Le plancton marin, source de vie
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Le plancton marin, source de vie
Le plancton marin, source de vie Le plancton joue un rôle fondamental dans les équilibres marins. Le plancton végétal est le premier maillon du réseau alimentaire et constitue un véritable poumon pour notre planète. 7 Au gré des courants Tout ce qui se laisse passivement transporter par les courants se nomme plancton. Cet ensemble d'êtres vivants comprend le phytoplancton* et le zooplancton*. Il forme avec le necton* et le trypton* le pélagos, c'est-à-dire l'ensemble des organismes vivants ou morts sans lien étroit avec le fond. Question de taille Les organismes qui composent le plancton ne sont pas tous visibles à l'œil nu. Leur taille varie de quelques microns* à quelques mètres. On trouve aussi bien des algues minuscules que d'énormes méduses de plus d'un mètre de diamètre. Le cycle de vie du plancton permet aussi de le différencier. On distingue : - l'holoplancton ou plancton permanent. Tout son cycle Cycle de vie d'une aurélie vital se déroule en pleine eau. Cette méduse vit fixée au fond quand elle est à l'état de - le méroplancton ou plancton temporaire. Seule une polype*, puis devient plancton une fois adulte. partie de son cycle vital est pélagique. C'est le cas, par exemple, des larves d’annélides, de mollusques et d'oursins, de crabes, de poissons ou de certaines méduses. Copépode Flotter ou ne pas flotter ? Flotter est primordial pour le plancton. Cet exercice n'est pas aisé, d'où des stratégies d'adaptation variées : - Augmenter la flottabilité. Les méduses ont une grande teneur en eau dans le corps et les oeufs de poissons contiennent une goutte d'huile. - Développer des expansions ou appendices. Certaines diatomées, dinoflagellés ou copépodes ont de petites ailes, nageoires ou des appendices démesurés. - S'associer avec d'autres. Certaines diatomées ou salpes se rassemblent pour Mollusque qui déploie de former de véritables guirlandes flottantes. petites ailes pour nager - Aplatir le corps. Des diatomées et des méduses ont adopté cette technique pour offrir plus de résistance à l’enfoncement. - Nager. Certains crustacés et mollusques (zooplancton) nagent, mais aussi des dinoflagellés (phytoplancton) à l’aide de flagelles et de cils vibratiles pour faire de petits mouvements. Cette nage, bien qu'inefficace face aux courants, leur permet de se maintenir en pleine eau. Diatomées formant une guirlande © 2004 - côtes & mer *Phytoplancton : plancton végétal. Il se développe à partir de matières minérales, d’eau et lumière. *Zooplancton : plancton animal. Il se nourrit de matières vivantes. *Necton : ensemble des êtres vivants qui nagent activement, comme la plupart des poissons. *Trypton : ensemble des cadavres, pelotes fécales et débris de toute sorte, également appelé neige marine. *Micron : 1 micron ou 1 micromètre (1µm) = 0.000001 mètre (10-6 m). *Polype : organisme fixé à nombreuses tentacules. Mieux connaître notre littoral 15 Le maillon fort Ne pas être vu… Face aux prédateurs, les organismes du plancton donnent dans l'art du camouflage en jouant sur la transparence, ou bien sur l'homochromie dans le but de se confondre avec le milieu environnant. Dans les couches superficielles de la mer (jusqu'à 100 m de profondeur), la lumière est suffisante pour permettre au phytoplancton de se développer et d'accomplir la photosynthèse. Ce plancton végétal est en quantité si grande que l'oxygène qu'il libère représente plus d'un tiers de tout l'oxygène de la planète. De plus, il est mangé par le zooplancton et par une multitude d'autres organismes et constitue ainsi le premier maillon du réseau alimentaire. Un changement dans l'abondance d'une espèce peut déséquilibrer l’ensemble de ce réseau. L'eau est-elle bonne ? Le plancton peut être utilisé comme indicateur de la qualité des eaux marines. Sa capacité de bioaccumulation* des polluants permet d'envisager son utilisation pour la surveillance de la contamination du milieu marin par les métaux lourds* et les composés organochlorés*. “Blooms” planctoniques Véritable prolifération du plancton, cette explosion de vie arrive, au printemps et au début de l'automne lorsque les éléments nutritifs viennent à nouveau enrichir la couche superficielle de l'eau. On assiste à une poussée phytoplanctonique. Cela peut se traduire, par exemple, par la prolifération de méduses urticantes peu appréciées par nos amis les nageurs - ou bien par d'autres nuisances plus graves comme la contamination de mollusques par des dinoflagellés. Cette dernière peut être la cause d’intoxications alimentaires plus ou moins graves. “Upwelling” ou résurgences C'est la remontée en surface sous l’effet du vent d'eaux profondes, froides et chargées en éléments nutritifs. Ceci conduit à l'explosion de la vie. Le phytoplancton se développe et permet de nourrir le zooplancton qui alimente à son tour les poissons. Ces régions abondent également en oiseaux de mer et en mammifères marins. Elles ne représentent cependant qu’1% des océans du Schéma d’une zone d’upwelling globe ! La zone protéApport continental gée qui délimite le Front sanctuaire des cétacés en Méditerranée est une zone d’upwelling. Baleines et dauphins trouvent suffisament de nourriture en ces lieux. Vogue, la vélelle Vélelle Le littoral azuréen et corse est régulièrement envahi par de magnifiques organismes flottants bleus appelés vélelles qui viennent s'échouer sur les plages. Ces petits cnidaires* se déplacent au gré des courants et des vents grâce à un appendice en forme de voile. Ils possèdent des cellules urticantes pour attraper leur nourriture. Heureusement, nous n'y sommes pas sensibles donc la baignade est tout à fait possible en leur présence. Voir *Bioaccumulation : phénomène par lequel certaines substances, notamment toxiques, présentes dans un milieu, pénètrent les organismes pour s'y concentrer progressivement au fil des chaînes alimentaires. *Métaux lourds : éléments métalliques naturels lourds, souvent toxiques. *Composés organochlorés : composés organiques contenant du chlore. *Cnidaires : embranchement animal regroupant les animaux qui "piquent". 16 Mieux connaître notre littoral Pratiquer pour mieux comprendre - Fiche n°5 © 2004 - côtes & mer