La presse en parle…

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La presse en parle…
Rencontre avec Hervé Commère
Vendredi 04 juin à 20h30
“Mon rêve, c’était de publier un roman”
Hervé Commere, un nom qui a laissé des traces à Saint-Hilaire. Cet homme de 32
ans à la personnalité attachante a en effet tenu pendant trois ans le Bar de l’Union. Il
revient ce samedi en ville, dans un registre plutôt inattendu.
On ne vous savait pas écrivain ?
“Et pourtant, j’ai toujours trouvé qu’il était fabuleux d’écrire. C’est surtout en fac de
lettres, où j’ai passé trois ans, que ça m’a pris. J’ai d’abord écrit deux romans, que je
n’ai fait lire à personne. C’était avant de venir à Saint-Hilaire. Ici, je n’ai pas écrit. Et
puis, en juillet 2006, je suis parti à Rennes et je suis resté sans rien faire pendant
huit ou neuf mois. C’est là où j’ai écrit “J’attraperais ta mort”. Quand je l’ai fini, je me
suis dit que cela pouvait donner quelque chose. Ca a plu aux éditeurs et l’ouvrage
est sorti le 19 mars. Entre temps, j’ai repris une activité et je viens de terminer un
deuxième ouvrage.”
Que raconte ce premier ouvrage ?
“L’intrigue se situe autour d’une maison située à Etretat. Trois narrateurs se
succèdent, qui en sont trois propriétaires successifs. L’histoire se déroule sur une
dizaine d’années. Ce livre est à ranger dans la catégorie “polar”, même si certains,
mon éditeur en premier, trouve que c’est plutôt un roman à suspense. J’ai toujours
aimé les polars, même si je sais que je n’écrirai pas que ça. Ce qui me plaît, c’est de
voir comment quelque chose d’incroyable peut surgir dans une vie tout à fait
ordinaire.”
Ca fait quoi de revenir ici ?
“J’ai réservé ma première dédicace à Etretat, le lieu de l’intrigue. Saint-Hilaire est ma
deuxième dédicace. Cela me fait très plaisir de revenir ici pour dédicacer mon
roman. Mon rêve, ce n’était pas d’avoir un bar, c’était de publier un roman. Un rêve
depuis quinze ans.”
Extrait de « La manche libre »
Hervé Commère, l'écrivain qui vend des pâtes
Ce Normand de 34 ans tient un restaurant de pâtes franchisé proche de la gare.
Il est aussi l'auteur de J'attraperai ta mort, son premier polar diffusé
nationalement. Déjà un succès d'estime.
Portrait
À le regarder en cuisine, louche à la main, tasser un tas de pâtes dans un cornet en
carton, rien ne laisserait présager qu'il manie aussi la plume. Hervé Commère, 34
ans, est l'auteur de J'attraperai ta mort, son premier polar paru aux éditions Bernard
Pascuito.
Son profil n'a rien de celui d'un écrivain. Avant de maîtriser la farfalle, l'homme a
servi des hectolitres de bière aux quatre coins de France, et même à l'étranger. Faire
les saisons, à la sortie de son Deug de Lettres de Rouen, ce n'était pas s'engager
vers l'écriture. Il envoie pourtant un premier manuscrit à deux éditeurs alors qu'il n'a
que 20 ans. Refus net. A 25 ans, il livre une autre production. Mais celle-ci, il ne la
fera lire à personne.
Une adaptation au cinéma ?
Depuis trois ans, le voilà à Rennes. Son parcours professionnel et sa compagne l'ont
amené à poser sa plume ici, derrière la caisse enregistreuse de Pasta Cosy. C'est
juste avant d'en prendre les clés qu'il a écrit J'attraperai ta mort. Trois éditeurs
étaient intéressés. « Dès que j'ai lu ça, j'ai été épaté, s'émeut Bernard Pascuito, qui
a convaincu l'auteur. J'en ai lu pas mal des manuscrits, et je pense qu'Hervé
Commère a toutes les qualités pour percer. »
J'attraperai ta mort est immédiatement un succès d'estime. L'Express félicite une
« plume, froide, efficace ». Son sourire est imprimé sur le papier glacé du magazine
Bretons. De nombreuses librairies, dont le Virgin des Champs-Élysées, le choisissent
comme « coup de coeur ».
7 000 exemplaires
Les ventes de son premier roman, dans les rayons depuis mars, étonnent même son
éditeur. D'abord diffusé à 3 000 exemplaires dans l'Hexagone, il a été l'objet de deux
réimpressions de 2 000 exemplaires chacune. « Un premier roman, lorsqu'on en
vend 1 000, c'est déjà bien », se réjouit Bernard Pascuito. Celui-ci est en contact
avec deux maisons de production qui seraient intéressées pour adapter le scénario
au cinéma ou à la télévision. Le roman va également sortir en poche, chez Pocket.
Pour autant, l'intéressé reste lucide. Attentionné, au contact facile, mais aussi
méticuleux, voire cérébral. « Être écrivain, même si je ne gagnais que le Smic, ce
serait la classe ! », rigole-t-il. Puis, après réflexion, quelques minutes plus tard.
« Être commerçant, c'est complémentaire. Si j'étais écrivain, je ne verrais
personne... »
L'écrivain vendeur de pâtes, un bel argument pour appâter le client ? « Je n'ai pas
envie de le mettre en avant », poursuit-il. La franchise, en revanche, a repris le
filon. Elle a fait gagner dix exemplaires aux clients fidèles, dédicacés par le cuisinier
lui-même.
Xavier THIERRY.
(Ouest-France), publié le 25/08/2009
Hervé Commère
> L'accusé: Totalement inconnu jusqu'à ce premier roman (J'attraperai ta mort), si
ce n'est, hier, par les consommateurs du Bar de l'Union, à Saint-Hilaire, et
aujourd'hui par les aficionados de pâtes à Rennes. A 34 ans, Hervé Commère,
ancien étudiant en lettres reconverti dans le commerce de bouche, publie, on l'aura
compris, pour la première fois.
> Les faits: Paul Serinen, la trentaine solitaire, est un as du vol méticuleux et
quasiment parfait. Sa méthode? Faire travailler des gens qui ne se connaissent pas
et ne le connaissent pas. Son butin? 6 000 sacs en croco, 22 violons Stradivarius et
le plus gros diamant du monde, évidemment invendable, qu'il finit par emmurer dans
sa maison d'Etretat. Une bien jolie maison, rachetée par un jeune couple tout à son
bonheur. Las! la présence du diamant entraînera leur perte et la bonne fortune d'un
privé pédophile qui récupère la demeure.
> Le verdict: Paul Serinen (anagramme d'Arsène Lupin) a le mauvais goût de se
faire pincer et de déclarer un cancer, mais il a du style. Comme Commère, dont la
plume, froide, efficace, déroule sans états d'âme cette histoire fort bien ficelée. Plus
que bien pour un bleu! Condamné à livrer une seconde cargaison.
Marianne Payot
(L'Express), publié le 21/05/2009