Voici mes impressions sur mon voyage de 10 jours au Burkina
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Voici mes impressions sur mon voyage de 10 jours au Burkina
Voici mes impressions sur mon voyage de 10 jours au Burkina-Faso (nov. 2012) dont 4 jours et 4 nuits au village de Lao situé à environ 35 kms au sud Ouest de Ouagadougou . Visite de la tombe de Thomas SANKARA 38/40°C le jour ; 24/26° la nuit c’est 10°C de plus que la température normale en cette saison. Les pluies ont cessées et ce jusqu’en février voir mai . Ouagadougou est la capitale ! Une ville de 1.6 millions d’habitants qui entoure l’ aéroport ! La chaleur sèche se mélange à la poussière rouge et aux gaz d’échappements émis par des milliers de motos (cyclomoteurs et vélomoteurs a vitesses) ; de tricycles à moteurs deux temps (made in china) de vieilles voitures et vieux camions ; sans compter les générateurs électriques au fioul. C’est au hasard des rues, en moto, à pied, en taxi que je découvre une nouvelle fois cette ville mouvementée aussi riche en émotions que pauvre économiquement. Quelques rares (de moins en moins d’ailleurs) grosses voitures et 4X4 côtoies les vélos, moto et piétons qui survivent dans ce bruyant Chaos ; au milieu des échoppes improvisées, des maquis (restaurant de quartier)et des vendeurs ambulants de mouchoirs ; cartes téléphoniques et autres cigarettes. Des quartiers sont réservés aux divers marchés et nous allons souvent nous approvisionner dans les secteurs artisanaux pour nous procurer de quoi revendre en France au profit de l’association mais sur ce séjour, pas question pour moi de faire des achats ; seule la découverte improvisée est au programme. Je comptais faire ce voyage à titre purement personnel, histoire d’avoir une autre vue du pays et de ses habitants. Les voyages en groupe sont parfois trompeurs mais les événements qui ont précédé mon départ ont quelques peu changer la situation. En effet outre le fait que la direction de notre association change et que j’en sois devenu le Président à la place de mon Homonyme Francis (qui a décidé de quitter Bourogne), il nous est annoncé que le directeur de l’école du village Augustin venait d’être muté en moins d’une semaine dans un autre village proche. Un choc pour le village qui bénéficiait de son soutient le plus total et dévoué depuis 9 ans. Un choc pour nous aussi car c’est notre ami, mais aussi notre plus précieux lien avec les habitants du village. C’était le rapporteur, l’initiateur, le traducteur, l’organisateur voir le confident. Un nouveau directeur est nommé à sa place, parachuté lui aussi pour prendre celle-ci suite (semble-t-il) à des soucis d’organisation à l’académie. C’est aussi ça l’Afrique. L’affaire fait grand bruit à Lao, les villageois manifestent et se plaignent en mairie mais c’est l’inspecteur d’académie a pris cette décision. Dans ses conditions, difficile pour moi de venir à l’improviste comme je l’avais laissé entendre les années précédentes. Ceci serait surement mal interprété (le blanc qui vient voir ce qu’il se passe !!!….). J’ai donc informé Augustin de ma venue et il a fait son travail d’informateur une fois de plus. Entre temps les villageois ce sont réunis en comité pour former un groupe de soutien et de suivi de notre association et les ressortissants du village (anciens jeunes du village partis étudié et/ou travailler à la capitale) les ont rejoints pour les aider à prendre le relais de l’ancien directeur en communication principalement. Il ne faut pas oublier qu’au village il n’y a pas d’électricité et pour cause encore moins d’internet, de plus, les adultes ne parle que très peu le Français et utilise leur langue maternelle, le Moré. Les anciens ressortissants sont de la partie et c’est plus de 10 personnes qui sont là pour m’accueillir à l’aéroport. Ils me conduiront plus tard au village avec la voiture et les motos. Deux jours plus tard c’est 350 enfants qui me reçoivent dans la cour de l’école ; alignés, il me chante la bienvenue en tapant dans les mains. C’est chaque fois une grande et vive émotion qui vous transperce le corps et le cœur. Je suis a Lao pour 4 jours. 4 jours ou je vais quelque peu et malgré moi perturber le village. 4 jours où chacun fera tout pour que mon séjour soit agréable et doux. J’ai donc rencontré les enfants, les hommes, les femmes, les jeunes et les enseignants ainsi que l’administration (mairie/inspection d’académie/préfecture et même le commissariat de police) . Faisant connaissance du nouveau directeur (Le Boss) qui m’a assuré qu’il ferait le lien avec les villageois en collaboration avec les instituteurs pour tout ce qui concernerait l’école et rien que l’école. 4 nuits à la belle étoile , avec des personnes en permanence avec moi toujours prêtes à me rentre tout service possibles ; me préparant des petits plats bien mijoté au feu de bois Faisant une dizaine de kms pour me trouver du pain voir plus pour des cigarettes…… (Connaissez-vous l’émission télévisée « Rendez-vous en terre inconnue » ? … En mieux encore !) J’avais une information importante à leur communiquer. Notre accord pour financer une banque de céréale. C’est notre projet principal pour 2013. Les villageois feront les manœuvres pour fabriquer un bâtiment ou seront stocké les « excès » de céréales de l’année. Ils pourront mieux gérer leurs stocks en commun ; profitant des prix bas pour acheter et haut pour vendre. Les produits cultivés seront mieux stockés et résisterons mieux aux attaques des météo et autres insectes détrivors. La nouvelle a provoqué une grande joie et une pluie de remerciements au-dessus de toute attente. J’ai l’assurance que le bâtiment verra le jour en courant d’année 2013 et que les ressortissants aideront largement pour le suivi administratif et la gestion future. Nous avons bien sur parlé des diverses actions à réfléchir. Les besoins et demandes sont nombreux et tout aussi nécessaire les uns que les autres. Nous irons par priorité au vu des peu de moyens dont nous disposons. Il m’a fallu être rassurant sur le fait que le changement de président n’entamerait en rien le jumelage, notre ligne de conduite serait la même. Mon homonyme (Omo au village) Francis ( Président des archives) serait toujours le garant et le grand frère blanc de l’association. D’ailleurs nous continuerons d’aider à l’achat des fournitures scolaire comme cette année encore et l’achat de riz pour la cantine afin que les mères de famille préparent à tour de rôle les repas des 350 gamins de l’école.(garantie d’un repas quotidien) Parmi les demandes : l’achat de livres de lecture pour les 6 classes (CP/CM/CE). L’état devait fournir ces livres à hauteur de 1 par élève et par an mais les moyens manquant cruellement ce sont 40 seulement qui sont arrivés en ce début d’année scolaire. A savoir que les enfants parlent et entendent parler moré en famille et qu’il ni a bien sûr pas de maternelle. Il est très difficile d’apprendre en de telles conditions. Des règles, compas, rapporteurs et des tableaux aussi sont nécessaires à l’école. Les bancs doivent être restaurés (nous avons rénové les tableaux, repeint des classes et fait poser des faux plafonds l’année passée) . Le puits d’eau potable (deux au village) et pompe à main principal (près de l’école) est vieillissant et la maçonnerie est très dégradée, une énorme termitière qui ’envahit l’espace même de l’autre cote du mur (voir photo). Cela menace l’hygiène même du lieux et bien sûr de l’eau. D’ailleurs pendant ma visite, le deuxième puit (pompe) que nous avions déjà fait réparer lors de notre visite en février 2012 est de nouveau tombé en panne. J’ai été dans l’obligation de la faire réparer et restaurée par soufflage (méthode de nettoyage et de consolidation du forage) . Une dépense de près de 1000 € non prévue mais tellement indispensable. Les deux puits étant à plusieurs kms l’un de l’autre. Les femmes qui fabriquent et vendent le savon de karité (nous achetons une partie pour revendre sur nos stands) nous demande de fournir de l’emballage car elles ont des difficultés de vendre au marché car les concurrentes le font alors il faut s’adapter Bien d’autres demandes de cet ordre seront à l’ordre du jour lors de nos prochaines réunions.( Nous avons déjà pu commencer à en débattre lors de la réunion du 11 janvier 2013) Nous ne donnons rien sans projet et participation active des villageois. S’il y a don individuel, c’est de la part d’un ou de plusieurs des membre (s) de l’association qu’il provient. Le groupe aide le groupe et nous ne souhaitons pas qu’il y ait de « personnalisme » . Un philosophe qui m’est inconnu a dit : « L’homme est superbe mais seul le groupe est génial » Pour compléter : Notre 3éme marché de novembre a été un succès malgré une petite baisse (an dernier record) ; peut-être la crise ? En tout cas il contribuera à une large partie à la banque de céréale et nous reconduirons une 4 éme édition les 2 et 3 novembre 2013. Plus que jamais, il me semble nécessaire de pérenniser nos actions ci modestes soient-elles . Francis AMET