-Louis Fournier en
offrant ce très tendre
Où on va, papa ? à ses
deux fils handicapés.
En déclinant tout ce
qu’il aurait pu faire
si… (les conduire au
foot dans sa grosse
voiture américaine,
leur faire découvrir
Brahms,
Chopin,
Schubert)… à la loterie de la génétique, il
n’avait perdu sa mise. Avec pudeur l’écrivain se
dévoile, demande pardon à ses gamins d’avoir donné
cette drôle de vie. « Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais
parlé de mes garçons », raconte J.-L. Fournier.
« Pourquoi ? J’avais honte ? Peur qu’on me plaigne ?
Tout cela un peu mélangé ». Mathieu, Thomas. Livre
touchant écrit « pour qu’on ne les oublie pas, pour
qu’il ne reste pas d’eux seulement une photo sur une
carte d’invalidité » ; écrit peut-être aussi pour dire un
remords. « Je n’ai pas été un très bon père. Souvent je
ne les supportais pas. Avec eux, il fallait une patience
d’ange et je ne suis pas un ange ». Un très tendre
ouvrage couronné par le prix Fémina.
Stock, ISBN 978-2-234-06117-0, prix 15 €
la forêt vierge à un paisible jardin
rempli de pommiers. Michel Sanchez, le
compositeur de Deep Forest, a semé ses
claviers, planté ses consoles de studio à
Hendecourt-lès-Cagnicourt. Il a tourné une
page et vient de récolter deux albums qu’il a
composés bien sûr… et sur lesquels il a posé
sa voix. Michel n’avait jamais chanté.
« Une voix de tête, avec un souffle », explique
Michel, bien conscient de « redémarrer à zéro ».
Durant douze ans, de 1992 à 2004, il a roulé carrosse sur une voie royale avec Deep Forest : succès,
tournées japonaises, récompenses, 5 millions de
disques vendus. Le duo Mouquet-Sanchez a lancé
la mode des musiques très mélangées : traditionnelles et électroniques… World and ambient.
« Concept beaucoup copié, exploité, et auquel je
n’ai pas voulu rester scotché. » Il y a quatre ans,
ce Nordiste (originaire de Fenain), musicien invétéré (premier instrument à quatre ans !), passé par
le Conservatoire, les bals, la variété… a créé son
studio en plein Artois. « Un bel outil, idéal pour me
réinventer un univers, mon propre univers. » Dix à
douze heures par jour, Michel a travaillé en soli-
D
E
taire. Musiques atmosphériques avec une certaine
forme de minimalisme. Puis il s’est timidement mis
à chanter, se fabriquant un timbre de voix. Virage
abrupt par rapport à Deep Forest. Quand ses
tiroirs débordèrent de musiques, il a cherché des
auteurs. Le carnet d’adresses est encore efficace.
Suzie Hug, de Londres (elle a travaillé avec le
groupe Travis), a écrit les treize chansons de The
Touch, et le grand Boris Bergman (Gaby pour
Bashung !) a écrit (en anglais aussi) les onze titres
de The Day of a Paper Bird. Le premier album est
très acoustique avec d’entêtantes mélodies et ça
c’est le « coup de patte » de Sanchez ; le second est
plus progressif, onirique, moins commercial. Les
pochettes, signées Sanchez, sont superbes. Deux
albums sincères et séduisants. « Armons-nous de
courage maintenant », lance Michel qui a relevé le
pari de l’autoproduction pour ne pas voir se lever
de barrières musicales, mais espère faire de l’œil à
des labels et maisons de disques anglo-saxons. En
attendant, il a ouvert une petite boutique sur son
site Internet, et défend énergiquement ses deux projets, oubliant son côté « ours » pour accéder aux
rivages de la promotion et de la communication. Ne
Photo L’Écho du Pas-de-Calais
Portrait de chanteur
Michel Sanchez
Émotion, sincérité et savoir-faire
Michel Sanchez avoue qu’il est « mis en danger » avec ses
deux albums.
cachant pas sa « gourmandise de musiques », ses
goûts allant de Miles Davis à Radiohead, Michel
Sanchez sait avec ses notes nous mettre l’eau à la
bouche… et aux oreilles. The Touch et The Day of
a Paper Bird nous invitent à faire une pause : claviers, guitares, cordes, hautbois, basson, accordéon nous emmenant sous les pommiers du jardin.
Deep soul.
Christian Defrance
www.michelsanchez.com
harmonies… au fil des pages,
quelques photos au regard usé
par les années et l’hymne du
pays : Au pays de Lallœu, on
est courageux, ce pays du vent
est indépendant…
Cercle de la Verde Rue, 998 rue
de la Lys, 62840 Sailly-sur-la-Lys,
ISBN 978-2-9528439-2-8,
prix 15 € + 3 € de port
PASCAL MARTIN
La Traque
des maîtres flamands
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Mignoni, le spécialiste des coureurs de nuits. Héros de l’affaire, le sieur
Saint-Sauveur.
Cette fois, les
g r a n d s
méchants s’appellent Gordo,
pilote de R8
Gordini et le
Fouaneur, exchasseur de
fouans, c’est-àdire taupier et
grand briseur
de
nuques
devant l’éternel. Ce sixième
volume des coureurs de nuits
est savamment écrit sur fond de
tableaux des primitifs flamands, du carnaval de Bailleul
et des égouts de Bruges.
Presses de la Cité, ISBN 978-2258-07646-4, prix 19,50 €
HERVÉ PRUDON
La langue chienne
Et voilà pour le lecteur l’occasion de retrouver l’inspecteur
De Marquebuse à Harboteuse,
la série noire s’invite sur la
Côte d’Opale. Ménage à trois,
Tintin aime Gina et les livres,
Gina aime le
rouge aux ongles
et
son
mari
Tintin, surtout
lorsqu’elle
est
dans les bras de
Franck ; Franck
aime
Gina,
donner
des
beignes, boire de
la
bière.
Ambiance faitdivers : chômage,
feuilletons télé,
bière à gogo… Lente
déchéance et langue chienne,
avec un vrai style et un bel art
de la métaphore, de
l’absurde
et
une
implacable
logique.
Dans la voiture jetée de
la falaise, on
retrouvera
l’ÉCH dES CD
par Christian Defrance et Jean-Yves Vincent
Que les choses soient claires, nous n’avons pas reçu le dernier Souchon - Parachute doré est la chanson à
mettre entre toutes les oreilles en ces temps de crise -, ni le dernier Sheller d’ailleurs (Avatars est un album
fort de celui qui veut être un homme heureux). Nous n’avons pas reçu non plus le dernier Adamo… Vous
avez bien lu Adamo. Salvatore le Sicilo-Belge fête ses quarante ans de chanson vivante avec 18 amis et cela
donne 18 duos pour Le bal des gens bien. Tenez-vous bien, ces potes s’appellent Yves Simon, Bénabar, Voulzy,
Souchon, Raphaël, Cali, Renan Luce, Juliette, Olivia Ruiz… Stop ! On a compris, que des gens bien.
Le Pas-deCalais
qui
chante a aussi
ses gens bien.
M i c h e l
Sanchez
remember Deep
Forest - est passé
de la world
music
à
Hendecourt-lès-Cagnicourt music et sort deux somptueux CD : The Touch et The Day of a Paper
Bird.
www.michelsanchez.com
Le Calaisien
E r i c k
Marguerie
n’est pas un
inconnu dans le
petit monde de la
variété de qualité.
Une voix sensible
qui fait mouche,
des mots qui touchent. Nouvel album, C’est l’histoire : cinq titres qui
vont du « rêve américain » aux « gens d’ici ». Des gens
bien forcément.
www.erick-marguerie.fr
Est-ce que les gens bien dansent la Chti’ktonik?
Bonne question. Bob Chémi et David Chéli en
sont persuadés. Tant miux pour eusses.
www.myspace.com/latecktonikdeschtis
« Au menu de
ce soir on va vous
proposer
un
concert psychédélique en mode
aparté! » Ils ont des
fans, s’éclatent sur
scène et sortent un
album 6 titres très
enlevé.
Avec
« Mechanical Despair », le groupe The Lost
Hope nous laisse espérer des lendemains qui rockent.
www.thelosthope.fr
Des mots sur
les maux… un
brin d’amertume
sur l’époque mêlé
de
quelques
beaux
sourires
musicaux et en
point d’orgue un
entêtant parfum à
la guitare électrique. Meilue est au chant et à la guitare ; William
Peron à la basse ; Johann Degeuse à la batterie,
Julien Beugin, aux claviers. L’album s’appelle
Accords et âme.
www.meilue.com
un requin découpé, un chien
poignardé, un Kossovar massacré et un Tintin assassiné !
Série noire Gallimard, ISBN 9782-07-012102-1, prix 16,50 €
GILLES WAREMBOURG
L’œil du calamar
Une fois décodé le mode d’emploi, mi-livre, mi-rapport…
L’œil du calamar attrape son
lecteur et ne le lâche plus. On
entre en science-fiction, mais
une science si proche de ce qui
pourrait se produire « pour de
vrai » qu’on craint que Gilles
Warembourg n’ait quelques
prémonitions.
En résumé, un beau jour de
février 2014, quatre
calamars géants aux
quatre coins du monde
surgissent des abîmes,
jettent leur encre sur
les pêcheurs qui viennent de les capturer,
déclenchant ainsi une
pandémie mondiale.
Une fièvre bénigne
qui masque une
condamnation irréversible: la stérilité à
terme. Quinze ans plus tard, le
verdict est confirmé: les enfants
nés après ce jour fatidique sont
incapables
de
procréer.
L’espèce va à sa perte. Avec les
professeurs Jodie Appleton,
Stanley Finlay…, Stone, le
généticien tente de découvrir le
secret qui fait de lui le
benjamin d’une espèce
en voie d’extinction.
Éditions Atria, ISBN 9782-9525496-8-4, prix 19 €
THÉRÈSE RUFFAULTJOMBART
27
difficile » et Marie Brunet, sa
prof, ne le comprend plus,
jusqu’à ce qu’elle découvre
que l’adolescent vient d’apprendre qu’il était un enfant
adopté. Xavier en veut à la
terre entière : ses parents naturels qui l’ont abandonné, ses
parents adoptifs qui lui ont
menti et ses copains qui le dévisagent.
Editions Velours, ISBN 978-235167-118-4, prix 13, 20 €
ANDRÉ MARTEL
La captive de
la Maison des Charmes
Une histoire d’enlèvement : à
la sortie de la boîte de nuit,
une fille se chamaille avec son
amoureux et se laisse embarquer par le premier inoffensif
venu ; une ado se fait renverser à vélo ; une troisième
cède au mirage d’un casting
photos… Et
les voilà prisonnières et
bientôt
hôtes de la
Maison des
Charmes à
Venise.
Éditions Le
Vert-Galant,
ISBN 978-284846-053-6,
prix 15 €
Un grain
de raisin
Xavier est devenu « un
élève particulièrement
Dimanche 29 Mars
à 16 h
au Kursaal
de Dunkerque
&
Lundi 30 Mars
à 20 h 30
Salle du Casino
d' Arras
Locations Arras : * Magasins Auchan - Cora - Cultura - Leclerc - Virgin
0 892 390 100 - www.ticketnet.fr
* Office de tourisme d'Arras - Place des héros - 03 21 51 26 95
Locations Dunkerque : * Magasins Auchan - Cora - Cultura - Leclerc - Virgin
0 892 390 100 - www.ticketnet.fr
* Magasins Fnac - Carrefour - Géant - 0 892 683 622 - www.fnac.com
* Kursaal de Dunkerque - Place du Casino - 03 28 65 81 81
Licence Itaprod 3-100 7469
Écoute-voir
28
agenda
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
février
o
Pour l’Agenda de L’Écho n 99 de mars
(manifestations du 7 mars au 3 avril)
expos, salons…
Annezin
Jusqu’au 11 janv, 15 h-18 h,
salle des fêtes, Foot story, photographies, documents de
presse et objets.
Arques
Les 7 et 8 mars, 10 h-19 h, salle
du Cosec, salon de la pêche de
loisirs.
Arras
V. 23 janv (15 h-20 h) ; S. 24
janv (11 h-20 h) et D. 25 janv
(11 h-19 h 30), Artois Expo, le
salon du Mariage et des événements familiaux. Nouveau, cette
année : un espace dédié aux
mariages orientaux.
Infos sur www.salonmariagearras.com
Du 7 fév au 24 avril, musée
des Beaux-Arts, Trésors de la
haute époque horlogère. 15001700. Objets provenant des plus
prestigieuses
collections
publiques et privées françaises.
Tous les jours (sauf mar) 9 h 3012 h et 14 h-17 h 30.
Musons dimanche à 15 h 30 au
musée des Beaux-Arts : 11 janv,
2000 ans d’histoire d’Arras par
Rosalind Pelletier. 25 janv, Le
13
AN 2
009
envoyez vos infos avant le…
Itinéraire Bis,
action théâtrale intercommunale
corps et l’amour par Nelly
Dupré. Visites gratuites (seule
l’entrée au musée est payante).
Rens. 03 21 71 26 43
Du 28 fév au 15 mars, galerie
de l’office de tourisme, peintures d’artistes réalisées dans le
cadre d’un concours sur thème
organisé par la société des
Rosati. Chaque jour 9 h-12 h et
14 h-18 h. Entrée libre.
Site : societedesrosati.free.fr
Boulogne-sur-Mer
Exposition de photographies de
J. Maison (photographe du film
La Marche de l’Empereur) +
quelques photos retravaillées au
pastel par C. Maison (le père).
Invité d’honneur, le père exposera du 5 au 17 janv à Petit
Cargo (fournitures bx-artsloisirs, ateliers, expositions) 32
place de la Résistance (vieille
ville).
Rens. 03 21 92 75 63
Brebières
Les 14 et 15 fév, 10 h-18 h,
salles du Châtelet, salon des Arts
et curiosités. Expositions culturelle, historique, artistique et
multicollections.
Rens. 03 27 96 28 68
Date
limite :
Bully-les-Mines
Jusqu’au 24 janv, espace
François-Mitterrand, exposition
collage de Valérie Dechaume.
Calais
Jusqu’au 23 fév, musée des
Beaux-Arts et de la Dentelle,
Les
Barbares,
installations
d’Anthony Caro. Ouvert tous les
jours (sauf mar) 10 h-12 h et
14h-17 h 30 ; sam 10 h-12 h et
14h-18 h 30 ; dim 14 h-18 h 30.
Rens. 03 21 46 48 40
Du 13 au 31 janv, Le Channel, Le
mur de Jeannot de Jean Kerbrat.
Du mar au sam 14 h-18 h.
Coquelles
S. 7 fév (17 h-22 h). D. 8 fév
2009 (10 h-19 h), espace
Calquella (chemin de Rouge
Cambre), Festi musique, salon
régional Nord - Pas-de-Calais de
la Musique & des Artistes.
Cabarets, chanteurs, spectacles,
magie, sosies, clowns, sonorisateurs, événementiels, groupes…
Site : www.festimusique.fr
Contact : [email protected]
Béthune. Ma. 20 janv, 19 h, salle des fêtes des cheminots, Les vies de grenier, création collective, par la
Cie La Cuillère. À partir de 5 ans.
Divion. Me. 28 janv, 14 h 30, salle des fêtes La
Clarence, Les vies de grenier.
Lillers. V. 30 janv, 20 h, Le Palace, À la fortune du
pauvre. Fantaisie phynancière avec Vue sur la Mer.
Marles-les-Mines. Ma. 17 fév, 20 h, salle Pignon, The
great disaster de Patrick Kermann, avec Sylvain
Pottiez.
Houdain. V. 20 fév. 20 h 30, salle des fêtes, The great
disaster.
Renseignements/réservations :
Béthune. Service culturel - 03 21 63 00 00
Divion. Service éducation, loisirs et citoyenneté - 03 21 61 91 75
Lillers. Service culture et communication - 03 21 61 64 64
Marles-les-Mines. Maison pour tous - 03 21 01 74 30
Houdain. Maison des jeunes
et de la vie associative- 03 21 61 77 90
Comédie de Béthune - 03 21 63 29 19
Invité
d’honneur
Malik.
Présence de nombreux écrivains,
d’éditeurs et d’associations, ateliers, conférences, animations,
expositions.
11au 19 fév, le Colisée, Les
emplumés et autres personnages par la Cie du Reste-Ici.
Site : www.lacouture62.fr
S. 17 janv, 10 h-19 h centre Arcen-ciel, marché aux livres. Livres
neufs ou d’occasion, livres rares,
BD, livres jeunesse, dédicaces
d’auteurs…
La Couture
Lens
Les 14 et 15 fév, salle polyvalente, salon du Livre et de la BD.
Fév, médiathèque, Les Fleurs
Musicales par Prikosnovenie. Du
Liévin
Agenda
retrouvez d’autres manifestations sur www.echo62.com
On y va ?
Boulogne-sur-Mer, exposition
Du 31 janv au 18 mai, Château-musée, Trésors des
églises du littoral. Peintures, sculptures, orfèvreries, textiles… 95 objets précieux et rares, témoins de l’histoire
religieuse du littoral. Ouvert tous les jours (sauf mar) 10h12 h 30 et 14 h-17 h ; dim 10 h-12 h 30 et 14 h 30-18h.
Grenay, humour
Les 6, 7 et 8 fév, FestiRonny à l’espace R.-Coutteure :
V. 6 fév, 20 h 30, Édith et Régine / Hommage. S. 7 fév,
2 spectacles/1 encas : 18 h, C’est tout moi par Virginie
Hocq (dès 12 ans) et à 20 h 30, Lucienne fait sa vamp
avec Nicole Avezard et Isabelle Chenu (tout public).
D. 8 fév, 16 h, Voyage en Armélie par Armelle (dès 12 ans).
Ren/ rés. 03 21 45 69 50
Du 6 au 24 janv, centre
Édouard-Pignon (quartier SaintAlbert), Un univers en cartonpâte de Karine Bracq. Du mar au
sam 14 h-17 h.
Du 24 janv au 21 fév, centre
Arc-en-ciel, installation sculpture de Malachi Farrell.
Rens. 03 21 44 85 10
René Heveraet. Lun 11 h-13 h ;
mer 15 h-18 h ; sam 15 h-18 h ;
dim 11 h-12 h 30 et 15 h-18 h.
Sallaumines
Du 24 janv au 21 fév, maison
de l’Art et de la Communication,
installation sculpture de Malachi
Farrell. Du lun au sam 9 h-12 h
et 14 h-18 h.
Rens. 03 21 67 00 67
Meurchin
D. 8 fév, 9 h-18 h, salle des
fêtes, salon artisanal et de la
gastronomie.
Rens. 03 59 42 22 89
Noyelles-Godault
S. 14 fév, 8 h 30-16 h 30, salle
polyvalente Jean-Bouin, bourse
aux armes anciennes
Wimille
Les 17 et 18 janv, photographies de Rémi Vimont. Du 23
fév au 1er mars, espace Pilâtrede-Rozier (auditorium), peintures de Victor Malinski. 9 h 3012 h et 14 h 30-18 h.
Rens. 03 21 32 02 76
rens. 03 62 90 99 42
D. 15 fév, 9 h-17 h, bourse multicollections
Rens. 03 21 77 01 15
Noyelles-sous-Lens
Du 23 au 25 janv, centre
Évasion, Madagascar, la grande
île rouge. Exposition rencontre
et musique. V. 23, 19 h, vernissage avec animation musicale et
dégustation produits typiques.
S. 24, 15 h, animations autour
de jeux traditionnels et contes.
D. 25, 16 h, animations,
concerts.
Rés. 03 21 70 11 66 ; 03 21 70 30 40
Saint-Nicolas-lès-Arras
Les 17 et 18 janv, salles Bonne
humeur, salon européen de la
maquette ferroviaire.
Rens. 03 21 22 70 97
Saint-Omer
Jusqu’au 1er fév, Le Cabaret,
L’art du Tragique, peintures de
Pauline Dumont. En semaine à
partir de 17 h. Les sam et dim à
partir de 11 h. Fermé le mer.
Rens. 03 21 95 96 56
Du 8 janv au 20 fév, 9 h-12 h
30 et 13 h 30-17 h 30, école des
Beaux-Arts, Grégoire BriceThorn, Allan Ryan et Matthieu
Louvrier. Trois artistes d’exception viennent de Dijon pour
régaler les amateurs d’art, de
poésie et de lumière.
Rens. 03 21 98 30 31
D. 11 janv, 9 h-18 h, salle
Vauban, bourse multicollections.
Saint-Pol-sur-Ternoise
Jusqu’au 11 janv, musée (rue
Oscar-Ricque), peintures de
Wizernes
D. 1 fév, 8 h-17 h, salle des
sports, bourse toutes collections ; exposition et démonstration de jeux anciens ; dédicace
de
l’ouvrage
Wizernes
Blendecques.
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98
S. 17 janv, 20 h 30, Casino,
soirée transformistes.
d’œuvres de la Renaissance avec
l’ensemble Artelys.
Rés. culture et loisir du CHA 03 21 21 10 10;
BS Music 03 21 55 32 61
www.framecourt.monclocher.com
(rubrique sillons de culture)
V. 23 janv, 20 h 30, hôtel de
Guînes, cabaret « découverte » :
Julie Rousseau.
Rés. 03 21 24 96 26
Programme complet sur www.didouda.net
S. 24 janv, 20 h 30, salle du
Casino, Piotr-Illich Tchaïkovski
par l’Orchestre de Douai.
Rens. 03 21 50 50 43
Auchel
V. 23 janv, 20 h 30, ciné-théâtre,
Le bar de l’écluse. Écriture, composition, mise en scène de Jef
Kino,
composition
d’Eric
Pauwels. S. 14 fév, 20 h 30,
église Saint-Martin, Opus 62
(musique classique).
Rens/rés. ciné-théâtre 03 21 02 86 15
Grenay
S. 14 fév, 20 h 30, espace R.Coutteure, Carmen Maria Vega.
En 1ère partie Samy Braha.
Rens./rés. 03 21 45 69 50
Guînes
V. 16 janv, 20 h, restaurant La
Péniche, repas concert avec Trio
de Luxe. V. 20 fév, 20 h, repas
concert avec Justin Lavash. V. 6
fév, 20 h, dîner spectacle avec
Mimille et Ti Fiu.
Rés. 03 21 34 06 57 ou www.restaurantpeniche-guines.com (places limitées)
Hénin-Beaumont
S. 17 janv, 20 h 30, l’Escapade,
Matt Schofield (blues).
Rens./rés. 03 21 20 06 48
Beaurains
V. 9 janv, 20 h 45 (ouverture des
portes à 20 h), centre multisports, Les Petits Chanteurs à la
Croix de Bois.
Vente des billets et réserv. groupes en
mairie. Rens. 03 21 50 90 60
Béthune
S. 17 janv, 20 h 30 ; théâtre
municipal, l’Orchestre national
de Lille. Dmitry Sitkovetsky
direction et violon. S. 7 fév,
20 h 30, Berry (chanson).
Lens
D. 18 janv, 16 h, le Colisée,
Michel Delpech. Ma. 20 janv,
20 h 30, l’harmonie municipale.
V. 13 fév, 20 h 30, Passions
russes par l’Orchestre national
de Lille. V. 20 fév, 20 h 30, Amel
Bent.
Rés. 03 21 28 37 41
Liévin
V. 16 janv, 20 h 45, Le Poche,
Presque Oui. En 1ère partie 3x6.
V. 23 janv, 20 h 45, Padam.
S. 24 janv, 20 h 30, Arc-en-ciel,
Manu Galure + Dimitri (en trio
100% belge). Chanson. J. 29
janv, 20 h 30, Chant’amateur Di
Dou Da (en 1ère partie) + Gilbert
Laffaille.
Rens./rés. 03 21 64 37 37
Rens./rés. 03 21 44 85 10
Rens./rés. 03 21 64 37 37
er
Rens. 03 21 93 48 09.
Site : http://aa.do.free.fr
musique
Aire-sur-la-Lys
S. 17 janv, 20 h 15, espace culturel Area, Opérettes à la flamande, avec Anne-Elly Tevi,
soprano, Elisabeth Zborowski,
mezzo-soprano, Damien Top,
ténor et Alain Raës, piano. S. 14
fév, 20 h 15, tremplin Area,
scène ouverte à 5 groupes de la
région.
Rens. 03 21 39 78 78
Site : www.ville-airesurlalys.fr
Arras
Ma. 6 janv (20 h 30) et Me. 7
janv (18 h), théâtre, Le voyage
de Pinocchio d’après Carlo
Collodi, par la Cie Sandrine
Anglade. En famille, à partir de
9 ans. J. 15 janv, 20 h 30,
théâtre, Regards croisés par
l’Orchestre national de Lille.
Ma. 20 janv, 20 h 30, salle des
concerts, le quatuor Psophos.
V. 30 janv, 20 h 30, salle AndréReybaz, Sylvie Reynaert Quartet.
Me. 4 fév, 20 h 30, théâtre,
(after) The Fairy Queen de
Purcell par l’ensemble vocal et
instrumental
du
Concert
d’Astrée. Me. 11 fév, 20 h 30,
Casino, Thomas Dutronc.
Rés. 03 21 71 66 16
Boulogne-sur-Mer
S. 17 janv, 21 h, espace
Faïencerie, Bumcello. En 1ère
partie Twinsisters. S. 31 janv,
20 h 30, Théâtre Monsigny, La la
la, opéra en chansons par le
Chœur de chambre Les Cris de
Paris. V. 6 fév, 20 h, théâtre
Monsigny, l’Orchestre national
de Lille. Ma. 10 fév, 20 h 30,
théâtre Monsigny, La Grande
Sophie. En 1ère partie Claire de
Namur. S. 21 fév, 21 h, espace
Faïencerie, Pulpalicious. En 1ère
partie Turntable Dubbers.
Rens./rés. 03 21 87 37 15
Ma. 3 fév, 19 h 30, Rollmops
Théâtre, soirée Kfé : Elo et
Kordian. Les 17, 20, 21 fév
(20 h 30) et J. 19 fév (19 h 30),
Elo et Kordian présentent
Beethoven.
Rens./rés. 03 21 31 06 34 ; 09 75 71 69 87
Bully-les-Mines
D. 1er fév, 16 h, espace FrançoisMitterrand,
œuvres
de
Tchaïkovski par l’Orchestre de
Douai.
Rens. 03 21 44 18 00
Bruay-la-Buissière
V. 16 janv, 20 h 30, Le Temple,
Barbara, les plus belles histoires… d’une femme qui
chante par le Tivolio Théâtre.
S. 31 janv, 20 h 30, espace
Grossemy, Alain Chamfort. V. 6
fév,
20 h 30,
le
Temple,
Rodrigue.
Rens./rés. 03 21 64 56 25 ; 03 21 62 39 10
Conchy-sur-Canche
S. 10 janv, 20 h, salle municipale, conte musical autour
Loos-en-Gohelle
V. 6 fév, 19 h, Fabrique
Théâtrale, Slam sur le ring par
les Miradors / Les Kings du ring.
Billetterie Culture Commune
03 21 142 555
29
Marck-en-Calaisis
V. 23 janv, 20 h 30, complexe
municipal des sports et des loisirs, œuvres de Tchaïkovski par
l’Orchestre de Douai.
Rens. 03 21 46 22 07/08
Nuncq-Hautecôte
S. 31 janv, 20 h, salle municipale, soirée Passionnément
tango avec l’ensemble Stanko.
www.framecourt.monclocher.com
sillons de culture. Rés. [email protected]
Saint-Omer
S. 24 janv, 18 h, auditorium,
Jeanne et Marguerite de
Constantinople par Discantus et
Alla Francesca.
V. 6 fév,
20 h 30, auditorium, musique
populaire et savante d’Europe
centrale avec Ana-Maria BellDeveselu, Dorel Fodoreanu,
Yorgos Karamitros, Nicolas
Derolin. S. 14 fév, 18 h, salle
Vauban, Le concert interdit par
Odyssée Ensemble et Cie.
Rens. 03 21 38 55 24
Wimille
V. 9 janv, 20 h 30, église SaintPierre – Saint-Paul, le chœur de
la chorale Saint-Joseph de
Calais. S. 14 fév, 15 h, espace
Pilâtre-de-Rozier, Marimba’o
(percussions).
Rens. 03 21 32 02 76
théâtre
Spectacle itinérant : Gavroche,
rentrons dans la rue ! Textes de
Victor Hugo et Antonin Artaud,
performance
de
Marcel
Bozonnet. Lillers. Ma. 10 fév,
19 h 30, le Palace. Béthune. Me.
11 fév, 19 h 30, gymnase du
lycée Blaringhem. Béthune.
30
agenda
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
J. 12 fév, 19 h 30, Le Palace.
Tout public à partir de 10 ans.
Rés. 03 21 63 29 19
Arras
S. 24 janv (20 h 30) et D. 25
janv (16 h), théâtre, Alice et
versa par la Cie Atmosphère
Théâtre. V. 13 fév, 20 h 30, Les
Monologues du vagin d’Eve
Ensler, par la Cie International
Visual théatre. Spectacle visuel
en langue des signes. Ma. 17
fév, 20 h 30, Les Justes d’Albert
Camus et Me. 18 fév, 20 h 30,
Les Mains sales de Jean-Paul
Sartre par la Cie des Lumières et
des Ombres.
Rés. 03 21 71 66 16
Avion
Me. 4 fév (15 h) et J. 5 fév (10h
et 14 h 30), salle Aragon, Le
journal de Grosse Patate de
Dominique Richard, par la
Manivelle Théâtre.
Rens. 03 21 79 44 89 ; 03 21 142 555
Béthune
Du 13 au 16 janv, le Palace,
De Gaulle en mai. Du 3 au 7
fév, À notre insu. Théâtre
d’objets, à la croisée du théâtre
de marionnettes et du théâtre
gestuel. Tout public à partir de
10 ans. Les métiers du spectacle : rencontre avec Michel
Laubu et les manipulateurs d’À
notre insu mer 4 fév, 18 h, au
Palace. Du 17 au 20 fév,
Chant d’adieu de Oriza Hirata.
Rens./rés. 03 21 63 29 19
www.comediedebethune.org
Boulogne-sur-Mer
V. 23 janv, 20 h 30, Rollmops
théâtre, Ah la la par le Théâtre
du Prisme.
Rens./rés. 03 21 10 04 90
Ma. 20 janv, 20 h 30, théâtre
Monsigny, La vie devant soi,
d’après le roman de Romain
Gary. Ma. 27 janv, 21 h, Les
Pipots, Mon corps en 9 parties
par la Cie Théâtre octobre. Me.
18 fév, 19 h, Les Pipots, À la
rencontre de… Samuel Beckett
avec Pierre Chabert. V. 27 fév,
21 h, Les Pipots, Pierre pour
mémoire d’Anne-Marie Roy, par
la Cie Fortune Carrée.
Rens./rés. 03 21 87 37 15
l’Escapade, Toutes les chansons
on une histoire de Frédéric
Zeitoun. Théâtre-musique.
Rens./rés. 03 21 20 06 48
Lens
D. 15 fév, 16 h, le Colisée, Et pis
un jour… contes patoisants par
la Cie régionale du Reste ici.
Rés. 03 21 28 37 41
Bruay-la-Buissière
S. 14 fév, 20 h 30, espace
Grossemy, Le cabaret des
hommes perdus.
Rens./rés. 03 21 64 56 25 ; 03 21 62 39 10
Noyelles-sous-Lens
D. 1er fév, 17 h, centre Évasion,
La Bombe, comédie de Carole
Greep, par la Cie du Préau.
Rés. 03 21 70 11 66 ; 03 21 70 30 40
Bully-les-Mines
Outreau
S. 14 fév, 20 h 30, espace
François-Mitterrand, Tout feu
tout femme de Bruno Druart. V.
20 fév, 20 h 30, L’Avare de
Molière par la Cie Le Chertemps.
S. 24 janv, 20 h 30, centre
Phénix, Tout bascule d’Olivier
Lejeune, par la Cie des
Thibautins. Tout public.
Rens. 03 21 44 18 00
Rens. 03 21 87 10 26
Calais
Saint-Martin-Boulogne
S. 17 janv, 20 h 30, le Channel,
Questo buio feroce de Pippo
Delbono (spectacle en italien,
surtitré). Ma. 3 fév, 20 h 30, le
Channel, L’oral et hardi de JeanPierre Verheggen, par Jacques
Bonnaffé. Ma. 17 fév, 20 h 30,
La guerre n’a pas un visage de
femme de Svetlana Alexievitch,
par Didier Ruiz – La Cie des
Hommes.
V. 20 fév, 19 h, espace G.Brassens,
Le
Baron
de
Münchhausen par la Cie Joker.
Billetterie 03 21 46 77 00
Grenay
Les 9 et 10 janv, 20 h 30 et 11
janv, 17 h, espace RonnyCoutteure, La dernière heure par
le Théâtre de la fiancée. Les 21
janv, 15 h et 22 janv, 20 h 30,
Emballages par le Théâtre du
Faune. Théâtre clownesque. Ma.
3 fév, 18 h 30, La R’vue par le
Théâtre de l’Aventure avec la
complicité de la Cie Tapis Noir.
Rens./rés. 03 21 45 69 50
Hénin-Beaumont
Les 9, 10 et 11 janv, 20 h 30,
Rens./rés. 03 21 10 04 90
Saint-Omer
S. 31 janv, 16 h, bibliothèque
d’agglomération, Ah la la ! par le
Théâtre du Prisme. Me. 4 fév,
16h, Théâtre à ki ? par le Théâtre
de l’Aventure. V. 20 fév, 20 h,
salle Vauban, Sacré Silence ! par
la Compagnie de la Cuillère.
humour
Béthune
S. 14 fév, 20 h 30, théâtre municipal, Laurent Baffie « est un
sale gosse ».
Rens./rés. 03 21 64 37 37
Bully-les-Mines
S. 10 janv, 20 h 30, espace
François-Mitterrand, Max Boublil.
D. 1 fév, 16 h, le Colisée,
Comic Symphonic Vivaldissimo
par Marc Jolivet, avec Guy
Laporte et l’Orchestre de
chambre lyonnais.
Rés. 03 21 28 37 41
Noyelles-sous-Lens
S. 14 fév, 20 h 30, centre
Évasion, J’aurai voulu être chanteur par Mickaël Grégorio.
Lens
Ma. 13 janv, 20 h 30, médiathèque, Les saisons de la vie par
Henri Gougaud.
Rés. 03 21 28 37 41
Rens./rés. 03 21 87 37 15
Ma. 10 fév, 20 h 30, le Channel,
My Rock de Jean-Claude
Gallotta. Danse contemporaine.
Billetterie 03 21 46 77 00
Grenay
Les 19 et 20 fév, 20 h, espace
R.-Coutteure, L’Impasse de l’or
par la Cie Akrorythmik.
Rens./rés. 03 21 45 69 50
Rés. 03 21 70 11 66 ; 03 21 70 30 40
Saint-Martin-Boulogne
V. 30 janv, 20 h 30, espace
Georges-Brassens, Bain Zen avec
Bruno Coppens. V. 13 fév,
20 h 30, Toby, spectacle de clown.
Rens./rés. 03 21 10 04 90
Saint-Omer
V. 30 janv, 20 h 30, salle Vauban,
Une heure de gaîté près de chez
vous par Vincent Roca.
Rens. 03 21 38 55 24
patois
Arras
V. 30 janv, 20 h, Casino, A
braire ed’ rire par la Ch’ti
comédie et la chorale Voix sans
frontières. Entrée gratuite,
vente des programmes au profit
de l’Unicef.
Bayenghem-lès-Seninghem
S. 24 janv, 20 h, soirée patoisante avec la troupe des
Bouts’en trains (de Pihen).
Sur rés. 03 21 93 30 65 ou 03 21 95 75 03
avant le 20 janv
danse
Douvrin
Avion
J. 12 fév (10 h et 14 h 30) et V.
13 fév (20 h 30), salle Aragon,
Mistero Buffo par la Cie Farid’O.
Danse hip hop / théâtre.
conte
Boulogne-sur-Mer
V. 20 fév, 20 h 30, théâtre
Monsigny, May Be de Maguy
Marin. Danse contemporaine.
Calais
Lens
er
Siracourt
www.framecourt.monclocher.com
(rubrique sillons de culture)
Rens./rés. 03 21 64 37 37
Rens. 03 21 44 18 00
Rens. 03 21 38 55 24
V. 20 fév, 20 h, salle municipale,
Le bonheur à titre provisoire par
la Cie Serge et Marcelle.
Pas-de-Calais Carolyn Carlson &
guest. Obscure download,
Carolyn Carlson / Juha Marsalo.
Zahrbat, Brahim Bouchelaghem,
cie Zahrbat.
Billetterie Culture Commune
03 21 142 555
Service culturel d’Avion 03 21 79 44 89
Béthune
D. 1er fév, 18 h, théâtre municipal, le CCN Roubaix - Nord -
Les 27 et 28 fév, D. 1er mars, à
l’Eclid, festival du Patois.
Théâtre, chanson, histoires…
Rens./rés. centre multimédia
G.-Brassens 03 21 74 44 53.
Marck-en-Calaisis
S. 7 fév, 20 h 30, complexe
municipal des sports et des loisirs, spectacle Ch’tis avec les
Parlaches.
Rens. 03 21 46 22 07/08
Le retour de l’athlétisme à Liévin
Photo Philippe Vincent-Chaissac
Meeting du Pas-de-Calais, mardi 10 février, 19 h
Championnats de France, vendredi 20 et samedi 21 février
La hauteur masculine devrait être l’un des moments importants du meeting.
Meeting pratique
Quand réserver ? Dès maintenant
Où ? Ligue N. - P.-de-C. d’athlétisme (03 21 08 62 30)
ou stade couvert à Liévin (03 21 44 09 00)
Prix : 35 € par pers. Réduction de 15 % pour les licenciés
Championnats de France
Vendredi et samedi, 17 h - 21 h, finales
Épreuves combinées l’après-midi. Entrée libre
Au programme du meeting
Masculins : 60 m, 300 m, 1 000 m (ou
2 000 m), 60 m haies, saut en hauteur
et perche homme
La piste du stade sera tout juste prête… mais elle
sera prête. Et le meeting du Pas-de-Calais va
reprendre ses droits. Les spectateurs, les athlètes
et les managers sont ravis car ce grand rendezvous d’athlétisme indoor fait toujours figure de
meilleur au monde. Il nous revient dans un stade
flambant neuf qui peut accueillir un peu plus de
4000 spectateurs en configuration athlé.
Et déjà l’on nous promet un grand spectacle
pour la première édition de cette nouvelle ère.
La ligue Nord - Pas-de-Calais d’athlétisme et
Gérard Frémaux multiplient les contacts pour
mettre sur pied un plateau de niveau mondial à
la hauteur du label IAAF que le meeting a
conservé malgré les années d’interruption.
Parmi les athlètes annoncés circulent les noms
de Dayron Robles, champion olympique et
recordman du monde du 110 m haies, Yargelis
Savigné, championne du monde de triple saut,
Johan Wissman, recordman d’Europe du
300 m, Medhdi Baala, Ladji Doucouré, Leslie
Djohne, etc.
Cela promet de grandes performances et pourquoi pas un record du monde ? Le stade en a
déjà connus huit. Reste à savoir comment se
comportera la nouvelle piste montée sur vérins
hydrauliques… qui sera utilisée officiellement
pour la première fois à cette occasion.
Solidarité
Féminines : 60 m, 200 m, 1 000 m, Samedi 7 février, Courir et marcher
60 m haies, saut à la perche et triple pour les enfants de Tchernobyl.
saut
15 h rando - 15 h 30 course de 10 km.
Contact : LNPCA, BP 50163 Oignies
62212 Carvin cedex - Tél/fax 03 21 08 62 30
Mél : contact@lnpca
agenda
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
Meurchin
la nuit… par la Cie Tic Tac & Co. Dès 14 ans.
D. 15 fév, 15 h 30, salle des fêtes, Eugène
et Alphonsine (Cha s’inringe pon !) par la
Cie Sylvie and co (q) s.
Rés. les 5 et 12 fév, 17 h-19 h, salle des fêtes
cirque
Rens. 03 21 20 06 48
Lens
Me. 4 fév, 15 h, médiathèque, L’œil du
loup d’après Daniel Pennac, avec Djamel
Hadjamar (comédien conteur). Dès 9 ans.
Rés. 03 21 28 37 41
Calais
Le Portel
V. 23 janv, 20 h 30, le Channel, Parcours
de cirque. En famille. Les 29 et 30 janv,
19 h, les Cousins en résidence au Channel
(du 12 au 30 janv) présenteront leur
étape de travail.
Me. 28 janv, 14 h 30 et 18 h 30, médiathèque, Je mourrai par gibier par la Cie
Filages. Dès 13 ans.
Billetterie 03 21 46 77 00
Rens./rés. 03 21 10 04 90
Loos-en-Gohelle
Me. 21 janv (15 h) et J. 22 janv (10 h et
14 h 30), Fabrique Théatrale, Bynocchio
de Mergerac par la Cie Bouffou théâtre.
Dès 4 ans.
jeune public
Rens. Culture Commune-Scène Nationale,
billetterie 03 21 142 555
Aire-sur-la-Lys
Du 23 au 27 fév, espace culturel Area,
« Petites formes pour tous » : L. 23 fév,
15 h 30, Ah là là ! Quelle histoire ! de
Catherine Anne, par le Théâtre du charivari. Me. 25 fév, 15 h 30, Holly, spectacle
de Lara Hubinont, par le Théâtre Isocèle.
V. 27 fév, 15 h 30, ciné enfants.
Rens. 03 21 39 78 78. Site : www.ville-airesurlalys.fr
Arras
Me. 11 fév, 18 h, théâtre, Le journal de
Grosse Patate de Dominique Richard, par
la Manivelle Théâtre.
Rés. 03 21 71 66 16
Noyelles-sous-Lens
Festival
enchanteur.
Séances
publiques : Me. 25 fév, 14 h 30, Alice et
le coffre à M’Alice, comédie musicale (de
1 à 7 ans). J. 26 fév, 14 h 30, Mask fait
semblant, comédie clownesque (tous
âges). Me. 4 mars, 14 h 30, Lilou et la
fabrique aux merveilles, comédie musicale et féerique (tous âges). J. 5 mars,
14 h 30, Les élixirs de couleurs, magie
(tous âges). V. 6 mars, 14 h 30, La Folie
verte, chansons (tous âges).
Retrouvez tout le festival enchanteur
sur www.festienchanteur.skyblog.com
Saint-Omer
Avion
Me. 4 fév (15 h) ; J. 5 fév (10 h et
14 h 30), salle Aragon, Le Journal de
Grosse Patate de Dominique Richard par
La Manivelle Théâtre. Théâtre, vidéo.
Billetterie Culture Commune 03 21 142 555. Service
culturel d’Avion 03 21 79 44 89
Béthune
Ma. 13 et J. 15 janv (9 h 15 et 10 h 45).
Me. 14 janv (15 h), salle Olof-Palme, T’es
où, T’es là par la Cie Méli-Mélo.
D. 18 janv, 16 h, salle Vauban, Bynocchio
de Mergerac par la Cie Bouffou Théâtre.
Conte dès 4 ans.
Rens. 03 21 38 55 24
Sallaumines
Me. 21 janv, 19 h, Maison de l’art et de
la communication, Les métamorphoses
de Nina par la Cie du Nouveau Jour. Dès
3 ans.
Rens./rés. 03 21 67 00 67
Billetterie Culture Commune 03 21 142 555, service
culturel de Béthune 03 21 63 00 00
Bruay-la-Buissière
Me. 21 janv, 15 h, le Temple, Was macht
das rot am donnerstag ? (que fait le rouge
le jeudi ?) par la Cie Thalias Kompagnons.
Théâtre, musique, peinture.
« Enfantaisies » : Me. 18 fév, 10 h et
15 h, le Temple, Zig Zag par la Cie étant
donné. J. 19 fév, 10 h et 15 h, le Temple,
Cache-moi par le Théâtre de l’aventure.
S. 21 fév, 10 h et 15 h, le Temple, 86 centimètres par la Cie s’appelle reviens. Les
22 et 23 fév, 15 h, le Temple,
Mobilhomme par la Cie Zapoï. Ma. 24
fév, 14 h 30 et 17 h, salle Hurtrel, T’es où
t’es là par la Cie Méli Mélo.
ateliers, stage
Ardres
Du 2 au 4 fév, Manoir de Bois en Ardres
(1530 rue de Saint-Quentin) stage de peinture sur meuble animé par Françoise Roger.
Rens./rés. F. Roger, 03 21 85 97 78
www.atelierdansleparc.com
Wimereux
D. 25 janv, 10 h-13 h et 14 h-17 h, salle
du restaurant Ch’ti Charivari (84 avenue
F.-Mitterrand), atelier La relation efficace
auprès des enfants et des parents, par
Marie Maquaire.
Rens. Bogdan Dusza 03 21 80 18 66
Rens. 03 21 64 56 25 ; 03 21 62 39 10
Boulogne-sur-Mer
Me. 28 janv, 18 h 30, espace Faïencerie,
L’enfant sans nom par la Cie Papaq, à
partir d’un conte de Philippe Raulet.
Rens./rés. 03 21 87 37 15
Bully-les-Mines
Me. 25 fév, 10 h 30 et 14 h 30, espace
François-Mitterrand, Contes en corps par
la Cie La Pluie d’Oiseaux.
Rens. 03 21 44 18 00
Calais
Me. 28 janv, 16 h, le Channel, Mystoires
par le Théâtre de nuit. Théâtre d’ombres,
à partir de 5 ans. Me. 11 fév, 14 h 30 et
16 h, Zigzag par la Cie Etant Donné.
Billetterie 03 21 46 77 00
Hénin-Beaumont
V. 23 janv, 20 h 30, l’Escapade, Au bout de
nature,
randonnées
Angres
D. 15 fév, marche des Bruyères. Parcours
fléchés de 4, 9 et 12 km. Inscription entre
8 h 30 et 9 h 30 au plan d’eau communal.
Rens. 06 13 47 29 99 ; 06 03 00 52 89
Auxi-le-Château
D. 18 janv, randonnée le traditionnel 40
kilomètres. Accueil à partir de 7 h 30 au
CPIE (rue du Général Leclerc). Départ à 8 h.
Rens. J. Bomy 03 21 41 15 04
Courriel : [email protected]
Baincthun
D. 18 janv, randonnée pédestre, départ
9 h pour 15 km. Rdv à l’église.
Rens. 06 08 56 65 40 ; 06 74 65 56 86
Clerques
D. 8 mars, randonnée pédestre. Parcours
fléchés de 7 et 12 km. Départ libre de
8 h 30 à 9 h 30.
S. 31 janv, 15 h, médiathèque municipale, lecture-spectacle Le Pénisphère par
le Petit Théâtre de l’Enclos. Entrée libre
sur réservation.
Rés. 03 21 61 81 91
Peuplingues
D. 1er fév, randonnée pédestre, départ
8 h 30 pour 20 km ou 9 h pour 13 km. Rdv
à l’église.
Rens. 06 08 56 65 40 ; 06 74 65 56 86
Saint-Pol-sur-Ternoise
D. 1er fév, marche du Carnaval, randonnée pédestre (8, 12, 16 et 20 km).
Inscriptions à partir de 8 h salle Martin (rue
de Fruges) puis départ de 8 h 30 à 9 h 30.
Rens. 03 21 04 79 77 ou 03 21 41 27 09
Tingry
D. 25 janv, randonnée pédestre, départ
8 h 30 pour 20 km ou 9 h pour 13 km. Rdv
à l’église.
Rens. 06 08 56 65 40 ; 06 74 65 56 86
conférences,
rencontres
Boulogne-sur-Mer
Me. 14 janv, 15 h-17 h, bibliothèque
municipale (salle Jacques-Cassar), Contes
et nouvelles de Guy de Maupassant à la
télévision par Claire Gourguechon. Me.
11 fév, Manet à Boulogne, le défi
impressionniste par Henri Florent.
Rens. 03 21 31 81 06 ; 03 21 31 40 36
www.utaboulogne.fr
31
Bucquoy
D. 15 fév, 15 h 30, salle des fêtes,
Comment l’église a-t-elle choisi ses textes
canoniques : les Quatre évangiles, les
Lettres des apôtres ? par le père Émile
Hennart. Entrée gratuite.
Calais
L. 5 janv, 14 h 30, Ulco, salle
Mahammard, Sapho la dixième muse par
Catherine Bue. L. 26 janv, Un événement européen au Moyen Âge : la
bataille de Bouvines par Stéphane
Curveiller. L. 16 fév, Histoire du Tibet par
M. Daussy.
Rens. 03 21 96 02 83
[email protected]
Dainville
Me. 21 janv, 18 h, Archives départementales du Pas-de-Calais, L’éducation
nationale en questions. L’exemple de
l’école primaire, du concept d’éducation populaire à celui de discrimination
positive par Marc Loison. Me. 18 fév,
Dans l’Empire du Milieu, que représente
la province du Sichuan par Thérèse
Wang.
sports
Bruay-la-Buissière
Souchez
J. 8 janv, 18 h 30, cinéma les Étoiles, Joan
Miro ou la métamorphose de l’objet par
Marie-Paule Botte. J. 12 fév, 18 h 30, Le
paysage des Flandres par Isabelle Lefèvre.
D. 25 janv, le « 40 kilomètres » dans les
environs de Souchez. Rendez-vous à 7 h
45 place de la Mairie. Inscription gratuite.
Rens. 03 21 45 00 31
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Paysage
L’Écho du Pas-de-Calais n o 98 – Janvier - février 2009
le château de la Morande
Photo A. Top
à découvrir
Roquetoire
Joyau du pays de la Lys
Sortir du Chemin de la Vallée et voir le château de la Morande, le détour en vaut la peine
O
N pourrait appeler cela
du tout ou rien. Le
chemin de la Vallée, au
départ de la maison commune
de Roquetoire, se révèle comme
un savant mélange de chemins
de remembrement, routes de
campagne, ruelles et sentiers de
randonnée à l’état pur.
Huit kilomètres, quatre communes pour deux heures de
marche et son lot de curiosités. La statue de NotreDame
de
Saint-Amour
d’abord, deux cents mètres
après le départ, les anciennes
cartonneries de Quiestède et
sa maison de maître ensuite,
datée de 1860, site qui a
abrité un parc zoologique de
1973 à 1984. Il n’est désormais plus qu’une friche
industrielle,
la
grande
demeure, elle, a été transformée en gîte. Avant de
rejoindre le Grand-Quiestède
et ses marais, un petit détour
s’ impose vers le château de La
Morande sur la droite, sauvé
de la ruine par l’actuel propriétaire, Philippe Seydoux,
fervent défenseur du patrimoine. Construit par le marquis de Lugy au tout début du
XVIII e, la bâtisse de pierre
blanche entourée de douves
en eau, a particulièrement
souffert
de la Seconde
Guerre mondiale, occupée
successivement par l’armée
allemande en 1940 puis
l’armée anglaise en 1944.
Entre rénovations sommaires
et abandons successifs, le
château jouit à présent de son
lustre d’antan. De la dernière
guerre, il en est encore question dans les marais du
Grand-Quiestède, car témoins
de règlements de compte de la
Résistance envers l’armée
allemande. Autre curiosité, la
ferme de la vallée un peu plus
loin sur le parcours, complètement isolée dans un paysage
à la fois boisé et marécageux
sur la droite. Petit avertissement, si la petite randonnée
est tout à fait accessible, il
demeure
nécessaire
de
s’équiper correctement, car
en dehors des routes de campagne, surtout en cette
saison, les chemins sont relativement boueux.
A. Top
Sources : Gentilhommières d’Artois et du
Boulonnais et Châteaux et Manoirs du Lillérois
Remerciements à la mairie de Roquetoire.
Un château
malmené
En 1840, le château de la
Morande a été doté d’un
second étage plutôt néfaste à
l’équilibre général du bâtiment.
Pratiquement inhabité depuis
1889, le château accueille en
1917 l’état-major du corps
expéditionnaire portugais. Une
première remise en état est
entreprise à partir de 1925 mais
l’occupation allemande fait
tourner court la rénovation. Il
faut attendre 1950 pour la
réparation du gros œuvre mais
le joyau reste inhabité et se
délabre petit à petit. Début des
années soixante-dix, il est enfin
racheté et rénové. Pour supprimer l’étage de trop, un
entrepreneur d’Isbergues et un
architecte de Saint-Omer sont
sollicités. Ils emploient alors
une technique plutôt insolite
puisque des vérins ont été installés pour soutenir la toiture,
avant de la faire redescendre à
son niveau d’origine. Le mal est
réparé.