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N° 323 • Octobre-novembre-décembre 2014 • 1,75 € • Trimestriel • ISSN: 0154-8530
TIERS PAYANT,
PRISE EN CHARGE,
REMBOURSEMENT…
Les réponses de la Mucs
CHALLENGE
DE SIMPLIFICATION
La contribution
de la mutuelle
MATERNITÉ
Devenir mère
malgré le handicap
VITAMINE D
A qui s’adresse
le dosage sanguin ?
MUC
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Dépression
Bien la repérer
pour bien la guérir
12/09/2014 11:03
ICourrier des lecteurs
Action de groupe
Erratum
« J’ai lu avec intérêt votre article
sur l’action de groupe (n° 322, NDLR).
J’ai moi-même été victime
d’une publicité mensongère sur
les communications illimitées
de la part d’un opérateur mobile.
Comment faire valoir mes droits
à réparation ? » (Sonia, par courriel.)
 Sur Actioncivile.com, premier site
d’actions collectives en France,
vous pouvez rejoindre les plaignants
qui s’opposent à la même société.
Si vous êtes la première, votre
inscription ouvrira un nouveau
dossier. Dès qu’un nombre suffisant
de plaignants sera atteint,
une procédure de médiation
sera mise en place avec la société
afin d’obtenir une indemnisation
à l’amiable pour chacun de vous.
Si cette démarche échoue, une action
de groupe pourra être engagée.
L’action de groupe a été instituée
par la loi du 17 mars 2014, le dispositif
est donc récent, mais il y a fort
à parier que, dans les prochains mois,
diverses initiatives pour favoriser
le regroupement des plaignants
verront le jour.
Une erreur s’est glissée dans la page « Economie
de la santé » de notre précédent numéro (n° 322).
Dans la brève consacrée aux tarifs pratiqués
par les établissements hospitaliers, il fallait lire
que le reste à charge des patients équivaut à 20 %
du tarif journalier de prestation (TJP), et non à 80 %.
Banque et « clients fragiles »
« Je lis dans votre article que les commissions
d’intervention facturées par la banque sont plafonnées
à 4 euros pour les clients fragiles et à 8 euros pour les
autres (n° 321, NDLR). Mais qui sont ces “clients
fragiles” ? » (Mme C., Créteil.)
 Le décret 2014-738 du 30 juin 2014 vient de définir
les critères qui permettent à l’établissement bancaire
d’identifier les personnes en situation de fragilité
financière. Des irrégularités de fonctionnement
du compte ou des incidents de paiement intervenant
de façon répétée pendant trois mois consécutifs
doivent alerter la banque, qui prendra en compte
le montant des ressources du client et, éventuellement,
ses dépenses. Sont aussi considérées en situation
de fragilité les personnes inscrites pendant trois mois
consécutifs au fichier de la Banque de France centralisant
les incidents de paiement de chèques en raison
d’un chèque impayé ou d’un retrait de carte bancaire
ou encore celles dont le dossier de surendettement
a été déclaré recevable.
Lunettes solaires et verres teintés
« Dans le courrier des lecteurs du numéro 322, vous écrivez que les lunettes à verres teintés
ne protègent pas les yeux du soleil. Or, de nombreux opticiens affirment que leurs verres teintés sont
efficaces contre les attaques des rayons UV. Peut-on leur faire confiance ? » (Pierre, par courriel.)
 Les lunettes solaires teintées proposées dans les magasins d’optique sont effectivement efficaces
et protègent les yeux du soleil dans la mesure où les verres ont été traités pour filtrer les rayons.
Ce n’est généralement pas le cas des lunettes teintées vendues par des non-professionnels.
Avant d’acheter des lunettes destinées à protéger vos yeux du soleil, assurez-vous qu’il s’agit bien
de lunettes solaires. Les verres doivent avoir été traités et la monture doit porter
l’indication « UV 100 ». Vérifiez également la présence du marquage CE et de la norme Afnor.
Don du sang
et homosexualité
« Votre article consacré au don du sang
(« Don du sang : continuez à vous mobiliser
pendant l’été », Mutualistes.com, 17 juillet,
NDLR) précise que les homosexuels ne
peuvent pas donner leur sang. Pourquoi
cette interdiction ? » (M. F., par courriel.)
 En France, donner son sang
est effectivement impossible
pour les hommes ayant eu des rapports
sexuels avec d’autres hommes.
Cette contre-indication, datant de 1983
et confirmée par un arrêté du ministère
de la Santé en 2009, se base
sur des données épidémiologiques.
« Le risque d’exposition au VIH
est deux cents fois plus élevé
lors d’une relation sexuelle entre
hommes que lors d’une relation
hétérosexuelle ou d’une relation sexuelle
entre femmes », peut-on lire sur le site
de l’Etablissement français du sang (EFS,
Dondusang.net). Le risque de prélever
une poche de sang dans laquelle le virus
est présent serait donc plus important.
Le Comité national consultatif d’éthique
et la Halde ont confirmé qu’il ne s’agissait
pas d’une discrimination. En juillet dernier,
dans le cadre d’une plainte déposée
par un homosexuel français contre l’EFS,
la justice européenne a néanmoins
précisé que l’homosexualité ne constituait
pas à elle seule un comportement justifiant
l’exclusion du don du sang.
Les associations de défense des droits
des homosexuels réclament la levée
de cette interdiction depuis longtemps.
Et si l’actuelle ministre de la Santé,
Marisol Touraine, ne semble pas y être
opposée sur le principe, la fin de l’éviction
n’est pas encore à l’ordre du jour.
Mutualistes, Courrier des lecteurs, 67, rue Blomet, 75015 Paris. E-mail : [email protected].
Commission paritaire :
0718 M 06546.
Dépôt légal : octobre 2014.
© Mutualistes,
Objectif et Action, 2014.
Reproduction interdite
sans autorisation.
Réalisé avec un papier
porteur du Label écologique
européen, n° d’enregistrement
FI/11/1, fourni par UPM.
Prix du numéro : 1,75 €.
Abonnement annuel : 7 €
(4 numéros par an)
à souscrire auprès de la Ciem,
67, rue Blomet, 75015 Paris.
« Mutualistes », n° 323, octobre, novembre, décembre 2014. Trimestriel d’informations mutualistes et sociales édité par Ciem, Coopérative d’information et d’édition mutualiste, pour Utema (organisme régi par le Code de la mutualité). 67, rue Blomet, 75015 Paris. Tél. 01 44 49 61 00. Fax 01 44 49 61 04. Internet www.ciem.fr.
Directeur de la publication : Gérard Quittard, président de la Ciem • Directeur délégué aux publications : Philippe Marchal, administrateur • Directrice
des rédactions : Laurence Tavernier-Hamon, directrice générale de la Ciem • Rédactrice en chef : Sylvie Irissou (redaction@ mutualistes.com) • Secrétaire
de rédaction : Jérémie Echard • Rédacteurs : Delphine Delarue, Aude Malaret, Vanessa Pageot-Françoise • Réalisation graphique : Claire Gaspel, Gabrielle
Claisse, Anne-Marie Halbardier, Christine Trembley • Chef de fabrication : Cyril Dehay • Régie publicitaire : Mistral Média, 365, rue de Vaugirard,
75015 Paris. Tél. 01 40 02 99 00. Fax 01 40 02 99 01 • Impression : Maury Imprimeur • Couverture © SPL – BSIP.
Ce numéro 323 de « Mutualistes, Objectif et Action » de 32 pages comprend :une couverture et deux pages spéciales (3 et 4) pour l’Union mutualiste de prévoyance ; une couverture et trois pages spéciales (3, 4 et 5) pour la Memf et la Mutcaf ; une couverture et trois pages spéciales pour la
Mutuelle des pays de Vilaine (3, 4 et 32) ; une couverture et trois pages spéciales (3, 5 et 6) pour la MCA ; une couverture et quatre pages spéciales
(3, 4, 5 et 6) pour la MCS et la Mucs ; une couverture et quatre pages spéciales (3, 4, 5 et 22) pour la Mutuelle saint-aubannaise ; une couverture et
quatre pages spéciales (3, 4, 28 et 32) pour Avenir Mutuelle ; une couverture et cinq pages spéciales (3, 4, 5, 6 et 28) pour MIP ; une
couverture et huit pages spéciales (3, 4, 5, 6, 21, 22, 28 et 29) pour Sud-Ouest Mutualité ; une couverture et neuf pages spéciales
(3, 4, 5, 6, 7, 21, 22, 28 et 29) pour Myriade.
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Objeaccttion
& N° 323 • Octobre-novembre-décembre 2014 • 1,75 € • Trimestriel • ISSN: 0154-8530
n° 323 • octobre-novembre-décembre 2014
L e choix de la Mucs, c'est aussi celui
TIERS PAYANT,
PRISE EN CHARGE,
REMBOURSEMENT…
Les réponses de la Mucs
CHALLENGE
DE SIMPLIFICATION
La contribution
de la mutuelle
MATERNITÉ
Devenir mère
malgré le handicap
VITAMINE D
A qui s’adresse
le dosage sanguin ?
MUC
Dépression
Bien la repérer
pour bien la guérir
2 Courrier des lecteurs
15
3 Editorial
4 Actualité de la mutuelle
6
Tiers payant, prise en charge,
remboursement… :
les réponses de la Mucs
Le mot du président
L’actualité du passé :
l’Union du commerce,
précurseur de la couverture
sociale
Méningites bactériennes :
comment se protéger
16 En bref
17 Dossier
Dépression : bien la repérer
pour bien la guérir
7 Economie de la santé
8 Entretien
Questions à Béatrice
Idiard-Chamois, sage-femme.
Devenir mère
malgré le handicap
10 Forme et bien-être
© Burger – Phanie
© Burger – Phanie
Gluten : le régime « sans »,
c’est tendance, mais…
11
21 Kiosque
Scolarité : de meilleurs résultats
grâce à la lumière
12 Prévention
13
IEditorial
La goutte, toujours d’actualité
Anesthésie : tout en douceur
14 Médecine
22 Web
Dermatologie :
tout sur les maladies de peau
en un clic
23 Vie pratique
24
Vitamine D : qui doit
se soumettre au dosage ?
Déchets :
le vrai-faux
du tri sélectif
Redevance télé :
qui paie quoi ?
© Burger – Phanie
26 Initiatives
30
© Thinkstock
Kaps Toulouse :
habitants
et étudiants autour
d’un même projet solidaire
Enfance et Partage :
un numéro pour dire non
à la maltraitance
Plus d’infos sur Mucs.mutualistes.com
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de l’information accessible et de
la simplification (pages 4 et 5). Une forme
de fidélité au progrès social affiché
par l’Union du commerce en 1888 (page 6).
L orsqu’elles décident de devenir mères,
les femmes porteuses d’un handicap
se heurtent à l’absence de structure adaptée
à leur situation, mais aussi, souvent,
à des discours moralisateurs ou culpabilisants,
y compris de la part du corps médical,
à tel point que certaines peuvent
se décourager. Elle-même en fauteuil roulant,
Béatrice Idiard-Chamois, sage-femme,
a créé une consultation dédiée à ces futures
mamans. Elle nous explique sa démarche
en pages 8 et 9.
Entre 2005 et 2013, les prescriptions
de dosage sanguin en vitamine D ont été
multipliées par dix, générant un coût
important pour l’Assurance maladie.
Dans quels cas cet examen est-il
indispensable et doit-on continuer
à le rembourser en dehors d’indications
précises (page 14) ?
Si l’on n’observe, en France, que quelques
centaines de méningites bactériennes par an,
cette infection n’en demeure pas moins
dangereuse : elle expose à de lourdes
séquelles, exige parfois des amputations
et entraîne la mort d’un patient sur dix.
La vaccination est efficace pour s’en prémunir,
mais elle reste peu pratiquée (page 15).
Trois millions de Français seraient
aujourd’hui touchés par la dépression.
Quelle qu'en soit la forme, de l’épisode
dépressif léger au burn-out en passant
par la dépression du post-partum,
cette maladie se soigne et l’on peut en guérir.
Encore faut-il qu’elle soit repérée et traitée
sans tarder (pages 17 à 20).
Au numéro vert de l’association Enfance
et Partage, des bénévoles écoutent
et conseillent les enfants victimes
de maltraitance ainsi que les personnes
témoins de tels faits. Un dispositif
plus que nécessaire : le nombre de décès
de mineurs par violences physiques
oscille entre 400 et 700 par an (page 30). ◆
La rédaction de la Mucs
n° 323 mutualistes
I3
12/09/2014 11:00
IActualité de la mutuelle
Tiers payant, prise en charge,
remboursement…
Les réponses de la Mucs
Que dire à un professionnel de santé déclarant ne pas
pouvoir déclencher le tiers payant ?
ensuite rapidement rembourser par celle-ci. De fait, ladite
prise en charge varie en fonction de la nature des soins et des
dispositions du contrat dont relève l’adhérent.
Pour le dentaire comme pour l’optique, l’envoi de la copie
du devis déclenchera une réponse de la Mucs dans les
quatre-vingt-seize heures, précisant la part couverte par
la mutuelle et la Sécurité sociale, et donc le reste à charge.
Pour ­l’hospitalisation, il faut adresser à la Mucs les données
suivantes : le nom du bénéficiaire, la date d’entrée, le nom de
l’établissement avec son « code finess » et son numéro de fax.
La prise en charge est déclenchée sous soixante-douze heures.
Rappelons-le, la procédure dite de tiers payant est la plus
fiable pour l’adhérent mutualiste. Le professionnel de santé
avance les frais et se fait ensuite rembourser par la Sécurité
sociale et la mutuelle : aucune avance de frais pour l’adhérent
et simplicité du traitement administratif.
Si un professionnel de santé ne connaît pas la Mucs, il peut
y remédier en quelques secondes : il lui suffit de mettre en
place son conventionnement, grâce au contact mentionné
au verso de la carte mutualiste à l’intention des professionnels de santé. Cela dit, une mutuelle ne peut pas l’obliger
à opérer le tiers payant ; et, en général, s’il n’est pas
conventionné avec la Mucs, il ne l’est avec aucune
mutuelle, parce qu’il est hostile à l’avance de
frais demandée, malgré la rapidité du règlement par télétransmission de la mutuelle et
de l’Assurance ­maladie.
Dans l’hexagone, 96 % des pharmacies
sont en mesure d’assurer le tiers payant
avec la Mucs, ainsi que 87 % des opticiens
et 68 % des laboratoires, mais seulement 8 %
des dentistes. Pour l’essentiel, les autres ne
souhaitent pas avancer les frais. On peut
consulter la liste des professionnels de santé
conventionnés sur l’espace « Particuliers »
du site de la mutuelle : Mucs.fr.
Pourquoi mes remboursements par la mutuelle
sont-ils le plus souvent automatiques ?
© Kneschke – Fotolia
Pourquoi faut-il adresser à la Mucs un
devis ou une demande de prise en charge
pour des soins dentaires ou optiques
ou encore avant une hospitalisation ?
Envoyer un devis à la Mucs avant d’engager des soins vous permettra de connaître
la part prise en charge par la mutuelle
et la part restant éventuellement à votre
charge.
La demande de prise en charge est précisément prévue pour que l’adhérent bénéficie du tiers payant et que le professionnel
de santé, qui a avancé les frais correspondant
à la prise en charge de la mutuelle, s’en fasse
© Thinkstock
La plupart d’entre nous préfèrent ignorer les arcanes administratives
de leur mutuelle et tout autant celles de la Sécurité sociale. Pourtant,
lorsqu’il nous faut engager des soins et obtenir leur remboursement, les
interrogations ne manquent pas, parfois toutes simples. La Mucs fait
le point sur les questions les plus fréquentes.
La caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) connaît les
dépenses de soins que vous avez engagées grâce à votre
carte Vitale. Elle procède au remboursement fixé
par le régime obligatoire de la Sécurité sociale, puis
transmet les d
­ onnées à la Mucs pour le remboursement complémentaire.
Il se peut que vos remboursements ne se fassent
pas automatiquement si la télétransmission entre la Sécurité
sociale et la mutuelle n’est
pas activée. Dans ce cas,
vous devez transmettre
à la Mucs un courrier
de demande d’activat ion de télé t r a nsm ission,
accompagné de
l’attestation de
droit à la Sécurité sociale (à télécharger
sur Ameli.fr ou à retirer
dans les bornes de votre
CPAM). L’activation de
la t é lét r a n sm i ssion
se fait en une à deux
semaines. Pensez aussi
à demander à votre
ancienne mutuelle de
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4 mutualistes n° 323
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se désengager de la télétransmission, car cela peut bloquer la
mise en place de celle de la Mucs.
Le mot du président
Faute de tiers payant ou de télétransmission à l’initiative du professionnel de santé, comment faire parvenir
à la mutuelle ma demande de remboursement et avec
quelles pièces justificatives ?
Le challenge
de la simplification
Le ministère de la Santé souhaite responsabiliser chacun à
la maîtrise des dépenses de santé. Il a notamment décidé un
plafonnement du remboursement des lunettes dès janvier 2015 :
470 euros pour une paire de lunettes à verres simples, 750 euros
pour une paire de lunettes à verres complexes et 850 euros pour
une paire de lunettes à verres très complexes.
La signature d’un contrat d’accès aux
soins (CAS) engage les médecins à
ne pas pratiquer de dépassements
d’honoraires excessifs. De ce fait,
en 2015, le remboursement par la
mutuelle dépendra de la signature
ou non du CAS par le praticien.
La Mucs fournira, bien sûr, une
information précise sur la mise
en œuvre de cette nouvelle réglementation.
Par ailleurs, pour les salariés quittant
leur entreprise et bénéficiant de l’assurance
chômage, le maintien des garanties existantes de
complémentaire santé et de prévoyance est porté
de neuf à douze mois depuis le 1er juin 2014.
Comment faire parvenir mes demandes
d’information, mes réclamations ou mes suggestions pour que la Mucs en assure un suivi
efficace ?
Votre espace personnel sur Mucs.fr (rubrique
« Particuliers ») est le vecteur adapté pour enregistrer les modifications de vos données personnelles, suivre vos demandes de remboursement,
transmettre vos remarques, etc.
Pour y accéder, vous devez avoir créé un
compte avec votre numéro de Sécurité sociale et le code de
première connexion fi gurant sur vos décomptes papier de
remboursement de la mutuelle.
Si vous relevez d’un contrat collectif, le tableau des remboursements Mucs est disponible dans votre entreprise auprès de la
personne ou du service chargé des ressources humaines. Pour
une information plus générale, la foire aux questions (FAQ) du
site Mucs.fr est régulièrement actualisée.
Vous pouvez aussi joindre la mutuelle par e-mail à contact@
mucs.fr ou appeler le 01 42 36 92 06 de 8 à 20 heures. ◆
Q
ui n’a jamais tempêté sur la
difficulté de lire des tableaux
de remboursements définis en
pourcentages du forfait couvert par
la Sécurité sociale ? Une loi récente
vient opportunément de rendre à
terme obligatoire leur traduction en
euros, mais la chasse est ouverte aux
appellations incompréhensibles pour les non-initiés.
Cela va de soi, la Mucs s’emploiera à être exemplaire en ce
domaine. Les conseils pratiques et les modes d’emploi de la
mutuelle vont être revus pour être plus facilement compris.
C’est l’un des objectifs poursuivis avec « Mutualistes », mais
aussi avec la rénovation engagée de notre site Internet.
Dans cette même optique, la Mucs n’entend pas être à la
traîne pour la gestion de ses contrats collectifs, qui devront
se conformer à la nouvelle déclaration sociale nominative
(DSN) regroupant toutes les déclarations sociales des entreprises en 2016.
Tout autant, notre mutuelle va s’employer à fournir davantage
d’informations simplifiées afin d’aider chacun à adopter les
comportements les plus efficaces pour se soigner et à s’orienter
dans le système de santé.
Pour mieux se protéger des risques de maladies, des petites
affections saisonnières, des rhumes, du mal des transports,
des douleurs lombaires, etc., notre site permet déjà d’accéder
aux services de Priorité santé mutualiste (PSM), qui développe
actuellement une campagne sur la maîtrise de la santé de tous
les jours.
Enfi n, il est important que nos sociétaires disposent de
repères pour décrypter les nouvelles mesures de politique
publique dont ils relèvent et savoir comment et à quelle
échéance y répondre. Ce ne sont pas les annonces qui
manquent, avec par exemple la généralisation attendue
du tiers payant en médecine de ville, dont l’échéance est
encore loin d’être précisée. Là aussi, via notre site, l’accès
à l’espace Mucs.mutualistes.com fournira les informations
nécessaires.
Telle est la contribution que la Mucs prévoit d’apporter au
choc de simplification. Sans nul doute, les suggestions de
nos adhérents seront précieuses pour l’améliorer encore. ◆
DR
Quelles sont les nouvelles dispositions légales qui
pourront modifier la couverture de dépenses assurée
par la Mucs ?
Alors qu’un choc de simplification a été annoncé par
les plus hautes autorités de l’Etat comme un vecteur
majeur de progrès pour tous, les complémentaires
santé devront, elles aussi, se mobiliser pour rendre
plus accessibles les informations liées à leur
fonctionnement et, plus globalement, à la santé.
DR
Afin d’obtenir le remboursement de vos soins, vous devez
adresser à la mutuelle, par courrier ou par e-mail, la facture
acquittée ou le décompte de Sécurité sociale pour la période
correspondante. Le remboursement sera effectué sous quarantehuit heures à réception des éléments.
© Thinkstock
© Thinkstock
IActualité de la mutuelle
Jacques Landriot, président de la Mucs
n° 323 mutualistes
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I5
12/09/2014 11:01
L'Union du commerce participera
à l'Exposition universelle
de 1889, à proximité du symbole
du Progrès, la tour Eiffel.
L’actualité du passé
En cette période de gouvernements affichant une approche pragmatique du
progrès, L’Union du commerce, l’ancêtre de la Mucs, est perçue comme un
exemple de progrès social, et chacune de ses assemblées annuelles est
présidée par un ministre. En 1888, c’est même le chef du gouvernement
qui préside son assemblée générale.
C
e dimanche 15 avril 1888, l’assem­
blée générale de L’Union du com­
merce se réunit, comme les années
précédentes, dans la grande salle pari­
sienne du Trocadéro. Ses participants
ne sont pas peu fiers d’accueillir comme
président d’honneur de leur assemblée
le chef du gouvernement, président du
Conseil et ministre de l’Inté­
rieur, Charles Floquet. Celui‑ci
saura apaiser l’impatience
de ses interlocuteurs, qui
attendent depuis quelques
années la reconnaissance
de l’utilité publique de leur
société mutualiste.
La retraite et l’allocation
journalière, deux
avancées majeures
à celle-ci. Depuis ­janvier, les cotisations
correspondantes sont reçues avec régu­
larité. Les premières pensions de retraite
seront versées dans dix ans.
Autre acquis décisif, décidé en 1884 et
dont la mise en œuvre paraît satisfaisante :
l’allocation journalière accordée aux socié­
taires qui sont atteints d’une maladie
entraînant une incapacité de
travail d’au moins huit jours
et qui se font soigner à domi­
cile. Elle est de 1,50 franc
par jour, pour une durée
maximum de soixante jours.
Le jumelage santé et instruction
DR
Ces deux grandes innovations
n’ont nullement réduit le fonc­
tionnement des autres services,
Il faut dire que l’ambiance
bien au contraire. En 1887, la
est bonne, car les résultats
société mutualiste s’honore
de 1887 sont satisfaisants.
des 32 352 consultations, dont
8 229 à domicile. Elles sont réa­
Certes, avec 11 314 socié­
taires, l’effectif de la mutuelle Charles Floquet,
lisées par quarante-six méde­
n’a progressé que de 1 % en un un Premier ministre
cins de l’Union à Paris et dans
an, mais la situation financière supporter de la mutuelle. le département de la Seine.
est saine, avec un résultat Lithographie de
Pour garantir leur efficacité,
bénéficiaire de 46 732 francs Carlo Pellegrini, 1888.
tous sont internes à la faculté
représentant 16 % du chiffre d’affaires.
de médecine de Paris – le Comité médical
La moitié est affectée à une augmenta­
de l’Union a systématiquement écarté de
tion du capital, et l’autre, placée sur le
nombreuses candidatures d’externes, pour­
compte ouvert à la Caisse des dépôts à titre
tant recommandées par des sociétaires.
de réserve de la toute nouvelle caisse de
Leurs prescriptions sont suivies par la cen­
retraite de l’Union. L’assemblée générale
taine de pharmacies agréées par l’Union,
­précédente, en avril 1887, a en effet validé,
dont sept pharmacies homéopathiques.
après moults débats, la création d’une
Par ailleurs, 1 500 places disponibles
caisse de retraite obligatoire, alimentée
ont été indiquées aux sociétaires venus
par 50 % des excédents annuels et par
consulter le Livre des emplois vacants.
une cotisation additionnelle de 1 franc
L’instruction des sociétaires reste aussi
par mois. Parallèlement, une caisse de
une priorité : des cours et des confé­
retraite facultative a été constituée, avec
rences du soir sont organisés au siège
de l’Union, au 17, boulevard Sébastopol,
une cotisation volontaire de 1 à 4 francs
avec des professeurs de l’Union française
par mois. Une extension majeure du rôle
de la jeunesse, tandis que la bibliothèque
de l’Union, qui n’a été acceptée qu’après
connaît une fréquentation annuelle de
la limitation à 40 ans de l’âge d’adhésion
DR
L’Union du commerce, précurseur
de la couverture sociale
1 325 lecteurs et bénéficie de nombreux
dons de livres.
Question dons, l’Union continue à recevoir
des sommes significatives pour renfor­
cer la Caisse des pensions de secours.
Ainsi, les frères Chauchard, propriétaires
des Grands Magasins du Louvre, ont à
nouveau versé 15 000 francs, après les
20 000 francs donnés en 1885.
Ce bilan quasi euphorique n’occulte pas
la restitution des grands débats qui ont
agité l’assemblée générale délibérante.
Instaurée depuis 1884, celle-ci se tient
séparément, en préparation de l’Assemblée générale principale, et canalise la
discussion des grandes décisions.
Nouveau report pour l’admission des femmes
Précisément, l’une de ces décisions, mise
en suspens depuis plusieurs années,
concerne l’admission des femmes dans
l’Union. Une majorité continue à juger
cette réforme trop risquée, en estimant
que l’expérience d’autres sociétés mutua­
listes démontre le coût supérieur des
dépenses de santé des femmes par rapport
à celles des hommes.
Pour convaincre, les partisans de cette
admission ont été conduits à proposer des
restrictions d’une logique discutable : dou­
blement de la cotisation des femmes par
rapport à celle des hommes, restriction de
l’admission aux seules femmes employées
du commerce et non aux épouses et aux
filles des employés, etc. Toujours est-il que
le projet de réforme, jugé bancal, est une
nouvelle fois reporté… à 1889.
Et justement, Charles Floquet le rappelle,
1889 sera l’année de l’Exposition univer­
selle célébrant le centenaire de la Révo­
lution française. L’Union du commerce
est plus qu’invitée à y participer au sein
de la section économie sociale. Un signe
de plus de la reconnaissance de son rôle
d’innovateur social. ◆
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6 mutualistes n° 323
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IEconomie de la santé
■ Rentrée universitaire
Photos © Thinkstock
Les dépenses de santé augmentent pour les étudiants
La fin des vignettes
pharmaceutiques
Depuis le 1er juillet,
les fabricants de médicaments
n’apposent plus de vignette
pharmaceutique sur les boîtes.
Ces étiquettes indiquaient,
en fonction de leur couleur,
le prix des produits et leur taux
de remboursement par
la Sécurité sociale : orange
pour les médicaments à service
médical rendu (SMR) faible,
remboursés à 15 % ; bleue
pour les médicaments à service
médical rendu modéré,
remboursés à 30 % ; blanche
pour les médicaments
à service médical rendu majeur
ou important, remboursés
à 65 % ; ou encore blanche
barrée pour les médicaments
reconnus comme
irremplaçables et coûteux,
remboursés à 100 %.
Destinée à simplifier les circuits
de facturation et de paiement
des ordonnances, cette
suppression a été décidée
sur la base d’un rapport
de l’Inspection générale
des finances (Igas).
Désormais, c’est le « ticket
Vitale », imprimé au verso
de l’ordonnance lors
du passage en pharmacie,
qui renseigne sur le prix
et le taux de remboursement.
Cette année, les étudiants doivent débourser, par rapport à 2011, 10 euros supplémentaires pour la cotisation à la Sécurité sociale et 72 euros de plus, en
moyenne, pour l’adhésion à une complémentaire santé, soit une hausse générale
de 20 % en trois ans. C’est ce que révèle la Fédération des associations générales
étudiantes (Fage) dans son enquête consacrée au coût de la rentrée. Selon elle, la
santé est le poste de dépenses qui a le plus augmenté chez les étudiants depuis
2002 après celui du logement. En 2014, ils vont payer en moyenne 276 euros de
frais de complé­mentaire santé et
213 euros de frais de Sécurité
sociale. Des dépenses qui risquent
d’aggraver une situation déjà
­i nquiétante : selon une enquête
de La Mutuelle des étudiants
(LMDE), en 2011 ils étaient 19 % à
ne pas avoir de complé­mentaire
santé. Et, au cours des six derniers
mois, 17,4 % ont ­renoncé à se soigner faute d’argent, soit près d’un
étudiant sur cinq.
Inflation du nombre d’appels d’urgence
Selon un rapport commandé par les ministères de la Santé et de
l’Intérieur, les appels d’urgence n’ont cessé de se multiplier ces
dernières années. Entre 2008 et 2012, le nombre d’appels reçus
par le 15 a connu une hausse de 28 %, pour finalement dépasser les
21 millions annuels. Chez les sapeurs-pompiers, l’augmentation a
été de 14,3 %, pour atteindre environ 24 millions d’appels par an.
Malgré cette inflation, et dans le cadre du plan d’économies de
50 milliards d’euros à l’horizon 2017, les moyens dont disposent les
secours pour mener leurs opérations devront inévitablement
baisser, indique le rapport. Les
secours vont donc devoir être plus
vigilants sur les motifs de leurs
déplacements et une campagne
nationale d’information pourrait
avoir lieu en 2015 pour inciter la
population à n’avoir recours à ces
services « qu’à bon escient ».
Bientôt des médicaments vendus à l’unité ?
Quatre régions (Ile-de-France, Limousin, Lorraine et Paca) testeront peut-être
bientôt la vente de médicaments à l’unité dans les pharmacies. L’idée est
de ne délivrer au patient que le nombre exact de comprimés dont il a besoin
pour suivre son traitement, ce qui permettrait d’éviter les gaspillages et les
armoires à pharmacie de particuliers remplies de médicaments mal utilisés.
Si 83 % des Français sont favorables à cette mesure, de nombreux
pharmaciens s’y opposent. Les agences régionales de santé (ARS) concernées
par le test ont d’ailleurs du mal à trouver des volontaires pour participer
à l’opération. A l’heure où nous écrivons ces lignes, rien ne dit si l’objectif
de cent officines à recruter avant le 8 septembre pour démarrer le test aura été atteint.
Benzodiazépines : la HAS recommande une baisse de remboursement
La Haute Autorité de santé
(HAS) a récemment
recommandé une baisse
du taux de remboursement
des benzodiazépines
hypnotiques (somnifères)
de 65 à 15 %. Objectif : réduire
le mésusage et faire baisser
la surconsommation
de ces produits, qu’elle
estime peu efficaces,
voire dangereux. « Les
benzodiazépines hypnotiques
peuvent provoquer  
une dépendance, explique
la HAS dans un communiqué,
et être responsables de
nombreux effets délétères »,
par exemple des troubles
de la mémoire,
une somnolence diurne
ou des risques accrus de chute
et d’accident. Par ailleurs,
alors que la durée
de prescription préconisée
pour ces médicaments
est limitée à quatre semaines,
elle s’étend souvent
« sur plusieurs mois,  
voire plusieurs années ».
Page réalisée
par Delphine Delarue
n° 323 mutualistes
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IEntretien
Questions à
Béatrice Idiard-Chamois, sage-femme
© Delarue
Devenir mère malgré le handicap
Depuis 2006, la maternité de l’Institut mutualiste Montsouris (IMM), à Paris,
propose une consultation dédiée aux futures mamans en situation
de handicap moteur et sensoriel. Ce service précurseur assure une prise
en charge complète et adaptée, du projet de grossesse au suivi à domicile
après l’accouchement. Un soutien précieux pour ces femmes, souvent
découragées par les discours moralisateurs d’un corps médical mal formé
aux spécificités du handicap. Sage-femme à l’origine de cette consultation,
Béatrice Idiard-Chamois – elle-même en fauteuil roulant et mère d’un enfant –
nous en explique le fonctionnement.
Mutualistes. – Pourquoi et comment
cette consultation. J’ai suivi un cursus
en 2012, j’ai fait un point aux ­Entretiens de
avez-vous créé la consultation « Parenen neurologie et en urologie, j’ai renconla Fondation Garches pour dire que, dans
talité, handicap moteur et sensoriel » ?
tré des médecins spécialisés, des ergo­
notre service, il n’y avait plus d’accou­
▶ Béatrice Idiard-Chamois. – Cette
thérapeutes, des psychomotriciens, des
chements prématurés, plus d’­escarres et
consultation a été mise en place à la suite
rééducateurs. Je me suis formée au thème
plus d’infections urinaires, des problèmes
d’un travail mené par la mission Handicap
du handicap sensoriel et de la parentahabituellement fréquents dans l’accueil
de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux
lité avec le Copes (Centre ­d’ouverture
de ces publics à l’hôpital.
de Paris, NDLR), qui en 2003 a donné
psychologique et social, NDLR) et j’ai
lieu au colloque « Vie de femme et hanappris la langue des signes. En parallèle,
Au-delà de l’accessibilité et des compédicap moteur », destiné à sensibiliser
j’ai mené un gros travail sur le droit et la
tences médicales liées à la spécificité de
les professionnels de santé. A l’époque,
représentation des personnes handicaleur handicap, que viennent chercher
il n’existait aucune
pées à travers les
les femmes qui vous consultent ?
pr ise en cha rge
siècles. Tout ça en
▶ Un autre regard, qui ne les juge pas et
spécifique pour les Si l’accessibilité et le travail
poche, j’ai réfléchi
qui soit un peu plus encourageant. Très
femmes enceintes des personnes en situation
à la physiologie de
souvent, ces femmes sont confrontées à
en situation de hanla femme enceinte
des discours moralisateurs et culpabilidicap. Elles accou- de handicap sont devenus
en situation de
sants de la part du corps médical, mais
chaient à l’hôpital des thèmes courants, la sexualité
handicap moteur
aussi dans la sphère privée. Si l’acceset étaient suivies au et la parentalité sont
et sensoriel et j’ai
sibilité et le travail des personnes en
même titre que les encore complètement taboues. commencé à adapsituation de handicap sont devenus des
personnes valides.
ter les protocoles.
thèmes courants, la sexualité et la parenOr, dans la plupart
La consultation a
talité sont encore complètement taboues.
finalement ouvert en 2006 et, plus tard,
Les femmes en situation de handicap qui
des cas, il est impossible d’appliquer les
protocoles habituels, tout simplement
j’ai formé certains membres du personont un projet de grossesse vont s’entendre
parce qu’ils ne sont pas adaptés. Il y avait
nel médical. Au départ on a tâtonné, la
dire des choses terribles, comme « Ma
donc – et il y a toujours, ­d’ailleurs – des
prise en charge s’est mise en place propauvre, mais comment allez-vous faire ?
problèmes d’accessibilité aux locaux,
gressivement. Six ans après l’ouverture,
Vous vous rendez compte ? ». On pense
aux tables d’auscultation, aux écho­
graphies, aux chambres et, ­s urtout,
Bientôt une consultation de gynécologie spécialisée
une ­m éconnaissance des médecins
L’expérience acquise par l’Institut mutualiste Montsouris (IMM) avec la consultation
quant à la prise en charge médicale et
« Parentalité, handicap moteur et sensoriel» a révélé la nécessité de créer
psycho­logique de ces futures mamans.
une autre consultation spécialisée, de gynécologie cette fois. Le projet, monté
A l’issue du colloque, tout le monde était
en partenariat avec le Service d’accompagnement à la parentalité des personnes
très enthousiaste pour faire ­avancer les
en situation de handicap (Sapph, Fondation hospitalière Sainte-Marie), lauréat
choses, mais ensuite, au fil des mois, j’ai
du prix recherche de la Fondation Paul Bennetot, a été validé par l’agence régionale
constaté que rien de vraiment concret
de santé (ARS). L’IMM attend maintenant le versement des subventions nécessaires
ne se faisait en termes d’accueil spéà la création de la consultation. Celle-ci aura vocation à accueillir les femmes
cialisé. Alors, je suis allée voir mon
en situation de handicap moteur, sensoriel, mais aussi psychique et mental.
chef de service, le docteur Henri Cohen,
Elle devrait ouvrir ses portes d’ici à la fin de l’année.
et nous avons décidé de mettre en place
I
8 mutualistes n° 323
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12/09/2014 15:22
qu’elles n’ont pas d’autres capacités,
d’autres ressources pour pallier leur
déficience. Et quand il y a un risque de
transmission de la maladie à l’enfant,
c’est encore pire : l’eugénisme sort tout
d’un coup. Lorsque j’ai voulu moi-même
être mère, un médecin m’a dit qu’en
tant que sage-femme je devais bien me
rendre compte que, si mon enfant était
atteint par ma maladie (le syndrome de
­Marfan, une atteinte des tissus conjonctifs
entraînant des troubles cardiovasculaires,
musculosquelettiques, dermatologiques,
ophtalmologiques et pulmonaires, NDLR),
il allait coûter très cher à la Sécurité
sociale. Face à tant d’obstacles, certaines se découragent et, finalement,
nombreuses sont celles qui ne concrétisent pas leur désir, alors qu’elles sont
parfaitement capables de s’occuper d’un
enfant. A l’IMM, le discours est différent.
Je ne suis pas là pour juger si elles ont
le droit de faire un bébé. C’est à elles
de savoir ce qu’elles veulent. Je leur dis
tout simplement : voilà, vous avez telle ou
telle maladie, il va y avoir telle ou telle
modification pendant la grossesse, il n’y
a pas de risque si vous faites ceci ou cela.
Je les informe des problèmes qu’elles
peuvent rencontrer et des solutions qui
existent. Les patientes disposent aussi
de mon numéro de téléphone portable
et peuvent me joindre à tout moment.
Votre consultation propose des services
qui vont bien au-delà de la prise en
charge traditionnelle.
▶ Nous assurons aussi un accompagnement administratif complet sur les
questions sociales. Ces femmes ont des
droits et, souvent, elles les connaissent
mal, voire pas du tout. Depuis 2006, j’ai
monté plus de 300 dossiers de demande
d’aides. Par exemple, la patiente que j’ai
vue ce matin est atteinte d’une hémi­plégie
cérébrale infantile, elle est infirme moteur
cérébrale et sa carte d’invalidité de moins
de 80 % ne correspondait pas à son handicap. Nous avons obtenu une carte supérieure à 80 % et une prestation compen­
satrice de ­handicap en aide humaine.
Nous allons aussi faire une demande de
prothèse auditive, puisqu’elle présente une
perte d’audition très certainement liée à
sa pathologie. Il faut savoir que, dans les
hôpitaux, les assistantes sociales ne sont
pas toujours bien au fait de ces droits et
des démarches à suivre ; et puis, elles ne
peuvent pas faire de certificat médical.
© Burger – Phanie
IEntretien
Faciliter la prise en charge médicale et psycho­logique des futures mamans en situation
de handicap et leur assurer un accompagnement administratif complet sur les questions
sociales, telles sont les missions de la consultation créée par Béatrice Idiard-Chamois.
Votre initiative a-t-elle été reprise dans
en province, c’est plus compliqué. Alors,
elles peuvent me contacter par téléphone,
d’autres établissements ?
▶ Oui : à Paris, l’hôpital de la Pitié-­
par exemple pour avoir des informations
Salpêtrière, qui avait déjà un pôle référent
sur leurs droits. Je reçois aussi des femmes
sourds, a développé depuis peu un accueil
qui ont un projet de grossesse et souhaitent
pour les personnes à mobilité réduite.
un avis spécialisé et des conseils pour
Dans ce cadre, ils utilisent beaucoup le
les transmettre au gynécologue ou à la
Sapph, le Service d’accompagnement à
sage-femme qui les suivra près de chez
la parentalité des personnes en situation
elles. Je réponds également à des coups
de handicap, géré par la Fondation hospi­
de fil de médecins confrontés à la grostalière Sainte-Marie. Comme nous, ce
sesse de leur patiente et qui ne savent
service, dont nous
pas du tout comment
sommes d’­a illeurs
gérer la situation.
partenaires, accom- Face à tant d’obstacles, certaines Le problème vient
pagne les femmes de ces femmes se découragent
du fait qu’actuellement, que ce soit au
da ns leu r dési r
et nombreuses sont celles
d’­enfant, leur grosniveau médical ou
sesse et dans les qui ne concrétisent pas leur désir paramédical, il n’y
soins à apporter de grossesse, alors qu’elles sont a pas de formation
au nouveau‑né. Les parfaitement capables
spécifique sur la
futures mamans de s’occuper d’un enfant. prise en charge de
peuvent par exemple
ces publics. Les prose ­former aux outils
fessionnels de santé
de puéri­culture adaptés. C’est aussi le Sapph
n’y sont pas sensibilisés et ça ne les intéqui a mis au point la technique de lecture
resse pas beaucoup. Ils se disent que,
des échographies que nous utilisons pour
dans leur carrière, ils ne croiseront pas
les personnes déficientes visuelles : grâce
beaucoup de personnes dans ce cas, alors
à un calque, on trace au stylo le contour
ils ne se préoccupent pas de ces questions.
de l’enfant, qui s’inscrit en relief. MalEt c’est bien dommage. ◆
heureusement, à part la Pitié, il n’y a pas
Propos recueillis par Delphine Delarue
d’autres services spécialisés en France.
Institut mutualiste Montsouris (IMM) : 42, boulevard
A l’Institut mutualiste Montsouris, nous
Jourdan, 75014 Paris. Tél. : 01 56 61 61 47 (renseignerecevons des femmes qui viennent de toute
ments service maternité). Site : Imm.fr, rubrique
« Maternité », puis « Handicap et parentalité ».
l’Ile-de-France, mais pour celles qui vivent
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12/09/2014 15:22
IForme et bien-être
Gluten
Le régime « sans », c’est tendance, mais…
Très à la mode, le régime sans gluten permettrait de perdre du poids, mais aussi de soulager bien des maux,
des douleurs digestives aux pathologies inflammatoires en passant par la fatigue ou la migraine. Pas si simple…
L
Symptômes divers
et causes mal définies
« Nous remarquons que certains patients
déclarent mal digérer les aliments contenant du gluten et sont fortement soulagés
par un régime d’éviction, alors qu’ils ne présentent pourtant pas les signes ­biologiques
et immunologiques spécifiques d’une véritable intolérance », explique le professeur
Bruno Bonaz, gastro­entérologue et neuro­
physiologiste au département d’hépatogastroentéro­logie du CHU de ­Grenoble.
Cette « hypersensibilité » au gluten reste
toutefois une notion confuse pour le corps
médical comme pour le public.
Selon des études récentes, une partie des
symptômes imputés au gluten pourraient
en réalité être provoqués par d’autres
types de sucres, les Fodmap, qui en fer­
mentant dans l’intestin provoqueraient
des excès de gaz et divers troubles
­digestifs proches du syndrome du côlon
irritable. Des « hypersensibles au gluten »
auraient d’ailleurs vu leur état s’améliorer
en réduisant non pas le gluten, mais ces
Fodmap, présents également dans le blé…
Attention aux dérapages
Reste que le gluten est devenu le n
­ ouvel
« ennemi à combattre », et le « gluten free »
(« sans gluten »), un phénomène de mode
qui dépasse, de loin, le problème des
intolérances. Abreuvées d’informations
contradictoires et soucieuses de leurs
propres symptômes organiques, de plus
en plus de personnes suppriment radi­
calement certains aliments considérés
comme suspects (gluten, graisses, viande,
© Garo – Phanie
e gluten – ou plus précisément l’un
de ses composants, la gliadine –,
contenu dans des céréales comme le
blé, le seigle, l’avoine ou l’épeautre, serait
à l’origine non seulement d’allergies et
d’intolérances reconnues (lire l’encadré), mais aussi de troubles plus légers,
liés à des sensi­bilités individuelles, qui
pourraient toucher jusqu’à 8 % de la
population.
De plus en plus de personnes suppriment radicalement certaines catégories d’aliments
et s’en disent soulagées. Les médecins, eux, s’en inquiètent.
lait…), en accordant une attention sou­
tenue, voire excessive, à leur abdomen,
lequel – c’est prouvé – pâtit du stress et
de l’anxiété. Si elles s’en trouvent sou­
lagées, les médecins, eux, s’inquiètent
de cette alimentation auto-médicalisée,
parfois très stricte, qui n’a rien de béné­
fique et peut au contraire déclencher des
carences par sa monotonie. Le « sans
gluten » est aussi devenu un précepte
minceur, depuis que plusieurs stars ont
opté pour ce régime afin de se délester
de kilos superflus. Certes, supprimer de
son alimentation le pain, les pâtes, la
pizza et les pâtisseries réduit les apports
caloriques et favorise donc la perte de
poids, mais le gluten ne fait pas grossir
en tant que tel !
Le régime d’éviction complète devrait être
réservé aux allergiques et aux malades
cœliaques, d’autant qu’il coûte cher (les
produits « sans » sont une niche pour
les industriels de l’agroalimentaire) et
qu’il peut favoriser l’isolement social,
car il est très restrictif, de nombreux pro­
duits contenant du gluten. Les médecins
conseillent aux personnes souffrant de
troubles digestifs chroniques de consul­
ter, avant de décider d’un régime d’évic­
tion complète qui n’a pas forcément lieu
d’être. Pour les autres, réduire le pain,
les pâtes et plus généralement le blé, en
consommant d’autres types de céréales
(riz, quinoa), n’est pas dangereux tant
que l’alimentation reste variée et équili­
brée, puisque le gluten n’est pas non plus
indispensable à la santé. ◆
Isabelle Delaleu
De vrais troubles
• La véritable intolérance au gluten,
également appelée maladie cœliaque,
concerne environ 1 % des individus. Présente
dès l’enfance, cette maladie auto-immune
ne se guérit pas et nécessite un régime
alimentaire d’éviction complète de tous
les produits contenant du gluten, même
en infime quantité. Le diagnostic est établi
grâce à des analyses de sang spécifiques
(dosage des immunoglobulines A, ou IgA)
et à des biopsies intestinales.
• L’allergie au gluten, différente de l’intolérance,
tant sur le plan immunologique (avec une
présence d’immunoglobulines E, ou IgE)
que par les symptômes qu’elle déclenche
(douleurs abdominales, œdème, urticaire,
troubles respiratoires…), nécessite,
comme toute allergie alimentaire avérée,
un régime d’éviction.
I
10 mutualistes n° 323
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12/09/2014 15:36
IForme et bien-être
Scolarité
De meilleurs résultats grâce à la lumière
De plus en plus d’études révèlent
l’impact positif de la lumière sur
le fonctionnement du cerveau :
elle agirait directement sur l’attention, la mémoire et les capacités
d’appren­tissage, en particulier
chez les écoliers.
Réels progrès et meilleure santé
Les connaissances du rôle de la lumière
sur les capacités d’apprentissage des
enfants remontent à quelques années.
L’une des plus importantes études sur
les effets de la lumière naturelle en
milieu scolaire a été menée en 1990 aux
Etats-Unis, dans des écoles élémentaires
de l’Ouest américain. Les chercheurs
ont découvert que les notes des élèves
s’étaient améliorées de 26 % en lecture et
de 20 % en mathématiques dans les salles
de classe éclairées par de la lumière naturelle. Durant la même période, un psychologue canadien, Warren Hathaway, a
suivi des jeunes âgés de 10 à 12 ans dans
des écoles utilisant différents types de
lampes, dont des lumières fluorescentes
à spectre ­complet (lire l’encadré). Les
élèves figurant dans le groupe exposé à la
lumière à spectre complet ont enregistré
© Burger – Phanie
O
n le sait depuis longtemps : un bon
sommeil, suffisant en quantité et
en qualité, facilite l’apprentissage
et améliore la mémoire. Un autre phénomène a une action tout aussi bénéfique :
la lumière. Cela s’explique, car lumière et
sommeil se trouvent en relation étroite.
Notre horloge biologique, qui organise
nos rythmes de sommeil et d’éveil, est en
effet régulée par deux synchro­niseurs :
le rythme social et la lumière du soleil.
Selon le docteur François ­D uforez,
­m édecin du sommeil et du sport au
Centre du sommeil et de la vigilance de
l’Hôtel-Dieu, à Paris, « la bonne régulation
de notre horloge biologique détermine
la qualité de notre sommeil, et si nous
dormons bien, nous serons vigilants dans
la journée, la vigilance étant le socle de
la concentration, de l’attention et de la
mémorisation ».
Les élèves auraient de meilleurs résultats
en lecture et en mathématiques dans
les classes éclairées à la lumière naturelle.
des progrès scolaires plus rapides que
les autres. Ils étaient également moins
souvent malades.
Des besoins différents selon l’heure
En 2013, le professeur Damien Léger,
directeur du Centre du sommeil et de la
vigilance de l’Hôtel-Dieu, et son collabo­
rateur, le docteur François Forez, ont
quant à eux mené une étude dans une
classe de CM2 d’une école de Vitré (Illeet-Vilaine). Le but était d’étudier un système d’éclairage, appelé School Vision,
qui permet aux enseignants de faire
varier l’ambiance lumineuse de la classe
afin d’adapter l’intensité et la couleur
de la lumière à l’heure de la journée et
aux besoins pédagogiques. Ce système
­comprenait quatre scénarios pouvant
varier par une simple pression pour créer
une ambiance différente :
• le scénario standard, composé d’une
lumière d’intensité habituelle, avec un
équilibre de couleurs froides et chaudes,
pour les périodes de la journée ne demandant pas une attention particulière ;
• le scénario énergie, avec une lumière
plus intense, enrichie en lumière bleue,
recommandée en début de matinée ou
d’après-midi, quand les enfants sont plus
relâchés et doivent réintégrer un environnement de travail ;
• le scénario concentration, avec une
lumière encore plus intense et plus riche
en lumière bleue, pour de courtes périodes
où la concentration doit être élevée, par
exemple lors d’exercices sur table ;
• le scénario repos, avec une lumière
d’intensité habituelle, enrichie en couleurs chaudes.
Les parents, les enfants et l’­enseignant ont
beaucoup apprécié cette adaptation de
l’éclairage en plusieurs périodes. Celui‑ci
a permis de bien améliorer la vitesse
de réalisation de tests exécutés par les
élèves et de diminuer les erreurs lors
d’un second test exigeant une attention
plus soutenue.
Bien sûr, toutes les écoles de France ne
vont pas s’équiper de ce système d’éclairage, les priorités se situant ailleurs. Rien
n’­empêche, cependant, de moduler l’éclairage d’une chambre d’enfant. ◆
Suzanne Kestenberg
En pratique : comment éclairer une chambre d’enfant
Les ampoules à spectre complet, dites aussi plein spectre ou lumière du jour,
sont des ampoules diffusant une lumière proche de celle du soleil, c’est-à-dire blanche,
et non jaune comme les lampes à incandescence*. Elles permettent de percevoir
les vraies couleurs et améliorent le confort visuel et la concentration. Elles ont une basse
consommation et une longue durée… mais sont plus onéreuses. Pour rendre efficace
l’éclairage d’une chambre d’enfant scolarisé, on peut par exemple disposer une ampoule
plein spectre sur son bureau et une ampoule à incandescence au chevet de son lit.
* Catégorie dans laquelle se rangent les ampoules à incandescence classiques et les ampoules halogènes.
Les premières sont interdites à la vente dans l’Union européenne depuis le 1er janvier 2013. Les halogènes
devraient connaître le même sort en 2016.
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12/09/2014 15:17
IMédecine
La goutte
Toujours d’actualité
Selon l’étude « Equipage », menée par une équipe de l’hôpital
Lariboisière, à Paris, la prévalence de la goutte atteindrait en France
0,9 % de la population adulte, soit environ 450 000 personnes.
Un chiffre très élevé qui fait de cette maladie, souvent peu prise
au sérieux, la plus fréquente des arthrites inflammatoires du pays.
Pourtant, des traitements efficaces, associés à une bonne hygiène
alimentaire, permettent d’en guérir définitivement.
O
n l’avait pratiquement oubliée,
pourtant la goutte n’a jamais disparu. Ce rhumatisme inflammatoire, autrefois fréquent chez les rois, se
développe rapidement dans la plupart
des pays occidentaux. « En France, la
prévalence atteint 0,9 % de la population adulte. C’est un chiffre très élevé :
il s’agit du rhumatisme inflammatoire
le plus fréquent », précise le professeur
Pascal Richette, rhumatologue à l’hôpital Lariboisière, à Paris, et co-auteur de
l’étude « Equipage », la première à estimer
très précisément la prévalence de cette
maladie dans notre pays (lire l’encadré).
« Du fait de l’épidémie d’obésité, de la
modification des habitudes alimentaires
et du vieillissement de la population, ce
chiffre va très probablement augmenter »,
ajoute-t-il. Une bien mauvaise nouvelle,
surtout quand on sait que la goutte est
désormais associée à de graves compli­
cations cardiovasculaires et rénales, ainsi
qu’à une surmortalité.
© Bavosi-SLP – Phanie
Facteurs environnementaux
et génétiques
Dans la genèse de la goutte, plusieurs
facteurs, notamment environnementaux, jouent un rôle déterminant.
Ainsi, une alimentation trop riche en
purines (viande rouge, poissons gras,
Pied atteint de goutte.
Les cristaux d’acide urique en excès
(à droite) provoquent une inflammation
de l’articulation du gros orteil.
Une méthodologie inédite
L’étude « Equipage », la première du genre en France, a été menée selon une méthodologie
rigoureuse. Les précédentes études sur la prévalence de la goutte ont toutes été réalisées
à l’étranger (Etats-Unis, Italie, Royaume-Uni) sur le principe déclaratoire. Les personnes
interrogées annonçaient tout simplement si elles souffraient de la goutte ou non.
Or, cette méthode a tendance à donner des chiffres supérieurs à la réalité. Pour obtenir
un résultat fiable, l’équipe des professeurs Richette et Bardin (hôpital Lariboisière, Paris)
a établi, sur la base d’un questionnaire adressé à deux groupes de patients
(l’un médicalement diagnostiqué goutteux et l’autre souffrant d’un autre rhumatisme
inflammatoire), une seconde liste de neuf questions très précises permettant de classifier
efficacement les patients dans plus de 90 % des cas. Ce nouveau questionnaire a ensuite
été administré à 10 000 personnes en France.
fruits de mer, bière), en fructose (sodas)
et une consommation excessive d’alcools
forts favorisent la production d’acide
urique et font grimper sa concentration dans le sang. « A partir d’un certain
niveau, soit 7 milligrammes par décilitre,
l’acide urique précipite sous forme de
cristal, notamment dans les articulations,
explique le professeur Richette. Au fil
des années, ces cristaux s’accumulent
et, lorsqu’ils entrent en contact avec les
cellules de la membrane synoviale – le
tissu qui tapisse nos articulations –, cela
provoque une violente crise inflammatoire, soudaine et très douloureuse. » Cette
crise, qui dure une dizaine de jours, se
manifeste habituellement au niveau du
gros orteil, mais d’autres articulations,
comme le genou ou la cheville, peuvent
être touchées.
L’alimentation n’est cependant pas le seul
facteur en cause : les malades présentent
aussi une prédisposition génétique qui
rend plus difficile l’élimination de l’acide
urique par l’organisme.
Des traitements
pour guérir définitivement
La goutte est aujourd’hui la seule pathologie définitivement curable en rhuma­
tologie. Nombreux sont ceux qui continuent pourtant à souffrir, dans l’attente
angoissante de la prochaine crise. « Le
problème, souligne le professeur, c’est
que cette maladie, souvent peu prise au
sérieux, est généralement traitée par des
médecins dont la plupart ne soignent que
la crise. » Celle-ci se traite efficacement
par la prise de petites doses de colchicine,
d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou
de cortisone. Ces médicaments n’ont toute­
fois pas d’effet sur le taux d’acide urique
dans le sang (uricémie), et la maladie
poursuit son développement. « Pour guérir
définitivement les patients, il faut réduire
l’uricémie en dessous de 6 milligrammes
par décilitre en instaurant un traitement
à vie avec des molécules comme l’allopurinol ou le fébuxostate. L’abaissement
de l’uricémie sous son seuil de solubilité
permet de dissoudre les cristaux dans le
sang et de les éliminer progressivement
par voie urinaire. » La qualité de la prise
en charge – associée, bien sûr, à une alimentation équilibrée et à une baisse de
la consommation d’alcool – demeure donc
fondamentale pour éviter les complications et se débarrasser définitivement de
Delphine Delarue
la goutte. ◆ I
12 mutualistes n° 323
-- OAM323_012.indd 12
17/09/2014 12:45
IMédecine
Anesthésie
Tout en douceur
Une extraction de dent de sagesse, une opération de la
cataracte ou du canal carpien ? L’anesthésie sera certainement
locale, c’est-à-dire limitée à la zone à traiter. Résultat : moins
d’angoisse pour le patient, mais aussi moins de stress chirurgical, moins d’effets secondaires liés aux produits anesthésiques, comme les nausées ou les vomissements, et moins
de douleurs postopératoires.
Les anesthésies locales ou loco­régionales
(étendues à l’ensemble du membre) vont
souvent de pair avec la chirurgie ambulatoire, pour laquelle le patient arrive à
l’hôpital le matin et en ressort l’après-midi
même. Ce sont des opérations de courte
durée (de moins de quatre-vingt-dix
minutes), comme celles de la cataracte, des
varices ou des hernies, le retrait de plaque
ou de vis posés à la suite d’une fracture ou
encore certains actes gynécologiques
ou urologiques.
Aurai-je le choix de l’anesthésie ?
Non, c’est le médecin anesthésiste qui
décide si l’anesthésie sera locale, loco­
régionale, voire générale, selon la nature
de l’acte chirurgical et en fonction de
vos antécédents. Le sujet n’est toutefois
pas fermé : vous pouvez en discuter
dès la première consultation de préanesthésie.
Vais-je avoir mal ?
Si le « zéro douleur » n’existe pas, les
patients sont globalement satisfaits de
la prise en charge. Il est loin, le temps
de l’éther sur un chiffon inhalé par le
malade ! Aujourd’hui, les produits anesthésiques sont dosés au plus juste. Ils
bloquent les récepteurs de la douleur
sans effacer la sensation du toucher,
ce qui peut d’ailleurs dérouter : « Le
patient sous anesthésie locale peut toujours ressentir le contact, comme des
pressions ou des manipulations – on douloureuses – durant l’opération, souligne
Marc ­G entili, médecin anesthésiste
à Rennes. Il est important de bien lui
expliquer cette différence. » Quant aux
douleurs qui suivent l’­i ntervention,
le praticien prescrit,
avant le retour au domicile, des médicaments
­a nalgésiques.
Peut-on être opéré
sous hypnose ?
Oui, mais l’hypnose ne
se substitue pas à l’anesthésie locale : elle permet
d’en réduire les doses et
de diminuer la sensation
douloureuse et l’anxiété
qui l’accompagne. Le C’est le médecin anesthésiste qui décide si l’anesthésie
patient n’est plus focalisé sera locale, locorégionale ou générale, selon la nature
sur l’examen ou le soin, de l’acte chirurgical et les antécédents du patient.
il est amené « ailleurs »,
tout en restant conscient. Le chirurgien
l’opération de la cataracte, par exemple,
qui pratique cette technique y a été spéseules des gouttes anesthésiantes sont
cifiquement formé ; c’est lui qui la prodéposées dans l’œil. On trouve aussi
pose, par exemple pour une ablation de la
des gels et des patchs anesthésiques ;
thyroïde, une endoscopie digestive ou, à la
les produits actifs pénètrent alors dans
maternité, avant la péridurale. L’hypnose
l’épiderme. Le plus connu est le patch
repose sur la coopération et la communiEMLA, appliqué avant la vaccination
cation entre le praticien et son patient,
d’un enfant. Ils peuvent également être
ce dernier doit donc être volontaire et
utilisés avant une épilation au laser ou
se sentir en confiance.
un tatouage. Deux impératifs : ils ne
doivent pas être appliqués sur une plaie
Existe-t-il des anesthésies locales ouverte et il faut respecter leur posologie,
sans piqûre ?
un surdosage pouvant entraîner des
Oui, c’est ce que l’on appelle l’anesthéeffets secondaires. ◆
sie topique, réalisée à la surface. Pour
Vanessa Pageot-Françoise
Chez le dentiste, le Meopa
Les rendez-vous chez le dentiste vous rendent particulièrement anxieux ?
Votre enfant a un handicap et vous redoutez sa réaction une fois sur le fauteuil ?
Le Meopa (mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote) permet au patient
de se détendre, sans être endormi : c’est ce que l’on appelle une sédation consciente.
Ce gaz inodore, respiré par le biais d’un masque nasal adapté, est principalement
destiné aux patients très stressés et aux enfants et adultes handicapés. Son utilisation
ne se substitue pas à l’anesthésie locale, qui est réalisée de manière habituelle.
n° 323 mutualistes
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© Burger – Phanie
Qu’opère-t-on sous anesthésie
locale ?
I 13
12/09/2014 16:17
IPrévention
Vitamine D
Qui doit se soumettre au dosage ?
Le déficit en vitamine D touche environ 70 % des Français, avec à la clé un risque réel de développer diverses
pathologies, osseuses notamment. La communauté médicale est néanmoins divisée sur la nécessité de
prescrire un dosage de cette vitamine aux patients et de le leur rembourser.
Indispensable dans certains cas
De nombreux médecins ne sont pas
d’accord avec ces restrictions. « Certes,
les prescriptions de dosage ont été trop
nombreuses, reconnaît le professeur
Jean-Claude Souberbielle, biologiste dans
le service d’explorations fonctionnelles
de l’hôpital Necker-Enfants malades,
© Burger – Phanie
L
a vitamine D, réputée pour favoriser
l’absorption du calcium et jouer
ainsi un rôle majeur dans la croissance et la qualité osseuse, a fait l’objet
ces dernières années de nombreuses
études dans le monde (2 600 en 2011). Les
connaissances sur la physiologie de cette
vitamine ont évolué, suggérant qu’elle
présente aussi des effets bénéfiques sur
la santé globale, avec notamment un
rôle anti-infectieux (anti-nosocomial) et
anti-inflammatoire. Elle aurait même une
action protectrice vis-à-vis de certaines
formes de cancer et de maladies cardiovasculaires. Ces effets plausibles doivent
toutefois être démontrés. En attendant, la
vitamine D – une hormone, en réalité –
rencontre un succès grandissant auprès
des médecins, qui prescrivent de plus
en plus de dosages en routine. Résultat :
le nombre de ces examens a été multiplié
par dix entre 2005 et 2013, générant
un coût important de remboursement
pour l’Assurance maladie. Par les temps
qui courent, cela ne pouvait pas durer…
L’Assurance maladie a donc saisi la Haute
Autorité de santé (HAS) pour avis sur le
bon usage des prescriptions de dosage
de vitamine D. In fine, la HAS reconnaît
l’utilité de cet examen uniquement dans
certains cas, à savoir pour établir un
diagnostic de rachitisme ou d’ostéomalacie (décalcification osseuse), chez
les personnes âgées faisant des chutes
répétées, dans le suivi ambulatoire des
transplantés rénaux et après le traitement chirurgical de l’obésité. Les autres
indications doivent, selon la HAS, être
déremboursées*.
pouvant favoriser l’ostéoporose. » Le
lien entre déficit en vitamine D et
risque de fracture a en effet été
bien établi par plusieurs études.
Il est nécessaire, pour le médecin,
de connaître la concentration de
vitamine D de ses patients afin d’établir un objectif thérapeutique. « En
dessous de 30 ng/ml de vitamine D
dans le sang chez l’adulte, il y a un
déficit qui augmente le risque de
fractures non vertébrales, notamment la fracture du col du fémur,
si délétère. Ne pas rembourser ce
dosage, souligne le professeur Souberbielle, équivaudrait à une perte
de chances pour les plus démunis. Le
dosage et son remboursement sont
également nécessaires pour ceux qui
ont subi une chirurgie de l’obésité,
comme l’indique la HAS, mais aussi
pour tous ceux qui présentent une
malabsorption intestinale (en cas
de maladie cœliaque, de maladie
de Crohn, etc.), pour les insuffisants
Si le dosage de la vitamine D ne se justifie pas
rénaux chroniques et pour ceux chez
toujours, il se révèle bel et bien indispensable
qui un bilan phosphocalcique est
chez certains patients.
pratiqué. » Toutes ces personnes
à Paris. Elles ne se justifient pas toudoivent pouvoir bénéficier du rembourjours, mais dans certains cas non pris en
sement du dosage de vitamine D, selon
compte par la HAS, doser la vitamine D
le spécialiste. C’est également la position
en routine se révèle indispensable.
de l’Académie de médecine. Affaire à
C’est vrai pour les personnes souffrant
suivre. ◆
Suzanne Kestenberg
d’ostéoporose ou de toute situation de fragilité osseuse et pour celles qui prennent
* A l’heure où nous écrivons ces lignes, le déremboursement n’est pas effectif.
des traitements ou souffrent d’une maladie
Une supplémentation aux âges extrêmes de la vie
La majeure partie de la vitamine D dont nous disposons est synthétisée
dans notre organisme sous l’effet des rayons UVB du soleil. Seule une petite quantité
est fournie par notre alimentation, essentiellement par des poissons gras (thon,
maquereau, sardine, hareng, morue, flétan, etc.).
Dans la population générale, sont systématiquement supplémentés en vitamine D
les enfants jusqu’à l’âge de 2 ans (5 ans pour les enfants à peau noire),
les femmes enceintes et allaitantes et, en association avec du calcium, les personnes
âgées en institution.
I
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IPrévention
Méningites bactériennes
Comment se protéger
Si les méningites bactériennes ne représentent que quelques centaines
de cas par an, elles peuvent causer de lourdes séquelles et une sur dix est
mortelle. Pour s’en prémunir, une seule solution selon les associations de
patients et les médecins : la vaccination, encore insuffisante en France.
© Anne Geddes
L
es méningites
b ac tér ienne s
sont des maladies graves dont la
mortalité avoisine les
10 %, rappelle le docteur Jean Bergounioux,
pédiatre au service de
réanimation pédiatrique
de l’hôpital RaymondPoinca ré à Ga rches
(Hauts-de-Seine). Cela
veut dire qu’une personne atteinte sur dix
mourra. » Bien que ce type de méningite
demeure rare – il ne concerne que quelques
centaines de cas par an –, le chiffre fait
tout de même froid dans le dos, d’autant
que les victimes sont majoritairement des
enfants, des adolescents ou de très jeunes
adultes. « Quant aux survivants, ajoute
le docteur Bergounioux, environ 30 %
devront faire face à des séquelles terribles
et irréversibles : des troubles neurologiques
avec paralysies, des retards mentaux, des
troubles du comportement, des surdités, des
cécités, et même des amputations en cas de
purpura fulminans (lire l’encadré). » Et la
maladie présente une difficulté supplémentaire, celle d’être particulièrement
complexe à diagnostiquer : « Ses symptômes
se confondent avec ceux des infections
virales classiques, très fréquentes chez les
enfants pendant l’hiver. »
(le A, devenu très rare en France, le B ou
le C), demeurent des urgences absolues.
« C’est une question d’heure, précise le
docteur Bergounioux. Le méningocoque
par exemple – le germe à l’origine d’environ
90 % des cas de méningites bactériennes
chez les enfants – peut tuer en quelques
heures, en provoquant une septicémie
ou en causant une inflammation des
méninges, le tissu qui entoure le cerveau
et la moelle épinière. » L’enfant qui présente une forte fièvre, des maux de tête,
des vomissements, des courbatures et
surtout une raideur de la nuque ainsi
qu’une sensibilité accrue à la lumière
doit donc être immédiatement conduit
à l’hôpital. Plus tôt il est
pris en charge, meilleur
sera le pronostic vital et
moins importantes seront
les séquelles.
Vaccination
recommandée contre
le méningocoque C
La célèbre photographe
Anne Geddes a réalisé
ces quelques clichés d’enfants
rescapés de méningites bactériennes,
à l’occasion d’une campagne
de sensibilisation menée en avril 2014.
Les amputations font partie des terribles
séquelles auxquelles sont confrontés
30 % des survivants.
Une question d’heure
Pour les associations de patients cependant, pas question de rester les bras
croisés. Regroupées au sein du collectif
« Ensemble contre la méningite », elles
viennent de lancer plusieurs actions
dans le cadre de la Journée nationale
de sensibilisation, prévue le 7 octobre.
L’occasion de rappeler que les méningites
bactériennes, quel que soit leur sérotype
Le purpura fulminans, une infection foudroyante
Le purpura fulminans, dont on recense environ 200 cas par an en France, n’est pas
une forme de méningite, mais une phase hématogène du méningocoque. Lorsque
ce germe passe dans le sang, il peut provoquer un choc septique extrêmement sévère
qui se traduit par des lésions hémorragiques cutanées. Ces taches violettes,
qui ne s’effacent pas à la vitro-pression*, se multiplient très rapidement et évoluent
en nécrose, puis en gangrène. A ce stade, le méningocoque n’a pas encore atteint
les méninges, qui demeurent donc saines. Il faut néanmoins se rendre aux urgences
le plus vite possible, car le taux de mortalité atteint alors 20 % des cas et les séquelles
(amputations) concernent 40 % des survivants.
* Test consistant à appliquer une lame de verre sur la lésion.
Selon les médecins et les
associations de patients, il
n’y a qu’une solution pour
se protéger : la vaccination. Mais les risques de tomber malade
demeurant très faibles, beaucoup de
parents hésitent à sauter le pas. Bien que
les autorités sanitaires recommandent la
vaccination contre le méningocoque C
(remboursée à 65 %) à tous les enfants
âgés de 12 mois et jusqu’à 24 ans, la
couverture vaccinale, qui concerne
54,1 % des enfants de 1 an et 36,8 % des
moins de 10 ans, chute à 2,8 % chez les
20-25 ans. Des résultats trop insuffisants
pour éradiquer la maladie. « D’autres pays
ont fait des choix plus radicaux, constate
le docteur Bergounioux. Au RoyaumeUni par exemple, la vaccination contre le
méningocoque C est devenue systématique
dès 2000. » Résultat : selon le collectif,
les infections invasives à ce germe y ont
quasiment disparu.
Enfin, si le méningocoque C est responsable d’un quart des méningites, le
chiffre grimpe jusqu’à deux tiers pour
le sérotype B. Or pour cette forme-ci, le
seul vaccin existant, le Bexero, n’est pas
encore inscrit dans le calendrier vaccinal
français et n’est donc pas remboursé. En
revanche, il fait déjà partie des recommandations en République tchèque, en
Pologne et au Royaume-Uni. ◆
Mathilde Leroy
n° 323 mutualistes
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I15
12/09/2014 17:08
IEn bref
■ Travail de nuit
Un tiers des familles
s’opposent toujours
au don d’organes
E-cigarette : la mise
en garde de l’OMS
Aliments anti-cholestérol :
pas d’effets concluants selon l’Anses
L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a estimé cet été que les margarines, les produits
laitiers et les sauces enrichis en phytostérols ne pouvaient pas être considérés
comme un moyen efficace de lutter contre les maladies cardiovasculaires.
S’il est avéré que ces composés naturellement présents dans les plantes ont
bien un effet sur la réduction du niveau sanguin de cholestérol, la variabilité
individuelle de réponse aux phytostérols est telle qu’il n’est pas possible de
leur attribuer un quelconque bénéfice sur la santé. « Chez environ 30 % des sujets, la consommation d’aliments
enrichis en phytostérols n’induit pas de baisse de LDL-cholestérol », indique l’Anses. Celle-ci recommande donc aux
personnes soucieuses de contrôler leur taux de cholestérol de consulter un professionnel de santé, « qui pourra
notamment leur indiquer les mesures hygiéno-diététiques les plus adaptées à leur situation ».
© Fotolia
L’Organisation mondiale
de la santé (OMS)
préconise désormais
l’interdiction de la vente
de cigarettes électroniques
aux mineurs (déjà effective
en France). Selon elle,
leur consommation
représenterait « une grave
menace » pour la santé
des adolescents et
des fœtus. Il existerait
en effet assez de preuves
pour affirmer que
les e-cigarettes peuvent
avoir des conséquences
sur « le développement
du cerveau ». L’OMS
reconnaît toutefois
– à l’instar de nombreux
tabacologues – que
l’utilisation de ces
cigarettes permet
aux fumeurs de réduire
leur exposition
aux substances toxiques
contenues dans
les cigarettes classiques,
même si, précise-t-elle,
« on ignore actuellement
l’importance de la
réduction des risques ».
Les experts se sont
également prononcés
pour une interdiction
de la consommation
dans les espaces
publics fermés.
Selon le dernier bilan
de l’Agence de la biomédecine,
si les prélèvements d’organes
ont progressé de 4 % en 2013,
les refus de don sont encore
trop nombreux. Une famille
sur trois (32,9 % l’an passé,
contre 33,8 % en 2012) refuse
toujours le prélèvement sur
un parent décédé. En
Ile-de-France et dans la région
Antilles-Guyane, le pourcentage
monte même jusqu’à 40 %.
L’agence précise en outre que,
malgré la hausse générale des
prélèvements, une grave pénurie
s’observe pour le rein (un seul
greffon disponible pour
4,7 malades en attente) et
pour la greffe cardio-pulmonaire
(un greffon pour 3,5 malades).
© Thinkstock
© Thinkstock
Selon une étude du ministère du Travail publiée au
mois d’août, 7,4 % des salariés déclaraient, en 2012,
travailler habituellement
la nuit, soit deux fois plus
que vingt ans auparavant.
Au total, toujours en 2012,
15 % des salariés (21,5 %
des hommes et 9,3 % des
femmes) étaient concernés par le travail de nuit,
occasionnellement ou habituellement, ce qui représente un peu
plus d’un Français sur sept. Or, travailler de nuit (autrement dit
entre minuit et 5 heures du matin) n’est pas sans conséquences
sur la santé. Il s’agit d’une période « durant laquelle l’organisme
fonctionne en état de moindre résistance à tous les niveaux »,
précise le rapport. Résultat : ces travailleurs seraient plus souvent
sujets aux troubles du sommeil et aux problèmes digestifs, gynécologiques, cardiovasculaires ou psychologiques. Des études menées
sur des infirmières et des hôtesses de l’air ont même montré une
augmentation du risque du cancer du sein chez les femmes travaillant la nuit. Rappelons également que le Centre international
de recherche sur le cancer (Circ) a classé le travail « posté » de
nuit comme cancérogène probable pour l’homme.
© Thinkstock
Des risques pour la santé
Psoriasis : une journée contre les idées reçues
Le psoriasis, cette
pathologie inflammatoire
de la peau, douloureuse
et inesthétique, véhicule
encore de trop nombreux
préjugés. Contrairement
à ce que croient la plupart
des gens, elle n’est
ni contagieuse ni due
à un manque d’hygiène.
Pour lutter contre
ces idées reçues, l’association
France Psoriasis lancera,
à l’occasion de la journée
mondiale qui aura lieu
le 29 octobre, une importante
campagne d’information
en direction du grand public.
Des débats et des conférences
se dérouleront partout
en France et plus
de 3 000 pharmacies
ouvriront un « Point conseil
psoriasis ».
Parallèlement, un réseau
social spécialement dédié
sera très prochainement
accessible via le site
de l’association,
Francepsoriasis.org.
Page réalisée
par Mathilde Leroy
I
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Dossier réalisé par Delphine Delarue
Dépression
Loin du « coup de blues »,
la dépression est une véritable
maladie qui, dans ses formes
les plus sévères, bouleverse
l’existence du patient
et de sa famille. Elle toucherait
aujourd’hui trois millions
de Français et, selon l’OMS,
elle représentera en 2020
la deuxième cause mondiale
d’invalidité derrière
les pathologies cardiovasculaires.
Parfois refoulée par le malade,
stigmatisée par l’entourage
et difficile à diagnostiquer
par le médecin généraliste,
une dépression mal prise
en charge peut conduire
au suicide. Heureusement,
de l’épisode dépressif léger
au burn-out en passant par
la dépression du post-partum,
des traitements efficaces
permettent dans la plupart
des cas de s’en sortir.
Bien la repérer
pour bien la guérir
© Burger – Phanie
M
élancolie, tristesse intense,
troubles du sommeil, idées
noires persistantes : autant
de signes qui peuvent faire
penser à la dépression, l’une
des pathologies psychiques les plus
répandues au monde. Selon l’Institut
national de prévention et d’éducation
pour la santé (INPES), 18 % des Français
ont présenté un épisode dépressif
majeur au cours de leur vie, les femmes
étant deux fois plus touchées que les
hommes. « Il s’agit d’une pathologie grave,
qui marque une véritable rupture avec
le compor tement habituel et n’a rien à
voir avec le coup de blues, souligne le
professeur Michel Lejoyeux, chef des
services de psychiatrie et d’addictologie
aux hôpitaux Bichat et Maison-Blanche,
à Paris. Plusieurs signaux permettent
de la repérer. Tout d’abord – et c’est le
symptôme le plus spécifique –, la perte de
l’élan vital, c’est-à-dire la perte de l’envie
de faire des choses plaisantes. Ensuite,
l’engourdissement physique et psychique :
on est extrêmement fatigué, on met plus
de temps à se lever et à se laver, l’esprit
fonctionne au ralenti, on a du mal à se
concentrer. A cela s’ajoutent des sentiments profonds de perte d’estime de soi et
de culpabilité. » D’après la Classification
internationale des maladies (CIM-10),
établie par l’Organisation mondiale de
la santé (OMS), c’est la présence permanente de plusieurs de ces symptômes
durant presque toute la journée et pendant au moins quinze jours qui définit la
maladie dépressive, également appelée
épisode dépressif.
n° 323 mutualistes
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certains auront tendance à considérer
leurs symptômes comme normaux, les
attribuant à une difficulté de la vie, et
à se dire que ça va passer. « En général,
ça ne passe pas, observe le professeur
Julien-Daniel Guelfi, ex-chef de service de
la clinique des maladies mentales
et de l’encéphale à l’hôpital ck
to
Sainte-Anne, à Paris. Et si ks
ça passe, ça revient. Sans
prise en charge, la probabilité de développer
une dépression chronique s’accroît considérablement, sans parler
des risques de passage
à l’acte. » Selon l’INPES,
en effet, 70 % des person ne s q u i dé c è dent
par suicide souffraient de
dépression et la plupart n’étaient
pas traitées ni même diagnostiquées
(lire également l’encadré ci-contre). D’où
l’importance de bien repérer les symptômes de la maladie et de ne surtout pas
les minimiser.
Dépression
et risque de suicide
©
Th
in
La dépression est la première cause
de suicide. Selon l’Institut national
de prévention et d’éducation pour
la santé (INPES), 70 % des personnes qui
décèdent par suicide souffraient
de dépression. Les idées suicidaires
ne doivent en aucun cas être prises à la
légère, elles doivent être immédiatement
signalées à un professionnel de santé.
« Les personnes suicidaires ne veulent pas
nécessairement mourir, mais souhaitent
plutôt mettre fin à une souffrance devenue
insupportable », souligne l’INPES.
Le passage à l’acte n’est donc jamais
inéluctable et le processus peut s’inverser
à tout moment. Il est possible de se rendre
à toute heure aux urgences de l’hôpital
le plus proche, dans un centre d’accueil
et de crise (CAC, essentiellement dans
les grandes villes) ou encore de contacter
un centre d’appel spécialisé (lire l’encadré
« Pour en savoir plus », en page 20).
Intensité variable
Origines biopsychosociales
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la
survenue d’une dépression, même si,
pour une majorité d’entre eux, il ne
s’agit encore que d’hypothèses. « Grâce
à l’imagerie, on a quand même pu observer
que, chez les personnes dépressives, il y a
Les proches, un soutien précieux
« Quand on fait partie de la famille de la personne dépressive, le problème, c’est que l’on ne sait rien,
témoigne Martine, dont l’époux souffre de dépression. Souvent, pour préserver la thérapie,
les psys ne veulent pas nous rencontrer. Alors on est perdu, on ne sait pas comment s’y prendre
pour aider, on a peur de mal faire. » Dans ce cas, les associations de patients peuvent être
d’un grand soutien. A France Dépression, Martine a appris comment
soutenir son mari. « Secouer la personne, ça ne sert à rien, mis à part
la faire culpabiliser davantage, ajoute-t-elle. Il faut juste lui rappeler
que l’on est là, qu’on l’aime et lui suggérer des sorties pour maintenir
la vie sociale. » Ce soutien suppose
aussi le respect d’une bonne
distance, une présence
bienveillante mais pas
étouffante, de l’écoute
et, surtout, beaucoup
de patience.
© Garo – Phanie
Celui-ci peut être d’intensité variable :
léger, modéré ou sévère, selon le nombre
et la gravité des symptômes. Dans les
cas légers, la personne parvient encore à
poursuivre ses activités professionnelles et
sociales, mais lors d’un épisode dépressif
sévère, les conséquences peuvent aller
jusqu’à la paralysie complète de la vie
quotidienne : le malade ne « fonctionne »
plus normalement, ne peut plus se rendre à
son travail, accomplir les tâches courantes
ou entretenir des relations familiales équilibrées. « J’étais anéantie, incapable de
faire quoi que ce soit, témoigne Sophie,
victime d’une grave dépression qui a duré
plusieurs années. Impossible de parler, de
manger ou de m’habiller. Je passais mon
temps sur le canapé, pétrifiée d’angoisse
et complètement absente. » La souffrance
morale est alors insupportable, et la tristesse, souvent accompagnée de pleurs
récurrents sans motif apparent. A la fois
anxieux, hypersensibles et anesthésiés,
les malades éprouvent un sentiment de
désespoir, d’abandon et d’inutilité. Ils
ont l’impression d’être coupés du monde,
incompris par leur entourage.
Parfois, malgré tous ces signes, la personne dépressive peut avoir du mal à repérer elle-même sa dépression, du moins
dans un premier temps. Pour se protéger,
des zones du cerveau qui fonctionnent
moins bien, souligne le docteur Philippe
Martin, psychiatre et directeur médical
à la clinique du Pays-de-Seine, à Bois-leRoi (Seine-et-Marne). Les chercheurs sont
parvenus à identifier les neuromédiateurs
en cause dans le processus de cette
maladie : la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline. »
Schématiquement, c’est
la concentration inappropriée de ces neuromédiateurs, impliqués
dans le circuit neurobiologique du plaisir et
de la récompense, qui
induirait la maladie.
Les causes de l’apparition d’une dépression ne
s’arrêtent toutefois pas là. Le
modèle retenu actuellement est à la
fois biologique, psychologique et social.
« Les facteurs psychologiques sont liés à
des personnalités plus fragiles et sensibles
à la dépression, alors que les facteurs
sociaux et environnementaux s’associent,
par exemple, au fait d’avoir ou non une
famille unie, un conjoint à l’écoute, un
travail satisfaisant ou encore de bonnes
conditions matérielles », explique le professeur Guelfi. On parle également de
facteurs génétiques, avec la présence dans
certaines familles de plusieurs membres
atteints sur des générations successives.
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© Spl – BSIP
La naissance d’un enfant, lorsqu’elle est mal vécue, peut être à l’origine d’un épisode
dépressif spécifique, appelé dépression du post-partum.
Le médecin généraliste,
premier interlocuteur
Et le premier professionnel à voir, c’est le
médecin traitant. En théorie, il est parfaitement compétent pour diagnostiquer
une dépression. Certains généralistes ont
d’ailleurs suivi des formations spécifiques
qui leur permettent de mener à bien l’évaluation médicale nécessaire et de proposer un traitement adapté. « Seulement,
dans la réalité, ce n’est pas toujours aussi
simple, constate le docteur Martin. Cela
fonctionne surtout si le médecin connaît bien
le patient. En ayant des notions de sa personnalité, en étant au courant de son vécu,
il saura repérer la rupture. Le problème,
La
ur
c’est que les généralistes sont complètement
débordés. Le risque, c’est de prescrire des
antidépresseurs un peu trop rapidement,
de peur de passer à côté d’une dépression.
Et prendre un médicament quand on n’en
a pas vraiment besoin, c’est toujours inadapté, voire dangereux. » L’OMS précise
que l’erreur d’appréciation fait BSIP
–
partie des obstacles majeurs ent
à l’administration de soins
efficaces.
Souvent accusé de succomber aux sirènes de
l’industrie pharmaceutique et d’inonder
la population d’antidépresseurs, « le médecin
généraliste a toujours la
possibilité, s’il a un doute, de
passer la main à un spécialiste
de ce type de prescription, autrement
dit à un psychiatre, rappelle le professeur
Guelfi. Il faut savoir aussi que le traitement par antidépresseurs est complexe à
mettre en place. C’est du cas par cas, le
patient doit être vu très régulièrement par
le prescripteur. Parfois, il est nécessaire
de tester plusieurs types d’antidépresseurs
avant de trouver celui qui lui convient
©
Bref, une multitude d’éléments interviennent et certains se construisent bien
avant l’apparition de la dépression : on
parle alors de facteurs de vulnérabilité.
Avoir vécu des événements traumatisants
comme des conflits parentaux importants
pendant la petite enfance serait ainsi associé à un risque accru de maladie dépressive. D’autres situations peuvent aussi
contribuer à déclencher la dépression,
par exemple un deuil, une rupture sentimentale, un accident, la perte d’un emploi
ou encore un contexte professionnel particulièrement intense, stressant, voire
humiliant (burn-out). Enfin, certaines
étapes de la vie peuvent être mal vécues et
faire naître une dépression bien spécifique.
C’est notamment le cas de la maternité,
avec la dépression du post-partum.
« Il faut savoir qu’aujourd’hui, la dépression, quelles qu’en soient les formes, se
soigne grâce aux médicaments antidépresseurs et à la psychothérapie, précise le professeur Guelfi. C’est une maladie complexe
et la volonté seule ne suffit pas pour s’en
sortir. L’important, dans un premier temps,
c’est donc de consulter un professionnel de
santé dès que l’on sent que quelque chose
ne fonctionne plus comme avant. »
le mieux. » Et le choix est plutôt vaste.
Si plusieurs classes d’antidépresseurs
sont actuellement sur le marché (tricycliques, IMAO, ISRS comme le Prozac),
ce sont les plus récents, les inhibiteurs
de la recapture de la sérotonine et de la
noradrénaline (Effexor, Cymbalta, Ixel),
qui sont aujourd’hui les plus prescrits.
Tous ces médicaments permettent, avec
des effets secondaires réduits pour les plus
récents, d’améliorer la concentration des
neurotransmetteurs impliqués dans le
système neurobiologique de la récompense
et du plaisir.
Une fois que le traitement est mis en place,
généralement pour une durée initiale de six
mois, pas question de l’interrompre sans
avis médical, du jour au lendemain, dès que
l’on se sent mieux. Les antidépresseurs ne
sont pas des « pilules miracle », il est
donc indispensable de suivre
la posologie correctement.
D’après les spécialistes,
ne pas respecter la prescription favoriserait
les risques de rechute,
les dépressions chroniques et l’installation de troubles de
l’humeur récurrents.
L’incontournable
psychothérapie
Pour une prise en charge efficace,
le traitement doit toujours être associé à
une psychothérapie. « Certains médecins
généralistes et certains psychiatres assurent
à la fois la prescription de l’antidépresseur
et l’action psychothérapique, remarque le
professeur Guelfi. Mais pour plus d’efficacité, il est parfois préférable qu’il y ait deux
personnes distinctes : l’une, le généraliste
Les électrochocs toujours d’actualité
Lorsque la personne dépressive ne répond à aucun des traitements proposés et que
le risque suicidaire devient trop élevé, le psychiatre peut proposer une électroconvulsivothérapie, autrement dit un traitement aux électrochocs (sismothérapie). Si le
mot fait peur, cette méthode a bien changé depuis le siècle dernier : « Aujourd’hui, on
la pratique dans un contexte hospitalier de réanimation, sous anesthésie générale, explique
le professeur Julien-Daniel Guelfi, ex-chef de service de la clinique des maladies mentales
et de l’encéphale à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. L’électro-convulsivothérapie est efficace
sur les syndromes dépressifs les plus graves dans environ 80 % des cas. » Après le traitement,
néanmoins, le risque de souffrir de troubles de la mémoire demeure élevé.
Une autre méthode, la stimulation magnétique transcrânienne, fonctionne selon le même
principe : il s’agit de stimuler certaines zones du cerveau pour relancer l’activité cérébrale
défaillante (lire Mutualistes, n° 313, avril 2012). Si elle peut donner de bons résultats, cette
technique n’est toutefois pas encore reconnue scientifiquement.
n° 323 mutualistes
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I19
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Quand l’hospitalisation s’impose
de garantie totale, mais il y a tout de même
une relative sécurité. »
Parfois, le thérapeute proposera en plus
d’autres méthodes, moins académiques,
comme la sophrologie ou la méditation,
qui peuvent contribuer au mieux-être
du patient.
Si la plupart des dépressions se soignent en ambulatoire, certaines nécessitent
une hospitalisation de plusieurs semaines (en moyenne entre quinze jours et
trois semaines, selon la gravité du trouble). C’est le cas pour les formes les plus sévères,
lorsque le risque de suicide est important. Le fait de se trouver dans un endroit
où il n’a plus à cacher sa maladie permet au patient de se concentrer sur lui-même et
sur son traitement. L’hospitalisation peut être décidée par le malade ou imposée par le
médecin, à la demande ou non de la famille. Au bout de deux semaines d’internement,
un juge décidera si l’hospitalisation demeure justifiée et si la loi a bien été respectée.
©
Ga
ul
ou le psychiatre, pour prescrire le médicament et gérer la conduite du traitement,
et l’autre, un psychologue ou un second
psychiatre, pour mener la psychothérapie.
Cela évite qu’il y ait “intoxication” d’un rôle
sur l’autre. »
Le patient a toujours le choix entre
deux approches psychothérapeutiques :
l’approche psychanalytique ou Phanie
l’approche comportementale Spl –
–
et cognitive. Avec la pre- t
mière, qui dure plusieurs
années, le thérapeute
et le patient rechercheront l’origine de
la dépression dans
les conflits infantiles.
Cette thérapie ne doit
cependant pas êt re
conseillée à une personne
en pleine phase dépressive,
qui risquerait de ne pas supporter la situation psychanalytique et
l’évocation de souvenirs particulièrement
douloureux. « Ce type de psychothérapie
est plutôt indiqué pour les patients qui
vont mieux, mais que l’on sent particulièrement vulnérables à la rechute et menacés
Revenir à la vie
Dans environ 65 à 70 % des cas, les traitements mis en place permettent de vaincre
la maladie. « Un patient guéri récupère
100 % de ses facultés, insiste le professeur
Lejoyeux. Il faut absolument sortir de la stigmatisation selon laquelle celui qui a fait une
dépression reste le “pauvre type” fragile qui
a du mal à gérer les aléas de la vie. » Pour
éviter de sombrer à nouveau – la rechute
est tout de même fréquente, puisqu’elle
concerne un malade sur deux –, certains
patients installent une nouvelle dynamique de vie. « J’ai complètement changé
ma façon de vivre, raconte Arnaud, victime
d’un burn-out suivi d’une dépression en
2004. L’hygiène de vie est fondamentale :
aujourd’hui, je fais du sport régulièrement,
je surveille mon alimentation et je pratique
la méditation. J’ai appris à fonctionner différemment, à prendre du recul et à voir les
choses sous un autre angle. » Evidemment,
contrôler sa consommation d’alcool et
proscrire les autres substances addictives
est fortement conseillé. Et dans le cadre
d’une reconstruction, les associations et les
groupes de parole peuvent être d’un grand
soutien : écoute, partage et échange d’expériences sont indispensables pour revenir
à la vie dans les meilleures conditions.
Et pour de bon. ◆
de dépression récurrente », poursuit le
professeur. La seconde approche, la
thérapie comportementale et cognitive
(TCC), est plus brève. En quelques mois,
il faudra alors agir sur les mécanismes
cognitifs de la pensée dépressive en
travaillant sur l’affirmation de soi et le
renforcement de l’image.
Une fois que le patient a choisi la
thérapie qui lui convient le
mieux, encore lui restet-il à trouver le bon psy.
Dans ce domaine, la
qualité du contact est
fondamentale, tout
comme la compétence
du thérapeute. Utiliser
le réseau de son médecin traitant, en qui on a
confiance, peut être une
bonne piste. « Les patients
ont la possibilité de vérifier si le
psychothérapeute a été labellisé par
une association professionnelle, l’Association française de thérapie comportementale
et cognitive par exemple, ou s’il travaille
avec les associations de patients, conseille
le professeur Guelfi. Cela ne donne pas
La psychothérapie est parfois complétée par des méthodes moins académiques,
comme la sophrologie ou la méditation, qui contribuent au mieux-être du patient.
© Thinkstock
Pour en savoir plus
• France Dépression :
tél. 01 40 61 05 66 ;
site France-depression.org.
• Union nationale des amis
et familles des malades psychiques
(Unafam) : tél. 01 53 06 30 43 ;
site Unafam.org.
• SOS Amitié : tél. 01 42 96 26 26 ;
site Sos-amitie.org.
• Association française de thérapie
comportementale et cognitive
(AFTCC) : tél. 01 45 88 35 28 ;
site Aftcc.org.
• Psycom (organisme public
d’information) : site Psycom.org.
> Pour encore plus d’infos, consultez
Mutualistes.com.
I
20 mutualistes n° 323
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12/09/2014 16:06
IKiosque
■ Art-thérapie
La création comme outil de bien-être
Mieux dormir,
c’est possible
Selon l’Institut de veille
sanitaire (INVS),
en 2012, un Français
sur trois déclarait
souffrir de troubles du
sommeil au moins trois
nuits par semaine.
Bien dormir, c’est malin
est un petit guide rempli
d’astuces pratiques
pour y remédier.
Et la première, c’est
d’avoir une bonne
hygiène de vie.
Au programme :
du sport, la marche
rapide par exemple,
à pratiquer dans
la journée, ou encore
une alimentation
équilibrée, qui privilégie
notamment les produits
laitiers. Les remèdes
naturels : phytothérapie,
homéopathie, etc.,
peuvent aussi être
d’un grand secours.
L’auteure n’oublie
pas de détailler les
différentes techniques
qui aident à se détendre,
comme le yoga,
et propose pour
chacune un exercice
type. Personne n’est
oublié : femmes
enceintes, travailleurs
de nuit ou adolescents,
tous ont droit
à des conseils adaptés
pour retrouver un
sommeil réparateur.
Bien dormir, c’est malin :
les techniques naturelles
et les astuces pratiques
pour retrouver le sommeil
durablement,
de Nathalie Ferron.
Editions Quotidien malin
(172 pages, 6 euros).
Avec cet ouvrage, Jean-Pierre Klein, un pionnier de l’art-thérapie en France et en Espagne,
propose au lecteur de découvrir une discipline
aujourd’hui largement utilisée par les professionnels de santé, notamment pour accompagner les traitements de malades dépressifs ou
tourmentés. Grâce à des exercices pratiques
centrés sur l’écriture et le dessin, il nous fait
comprendre comment la création peut nous
aider à nous sentir mieux et comment ses
effets peuvent se faire sentir progressivement
sur notre humeur, notre comportement et dans notre relation aux
autres. L’art-thérapie offre une approche originale, qui permet au
patient de devenir plus créatif, de donner un peu de lui et de tirer,
finalement, une force positive de ses souffrances. En annexe, l’auteur
dispense des conseils pour bien choisir son art-thérapeute, précisant
l’absolue nécessité de faire appel à un professionnel lorsqu’il s’agit
de résoudre des troubles graves.
Initiation à l’art-thérapie, de Jean-Pierre Klein. Marabout (256 pages, 15,90 euros).
Un cerveau gourmand
Savez-vous que votre cerveau consomme 20 % de l’énergie apportée par l’alimentation ? Et il a « des besoins
nutritionnels hors normes », selon Bernard Doutres,
pharmacien. Nos neurones sont en effet à la fois
gourmands et exigeants : il leur faut des vitamines,
du zinc, du bêta-carotène, des polyphénols ou encore
des oméga 3. Tous ces antioxydants ont un point
commun : ils « dopent » le cerveau et développent la
mémoire, la concentration ou le moral. Si ce livre est
un peu technique pour les novices en nutrition, il a le
mérite d’être complet. En fin d’ouvrage, l’auteur récapitule les aliments et
les compléments vitaminés « bons » pour la matière grise selon le profil
de chacun : homme de plus de 45 ans, femme ménopausée, étudiant en
période d’examen, etc.
Les gènes expliqués aux enfants
Pourquoi les chiens
ne font pas des chats ?
C’est à cause des gènes,
qui permettent aux individus
d’une même espèce de se
ressembler. Dans cet album
joliment illustré, on découvre
le rôle des gènes dans
l’environnement, dans
l’évolution des espèces
ou dans l’apparition
des maladies. Son originalité,
c’est aussi de nous expliquer
tout ce que l’on ne sait
pas encore et qui reste
à découvrir. Les nombreux
exemples et les textes
en rimes ouvrant
les chapitres plairont aux
enfants. Recommandée
à partir de 7 ans, la lecture
pourra toutefois se révéler
un peu ardue à cet âge
sans l’accompagnement
d’un adulte.
Les gènes, ce qu’on ne sait pas
encore… A qui je ressemble ?
Anna Alter avec Axel Kahn,
illustrations d’Ewen Blain.
Le Pommier, « Sur les épaules
des savants » (48 pages, 13 euros).
Un cerveau au top : nutrition optimale pour la mémoire, la concentration, le moral, de Bernard
Doutres. Thierry Souccar éditions (190 pages, 9,90 euros).
Pour éviter les accidents du quotidien
« C’est vraiment stupide, j’étais
en train de… » : aux urgences,
nombre de récits commencent par cette phrase, et peut-être
l’avez-vous déjà prononcée. Qui n’a jamais descendu un escalier les mains dans les poches, glissé sa main dans un verre en l’essuyant, changé une ampoule sans débrancher la lampe ? Des gestes
du quotidien, accomplis sans y penser, et qui
pourtant peuvent être la cause d’un accident…
évitable. De son expérience comme urgentiste, le docteur Gérald Kierzek a tiré un livre de conseils à suivre pour ne pas se retrouver
bêtement à l’hôpital. Simples à mettre en application, ces réflexes à adopter de toute urgence vous permettront de mieux vous préserver. Chaque année en France, les accidents de la vie courante sont responsables de 4,5 millions de blessés, de 50 000 hospitalisations et de près de 20 000 décès – plus que les accidents de la route.
101 conseils pour ne pas atterrir aux urgences,
du docteur Gérald Kierzek. Robert Laffont (288 pages, 18 euros).
Page réalisée par la rédaction
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IWeb
Dermatologie
Tout sur les maladies de peau en un clic
Enfant, adolescent, adulte ou senior, chacun a déjà connu ou connaîtra au moins une fois dans sa vie un problème
dermatologiques. Grâce à des sites Internet bien documentés, on peut mieux comprendre des affections comme
l’acné, l’eczéma ou le psoriasis et donc mieux les accepter, mais aussi mieux les traiter.
Eczemacanada.ca
Consacré exclusivement à l’eczéma,
ce site canadien s’adresse autant aux
adultes qu’aux enfants. Les tout-petits
peuvent ainsi plonger dans le monde de
Penny, une fillette qui les aidera à mieux
formes qu’elle peut prendre, comment
lutter contre les démangeaisons ou encore
quels sont les traitements à suivre. Même
si Francepsoriasis.org est destiné principalement aux adultes, une rubrique est
réservée aux jeunes (cliquez sur « Point
jeunes »). Objectif : les soutenir tout en leur
faisant comprendre que le psoriasis est
« une maladie, oui, mais pas une malédiction », comme l’écrit Fanny, une internaute.
Syndicatdermatos.org
appréhender cette affection cutanée. Les
parents ont eux aussi leur rubrique, avec
des recommandations pour « éviter les
poussées d’eczéma » de leurs petits, par
exemple. D’autres conseils, apportés par
un dermatologue, le docteur Bourcier, sont
proposés en vidéo dans l’onglet « Autoapprentissage ». Quant à la rubrique
« Pour les adultes », elle met l’accent
sur la prévention au quotidien : quelles
crèmes et quels cosmétiques utiliser,
quels vêtements porter pour prendre soin
de sa peau…
Herpès, verrues, mais aussi gale, aoûtats ou tiques : le Syndicat national des
dermatologues-vénéréologues recense
tous les virus et les parasites qui peuvent
attaquer notre peau. Mais quels sont les
symptômes de l’infection et quel est le
traitement à y associer ? Des questions
auxquelles le site répond de façon très
claire. Autre point fort : un répertoire où
l’on trouve les coordonnées d’une soixantaine d’associations de patients.
Dermatonet.com
Dermato-info.fr
Ce site, animé par le docteur Rousseau,
dermatologue, peut certes sembler désuet
au premier abord, mais il se révèle très
complet. Toute une rubrique y est ainsi
consacrée à l’acné, un problème courant
qui empoisonne la vie des ados : près de
80 % en souffrent et plus de la moitié se
sentent mal dans leur peau à cause de
leurs boutons. Sur Dermatonet.com, ils
pourront se rassurer en trouvant des
réponses fiables aux questions qui les
préoccupent, comme « Y a-t-il une relation
Les seniors le savent : à partir d’un certain âge, la peau devient plus fragile et
des taches apparaissent sur certaines
parties du corps. En consultant le site de
la Société française de dermatologie, on
comprend mieux comment se déroule le
processus de vieillissement cutané. Les
gestes à adopter pour retarder l’arrivée
des rides sont rappelés – on veillera, par
exemple, à avoir une alimentation riche
en antioxydants (fruits, légumes, poisson, etc.). Dermato-info.fr nous éclaire
également sur les nouveaux traitements
antirides, souvent agressifs et nécessitant
par conséquent une grande vigilance.
Côté pratique, la rubrique « Questions
entre acné et alimentation ? » ou encore
« Mon acné s’améliore au soleil, dois-je
m’exposer ? ». Et parce que cette affection ne touche pas que les adolescents, le
médecin donne aussi des informations sur
l’acné infantile (nouveau-né, nourrisson
ou enfant prépubère) ou sur celle de la
femme enceinte. ◆
Pauline Maisterra
Francepsoriasis.org
Le site de l’association pour la lutte
contre le psoriasis passe à la loupe cette
maladie inflammatoire chronique : on
y découvre quelles sont les différentes
au dermato » renvoie vers le site de l’Assurance maladie pour trouver le praticien le
plus proche de chez soi.
I
22 mutualistes n° 323
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12/09/2014 15:50
IVie pratique
Déchets ménagers
Le vrai-faux du tri sélectif
Chaque Français produit en moyenne 360 kilos de déchets par an, soit deux fois plus qu’il y a
quarante ans. Or, plus de deux décennies après la mise en place du tri sélectif, on ne recycle
en France que 37 % des ordures ménagères, contre 63 % en Autriche, par exemple. Petite révision
des bons gestes à adopter, avec un vrai-faux sur les erreurs les plus fréquentes.
Dans le container à verre, je ne jette
que les emballages : les bouteilles,
les bocaux et les flacons
Vrai, à condition toutefois qu’ils n’aient
pas contenu de produits toxiques (de
l’huile de moteur, par exemple). Les autres
objets en verre (assiette, verre, vase…)
doivent en revanche être éliminés dans
le bac à ordures. Sachez en outre qu’il est
inutile d’enlever les étiquettes collées sur
les contenants recyclables. Le verre collecté est nettoyé, brisé en mille morceaux
et fondu à très haute température : aucune
étiquette ne peut y résister.
© Photos Thinkstock
Dans la poubelle jaune*, je ne mets
que le plastique
Faux. Vous pouvez y
jeter : les briques alimentaires (lait, jus
de fruits), les bouteilles
en plastique, les petites
bouteilles de boisson
lactée (yaourt à boire),
les flacons de produits
ménagers et de toilette (shampoing, gel
douche) avec leur bouchon, les barquettes
en aluminium, les cubitainers, les canettes de
boisson, les bidons de sirop et les aérosols
sans leur bouchon, les boîtes de conserve…
Parfois, vous pouvez également y déposer
les cartons et les papiers : les communes ou
le syndicat de communes mettent ou non
à disposition des containers spécialisés.
Le plus souvent, tout ce qui va dans la
poubelle jaune doit y être déposé en vrac,
mais certaines villes distribuent des sacs
plastique pour ce type de déchets.
En revanche, on évacue avec les ordures
ménagères : le plastique qui emballe
les packs de bouteilles, les barquettes
de polystyrène, les sacs plastique,
les films qui entourent les revues, les
emballages ayant contenu des corps
gras (barquette de beurre, papier alimentaire gras…). Leur recyclage n’est
pas réalisé, car il est trop complexe en
raison de leur taille, de leur poids ou de
leur composition ou encore trop onéreux.
Je jette mes pots de yaourt
dans la poubelle à ordures
Vrai et faux. Tout dépend de l’endroit où
vous habitez : dans certaines villes, ils
peuvent être recyclés dans la poubelle
jaune. Renseignez-vous auprès de votre
mairie.
Les bouteilles d’huile
ne se recyclent pas
Faux. Dès lors qu’elles sont parfaitement
vides, vous pouvez jeter les bouteilles
d’huile en verre dans le container à verre et
celles en plastique dans la poubelle jaune.
Je ne lave pas les emballages
avant de les jeter
à une exception
près : les pots de
yaourt en verre.
Si vous ne les lavez
pas, ils ne peuvent pas être recyclés avec
le verre. Lorsque vous faites tourner le
lave-vaisselle, profitez-en pour les laver,
avant de les jeter dans le container à verre.
Sinon, ils doivent rejoindre les ordures.
Même vidés, les aérosols
sont dangereux
Faux. Et en plus, l’aluminium et l’acier qu’ils
renferment sont recyclables. Il faut les
jeter dans le bac jaune, avec les plastiques.
Je rapporte les médicaments
périmés à la pharmacie
Vrai. Le pharmacien est tenu de les
reprendre dès lors qu’il s’agit de médicaments à usage humain. Ne videz pas les
flacons, les tubes ou les aérosols avant de
les lui rendre, les substances actives pourraient polluer. C’est l’association Cyclamed
qui collecte les médicaments non utilisés déposés dans les pharmacies et qui
les achemine vers un incinérateur pour les
faire brûler. Attention : les médicaments
vétérinaires, les produits de parapharmacie, les compléments alimentaires et les
cosmétiques ne sont pas repris. ◆
Catherine Doleux
Vrai. Tous les emballages doivent être
bien vidés, mais il est inutile de les laver…
* La couleur des bacs peut varier d’une collectivité
locale à l’autre. Renseignez-vous auprès de la mairie
de votre lieu de résidence.
Pour plus d’infos : Ecoemballages.fr/suivezmoi.
Retraite : tous les trimestres de maternité comptent
Jusqu’à présent, pour compenser l’interruption
d’activité liée à un congé maternité, l’accouchement
validait un trimestre de retraite. Cette règle
défavorisait les femmes qui avaient droit à un congé
maternité d’une durée supérieure à un trimestre
– c’est le cas, par exemple, pour la naissance
d’un troisième enfant ou de jumeaux. En outre,
en cas d’adoption, le parent qui percevait
les allocations journalières ne validait aucun trimestre.
Ces deux injustices sont réparées*. Pour les naissances
et les adoptions postérieures au 1er janvier 2014,
quatre-vingt-dix jours de perception d’indemnités
journalières d’assurance maternité ou d’indemnités
journalières de repos en cas d’adoption valident
un trimestre, dans la limite de quatre par an.
* Décret n° 2014-566 du 30 mai 2014.
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12/09/2014 17:36
IVie pratique
L’allégement de l’impôt sur les revenus
de 2013 promis par le gouvernement
au printemps dernier devrait concerner
3 millions de ménages. Pour y prétendre,
le revenu imposable doit être inférieur
à 13 795 euros pour une personne seule,
à 27 590 euros pour un couple
et à 41 734 euros pour un couple avec
deux enfants. Cette mesure prendra
la forme d’une réduction d’impôt
de 350 euros pour les célibataires
et de 700 euros pour les couples.
Vous n’avez aucune démarche particulière
à faire pour en bénéficier : la ristourne
sera directement appliquée sur votre
impôt. Votre avis d’imposition reçu à la
fin de l’été précise si vous en profiterez.
Pour plus d’infos sur vos impôts : Impots.gouv.fr.
©Photos Thinkstock
Allégement d’impôt :
êtes-vous concerné ?
Redevance télé
Qui paie quoi ?
Fixée cette année à 133 euros, la
redevance télé, désormais appelée
contribution à l’audiovisuel public,
est à régler avec la taxe d’habita­
tion de la résidence principale. Cer­
tains bénéficient cependant d’une
exo­nération.
P
Patrim : pour déterminer
la valeur de votre logement
Vous avez désormais accès aux informations
sur les ventes immobilières détenues
par les services fiscaux. Ce service, dénommé
Patrim, est accessible depuis le site Impots.
gouv.fr (rubrique « Mon espace particulier »),
par le biais d’une procédure sécurisée
d’authentification similaire à celle que vous
utilisez pour la déclaration des revenus
en ligne, avec l’entrée de votre identifiant
et du numéro de télédéclarant inscrit sur votre
avis d’imposition. Il suffit ensuite d’enregistrer
le descriptif du logement : surface, adresse,
année de construction, étage, présence d’un
ascenseur, etc., pour obtenir les prix de biens
comparables vendus au cours des années
précédentes dans la même ville, voire le même
quartier ou la même rue. Cet outil a été mis
en place par la Direction générale des finances
publiques pour rendre plus sûres les
évaluations que les particuliers ont besoin
de faire dans un but fiscal – par exemple
lors de la déclaration d’une succession,
d’une donation ou de l’impôt de solidarité
sur la fortune.
our l’administration fiscale, toute
personne qui paie une taxe d’habitation est censée détenir un poste
de télévision et se trouve par conséquent
redevable de la contribution à l’audiovisuel
public – le nouveau nom de la redevance
télé. Il n’y a donc aucune déclaration particulière à faire quand vous achetez ou
que l’on vous donne un téléviseur. En
revanche, si vous n’en avez pas, signalez-le
dans la déclaration de revenus que vous
remplissez au printemps, en cochant la
case prévue à cet effet sur la première
page de l’imprimé.
Une seule par foyer
Quel que soit le nombre de téléviseurs
ou d’appareils assimilés permettant de
recevoir la télévision (lecteur DVD ou
vidéoprojecteur associé à un écran et
munis d’un tuner) détenus, une seule taxe
est due par foyer. Résultat : le contribuable
échappe au paiement de la redevance
pour le poste de sa résidence secondaire.
De même, celui que possède un enfant
majeur rattaché fiscalement à ses parents
ne fera pas payer une redevance supplémentaire. En outre, vous serez exonéré
si vous ne possédez pas de téléviseur
ou d’appareil assimilé et regardez les
émissions via votre ordinateur ou votre
mobile sur Internet.
L’avis de paiement de la redevance vous
sera envoyé avec celui de la taxe d’habitation, à l’automne. Les deux devront donc
être réglées en même temps. Si vous avez
choisi le prélèvement mensuel pour la taxe
d’habitation, cette option s’appliquera
également pour la redevance.
Des cas d’exonération
Les personnes exonérées de taxe d’habitation pour leur résidence principale le
sont également de redevance télé. Il s’agit
principalement des plus de 60 ans, des
veuves ou veufs et des personnes percevant l’allocation pour adulte handicapé, à
condition qu’ils disposent, les uns et les
autres, de revenus modestes.
En outre, les personnes handicapées ainsi
que les personnes âgées de 75 ans au
1er janvier 2014 qui étaient exonérées en
2004, avant la réforme de la redevance
intervenue en 2005, continuent à l’être,
même si elles sont redevables de la taxe
d’habitation en 2014. Il faut néanmoins
qu’elles remplissent les conditions suivantes : ne pas avoir payé d’impôt sur le
revenu en 2014 ni d’ISF en 2013 et occuper
leur logement seule ou avec leur conjoint
ou une personne de condition modeste.
De nouveaux outils contre la fraude
Si vous indiquez à tort, dans votre déclaration de revenus, que vous n’avez pas
de téléviseur, vous encourez une amende
de 150 euros en plus de la redevance.
Sachez que le fisc dispose de moyens
efficaces pour débusquer les fraudeurs :
croiser les fichiers des contribuables
payant la taxe d’habitation avec ceux des
vendeurs, des loueurs et des réparateurs de
télé­vision, des diffuseurs et des distributeurs de programmes payants et des fournisseurs d’accès à Internet proposant des
formules « triple play » (téléphone, Internet
et télévision) est désormais possible. ◆
Catherine Doleux
Pour plus d’infos : Impots.gouv.fr, rubrique « Parti­
culiers », puis « Vos impôts ».
I
24 mutualistes n° 323
-- OAM323_023025.indd 24
12/09/2014 17:36
IVie pratique
Le chiffre à retenir
46,2 milliards
d’euros, c’est ce que
les Français ont dépensé
en 2012 dans les jeux
d’argent, loto, paris hippiques
et sportifs… La mise moyenne
par joueur s’élèverait
à près de 2 000 euros par an,
pour des gains estimés
à 1 600 euros (source : Insee
première, n° 1493, avril 2014).
© A lbac
h ia raa –
Fotolia
Validité des cartes d’identité :
des problèmes aux frontières
La durée de validité
des cartes nationales
d’identité (CNI) est passée
de dix à quinze ans
au 1er janvier 2014, y compris
pour celles qui ont été émises
avant cette date. Le hic,
c’est que la date limite
de validité mentionnée
dessus n’est pas modifiable.
Au passage de certaines
frontières, notamment en
Turquie, à Malte et en Serbie,
des voyageurs ont rencontré
des difficultés : les autorités
locales leur ont refusé
leur carte au motif qu’elle était
périmée. Le ministère
des Affaires étrangères,
alerté, a publié une fiche
d’information multilingue
sur la prolongation
de validité de cinq ans des
cartes d’identité françaises
présentant une date
dépassée. Ce document,
que l’on peut télécharger
sur le site Interieur.gouv.fr
(rubrique « Actualités »,
puis « L’actu du ministère »),
est à présenter lors des
différents contrôles, mais
son efficacité n’est pas
garantie. Aussi le ministère
des Affaires étrangères
préconise-t-il l’utilisation
d’un passeport valide.
■ Restauration
Le « fait maison » :
avancée ou trompe-l’œil ?
Depuis le 15 juillet dernier, la mention « Fait
maison » ou le logo correspondant doit apparaître sur les cartes des restaurants et des traiteurs pour tous
les plats cuisinés entièrement sur place, à partir de produits
bruts ou de « produits traditionnels de cuisine ». L’objectif ?
Que le consommateur sache s’il mange un plat cuisiné sur
place ou un plat assemblé à partir de produits industriels,
voire uniquement réchauffé en cuisine. Mais attention, il ne
faut pas s’y tromper : ce label n’est pas une garantie de qualité. Le restaurateur qui propose des steaks hachés surgelés
« basiques » avec des légumes cueillis « verts » à l’autre bout
de la planète pourra l’afficher tout autant que celui qui utilise
des produits de producteurs locaux sélectionnés. Sachez
aussi que le label n’est pas incompatible avec l’utilisation :
de légumes déjà épluchés et découpés ; de viande hachée
ou désossée ; de viande ou de poisson découpé ; de produits
surgelés ou sous vide sans autre préparation ; de charcuteries
(sauf terrines et pâtés) ; de pâtes ; de pâte feuilletée crue ;
de choucroute crue ; de sauces, sous réserve d’en informer
par écrit la clientèle…
Pour plus d’infos : Economie.gouv.fr/fait-maison.
Pension alimentaire :
les revenus du concubin pris en compte
Pour établir le montant de la pension alimentaire en cas de divorce,
le juge tient compte des revenus du parent à qui elle sera versée,
mais également de ceux de son concubin, le cas échéant. C’est la position
adoptée par la Cour de cassation* dans une affaire où le père reprochait
à la justice de ne pas avoir retenu les revenus du concubin de la mère
pour déterminer la pension alimentaire qu’il devait lui verser.
* Cour de cassation, 1re chambre civile, 14 mai 2014, pourvoi n° 13-12 602.
Vous avez envie de consommer
autrement, mais vous ne savez
pas comment faire ? Dans
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Alternatives économiques
donne des clés pour devenir
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A travers des thèmes comme
« Mieux manger », « Vêtements
et cosmétiques », « Habiter
malin » ou « Se déplacer
écolo », on y apprend comment
reconnaître les labels bio,
lutter contre le gaspillage
alimentaire, s’habiller
responsable ou utiliser
les réseaux d’échanges entre
particuliers. Des conseils
pratiques, doublés d’une
réflexion critique sur nos
modes de consommation.
Pour choisir en toute
conscience. A. M.
Consommer autrement. Alternatives
économiques poche, n° 68, mai 2014
(112 pages, 9,50 euros).
Réforme de la prestation d’accueil du jeune enfant
Dès la naissance ou l’adoption de votre premier
enfant, puis pour chacun de ses frères et sœurs,
vous pouvez bénéficier de la prestation d’accueil
du jeune enfant (Paje). Versée sous certaines conditions, celle-ci est destinée à vous aider à concilier
vie familiale et vie professionnelle. Elle comprend :
une prime à la naissance ou à l’adoption et une allocation de base, toutes trois versées sous conditions
de ressources ; un complément de libre choix du
mode d’activité si au moins l’un des parents réduit
ou cesse complètement son activité pour s’occuper
de l’enfant ; ou un complément
du libre choix du mode de
garde lorsque les parents
font garder leur enfant de
moins de 6 ans par une assistante maternelle
agréée ou une
garde d’enfant
à domicile.
Pour un enfant né (ou adopté) à compter du
1er avril 2014, l’allocation de base versée jusqu’à
son troisième anniversaire (ou pendant trois ans
pour un enfant adopté) peut être de 184,62 euros
ou de 92,31 euros par mois, selon le niveau de
ressources, alors que seul le taux plein existait
jusqu’à présent. Pour obtenir le montant maximal,
un couple dont les deux parents travaillent et qui
a un enfant, par exemple, ne doit pas disposer
de plus de 37 733 euros par an (revenus de 2012).
Si ses revenus sont supérieurs, mais ne dépassent
pas 45 077 euros, l’allocation ne sera que de
92,31 euros. Si ce plafond est dépassé, le couple
n’aura pas droit à l’allocation de base.
©Thinkstock
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Des idées pour devenir
un consommateur averti
Pour plus d’infos : Caf.fr.
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par Catherine Doleux
n° 323 mutualistes
I25
12/09/2014 17:41
IInitiatives
Kaps Toulouse
Habitants et étudiants
autour d’un même projet solidaire Prendre soin de soi sans débourser un sou, c’est désormais possible dans le quartier populaire d’Empalot, à
Toulouse. Une initiative née en avril dernier grâce au dispositif Kaps. Le principe est simple : en échange d’une
colocation à prix modéré, des étudiants s’engagent à mettre sur un pied un projet solidaire.
© Kaps atelier M
arina Fruteau traîne un grand
tapis jusqu’à l’une des salles
du centre social d’Empalot, à
Toulouse. L’atelier bien-être va bientôt
démarrer. Cette femme sans emploi habite
le quartier et, depuis mi-juin, c’est elle
qui gère les cours. « Les Kapseurs m’ont
passé le relais », souligne-t-elle, autrement dit les étudiants qui ont participé
au dispositif Kaps (lire l’encadré). Leur
nom : Balkiss, Javier et Dhia, trois jeunes
d’une vingtaine d’années qui ont vécu
durant un an en colocation à Empalot.
En échange d’un loyer de 330 euros par
mois charges comprises, ils ont monté
l’atelier bien-être, sur une idée des habitants eux-mêmes. « Les jeunes sont venus
à notre rencontre pour nous demander ce
qui nous manquait ici, se souvient Marina.
Et comme moi, beaucoup ont répondu un
atelier de relaxation. » Ni une ni deux,
les Kapseurs partent à la recherche de
fonds. Grâce à Agir dans mon quartier
– le nouveau nom du Fonds d’initiative
et de participation des habitants (Fiph) –,
ils investissent dans des tapis et lancent
leurs cours en avril. Les séances seront
réservées aux seuls habitants d’Empalot
et comprendront vingt-cinq minutes de
gym douce, suivies de vingt-cinq minutes
de relaxation.
Marina Fruteau (à gauche), qui a repris l’atelier bien-être, montre à deux habitantes du
quartier comment se masser délicatement la nuque afin de se détendre.
Prendre du temps pour soi
« Frottez-vous les mains, puis massez-vous
les joues doucement, explique Marina,
tout en faisant les gestes devant les
quelques participantes. Ensuite, passez
à la nuque. » Cette femme de 29 ans n’a
pas manqué un seul cours. Quand elle
a appris que les Kapseurs arrêtaient
l’atelier, comme prévu, à la fin du mois
Colocations solidaires : une réussite
Le concept de colocation étudiante « à projet » est né dans les années 80
à Louvain-la-Neuve, en Belgique, mais il est apparu en France il y a seulement quatre ans.
Aux commandes ? L’Association de la fondation étudiante en ville (Afev), le Crous,
les collectivités locales, les universités et les bailleurs sociaux. Le dispositif Kaps
(Koloc’ à projets solidaires) a été testé dans plusieurs grandes villes, comme Paris,
Nantes ou Toulouse. Un pari réussi dans la Ville rose, puisqu’il a été étendu : au départ,
une vingtaine d’étudiants participaient à l’aventure ; depuis septembre, ils sont 70
à vivre en colocation dans un immeuble du Mirail, où ils montent des projets avec
les associations du quartier. L’expérience a enchanté Dhia, un étudiant qui a intégré
le Kaps l’an dernier à Empalot, à Toulouse : « Grâce à ce dispositif, j’ai découvert  
des habitants, un quartier qui n’est pas du tout dangereux comme beaucoup l’imaginent,
et j’ai réussi à m’y intégrer. »
Pour plus d’infos : Kolocsolidaire.org.
de juin, elle n’a pas hésité une seconde
à le reprendre. « Les cours de relaxation
m’ont fait un bien fou, confie-t-elle. Ils
m’ont vraiment aidée à lâcher prise, à ne
plus penser à mes problèmes. » Un effet
bénéfique qu’elle souhaite faire partager
aux autres participantes. L’atelier réunit
chaque mercredi matin entre cinq et dix
femmes. « C’est bien de penser à soi et de
sortir de la maison », lâche Muriel. C’est
la première fois qu’elle y participe, et ce
ne sera certainement pas la dernière. « Il
faut juste arriver à se dégager du temps
pour venir », ajoute-t-elle. « La plupart des
femmes qui viennent ici sont des mères au
foyer », précise Marina, qui espère que les
Kapseurs garderont le contact avec l’atelier. « Cela nous a fait du bien de les côtoyer,
conclut Isabelle, l’une des participantes.
Sans le Kaps, on n’aurait eu l’occasion ni
de faire cet atelier ni d’échanger avec ces
jeunes, qui en règle générale restent plutôt
entre eux. » ◆
Pauline Maisterra
Pour plus d’infos : Toulouse.afev.org ; Kolocsolidaire.
org/toulouse.
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DR
IInitiatives
■ Le Ballon du bonheur
Sportif et solidaire
Il y a quatre ans, la basketteuse professionnelle et capitaine de l’équipe
Tarbes Gespe Bigorre (TGB), Joyce Cousseins-Smith, fonde Le Ballon
du bonheur. Objectif : aider à travers le sport les enfants des pays en
voie de développement. Grâce à l’action des bénévoles, des sportifs
amateurs et professionnels, des clubs, des écoles ou des lycées
partenaires qui organisent des événements tout au long de l’année,
l’association collecte des dons, du matériel sportif et scolaire.
Après plusieurs opérations au Sénégal, c’est à Madagascar que la
championne s’est rendue avec les joueuses Sabrina Reghaïssia et
Amel Bouderra, en juillet dernier, pour apporter maillots, baskets,
mais aussi stylos et cahiers. « Nous avons organisé des stages et
des matchs pour les enfants des clubs sportifs, des écoles, et pour
ceux qui grandissent dans la rue, explique Joyce Cousseins-Smith,
pour leur transmettre les valeurs du sport : le travail, le partage et
la solidarité, et leur dire que l’on pense à eux. Et dans nos clubs, nos
actions permettent aussi aux jeunes de s’ouvrir au monde qui les entoure. »
Le handicap au quotidien
dans une BD
Pour apporter son soutien à l’association et connaître ses actions : Leballondubonheur.com.
C’est dans une ancienne
caravane américaine,
sur un terrain de Fontenaysous-Bois (Val-de-Marne),
que s’est installé Le Mille
Plateaux, « une cantine
culturelle associative ».
Ici, on peut venir en famille,
entre amis ou pour rencontrer
d’autres habitants, partager
un déjeuner (le jeudi
et le vendredi), prendre
le goûter (du mercredi au
samedi), le tout pour un coût
modeste. Autour des repas
faits sur place, les activités
s’organisent : jeux, scène
ouverte, concerts, ateliers,
débats… « C’est un lieu
de vie dans le quartier, ouvert
à tous, pensé pour favoriser
les échanges et réfléchir »,
explique Mirabelle Cruells
Thouvenot, unique salariée
de l’association.
Cet hiver, même quand
les températures ne
permettront plus de manger
dehors, Le Mille Plateaux
continuera à réunir son
« parlement des usages »
et à développer ses projets.
Suivre un enseignement de qualité sans être
inscrit à l’université ou dans une grande école,
c’est possible grâce aux Mooc*. Populaires aux
Etats-Unis, ces cours en ligne, gratuits et accessibles à tous sans condition de diplôme ni d’âge
gagnent la France. Lancée en janvier dernier par
le ministère de l’Enseignement supérieur et de
la Recherche, la plateforme France Université
numérique (FUN) rassemble les Mooc de grands
établissements français : Science-Po, l’institut
Mines-Télécom, le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)… Une adresse
mail suffit pour s’inscrire, et il ne reste qu’à choisir. Une fiche présente chaque
cours : nombre de semaines, durée d’une séance, estimation du temps de travail
personnel, programme et prérequis, etc. Un forum permet aux élèves d’échanger
et des rendez-vous en ligne peuvent être demandés à l’enseignant. Les plus assidus
recevront une attestation en fin de parcours.
* Mooc signifie en anglais massive open online course, c’est-à-dire « cours en ligne ouverts à tous ».
Pour plus d’infos : France-universite-numerique.fr et France-universite-numerique-mooc.fr.
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C’est pas du jeu !
par Kemil et ses Amis et Bast.
Ed. Tartamudo, 2014 (53 pages,
12 euros). Pour commander
le livre et en savoir plus
sur l’association :
Kemiletsesamis.org.
Recherche collaborative sur le cancer
Premier site collaboratif dédié à la recherche sur l’ensemble des cancers touchant les femmes, Seintinelles.
com s’adresse à celles qui souhaitent participer aux études et les met en relation avec les chercheurs. Seul
engagement demandé : accepter de recevoir une newsletter à chaque fois qu’une équipe scientifique
a besoin de constituer un panel. Les champs d’études sont variés : dépistage, effets secondaires, relations
avec le conjoint…, tout comme les méthodes utilisées : entretien, questionnaire, examen médical… Les
données collectées restent confidentielles et ne sont utilisées que par les laboratoires publics de recherche
avec lesquels le site collabore. L’ensemble de la procédure
est validé par un comité scientifique et la Commission
nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). En
cours, une enquête sur l’impact professionnel du cancer
vise à réunir 10 000 participantes en trois ans.
Pour devenir une Seintinelle : Seintinelles.com.
Page réalisée par Aude Malaret
DR
Le Mille Plateaux :
4, rue Alfred-de-Musset,
94120 Fontenay-sous-Bois.
Ouvert les mercredi
et samedi de 14 à 18 heures
et les jeudi et vendredi de 9 à
18 heures. Pour plus d’infos :
Lemilleplateaux.blogspot.fr
ou Facebook.
Apprendre en ligne, c’est FUN
DR
Une cantine pour
le corps et l’esprit
L’association Kemil et ses Amis,
fondée par les parents
d’un petit garçon atteint
par le syndrome de West
(une forme rare d’épilepsie),
aide les familles touchées
par la maladie à organiser
leur vie de tous les jours.
Elle se bat aussi pour
l’installation de balançoires
adaptées dans les aires
de jeux publiques.
C’est d’ailleurs le récit
de ce combat qui ouvre
C’est pas du jeu ! une bande
dessinée composée
d’histoires courtes racontant
le quotidien de ces familles.
Touchantes, amusantes ou
révoltantes, elles rappellent
à quel point il n’est pas
facile d’être (ou d’avoir)
un enfant handicapé.
Une invitation
à mieux comprendre
pour changer notre regard
et nos comportements.
n° 323 mutualistes
I29
12/09/2014 16:21
IInitiatives
Enfance et Partage
Un numéro pour dire non à la maltraitance
Depuis 1988, le numéro vert
de l’association Enfance
et Partage aide les enfants
et les adolescents victimes
de maltraitance ou les personnes
témoins de ces violences.
Au bout du fil, des bénévoles
les écoutent, les conseillent
et les accompagnent, entourés
d’une équipe de psychologues
et de juristes qui se tient prête
à prendre le relais pour agir.
I
l y a ceux qui hésitent, ceux qui se
taisent… Parfois, la voix est chargée
d’émotion, de colère ou de fatigue.
A chacun, le bénévole qui répond au
numéro vert d’Enfance et Partage prête
une oreille attentive et bienveillante. Son
rôle consiste à écouter, à conseiller et à
orienter les enfants et les adolescents
victimes de maltraitance, qui subissent
ou ont subi des violences physiques,
sexuelles, psychologiques ou des négligences lourdes. Mais dans la plupart
des cas, c’est l’entourage ou une personne extérieure qui, témoin des faits,
appelle l’association. Alors, pour le bénévole qui décroche le téléphone, il faut
d’abord ­comprendre la situation sans
rien omettre. « Quand je réponds, je suis
avec la personne qui appelle : je prends
une feuille blanche, j’écoute, je note, puis
je reprends avec elle les éléments importants, l’âge de l’enfant, les sévices subis,
la région… Je récapitule la situation pour
m’assurer que je l’ai comprise »,
explique Margaux, présente
ce mardi matin au numéro
vert. Anonyme et gratuit, celui-ci est ouvert
du lundi au vendredi
de 10 à 18 heures.
Avant d’être écoutant, le bénévole
suit une formation
avec l’avocat de
l’association, ainsi
qu’avec la responsable juridique et la
psychologue, qui organisent des cas pratiques.
Il commence par une période
DR
d’observation, puis fait ses premières permanences en tandem.
Déclencher des mesures de protection
Une ou deux matinées par semaine,
Margaux assure la permanence téléphonique, où se relaie une équipe de
seize bénévoles. Lorsque la personne
qui appelle a connaissance d’un cas
de maltraitance, « le rôle essentiel du
numéro vert est de recueillir toutes les
informations ». Et en fonction de leur gravité, ces situations peuvent donner lieu
Une association précurseur dans la lutte contre les violences
Lors de sa création, en 1979, Enfance et Partage pointe la nécessité de repérer les cas de
mauvais traitements envers les enfants et de mettre une structure à la disposition de ceux
qui en sont témoins, mais n’osent pas s’adresser aux autorités. L’association propose alors
à l’Etat la création d’un numéro d’urgence, mais se heurte à un refus. C’est en 1988 qu’elle
met en service son numéro vert. Son fort retentissement est suivi par la loi relative à la
prévention des mauvais traitements à l’égard des mineurs et à la protection de l’enfance du
10 juillet 1989 et par l’ouverture la même année du service national d’accueil téléphonique
de l’enfance maltraitée, devenu en 1997 le 119 Allô Enfance maltraitée.
Au-delà d’un dispositif d’écoute et de conseil, Enfance et Partage assure un accompagnement
juridique des familles, leur offre un soutien psychologique et mène des actions de prévention
de la maltraitance dans les établissements scolaires et auprès des professionnels de l’enfance.
Il faut savoir que le nombre de décès d’enfants par violences corporelles oscille entre 400
et 700 par an, soit pratiquement deux par jour.
* Rapport sur le projet de loi relatif à l’accueil et à la protection de l’enfance, Sénat, 2003.
à un signalement : « La responsable juridique de l’association prend la décision
de prévenir la cellule départementale
d’information prioritaire des services de
la protection de l’enfance, pour
qu’une procédure soit
déclenchée, qu’il y ait
une enquête sociale
et que la famille
soit aidée. Si la
situation est plus
grave, en cas de
sévices sexuels
notamment, elle
prévient le procureur, qui ouvre
une enquête. »
Accompagner les familles
La majorité des appels
concernent des questions juridiques ou administratives posées par les
victimes de maltraitance ou leurs proches
qui se heurtent à la complexité des procédures. Ce sont les « dossiers conseils »,
comme les n
­ omment les bénévoles. Délai
de prescription, durée de l’enquête,
étapes de la procédure… : les questions
sont techniques et précises. Parfois une
réponse suffit. Pour d’autres, un suivi
peut être mis en place. « Ces familles se
sentent perdues et elles ont besoin d’être
accompagnées pendant toute la procédure,
constate Margaux. C’est important pour
elles d’avoir un œil extérieur. » Après un
appel au numéro vert, en effet, l’action
de l’association peut se poursuivre, qu’il
s’agisse d’un accompagnement juridique
ou d’un suivi psychologique. D’autres
bénévoles, aidés par un réseau de professionnels – avocats spécialisés et psycho­
logues –, prennent alors la suite jusqu’à
ce que tout soit terminé. « Parfois, ils
suivent un dossier pendant des mois, voire
des années. » ◆
Aude Malaret
Enfance et Partage (siège) : 2-4, cité de l’Ameublement, 75011 Paris. Site : Enfance-et-partage.org.
Si vous êtes victime ou témoin de maltraitance
envers un enfant, appelez le numéro vert de l’association : 0 800 05 12 34 (gratuit depuis un poste
fixe), ou prenez contact par e-mail : numerovert@
enfance-et-partage.org.
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