La Lettre d`Eure habitat - Accueil par Union Sociale pour l`Habitat de

Transcription

La Lettre d`Eure habitat - Accueil par Union Sociale pour l`Habitat de
4 e Trimestre 2013
n° 1
Un entretien avec le directeur régional
de la Caisse des Dépôts de Haute-Normandie
27
« Les financements
progressent en 2013 » Lire p. VI
La Lettre
d’Eure habitat
pour l’information des acteurs du logement social dans l’Eure
Face aux risques, la mobilisation doit monter d'un cran...
Amiante : agir, oui !
Mais comment ?
Il a fallu six ans à Eure habitat pour engager la démolition de l’ïlôt Forez. La
menace que fait peser l’amiante sur le patrimoine des bailleurs appelle une
réponse collective et coordonnée. Lire p. II
L’État fait des gestes
en faveur des
bailleurs sociaux
Lire p. VII
Quand
Eure habitat
joue les apiculteurs
Lire p. VIII
II La Lettre d’Eure habitat
60% D’après une enquête de l’Union sociale pour l’habitat
(USH), menée fin 2012-début 2013, près de 60 % des
organismes HLM ont désigné un référent amiante au sein
de l’entreprise. A Eure habitat, c’est Romain Besnard,
responsable de la prévention des risques qui occupe cette fonction et qui est
l’interlocuteur privilégié des entreprises et des pouvoirs publics sur le sujet.
7
Amiante :
agir, oui !
mais comment ?
Face aux risques, la mobilisation doit monter d'un cran...
Décidé à agir contre l’amiante, Eure habitat
doit aussi mobiliser les entreprises de BTP et les élus.
Car, pratiquement, pour commencer à désamianter,
il faut aussi des entreprises qualifiées
et une volonté politique…
E n matière d’amiante,
Eure habitat «bénéficie» d’une triple
exposition : en tant
q ue propr iét a i re
d ’u n pat r i moi ne
concerné à 90 % par
la présence d’amiante (1), en tant que
maître d’ouvrage faisant intervenir
des entreprises et enfin en tant qu’employeur vis-à-vis de ses salariés. D’un
côté la législation sur la santé publique.
De l’autre le Code du travail… «La
réglementation amiante est composée de
près de 1000 textes réglementaires, tous
Codes confondus, explique Romain Besnard, responsable de la prévention des
risques à Eure habitat. Cet empilement
de lois, décrets, arrêtés… nous impose
une veille réglementaire à toutes épreuves
pour les évolutions en cours et à venir, soit
parce qu’elle nous concerne directement,
soit parce qu’elle concerne nos intervenants…»
Ceci explique pourquoi Eure habitat
est intervenu et intervient sur les immeubles livrés avant le 31 décembre
1999 (2). L’essentiel des f locages et
calorifuges visibles ont été traités dès
les années 90. Quelques flocages sont
encore en place mais ils sont repérés
et surveillés. La grande menace - et la
cause principale d’inquiétude d’Eure
habitat - provient des interventions
en réhabilitation-rénovation. Les
immeubles vivent et il faut bien les entretenir et les rénover. Les organismes
HLM comme Eure habitat sont donc
confrontés à plusieurs difficultés :
n la première consiste à identifier
l’amiante présente soit dans les matériaux de construction eux-mêmes,
les structures des bâtiments (joints
de façade, par exemple), soit dans
d’autres produits (comme des pein-
À droite L’ilot Forez : la démolition de cet ensemble
construit dans les années 70 aura demandé en tout
six années lorsque le dernier bâtiment disparaîtra en
décembre 2013...
La Lettre d’Eure habitat III
www.senat.fr
et l’histoire de l’amiante. C’est l’incroyable
histoire de l’amiante et surtout son
incroyable résistance à la manifestation de la vérité ! Pendant près de cent
ans, malgré les sonnettes d’alarme tirées par une partie de la communauté
scientifique et médicale, l’amiante aura poursuivie sa route… Pour en savoir plus,
allez sur le site du Sénat : http://www.senat.fr/rap/r05-037-1/r05-037-17.html
tures, les colles…). Cette amiante peut
être le composant principal du matériau,
comme les plaques de Glasal ou intégrée
comme adjuvants («amiante libre»)
dans une autre substance. Dans certains
immeubles, Eure habitat a ainsi constaté
que deux entreprises différentes participant au même chantier auront pu utiliser l’amiante libre de plusieurs façons
et dans des dosages différents. Cela
implique, en cas de rénovation, des
analyses systématiques que seuls des
laboratoires spécialisés peuvent réaliser.
Et, évidemment, avec des délais et des
coûts supplémentaires considérables,
puisque le prix d’une rénovation peut
parfois doubler, voire tripler.
© Eure habitat
n La deuxième difficulté consiste à
trouver des entreprises pour intervenir.
Et c’est dans ce domaine qu’un établissement comme Eure habitat rencontre
les difficultés les plus importantes.
Agir, oui, mais comment ? La législation distingue aujourd’hui deux types
d’intervention sur les logements :
> les opérations les plus importantes
relèvent de ce qu’il est convenu d’appeler «la sous-section 3». Très réglementées, ces interventions consistent
à retirer les produits, à les confiner ou
les encapsuler. Seules quelques très
rares entreprises détiennent les qualifications et maîtrisent les méthodes
d’intervention nécessaires.
aucun agrément à l’entreprise : seule
une formation est obligatoire pour les
personnels, les artisans ou les professionnels indépendants qui interviendront sur le chantier…
«Malheureusement, tout n’est pas si
simple, s’exclame R ichard Piccardi,
directeur du patrimoine d’Eure habitat. L’administration, par application
du principe de précaution et des évolutions réglementaires récentes, pousse à la
généralisation de la sous-section 3. Cela
devrait favoriser la création d’une filière
professionnelle du désamiantage. Sauf que
les intervenants dont nous avons besoin,
souvent des PME, voire des TPE ou des
auto-entrepreneurs sont sous-informés et
peu habitués à faire face aux demandes
administratives…»
n les opérations d’entretien qui n’ont
pas pour but la dépose ou l’encapsulage des produits contenant de
l’amiante relèvent de la «sous-section 4». La réglementation n’impose
En outre, beaucoup de gestionnaires
ont tendance à jouer la montre, compte
tenu des enjeux. Eure habitat se trouve
donc confronté, malgré mais aussi en
raison de son engagement en pointe 
« Des surcoûts
en rénovationréhabilitation qui vont
de 13 000 €
à 40 000 € »
IV La Lettre d’Eure habitat
De la MOLP à la META…
La première, la
MOLP (microscopie
optique à lumière polarisée) est l’ancienne méthode d’analyse des matériaux
contenant de l’amiante. Elle est remplacée aujourd’hui par la META (microscopie
électronique à transmission analytique). Le coût unitaire moyen de la première
était de 34 €, celui de la seconde est de 52 €…
 dans ce domaine, à une pénurie
criante d’acteurs du BTP susceptibles
de répondre à ses appels d’offres.
«Cette absence de filière professionnelle a
aussi pour effet de réduire la concurrence,
poursuit R ichard Piccardi, et donc
d’entraîner des surcoûts… sur des prix
déjà très élevés».
Les coûts de l’action contre l’amiante
donnent en effet le vertige. Les surcoûts en rénovation-réhabilitation
vont de 13 000 € à 40 000 € par logement. Ces prix s’expliquent non seulement par les précautions à prendre
par les employés des entreprises mais
aussi par les pertes de loyers et par les
déménagements. En effet, les travaux
ne peuvent être effectués dans des logements occupés. Le prix «plancher»
de 13 000€ - pour le changement de
dalles de sol, par exemple - se décompose ainsi : 10 000 € de travaux, 2 500 €
« Inciter le BTP
à coopérer et à
s’organiser,
sensibiliser les élus… »
de pertes de loyers et 500 € de déménagements. Mais ce prix ne constitue
qu’une première approche, sur une
opération type et avec un planning
favorable. Et puis, il faut expliquer aux
locataires… Les dimensions sociale,
psychologique, affective, relationnelle
viennent ajouter un coût immatériel
considérable à ces interventions.
Quand on gère 16 000 logements,
l’addition de ces sommes donne le
vertige. D’ores et déjà Eure habitat
s’est livré à une première estimation
de l’effort à fournir dans les dix prochaines années : environ 80 millions €.
Au ma x imum, sur une durée plus
longue, la somme pourrait être quatre
à cinq fois plus élevée (3). 80 millions
en dix ans, cela signifie que l’effort de
construction d’Eure habitat va être
lourdement handicapé. L’Union sociale pour l’habitat en est consciente
mais la «conscience» ne «produit»
pas de ressources supplémentaires
pour autant… «Le conseil d’administration a pris ses responsabilités sur ce
sujet, explique Gilles Gal, le directeur
général d’Eure habitat, et nous sommes
fiers d’avoir pris une position courageuse
et ambitieuse dans ce domaine, même si
le prix sera lourd à payer. J’ai d’ailleurs
pris l’initiative de créer un poste spécialisé
sur les risques au sein de notre organisme
afin de renforcer notre action de prévention, d’entretien et de rénovation».
Pour l’heure, Eure habitat a ciblé ses
urgences : inciter d’une part ses partenaires institutionnels du BTP à coo-
Désamiantage : UNE DÉrive des couts
Peu de produits ont bénéficié d’un lobbying aussi efficace
que l’amiante. Alors que les premiers écrits - émanant de
l’Inspection du travail de Caen - attirant l’attention sur les
dangers de l’amiante remontent à 1906, et que l’inscription
aux tableaux des maladies professionnelles date de 1945, le
pic d’utilisation de cette roche se situe entre 1969 et 1974 !
En 1991 encore, la France était le plus gros pays importateur de matériaux et produits amiantés. Et il faudra attendre
1997 pour son interdiction totale. Après la publication d’un
nombre considérable d’études épidémiologiques démontrant les risques d’inhalation des fibres microscopiques de
cette roche pour les poumons. Il faut dire que sans ce défaut
«mortel», l’amiante présente toutes les qualités du produit
miracle : ce minéral est incombustible, isole très bien sur le
plan thermique et électrique, résiste à la traction et à l’action
corrosive des produits chimiques et le tout à un prix ridicu-
lement bas. Conséquences : on en trouve partout et sans
jamais savoir où exactement. Pour les calorifuges ou les
plaques, pas de problème d’identification. Mais on en trouve
beaucoup mélangé à d’autres produits : bétons bien sûr,
mais aussi des peintures, des enduits et des joints internes.
Dans ce cas, pour les habitants des logements les risques
sont quasi inexistants si les matériaux conservent leur intégrité initiale. Mais dans le cadre de rénovation-réhabilitation,
l’enlèvement de ces produits réclame des précautions particulières très encadrées par la loi. L’Etat ne plaisante plus
aujourd’hui, à travers la législation du travail notamment, sur
l’application d’un principe de précaution, au regard duquel il a
été lui-même bien peu regardant pendant presque un siècle,
en restant sourd aux alertes lancées par les scientifiques. Et
plus lourde sera la facture, pour les organismes comme Eure
habitat et pour la société en général.
La Lettre d’Eure habitat V
DTA & DAPP
Les dossiers techniques amiante (DTA) concernent
les parties communes des bâtiments. Un DTA coûte
en moyenne 120 € par logement. La mise à jour d’un DTA dans le cadre de la
nouvelle législation s’élève en moyenne à 80 € par logement. La diagnostic
amiante partie privative (DAPP) porte uniquement sur l’intérieur des logements
et coûte en moyenne 80 €, selon les chiffres de l’USH.
pérer en amont et à s’organiser, d’autre
part, sensibiliser les élus qui s’étonnent
encore souvent des délais et des coûts
(et qui répercutent les inquiétudes des
habitants) à la complexité de la situation. De ce côté, le message commence
à passer du coté des élus urbains, les
élus ruraux étant moins impliqués.
Pour Eure habitat, qui persiste et signe
dans son engagement, le combat ne fait
malheureusement que commencer… n
© Eure habitat
(1) soit environ 16 000 logements.
(2) L’interdiction totale de l’amiante dans les
produits de construction remonte au 1er juillet
1997, mais des immeubles ont continué à être
construit ensuite car le permis de construire était
antérieur à cette date. Eure habitat a donc décidé d’expertiser les immeubles et les logements
livrés jusqu’au 31 décembre 1999.
(3) Sans garantie d’éradication totale car certains produits de gros œuvre ne pourront être
éliminés qu’en cas de démolition.
Mise en conformité :
une réglementation
toujours plus dure…
La tendance en matière de réglementation est au durcissement. Toutes les
évolutions récentes vont dans le sens
d’une généralisation des i­­ nterventions
relevant de la sous-section 3. Seules
quelques activités secondaires relèveront bientôt de la sous-section 4.
Les entreprises et les bailleurs sociaux
doivent donc se préparer dès maintenant même si des «délais» sont encore
accordés… C’est ainsi qu’un nouveau
décret, en date du 5 juillet dernier (n°
2013-594), relatif au «délai de mise
en conformité avec les obligations de
certification et d’accréditation prévues par la réglementation en matière
de protection des travailleurs contre
les risques d’exposition à l’amiante»
autorise certains reports d’échéances.
Il modifie le décret du 4 mai 2012 (n°
2012-639) et reporte - un peu - certaines échéances…
• C’est au 1er janvier 2014 que les entreprises intervenant dans le retrait et
l’encapsulage d’amiante devront être
certifiées dans le nouveau référentiel
• C’est également au 1er janvier que
les organismes effectuant les mesures
d’empoussièrement devront être accrédités, pour l’ensemble du processus
d’analyse
• C’est ensuite au 1er juillet 2014 que
les entreprises qui effectuent des
retraits de l’enveloppe extérieure des
bâtiments devront être certifiées
• Enfin, c’est au 1er juillet 2015 qu’entrera en vigueur le nouvel abaissement
de la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP). Cette nouvelle VLEP
divise par 10 tous les seuils actuels !
Le seuil haut passera donc de la fourchette de 6 000-25 000 fibres/litre à
une fourchette de 600-2 500 fibres/
litre, le seuil moyen de 100-6 000
fibres/litre à 10-600 fibres/litre et le
seuil bas, inférieur à 100 fibres/litre
passera à moins de 10 fibres/litre. A
cette date, plus aucun intervenant
humain ne pourra donc intervenir dans
un environnement contenant plus de
2 500 fibres/litre. Cela va réclamer de
nouvelles compétences, de nouvelles
méthodes, de nouveaux équipements
et un professionnalisme renforcé de
tous les acteurs.
La présence d’amiante
dans les joints de façade :
sans danger pour les locataires, cette
amiante «cachée» nécessite de mettre
en place des mesures particulières
pour protéger les ouvriers
du bâtiment...
VI La Lettre d’Eure habitat
0,5 %
Avec un taux inférieur au taux de la collecte de l’épargne,
la CDC propose aux bailleurs sociaux un éco-prêt
intéressant pour les aider à financer leurs opérations de rénovationréhabilitation, notamment celles qui concernent le désamiantage.
Un entretien avec Eric Dubertrand,
directeur régional de la Caisse des Dépôts de Haute-Normandie
«Les financements
progressent en 2013»
Sans la Caisse des Dépôts, pas de financement du
logement social ! Nous avons demandé au directeur
régional de la Caisse des Dépôts de Haute-Normandie
comment la banque publique intervenait dans la vie
des projets et des bailleurs sociaux.
Quel rôle joue la Caisse
des Dépôts, la CDC, dans le
financement du logement
social ?
Éric Dubertrand (1) - Un rôle
considérable ! Sans elle, difficile de financer le logement
social en France ! Depuis l’après-guerre,
l’activité de la
CDC (2) s’est considérablement renforcée dans le domaine du logement
social. Aujourd’hui, il représente 147
milliards € d’en-cours de prêts sur
les 270 milliards € dont disposait la
CDC en 2012, soit 75% des accords
de prêts (3). Je précise que nous
finançons tous les bailleurs sociaux,
publics, comme les OPH, ou privés spécialement agréés à cet effet,
comme les ESH ou les COOP…. En
Haute-Normandie, cela représente
38 organismes locaux ou nationaux ,
dont 8 dans l’Eure.
Vous collectez une grande partie
de l’épargne à court terme des
Français, et c’est donc celle-ci
qui finance les prêts à long terme
pour le logement social ?
EB - Oui. La CDC gère 65% de la
collecte nationale du Livret A et
du Livret développement durable
(LDD) et 70% de la collecte du Livret
d’épargne populaire (LEP). Grâce a
Éric Dubertrand : « Grâce à son
modèle de fonds d'épargne, la CDC a
réussi à construire un dispositif
dans lequel tous les acteurs
du logement social sont à la fois
solidaires et responsables…»
La Lettre d’Eure habitat
N°3
VII
La région Haute-Normandie est la troisième région française
pour le nombre de logements sociaux par rapport au nombre de
résidence principale. Elle le doit au dynamisme de ses bailleurs et
à l'implication des élus. Cette place explique également que la région ne connaît
pas, comme l'Ile-de-France, une pénurie de logements et des besoins élevés de
nouvelles constructions.
un modèle de «fonds d’épargne»,
associé a un système prudentiel et a
des garanties des collectivités locales,
la CDC a réussi à construire un dispositif vertueux dans lequel tous les
acteurs sont solidaires et donc responsables. C’est ce qui permet de
proposer des prêts à long terme - c’est
à dire couramment sur 40 ans - alors
que la collecte se fait sur une épargne
court terme. La baisse du taux du
Livret A n’est donc pas seulement une
bonne nouvelle pour nous mais aussi
pour les nombreux Français qui en
bénéficieront à travers le coût du logement social...
Les inquiétudes concernant le
niveau historiquement bas de
la construction ne sont donc pas
liées à des questions de financement ?
EB - Cela vient d’autres raisons :
disponibilités foncières, coût de la
construction et du foncier qui doivent
rester en rapport avec le niveau des
loyers, volonté politique localement
aussi parfois. Quant à la pénurie, cela
concerne surtout l’île-de-France.
En Haute-Normandie, la CDC a les
moyens de financer les bons projets.
D’ailleurs, nous avons contractualisé pour 207 millions de prêts en
2013 contre 168 millions en 2012, à
période équivalente, en Haute-Normandie. Notre région occupe la 3ème
place grâce à la qualité et au dynamisme de ses bailleurs. Bien entendu
l’écart entre les deux départements
est important : sur les 2453 agréments
haut-normands, 379 concernaient
l’Eure. Enfin, l’Etat a pris des décisions positives, notamment sur
l’éco-prêt et sur la TVA à 5,5%.
Quels sont les critères qui vous
guident dans vos décisions de
financement ?
E B - Nous nous intéressons à l a santé
financière des organismes auxquels
nous prêtons, à l’intérêt général des
projets et à l’équilibre entre construction et rénovation. Le caractère
innovant des projets compte aussi :
qualité architecturale, financements
mixtes, programmes intergénérationnels, bâtiments basse consommation
(BBC) ou passifs... Nous veillons
enfin à la cohérence des programmes.
Par exemple, en matière du parcours
résidentiel : les jeunes décohabitants
doivent pouvoir trouver des logements plus grands ou des personnes
âgées doivent pouvoir disposer de
logements adaptés ou adaptables.
Les coûts des opérations de rénovation-réhabilitation peuvent s’envoler en raison de la présence d’amiante. Avez-vous des réponses ?
EB - L’éco-prêt est un produit bien
adapté pour aider les organismes qui
ont et vont avoir de plus en plus à faire
face à ce problème. Notre eco-prêt
sort à un taux de 0,5%, soit un taux qui
est inférieur à celui de la ressource ! (4)
Nous sommes donc en situation d’aider les organismes dans le cadre d’un
plan de prévention ou d’un plan stratégique du patrimoine à trouver des
marges de manoeuvre pour agir. n
(1) Directeur régional de la Caisse des Dépôts de
Haute-Normandie. (2) Créée en 1816, la CDC agit,
en tant que banque publique (sur mandat de l'Etat),
pour mener des actions dans l'intérêt général. (3) La
CDC finance aussi les projets urbains, les hébergements d'urgence ou les transports... (4) Sur la base
d'une collecte à 1,25% pour le Livret A.
Un pacte
d’investissement
pour le logement
Arrêter la descente des statistiques
aux enfers ! Signé le 8 juillet dernier, le
pacte entre le gouvernement et l’USH
pour la mise en œuvre du plan d’investissement pour le logement répond à
cet objectif. Depuis 1945, l’activité de
construction n’avait jamais été aussi
basse. Pour la Haute-Normandie en
général et pour l’Eure en particulier,
il convient toutefois de relativiser
l’inquiétude : la demande est faible et
n’a rien à voir avec celle de la région
parisienne. L’objectif de construction
de 500 000 logements par an, dont
150 000 logements locatifs sociaux
concerne surtout l’Ile-de-France. En revanche, l’objectif de réhabilitation thermique de 500 000 logements anciens
par an dont 120 000 logements sociaux
(100 000 pour le mouvement HLM)
répond davantage aux préoccupations
des bailleurs sociaux. En contrepartie
des engagements des bailleurs, l’Etat
s'était engagé à abaisser à 5 % le taux
de TVA pour les travaux de rénovation
des logements sociaux à partir du 1er
janvier prochain, à abaisser le taux et à
élargir l’éligibilité de l’éco-prêt, à abaisser à 5% le taux de TVA applicable aux
opérations d’accession dans les zones
ANRU (1). Des dispositions financières
sont également prévues : mobilisation
de 1,5 milliard € de prêts, relèvement du
plafond du Livret A, mettre à disposition
le foncier de l’Etat, avec décote de prix
ou gratuité. Enfin, parmi d’autres mesures, il faut citer un fonds de soutien à
l’innovation qui permettre de financer
des projets expérimentaux.
VIII La Lettre d’Eure habitat
C'est le nombre de logements sociaux pour
100
000
lesquels le mouvement HLM s'est engagé
à procéder à des travaux de réhabilitation thermique chaque année,
de 2013 à 2015. Cet engagement s'inscrit dans le "Pacte" signé
avec le gouvernement en juillet dernier.
L’apiculture en milieu urbain
Quand Eure habitat
se biodiversifie dans le miel…
Habitat : tout
sur la recherche
Où en est la recherche ? Le Réseau
des acteurs de l’habitat a inauguré
un rendez-vous annuel centré sur
le dialogue entre chercheurs et acteurs de l’habitat. A l’issue de la rencontre qui a eu lieu en juin dernier
un recueil réunit plus de soixante
travaux en cours dans tous les
domaines de l’habitat. À lire sur
www.acteursdelhabitat.com/spip.
php?article906.
Ascenseurs :
un sursis d’un an…
L’accueil de nouveaux arrivants sur le toit
d’Eure habitat le 26 juillet dernier...
Un organisme HLM transformé en apiculteur urbain, pourquoi pas ? Après tout,
l’image de la ruche, en tant qu’organisme social, est perçue positivement même si le
travail y est un peu militaire - sans tomber dans les excès des fourmis - et si le culte de
la personnalité (de la reine) y est exagéré.
Décidé à associer son image à celle des abeilles - sans lesquelles la vie sur Terre serait
menacée - et à agir ainsi en faveur du développement de la biodiversité, Eure habitat
s’est lancé à la recherche d’entreprises spécialisées dans l’apiculture urbaine. Objectif :
équiper de ruches les toits-terrasses des bâtiments… Trois entreprises ont répondu à
l’appel d’offres lancé par Eure habitat et c’est Apiterra, entreprise installée à Angers qui
a été choisie. Elle gère déjà près de 4000 ruches en France et en Espagne et participe
à un programme de sélection des abeilles européennes avec l’Institut national de la
recherche agronomique (INRA)
Avant d’envisager un déploiement sur tous les toits des immeubles d’Eure habitat, un
test était nécessaire. C’est donc le toit du siège d’Eure habitat à Evreux qui accueille
trois ruches depuis fin juillet. Il s’agit de vérifier que les abeilles s’acclimatent bien et
que la race choisie - particulièrement douce et sociable - ne développe pas des attitudes
agressives, dans la perspective d’une cohabitation avec les locataires. Pour l’instant
tout va bien et un élu local a déjà fait connaître son intérêt pour l’expérience. Prévu
pour 18 mois, le test pourrait donc être écourté. Et bien entendu, la production d’un
miel labellisé «Eure habitat» est prévue. Comme il faut 7000 h de travail des abeilles
pour produire un pot de miel, il faudra tout de même patienter un peu pour couvrir le
marché euralien… Cette «biodiversification» n’est évidemment pas commerciale !
Il s’agit avant tout d’exploiter des toits inutilisés pour favoriser la pollinisation des
plantes urbaines et permettre aux abeilles de se développer dans un milieu sans pesticide et sans insecticide… n
Finalement, ce sera le 3 juillet
2014… La seconde phase des
travaux de mise aux normes des
ascenseurs est reportée d’un an,
comme l’avait demandé l’USH (décret 2013-664 du 23 juillet 2013).
Par ailleurs, les travaux dits «de
précision d’arrêt» (décalage au
palier, par exemple) sont désormais
limités aux seuls établissements
recevant du public.
Eure habitat
au 74e congrès
de l'USH
Eure habitat a fait un déplacement
en force à Lille pour le 74e congrès
de l'Union sociale pour l'habitat
(USH) qui fédère les OPH de toute
la France. Objectif : faire entendre
la voix des nombreux offices qui
ont a affronter des enjeux importants en matière de rénovation-réhabilitation, notamment en raison
de la présence d'amiante dans le
patrimoine ancien et récent. Eure
habitat s'est fait remarquer, dans
les ateliers, par ses positions en
pointe sur ce sujet.
Eure habitat
10, boulevard George s-Chauvin
CS 10688 /27006 Evreux cedex
02 32 38 82 82 / 02 32 38 82 39
(rédaction de la Lettre) www.eure-habitat.fr
La Lettre du Logement social
Publication d’Eure habitat destinée aux acteurs
professionnels et institutionnels de l’habitat
n Direction de la pubication : Gilles Gal, directeur général
d’Eure habitat n Comité de rédaction : Béatrice Chan, Gilles
Gal, Laetitia Quinet-Schmit, Viviane Schiavi, Patrick Wolf n
Rédaction et conception graphique : PW2C Paris n Direction
artistique : Martin Wolf (PW2C) n Photos : Eric Bénard n
Avec la collaboration de : Romain Besnard, Helga Forfait,
Stéphanie Gosselin, Richard Piccardi, Laëtitia Quinet-Schmitt
et Viviane Schiavi

Documents pareils