Téléchargez le magazine Mutualistes n°323 (pdf-7 Mo)
Transcription
Téléchargez le magazine Mutualistes n°323 (pdf-7 Mo)
if t c e j Ob action & N° 323 • Octobre-novembre-décembre 2014 • 1,75 € • Trimestriel • ISSN: 0154-8530 TIERS PAYANT, PRISE EN CHARGE, REMBOURSEMENT… Les réponses de la Mucs CHALLENGE DE SIMPLIFICATION La contribution de la mutuelle MATERNITÉ Devenir mère malgré le handicap VITAMINE D A qui s’adresse le dosage sanguin ? MUC OAM323_COUV.indd 12 Dépression Bien la repérer pour bien la guérir 12/09/2014 11:03 ICourrier des lecteurs Action de groupe Erratum « J’ai lu avec intérêt votre article sur l’action de groupe (n° 322, NDLR). J’ai moi-même été victime d’une publicité mensongère sur les communications illimitées de la part d’un opérateur mobile. Comment faire valoir mes droits à réparation ? » (Sonia, par courriel.) Sur Actioncivile.com, premier site d’actions collectives en France, vous pouvez rejoindre les plaignants qui s’opposent à la même société. Si vous êtes la première, votre inscription ouvrira un nouveau dossier. Dès qu’un nombre suffisant de plaignants sera atteint, une procédure de médiation sera mise en place avec la société afin d’obtenir une indemnisation à l’amiable pour chacun de vous. Si cette démarche échoue, une action de groupe pourra être engagée. L’action de groupe a été instituée par la loi du 17 mars 2014, le dispositif est donc récent, mais il y a fort à parier que, dans les prochains mois, diverses initiatives pour favoriser le regroupement des plaignants verront le jour. Une erreur s’est glissée dans la page « Economie de la santé » de notre précédent numéro (n° 322). Dans la brève consacrée aux tarifs pratiqués par les établissements hospitaliers, il fallait lire que le reste à charge des patients équivaut à 20 % du tarif journalier de prestation (TJP), et non à 80 %. Banque et « clients fragiles » « Je lis dans votre article que les commissions d’intervention facturées par la banque sont plafonnées à 4 euros pour les clients fragiles et à 8 euros pour les autres (n° 321, NDLR). Mais qui sont ces “clients fragiles” ? » (Mme C., Créteil.) Le décret 2014-738 du 30 juin 2014 vient de définir les critères qui permettent à l’établissement bancaire d’identifier les personnes en situation de fragilité financière. Des irrégularités de fonctionnement du compte ou des incidents de paiement intervenant de façon répétée pendant trois mois consécutifs doivent alerter la banque, qui prendra en compte le montant des ressources du client et, éventuellement, ses dépenses. Sont aussi considérées en situation de fragilité les personnes inscrites pendant trois mois consécutifs au fichier de la Banque de France centralisant les incidents de paiement de chèques en raison d’un chèque impayé ou d’un retrait de carte bancaire ou encore celles dont le dossier de surendettement a été déclaré recevable. Lunettes solaires et verres teintés « Dans le courrier des lecteurs du numéro 322, vous écrivez que les lunettes à verres teintés ne protègent pas les yeux du soleil. Or, de nombreux opticiens affirment que leurs verres teintés sont efficaces contre les attaques des rayons UV. Peut-on leur faire confiance ? » (Pierre, par courriel.) Les lunettes solaires teintées proposées dans les magasins d’optique sont effectivement efficaces et protègent les yeux du soleil dans la mesure où les verres ont été traités pour filtrer les rayons. Ce n’est généralement pas le cas des lunettes teintées vendues par des non-professionnels. Avant d’acheter des lunettes destinées à protéger vos yeux du soleil, assurez-vous qu’il s’agit bien de lunettes solaires. Les verres doivent avoir été traités et la monture doit porter l’indication « UV 100 ». Vérifiez également la présence du marquage CE et de la norme Afnor. Don du sang et homosexualité « Votre article consacré au don du sang (« Don du sang : continuez à vous mobiliser pendant l’été », Mutualistes.com, 17 juillet, NDLR) précise que les homosexuels ne peuvent pas donner leur sang. Pourquoi cette interdiction ? » (M. F., par courriel.) En France, donner son sang est effectivement impossible pour les hommes ayant eu des rapports sexuels avec d’autres hommes. Cette contre-indication, datant de 1983 et confirmée par un arrêté du ministère de la Santé en 2009, se base sur des données épidémiologiques. « Le risque d’exposition au VIH est deux cents fois plus élevé lors d’une relation sexuelle entre hommes que lors d’une relation hétérosexuelle ou d’une relation sexuelle entre femmes », peut-on lire sur le site de l’Etablissement français du sang (EFS, Dondusang.net). Le risque de prélever une poche de sang dans laquelle le virus est présent serait donc plus important. Le Comité national consultatif d’éthique et la Halde ont confirmé qu’il ne s’agissait pas d’une discrimination. En juillet dernier, dans le cadre d’une plainte déposée par un homosexuel français contre l’EFS, la justice européenne a néanmoins précisé que l’homosexualité ne constituait pas à elle seule un comportement justifiant l’exclusion du don du sang. Les associations de défense des droits des homosexuels réclament la levée de cette interdiction depuis longtemps. Et si l’actuelle ministre de la Santé, Marisol Touraine, ne semble pas y être opposée sur le principe, la fin de l’éviction n’est pas encore à l’ordre du jour. Mutualistes, Courrier des lecteurs, 67, rue Blomet, 75015 Paris. E-mail : [email protected]. Commission paritaire : 0718 M 06546. Dépôt légal : octobre 2014. © Mutualistes, Objectif et Action, 2014. Reproduction interdite sans autorisation. Réalisé avec un papier porteur du Label écologique européen, n° d’enregistrement FI/11/1, fourni par UPM. Prix du numéro : 1,75 €. Abonnement annuel : 7 € (4 numéros par an) à souscrire auprès de la Ciem, 67, rue Blomet, 75015 Paris. « Mutualistes », n° 323, octobre, novembre, décembre 2014. Trimestriel d’informations mutualistes et sociales édité par Ciem, Coopérative d’information et d’édition mutualiste, pour Utema (organisme régi par le Code de la mutualité). 67, rue Blomet, 75015 Paris. Tél. 01 44 49 61 00. Fax 01 44 49 61 04. Internet www.ciem.fr. Directeur de la publication : Gérard Quittard, président de la Ciem • Directeur délégué aux publications : Philippe Marchal, administrateur • Directrice des rédactions : Laurence Tavernier-Hamon, directrice générale de la Ciem • Rédactrice en chef : Sylvie Irissou (redaction@ mutualistes.com) • Secrétaire de rédaction : Jérémie Echard • Rédacteurs : Delphine Delarue, Aude Malaret, Vanessa Pageot-Françoise • Réalisation graphique : Claire Gaspel, Gabrielle Claisse, Anne-Marie Halbardier, Christine Trembley • Chef de fabrication : Cyril Dehay • Régie publicitaire : Mistral Média, 365, rue de Vaugirard, 75015 Paris. Tél. 01 40 02 99 00. Fax 01 40 02 99 01 • Impression : Maury Imprimeur • Couverture © SPL – BSIP. Ce numéro 323 de « Mutualistes, Objectif et Action » de 32 pages comprend :une couverture et deux pages spéciales (3 et 4) pour l’Union mutualiste de prévoyance ; une couverture et trois pages spéciales (3, 4 et 5) pour la Memf et la Mutcaf ; une couverture et trois pages spéciales pour la Mutuelle des pays de Vilaine (3, 4 et 32) ; une couverture et trois pages spéciales (3, 5 et 6) pour la MCA ; une couverture et quatre pages spéciales (3, 4, 5 et 6) pour la MCS et la Mucs ; une couverture et quatre pages spéciales (3, 4, 5 et 22) pour la Mutuelle saint-aubannaise ; une couverture et quatre pages spéciales (3, 4, 28 et 32) pour Avenir Mutuelle ; une couverture et cinq pages spéciales (3, 4, 5, 6 et 28) pour MIP ; une couverture et huit pages spéciales (3, 4, 5, 6, 21, 22, 28 et 29) pour Sud-Ouest Mutualité ; une couverture et neuf pages spéciales (3, 4, 5, 6, 7, 21, 22, 28 et 29) pour Myriade. I 2 mutualistes n° 323 -- OAM323_002.indd 2 12/09/2014 19:53 if Objeaccttion & N° 323 • Octobre-novembre-décembre 2014 • 1,75 € • Trimestriel • ISSN: 0154-8530 n° 323 • octobre-novembre-décembre 2014 L e choix de la Mucs, c'est aussi celui TIERS PAYANT, PRISE EN CHARGE, REMBOURSEMENT… Les réponses de la Mucs CHALLENGE DE SIMPLIFICATION La contribution de la mutuelle MATERNITÉ Devenir mère malgré le handicap VITAMINE D A qui s’adresse le dosage sanguin ? MUC Dépression Bien la repérer pour bien la guérir 2 Courrier des lecteurs 15 3 Editorial 4 Actualité de la mutuelle 6 Tiers payant, prise en charge, remboursement… : les réponses de la Mucs Le mot du président L’actualité du passé : l’Union du commerce, précurseur de la couverture sociale Méningites bactériennes : comment se protéger 16 En bref 17 Dossier Dépression : bien la repérer pour bien la guérir 7 Economie de la santé 8 Entretien Questions à Béatrice Idiard-Chamois, sage-femme. Devenir mère malgré le handicap 10 Forme et bien-être © Burger – Phanie © Burger – Phanie Gluten : le régime « sans », c’est tendance, mais… 11 21 Kiosque Scolarité : de meilleurs résultats grâce à la lumière 12 Prévention 13 IEditorial La goutte, toujours d’actualité Anesthésie : tout en douceur 14 Médecine 22 Web Dermatologie : tout sur les maladies de peau en un clic 23 Vie pratique 24 Vitamine D : qui doit se soumettre au dosage ? Déchets : le vrai-faux du tri sélectif Redevance télé : qui paie quoi ? © Burger – Phanie 26 Initiatives 30 © Thinkstock Kaps Toulouse : habitants et étudiants autour d’un même projet solidaire Enfance et Partage : un numéro pour dire non à la maltraitance Plus d’infos sur Mucs.mutualistes.com MUC323v2.indd 3 de l’information accessible et de la simplification (pages 4 et 5). Une forme de fidélité au progrès social affiché par l’Union du commerce en 1888 (page 6). L orsqu’elles décident de devenir mères, les femmes porteuses d’un handicap se heurtent à l’absence de structure adaptée à leur situation, mais aussi, souvent, à des discours moralisateurs ou culpabilisants, y compris de la part du corps médical, à tel point que certaines peuvent se décourager. Elle-même en fauteuil roulant, Béatrice Idiard-Chamois, sage-femme, a créé une consultation dédiée à ces futures mamans. Elle nous explique sa démarche en pages 8 et 9. Entre 2005 et 2013, les prescriptions de dosage sanguin en vitamine D ont été multipliées par dix, générant un coût important pour l’Assurance maladie. Dans quels cas cet examen est-il indispensable et doit-on continuer à le rembourser en dehors d’indications précises (page 14) ? Si l’on n’observe, en France, que quelques centaines de méningites bactériennes par an, cette infection n’en demeure pas moins dangereuse : elle expose à de lourdes séquelles, exige parfois des amputations et entraîne la mort d’un patient sur dix. La vaccination est efficace pour s’en prémunir, mais elle reste peu pratiquée (page 15). Trois millions de Français seraient aujourd’hui touchés par la dépression. Quelle qu'en soit la forme, de l’épisode dépressif léger au burn-out en passant par la dépression du post-partum, cette maladie se soigne et l’on peut en guérir. Encore faut-il qu’elle soit repérée et traitée sans tarder (pages 17 à 20). Au numéro vert de l’association Enfance et Partage, des bénévoles écoutent et conseillent les enfants victimes de maltraitance ainsi que les personnes témoins de tels faits. Un dispositif plus que nécessaire : le nombre de décès de mineurs par violences physiques oscille entre 400 et 700 par an (page 30). ◆ La rédaction de la Mucs n° 323 mutualistes I3 12/09/2014 11:00 IActualité de la mutuelle Tiers payant, prise en charge, remboursement… Les réponses de la Mucs Que dire à un professionnel de santé déclarant ne pas pouvoir déclencher le tiers payant ? ensuite rapidement rembourser par celle-ci. De fait, ladite prise en charge varie en fonction de la nature des soins et des dispositions du contrat dont relève l’adhérent. Pour le dentaire comme pour l’optique, l’envoi de la copie du devis déclenchera une réponse de la Mucs dans les quatre-vingt-seize heures, précisant la part couverte par la mutuelle et la Sécurité sociale, et donc le reste à charge. Pour l’hospitalisation, il faut adresser à la Mucs les données suivantes : le nom du bénéficiaire, la date d’entrée, le nom de l’établissement avec son « code finess » et son numéro de fax. La prise en charge est déclenchée sous soixante-douze heures. Rappelons-le, la procédure dite de tiers payant est la plus fiable pour l’adhérent mutualiste. Le professionnel de santé avance les frais et se fait ensuite rembourser par la Sécurité sociale et la mutuelle : aucune avance de frais pour l’adhérent et simplicité du traitement administratif. Si un professionnel de santé ne connaît pas la Mucs, il peut y remédier en quelques secondes : il lui suffit de mettre en place son conventionnement, grâce au contact mentionné au verso de la carte mutualiste à l’intention des professionnels de santé. Cela dit, une mutuelle ne peut pas l’obliger à opérer le tiers payant ; et, en général, s’il n’est pas conventionné avec la Mucs, il ne l’est avec aucune mutuelle, parce qu’il est hostile à l’avance de frais demandée, malgré la rapidité du règlement par télétransmission de la mutuelle et de l’Assurance maladie. Dans l’hexagone, 96 % des pharmacies sont en mesure d’assurer le tiers payant avec la Mucs, ainsi que 87 % des opticiens et 68 % des laboratoires, mais seulement 8 % des dentistes. Pour l’essentiel, les autres ne souhaitent pas avancer les frais. On peut consulter la liste des professionnels de santé conventionnés sur l’espace « Particuliers » du site de la mutuelle : Mucs.fr. Pourquoi mes remboursements par la mutuelle sont-ils le plus souvent automatiques ? © Kneschke – Fotolia Pourquoi faut-il adresser à la Mucs un devis ou une demande de prise en charge pour des soins dentaires ou optiques ou encore avant une hospitalisation ? Envoyer un devis à la Mucs avant d’engager des soins vous permettra de connaître la part prise en charge par la mutuelle et la part restant éventuellement à votre charge. La demande de prise en charge est précisément prévue pour que l’adhérent bénéficie du tiers payant et que le professionnel de santé, qui a avancé les frais correspondant à la prise en charge de la mutuelle, s’en fasse © Thinkstock La plupart d’entre nous préfèrent ignorer les arcanes administratives de leur mutuelle et tout autant celles de la Sécurité sociale. Pourtant, lorsqu’il nous faut engager des soins et obtenir leur remboursement, les interrogations ne manquent pas, parfois toutes simples. La Mucs fait le point sur les questions les plus fréquentes. La caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) connaît les dépenses de soins que vous avez engagées grâce à votre carte Vitale. Elle procède au remboursement fixé par le régime obligatoire de la Sécurité sociale, puis transmet les d onnées à la Mucs pour le remboursement complémentaire. Il se peut que vos remboursements ne se fassent pas automatiquement si la télétransmission entre la Sécurité sociale et la mutuelle n’est pas activée. Dans ce cas, vous devez transmettre à la Mucs un courrier de demande d’activat ion de télé t r a nsm ission, accompagné de l’attestation de droit à la Sécurité sociale (à télécharger sur Ameli.fr ou à retirer dans les bornes de votre CPAM). L’activation de la t é lét r a n sm i ssion se fait en une à deux semaines. Pensez aussi à demander à votre ancienne mutuelle de I 4 mutualistes n° 323 MUC323v2.indd 4 12/09/2014 11:00 se désengager de la télétransmission, car cela peut bloquer la mise en place de celle de la Mucs. Le mot du président Faute de tiers payant ou de télétransmission à l’initiative du professionnel de santé, comment faire parvenir à la mutuelle ma demande de remboursement et avec quelles pièces justificatives ? Le challenge de la simplification Le ministère de la Santé souhaite responsabiliser chacun à la maîtrise des dépenses de santé. Il a notamment décidé un plafonnement du remboursement des lunettes dès janvier 2015 : 470 euros pour une paire de lunettes à verres simples, 750 euros pour une paire de lunettes à verres complexes et 850 euros pour une paire de lunettes à verres très complexes. La signature d’un contrat d’accès aux soins (CAS) engage les médecins à ne pas pratiquer de dépassements d’honoraires excessifs. De ce fait, en 2015, le remboursement par la mutuelle dépendra de la signature ou non du CAS par le praticien. La Mucs fournira, bien sûr, une information précise sur la mise en œuvre de cette nouvelle réglementation. Par ailleurs, pour les salariés quittant leur entreprise et bénéficiant de l’assurance chômage, le maintien des garanties existantes de complémentaire santé et de prévoyance est porté de neuf à douze mois depuis le 1er juin 2014. Comment faire parvenir mes demandes d’information, mes réclamations ou mes suggestions pour que la Mucs en assure un suivi efficace ? Votre espace personnel sur Mucs.fr (rubrique « Particuliers ») est le vecteur adapté pour enregistrer les modifications de vos données personnelles, suivre vos demandes de remboursement, transmettre vos remarques, etc. Pour y accéder, vous devez avoir créé un compte avec votre numéro de Sécurité sociale et le code de première connexion fi gurant sur vos décomptes papier de remboursement de la mutuelle. Si vous relevez d’un contrat collectif, le tableau des remboursements Mucs est disponible dans votre entreprise auprès de la personne ou du service chargé des ressources humaines. Pour une information plus générale, la foire aux questions (FAQ) du site Mucs.fr est régulièrement actualisée. Vous pouvez aussi joindre la mutuelle par e-mail à contact@ mucs.fr ou appeler le 01 42 36 92 06 de 8 à 20 heures. ◆ Q ui n’a jamais tempêté sur la difficulté de lire des tableaux de remboursements définis en pourcentages du forfait couvert par la Sécurité sociale ? Une loi récente vient opportunément de rendre à terme obligatoire leur traduction en euros, mais la chasse est ouverte aux appellations incompréhensibles pour les non-initiés. Cela va de soi, la Mucs s’emploiera à être exemplaire en ce domaine. Les conseils pratiques et les modes d’emploi de la mutuelle vont être revus pour être plus facilement compris. C’est l’un des objectifs poursuivis avec « Mutualistes », mais aussi avec la rénovation engagée de notre site Internet. Dans cette même optique, la Mucs n’entend pas être à la traîne pour la gestion de ses contrats collectifs, qui devront se conformer à la nouvelle déclaration sociale nominative (DSN) regroupant toutes les déclarations sociales des entreprises en 2016. Tout autant, notre mutuelle va s’employer à fournir davantage d’informations simplifiées afin d’aider chacun à adopter les comportements les plus efficaces pour se soigner et à s’orienter dans le système de santé. Pour mieux se protéger des risques de maladies, des petites affections saisonnières, des rhumes, du mal des transports, des douleurs lombaires, etc., notre site permet déjà d’accéder aux services de Priorité santé mutualiste (PSM), qui développe actuellement une campagne sur la maîtrise de la santé de tous les jours. Enfi n, il est important que nos sociétaires disposent de repères pour décrypter les nouvelles mesures de politique publique dont ils relèvent et savoir comment et à quelle échéance y répondre. Ce ne sont pas les annonces qui manquent, avec par exemple la généralisation attendue du tiers payant en médecine de ville, dont l’échéance est encore loin d’être précisée. Là aussi, via notre site, l’accès à l’espace Mucs.mutualistes.com fournira les informations nécessaires. Telle est la contribution que la Mucs prévoit d’apporter au choc de simplification. Sans nul doute, les suggestions de nos adhérents seront précieuses pour l’améliorer encore. ◆ DR Quelles sont les nouvelles dispositions légales qui pourront modifier la couverture de dépenses assurée par la Mucs ? Alors qu’un choc de simplification a été annoncé par les plus hautes autorités de l’Etat comme un vecteur majeur de progrès pour tous, les complémentaires santé devront, elles aussi, se mobiliser pour rendre plus accessibles les informations liées à leur fonctionnement et, plus globalement, à la santé. DR Afin d’obtenir le remboursement de vos soins, vous devez adresser à la mutuelle, par courrier ou par e-mail, la facture acquittée ou le décompte de Sécurité sociale pour la période correspondante. Le remboursement sera effectué sous quarantehuit heures à réception des éléments. © Thinkstock © Thinkstock IActualité de la mutuelle Jacques Landriot, président de la Mucs n° 323 mutualistes MUC323v2.indd 5 I5 12/09/2014 11:01 L'Union du commerce participera à l'Exposition universelle de 1889, à proximité du symbole du Progrès, la tour Eiffel. L’actualité du passé En cette période de gouvernements affichant une approche pragmatique du progrès, L’Union du commerce, l’ancêtre de la Mucs, est perçue comme un exemple de progrès social, et chacune de ses assemblées annuelles est présidée par un ministre. En 1888, c’est même le chef du gouvernement qui préside son assemblée générale. C e dimanche 15 avril 1888, l’assem blée générale de L’Union du com merce se réunit, comme les années précédentes, dans la grande salle pari sienne du Trocadéro. Ses participants ne sont pas peu fiers d’accueillir comme président d’honneur de leur assemblée le chef du gouvernement, président du Conseil et ministre de l’Inté rieur, Charles Floquet. Celui‑ci saura apaiser l’impatience de ses interlocuteurs, qui attendent depuis quelques années la reconnaissance de l’utilité publique de leur société mutualiste. La retraite et l’allocation journalière, deux avancées majeures à celle-ci. Depuis janvier, les cotisations correspondantes sont reçues avec régu larité. Les premières pensions de retraite seront versées dans dix ans. Autre acquis décisif, décidé en 1884 et dont la mise en œuvre paraît satisfaisante : l’allocation journalière accordée aux socié taires qui sont atteints d’une maladie entraînant une incapacité de travail d’au moins huit jours et qui se font soigner à domi cile. Elle est de 1,50 franc par jour, pour une durée maximum de soixante jours. Le jumelage santé et instruction DR Ces deux grandes innovations n’ont nullement réduit le fonc tionnement des autres services, Il faut dire que l’ambiance bien au contraire. En 1887, la est bonne, car les résultats société mutualiste s’honore de 1887 sont satisfaisants. des 32 352 consultations, dont 8 229 à domicile. Elles sont réa Certes, avec 11 314 socié taires, l’effectif de la mutuelle Charles Floquet, lisées par quarante-six méde n’a progressé que de 1 % en un un Premier ministre cins de l’Union à Paris et dans an, mais la situation financière supporter de la mutuelle. le département de la Seine. est saine, avec un résultat Lithographie de Pour garantir leur efficacité, bénéficiaire de 46 732 francs Carlo Pellegrini, 1888. tous sont internes à la faculté représentant 16 % du chiffre d’affaires. de médecine de Paris – le Comité médical La moitié est affectée à une augmenta de l’Union a systématiquement écarté de tion du capital, et l’autre, placée sur le nombreuses candidatures d’externes, pour compte ouvert à la Caisse des dépôts à titre tant recommandées par des sociétaires. de réserve de la toute nouvelle caisse de Leurs prescriptions sont suivies par la cen retraite de l’Union. L’assemblée générale taine de pharmacies agréées par l’Union, précédente, en avril 1887, a en effet validé, dont sept pharmacies homéopathiques. après moults débats, la création d’une Par ailleurs, 1 500 places disponibles caisse de retraite obligatoire, alimentée ont été indiquées aux sociétaires venus par 50 % des excédents annuels et par consulter le Livre des emplois vacants. une cotisation additionnelle de 1 franc L’instruction des sociétaires reste aussi par mois. Parallèlement, une caisse de une priorité : des cours et des confé retraite facultative a été constituée, avec rences du soir sont organisés au siège de l’Union, au 17, boulevard Sébastopol, une cotisation volontaire de 1 à 4 francs avec des professeurs de l’Union française par mois. Une extension majeure du rôle de la jeunesse, tandis que la bibliothèque de l’Union, qui n’a été acceptée qu’après connaît une fréquentation annuelle de la limitation à 40 ans de l’âge d’adhésion DR L’Union du commerce, précurseur de la couverture sociale 1 325 lecteurs et bénéficie de nombreux dons de livres. Question dons, l’Union continue à recevoir des sommes significatives pour renfor cer la Caisse des pensions de secours. Ainsi, les frères Chauchard, propriétaires des Grands Magasins du Louvre, ont à nouveau versé 15 000 francs, après les 20 000 francs donnés en 1885. Ce bilan quasi euphorique n’occulte pas la restitution des grands débats qui ont agité l’assemblée générale délibérante. Instaurée depuis 1884, celle-ci se tient séparément, en préparation de l’Assemblée générale principale, et canalise la discussion des grandes décisions. Nouveau report pour l’admission des femmes Précisément, l’une de ces décisions, mise en suspens depuis plusieurs années, concerne l’admission des femmes dans l’Union. Une majorité continue à juger cette réforme trop risquée, en estimant que l’expérience d’autres sociétés mutua listes démontre le coût supérieur des dépenses de santé des femmes par rapport à celles des hommes. Pour convaincre, les partisans de cette admission ont été conduits à proposer des restrictions d’une logique discutable : dou blement de la cotisation des femmes par rapport à celle des hommes, restriction de l’admission aux seules femmes employées du commerce et non aux épouses et aux filles des employés, etc. Toujours est-il que le projet de réforme, jugé bancal, est une nouvelle fois reporté… à 1889. Et justement, Charles Floquet le rappelle, 1889 sera l’année de l’Exposition univer selle célébrant le centenaire de la Révo lution française. L’Union du commerce est plus qu’invitée à y participer au sein de la section économie sociale. Un signe de plus de la reconnaissance de son rôle d’innovateur social. ◆ I 6 mutualistes n° 323 MUC323v2.indd 6 12/09/2014 11:01 IEconomie de la santé ■ Rentrée universitaire Photos © Thinkstock Les dépenses de santé augmentent pour les étudiants La fin des vignettes pharmaceutiques Depuis le 1er juillet, les fabricants de médicaments n’apposent plus de vignette pharmaceutique sur les boîtes. Ces étiquettes indiquaient, en fonction de leur couleur, le prix des produits et leur taux de remboursement par la Sécurité sociale : orange pour les médicaments à service médical rendu (SMR) faible, remboursés à 15 % ; bleue pour les médicaments à service médical rendu modéré, remboursés à 30 % ; blanche pour les médicaments à service médical rendu majeur ou important, remboursés à 65 % ; ou encore blanche barrée pour les médicaments reconnus comme irremplaçables et coûteux, remboursés à 100 %. Destinée à simplifier les circuits de facturation et de paiement des ordonnances, cette suppression a été décidée sur la base d’un rapport de l’Inspection générale des finances (Igas). Désormais, c’est le « ticket Vitale », imprimé au verso de l’ordonnance lors du passage en pharmacie, qui renseigne sur le prix et le taux de remboursement. Cette année, les étudiants doivent débourser, par rapport à 2011, 10 euros supplémentaires pour la cotisation à la Sécurité sociale et 72 euros de plus, en moyenne, pour l’adhésion à une complémentaire santé, soit une hausse générale de 20 % en trois ans. C’est ce que révèle la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) dans son enquête consacrée au coût de la rentrée. Selon elle, la santé est le poste de dépenses qui a le plus augmenté chez les étudiants depuis 2002 après celui du logement. En 2014, ils vont payer en moyenne 276 euros de frais de complémentaire santé et 213 euros de frais de Sécurité sociale. Des dépenses qui risquent d’aggraver une situation déjà i nquiétante : selon une enquête de La Mutuelle des étudiants (LMDE), en 2011 ils étaient 19 % à ne pas avoir de complémentaire santé. Et, au cours des six derniers mois, 17,4 % ont renoncé à se soigner faute d’argent, soit près d’un étudiant sur cinq. Inflation du nombre d’appels d’urgence Selon un rapport commandé par les ministères de la Santé et de l’Intérieur, les appels d’urgence n’ont cessé de se multiplier ces dernières années. Entre 2008 et 2012, le nombre d’appels reçus par le 15 a connu une hausse de 28 %, pour finalement dépasser les 21 millions annuels. Chez les sapeurs-pompiers, l’augmentation a été de 14,3 %, pour atteindre environ 24 millions d’appels par an. Malgré cette inflation, et dans le cadre du plan d’économies de 50 milliards d’euros à l’horizon 2017, les moyens dont disposent les secours pour mener leurs opérations devront inévitablement baisser, indique le rapport. Les secours vont donc devoir être plus vigilants sur les motifs de leurs déplacements et une campagne nationale d’information pourrait avoir lieu en 2015 pour inciter la population à n’avoir recours à ces services « qu’à bon escient ». Bientôt des médicaments vendus à l’unité ? Quatre régions (Ile-de-France, Limousin, Lorraine et Paca) testeront peut-être bientôt la vente de médicaments à l’unité dans les pharmacies. L’idée est de ne délivrer au patient que le nombre exact de comprimés dont il a besoin pour suivre son traitement, ce qui permettrait d’éviter les gaspillages et les armoires à pharmacie de particuliers remplies de médicaments mal utilisés. Si 83 % des Français sont favorables à cette mesure, de nombreux pharmaciens s’y opposent. Les agences régionales de santé (ARS) concernées par le test ont d’ailleurs du mal à trouver des volontaires pour participer à l’opération. A l’heure où nous écrivons ces lignes, rien ne dit si l’objectif de cent officines à recruter avant le 8 septembre pour démarrer le test aura été atteint. Benzodiazépines : la HAS recommande une baisse de remboursement La Haute Autorité de santé (HAS) a récemment recommandé une baisse du taux de remboursement des benzodiazépines hypnotiques (somnifères) de 65 à 15 %. Objectif : réduire le mésusage et faire baisser la surconsommation de ces produits, qu’elle estime peu efficaces, voire dangereux. « Les benzodiazépines hypnotiques peuvent provoquer une dépendance, explique la HAS dans un communiqué, et être responsables de nombreux effets délétères », par exemple des troubles de la mémoire, une somnolence diurne ou des risques accrus de chute et d’accident. Par ailleurs, alors que la durée de prescription préconisée pour ces médicaments est limitée à quatre semaines, elle s’étend souvent « sur plusieurs mois, voire plusieurs années ». Page réalisée par Delphine Delarue n° 323 mutualistes -- OAM323_007.indd 7 I 7 12/09/2014 19:16 IEntretien Questions à Béatrice Idiard-Chamois, sage-femme © Delarue Devenir mère malgré le handicap Depuis 2006, la maternité de l’Institut mutualiste Montsouris (IMM), à Paris, propose une consultation dédiée aux futures mamans en situation de handicap moteur et sensoriel. Ce service précurseur assure une prise en charge complète et adaptée, du projet de grossesse au suivi à domicile après l’accouchement. Un soutien précieux pour ces femmes, souvent découragées par les discours moralisateurs d’un corps médical mal formé aux spécificités du handicap. Sage-femme à l’origine de cette consultation, Béatrice Idiard-Chamois – elle-même en fauteuil roulant et mère d’un enfant – nous en explique le fonctionnement. Mutualistes. – Pourquoi et comment cette consultation. J’ai suivi un cursus en 2012, j’ai fait un point aux Entretiens de avez-vous créé la consultation « Parenen neurologie et en urologie, j’ai renconla Fondation Garches pour dire que, dans talité, handicap moteur et sensoriel » ? tré des médecins spécialisés, des ergo notre service, il n’y avait plus d’accou ▶ Béatrice Idiard-Chamois. – Cette thérapeutes, des psychomotriciens, des chements prématurés, plus d’escarres et consultation a été mise en place à la suite rééducateurs. Je me suis formée au thème plus d’infections urinaires, des problèmes d’un travail mené par la mission Handicap du handicap sensoriel et de la parentahabituellement fréquents dans l’accueil de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux lité avec le Copes (Centre d’ouverture de ces publics à l’hôpital. de Paris, NDLR), qui en 2003 a donné psychologique et social, NDLR) et j’ai lieu au colloque « Vie de femme et hanappris la langue des signes. En parallèle, Au-delà de l’accessibilité et des compédicap moteur », destiné à sensibiliser j’ai mené un gros travail sur le droit et la tences médicales liées à la spécificité de les professionnels de santé. A l’époque, représentation des personnes handicaleur handicap, que viennent chercher il n’existait aucune pées à travers les les femmes qui vous consultent ? pr ise en cha rge siècles. Tout ça en ▶ Un autre regard, qui ne les juge pas et spécifique pour les Si l’accessibilité et le travail poche, j’ai réfléchi qui soit un peu plus encourageant. Très femmes enceintes des personnes en situation à la physiologie de souvent, ces femmes sont confrontées à en situation de hanla femme enceinte des discours moralisateurs et culpabilidicap. Elles accou- de handicap sont devenus en situation de sants de la part du corps médical, mais chaient à l’hôpital des thèmes courants, la sexualité handicap moteur aussi dans la sphère privée. Si l’acceset étaient suivies au et la parentalité sont et sensoriel et j’ai sibilité et le travail des personnes en même titre que les encore complètement taboues. commencé à adapsituation de handicap sont devenus des personnes valides. ter les protocoles. thèmes courants, la sexualité et la parenOr, dans la plupart La consultation a talité sont encore complètement taboues. finalement ouvert en 2006 et, plus tard, Les femmes en situation de handicap qui des cas, il est impossible d’appliquer les protocoles habituels, tout simplement j’ai formé certains membres du personont un projet de grossesse vont s’entendre parce qu’ils ne sont pas adaptés. Il y avait nel médical. Au départ on a tâtonné, la dire des choses terribles, comme « Ma donc – et il y a toujours, d’ailleurs – des prise en charge s’est mise en place propauvre, mais comment allez-vous faire ? problèmes d’accessibilité aux locaux, gressivement. Six ans après l’ouverture, Vous vous rendez compte ? ». On pense aux tables d’auscultation, aux écho graphies, aux chambres et, s urtout, Bientôt une consultation de gynécologie spécialisée une m éconnaissance des médecins L’expérience acquise par l’Institut mutualiste Montsouris (IMM) avec la consultation quant à la prise en charge médicale et « Parentalité, handicap moteur et sensoriel» a révélé la nécessité de créer psychologique de ces futures mamans. une autre consultation spécialisée, de gynécologie cette fois. Le projet, monté A l’issue du colloque, tout le monde était en partenariat avec le Service d’accompagnement à la parentalité des personnes très enthousiaste pour faire avancer les en situation de handicap (Sapph, Fondation hospitalière Sainte-Marie), lauréat choses, mais ensuite, au fil des mois, j’ai du prix recherche de la Fondation Paul Bennetot, a été validé par l’agence régionale constaté que rien de vraiment concret de santé (ARS). L’IMM attend maintenant le versement des subventions nécessaires ne se faisait en termes d’accueil spéà la création de la consultation. Celle-ci aura vocation à accueillir les femmes cialisé. Alors, je suis allée voir mon en situation de handicap moteur, sensoriel, mais aussi psychique et mental. chef de service, le docteur Henri Cohen, Elle devrait ouvrir ses portes d’ici à la fin de l’année. et nous avons décidé de mettre en place I 8 mutualistes n° 323 -- OAM323_008009.indd 8 12/09/2014 15:22 qu’elles n’ont pas d’autres capacités, d’autres ressources pour pallier leur déficience. Et quand il y a un risque de transmission de la maladie à l’enfant, c’est encore pire : l’eugénisme sort tout d’un coup. Lorsque j’ai voulu moi-même être mère, un médecin m’a dit qu’en tant que sage-femme je devais bien me rendre compte que, si mon enfant était atteint par ma maladie (le syndrome de Marfan, une atteinte des tissus conjonctifs entraînant des troubles cardiovasculaires, musculosquelettiques, dermatologiques, ophtalmologiques et pulmonaires, NDLR), il allait coûter très cher à la Sécurité sociale. Face à tant d’obstacles, certaines se découragent et, finalement, nombreuses sont celles qui ne concrétisent pas leur désir, alors qu’elles sont parfaitement capables de s’occuper d’un enfant. A l’IMM, le discours est différent. Je ne suis pas là pour juger si elles ont le droit de faire un bébé. C’est à elles de savoir ce qu’elles veulent. Je leur dis tout simplement : voilà, vous avez telle ou telle maladie, il va y avoir telle ou telle modification pendant la grossesse, il n’y a pas de risque si vous faites ceci ou cela. Je les informe des problèmes qu’elles peuvent rencontrer et des solutions qui existent. Les patientes disposent aussi de mon numéro de téléphone portable et peuvent me joindre à tout moment. Votre consultation propose des services qui vont bien au-delà de la prise en charge traditionnelle. ▶ Nous assurons aussi un accompagnement administratif complet sur les questions sociales. Ces femmes ont des droits et, souvent, elles les connaissent mal, voire pas du tout. Depuis 2006, j’ai monté plus de 300 dossiers de demande d’aides. Par exemple, la patiente que j’ai vue ce matin est atteinte d’une hémiplégie cérébrale infantile, elle est infirme moteur cérébrale et sa carte d’invalidité de moins de 80 % ne correspondait pas à son handicap. Nous avons obtenu une carte supérieure à 80 % et une prestation compen satrice de handicap en aide humaine. Nous allons aussi faire une demande de prothèse auditive, puisqu’elle présente une perte d’audition très certainement liée à sa pathologie. Il faut savoir que, dans les hôpitaux, les assistantes sociales ne sont pas toujours bien au fait de ces droits et des démarches à suivre ; et puis, elles ne peuvent pas faire de certificat médical. © Burger – Phanie IEntretien Faciliter la prise en charge médicale et psychologique des futures mamans en situation de handicap et leur assurer un accompagnement administratif complet sur les questions sociales, telles sont les missions de la consultation créée par Béatrice Idiard-Chamois. Votre initiative a-t-elle été reprise dans en province, c’est plus compliqué. Alors, elles peuvent me contacter par téléphone, d’autres établissements ? ▶ Oui : à Paris, l’hôpital de la Pitié- par exemple pour avoir des informations Salpêtrière, qui avait déjà un pôle référent sur leurs droits. Je reçois aussi des femmes sourds, a développé depuis peu un accueil qui ont un projet de grossesse et souhaitent pour les personnes à mobilité réduite. un avis spécialisé et des conseils pour Dans ce cadre, ils utilisent beaucoup le les transmettre au gynécologue ou à la Sapph, le Service d’accompagnement à sage-femme qui les suivra près de chez la parentalité des personnes en situation elles. Je réponds également à des coups de handicap, géré par la Fondation hospi de fil de médecins confrontés à la grostalière Sainte-Marie. Comme nous, ce sesse de leur patiente et qui ne savent service, dont nous pas du tout comment sommes d’a illeurs gérer la situation. partenaires, accom- Face à tant d’obstacles, certaines Le problème vient pagne les femmes de ces femmes se découragent du fait qu’actuellement, que ce soit au da ns leu r dési r et nombreuses sont celles d’enfant, leur grosniveau médical ou sesse et dans les qui ne concrétisent pas leur désir paramédical, il n’y soins à apporter de grossesse, alors qu’elles sont a pas de formation au nouveau‑né. Les parfaitement capables spécifique sur la futures mamans de s’occuper d’un enfant. prise en charge de peuvent par exemple ces publics. Les prose former aux outils fessionnels de santé de puériculture adaptés. C’est aussi le Sapph n’y sont pas sensibilisés et ça ne les intéqui a mis au point la technique de lecture resse pas beaucoup. Ils se disent que, des échographies que nous utilisons pour dans leur carrière, ils ne croiseront pas les personnes déficientes visuelles : grâce beaucoup de personnes dans ce cas, alors à un calque, on trace au stylo le contour ils ne se préoccupent pas de ces questions. de l’enfant, qui s’inscrit en relief. MalEt c’est bien dommage. ◆ heureusement, à part la Pitié, il n’y a pas Propos recueillis par Delphine Delarue d’autres services spécialisés en France. Institut mutualiste Montsouris (IMM) : 42, boulevard A l’Institut mutualiste Montsouris, nous Jourdan, 75014 Paris. Tél. : 01 56 61 61 47 (renseignerecevons des femmes qui viennent de toute ments service maternité). Site : Imm.fr, rubrique « Maternité », puis « Handicap et parentalité ». l’Ile-de-France, mais pour celles qui vivent n° 323 mutualistes -- OAM323_008009.indd 9 I 9 12/09/2014 15:22 IForme et bien-être Gluten Le régime « sans », c’est tendance, mais… Très à la mode, le régime sans gluten permettrait de perdre du poids, mais aussi de soulager bien des maux, des douleurs digestives aux pathologies inflammatoires en passant par la fatigue ou la migraine. Pas si simple… L Symptômes divers et causes mal définies « Nous remarquons que certains patients déclarent mal digérer les aliments contenant du gluten et sont fortement soulagés par un régime d’éviction, alors qu’ils ne présentent pourtant pas les signes biologiques et immunologiques spécifiques d’une véritable intolérance », explique le professeur Bruno Bonaz, gastroentérologue et neuro physiologiste au département d’hépatogastroentérologie du CHU de Grenoble. Cette « hypersensibilité » au gluten reste toutefois une notion confuse pour le corps médical comme pour le public. Selon des études récentes, une partie des symptômes imputés au gluten pourraient en réalité être provoqués par d’autres types de sucres, les Fodmap, qui en fer mentant dans l’intestin provoqueraient des excès de gaz et divers troubles digestifs proches du syndrome du côlon irritable. Des « hypersensibles au gluten » auraient d’ailleurs vu leur état s’améliorer en réduisant non pas le gluten, mais ces Fodmap, présents également dans le blé… Attention aux dérapages Reste que le gluten est devenu le n ouvel « ennemi à combattre », et le « gluten free » (« sans gluten »), un phénomène de mode qui dépasse, de loin, le problème des intolérances. Abreuvées d’informations contradictoires et soucieuses de leurs propres symptômes organiques, de plus en plus de personnes suppriment radi calement certains aliments considérés comme suspects (gluten, graisses, viande, © Garo – Phanie e gluten – ou plus précisément l’un de ses composants, la gliadine –, contenu dans des céréales comme le blé, le seigle, l’avoine ou l’épeautre, serait à l’origine non seulement d’allergies et d’intolérances reconnues (lire l’encadré), mais aussi de troubles plus légers, liés à des sensibilités individuelles, qui pourraient toucher jusqu’à 8 % de la population. De plus en plus de personnes suppriment radicalement certaines catégories d’aliments et s’en disent soulagées. Les médecins, eux, s’en inquiètent. lait…), en accordant une attention sou tenue, voire excessive, à leur abdomen, lequel – c’est prouvé – pâtit du stress et de l’anxiété. Si elles s’en trouvent sou lagées, les médecins, eux, s’inquiètent de cette alimentation auto-médicalisée, parfois très stricte, qui n’a rien de béné fique et peut au contraire déclencher des carences par sa monotonie. Le « sans gluten » est aussi devenu un précepte minceur, depuis que plusieurs stars ont opté pour ce régime afin de se délester de kilos superflus. Certes, supprimer de son alimentation le pain, les pâtes, la pizza et les pâtisseries réduit les apports caloriques et favorise donc la perte de poids, mais le gluten ne fait pas grossir en tant que tel ! Le régime d’éviction complète devrait être réservé aux allergiques et aux malades cœliaques, d’autant qu’il coûte cher (les produits « sans » sont une niche pour les industriels de l’agroalimentaire) et qu’il peut favoriser l’isolement social, car il est très restrictif, de nombreux pro duits contenant du gluten. Les médecins conseillent aux personnes souffrant de troubles digestifs chroniques de consul ter, avant de décider d’un régime d’évic tion complète qui n’a pas forcément lieu d’être. Pour les autres, réduire le pain, les pâtes et plus généralement le blé, en consommant d’autres types de céréales (riz, quinoa), n’est pas dangereux tant que l’alimentation reste variée et équili brée, puisque le gluten n’est pas non plus indispensable à la santé. ◆ Isabelle Delaleu De vrais troubles • La véritable intolérance au gluten, également appelée maladie cœliaque, concerne environ 1 % des individus. Présente dès l’enfance, cette maladie auto-immune ne se guérit pas et nécessite un régime alimentaire d’éviction complète de tous les produits contenant du gluten, même en infime quantité. Le diagnostic est établi grâce à des analyses de sang spécifiques (dosage des immunoglobulines A, ou IgA) et à des biopsies intestinales. • L’allergie au gluten, différente de l’intolérance, tant sur le plan immunologique (avec une présence d’immunoglobulines E, ou IgE) que par les symptômes qu’elle déclenche (douleurs abdominales, œdème, urticaire, troubles respiratoires…), nécessite, comme toute allergie alimentaire avérée, un régime d’éviction. I 10 mutualistes n° 323 -- OAM323_010.indd 10 12/09/2014 15:36 IForme et bien-être Scolarité De meilleurs résultats grâce à la lumière De plus en plus d’études révèlent l’impact positif de la lumière sur le fonctionnement du cerveau : elle agirait directement sur l’attention, la mémoire et les capacités d’apprentissage, en particulier chez les écoliers. Réels progrès et meilleure santé Les connaissances du rôle de la lumière sur les capacités d’apprentissage des enfants remontent à quelques années. L’une des plus importantes études sur les effets de la lumière naturelle en milieu scolaire a été menée en 1990 aux Etats-Unis, dans des écoles élémentaires de l’Ouest américain. Les chercheurs ont découvert que les notes des élèves s’étaient améliorées de 26 % en lecture et de 20 % en mathématiques dans les salles de classe éclairées par de la lumière naturelle. Durant la même période, un psychologue canadien, Warren Hathaway, a suivi des jeunes âgés de 10 à 12 ans dans des écoles utilisant différents types de lampes, dont des lumières fluorescentes à spectre complet (lire l’encadré). Les élèves figurant dans le groupe exposé à la lumière à spectre complet ont enregistré © Burger – Phanie O n le sait depuis longtemps : un bon sommeil, suffisant en quantité et en qualité, facilite l’apprentissage et améliore la mémoire. Un autre phénomène a une action tout aussi bénéfique : la lumière. Cela s’explique, car lumière et sommeil se trouvent en relation étroite. Notre horloge biologique, qui organise nos rythmes de sommeil et d’éveil, est en effet régulée par deux synchroniseurs : le rythme social et la lumière du soleil. Selon le docteur François D uforez, m édecin du sommeil et du sport au Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu, à Paris, « la bonne régulation de notre horloge biologique détermine la qualité de notre sommeil, et si nous dormons bien, nous serons vigilants dans la journée, la vigilance étant le socle de la concentration, de l’attention et de la mémorisation ». Les élèves auraient de meilleurs résultats en lecture et en mathématiques dans les classes éclairées à la lumière naturelle. des progrès scolaires plus rapides que les autres. Ils étaient également moins souvent malades. Des besoins différents selon l’heure En 2013, le professeur Damien Léger, directeur du Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu, et son collabo rateur, le docteur François Forez, ont quant à eux mené une étude dans une classe de CM2 d’une école de Vitré (Illeet-Vilaine). Le but était d’étudier un système d’éclairage, appelé School Vision, qui permet aux enseignants de faire varier l’ambiance lumineuse de la classe afin d’adapter l’intensité et la couleur de la lumière à l’heure de la journée et aux besoins pédagogiques. Ce système comprenait quatre scénarios pouvant varier par une simple pression pour créer une ambiance différente : • le scénario standard, composé d’une lumière d’intensité habituelle, avec un équilibre de couleurs froides et chaudes, pour les périodes de la journée ne demandant pas une attention particulière ; • le scénario énergie, avec une lumière plus intense, enrichie en lumière bleue, recommandée en début de matinée ou d’après-midi, quand les enfants sont plus relâchés et doivent réintégrer un environnement de travail ; • le scénario concentration, avec une lumière encore plus intense et plus riche en lumière bleue, pour de courtes périodes où la concentration doit être élevée, par exemple lors d’exercices sur table ; • le scénario repos, avec une lumière d’intensité habituelle, enrichie en couleurs chaudes. Les parents, les enfants et l’enseignant ont beaucoup apprécié cette adaptation de l’éclairage en plusieurs périodes. Celui‑ci a permis de bien améliorer la vitesse de réalisation de tests exécutés par les élèves et de diminuer les erreurs lors d’un second test exigeant une attention plus soutenue. Bien sûr, toutes les écoles de France ne vont pas s’équiper de ce système d’éclairage, les priorités se situant ailleurs. Rien n’empêche, cependant, de moduler l’éclairage d’une chambre d’enfant. ◆ Suzanne Kestenberg En pratique : comment éclairer une chambre d’enfant Les ampoules à spectre complet, dites aussi plein spectre ou lumière du jour, sont des ampoules diffusant une lumière proche de celle du soleil, c’est-à-dire blanche, et non jaune comme les lampes à incandescence*. Elles permettent de percevoir les vraies couleurs et améliorent le confort visuel et la concentration. Elles ont une basse consommation et une longue durée… mais sont plus onéreuses. Pour rendre efficace l’éclairage d’une chambre d’enfant scolarisé, on peut par exemple disposer une ampoule plein spectre sur son bureau et une ampoule à incandescence au chevet de son lit. * Catégorie dans laquelle se rangent les ampoules à incandescence classiques et les ampoules halogènes. Les premières sont interdites à la vente dans l’Union européenne depuis le 1er janvier 2013. Les halogènes devraient connaître le même sort en 2016. n° 323 mutualistes -- OAM323_011.indd 11 I 11 12/09/2014 15:17 IMédecine La goutte Toujours d’actualité Selon l’étude « Equipage », menée par une équipe de l’hôpital Lariboisière, à Paris, la prévalence de la goutte atteindrait en France 0,9 % de la population adulte, soit environ 450 000 personnes. Un chiffre très élevé qui fait de cette maladie, souvent peu prise au sérieux, la plus fréquente des arthrites inflammatoires du pays. Pourtant, des traitements efficaces, associés à une bonne hygiène alimentaire, permettent d’en guérir définitivement. O n l’avait pratiquement oubliée, pourtant la goutte n’a jamais disparu. Ce rhumatisme inflammatoire, autrefois fréquent chez les rois, se développe rapidement dans la plupart des pays occidentaux. « En France, la prévalence atteint 0,9 % de la population adulte. C’est un chiffre très élevé : il s’agit du rhumatisme inflammatoire le plus fréquent », précise le professeur Pascal Richette, rhumatologue à l’hôpital Lariboisière, à Paris, et co-auteur de l’étude « Equipage », la première à estimer très précisément la prévalence de cette maladie dans notre pays (lire l’encadré). « Du fait de l’épidémie d’obésité, de la modification des habitudes alimentaires et du vieillissement de la population, ce chiffre va très probablement augmenter », ajoute-t-il. Une bien mauvaise nouvelle, surtout quand on sait que la goutte est désormais associée à de graves compli cations cardiovasculaires et rénales, ainsi qu’à une surmortalité. © Bavosi-SLP – Phanie Facteurs environnementaux et génétiques Dans la genèse de la goutte, plusieurs facteurs, notamment environnementaux, jouent un rôle déterminant. Ainsi, une alimentation trop riche en purines (viande rouge, poissons gras, Pied atteint de goutte. Les cristaux d’acide urique en excès (à droite) provoquent une inflammation de l’articulation du gros orteil. Une méthodologie inédite L’étude « Equipage », la première du genre en France, a été menée selon une méthodologie rigoureuse. Les précédentes études sur la prévalence de la goutte ont toutes été réalisées à l’étranger (Etats-Unis, Italie, Royaume-Uni) sur le principe déclaratoire. Les personnes interrogées annonçaient tout simplement si elles souffraient de la goutte ou non. Or, cette méthode a tendance à donner des chiffres supérieurs à la réalité. Pour obtenir un résultat fiable, l’équipe des professeurs Richette et Bardin (hôpital Lariboisière, Paris) a établi, sur la base d’un questionnaire adressé à deux groupes de patients (l’un médicalement diagnostiqué goutteux et l’autre souffrant d’un autre rhumatisme inflammatoire), une seconde liste de neuf questions très précises permettant de classifier efficacement les patients dans plus de 90 % des cas. Ce nouveau questionnaire a ensuite été administré à 10 000 personnes en France. fruits de mer, bière), en fructose (sodas) et une consommation excessive d’alcools forts favorisent la production d’acide urique et font grimper sa concentration dans le sang. « A partir d’un certain niveau, soit 7 milligrammes par décilitre, l’acide urique précipite sous forme de cristal, notamment dans les articulations, explique le professeur Richette. Au fil des années, ces cristaux s’accumulent et, lorsqu’ils entrent en contact avec les cellules de la membrane synoviale – le tissu qui tapisse nos articulations –, cela provoque une violente crise inflammatoire, soudaine et très douloureuse. » Cette crise, qui dure une dizaine de jours, se manifeste habituellement au niveau du gros orteil, mais d’autres articulations, comme le genou ou la cheville, peuvent être touchées. L’alimentation n’est cependant pas le seul facteur en cause : les malades présentent aussi une prédisposition génétique qui rend plus difficile l’élimination de l’acide urique par l’organisme. Des traitements pour guérir définitivement La goutte est aujourd’hui la seule pathologie définitivement curable en rhuma tologie. Nombreux sont ceux qui continuent pourtant à souffrir, dans l’attente angoissante de la prochaine crise. « Le problème, souligne le professeur, c’est que cette maladie, souvent peu prise au sérieux, est généralement traitée par des médecins dont la plupart ne soignent que la crise. » Celle-ci se traite efficacement par la prise de petites doses de colchicine, d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou de cortisone. Ces médicaments n’ont toute fois pas d’effet sur le taux d’acide urique dans le sang (uricémie), et la maladie poursuit son développement. « Pour guérir définitivement les patients, il faut réduire l’uricémie en dessous de 6 milligrammes par décilitre en instaurant un traitement à vie avec des molécules comme l’allopurinol ou le fébuxostate. L’abaissement de l’uricémie sous son seuil de solubilité permet de dissoudre les cristaux dans le sang et de les éliminer progressivement par voie urinaire. » La qualité de la prise en charge – associée, bien sûr, à une alimentation équilibrée et à une baisse de la consommation d’alcool – demeure donc fondamentale pour éviter les complications et se débarrasser définitivement de Delphine Delarue la goutte. ◆ I 12 mutualistes n° 323 -- OAM323_012.indd 12 17/09/2014 12:45 IMédecine Anesthésie Tout en douceur Une extraction de dent de sagesse, une opération de la cataracte ou du canal carpien ? L’anesthésie sera certainement locale, c’est-à-dire limitée à la zone à traiter. Résultat : moins d’angoisse pour le patient, mais aussi moins de stress chirurgical, moins d’effets secondaires liés aux produits anesthésiques, comme les nausées ou les vomissements, et moins de douleurs postopératoires. Les anesthésies locales ou locorégionales (étendues à l’ensemble du membre) vont souvent de pair avec la chirurgie ambulatoire, pour laquelle le patient arrive à l’hôpital le matin et en ressort l’après-midi même. Ce sont des opérations de courte durée (de moins de quatre-vingt-dix minutes), comme celles de la cataracte, des varices ou des hernies, le retrait de plaque ou de vis posés à la suite d’une fracture ou encore certains actes gynécologiques ou urologiques. Aurai-je le choix de l’anesthésie ? Non, c’est le médecin anesthésiste qui décide si l’anesthésie sera locale, loco régionale, voire générale, selon la nature de l’acte chirurgical et en fonction de vos antécédents. Le sujet n’est toutefois pas fermé : vous pouvez en discuter dès la première consultation de préanesthésie. Vais-je avoir mal ? Si le « zéro douleur » n’existe pas, les patients sont globalement satisfaits de la prise en charge. Il est loin, le temps de l’éther sur un chiffon inhalé par le malade ! Aujourd’hui, les produits anesthésiques sont dosés au plus juste. Ils bloquent les récepteurs de la douleur sans effacer la sensation du toucher, ce qui peut d’ailleurs dérouter : « Le patient sous anesthésie locale peut toujours ressentir le contact, comme des pressions ou des manipulations – on douloureuses – durant l’opération, souligne Marc G entili, médecin anesthésiste à Rennes. Il est important de bien lui expliquer cette différence. » Quant aux douleurs qui suivent l’i ntervention, le praticien prescrit, avant le retour au domicile, des médicaments a nalgésiques. Peut-on être opéré sous hypnose ? Oui, mais l’hypnose ne se substitue pas à l’anesthésie locale : elle permet d’en réduire les doses et de diminuer la sensation douloureuse et l’anxiété qui l’accompagne. Le C’est le médecin anesthésiste qui décide si l’anesthésie patient n’est plus focalisé sera locale, locorégionale ou générale, selon la nature sur l’examen ou le soin, de l’acte chirurgical et les antécédents du patient. il est amené « ailleurs », tout en restant conscient. Le chirurgien l’opération de la cataracte, par exemple, qui pratique cette technique y a été spéseules des gouttes anesthésiantes sont cifiquement formé ; c’est lui qui la prodéposées dans l’œil. On trouve aussi pose, par exemple pour une ablation de la des gels et des patchs anesthésiques ; thyroïde, une endoscopie digestive ou, à la les produits actifs pénètrent alors dans maternité, avant la péridurale. L’hypnose l’épiderme. Le plus connu est le patch repose sur la coopération et la communiEMLA, appliqué avant la vaccination cation entre le praticien et son patient, d’un enfant. Ils peuvent également être ce dernier doit donc être volontaire et utilisés avant une épilation au laser ou se sentir en confiance. un tatouage. Deux impératifs : ils ne doivent pas être appliqués sur une plaie Existe-t-il des anesthésies locales ouverte et il faut respecter leur posologie, sans piqûre ? un surdosage pouvant entraîner des Oui, c’est ce que l’on appelle l’anesthéeffets secondaires. ◆ sie topique, réalisée à la surface. Pour Vanessa Pageot-Françoise Chez le dentiste, le Meopa Les rendez-vous chez le dentiste vous rendent particulièrement anxieux ? Votre enfant a un handicap et vous redoutez sa réaction une fois sur le fauteuil ? Le Meopa (mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote) permet au patient de se détendre, sans être endormi : c’est ce que l’on appelle une sédation consciente. Ce gaz inodore, respiré par le biais d’un masque nasal adapté, est principalement destiné aux patients très stressés et aux enfants et adultes handicapés. Son utilisation ne se substitue pas à l’anesthésie locale, qui est réalisée de manière habituelle. n° 323 mutualistes -- OAM323_013.indd 13 © Burger – Phanie Qu’opère-t-on sous anesthésie locale ? I 13 12/09/2014 16:17 IPrévention Vitamine D Qui doit se soumettre au dosage ? Le déficit en vitamine D touche environ 70 % des Français, avec à la clé un risque réel de développer diverses pathologies, osseuses notamment. La communauté médicale est néanmoins divisée sur la nécessité de prescrire un dosage de cette vitamine aux patients et de le leur rembourser. Indispensable dans certains cas De nombreux médecins ne sont pas d’accord avec ces restrictions. « Certes, les prescriptions de dosage ont été trop nombreuses, reconnaît le professeur Jean-Claude Souberbielle, biologiste dans le service d’explorations fonctionnelles de l’hôpital Necker-Enfants malades, © Burger – Phanie L a vitamine D, réputée pour favoriser l’absorption du calcium et jouer ainsi un rôle majeur dans la croissance et la qualité osseuse, a fait l’objet ces dernières années de nombreuses études dans le monde (2 600 en 2011). Les connaissances sur la physiologie de cette vitamine ont évolué, suggérant qu’elle présente aussi des effets bénéfiques sur la santé globale, avec notamment un rôle anti-infectieux (anti-nosocomial) et anti-inflammatoire. Elle aurait même une action protectrice vis-à-vis de certaines formes de cancer et de maladies cardiovasculaires. Ces effets plausibles doivent toutefois être démontrés. En attendant, la vitamine D – une hormone, en réalité – rencontre un succès grandissant auprès des médecins, qui prescrivent de plus en plus de dosages en routine. Résultat : le nombre de ces examens a été multiplié par dix entre 2005 et 2013, générant un coût important de remboursement pour l’Assurance maladie. Par les temps qui courent, cela ne pouvait pas durer… L’Assurance maladie a donc saisi la Haute Autorité de santé (HAS) pour avis sur le bon usage des prescriptions de dosage de vitamine D. In fine, la HAS reconnaît l’utilité de cet examen uniquement dans certains cas, à savoir pour établir un diagnostic de rachitisme ou d’ostéomalacie (décalcification osseuse), chez les personnes âgées faisant des chutes répétées, dans le suivi ambulatoire des transplantés rénaux et après le traitement chirurgical de l’obésité. Les autres indications doivent, selon la HAS, être déremboursées*. pouvant favoriser l’ostéoporose. » Le lien entre déficit en vitamine D et risque de fracture a en effet été bien établi par plusieurs études. Il est nécessaire, pour le médecin, de connaître la concentration de vitamine D de ses patients afin d’établir un objectif thérapeutique. « En dessous de 30 ng/ml de vitamine D dans le sang chez l’adulte, il y a un déficit qui augmente le risque de fractures non vertébrales, notamment la fracture du col du fémur, si délétère. Ne pas rembourser ce dosage, souligne le professeur Souberbielle, équivaudrait à une perte de chances pour les plus démunis. Le dosage et son remboursement sont également nécessaires pour ceux qui ont subi une chirurgie de l’obésité, comme l’indique la HAS, mais aussi pour tous ceux qui présentent une malabsorption intestinale (en cas de maladie cœliaque, de maladie de Crohn, etc.), pour les insuffisants Si le dosage de la vitamine D ne se justifie pas rénaux chroniques et pour ceux chez toujours, il se révèle bel et bien indispensable qui un bilan phosphocalcique est chez certains patients. pratiqué. » Toutes ces personnes à Paris. Elles ne se justifient pas toudoivent pouvoir bénéficier du rembourjours, mais dans certains cas non pris en sement du dosage de vitamine D, selon compte par la HAS, doser la vitamine D le spécialiste. C’est également la position en routine se révèle indispensable. de l’Académie de médecine. Affaire à C’est vrai pour les personnes souffrant suivre. ◆ Suzanne Kestenberg d’ostéoporose ou de toute situation de fragilité osseuse et pour celles qui prennent * A l’heure où nous écrivons ces lignes, le déremboursement n’est pas effectif. des traitements ou souffrent d’une maladie Une supplémentation aux âges extrêmes de la vie La majeure partie de la vitamine D dont nous disposons est synthétisée dans notre organisme sous l’effet des rayons UVB du soleil. Seule une petite quantité est fournie par notre alimentation, essentiellement par des poissons gras (thon, maquereau, sardine, hareng, morue, flétan, etc.). Dans la population générale, sont systématiquement supplémentés en vitamine D les enfants jusqu’à l’âge de 2 ans (5 ans pour les enfants à peau noire), les femmes enceintes et allaitantes et, en association avec du calcium, les personnes âgées en institution. I 14 mutualistes n° 323 -- OAM323_014.indd 14 12/09/2014 15:40 IPrévention Méningites bactériennes Comment se protéger Si les méningites bactériennes ne représentent que quelques centaines de cas par an, elles peuvent causer de lourdes séquelles et une sur dix est mortelle. Pour s’en prémunir, une seule solution selon les associations de patients et les médecins : la vaccination, encore insuffisante en France. © Anne Geddes L es méningites b ac tér ienne s sont des maladies graves dont la mortalité avoisine les 10 %, rappelle le docteur Jean Bergounioux, pédiatre au service de réanimation pédiatrique de l’hôpital RaymondPoinca ré à Ga rches (Hauts-de-Seine). Cela veut dire qu’une personne atteinte sur dix mourra. » Bien que ce type de méningite demeure rare – il ne concerne que quelques centaines de cas par an –, le chiffre fait tout de même froid dans le dos, d’autant que les victimes sont majoritairement des enfants, des adolescents ou de très jeunes adultes. « Quant aux survivants, ajoute le docteur Bergounioux, environ 30 % devront faire face à des séquelles terribles et irréversibles : des troubles neurologiques avec paralysies, des retards mentaux, des troubles du comportement, des surdités, des cécités, et même des amputations en cas de purpura fulminans (lire l’encadré). » Et la maladie présente une difficulté supplémentaire, celle d’être particulièrement complexe à diagnostiquer : « Ses symptômes se confondent avec ceux des infections virales classiques, très fréquentes chez les enfants pendant l’hiver. » (le A, devenu très rare en France, le B ou le C), demeurent des urgences absolues. « C’est une question d’heure, précise le docteur Bergounioux. Le méningocoque par exemple – le germe à l’origine d’environ 90 % des cas de méningites bactériennes chez les enfants – peut tuer en quelques heures, en provoquant une septicémie ou en causant une inflammation des méninges, le tissu qui entoure le cerveau et la moelle épinière. » L’enfant qui présente une forte fièvre, des maux de tête, des vomissements, des courbatures et surtout une raideur de la nuque ainsi qu’une sensibilité accrue à la lumière doit donc être immédiatement conduit à l’hôpital. Plus tôt il est pris en charge, meilleur sera le pronostic vital et moins importantes seront les séquelles. Vaccination recommandée contre le méningocoque C La célèbre photographe Anne Geddes a réalisé ces quelques clichés d’enfants rescapés de méningites bactériennes, à l’occasion d’une campagne de sensibilisation menée en avril 2014. Les amputations font partie des terribles séquelles auxquelles sont confrontés 30 % des survivants. Une question d’heure Pour les associations de patients cependant, pas question de rester les bras croisés. Regroupées au sein du collectif « Ensemble contre la méningite », elles viennent de lancer plusieurs actions dans le cadre de la Journée nationale de sensibilisation, prévue le 7 octobre. L’occasion de rappeler que les méningites bactériennes, quel que soit leur sérotype Le purpura fulminans, une infection foudroyante Le purpura fulminans, dont on recense environ 200 cas par an en France, n’est pas une forme de méningite, mais une phase hématogène du méningocoque. Lorsque ce germe passe dans le sang, il peut provoquer un choc septique extrêmement sévère qui se traduit par des lésions hémorragiques cutanées. Ces taches violettes, qui ne s’effacent pas à la vitro-pression*, se multiplient très rapidement et évoluent en nécrose, puis en gangrène. A ce stade, le méningocoque n’a pas encore atteint les méninges, qui demeurent donc saines. Il faut néanmoins se rendre aux urgences le plus vite possible, car le taux de mortalité atteint alors 20 % des cas et les séquelles (amputations) concernent 40 % des survivants. * Test consistant à appliquer une lame de verre sur la lésion. Selon les médecins et les associations de patients, il n’y a qu’une solution pour se protéger : la vaccination. Mais les risques de tomber malade demeurant très faibles, beaucoup de parents hésitent à sauter le pas. Bien que les autorités sanitaires recommandent la vaccination contre le méningocoque C (remboursée à 65 %) à tous les enfants âgés de 12 mois et jusqu’à 24 ans, la couverture vaccinale, qui concerne 54,1 % des enfants de 1 an et 36,8 % des moins de 10 ans, chute à 2,8 % chez les 20-25 ans. Des résultats trop insuffisants pour éradiquer la maladie. « D’autres pays ont fait des choix plus radicaux, constate le docteur Bergounioux. Au RoyaumeUni par exemple, la vaccination contre le méningocoque C est devenue systématique dès 2000. » Résultat : selon le collectif, les infections invasives à ce germe y ont quasiment disparu. Enfin, si le méningocoque C est responsable d’un quart des méningites, le chiffre grimpe jusqu’à deux tiers pour le sérotype B. Or pour cette forme-ci, le seul vaccin existant, le Bexero, n’est pas encore inscrit dans le calendrier vaccinal français et n’est donc pas remboursé. En revanche, il fait déjà partie des recommandations en République tchèque, en Pologne et au Royaume-Uni. ◆ Mathilde Leroy n° 323 mutualistes -- OAM323_015.indd 15 I15 12/09/2014 17:08 IEn bref ■ Travail de nuit Un tiers des familles s’opposent toujours au don d’organes E-cigarette : la mise en garde de l’OMS Aliments anti-cholestérol : pas d’effets concluants selon l’Anses L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a estimé cet été que les margarines, les produits laitiers et les sauces enrichis en phytostérols ne pouvaient pas être considérés comme un moyen efficace de lutter contre les maladies cardiovasculaires. S’il est avéré que ces composés naturellement présents dans les plantes ont bien un effet sur la réduction du niveau sanguin de cholestérol, la variabilité individuelle de réponse aux phytostérols est telle qu’il n’est pas possible de leur attribuer un quelconque bénéfice sur la santé. « Chez environ 30 % des sujets, la consommation d’aliments enrichis en phytostérols n’induit pas de baisse de LDL-cholestérol », indique l’Anses. Celle-ci recommande donc aux personnes soucieuses de contrôler leur taux de cholestérol de consulter un professionnel de santé, « qui pourra notamment leur indiquer les mesures hygiéno-diététiques les plus adaptées à leur situation ». © Fotolia L’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise désormais l’interdiction de la vente de cigarettes électroniques aux mineurs (déjà effective en France). Selon elle, leur consommation représenterait « une grave menace » pour la santé des adolescents et des fœtus. Il existerait en effet assez de preuves pour affirmer que les e-cigarettes peuvent avoir des conséquences sur « le développement du cerveau ». L’OMS reconnaît toutefois – à l’instar de nombreux tabacologues – que l’utilisation de ces cigarettes permet aux fumeurs de réduire leur exposition aux substances toxiques contenues dans les cigarettes classiques, même si, précise-t-elle, « on ignore actuellement l’importance de la réduction des risques ». Les experts se sont également prononcés pour une interdiction de la consommation dans les espaces publics fermés. Selon le dernier bilan de l’Agence de la biomédecine, si les prélèvements d’organes ont progressé de 4 % en 2013, les refus de don sont encore trop nombreux. Une famille sur trois (32,9 % l’an passé, contre 33,8 % en 2012) refuse toujours le prélèvement sur un parent décédé. En Ile-de-France et dans la région Antilles-Guyane, le pourcentage monte même jusqu’à 40 %. L’agence précise en outre que, malgré la hausse générale des prélèvements, une grave pénurie s’observe pour le rein (un seul greffon disponible pour 4,7 malades en attente) et pour la greffe cardio-pulmonaire (un greffon pour 3,5 malades). © Thinkstock © Thinkstock Selon une étude du ministère du Travail publiée au mois d’août, 7,4 % des salariés déclaraient, en 2012, travailler habituellement la nuit, soit deux fois plus que vingt ans auparavant. Au total, toujours en 2012, 15 % des salariés (21,5 % des hommes et 9,3 % des femmes) étaient concernés par le travail de nuit, occasionnellement ou habituellement, ce qui représente un peu plus d’un Français sur sept. Or, travailler de nuit (autrement dit entre minuit et 5 heures du matin) n’est pas sans conséquences sur la santé. Il s’agit d’une période « durant laquelle l’organisme fonctionne en état de moindre résistance à tous les niveaux », précise le rapport. Résultat : ces travailleurs seraient plus souvent sujets aux troubles du sommeil et aux problèmes digestifs, gynécologiques, cardiovasculaires ou psychologiques. Des études menées sur des infirmières et des hôtesses de l’air ont même montré une augmentation du risque du cancer du sein chez les femmes travaillant la nuit. Rappelons également que le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé le travail « posté » de nuit comme cancérogène probable pour l’homme. © Thinkstock Des risques pour la santé Psoriasis : une journée contre les idées reçues Le psoriasis, cette pathologie inflammatoire de la peau, douloureuse et inesthétique, véhicule encore de trop nombreux préjugés. Contrairement à ce que croient la plupart des gens, elle n’est ni contagieuse ni due à un manque d’hygiène. Pour lutter contre ces idées reçues, l’association France Psoriasis lancera, à l’occasion de la journée mondiale qui aura lieu le 29 octobre, une importante campagne d’information en direction du grand public. Des débats et des conférences se dérouleront partout en France et plus de 3 000 pharmacies ouvriront un « Point conseil psoriasis ». Parallèlement, un réseau social spécialement dédié sera très prochainement accessible via le site de l’association, Francepsoriasis.org. Page réalisée par Mathilde Leroy I 16 mutualistes n° 323 -- OAM323_016_ok.indd 16 12/09/2014 19:16 Dossier réalisé par Delphine Delarue Dépression Loin du « coup de blues », la dépression est une véritable maladie qui, dans ses formes les plus sévères, bouleverse l’existence du patient et de sa famille. Elle toucherait aujourd’hui trois millions de Français et, selon l’OMS, elle représentera en 2020 la deuxième cause mondiale d’invalidité derrière les pathologies cardiovasculaires. Parfois refoulée par le malade, stigmatisée par l’entourage et difficile à diagnostiquer par le médecin généraliste, une dépression mal prise en charge peut conduire au suicide. Heureusement, de l’épisode dépressif léger au burn-out en passant par la dépression du post-partum, des traitements efficaces permettent dans la plupart des cas de s’en sortir. Bien la repérer pour bien la guérir © Burger – Phanie M élancolie, tristesse intense, troubles du sommeil, idées noires persistantes : autant de signes qui peuvent faire penser à la dépression, l’une des pathologies psychiques les plus répandues au monde. Selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), 18 % des Français ont présenté un épisode dépressif majeur au cours de leur vie, les femmes étant deux fois plus touchées que les hommes. « Il s’agit d’une pathologie grave, qui marque une véritable rupture avec le compor tement habituel et n’a rien à voir avec le coup de blues, souligne le professeur Michel Lejoyeux, chef des services de psychiatrie et d’addictologie aux hôpitaux Bichat et Maison-Blanche, à Paris. Plusieurs signaux permettent de la repérer. Tout d’abord – et c’est le symptôme le plus spécifique –, la perte de l’élan vital, c’est-à-dire la perte de l’envie de faire des choses plaisantes. Ensuite, l’engourdissement physique et psychique : on est extrêmement fatigué, on met plus de temps à se lever et à se laver, l’esprit fonctionne au ralenti, on a du mal à se concentrer. A cela s’ajoutent des sentiments profonds de perte d’estime de soi et de culpabilité. » D’après la Classification internationale des maladies (CIM-10), établie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’est la présence permanente de plusieurs de ces symptômes durant presque toute la journée et pendant au moins quinze jours qui définit la maladie dépressive, également appelée épisode dépressif. n° 323 mutualistes -- OAM323_017020v2.indd 17 I17 12/09/2014 16:05 certains auront tendance à considérer leurs symptômes comme normaux, les attribuant à une difficulté de la vie, et à se dire que ça va passer. « En général, ça ne passe pas, observe le professeur Julien-Daniel Guelfi, ex-chef de service de la clinique des maladies mentales et de l’encéphale à l’hôpital ck to Sainte-Anne, à Paris. Et si ks ça passe, ça revient. Sans prise en charge, la probabilité de développer une dépression chronique s’accroît considérablement, sans parler des risques de passage à l’acte. » Selon l’INPES, en effet, 70 % des person ne s q u i dé c è dent par suicide souffraient de dépression et la plupart n’étaient pas traitées ni même diagnostiquées (lire également l’encadré ci-contre). D’où l’importance de bien repérer les symptômes de la maladie et de ne surtout pas les minimiser. Dépression et risque de suicide © Th in La dépression est la première cause de suicide. Selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), 70 % des personnes qui décèdent par suicide souffraient de dépression. Les idées suicidaires ne doivent en aucun cas être prises à la légère, elles doivent être immédiatement signalées à un professionnel de santé. « Les personnes suicidaires ne veulent pas nécessairement mourir, mais souhaitent plutôt mettre fin à une souffrance devenue insupportable », souligne l’INPES. Le passage à l’acte n’est donc jamais inéluctable et le processus peut s’inverser à tout moment. Il est possible de se rendre à toute heure aux urgences de l’hôpital le plus proche, dans un centre d’accueil et de crise (CAC, essentiellement dans les grandes villes) ou encore de contacter un centre d’appel spécialisé (lire l’encadré « Pour en savoir plus », en page 20). Intensité variable Origines biopsychosociales Plusieurs facteurs peuvent expliquer la survenue d’une dépression, même si, pour une majorité d’entre eux, il ne s’agit encore que d’hypothèses. « Grâce à l’imagerie, on a quand même pu observer que, chez les personnes dépressives, il y a Les proches, un soutien précieux « Quand on fait partie de la famille de la personne dépressive, le problème, c’est que l’on ne sait rien, témoigne Martine, dont l’époux souffre de dépression. Souvent, pour préserver la thérapie, les psys ne veulent pas nous rencontrer. Alors on est perdu, on ne sait pas comment s’y prendre pour aider, on a peur de mal faire. » Dans ce cas, les associations de patients peuvent être d’un grand soutien. A France Dépression, Martine a appris comment soutenir son mari. « Secouer la personne, ça ne sert à rien, mis à part la faire culpabiliser davantage, ajoute-t-elle. Il faut juste lui rappeler que l’on est là, qu’on l’aime et lui suggérer des sorties pour maintenir la vie sociale. » Ce soutien suppose aussi le respect d’une bonne distance, une présence bienveillante mais pas étouffante, de l’écoute et, surtout, beaucoup de patience. © Garo – Phanie Celui-ci peut être d’intensité variable : léger, modéré ou sévère, selon le nombre et la gravité des symptômes. Dans les cas légers, la personne parvient encore à poursuivre ses activités professionnelles et sociales, mais lors d’un épisode dépressif sévère, les conséquences peuvent aller jusqu’à la paralysie complète de la vie quotidienne : le malade ne « fonctionne » plus normalement, ne peut plus se rendre à son travail, accomplir les tâches courantes ou entretenir des relations familiales équilibrées. « J’étais anéantie, incapable de faire quoi que ce soit, témoigne Sophie, victime d’une grave dépression qui a duré plusieurs années. Impossible de parler, de manger ou de m’habiller. Je passais mon temps sur le canapé, pétrifiée d’angoisse et complètement absente. » La souffrance morale est alors insupportable, et la tristesse, souvent accompagnée de pleurs récurrents sans motif apparent. A la fois anxieux, hypersensibles et anesthésiés, les malades éprouvent un sentiment de désespoir, d’abandon et d’inutilité. Ils ont l’impression d’être coupés du monde, incompris par leur entourage. Parfois, malgré tous ces signes, la personne dépressive peut avoir du mal à repérer elle-même sa dépression, du moins dans un premier temps. Pour se protéger, des zones du cerveau qui fonctionnent moins bien, souligne le docteur Philippe Martin, psychiatre et directeur médical à la clinique du Pays-de-Seine, à Bois-leRoi (Seine-et-Marne). Les chercheurs sont parvenus à identifier les neuromédiateurs en cause dans le processus de cette maladie : la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline. » Schématiquement, c’est la concentration inappropriée de ces neuromédiateurs, impliqués dans le circuit neurobiologique du plaisir et de la récompense, qui induirait la maladie. Les causes de l’apparition d’une dépression ne s’arrêtent toutefois pas là. Le modèle retenu actuellement est à la fois biologique, psychologique et social. « Les facteurs psychologiques sont liés à des personnalités plus fragiles et sensibles à la dépression, alors que les facteurs sociaux et environnementaux s’associent, par exemple, au fait d’avoir ou non une famille unie, un conjoint à l’écoute, un travail satisfaisant ou encore de bonnes conditions matérielles », explique le professeur Guelfi. On parle également de facteurs génétiques, avec la présence dans certaines familles de plusieurs membres atteints sur des générations successives. I 18 mutualistes n° 323 -- OAM323_017020v2.indd 18 12/09/2014 16:05 © Spl – BSIP La naissance d’un enfant, lorsqu’elle est mal vécue, peut être à l’origine d’un épisode dépressif spécifique, appelé dépression du post-partum. Le médecin généraliste, premier interlocuteur Et le premier professionnel à voir, c’est le médecin traitant. En théorie, il est parfaitement compétent pour diagnostiquer une dépression. Certains généralistes ont d’ailleurs suivi des formations spécifiques qui leur permettent de mener à bien l’évaluation médicale nécessaire et de proposer un traitement adapté. « Seulement, dans la réalité, ce n’est pas toujours aussi simple, constate le docteur Martin. Cela fonctionne surtout si le médecin connaît bien le patient. En ayant des notions de sa personnalité, en étant au courant de son vécu, il saura repérer la rupture. Le problème, La ur c’est que les généralistes sont complètement débordés. Le risque, c’est de prescrire des antidépresseurs un peu trop rapidement, de peur de passer à côté d’une dépression. Et prendre un médicament quand on n’en a pas vraiment besoin, c’est toujours inadapté, voire dangereux. » L’OMS précise que l’erreur d’appréciation fait BSIP – partie des obstacles majeurs ent à l’administration de soins efficaces. Souvent accusé de succomber aux sirènes de l’industrie pharmaceutique et d’inonder la population d’antidépresseurs, « le médecin généraliste a toujours la possibilité, s’il a un doute, de passer la main à un spécialiste de ce type de prescription, autrement dit à un psychiatre, rappelle le professeur Guelfi. Il faut savoir aussi que le traitement par antidépresseurs est complexe à mettre en place. C’est du cas par cas, le patient doit être vu très régulièrement par le prescripteur. Parfois, il est nécessaire de tester plusieurs types d’antidépresseurs avant de trouver celui qui lui convient © Bref, une multitude d’éléments interviennent et certains se construisent bien avant l’apparition de la dépression : on parle alors de facteurs de vulnérabilité. Avoir vécu des événements traumatisants comme des conflits parentaux importants pendant la petite enfance serait ainsi associé à un risque accru de maladie dépressive. D’autres situations peuvent aussi contribuer à déclencher la dépression, par exemple un deuil, une rupture sentimentale, un accident, la perte d’un emploi ou encore un contexte professionnel particulièrement intense, stressant, voire humiliant (burn-out). Enfin, certaines étapes de la vie peuvent être mal vécues et faire naître une dépression bien spécifique. C’est notamment le cas de la maternité, avec la dépression du post-partum. « Il faut savoir qu’aujourd’hui, la dépression, quelles qu’en soient les formes, se soigne grâce aux médicaments antidépresseurs et à la psychothérapie, précise le professeur Guelfi. C’est une maladie complexe et la volonté seule ne suffit pas pour s’en sortir. L’important, dans un premier temps, c’est donc de consulter un professionnel de santé dès que l’on sent que quelque chose ne fonctionne plus comme avant. » le mieux. » Et le choix est plutôt vaste. Si plusieurs classes d’antidépresseurs sont actuellement sur le marché (tricycliques, IMAO, ISRS comme le Prozac), ce sont les plus récents, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (Effexor, Cymbalta, Ixel), qui sont aujourd’hui les plus prescrits. Tous ces médicaments permettent, avec des effets secondaires réduits pour les plus récents, d’améliorer la concentration des neurotransmetteurs impliqués dans le système neurobiologique de la récompense et du plaisir. Une fois que le traitement est mis en place, généralement pour une durée initiale de six mois, pas question de l’interrompre sans avis médical, du jour au lendemain, dès que l’on se sent mieux. Les antidépresseurs ne sont pas des « pilules miracle », il est donc indispensable de suivre la posologie correctement. D’après les spécialistes, ne pas respecter la prescription favoriserait les risques de rechute, les dépressions chroniques et l’installation de troubles de l’humeur récurrents. L’incontournable psychothérapie Pour une prise en charge efficace, le traitement doit toujours être associé à une psychothérapie. « Certains médecins généralistes et certains psychiatres assurent à la fois la prescription de l’antidépresseur et l’action psychothérapique, remarque le professeur Guelfi. Mais pour plus d’efficacité, il est parfois préférable qu’il y ait deux personnes distinctes : l’une, le généraliste Les électrochocs toujours d’actualité Lorsque la personne dépressive ne répond à aucun des traitements proposés et que le risque suicidaire devient trop élevé, le psychiatre peut proposer une électroconvulsivothérapie, autrement dit un traitement aux électrochocs (sismothérapie). Si le mot fait peur, cette méthode a bien changé depuis le siècle dernier : « Aujourd’hui, on la pratique dans un contexte hospitalier de réanimation, sous anesthésie générale, explique le professeur Julien-Daniel Guelfi, ex-chef de service de la clinique des maladies mentales et de l’encéphale à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. L’électro-convulsivothérapie est efficace sur les syndromes dépressifs les plus graves dans environ 80 % des cas. » Après le traitement, néanmoins, le risque de souffrir de troubles de la mémoire demeure élevé. Une autre méthode, la stimulation magnétique transcrânienne, fonctionne selon le même principe : il s’agit de stimuler certaines zones du cerveau pour relancer l’activité cérébrale défaillante (lire Mutualistes, n° 313, avril 2012). Si elle peut donner de bons résultats, cette technique n’est toutefois pas encore reconnue scientifiquement. n° 323 mutualistes -- OAM323_017020v2.indd 19 I19 12/09/2014 16:06 Quand l’hospitalisation s’impose de garantie totale, mais il y a tout de même une relative sécurité. » Parfois, le thérapeute proposera en plus d’autres méthodes, moins académiques, comme la sophrologie ou la méditation, qui peuvent contribuer au mieux-être du patient. Si la plupart des dépressions se soignent en ambulatoire, certaines nécessitent une hospitalisation de plusieurs semaines (en moyenne entre quinze jours et trois semaines, selon la gravité du trouble). C’est le cas pour les formes les plus sévères, lorsque le risque de suicide est important. Le fait de se trouver dans un endroit où il n’a plus à cacher sa maladie permet au patient de se concentrer sur lui-même et sur son traitement. L’hospitalisation peut être décidée par le malade ou imposée par le médecin, à la demande ou non de la famille. Au bout de deux semaines d’internement, un juge décidera si l’hospitalisation demeure justifiée et si la loi a bien été respectée. © Ga ul ou le psychiatre, pour prescrire le médicament et gérer la conduite du traitement, et l’autre, un psychologue ou un second psychiatre, pour mener la psychothérapie. Cela évite qu’il y ait “intoxication” d’un rôle sur l’autre. » Le patient a toujours le choix entre deux approches psychothérapeutiques : l’approche psychanalytique ou Phanie l’approche comportementale Spl – – et cognitive. Avec la pre- t mière, qui dure plusieurs années, le thérapeute et le patient rechercheront l’origine de la dépression dans les conflits infantiles. Cette thérapie ne doit cependant pas êt re conseillée à une personne en pleine phase dépressive, qui risquerait de ne pas supporter la situation psychanalytique et l’évocation de souvenirs particulièrement douloureux. « Ce type de psychothérapie est plutôt indiqué pour les patients qui vont mieux, mais que l’on sent particulièrement vulnérables à la rechute et menacés Revenir à la vie Dans environ 65 à 70 % des cas, les traitements mis en place permettent de vaincre la maladie. « Un patient guéri récupère 100 % de ses facultés, insiste le professeur Lejoyeux. Il faut absolument sortir de la stigmatisation selon laquelle celui qui a fait une dépression reste le “pauvre type” fragile qui a du mal à gérer les aléas de la vie. » Pour éviter de sombrer à nouveau – la rechute est tout de même fréquente, puisqu’elle concerne un malade sur deux –, certains patients installent une nouvelle dynamique de vie. « J’ai complètement changé ma façon de vivre, raconte Arnaud, victime d’un burn-out suivi d’une dépression en 2004. L’hygiène de vie est fondamentale : aujourd’hui, je fais du sport régulièrement, je surveille mon alimentation et je pratique la méditation. J’ai appris à fonctionner différemment, à prendre du recul et à voir les choses sous un autre angle. » Evidemment, contrôler sa consommation d’alcool et proscrire les autres substances addictives est fortement conseillé. Et dans le cadre d’une reconstruction, les associations et les groupes de parole peuvent être d’un grand soutien : écoute, partage et échange d’expériences sont indispensables pour revenir à la vie dans les meilleures conditions. Et pour de bon. ◆ de dépression récurrente », poursuit le professeur. La seconde approche, la thérapie comportementale et cognitive (TCC), est plus brève. En quelques mois, il faudra alors agir sur les mécanismes cognitifs de la pensée dépressive en travaillant sur l’affirmation de soi et le renforcement de l’image. Une fois que le patient a choisi la thérapie qui lui convient le mieux, encore lui restet-il à trouver le bon psy. Dans ce domaine, la qualité du contact est fondamentale, tout comme la compétence du thérapeute. Utiliser le réseau de son médecin traitant, en qui on a confiance, peut être une bonne piste. « Les patients ont la possibilité de vérifier si le psychothérapeute a été labellisé par une association professionnelle, l’Association française de thérapie comportementale et cognitive par exemple, ou s’il travaille avec les associations de patients, conseille le professeur Guelfi. Cela ne donne pas La psychothérapie est parfois complétée par des méthodes moins académiques, comme la sophrologie ou la méditation, qui contribuent au mieux-être du patient. © Thinkstock Pour en savoir plus • France Dépression : tél. 01 40 61 05 66 ; site France-depression.org. • Union nationale des amis et familles des malades psychiques (Unafam) : tél. 01 53 06 30 43 ; site Unafam.org. • SOS Amitié : tél. 01 42 96 26 26 ; site Sos-amitie.org. • Association française de thérapie comportementale et cognitive (AFTCC) : tél. 01 45 88 35 28 ; site Aftcc.org. • Psycom (organisme public d’information) : site Psycom.org. > Pour encore plus d’infos, consultez Mutualistes.com. I 20 mutualistes n° 323 -- OAM323_017020v2.indd 20 12/09/2014 16:06 IKiosque ■ Art-thérapie La création comme outil de bien-être Mieux dormir, c’est possible Selon l’Institut de veille sanitaire (INVS), en 2012, un Français sur trois déclarait souffrir de troubles du sommeil au moins trois nuits par semaine. Bien dormir, c’est malin est un petit guide rempli d’astuces pratiques pour y remédier. Et la première, c’est d’avoir une bonne hygiène de vie. Au programme : du sport, la marche rapide par exemple, à pratiquer dans la journée, ou encore une alimentation équilibrée, qui privilégie notamment les produits laitiers. Les remèdes naturels : phytothérapie, homéopathie, etc., peuvent aussi être d’un grand secours. L’auteure n’oublie pas de détailler les différentes techniques qui aident à se détendre, comme le yoga, et propose pour chacune un exercice type. Personne n’est oublié : femmes enceintes, travailleurs de nuit ou adolescents, tous ont droit à des conseils adaptés pour retrouver un sommeil réparateur. Bien dormir, c’est malin : les techniques naturelles et les astuces pratiques pour retrouver le sommeil durablement, de Nathalie Ferron. Editions Quotidien malin (172 pages, 6 euros). Avec cet ouvrage, Jean-Pierre Klein, un pionnier de l’art-thérapie en France et en Espagne, propose au lecteur de découvrir une discipline aujourd’hui largement utilisée par les professionnels de santé, notamment pour accompagner les traitements de malades dépressifs ou tourmentés. Grâce à des exercices pratiques centrés sur l’écriture et le dessin, il nous fait comprendre comment la création peut nous aider à nous sentir mieux et comment ses effets peuvent se faire sentir progressivement sur notre humeur, notre comportement et dans notre relation aux autres. L’art-thérapie offre une approche originale, qui permet au patient de devenir plus créatif, de donner un peu de lui et de tirer, finalement, une force positive de ses souffrances. En annexe, l’auteur dispense des conseils pour bien choisir son art-thérapeute, précisant l’absolue nécessité de faire appel à un professionnel lorsqu’il s’agit de résoudre des troubles graves. Initiation à l’art-thérapie, de Jean-Pierre Klein. Marabout (256 pages, 15,90 euros). Un cerveau gourmand Savez-vous que votre cerveau consomme 20 % de l’énergie apportée par l’alimentation ? Et il a « des besoins nutritionnels hors normes », selon Bernard Doutres, pharmacien. Nos neurones sont en effet à la fois gourmands et exigeants : il leur faut des vitamines, du zinc, du bêta-carotène, des polyphénols ou encore des oméga 3. Tous ces antioxydants ont un point commun : ils « dopent » le cerveau et développent la mémoire, la concentration ou le moral. Si ce livre est un peu technique pour les novices en nutrition, il a le mérite d’être complet. En fin d’ouvrage, l’auteur récapitule les aliments et les compléments vitaminés « bons » pour la matière grise selon le profil de chacun : homme de plus de 45 ans, femme ménopausée, étudiant en période d’examen, etc. Les gènes expliqués aux enfants Pourquoi les chiens ne font pas des chats ? C’est à cause des gènes, qui permettent aux individus d’une même espèce de se ressembler. Dans cet album joliment illustré, on découvre le rôle des gènes dans l’environnement, dans l’évolution des espèces ou dans l’apparition des maladies. Son originalité, c’est aussi de nous expliquer tout ce que l’on ne sait pas encore et qui reste à découvrir. Les nombreux exemples et les textes en rimes ouvrant les chapitres plairont aux enfants. Recommandée à partir de 7 ans, la lecture pourra toutefois se révéler un peu ardue à cet âge sans l’accompagnement d’un adulte. Les gènes, ce qu’on ne sait pas encore… A qui je ressemble ? Anna Alter avec Axel Kahn, illustrations d’Ewen Blain. Le Pommier, « Sur les épaules des savants » (48 pages, 13 euros). Un cerveau au top : nutrition optimale pour la mémoire, la concentration, le moral, de Bernard Doutres. Thierry Souccar éditions (190 pages, 9,90 euros). Pour éviter les accidents du quotidien « C’est vraiment stupide, j’étais en train de… » : aux urgences, nombre de récits commencent par cette phrase, et peut-être l’avez-vous déjà prononcée. Qui n’a jamais descendu un escalier les mains dans les poches, glissé sa main dans un verre en l’essuyant, changé une ampoule sans débrancher la lampe ? Des gestes du quotidien, accomplis sans y penser, et qui pourtant peuvent être la cause d’un accident… évitable. De son expérience comme urgentiste, le docteur Gérald Kierzek a tiré un livre de conseils à suivre pour ne pas se retrouver bêtement à l’hôpital. Simples à mettre en application, ces réflexes à adopter de toute urgence vous permettront de mieux vous préserver. Chaque année en France, les accidents de la vie courante sont responsables de 4,5 millions de blessés, de 50 000 hospitalisations et de près de 20 000 décès – plus que les accidents de la route. 101 conseils pour ne pas atterrir aux urgences, du docteur Gérald Kierzek. Robert Laffont (288 pages, 18 euros). Page réalisée par la rédaction n° 323 mutualistes - OAM323_021_ok.indd 21 I 21 12/09/2014 17:48 IWeb Dermatologie Tout sur les maladies de peau en un clic Enfant, adolescent, adulte ou senior, chacun a déjà connu ou connaîtra au moins une fois dans sa vie un problème dermatologiques. Grâce à des sites Internet bien documentés, on peut mieux comprendre des affections comme l’acné, l’eczéma ou le psoriasis et donc mieux les accepter, mais aussi mieux les traiter. Eczemacanada.ca Consacré exclusivement à l’eczéma, ce site canadien s’adresse autant aux adultes qu’aux enfants. Les tout-petits peuvent ainsi plonger dans le monde de Penny, une fillette qui les aidera à mieux formes qu’elle peut prendre, comment lutter contre les démangeaisons ou encore quels sont les traitements à suivre. Même si Francepsoriasis.org est destiné principalement aux adultes, une rubrique est réservée aux jeunes (cliquez sur « Point jeunes »). Objectif : les soutenir tout en leur faisant comprendre que le psoriasis est « une maladie, oui, mais pas une malédiction », comme l’écrit Fanny, une internaute. Syndicatdermatos.org appréhender cette affection cutanée. Les parents ont eux aussi leur rubrique, avec des recommandations pour « éviter les poussées d’eczéma » de leurs petits, par exemple. D’autres conseils, apportés par un dermatologue, le docteur Bourcier, sont proposés en vidéo dans l’onglet « Autoapprentissage ». Quant à la rubrique « Pour les adultes », elle met l’accent sur la prévention au quotidien : quelles crèmes et quels cosmétiques utiliser, quels vêtements porter pour prendre soin de sa peau… Herpès, verrues, mais aussi gale, aoûtats ou tiques : le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues recense tous les virus et les parasites qui peuvent attaquer notre peau. Mais quels sont les symptômes de l’infection et quel est le traitement à y associer ? Des questions auxquelles le site répond de façon très claire. Autre point fort : un répertoire où l’on trouve les coordonnées d’une soixantaine d’associations de patients. Dermatonet.com Dermato-info.fr Ce site, animé par le docteur Rousseau, dermatologue, peut certes sembler désuet au premier abord, mais il se révèle très complet. Toute une rubrique y est ainsi consacrée à l’acné, un problème courant qui empoisonne la vie des ados : près de 80 % en souffrent et plus de la moitié se sentent mal dans leur peau à cause de leurs boutons. Sur Dermatonet.com, ils pourront se rassurer en trouvant des réponses fiables aux questions qui les préoccupent, comme « Y a-t-il une relation Les seniors le savent : à partir d’un certain âge, la peau devient plus fragile et des taches apparaissent sur certaines parties du corps. En consultant le site de la Société française de dermatologie, on comprend mieux comment se déroule le processus de vieillissement cutané. Les gestes à adopter pour retarder l’arrivée des rides sont rappelés – on veillera, par exemple, à avoir une alimentation riche en antioxydants (fruits, légumes, poisson, etc.). Dermato-info.fr nous éclaire également sur les nouveaux traitements antirides, souvent agressifs et nécessitant par conséquent une grande vigilance. Côté pratique, la rubrique « Questions entre acné et alimentation ? » ou encore « Mon acné s’améliore au soleil, dois-je m’exposer ? ». Et parce que cette affection ne touche pas que les adolescents, le médecin donne aussi des informations sur l’acné infantile (nouveau-né, nourrisson ou enfant prépubère) ou sur celle de la femme enceinte. ◆ Pauline Maisterra Francepsoriasis.org Le site de l’association pour la lutte contre le psoriasis passe à la loupe cette maladie inflammatoire chronique : on y découvre quelles sont les différentes au dermato » renvoie vers le site de l’Assurance maladie pour trouver le praticien le plus proche de chez soi. I 22 mutualistes n° 323 -- OAM323_022v2.indd 22 12/09/2014 15:50 IVie pratique Déchets ménagers Le vrai-faux du tri sélectif Chaque Français produit en moyenne 360 kilos de déchets par an, soit deux fois plus qu’il y a quarante ans. Or, plus de deux décennies après la mise en place du tri sélectif, on ne recycle en France que 37 % des ordures ménagères, contre 63 % en Autriche, par exemple. Petite révision des bons gestes à adopter, avec un vrai-faux sur les erreurs les plus fréquentes. Dans le container à verre, je ne jette que les emballages : les bouteilles, les bocaux et les flacons Vrai, à condition toutefois qu’ils n’aient pas contenu de produits toxiques (de l’huile de moteur, par exemple). Les autres objets en verre (assiette, verre, vase…) doivent en revanche être éliminés dans le bac à ordures. Sachez en outre qu’il est inutile d’enlever les étiquettes collées sur les contenants recyclables. Le verre collecté est nettoyé, brisé en mille morceaux et fondu à très haute température : aucune étiquette ne peut y résister. © Photos Thinkstock Dans la poubelle jaune*, je ne mets que le plastique Faux. Vous pouvez y jeter : les briques alimentaires (lait, jus de fruits), les bouteilles en plastique, les petites bouteilles de boisson lactée (yaourt à boire), les flacons de produits ménagers et de toilette (shampoing, gel douche) avec leur bouchon, les barquettes en aluminium, les cubitainers, les canettes de boisson, les bidons de sirop et les aérosols sans leur bouchon, les boîtes de conserve… Parfois, vous pouvez également y déposer les cartons et les papiers : les communes ou le syndicat de communes mettent ou non à disposition des containers spécialisés. Le plus souvent, tout ce qui va dans la poubelle jaune doit y être déposé en vrac, mais certaines villes distribuent des sacs plastique pour ce type de déchets. En revanche, on évacue avec les ordures ménagères : le plastique qui emballe les packs de bouteilles, les barquettes de polystyrène, les sacs plastique, les films qui entourent les revues, les emballages ayant contenu des corps gras (barquette de beurre, papier alimentaire gras…). Leur recyclage n’est pas réalisé, car il est trop complexe en raison de leur taille, de leur poids ou de leur composition ou encore trop onéreux. Je jette mes pots de yaourt dans la poubelle à ordures Vrai et faux. Tout dépend de l’endroit où vous habitez : dans certaines villes, ils peuvent être recyclés dans la poubelle jaune. Renseignez-vous auprès de votre mairie. Les bouteilles d’huile ne se recyclent pas Faux. Dès lors qu’elles sont parfaitement vides, vous pouvez jeter les bouteilles d’huile en verre dans le container à verre et celles en plastique dans la poubelle jaune. Je ne lave pas les emballages avant de les jeter à une exception près : les pots de yaourt en verre. Si vous ne les lavez pas, ils ne peuvent pas être recyclés avec le verre. Lorsque vous faites tourner le lave-vaisselle, profitez-en pour les laver, avant de les jeter dans le container à verre. Sinon, ils doivent rejoindre les ordures. Même vidés, les aérosols sont dangereux Faux. Et en plus, l’aluminium et l’acier qu’ils renferment sont recyclables. Il faut les jeter dans le bac jaune, avec les plastiques. Je rapporte les médicaments périmés à la pharmacie Vrai. Le pharmacien est tenu de les reprendre dès lors qu’il s’agit de médicaments à usage humain. Ne videz pas les flacons, les tubes ou les aérosols avant de les lui rendre, les substances actives pourraient polluer. C’est l’association Cyclamed qui collecte les médicaments non utilisés déposés dans les pharmacies et qui les achemine vers un incinérateur pour les faire brûler. Attention : les médicaments vétérinaires, les produits de parapharmacie, les compléments alimentaires et les cosmétiques ne sont pas repris. ◆ Catherine Doleux Vrai. Tous les emballages doivent être bien vidés, mais il est inutile de les laver… * La couleur des bacs peut varier d’une collectivité locale à l’autre. Renseignez-vous auprès de la mairie de votre lieu de résidence. Pour plus d’infos : Ecoemballages.fr/suivezmoi. Retraite : tous les trimestres de maternité comptent Jusqu’à présent, pour compenser l’interruption d’activité liée à un congé maternité, l’accouchement validait un trimestre de retraite. Cette règle défavorisait les femmes qui avaient droit à un congé maternité d’une durée supérieure à un trimestre – c’est le cas, par exemple, pour la naissance d’un troisième enfant ou de jumeaux. En outre, en cas d’adoption, le parent qui percevait les allocations journalières ne validait aucun trimestre. Ces deux injustices sont réparées*. Pour les naissances et les adoptions postérieures au 1er janvier 2014, quatre-vingt-dix jours de perception d’indemnités journalières d’assurance maternité ou d’indemnités journalières de repos en cas d’adoption valident un trimestre, dans la limite de quatre par an. * Décret n° 2014-566 du 30 mai 2014. n° 323 mutualistes -- OAM323_023025.indd 23 I23 12/09/2014 17:36 IVie pratique L’allégement de l’impôt sur les revenus de 2013 promis par le gouvernement au printemps dernier devrait concerner 3 millions de ménages. Pour y prétendre, le revenu imposable doit être inférieur à 13 795 euros pour une personne seule, à 27 590 euros pour un couple et à 41 734 euros pour un couple avec deux enfants. Cette mesure prendra la forme d’une réduction d’impôt de 350 euros pour les célibataires et de 700 euros pour les couples. Vous n’avez aucune démarche particulière à faire pour en bénéficier : la ristourne sera directement appliquée sur votre impôt. Votre avis d’imposition reçu à la fin de l’été précise si vous en profiterez. Pour plus d’infos sur vos impôts : Impots.gouv.fr. ©Photos Thinkstock Allégement d’impôt : êtes-vous concerné ? Redevance télé Qui paie quoi ? Fixée cette année à 133 euros, la redevance télé, désormais appelée contribution à l’audiovisuel public, est à régler avec la taxe d’habita tion de la résidence principale. Cer tains bénéficient cependant d’une exonération. P Patrim : pour déterminer la valeur de votre logement Vous avez désormais accès aux informations sur les ventes immobilières détenues par les services fiscaux. Ce service, dénommé Patrim, est accessible depuis le site Impots. gouv.fr (rubrique « Mon espace particulier »), par le biais d’une procédure sécurisée d’authentification similaire à celle que vous utilisez pour la déclaration des revenus en ligne, avec l’entrée de votre identifiant et du numéro de télédéclarant inscrit sur votre avis d’imposition. Il suffit ensuite d’enregistrer le descriptif du logement : surface, adresse, année de construction, étage, présence d’un ascenseur, etc., pour obtenir les prix de biens comparables vendus au cours des années précédentes dans la même ville, voire le même quartier ou la même rue. Cet outil a été mis en place par la Direction générale des finances publiques pour rendre plus sûres les évaluations que les particuliers ont besoin de faire dans un but fiscal – par exemple lors de la déclaration d’une succession, d’une donation ou de l’impôt de solidarité sur la fortune. our l’administration fiscale, toute personne qui paie une taxe d’habitation est censée détenir un poste de télévision et se trouve par conséquent redevable de la contribution à l’audiovisuel public – le nouveau nom de la redevance télé. Il n’y a donc aucune déclaration particulière à faire quand vous achetez ou que l’on vous donne un téléviseur. En revanche, si vous n’en avez pas, signalez-le dans la déclaration de revenus que vous remplissez au printemps, en cochant la case prévue à cet effet sur la première page de l’imprimé. Une seule par foyer Quel que soit le nombre de téléviseurs ou d’appareils assimilés permettant de recevoir la télévision (lecteur DVD ou vidéoprojecteur associé à un écran et munis d’un tuner) détenus, une seule taxe est due par foyer. Résultat : le contribuable échappe au paiement de la redevance pour le poste de sa résidence secondaire. De même, celui que possède un enfant majeur rattaché fiscalement à ses parents ne fera pas payer une redevance supplémentaire. En outre, vous serez exonéré si vous ne possédez pas de téléviseur ou d’appareil assimilé et regardez les émissions via votre ordinateur ou votre mobile sur Internet. L’avis de paiement de la redevance vous sera envoyé avec celui de la taxe d’habitation, à l’automne. Les deux devront donc être réglées en même temps. Si vous avez choisi le prélèvement mensuel pour la taxe d’habitation, cette option s’appliquera également pour la redevance. Des cas d’exonération Les personnes exonérées de taxe d’habitation pour leur résidence principale le sont également de redevance télé. Il s’agit principalement des plus de 60 ans, des veuves ou veufs et des personnes percevant l’allocation pour adulte handicapé, à condition qu’ils disposent, les uns et les autres, de revenus modestes. En outre, les personnes handicapées ainsi que les personnes âgées de 75 ans au 1er janvier 2014 qui étaient exonérées en 2004, avant la réforme de la redevance intervenue en 2005, continuent à l’être, même si elles sont redevables de la taxe d’habitation en 2014. Il faut néanmoins qu’elles remplissent les conditions suivantes : ne pas avoir payé d’impôt sur le revenu en 2014 ni d’ISF en 2013 et occuper leur logement seule ou avec leur conjoint ou une personne de condition modeste. De nouveaux outils contre la fraude Si vous indiquez à tort, dans votre déclaration de revenus, que vous n’avez pas de téléviseur, vous encourez une amende de 150 euros en plus de la redevance. Sachez que le fisc dispose de moyens efficaces pour débusquer les fraudeurs : croiser les fichiers des contribuables payant la taxe d’habitation avec ceux des vendeurs, des loueurs et des réparateurs de télévision, des diffuseurs et des distributeurs de programmes payants et des fournisseurs d’accès à Internet proposant des formules « triple play » (téléphone, Internet et télévision) est désormais possible. ◆ Catherine Doleux Pour plus d’infos : Impots.gouv.fr, rubrique « Parti culiers », puis « Vos impôts ». I 24 mutualistes n° 323 -- OAM323_023025.indd 24 12/09/2014 17:36 IVie pratique Le chiffre à retenir 46,2 milliards d’euros, c’est ce que les Français ont dépensé en 2012 dans les jeux d’argent, loto, paris hippiques et sportifs… La mise moyenne par joueur s’élèverait à près de 2 000 euros par an, pour des gains estimés à 1 600 euros (source : Insee première, n° 1493, avril 2014). © A lbac h ia raa – Fotolia Validité des cartes d’identité : des problèmes aux frontières La durée de validité des cartes nationales d’identité (CNI) est passée de dix à quinze ans au 1er janvier 2014, y compris pour celles qui ont été émises avant cette date. Le hic, c’est que la date limite de validité mentionnée dessus n’est pas modifiable. Au passage de certaines frontières, notamment en Turquie, à Malte et en Serbie, des voyageurs ont rencontré des difficultés : les autorités locales leur ont refusé leur carte au motif qu’elle était périmée. Le ministère des Affaires étrangères, alerté, a publié une fiche d’information multilingue sur la prolongation de validité de cinq ans des cartes d’identité françaises présentant une date dépassée. Ce document, que l’on peut télécharger sur le site Interieur.gouv.fr (rubrique « Actualités », puis « L’actu du ministère »), est à présenter lors des différents contrôles, mais son efficacité n’est pas garantie. Aussi le ministère des Affaires étrangères préconise-t-il l’utilisation d’un passeport valide. ■ Restauration Le « fait maison » : avancée ou trompe-l’œil ? Depuis le 15 juillet dernier, la mention « Fait maison » ou le logo correspondant doit apparaître sur les cartes des restaurants et des traiteurs pour tous les plats cuisinés entièrement sur place, à partir de produits bruts ou de « produits traditionnels de cuisine ». L’objectif ? Que le consommateur sache s’il mange un plat cuisiné sur place ou un plat assemblé à partir de produits industriels, voire uniquement réchauffé en cuisine. Mais attention, il ne faut pas s’y tromper : ce label n’est pas une garantie de qualité. Le restaurateur qui propose des steaks hachés surgelés « basiques » avec des légumes cueillis « verts » à l’autre bout de la planète pourra l’afficher tout autant que celui qui utilise des produits de producteurs locaux sélectionnés. Sachez aussi que le label n’est pas incompatible avec l’utilisation : de légumes déjà épluchés et découpés ; de viande hachée ou désossée ; de viande ou de poisson découpé ; de produits surgelés ou sous vide sans autre préparation ; de charcuteries (sauf terrines et pâtés) ; de pâtes ; de pâte feuilletée crue ; de choucroute crue ; de sauces, sous réserve d’en informer par écrit la clientèle… Pour plus d’infos : Economie.gouv.fr/fait-maison. Pension alimentaire : les revenus du concubin pris en compte Pour établir le montant de la pension alimentaire en cas de divorce, le juge tient compte des revenus du parent à qui elle sera versée, mais également de ceux de son concubin, le cas échéant. C’est la position adoptée par la Cour de cassation* dans une affaire où le père reprochait à la justice de ne pas avoir retenu les revenus du concubin de la mère pour déterminer la pension alimentaire qu’il devait lui verser. * Cour de cassation, 1re chambre civile, 14 mai 2014, pourvoi n° 13-12 602. Vous avez envie de consommer autrement, mais vous ne savez pas comment faire ? Dans un hors-série, le mensuel Alternatives économiques donne des clés pour devenir un consommateur averti. A travers des thèmes comme « Mieux manger », « Vêtements et cosmétiques », « Habiter malin » ou « Se déplacer écolo », on y apprend comment reconnaître les labels bio, lutter contre le gaspillage alimentaire, s’habiller responsable ou utiliser les réseaux d’échanges entre particuliers. Des conseils pratiques, doublés d’une réflexion critique sur nos modes de consommation. Pour choisir en toute conscience. A. M. Consommer autrement. Alternatives économiques poche, n° 68, mai 2014 (112 pages, 9,50 euros). Réforme de la prestation d’accueil du jeune enfant Dès la naissance ou l’adoption de votre premier enfant, puis pour chacun de ses frères et sœurs, vous pouvez bénéficier de la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje). Versée sous certaines conditions, celle-ci est destinée à vous aider à concilier vie familiale et vie professionnelle. Elle comprend : une prime à la naissance ou à l’adoption et une allocation de base, toutes trois versées sous conditions de ressources ; un complément de libre choix du mode d’activité si au moins l’un des parents réduit ou cesse complètement son activité pour s’occuper de l’enfant ; ou un complément du libre choix du mode de garde lorsque les parents font garder leur enfant de moins de 6 ans par une assistante maternelle agréée ou une garde d’enfant à domicile. Pour un enfant né (ou adopté) à compter du 1er avril 2014, l’allocation de base versée jusqu’à son troisième anniversaire (ou pendant trois ans pour un enfant adopté) peut être de 184,62 euros ou de 92,31 euros par mois, selon le niveau de ressources, alors que seul le taux plein existait jusqu’à présent. Pour obtenir le montant maximal, un couple dont les deux parents travaillent et qui a un enfant, par exemple, ne doit pas disposer de plus de 37 733 euros par an (revenus de 2012). Si ses revenus sont supérieurs, mais ne dépassent pas 45 077 euros, l’allocation ne sera que de 92,31 euros. Si ce plafond est dépassé, le couple n’aura pas droit à l’allocation de base. ©Thinkstock -- OAM323_023025.indd 25 Des idées pour devenir un consommateur averti Pour plus d’infos : Caf.fr. Page réalisée par Catherine Doleux n° 323 mutualistes I25 12/09/2014 17:41 IInitiatives Kaps Toulouse Habitants et étudiants autour d’un même projet solidaire Prendre soin de soi sans débourser un sou, c’est désormais possible dans le quartier populaire d’Empalot, à Toulouse. Une initiative née en avril dernier grâce au dispositif Kaps. Le principe est simple : en échange d’une colocation à prix modéré, des étudiants s’engagent à mettre sur un pied un projet solidaire. © Kaps atelier M arina Fruteau traîne un grand tapis jusqu’à l’une des salles du centre social d’Empalot, à Toulouse. L’atelier bien-être va bientôt démarrer. Cette femme sans emploi habite le quartier et, depuis mi-juin, c’est elle qui gère les cours. « Les Kapseurs m’ont passé le relais », souligne-t-elle, autrement dit les étudiants qui ont participé au dispositif Kaps (lire l’encadré). Leur nom : Balkiss, Javier et Dhia, trois jeunes d’une vingtaine d’années qui ont vécu durant un an en colocation à Empalot. En échange d’un loyer de 330 euros par mois charges comprises, ils ont monté l’atelier bien-être, sur une idée des habitants eux-mêmes. « Les jeunes sont venus à notre rencontre pour nous demander ce qui nous manquait ici, se souvient Marina. Et comme moi, beaucoup ont répondu un atelier de relaxation. » Ni une ni deux, les Kapseurs partent à la recherche de fonds. Grâce à Agir dans mon quartier – le nouveau nom du Fonds d’initiative et de participation des habitants (Fiph) –, ils investissent dans des tapis et lancent leurs cours en avril. Les séances seront réservées aux seuls habitants d’Empalot et comprendront vingt-cinq minutes de gym douce, suivies de vingt-cinq minutes de relaxation. Marina Fruteau (à gauche), qui a repris l’atelier bien-être, montre à deux habitantes du quartier comment se masser délicatement la nuque afin de se détendre. Prendre du temps pour soi « Frottez-vous les mains, puis massez-vous les joues doucement, explique Marina, tout en faisant les gestes devant les quelques participantes. Ensuite, passez à la nuque. » Cette femme de 29 ans n’a pas manqué un seul cours. Quand elle a appris que les Kapseurs arrêtaient l’atelier, comme prévu, à la fin du mois Colocations solidaires : une réussite Le concept de colocation étudiante « à projet » est né dans les années 80 à Louvain-la-Neuve, en Belgique, mais il est apparu en France il y a seulement quatre ans. Aux commandes ? L’Association de la fondation étudiante en ville (Afev), le Crous, les collectivités locales, les universités et les bailleurs sociaux. Le dispositif Kaps (Koloc’ à projets solidaires) a été testé dans plusieurs grandes villes, comme Paris, Nantes ou Toulouse. Un pari réussi dans la Ville rose, puisqu’il a été étendu : au départ, une vingtaine d’étudiants participaient à l’aventure ; depuis septembre, ils sont 70 à vivre en colocation dans un immeuble du Mirail, où ils montent des projets avec les associations du quartier. L’expérience a enchanté Dhia, un étudiant qui a intégré le Kaps l’an dernier à Empalot, à Toulouse : « Grâce à ce dispositif, j’ai découvert des habitants, un quartier qui n’est pas du tout dangereux comme beaucoup l’imaginent, et j’ai réussi à m’y intégrer. » Pour plus d’infos : Kolocsolidaire.org. de juin, elle n’a pas hésité une seconde à le reprendre. « Les cours de relaxation m’ont fait un bien fou, confie-t-elle. Ils m’ont vraiment aidée à lâcher prise, à ne plus penser à mes problèmes. » Un effet bénéfique qu’elle souhaite faire partager aux autres participantes. L’atelier réunit chaque mercredi matin entre cinq et dix femmes. « C’est bien de penser à soi et de sortir de la maison », lâche Muriel. C’est la première fois qu’elle y participe, et ce ne sera certainement pas la dernière. « Il faut juste arriver à se dégager du temps pour venir », ajoute-t-elle. « La plupart des femmes qui viennent ici sont des mères au foyer », précise Marina, qui espère que les Kapseurs garderont le contact avec l’atelier. « Cela nous a fait du bien de les côtoyer, conclut Isabelle, l’une des participantes. Sans le Kaps, on n’aurait eu l’occasion ni de faire cet atelier ni d’échanger avec ces jeunes, qui en règle générale restent plutôt entre eux. » ◆ Pauline Maisterra Pour plus d’infos : Toulouse.afev.org ; Kolocsolidaire. org/toulouse. I 26 mutualistes n° 323 -- OAM323_026.indd 26 12/09/2014 17:00 Re trouvez vot re m a g a zi ne s a nt é s ur Mucs.mutualistes.com Des centaines d’articles, une information fiable et labellisée HON* ◗ L’intégralité du magazine à feuilleter en ligne ◗ Les actualités santé de la semaine ◗ Et aussi… Un fil de news quotidiennes Un dictionnaire médical Une vidéothèque pédagogique Un moteur de recherche ◗ Les dossiers parus dans « Mutualistes » enrichis d’infos inédites ◗ Les sites santé conseillés par la rédaction R EJOIG N E Z- NOUS SUR LES R ÉS E AUX SOCIAUX /Mutualistes.infos @MutualistesMag * Health on the Net (« la santé sur Internet »), organisation non gouvernementale suisse qui certifie de la qualité des sites santé. MUC323v2.indd 27 12/09/2014 11:01 Avec le soutien gracieux de l’agence – Depuis 2012, Handicap International soutient la population syrienne, otage des violences armées. Chaque jour, l’association prend en charge de nouvelles victimes de blessures par balle ou d’explosions. OAM323_028.indd 28 12/09/2014 16:08 DR IInitiatives ■ Le Ballon du bonheur Sportif et solidaire Il y a quatre ans, la basketteuse professionnelle et capitaine de l’équipe Tarbes Gespe Bigorre (TGB), Joyce Cousseins-Smith, fonde Le Ballon du bonheur. Objectif : aider à travers le sport les enfants des pays en voie de développement. Grâce à l’action des bénévoles, des sportifs amateurs et professionnels, des clubs, des écoles ou des lycées partenaires qui organisent des événements tout au long de l’année, l’association collecte des dons, du matériel sportif et scolaire. Après plusieurs opérations au Sénégal, c’est à Madagascar que la championne s’est rendue avec les joueuses Sabrina Reghaïssia et Amel Bouderra, en juillet dernier, pour apporter maillots, baskets, mais aussi stylos et cahiers. « Nous avons organisé des stages et des matchs pour les enfants des clubs sportifs, des écoles, et pour ceux qui grandissent dans la rue, explique Joyce Cousseins-Smith, pour leur transmettre les valeurs du sport : le travail, le partage et la solidarité, et leur dire que l’on pense à eux. Et dans nos clubs, nos actions permettent aussi aux jeunes de s’ouvrir au monde qui les entoure. » Le handicap au quotidien dans une BD Pour apporter son soutien à l’association et connaître ses actions : Leballondubonheur.com. C’est dans une ancienne caravane américaine, sur un terrain de Fontenaysous-Bois (Val-de-Marne), que s’est installé Le Mille Plateaux, « une cantine culturelle associative ». Ici, on peut venir en famille, entre amis ou pour rencontrer d’autres habitants, partager un déjeuner (le jeudi et le vendredi), prendre le goûter (du mercredi au samedi), le tout pour un coût modeste. Autour des repas faits sur place, les activités s’organisent : jeux, scène ouverte, concerts, ateliers, débats… « C’est un lieu de vie dans le quartier, ouvert à tous, pensé pour favoriser les échanges et réfléchir », explique Mirabelle Cruells Thouvenot, unique salariée de l’association. Cet hiver, même quand les températures ne permettront plus de manger dehors, Le Mille Plateaux continuera à réunir son « parlement des usages » et à développer ses projets. Suivre un enseignement de qualité sans être inscrit à l’université ou dans une grande école, c’est possible grâce aux Mooc*. Populaires aux Etats-Unis, ces cours en ligne, gratuits et accessibles à tous sans condition de diplôme ni d’âge gagnent la France. Lancée en janvier dernier par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la plateforme France Université numérique (FUN) rassemble les Mooc de grands établissements français : Science-Po, l’institut Mines-Télécom, le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)… Une adresse mail suffit pour s’inscrire, et il ne reste qu’à choisir. Une fiche présente chaque cours : nombre de semaines, durée d’une séance, estimation du temps de travail personnel, programme et prérequis, etc. Un forum permet aux élèves d’échanger et des rendez-vous en ligne peuvent être demandés à l’enseignant. Les plus assidus recevront une attestation en fin de parcours. * Mooc signifie en anglais massive open online course, c’est-à-dire « cours en ligne ouverts à tous ». Pour plus d’infos : France-universite-numerique.fr et France-universite-numerique-mooc.fr. -- OAM323_029.indd 29 C’est pas du jeu ! par Kemil et ses Amis et Bast. Ed. Tartamudo, 2014 (53 pages, 12 euros). Pour commander le livre et en savoir plus sur l’association : Kemiletsesamis.org. Recherche collaborative sur le cancer Premier site collaboratif dédié à la recherche sur l’ensemble des cancers touchant les femmes, Seintinelles. com s’adresse à celles qui souhaitent participer aux études et les met en relation avec les chercheurs. Seul engagement demandé : accepter de recevoir une newsletter à chaque fois qu’une équipe scientifique a besoin de constituer un panel. Les champs d’études sont variés : dépistage, effets secondaires, relations avec le conjoint…, tout comme les méthodes utilisées : entretien, questionnaire, examen médical… Les données collectées restent confidentielles et ne sont utilisées que par les laboratoires publics de recherche avec lesquels le site collabore. L’ensemble de la procédure est validé par un comité scientifique et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). En cours, une enquête sur l’impact professionnel du cancer vise à réunir 10 000 participantes en trois ans. Pour devenir une Seintinelle : Seintinelles.com. Page réalisée par Aude Malaret DR Le Mille Plateaux : 4, rue Alfred-de-Musset, 94120 Fontenay-sous-Bois. Ouvert les mercredi et samedi de 14 à 18 heures et les jeudi et vendredi de 9 à 18 heures. Pour plus d’infos : Lemilleplateaux.blogspot.fr ou Facebook. Apprendre en ligne, c’est FUN DR Une cantine pour le corps et l’esprit L’association Kemil et ses Amis, fondée par les parents d’un petit garçon atteint par le syndrome de West (une forme rare d’épilepsie), aide les familles touchées par la maladie à organiser leur vie de tous les jours. Elle se bat aussi pour l’installation de balançoires adaptées dans les aires de jeux publiques. C’est d’ailleurs le récit de ce combat qui ouvre C’est pas du jeu ! une bande dessinée composée d’histoires courtes racontant le quotidien de ces familles. Touchantes, amusantes ou révoltantes, elles rappellent à quel point il n’est pas facile d’être (ou d’avoir) un enfant handicapé. Une invitation à mieux comprendre pour changer notre regard et nos comportements. n° 323 mutualistes I29 12/09/2014 16:21 IInitiatives Enfance et Partage Un numéro pour dire non à la maltraitance Depuis 1988, le numéro vert de l’association Enfance et Partage aide les enfants et les adolescents victimes de maltraitance ou les personnes témoins de ces violences. Au bout du fil, des bénévoles les écoutent, les conseillent et les accompagnent, entourés d’une équipe de psychologues et de juristes qui se tient prête à prendre le relais pour agir. I l y a ceux qui hésitent, ceux qui se taisent… Parfois, la voix est chargée d’émotion, de colère ou de fatigue. A chacun, le bénévole qui répond au numéro vert d’Enfance et Partage prête une oreille attentive et bienveillante. Son rôle consiste à écouter, à conseiller et à orienter les enfants et les adolescents victimes de maltraitance, qui subissent ou ont subi des violences physiques, sexuelles, psychologiques ou des négligences lourdes. Mais dans la plupart des cas, c’est l’entourage ou une personne extérieure qui, témoin des faits, appelle l’association. Alors, pour le bénévole qui décroche le téléphone, il faut d’abord comprendre la situation sans rien omettre. « Quand je réponds, je suis avec la personne qui appelle : je prends une feuille blanche, j’écoute, je note, puis je reprends avec elle les éléments importants, l’âge de l’enfant, les sévices subis, la région… Je récapitule la situation pour m’assurer que je l’ai comprise », explique Margaux, présente ce mardi matin au numéro vert. Anonyme et gratuit, celui-ci est ouvert du lundi au vendredi de 10 à 18 heures. Avant d’être écoutant, le bénévole suit une formation avec l’avocat de l’association, ainsi qu’avec la responsable juridique et la psychologue, qui organisent des cas pratiques. Il commence par une période DR d’observation, puis fait ses premières permanences en tandem. Déclencher des mesures de protection Une ou deux matinées par semaine, Margaux assure la permanence téléphonique, où se relaie une équipe de seize bénévoles. Lorsque la personne qui appelle a connaissance d’un cas de maltraitance, « le rôle essentiel du numéro vert est de recueillir toutes les informations ». Et en fonction de leur gravité, ces situations peuvent donner lieu Une association précurseur dans la lutte contre les violences Lors de sa création, en 1979, Enfance et Partage pointe la nécessité de repérer les cas de mauvais traitements envers les enfants et de mettre une structure à la disposition de ceux qui en sont témoins, mais n’osent pas s’adresser aux autorités. L’association propose alors à l’Etat la création d’un numéro d’urgence, mais se heurte à un refus. C’est en 1988 qu’elle met en service son numéro vert. Son fort retentissement est suivi par la loi relative à la prévention des mauvais traitements à l’égard des mineurs et à la protection de l’enfance du 10 juillet 1989 et par l’ouverture la même année du service national d’accueil téléphonique de l’enfance maltraitée, devenu en 1997 le 119 Allô Enfance maltraitée. Au-delà d’un dispositif d’écoute et de conseil, Enfance et Partage assure un accompagnement juridique des familles, leur offre un soutien psychologique et mène des actions de prévention de la maltraitance dans les établissements scolaires et auprès des professionnels de l’enfance. Il faut savoir que le nombre de décès d’enfants par violences corporelles oscille entre 400 et 700 par an, soit pratiquement deux par jour. * Rapport sur le projet de loi relatif à l’accueil et à la protection de l’enfance, Sénat, 2003. à un signalement : « La responsable juridique de l’association prend la décision de prévenir la cellule départementale d’information prioritaire des services de la protection de l’enfance, pour qu’une procédure soit déclenchée, qu’il y ait une enquête sociale et que la famille soit aidée. Si la situation est plus grave, en cas de sévices sexuels notamment, elle prévient le procureur, qui ouvre une enquête. » Accompagner les familles La majorité des appels concernent des questions juridiques ou administratives posées par les victimes de maltraitance ou leurs proches qui se heurtent à la complexité des procédures. Ce sont les « dossiers conseils », comme les n omment les bénévoles. Délai de prescription, durée de l’enquête, étapes de la procédure… : les questions sont techniques et précises. Parfois une réponse suffit. Pour d’autres, un suivi peut être mis en place. « Ces familles se sentent perdues et elles ont besoin d’être accompagnées pendant toute la procédure, constate Margaux. C’est important pour elles d’avoir un œil extérieur. » Après un appel au numéro vert, en effet, l’action de l’association peut se poursuivre, qu’il s’agisse d’un accompagnement juridique ou d’un suivi psychologique. D’autres bénévoles, aidés par un réseau de professionnels – avocats spécialisés et psycho logues –, prennent alors la suite jusqu’à ce que tout soit terminé. « Parfois, ils suivent un dossier pendant des mois, voire des années. » ◆ Aude Malaret Enfance et Partage (siège) : 2-4, cité de l’Ameublement, 75011 Paris. Site : Enfance-et-partage.org. Si vous êtes victime ou témoin de maltraitance envers un enfant, appelez le numéro vert de l’association : 0 800 05 12 34 (gratuit depuis un poste fixe), ou prenez contact par e-mail : numerovert@ enfance-et-partage.org. I 30 mutualistes n° 323 -- OAM323_030.indd 30 12/09/2014 16:33 Notre mission : améliorer votre vue, pas nos bénéfices. Zéro actionnaire. Zéro dividende. Juste des prix justes. Pour découvrir la solution optique adaptée à vos besoins, au prix le plus juste, rendez-vous dans l’un de nos 750 magasins en France. Trouvez le magasin le plus proche au 0 805 500 208 ou sur www.lesopticiensmutualistes.fr LES OPTICIENS MUTUALISTES VOTRE VUE. NOTRE PRIORITÉ. - Visaudio S.A.S Paris 492 361 597 au capital social de 1 800 000 euros. 200x267_Instit_ciem.indd OAM323_031.indd 31 1 22/07/2014 12/09/2014 11:26 16:01 OAM323_032.indd EXT 4977 OBJ& ACT32(TARIF).indd 1 12/09/2014 13:34 16:01 10/09/2014