Multiplication massive in vitro de Mentha pulegium (PDF
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Multiplication massive in vitro de Mentha pulegium K. AID1, I. ALAMI2, D. BENALI1, M. ZEMZAMI2, A. MOKHTARI1 , A. SOULAYMANI1 1- Laboratoire Pharmacologie et Toxicologie. Faculté des Sciences - Kénitra. 2- Unité de Contrôle de plants - Domaine Agricole Maâmora, Salé. Résumé : Actuellement, les plantes médicinales et aromatiques (PMA) représentent une source considérable et permanente pour l’extraction de principes actifs. Plus de 200 spécialités pharmaceutiques à base de plantes existent. Au niveau national, plus de 71 % de personnes interrogées utilisent des PMA pour se faire soigner. Parmi les PMA industrialisées et commercialisées par le Maroc, on trouve Mentha pulegium (Menthe pouliot) utilisée dans les traitements d’asthme, de la toux, d’enrouement et d’affections gastriques. Cependant, la production et les exportations des PMA de façon générale restent à un niveau très modeste par rapport à d’autres pays. Ceci s’explique par la production irrégulière des PMA due à la cueillette spontanée des plantes sauvages. Parmi les mesures qui pourraient contribuer au redressement de ce secteur, nous citons l’instauration des surfaces cultivées des PMA. Ainsi, la culture in vitro pourrait être un moyen de production et d’approvisionnement en PMA par le biais de la micropropagation. La présente étude vise à la mise au point des conditions de multiplication végétative in vitro de la Menthe pouliot. Les essais réalisés dans ce sens ont permis de définir les différents paramètres de multiplication in vitro de cette plante, à savoir le taux de débourrement des bourgeons, celui de la multiplication, de l’enracinement et d’acclimatation. Ceux-ci représentent une étape fondamentale pour l’établissement d’un éventuel programme de multiplication massive de la Menthe Pouliot à l’échelle industrielle et commerciale. Mots-clés : Mentha pulegium, micropropagation, plantes médicinales et aromatiques. Le recours aux plantes pour se guérir a pris naissance depuis bien longtemps en médecine traditionnelle grecque, romaine, indienne, chinoise et arabo-musulmane. Au niveau national et d’après une enquête réalisée dans le cadre d’une étude sur l’utilisation des plantes en médecine traditionnelle, 71% des personnes interrogées utilisent les plantes médicinales et aromatiques (PMA) pour se faire soigner [1]. Le nombre de produits naturels, de médicaments à base de plantes ou de substances Article reçu le 17 Juin 2002, accepté le 23 sept. après modification. Adresse de correspondance et de tirés à part : Dr. K. AID Laboratoire Pharmacologie et Toxicologie. Faculté des Sciences - Kénitra. Biologie & Santé vol. 3, n° 2, 2003 végétales ne cesse de croître à l’échelle mondiale. De même, la recherche scientifique ne cesse de nous fournir de nombreux principes actifs à partir de plantes. En plus de l’enjeu thérapeutique, l’enjeu socioéconomique des PMA est également très important aux niveaux national et international. En terme d’exportation, le marché marocain reste à un niveau très modeste par rapport aux marchés internationaux. Les exportations de la France en huiles essentielles sont estimées à 803 millions Euros avec 60 245 tonnes, alors que pour le Maroc, les chiffres sont estimés à 60.3 millions DH avec 291 tonnes [1]. 244 K. Aid et al. Plusieurs facteurs peuvent expliquer le retard du Maroc dans ce domaine, notamment le manque de surfaces cultivées. Dans notre pays, Mentha pulegium - connue sous le nom vernaculaire français ‘Menthe pouliot’ et arabe ‘Fliyou’- est l’une des principales PMA utilisées et commercialisées par le Maroc [2]. Appartenant à la famille des Labiées, elle est utilisée fréquemment en médecine traditionnelle contre l’asthme, la toux, l’enrouement, le hoquet et les affections gastriques. Elle est reconnue comme stimulante et excitante du système nerveux. La Menthe pouliot est également utilisée en pharmacologie, en parfumerie, en confiserie, en alimentation et dans l’industrie des liqueurs. La commercialisation de la Menthe Pouliot se fait sous forme d’huile essentielle dont la production connaît des fluctuations très significatives d’une année à l’autre [2]. Cette irrégularité de production est due en grande partie à la cueillette spontanée des plantes sauvages à cause de l’insuffisance des surfaces cultivées des PMA de façon générale. Parmi les moyens qui pourraient contribuer au redressement de ce secteur, la culture in vitro par la multiplication massive des PMA. Ainsi, l’objectif de notre étude consiste à la mise au point des conditions de multiplication végétative in vitro de la Menthe Pouliot. Matériel et méthodes Matériel végétal Les rameaux de Mentha pulegium, utilisés dans le présent travail, sont âgés d’un mois et demi (2 à 4 mm de diamètre) et sont tous issus d’un même pied-mère maintenu en culture en serre à 25°C ± 2. Désinfection et préparation des explants Les rameaux sont effeuillés, désinfectés dans un bain d’alcool (70 %, 2 min), suivi d’un traitement par une solution d’hypochlorite de sodium à 10 %, pendant 10 min. Ils sont ensuite rincés par passages successifs dans 245 trois bains d’eau distillée stérile. Initiation Les rameaux sont fragmentés en boutures de 3 à 4 cm portant un seul nœud chacune. Les boutures sont ensuite placées sur un milieu à base de macro-éléments et micro-éléments AP [3]. Ce milieu contient également 2 mg/l de pyridoxine-HCl, 25 mg/l de myoinositol, 1mg/l du 6-benzylaminopurine (BAP), 0,01 mg/l d’acide indolylbutyrique (AIB), 30 g/l de saccharose, 3,5 g/l d’agar-agar et 1 g/l de gelrite. Le pH est ajusté à 5,7 ± 0,1 avant stérilisation par autoclavage à 110°C pendant 20 min. Les cultures sont placées ensuite à l’obscurité à 25 ± 2°C pendant une semaine, puis transférées à la lumière sous une photopériode de 16 h (tubes fluorescents lumière du jour, 40 W, 3000 LUX). Cette phase d’initiation dure trois semaines. Multiplication Les pousses obtenues après le débourrement des bourgeons sont séparées de l’explant, puis transférées sur un milieu de multiplication. Dans ce sens, nous avons testé deux milieux de culture pour la multiplication des pousses de la Menthe Pouliot. Il s’agit du milieu AP, le même utilisé en phase d’initiation, et d’un milieu à base de macro-éléments et microéléments MS [4], contenant 100 mg/l de myoinositol, 0,5 mg/l d’acide nicotinique, 0,5 mg/l de pyridoxine-HCl, 0,4 mg/l de thiamineHCl, 2 mg/l de BAP, 30 mg/l de saccharose, 3,5 g/l d’agar-agar et 1 g/l de gelrite. Le pH est ajusté à 5,7 ± 0,1 avant stérilisation par autoclavage à 110°C pendant 20min. Ces cultures sont placées à 25 ± 2°C, sous une photopériode de 16 h (3000 LUX) ; le cycle de croissance est de 21 jours. Elongation Après l’étape de multiplication, les touffes sont éclatées et les pousses sont placées individuellement sur milieu d’élongation. La composition de celui-ci est la même que celle du milieu utilisé en phase d’initiation (AP) à la seule différence des régulateurs de croissance Biologie & Santé vol. 3, n° 2, 2003 Multiplication massive in vitro de Mentha pulegium avec 0.1 mg/l de BAP, 0.2 mg/l d’AIB et 0.2 mg/l d’acide gibbérellique (GA3). Les conditions de culture et la durée du cycle de croissance sont les mêmes que celles décrites au paragraphe précédent. Enracinement Cette phase se déroule généralement en deux étapes : a- L’induction racinaire : Au cours de laquelle, nous avons utilisé le milieu de culture MS, additionné d’hormones de croissance 0.1 mg/l d’acide naphtalène acétique (ANA). Ce milieu est désigné par MS (Er) dans ce qui suit. b- L’élongation racinaire: Le milieu d’induction racinaire utilisé au cours de cette étape est le milieu MS, dépourvu d’hormones. Il est noté par MS (SH). En ce qui concerne les conditions physiques de l’enracinement, les cultures sont placées à 25±2°C à l’obscurité et/ou à la lumière sous une photopériode de 16 h (3000 Lux). Sept conditions ont été testées lors de notre expérimentation (Tableau II). Remarque Aussi bien en phases d’initiation, de multiplication, d'élongation et d'enracinement, les cultures sont réalisées dans des tubes à essai en verre (150mm x 22 mm) contenant 15 ml du milieu de culture. Acclimatation Les racines des vitroplants sont lavées à l’eau pour éliminer les restes de la gélose. Les vitroplants sont transplantés ensuite dans des pots de 150 ml contenant un substrat stérile composé de tourbe et de sable alluvial (V/V : 1/1) préfertilisé par : - 50 g de sulfate de magnésium - 150 g de 2Ca(H2PO4)2,CaSO4 - 5 g de sulfate de fer. - 80 ml d’une solution mère de sulfate de cuivre 50 g/ 2 l. - 400 ml d’une solution mère de sulfate de manganèse (200 g) et de sulfate de zinc (100 g) dans 10 l. Ces quantités s’entendent pour 100 litres . La stérilisation du substrat se fait à la vapeur (90°C, 10 min). Les pots sont placés dans des conditions saturantes d’humidité (système mini-serre) à 25°C sous ombrage. Après une semaine, les pots sont enlevés de l’ambiance confinée et remis en conditions normales de la serre à 25±2°C. La fertilisation est apportée, tous les 3 jours, à raison de 100 ml/pot d’une solution de nitrate d’ammonium à 375 mg/l et de nitrate de potassium à 125 mg/l. Résultats et discussions I- Etablissement in vitro du matériel végétal Les caractéristiques statistiques, l’analyse de variance et la comparaison multiple des Tableau I : Différentes conditions d’enracinement testées. (*Température = 25 °C ± 2, Luminosité = 16 heures de photopériode : 3000 Lux). Biologie & Santé vol. 3, n° 2, 2003 246 K. Aid et al. moyennes par le test Duncan [5] sont consignées sur la figure 1. Ces résultats montrent un avantage de débourrement pour les deux premiers essais avec un degré de signification de 2.5% correspondant à un rapport F significatif (F = 3.16). La comparaison multiple des moyennes confirme cet avantage en dissociant les différents essais en 3 groupes (figure 1) : deux groupes distincts A (essais 1 et 2) et B (essai 4) et un groupe intermédiaire AB (essai 3). La moyenne générale des 4 groupes est de 71.85 ± 45.06%.Au cours de la phase d’établissement, les boutures sur milieu d’initiation sont placées à l’obscurité pendant une semaine et ceci afin d’éviter le problème d’oxydation des explants observé durant les essais préliminaires. Au cours de cette période, les bourgeons commencent à débourrer et donnent des pousses de 0.5 à 1 cm de longueur. La réussite de l’établissement in vitro de la Menthe pouliot est évaluée en pour-cent des bourgeons débourrés par rapport à la totalité des bourgeons mis en culture. Ainsi, 71.85 % des bourgeons ont répondu positivement à nos conditions de culture en donnant, au bout de trois semaines, des pousses vigoureuses qui atteignent jusqu’à 4 cm de longueur. Ces résultats montrent un débourrement important durant les deux premiers essais, qui sont dûs probablement à l’épuisement des meilleures boutures d’un essai au suivant (effet d’épuisement du pied-mère), en plus de l’accumulation du stress mécanique au niveau de ce pied. Il est à signaler que des contaminations des explants, généralement de nature fongique, sont observées au cours de cette étape. Leurs pourcentages fluctuent autour d’une moyenne théorique de 10.74 %. L’analyse de variance ne montre pas de différences significatives entre les différents essais; d’où on peut conclure que le taux de contamination au cours de l’initiation est le même quelque soit l’essai (figure 2). Ce niveau de contamination n’est pas alarmant si on le compare avec d’autres matériels végétaux, surtout les ligneux comme le cas d’un porte-greffe de pommier [6] où 30% d’explants sont contaminés au cours de l’étape d’initiation. Pourcentage de débourrement en fonction des essais 180 -Caractéristiques statistiques: * X1 = 80 % * X2 = 82 % * X3 = 72 % * X4 = 62 % Contamination 140 100 A A AB B 60 -Conclusion: les différences entre les essais sont significatives. -Comparaison des moyennes: ( Test Duncan): La comparaison des moyennes donne trois groupes ( A,AB & B ). 20 - la moyenne générale des 4 groupe est de 71.85 ± 45.06 %. -20 -60 -Analyse de variance: * F = 3.16 * p = 0.025 1 2 Essais 3 4 ±1,96*Ec.-Type ±1,00*Ec.-Type Moyenne Figure 1 : Caractéristiques statistiques, analyse de variance et comparaison multiple des moyennes du pourcentage de débourrement au cours de l’initiation. 247 Biologie & Santé vol. 3, n° 2, 2003 Multiplication massive in vitro de Mentha pulegium Pourcentage de contamination 100 Pourcentage de contamination en fonction des divers essais -Caractéristiques statistiques: * X1 = 12 % * X2 = 05 % * X3 = 15 % * X4 = 11 % 80 60 -Analyse de variance: * F = 1.09 * p = 0.35 40 20 -Conclusion: les différences entre les essais ne sont pas significatives; d’où on peut conclure que le taux de contamination au cours de l’initiation est le même quelque soit l’essai. Ce taux fluctue autour d’une moyenne théorique de µ = 10.74%. 0 -20 -40 -60 -80 1 2 Essais 3 4 ±1,96*Ec.-Type ±1,00*Ec.-Type Moyenne Figure 2: Caractéristiques statistiques et analyse de variance du pourcentage de contamination des différents essais au cours de l’initiation. Nos résultats montrent bien qu’avec le protocole de désinfection appliqué, nous avions réussi à satisfaire deux conditions importantes, à savoir la désinfection des explants et le débourrement des bourgeons. Par ailleurs, 31 ± 8% des boutures ont émis des racines au cours de cette étape. Ce phénomène serait conditionné par l’effet des hormones endogènes des boutures. II- Multiplication Pour la multiplication de la Menthe Pouliot, deux milieux de cultures ont été testés. Ils diffèrent par la composition minérale et hormonale. Il s’agit du milieu AP avec 1 mg/l de BAP et 0.01 mg/l d’AIB et le milieu MS avec 2 mg/l de BAP. Les résultats obtenus représentent la moyenne de trois répétitions indépendantes. Bien qu’il n’y ait pas eu une grande différence entre la réponse des pousses aux deux milieux de culture, le milieu MS a donné le meilleur résultat avec un taux de multiplication de 4.3 ± 0.8. Pour le milieu AP, ce taux est de 3.2 ± 0.3. Dans les deux cas, les pousses obtenues sont vigoureuses et présentent une bonne croissance. Biologie & Santé vol. 3, n° 2, 2003 Pendant les deux premières subcultures, les pousses montrent un niveau de multiplication hétérogène. Néanmoins, au fur et à mesure des subcultures, une plus grande régularité apparaît, conséquences probables des sélections conscientes ou non, réalisées à chaque repiquage. Ces observations sont proches à celles de [7] faites sur des pousses de certains porte-greffes de pommier et de poirier. Au cours de cette phase et dans les deux milieux de culture, 10% des cultures sont vitrifiées. Elles correspondent toutes à des cultures présentant une forte densité du matériel végétal. Ce phénomène s’accompagne par une accumulation importante d’eau dans les tubes à essai. Plusieurs hypothèses ont tenté d’expliquer les causes de la vitrification. Ainsi, l’implication de plusieurs facteurs a été reconnu dans l’induction de ce phénomène, à savoir des concentrations élevées de BAP [8], de NH4+ [9], utilisation du milieu liquide [10] et les faibles concentrations en Ca++ [11]. Ainsi, certains auteurs ont essayé de résoudre ce problème par une augmentation de la 248 K. Aid et al. concentration de l’agar dans le milieu de culture comme chez l’artichaut [12], une réduction du niveau de NH4+ [13] ou des cytokinines [14]. Pour remédier à ce problème et sans toucher à la composition du milieu de culture, nous avons essayé de réduire l’accumulation d’eau dans les cultures, par une amélioration d’échange d’air dans les tubes. Pour cela, les tubes ont été fermés par du coton au lieu des bouchons en polypropylène. Avec cette pratique, le nombre des cultures vitrifiées a significativement baissé à 3%. Par ailleurs, en ce qui concerne les pratiques culturales au cours de la multiplication, un éclatement des souches est réalisé à chaque repiquage. III- Elongation Dans le cas de la Menthe pouliot, les pousses obtenues en phase de multiplication sont vigoureuses ayant en moyenne 3 cm de longueur. L’utilisation d’un milieu d’élongation n’a pas apporté une amélioration significative. Cette étape s’est avérée donc non nécessaire. Les pousses passent directement de la multiplication à l’enracinement. IV- Enracinement Plusieurs schémas pour l’enracinement des vitropousses sont décrits dans la littérature. Pour certains auteurs, cette étape passe par deux phases. Une phase d’induction racinaire avec une auxine dans le milieu de culture. Elle se déroule à l’obscurité [15] ou à la lumière [16]. Une phase de développement et d’élongation racinaire qui se déroule souvent à la lumière dans un milieu dépourvu d’hormones [17, 18, 19]. Le passage dans un milieu sans hormones permettrait d’éliminer toute rétroinhibition possible du développement racinaire par les auxines. Cependant, dans d’autres cas, l’enracinement se déroule en une seule phase et sur un seul milieu de culture contenant une auxine [20, 21, 22]. L’optimisation des conditions d’enracinement est fondamentale pour la suite du travail, car l’obtention d’un système racinaire développé pourrait lever toute ambiguïté quant à la 249 reprise des plants en serre. Ainsi et afin d’optimiser les conditions d’enracinement des vitropousses de la Menthe Pouliot, sept conditions ont été testées. Cellesci différent par rapport au milieu de culture (MS (Er) et/ou MS (SH)) et/ ou aux conditions de cultures (lumière et/ou obscurité). Les résultats obtenus représentent la moyenne de trois répétitions indépendantes (figure 3). Le meilleur taux d’enracinement 82% est obtenu avec la condition II où les vitropousses passent une semaine sur milieu MS (Er) avant d’être transférées sur milieu MS (SH). Durant toute cette étape, les vitropousses sont placées à la lumière (sous une photopériode de 16h, 3000 Lux). Dans ces conditions, les vitroplants émettent des racines longues et épaisses avec en moyenne 4 à 5 par plant. De plus, pas de formation de cals à la base des pousses. Toutes ces caractéristiques sont en faveur d’une reprise facile et réussie de ces vitroplants en serre. Par ailleurs, bien que le taux d’enracinement des vitropousses dans les différentes conditions ne présente pas de différences significatives, nous avons opté pour la deuxième condition pour laquelle la qualité de la racine est meilleure (racines épaisses, longues en général, au nombre de 4). V- Acclimatation L’acclimatation des vitroplants représente l’étape la plus délicate dans le programme de la multiplication in vitro des espèces végétales. Les meilleures souches sorties du laboratoire peuvent subir d’énormes dégâts au cours de cette étape. En ce qui concerne les vitroplants de la Menthe Pouliot, après leur transfert sur un substrat horticole et un séjour d’une semaine dans des conditions d’humidité saturante, la reprise des plants est de 100%. Ce taux de réussite est maintenu même après quatre semaines dans les conditions de la serre. Les plants présentent une croissance et un développement très satisfaisant; les rameaux atteignent jusqu’à 20 cm de longueur. Biologie & Santé vol. 3, n° 2, 2003 Multiplication massive in vitro de Mentha pulegium Pourcentage d'enracinement en fonction des différentes conditions Pourcentage d'enracinement 180 -Caractéristiques statistiques: * C1 = 77 % * C2 = 82 % * C3 = 68 % * C4 = 62 % * C5 = 54 % * C6 = 62 % * C7 = 71 % 140 100 -Analyse de variance: * F = 1.51 * p = 0.17 60 -Conclusion: les différences entre les diverses conditions ne sont pas significatives; d’où on peut conclure que le taux d’enracinement est le même quelque soit la condition. Ce taux fluctue autour d’une moyenne théorique de µ = 68.5%. 20 -20 ±1,96*Ec.-Type ±1,00*Ec.-Type Moyenne -60 1 2 3 4 5 6 7 Conditions Figure 3 : Caractéristiques statistiques et analyse de variance dans différentes conditions utilisées au cours de l’étape d’enracinement. Conclusion Les résultats obtenus dans ce travail représentent une étape fondamentale pour l’établissement d’un éventuel programme de multiplication massive de la Menthe Pouliot à l’échelle industrielle et commerciale. Ainsi, l’optimisation et la maîtrise des conditions de multiplication au niveau du laboratoire, à savoir les conditions de cultures (physiques et chimiques), les paramètres de multiplication (taux de débourrement, de multiplication, d’enracinement et d’acclimatation) constituent, sans aucun doute, les repères clés pour planifier un calendrier de production massive de cette plante. more than 71 % of surveyed people use MAP for treatment of various illnesses. However, production and export of MAP are in general such fact less important in Morroco than in other countries. This is explained by irregularity in production and use of traditional harvesting techniques of wild species. One of the actions that may contribute to improvement of this industry, is to extend production using modern techniques. In this present study, we report an impravemet of a protocol for mass-propagation of wild peppermint "Mentha pelegium". Optimization of technical parameters concerning shoot multiplication, elongation rooting and acclimation of plant letts, have been achieved. Massive multiplication of these species has now been made possible. Summary Medicinal and aromatic plant (MAP) species constitute a constant source of active reagents. More than, 200 pharmaceutical formulations of plant origin are presenty in use. In Morroco, Biologie & Santé vol. 3, n° 2, 2003 Keywords: Mentha pulegium, micropropagation, medicinal and aromatic plants. 250 K. Aid et al. Références 1- HMAMOUCHI M. les plantes médicinales et aromatiques marocaines. [medicinale and aromatic plants of Morocco]. Imprimerie Fedala, Mohammedia, Morocco.1999 ; 11-29. 2- ANONYME. 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