Cahier pédagogique TRANCHE-CUL

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Cahier pédagogique TRANCHE-CUL
Cahier pédagogique
TRANCHE-CUL
Une production du Théâtre En Petites Coupures
Du 4 au 20 décembre 2014
1945, RUE FULLUM, MONTRÉAL
* Des extraits du texte sont disponibles sur demande.
LES CRÉDITS
> Texte et mise en scène JEAN-PHILIPPE BARIL GUÉRARD
> Distribution Pierre-Yves Cardinal, Olivier Gervais-Courchesne,
Karine Gonthier Hyndman, Marie-Claude Guérin, Mathieu Handfield,
Andrée-Anne Lacasse, Jean-Sébastien Lavoie, Manon Lussier, Bruno Marcil,
Pierre-Louis Renaud, Maude Roberge-Dumas, David Strasbourg, Anne Trudel,
Guillaume Tremblay
> Conception Cloé Alain Gendreau (costumes), Vincent De Repentigny
(éclairage), Marie-Pier Fortier (scénographie), Andrée-Anne Garneau
(assistance à la mise en scène et régie), Benoit Landry (conception sonore et
composition musicale)
> Production Théâtre En Petites Coupures
Renseignements
Principaux thèmes abordés par le spectacle
Darwinisme social — Rhétorique et sophisme — Cruauté — Subversion
— Scénographie immersive
Tarif du billet de groupe scolaire
22 $ (Espace Libre et Omnibus), 24 $ (NTE)
Réservations de groupe
MARIE SEMEL — 514-521-3288 poste 5 /
[email protected]
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Théâtre En Petites Coupures
Le Théâtre En Petites Coupures n’en est pas à sa première production. La jeune compagnie
a déjà présenté Baiseries (Espace 4001, 2010), une pièce abrasive et déjantée sur la
sexualité des Y et Ménageries (Zoofest, 2012), un spectacle de conte urbain explorant les
plus sombres recoins de la perversion sexuelle. Jean-Philippe Baril Guérard, auteur et
metteur en scène, y abordait les tabous, et insistait sur l’utilisation de la sexualité comme
révélateur de la nature humaine. Il s’est par la suite aventuré sur une forme de théâtre plus
sociale avec Warwick (Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier, 2013), une fiction très
documentée sur le retour à la vie civile des soldats déployés en Afghanistan. Tranche-Cul est
en quelque sorte une consolidation de ces deux chemins divergents : un spectacle basé sur
un texte décapant, où la démesure est à l’honneur, mais solidement ancré dans son contexte
social. Un contexte où le droit à l’opinion galvaudée devient une arme de destruction
massive.
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Le spectacle
En insultant une placière qui vient annoncer le spectacle avec un discours ennuyant, un
spectateur désagréable lance un bal de combats verbaux auquel quinze autres spectateurs
se livreront un à un depuis leur siège, parmi l’assistance. Les petites lâchetés volontaires de
leurs discours libèreront alors de la haine et exacerberont la violence ambiante. Très
communes sur les réseaux sociaux et les ondes des radios poubelle, ces invectives semblent
souvent sans conséquence. Elles deviennent cependant mille fois plus sauvages une fois
lancées haut et fort à une victime sans défense devant un public tantôt témoin impuissant,
tantôt complice. On met ainsi en lumière toute la cruauté sauvage que chaque humain tente
d’étouffer… ou qu’il se plaît à laisser exploser au grand jour.
Parcours du projet
Écrit par Jean-Philippe Baril Guérard, le texte, qui a fait l’objet d’un atelier de dramaturgie
dirigé par Serge Denoncourt au Centre des auteurs dramatiques au printemps 2013, a été
présenté sous forme de laboratoire dans le cadre du festival Zone Homa, le 16 juillet 2013.
Il a ensuite fait l’objet d’un deuxième atelier dramaturgique au courant de l’automne. Le
premier atelier et le laboratoire ont confirmé la pertinence de la forme et du sujet, et le
deuxième a raffiné sa construction. Le jeune auteur a alors poussé plus loin l’expérience sur
la cruauté humaine en explorant avec plus de profondeur, le racisme et les tensions
religieuses (un trou sans fond depuis la Charte des valeurs québécoises).
Le texte
Le synopsis
Nous sommes au théâtre. La placière vient nous annoncer le début du spectacle, nous
demande d’éteindre nos cellulaires. Elle en profite pour dire que c’est la Journée
internationale de la paix, et que le théâtre veut profiter de cette occasion pour partager un
message de paix et d’amour : une allocution de Gandhi. Un spectateur, visiblement ennuyé,
finira par la faire taire violemment, puis se rassoira, soulagé.
C’est le début de la pièce, et le début du carnage. Comme si ce spectateur mécontent avait
créé un précédent, d’autres spectateurs se lèveront un après l’autre pour cracher leur venin
contre quelqu’un qui la plupart du temps n’a même pas le droit de répliquer.
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La construction du texte
Construite très simplement, sur le principe de l’accumulation et de la répétition, TrancheCul présente à chaque nouvelle scène, qui dure entre trente secondes et 8 minutes, un
personnage dont on ne sait rien qui vient en détruire verbalement un autre, qui lui a peu ou
pas de droit de réplique, le tout avec une violence animale enrobée de politesse et de
civilité. Il défend son point de vue sans se soucier d’emprunter des raccourcis intellectuels
ou de recourir au sophisme pour s’imposer dans le rôle du dominant, et gagne toujours. Les
scènes sont toujours trouées, en quelque sorte, avec peu d’indications quant au lieu, au
contexte, à ce qui a pu se passer avant, ou au passé des personnages. Ce manège se poursuit
sur seize scènes, avec des enjeux toujours grandissants (des questionnements sur l’art, on
passe à la tyrannie de la beauté, au droit de procréer, puis à celui de vivre), comme une
ritournelle, avec des mots et des figures textuelles récurrentes, comme si les personnages
se plagiaient entre eux, ou ne pouvaient s’exprimer qu’à travers des idées reçues, des
phrases entendues à la télé, dans la rue.
Le darwinisme social
Si ce n’est pas nécessairement son point de départ, ni la ligne directrice du spectacle, toute
l’écriture de Tranche-Cul est traversée, en filigrane, par l’idée de la survie du plus fort, de
l’évolution des espèces par une sélection naturelle sauvage. Les personnages vont se
référer, souvent à tort, à une version personnelle et très intéressée du darwinisme pour
défendre leurs propos rétrogrades et se placer dans le rôle du gagnant, du survivant. Leur
interprétation du darwinisme est d’autant plus dangereuse qu’elle glisse vers un eugénisme
à peine dissimulé.
Le concept très darwinien de combat pour la survie sous-tend chaque scène, qui montre
toujours un rapport de domination, la plupart du temps consentant, souvent poli.
Cependant, si le degré de violence augmente régulièrement tout au long de la pièce, la
langue demeure la seule arme qu’utilisent les personnages.
Thèmes
La langue est la seule arme utilisée par les personnages parce qu’elle peut être au
final plus dangereuse que tout.
Les personnages de la pièce profitent de leur court moment de gloire pour hurler tout ce
qui leur traverse l’esprit, sans filtre, et usant de tous les sophismes possibles et imaginables
pour défendre l’indéfendable. Ils sont xénophobes, misogynes, dangereusement égoïstes,
comme si tout le monde s’était entendu pour déverser son fiel comme dans une ligne
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ouverte de radio poubelle. Et c’est là le propos de la pièce : quelles atrocités peut-on
défendre au nom de la liberté d’expression? Quand le coup de gueule devient-il de
l’incitation à la violence? La violence intime peut-elle être la synecdoque de la violence
massive, globale?
Le texte fait écho à cette perversion de la parole qui dissimule une perversion de la pensée
encore plus grave et plus insidieuse, car si certaines personnes sont capables de proférer
des insanités aussi graves que celles qu’on peut lire sur Internet ou entendre à la radio, elles
peuvent en penser de bien pires.
Pourquoi aujourd’hui
Nous sommes en proie au culte de l’opinion. La section éditoriale des journaux épaissit à
vue d’œil. Presque tout ce qui se publie en ligne est assorti d’une section pour les
commentaires où l’on peut publier anonymement. On peut facilement mettre en ligne un
vidéo YouTube pour commenter l’actualité, ou faire de la propagande. Un illuminé peut
appeler une ligne ouverte ou écrire un blogue et se rire d’années de recherches
scientifiques crédibles. Les journaux télévisés passent autant de temps à relater les
nouvelles qu’à les faire commenter par des panélistes ou pire encore, par des gens pris dans
la rue, à travers des vox-pop.
Tranche-Cul est un miroir déformant à la face de la suprématie de l’éditorial. Le droit à tous
d’avoir une tribune ne signifie pas le droit de tout dire dans l’espace public. Le racisme n’est
pas la liberté d’expression. L’homophobie n’est pas la liberté d’expression. La misogynie et
la misandrie ne sont pas non plus la liberté d’expression. La liberté d’opinion ne devrait
jamais être un vecteur de violence et elle l’est trop souvent. Les personnages de TrancheCul semblent comiques par leur démesure, mais ils sont parmi nous. La seule différence,
c’est que dans la pièce, ils hurlent leurs insanités tout droit à la gueule de leur victime,
plutôt que de se terrer derrière un pseudonyme, ou de prêcher à leurs amis convertis.
L’espace
On entre au théâtre et on a l’impression de venir voir une pièce avec une disposition bifrontale traditionnelle dans un cube noir. Puis on remarque qu’il n’y pas d’espace de jeu,
seulement une allée pour faire circuler les spectateurs, au milieu. Les estrades sont bien
éclairées et le resteront pour toute la durée du spectacle, de sorte à ce qu’on puisse
facilement distinguer tous les visages dans la salle, ceux des spectateurs comme des
comédiens. En effet, ceux-ci sont assis dans la salle dès le début du spectacle, parmi les
spectateurs. Quand arrive leur tour de parler, ils se lèvent, et quand c’est fini, ils se
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rassoient, et c’est tout. Un peu comme dans un parlement (le lieu de tous les coups de
gueule), l’estrade sert de scène, on y invective la partie adverse qui se trouve dans l’autre
estrade, on se réfère à ceux qui sont de notre côté.
L’anti-spectaculaire
Les tableaux s’enchaînent sèchement, sans musique de transition, sans changement
d’éclairage, sans entre-scènes. La partition est mise en scène de façon volontairement antispectaculaire pour respecter le plus possible l’effet de répétition et d’empilement
qu’impose le texte. Plutôt que de faire respirer avec des effets de mise en scène, de tenter de
rendre le spectacle plus digeste avec des pauses, ou de colorer les tableaux en leur donnant
chacun une ambiance particulière, les scènes sont tout simplement juxtaposées, dites telles
quelles. Elles se ressemblent toutes, d’une certaine façon, mais leurs différences,
notamment la charge de la violence qui ne cesse d’augmenter, sont exacerbées, tout comme
les effets comiques et le malaise devant la cruauté gratuite dont font preuve certains
personnages.
Interprétation
Une chose que le laboratoire a confirmé, c’est que les discours de la pièce sont à leur
meilleur si le personnage n’a aucun regard critique sur lui-même, s’il est totalement investi
dans son propos, et qu’il est incapable de voir le monde autrement que comme il l’expose.
Ils ne défendent pas un point pour le plaisir de débattre, ils débattent parce que pour eux,
l’heure est grave, et ne pas respecter leur vision du monde, c’est courir à leur perte.
Plus l’anonymat est grand (sur des forums ou des pages de commentaires de journaux sur
Internet, ou dans des lignes ouvertes, par exemple), plus les gens se permettent des prises
de positions radicales et des attaques personnelles gratuites. C’est pour donner ce luxe de
l’anonymat aux personnages que le spectacle est monté avec seize acteurs. Comme chaque
nouveau personnage est aussi interprété par un nouvel acteur, le spectateur ne peut le
discréditer d’emblée comme il n’a aucun préjugé sur lui, et peut avoir du mal à se
positionner, ce qui peut l’amener à s’identifier à un personnage qui se révèle être un
démagogue de la pire espèce, et donc à se questionner sur le danger du glissement
idéologique : est-on aussi imperméable à l’intolérance qu’on le pense? Identifions-nous
facilement les sophismes, les raccourcis intellectuels? C’est une piste assez riche que de
permettre au spectateur de s’attacher à un personnage qui se révèle au final être un
monstre. Par ailleurs, l’accumulation démesurée du nombre d’acteurs dans le spectacle fait
écho à celle du nombre de tableaux, de sorte qu’on se demande quand, ou à combien de
bourreaux le carnage va s’arrêter, comme lorsqu’on regarde le nombre de morts dans une
guerre augmenter sans que personne n’intervienne.
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L’interlocuteur de chacun des scènes, qui très souvent ne parle pas, est une autre case
blanche laissée par le texte. Le parti qui est pris, comme la mise en scène le permet, est de
commencer en adressant les tirades à un membre du public différent à chaque fois, puis de
en plus souvent, au fil de pièce la pièce, à la placière, qui deviendra le bouc émissaire. On la
traitera de grosse, de laide, d’hippie irréaliste, on lui dira que sa vie ne vaut rien et on finira
par menacer de la tuer sans raison aucune. Ce concept de bouc émissaire suit un peu le
concept de darwinisme sauvage présent dans quelques scènes, et permet d’interroger les
questions d’infériorité, de sacrifice nécessaire, du concept de chaîne alimentaire, et de la
nécessité, ou non, d’une hiérarchie.
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Critique d’un laboratoire du
spectacle Tranche-cul présenté à
Zone Homa
Tranche-Cul : Théories de l’évolution
Christian Saint-Pierre / 18 juillet 2013
« Pour donner le coup d’envoi à la Zone Homa 2013, on pouvait difficilement imaginer
mieux que Tranche-Cul, un «laboratoire» aussi dérangeant que cathartique signé JeanPhilippe Baril Guérard. Sur un ton agressif, hargneux ou carrément méprisant, une dizaine
de personnages y lancent leur fiel avec superbe. Sexualité, politique, système de santé,
capitalisme, art, environnement et tyrannie de l’apparence sont quelques-uns des thèmes
qui passent au tordeur.
L’auteur et metteur en scène, à qui l’on doit plusieurs contes urbains pour adultes avertis,
mais aussi Baiseries, une pièce sur la sexualité de sa génération, s’engage cette fois à
dépeindre ce qu’on pourrait appeler les violences quotidiennes. Vous savez ces
persécutions presque banales? Celles qu’on inflige à son prochain sans vraiment s’en rendre
compte? Ou encore celles qu’on subit sans en mesurer pleinement les séquelles?
Faut-il nécessairement qu’il y ait toujours et partout un bouc émissaire? Le faible et le fort,
le dominant et le dominé, est-ce inhérent à la nature humaine? Inévitable? C’est le genre de
questions qui se trouvent à mon avis en filigrane de chacune des invectives signées Baril
Guérard, des attaques aussi brèves que cruelles dont la plupart font mouche.
La disposition bifrontale permet au spectateur d’observer les réactions de ses semblables,
mais aussi de recevoir la parole du comédien, lui-même debout au milieu de l’assistance,
comme qui dirait en pleine gueule. L’effet est très réussi. Sur le fond comme sur la forme,
difficile de ne pas se sentir concerné par ces discours politiquement incorrect et parfois
même subversif. On joue ici et de manière plutôt habile sur cette mince et fascinante ligne
entre la dénonciation d’un point de vue et son endossement sans retenue.
Bien que les dix comédiens possédaient leurs partitions à des degrés divers – rappelons
qu’il s’agit d’un laboratoire –, ils ont tous fait preuve d’un aplomb remarquable. Mention
spéciale à Isabeau Blanche, Karine Gonthier-Hyndman et Manon Lussier, dont les
personnages étaient aussi désopilants que perfides.
La partition présente bien entendu quelques imperfections. Il y a un peu de réécriture à
faire ici et là. Quelques répétitions dont la pertinence reste à démontrer. Mais rien qui ne
puisse être corrigé d’ici à ce que la production définitive voit le jour. Une production qu’on
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attend déjà avec impatience, faut-il le préciser?
Le bref monologue le plus difficile à encaisser, le plus «confrontant», du moins en ce qui me
concerne, est celui interprété par l’auteur lui-même. En s’appuyant sur l’animalité inhérente
à la sexualité humaine, le personnage tente de convaincre sa partenaire, et de manière
plutôt crue bien entendu, qu’elle a tort de vouloir fixer des limites au lit.
«Y’a une raison pourquoi on est ici / Dans ta chambre / Y’a une raison / Pis faut pas / Se
battre / Contre ça / C’est parce que moi j’ai une envie / Une envie comme la tienne / C’est tu
sain c’est tu pas sain / Peut-être peut-être pas / Mais c’est pas à toi pas à toi pas à toi de
juger / C'est parce que t'es tellement belle / Que je peux pas m'empêcher de te barbouiller
de ma crasse.» Vous avez dit troublant? »
Tranche-Cul en laboratoire à la Zone Homa. Texte et mise en scène: Jean-Philippe BarilGuérard. Le 16 juillet 2013, à la maison de la culture Maisonneuve.
http://www.zonehoma.com/programmation/16-juillet/
http://www.revuejeu.org/critiques/christian-saint-pierre/zone-homa-2013-tranche-cultheories-de-l-evolution
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Extraits du texte
Ghandi
Si vous aviez à mourir / Faudrait pas vous en faire / Votre mort ce serait pas comme la mort
de Gandhi / Personne vous pleurerait / Ou si peu de gens / Vous feriez moins de mal autour
de vous en mourant / Que vous pouvez en faire à chaque jour en vivant…
[…]
La mort / Dans’ vie / C’est une bonne affaire / Quand ça arrive aux autres
Tu te trouves belle
Les humains / Si y’en a 700 000 /Ou si y’en a 7 milliards / Est-ce que ça vaut aussi cher? /
Là tu vas me dire / Ouais mais c’est pas pareil / On peut pas mettre de prix sur un humain /
On peut pas mettre de prix sur l’or non plus fille
Pis on en a mis un quand même / Pour toi / La vie humaine a pas de prix / Juste parce que
le prix est tellement élevé / Que tu pourrais pas te la payer
Pervers
Y’a une raison pourquoi on est ici / Dans ta chambre/ Y’a une raison / Pis faut pas / Se
battre / Contre ça / C’est parce que moi j’ai une envie / Une envie comme la tienne / C’est tu
sain c’est tu pas sain / Peut-être peut-être pas / Mais c’est pas à toi de juger
Entrevue
Je suis un gars / J’ai 30 ans / J’ai deux bras / Deux jambes / Pas d’handicap / Je suis
hétérosexuel / J’ai pas d’enfants / Je parle français / Je suis blanc / Est-ce que ça veut dire
que je suis pas qualifié ça / Ça veut tu dire que ça vaut pas la peine que je postule ça / Je te
demande ça parce que tu parles d’égalité / Tu dis que les humains / Tous les humains / On
est égaux / Pis juste après tu dis que t’encourages / Les femmes / Les Autochtones / Les
minorités visibles / Les minorités sexuelles / Pis les handicaps / À présenter leur
candidature.
D’autres extraits du texte sont disponibles sur demande.
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Quelques pistes de réflexion…
Le fond…
 Qu’est-ce que le darwinisme social? Comment ce concept est-il traité
par la pièce Tranche-cul?
 Que signifie « liberté d’expression »? Quelles sont ses possibilités? Ses
limites?
 Peut-on tout dire au nom de la liberté d’expression?
 Oseriez-vous toujours exprimer verbalement ce que vous écrivez sur
internet? L’écran vous fait-il l’effet d’une armure?
La forme…
 En quoi la scénographie immersive appuie-t-elle le propos du
spectacle?
 En quoi la présence des acteurs dans le public appuie-t-elle le propos
du spectacle?
 Comment peut-on qualifier le langage utilisée par l’auteur.
Qu’apporte-t-il à l’ensemble de la pièce?
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