Extrait La revanche de Momo
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Extrait La revanche de Momo
Extrait de La revanche de Momo Stéphanie Benson et Marion Saby Collection Les p’tits Policiers ÉDITIONS MAGNARD «T 5 10 15 20 U N’AS PAS BIENTÔT fini de hurler, petit imbécile ? chuchota une voix dure et éraillée. Tu vas nous attirer tous les renards de la région ! Sans parler du blaireau ! » Je me mis à trembler de plus belle. « Qui êtes-vous ? demandai-je en espérant donner l’impression d’être grand et méchant. Qu’est-ce que vous me voulez ? — D’abord, te faire taire, dit la voix. Ce n’est pas une nuit pour hurler au secours dans les bois. Heureusement que c’est moi qui t’ai entendu, et pas le hibou. Quant à savoir qui je suis…» La voix marqua une pause, et le buisson de genièvre se divisa pour laisser passer une chatte toute noire. Jamais je n’avais vu une chatte aussi grosse. « Je suis Pomme, dit la chatte dans un chuchotement. Je vis à la ferme Bouscaillou, un peu plus bas. C’est là que je t’emmène, avant que tu ne meures de froid. » C’était comme de se retrouver tout d’un coup dans un pays magique. 25 30 35 40 45 Après la neige, la nuit et le danger caché dans les bois, la maison de ferme ressemblait à un paradis pour chats ; la cheminée, surtout. Pomme s’avança, et je me retrouvai à regarder dans les yeux sombres et veloutés d’une petite fille. « Voilà, dit Pomme. Je te laisse. S’occuper des petits, c’est pas trop ma tasse de thé, mais Marion adore ça. Ciao ! » Puis elle partit. Avant même que je puisse la remercier. Je regardai de nouveau la petite fille. Je n’en avais jamais vu, avant. Marion était belle comme le jour. Douce, chaude, des mains qui vous donnaient envie de vous endormir sous ses caresses, et une voix… « Mon pauvre petit bout de chou ! Tu viens d’où, toi ? T’es joli comme tout, le plus beau chat que j’aie jamais vu. Tu vas rester ici, avec moi, d’accord ? Il va falloir te donner un nom, dans ce cas. Comment t’appelles-tu ? Tu ne veux pas me le dire ? » Si seulement je savais comment ! Mon nom de chat, c’est Moltocrapit-ston Moryphore. Mais c’est impossible à répéter. Tout compte fait, Marion pouvait bien m’appeler comme elle voulait, du moment qu’elle me gardait avec elle.