Lire les textes de la cérémonie
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Oui! Et quelques mots de plus… Hoëlle et Alex 14 mai 2010 Les mots de Jean-Jacques Goldman “La vie c’est mieux quand on est amoureux” Tadadada tadadada… La vie c’est mieux quand on est amoureux La vie c’est mieux quand on est amoureux Les mots de Madame la Bourgmestre Laurence Smets Les mots d’Hoëlle et Alexandre Les mots de Jean Guehenno, lus par Alex et Hoëlle Cette foi dans les hommes est, il est vrai, une foi difficile. Ils sont là autour de nous. On peut les voir et il arrive qu’ils se chargent euxmêmes de nous désespérer. Ils sont, dans nos batailles, les victimes, mais aussi bien les bourreaux. S’il est des hommes emprisonnés, torturés, tués, il est donc des meurtriers. Les hommes de mon âge gardent sous leur front d’humbles images. On a pu avoir honte de l’homme, de tout le mal qu’il peut inventer. N’importe ! il nous faut continuer de croire et de vouloir. La vie n’est pas absurde, elle n’a jamais eu d’autre sens que celui que nous lui avons donné. L’humanisme est une religion de l’homme. Le peu que j’ai à dire, c’est tout simplement, tout naïvement que je crois aux hommes, à leur liberté, à leur volonté, au prodigieux pouvoir qu’il y a en chacun de changer sa vie. Rousseau disait que « nous ignorons ce que notre nature nous permet d’être » et qu’on ne peut mesurer la distance qu’il y a entre l’homme qu’on est et l’homme qu’on peut devenir. Je n’ai jamais écrit que pour apprendre aux hommes à espérer. Tout le problème de l’éducation est de rendre sensible aux hommes cette force intérieure qu’il y a en eux. Je voudrais qu’on mît les hommes en état de vérité, si je puis dire, un état d’esprit qui peut-être ferait d’eux des citoyens difficiles à gouverner, mais qui en ferait des hommes libres, généreux, tolérants, authentiques, et sachant bien que nos libertés sont toujours à la mesure de nos connaissances. La propagande de la vérité est le seul moyen d’améliorer la condition humaine sur cette petite plage de lumière environnée de tant d’ombre où nous devons vivre courageusement. Les mots de Rainer Maria Rilke, lus par Céd Le partage total entre deux êtres est impossible et chaque fois que l’on pourrait croire qu’un tel partage a été réalisé, il s’agit d’un accord qui frustre l’autre, ou même tous les deux de la possibilité de se développer pleinement. Mais lorsqu’on a pris conscience de la distance qui sépare deux êtres quels qu’ils soient, une merveilleuse vie « côte à côte » devient possible. Il faudrait que les deux partenaires deviennent capables d’aimer cette distance qui les sépare et grâce à laquelle chacun des deux aperçoit l’autre, entier, découpé dans le ciel. Les mots de Zazie, chantés par Isaline, mis en musique par Sophie et Quentin « J’envoie valser » J'en vois des qui s'donnent, donnent des bijoux dans le cou c'est beau mais quand même ce ne sont que des cailloux Des pierres qui vous roulent, roulent, et qui vous coulent sur les joues J'aime mieux que tu m'aimes sans dépenser des sous Moi je m'en moque, j’envoie valser les truc en toc, les cages dorées Toi quand tu m'serres très fort c'est comme un trésor et ça et ça vaut de l'or. J'en vois des qui s'lancent des regards et des fleurs puis qui s'laissent quelque part ou ailleurs entre les roses et les choux J'en connais des tas qui feraient mieux de s'aimer un peu un peu comme nous qui nous aimons beaucoup Et d'envoyer ailleurs valser les bagues et les coeurs en collier Car quand on s'aime très fort c'est comme un trésor et ça et ça vaut de l'or Moi pour toujours, j’envoie valser les preuves d'amour en or plaqué Puisque tu m'serres très fort c'est là mon trésor c'est toi toi qui vaut de l'or. Les mots de Laurent… lus par Laurent ! La vie est un grand jeu louveteau : il y a un trésor qu’on finit toujours par trouver juste à côté du local, et alors, c’est la fête ! Hoëlle Genot. HG. Le symbole chimique du mercure. Mercure était précisément le messager des dieux dans l’antiquité romaine. Cela sent le message ; il faut le chercher… Alexandre Ketels est là. AK. AK est là. Akela, Akela… Il en est ici qui frémissent à entendre ce nom-là, Akela ! Tant de choses reviennent avec des pulls verts et des trucs comme ça… Et si, précisément, le trésor à trouver était exactement ce frémissement si doux, cette chair de poule ? Le trésor, c’est un délicieux vertige que nous connaissons bien, sous des modalités variables. Hoëlle et Alexandre nous en ont fait connaître un certain nombre. Souvenez-vous un instant des heures ordinaires et extraordinaires partagées avec eux. Il y a des secrets, des tendresses, des surprises, des sourires, des émerveillements, des victoires, des consolations, de l’estime, de l’attention, des fous-rires, des complicités, des histoires de nanas, des exploits d’hommes, de vrais, avec de la Jupiler, des enthousiasmes, des réconforts, des défis un peu cons. Il y a, aussi, avec Alexandre, avec Hoëlle ou avec les deux, des riens du tout que l’on sirote en silence avec le seul plaisir d’être un peu à l’unisson. Le trésor de ce grand jeu-ci, aujourd’hui, c’est de revoir un moment ce chapelet de bonheurs et de se dire, selon ses convictions « Dieu que c’est beau ! » ou « Putain que c’est beau ! » Ces heures, sacrées ou sucrées forment une guirlande de lampions. Elles font du bien. Elles rappellent avec jubilation que le bonheur n’est pas une vue de l’esprit, mais une histoire vraie dont nous sommes responsables. Elles nous donnent confiance et courage pour allumer des chandelles au lieu de maudire l’obscurité. Ces lampions sont autant un ordre de mission que l’évocation de souvenirs heureux. Ce message, adressé au peuple libre, est aussi une promesse, un engagement qu’Hoëlle et Alexandre, en uniforme impeccable, tiennent aujourd’hui. Ils ajoutent deux mots. Le premier mot, c’est qu’ils se marient. Ils vont essayer à deux, parce qu’à deux, paraît-il, c’est plus beau, c’est plus drôle et puis, simplement, parce que cela leur fait plaisir et leur allume dans le regard des millions de loupiotes qu’on dirait la voute céleste, une nuit d’été, par temps clair. Ensemble, ils seront plus forts quand l’air sera moins pur. La deuxième chose, c’est qu’ils feront de leur mieux pour prendre soin de tout cela que j’ai dit : les lampions, les bonheurs, la responsabilité de jeter un max de lumière dans la nuit, d’être un homme et une femme debout. Ils nous disent leur vocation d’être de l’Humanité qui alimente ses rêves, résolue à les vivre. Ils nous disent qu’ils feront de leur mieux. Au fond d’un bois, le peuple libre a allumé un feu pour entendre la parole de deux loups blonds. Il forme un cercle autour d’eux. Bagheera, Baloo, Kaa, Frère Gris, Phaona, Won-Tolla, Raksha, Père Loup, et Toumaï aussi, et les autres essuient une larme. Akela se réjouit jusqu’aux tréfonds de son âme. Au nom du clan il formule l’engagement de tous à faire, eux aussi, de leur mieux pour les aider à tenir leur parole. Il leur souhaite bonne chasse. La vie est un grand jeu louveteau qui ne finit jamais. Les mots de Christiane Singer, lus par Del La vraie aventure de vie, le défi clair et haut n’est pas de fuir l’engagement mais de l’oser. Libre n’est pas celui qui refuse de s’engager. Libre est sans doute celui qui ayant regardé en face la nature de l’amour – ses abîmes, ses passages à vide et ses jubilations – sans illusions, se met en marche, décidé à en vivre coûte que coûte l’odyssée, à n’en refuser ni les naufrages ni le sacre, prêt à perdre plus qu’il ne croyait posséder et prêt à gagner pour finir ce qui n’est coté à aucune bourse : la promesse tenue, l’engagement honoré dans la traversée sans feintes d’une vie d’homme. Entre le désir profond de se lier, de s’engager corps et âme, et le désir tout aussi profond de préserver sa liberté, d’échapper à tout lien, quel tohu-bohu ! Or, pour vivre ces exigences contradictoires et d’égale dignité sans être écartelé, il n’y a aucun secours à attendre ni de la philosophie, ni de la morale, ni d’aucun savoir constitué. Il est probable que les seuls modèles adaptés pour nous permettre d’avancer sont la haute voltige et l’art du funambule. Un mariage ne se contracte pas. Il se danse. A nos risques et périls. Les mots de Jason Mraz, chantés par Caro et Ed, accompagnés par Quentin. « Lucky » Do you hear me, I'm talking to you Across the water across the deep blue ocean Under the open sky, oh my, baby I'm trying Boy I hear you in my dreams I feel your whisper across the sea I keep you with me in my heart You make it easier when life gets hard I'm lucky I'm in love with my best friend Lucky to have been where I have been Lucky to be coming home again They don't know how long it takes Waiting for a love like this Every time we say goodbye I wish we had one more kiss I'll wait for you I promise you, I will I'm lucky I'm in love with my best friend Lucky to have been where I have been Lucky to be coming home again Lucky we're in love in every way Lucky to have stayed where we have stayed Lucky to be coming home someday And so I'm sailing through the sea To an island where we'll meet You'll hear the music fill the air I'll put a flower in your hair though the breezes through trees Move so pretty you're all I see As the world keeps spinning round You hold me right here right now I'm lucky I'm in love with my best friend Lucky to have been where I have been Lucky to be coming home again Lucky we're in love in every way Lucky to have stayed where we have stayed Lucky to be coming home someday Les mots de Paul Eluard, lus par Alex « L’amoureuse » Elle est debout sur mes paupières Et ses cheveux sont dans les miens, Elle a la forme de mes mains, Elle a la couleur de mes yeux, Elle s’engloutit dans mon ombre, Comme une pierre sur le ciel. Elle a toujours les yeux ouverts Et ne me laisse pas dormir. Ses rêves en pleine lumière Font s’évaporer les soleils, Me font rire, pleurer et rire Parler sans avoir rien à dire. Les mots de Louis Aragon, lus par Hoëlle “Le fou d’Elsa” Que ce soit dimanche ou lundi Soir ou matin, minuit, midi Dans l’enfer ou le paradis Les amours aux amours ressemblent C’était hier que je t’ai dit : Nous dormirons ensemble C’était hier et c’est demain Je n’ai plus que toi de chemin J’ai mis mon cœur entre tes mains Avec le tien comme il va l’amble Tout ce qu’il a de temps humain Nous dormirons ensemble Mon amour, ce qui fut sera Le ciel est sur nous comme un drap J’ai refermé sur toi mes bras Et tant que je t’aime que j’en tremble Aussi longtemps que tu voudras Nous dormirons ensemble Les mots de Guillaume Apollinaire, lus par Madame Laurence Smets L’anneau se met à l’annulaire Après le baiser des aveux Ce que nos lèvres murmurèrent Est dans l’anneau des annulaires Mets des roses dans tes cheveux. Les mots de Roger Mausen, lus par Luca Vous avez donc choisi l’hymen dans la raison, Ne voulant pas mêler à l’aura de l’union Tous les rites trompeurs des aveugles croyances, Fossoyeurs insidieux des grandes espérances. Alors, Soit, pour vous deux, la vie est belle comme un jardin, Où fleurissent les roses à tous les gais matins. Soit le jardin couvert par un ciel plein de roses Avec un coin secret pour que s’y cache Eros ! Soit, pour vous deux, le ciel peint de rêve et d’azur Avec, à chaque nuit, une étoile filante : On dit qu’elle est le gage et l’espoir le plus sûr Que toute femme aimée restera femme aimante ! Soit, pour vous deux, le soleil chaud et doux à vos cœurs Dans son cours quotidien qui naît à l’Orient Qu’il soit pour vous présent lorsque tombent les heures Inexorablement du sablier du temps ! Soit, pour vous deux, l’horizon à jamais sans nuages ! Voyez-y quelques fois de fabuleux mirages : Si l’on dit que l’amour est douce nostalgie Le rêve est le remède à toute maladie. Soit, pour vous deux, le bonheur est calme comme un miroir : On y voit le reflet des peines, des espoirs, Des vœux, des ambitions, des oublis, des chagrins Qui font que vos deux vies sont un même destin. Soit, pour vous deux, ce destin tel le livre des Sages : Vous tournez, aujourd’hui, la première page. Vous y découvrirez la vraie félicité : Amour et loyauté, calme et sérénité. Soit, pour vous deux, le chemin large et bien droit tracé Qui doit vous emmener aux lendemains chantants ! Nos vœux sont avec vous pour que soient exaltants Les midis, les minuits de votre destinée ! Les mots de Montaigne, pour nos témoins “De l’amitié” Ce que les gens appellent ordinairement amitié, ce ne sont qu’habitudes et familiarité. En l’amitié de quoi je parle, dans notre amitié, nos âmes se mêlent et se confondent l’une à l’autre d’un mélange si universel qu’elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l’aime, je sens que cela ne peut s’exprimer qu’en répondant : “parce que c’est lui, parce que c’est moi”. Un mot encore, pour vous tous près de nous, pour toutes les raisons que chacun reconnaîtra : Merci.