Hôpital de Pau : un employé innocenté

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Hôpital de Pau : un employé innocenté
L'empreinte de l'agent de service avait été retrouvée sur un lavabo du
pavillon où les crimes ont eu lieu.
Par Gilbert LAVAL
jeudi 23 décembre 2004 (Liberation - 06:00)
Toulouse de notre correspondant
e neuvième suspect n'était donc pas le bon. Huit
personnes avaient déjà été placées en garde à
vue, puis relâchées, dans le cadre de l'enquête sur
le meurtre à l'arme blanche d'une infirmière et d'une
aide- soignante à l'hôpital psychiatrique de Pau, dans
la nuit de vendredi à samedi. Hier, c'est un agent de
service de l'établissement, d'abord entendu comme
témoin puis interpellé mardi soir, qui a fait l'objet
d'un prolongement de garde à vue. Il existe contre
cet homme des «indices graves et concordants»,
indiquait le procureur Eric Maurel. Mais l'homme est
ressorti du commissariat vers 16 heures.
Inquiétude. Les «indices graves et concordants»
sont la formule d'usage pour justifier un maintien en
garde à vue. Mais le magistrat avait pris soin de
préciser que cela «ne présageait rien de la suite».
L'indice en question : une empreinte sur un lavabo
du pavillon où les deux femmes ont été massacrées.
Mais l'empreinte d'un agent de service dans
l'établissement où celui-ci travaille suffit-elle à faire
de lui un suspect ? «Il nous faut explorer toutes les
pistes», répond un enquêteur. Les policiers ont donc
perquisitionné chez le suspect du jour et détaillé son
emploi du temps. Pour ne rien trouver qui l'accable.
Cinq jours après les faits, le ou les meurtriers courent
toujours. La ville, plongée dans l'inquiétude depuis
samedi, se rassure en observant l'impressionnant
déploiement de forces de l'ordre. Comme pour faire
bon poids, le parquet de Pau indique que quatre
autres interpellations devraient prochainement avoir
lieu.
Pendant que l'agent de service était entendu au
commissariat, une forte escouade de policiers, armés
de râteaux à feuilles, partait hier matin revisiter les
42 hectares du parc de l'hôpital : ces lieux ont déjà
été inspectés ce week-end. «Mais sur les seuls
cheminements et lieux de passage, précise un
policier. Ce coup-ci, le champ des recherches a été
élargi.» Sachant que l'arme du crime, un sabre ou
une machette, n'avait pas encore été retrouvée,
peut-être les enquêteurs espéraient-ils la découvrir
sous un tas de feuilles. L'objet de ces recherches
tout comme leurs résultats n'ont pas été
communiqués.
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Pistes. La police judiciaire reste pressée d'aboutir :
«Il nous faut des résultats», avoue un inspecteur qui
a le sentiment de devoir «replonger la tête dans le
brouillard». Les pistes à explorer sont en effet aussi
multiples qu'incertaines. Etape macabre d'un
meurtrier jamais retrouvé qui a déjà tué deux vieilles
dames dans un café voisin il y a neuf ans, comme l'a
indiqué Le Figaro, hier ? Coup de folie d'un
toxicomane ou d'un alcoolique en délire ? Le
procureur Maurel reconnaissait travailler sur «toutes
sortes d'hypothèses». Une cérémonie à la mémoire
des deux victimes, à laquelle doit assister Philippe
Douste-Blazy, ministre de la Santé, aura lieu
aujourd'hui à l'hôpital psychiatrique.
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