Rue Frontenac - Le patriarche de la mafia Nick Rizzuto victime d`un

Rue Frontenac - Le patriarche de la mafia Nick Rizzuto victime d'un attentat
Écrit par Daniel Renaud et Vincent Larouche
Mercredi, 10 novembre 2010 19:44 - Mis à jour Jeudi, 11 novembre 2010 03:48
Nouveau chapitre dans la vendetta dont font l'objet les membres du clan Rizzuto de la mafia
italienne à Montréal: le patriarche Nicolo «Nick» Rizzuto a été assassiné mercredi à l'intérieur
de sa luxueuse résidence de Cartierville, par un tireur qui a fait feu à travers la fenêtre.
Le suspect s'était caché dans le boisé derrière la luxueuse maison du mafioso, rue
Antoine-Berthelet. Vers 17h45, lorsqu'il a aperçu sa cible dans la cuisine, il a fait feu à
distance, l'atteignant mortellement.
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Le patriache de la mafia montréalaise a été abattu à l'intérieur de sa luxueuse demeure de Cartierville
Le décès de Nick Rizzuto a été constaté peu après son arrivée à l'hôpital. Deux femmes se
trouvaient avec lui lors de l'attentat et ce sont elles qui ont contacté le 9-1-1 après coup. Toutes
deux ont été traitées pour un choc nerveux. Il s'agit de l'épouse du défunt, Libertina Manno, 83
ans, elle-même fille d'un grand chef mafieux historique de la Sicile, ainsi que de la fille du
couple, Maria Rizzuto, mariée au consigliere de la famille, le disparu Paolo Renda.
Maria Rizzuto habitait comme ses parents rue Antoine-Berthelet, surnommée la «rue de la
mafia» parce qu'on y retrouve les luxueuses maisons de plusieurs gros noms du crime
organisé italien à Montréal.
L'agent Daniel Lacoursière, porte-parole du SPVM, a confirmé qu'au moins un coup de feu a
été tiré, sans donner plus de détails. Un jeune résidant du secteur a de son côté confié aux
journalistes sur place qu'une seule détonation avait été entendue.
Nick Rizzuto, père du parrain emprisonné aux États-Unis, Vito Rizzuto, est celui qui avait
installé les affaires de la famille à Montréal après avoir quitté sa Sicile natale. Il avait ensuite
orchestré la prise de contrôle du milieu criminel montréalais par la faction sicilienne de la
mafia, contre la faction calabraise. Au fil des décennies, il a bâti avec ses proches un véritable
empire international du crime, avec des ramifications notamment au Venezuela, où il a fait de
la prison pour une affaire de drogue.
Le clan Rizzuto visé
Il est la dernière victime d'une longue liste d'attentats visant des gros noms de la mafia
italienne à Montréal et qui commence à avoir l'allure d'une extermination en règle du clan
Rizzuto.
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Écrit par Daniel Renaud et Vincent Larouche
Mercredi, 10 novembre 2010 19:44 - Mis à jour Jeudi, 11 novembre 2010 03:48
En janvier 2010, son petit-fils, Nick Rizzuto Junior, fils de Vito Rizzuto, avait lui aussi été
assassiné par des tueurs qui l'ont surpris dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, près des
locaux de son associé, l'entrepreneur en construction Tony Magi.
Le 20 mai 2010, Paolo Renda, 70 ans, gendre du vieux Nick Rizzuto et beau-frère de Vito,
était kidnappé en pleine rue. Il n'a plus jamais été revu.
L'été dernier, leur vieil associé dans le crime, Agostino Cuntrera, était tué, cette fois d'une
décharge de fusil de calibre .12 à la tête. Il était en compagnie de son garde du corps, Liborio
Sciascia, 40 ans, qui a également été tué lors de cette attaque.
Puis, en septembre dernier, c'était au tour d'un fidèle «soldat» de la famille, Ennio Bruni, d'être
atteint mortellement par balles, à Laval.
Vague d'assassinats
La vague avait commencé en août 2009 lorsque Frederico Del Peschio, propriétaire du
restaurant La Cantina et fidèle associé du clan, était assassiné à son établissement du
boulevard Saint-Laurent.
L'extradition du parrain Vito Rizzuto aux États-Unis en 2006 et sa condamnation pour le
meurtre de trois capitaines rebelles de la famille Bonanno de New York, à laquelle sont affiliés
les Rizzuto, constituaient déjà un premier coup dur pour le clan.
La même année, la gigantesque opération Colisée de la GRC avait envoyé plusieurs dirigeants
de la mafia montréalaise derrière les barreaux. Nick Rizzuto et Paolo Renda y avaient fait un
court séjour, mais plusieurs de leurs lieutenants sont toujours enfermés. Cette opération a
d'ailleurs exposé au grand jour plusieurs activités d'une organisation criminelle habituée à
fonctionner dans l'ombre.
Par la suite, plusieurs enquêtes journalistiques sont venues remettre à l'ordre du jour l'influence
de la mafia dans la société québécoise. Ironiquement, l'assassinat du patriarche survient au
terme d'une journée où l'infiltration de la mafia dans l'industrie de la construction a provoqué
des débats enflammés à l'Assemblée nationale.
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