Formation radioamateur - F6KGL
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46 Radio-REF N° 834 • 07-08/2010 rubrique Formation radioamateur Référence TECH 2.5 Les diodes et leurs applications CARACTERISTIQUE DE LA DIODE On obtient la caractéristique de la diode en faisant varier la tension UAC entre l'anode et la cathode et en relevant pour chaque valeur de UAC l'intensité du courant qui traverse la diode. Lorsque UAC est positive, la diode ne commence à conduire que lorsque UAC atteint la valeur US appelée ''tension de seuil'' qui est de l'ordre de 0,2 V pour le germanium et d’environ 0,6 V pour le silicium, ce qui correspond à la valeur Vo de la barrière de potentiel. Dès que UAC devient supérieure à US, l'intensité du courant croît rapidement. On dit que la diode est polarisée dans le sens direct. Lorsque UAC est négative, on dit que la diode est polarisée en sens inverse, le courant est nul jusqu'à ce que UAC atteigne la valeur – UC. Le courant inverse devient alors très important. Deux phénomènes sont à l'origine de ce résultat, le phénomène d'avalanche et le phénomène Zener. Il risque d'y avoir alors destruction rapide de la diode. Polarisée en sens direct la diode est passante si UAC > US. Polarisée en sens inverse la diode est non passante si UAC < - U C. LES DIFFERENTES DIODES Outre les diodes de redressement classiques, on trouve : La diode varicap En sens inverse, les diodes ont une résistance interne très élevée : la barrière de potentiel située entre les zones N et P et qui est à l’origine de la chute de tension des diodes dans le sens passant est isolante. Ainsi, la barrière de potentiel joue le rôle de diélectrique et, à mesure que la tension inverse augmente, la barrière de potentiel s’élargit, ce qui a un effet direct sur la capacité parasite de la diode : c'est l'effet Varicap. Cette diode particulière, reconnaissable à son double trait sur la cathode représentant le condensateur, est montée en sens inverse (non passant) et permet de remplacer un condensateur variable de faible valeur. Avec une diode Varicap, le condensateur n’est plus commandé mécaniquement mais électriquement, par une tension. Les diodes Zener sont parfois utilisées dans cette fonction car elles sont plus courantes (et moins chères) que les Varicap et leur capacité parasite est plus forte que celle des simples diodes de redressement. Schéma d’une diode Varicap : La diode Zener Les diodes peuvent supporter des tensions inverses importantes jusqu'à leur tension de claquage ou d’avalanche (tension Zener). A ce moment, la résistance de la diode devient nulle. Cet état peut être réversible (diode Zener) ou irréversible (destruction ou claquage d’une diode de redressement). La diode Zener, reconnaissable à sa forme en Z, est montée en sens inverse (non passant) et utilisée en stabilisateur de tension : lorsque la tension aux bornes de la charge est supérieure à la tension d’avalanche de la diode, elle devient brusquement passante : la tension diminue aux bornes de la charge puis la diode redevient isolante lorsque la tension est inférieure à sa tension d’avalanche. On peut comparer son fonctionnement à celui d’une soupape de cocotte-minute libérant de la vapeur lorsque la pression est trop importante Symbole d’une diode Zener : Les diodes électroluminescentes Les lettres LED signifient ''Light Emitting Diode''. Polarisées dans le sens direct, ces diodes à base d'arséniure de gallium ont la propriété d'émettre de la lumière dans une bande de fréquences déterminée lorsqu'elles sont traversées par le courant. Il en existe qui émettent de la lumière de couleurs bleue, jaune, verte, rouge ou blanche. D'autres émettent dans l'infrarouge. Consommant beaucoup moins qu'une ampoule à incandescence, elles gagnent maintenant le monde de l'éclairage, après avoir vu leur usage cantonné dans la signalisation (voyants, feux tricolores, panneaux d'affichage électroniques). Celles qui émettent dans l'infrarouge sont utilisées pour réaliser des télécommandes et des systèmes de transmission à courte distance. Symbole de la LED : Autres diodes Les diodes PIN sont adaptées pour fonctionner dans les commutateurs HF à la place des diodes à jonction classique : ces diodes ont une courbe de réponse lente, obtenue en intercalant une couche semi-conducteur non dopée, donc isolante, entre les deux couches P et N, ce qui donne une jonction PIN (Positif, Isolant, Négatif). En cas de coupure de l’alimentation, la diode PIN reste passante plus longtemps Radio-REF N° 834 • 07-08/2010 rubrique qu’une diode jonction PN classique. De même, lorsque la diode PIN n’est pas alimentée, elle reste bloquée même lorsque la tension HF à l’entrée dépasse la tension de seuil (0,7V), contrairement à ce que fait une diode jonction PN au silicium. Les diodes Schottky sont utilisées en UHF et au delà. Le semi-conducteur utilisé est souvent de l’arséniure de gallium (GaAs) qui permet une commutation très rapide et génère une faible tension de seuil (0,25 V). Les diodes Gunn, placées en parallèle sur un résonateur (cavité) et une charge, sont utilisées dans les oscillateurs hyperfréquence et dans les étages multiplicateurs hyperfréquence (à partir de 10 GHz) Les photodiodes utilisées dans la mesure d'éclairements. Elles ont la propriété de détecter un rayonnement du domaine optique et de le transformer en signal électrique. Lorsque des photons d'énergie suffisante pénètrent dans le semiconducteur, ils peuvent créer des paires électrons-trous en excès provoquant une augmentation du courant. Utilisation dans le redressement du courant alternatif Lorsque les diodes sont utilisées pour « redresser » du courant alternatif, elles font chuter la tension d’un peu plus de 0,7 volt à chaque passage et sont associées à un condensateur électrochimique de forte valeur : le condensateur permet de lisser la tension à la sortie du redresseur. Il n’y a de courant dans une diode de redressement qu’au début lors de la mise sous tension et du « remplissage » du condensateur de filtrage puis, par la suite, que lors de la « remise à niveau » de ce condensateur, c’est-à-dire un temps très court compris entre le moment où la sinusoïde atteint la tension du condensateur qui s’est déchargé et le maximum de la sinusoïde. Le courant instantané passant dans la (ou les) diode(s) est donc nettement supérieur au courant moyen délivré par l’alimentation. A cause du condensateur, la tension disponible n’est pas la tension efficace mais la tension crête. Dans les questions d’examen, la chute de tension dans les diodes est souvent négligée, ce qui peut désorienter les candidats. Question d’examen : Redressement mono-alternance Pour redresser les deux alternances du courant alternatif, on emploie soit un transformateur à point milieu et deux diodes, soit un transformateur classique et un pont de diodes. Un transformateur à point milieu coûte plus cher et tient plus de place qu’un transformateur classique, mais la chute de tension dans un pont de diodes est double car le courant traverse deux diodes. Redressement double alternance avec pont de diodes Dans le pont de diodes, les diodes sont toutes dans le même sens et leurs flèches sont dirigées vers le condensateur de filtrage. Lors d’une alternance, seules les deux diodes d’une diagonale du pont sont passantes et lors de l’autre alternance, seules les deux diodes de l’autre diagonale sont passantes. Redressement double alternance avec transformateur à point milieu Réponse : tension à la sortie du transfo : Us = Ue x (Ns / Np) = 300 x (220 / 3300) = 20 V (voir la page CNFRA de mai 2010). Le condensateur a pour effet de transformer la tension efficace en tension maximum : 20 x 1,414 = 28,28 V. Pour être plus précis, il y aurait lieu de tenir compte de la chute de tension dans la diode (0,7 V), ce qui n’était pas le cas dans cette question. Le redressement mono-alternance est le plus simple et ne nécessite qu’une seule diode : seule une alternance traverse la diode (voir figure 7). Dans le montage avec transformateur à point milieu, lors de la première alternance, la première diode du haut du schéma est passante et le courant circule à partir de la masse dans la partie haute de l’enroulement du transformateur. Lors de la seconde alternance, le courant circule à partir de la masse dans la partie basse de l’enroulement du transformateur puis dans la diode du bas du schéma. 47