Le vison d`Europe dans la vallée de la Dordogne

Transcription

Le vison d`Europe dans la vallée de la Dordogne
L E V I S O N D’E U R O P E D A N S
LAVALLEE DE LA DORDOGNE
Enquête historique, état des populations et conservation dans les
sites Natura 2000 « Vallée de la Dordogne » (FR 7200660)
et « Vallée de la Dordogne Quercynoise » (FR 7300898)
Charles Lemarchand - Christian Bouchardy
(Mai 2010)
Cette étude est cofinancée par l’Union européenne. L’Europe s’engage en France avec le FEADER.
SOMMAIRE
I. Présentation générale de l’espèce
1. Classification
2. Caractéristiques biologiques
2.1. Morphologie
2.2. Régime alimentaire
2.3. Ecoéthologie
2.4. Reproduction
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II. Description des habitats de l’espèce
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III. Statut
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IV. Etat de conservation de l’espèce
1. Statut de conservation
2. Actions de conservation
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V. Répartition en Europe et en France
1. En Europe
2. En France
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VI. Indices de présence et méthodologie de suivi
1. Les crottes, les traces de pas et les autres indices de présence
2. La méthodologie de suivi du vison sur le terrain
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VII. Menaces principales pour le vison d’Europe
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VIII. Evolution historique de la répartition du vison d’Europe
dans le bassin de la Dordogne
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Références bibliographiques
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Le vison d’Europe dans la vallée de la Dordogne
Enquête historique, état des populations et conservation dans les sites Natura 2000
« Vallée de la Dordogne » (FR 7200660)
et « Vallée de la Dordogne Quercynoise » (FR 7300898)
I. Présentation générale de l’espèce
1. Classification
La classification du Vison d‟Europe, souvent considéré comme une variété locale de
putois (le « putois des marais » a été un de ses noms vernaculaires en France) a longtemps été
hésitante. L‟intérêt naturaliste et scientifique à la fin du 19e et au début du 20e siècle, puis
l‟approche génétique de ces dernières années ont permis de clarifier la situation, notamment
vis-à-vis d‟autres mustélidés proches, à commencer par le vison d‟Amérique M. vison
(Michaux et Libois, 2001 ; Michaux et al. 2004, 2005).
Classe : Mammifères
Ordre : Carnivores
Famille : Mustélidés
Sous-famille : Mustélinés
Genre : Mustela
Espèce : lutreola (L. 1758)
© Noël Gouilloux – Catiche Productions
2. Caractéristiques biologiques
2.1. Morphologie
Les caractéristiques morphologiques typiques des mustélidés se retrouvent chez le
vison d‟Europe : le corps est allongé et mince, les pattes courtes, le cou est peu marqué. La
tête est légèrement aplatie, améliorant encore le profil fusiforme. Les oreilles sont petites et
rondes. Les doigts des pattes arrière sont reliés par une semi-palmure.
La fourrure est de couleur brun foncé, parfois teinté de reflets roux ; le poil de bourre
est gris. L‟extrémité de la queue et les pattes sont plus sombres, presque noires. La tête est
marron foncé, ornée d‟une tache blanche très nette à l‟extrémité du museau. Cette tache, en
forme de croissant, orne la lèvre supérieure sans dépasser la truffe, et est également toujours
présente sur le menton. Ce patron de coloration semble particulièrement stable au sein de la
population européenne (Youngman, 1982 ; De Bellefroid et Rosoux, 2005).
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La taille est variable, avec un dimorphisme sexuel prononcé, et en faveur des mâles :
ces derniers mesurent entre 50 et 60 cm, dont 15 à 20 pour la queue, tandis que la taille des
femelles atteint 45 à 50 cm, dont 14 à 17 cm pour la queue. Les poids moyens, eux aussi très
variables entre les individus, sont de l‟ordre de 800 g à 1 kg pour les mâles et 500 à 700 g
pour les femelles (Camby, 1990 ; Maizeret et al. 1998 ; De Bellefroid et Rosoux, 2005).
2.2 Régime alimentaire
Les données concernant le régime alimentaire du vison d‟Europe en France
proviennent de l‟analyse de contenus stomacaux, de la récupération et de l‟analyse de crottes
d‟individus suivis sur le terrain par radio-pistage (Chanudet, in litt., Camby, 1990, De
Bellefroid et Rosoux, 2005).
Ces études ont permis de montrer que le vison d‟Europe est une espèce opportuniste et
généraliste quant au choix de ses proies. La prédation concerne la faune des cours d‟eau, des
marais et des étangs, vivant dans l‟eau ou sur les berges. Ainsi, les amphibiens (notamment
les grenouilles), les oiseaux d‟eau (poules d‟eau, canards et œufs), les mammifères
fréquentant les berges de cours d‟eau (rats, campagnol amphibie, rongeurs allochtones et
insectivores) figurent parmi les proies les plus consommées. Les poissons figurent également
au menu du vison, mais en proportions relativement faibles (15 à 20 %). D‟autres proies,
comme des reptiles et des invertébrés, sont également occasionnellement consommées. Les
besoins journaliers atteignent environ 140-180 g. Lorsque la disponibilité en proies est
importante, l‟animal peut entreposer de la nourriture dans des réserves : amphibiens, rongeurs
et poissons peuvent être conservés pour une consommation ultérieure (Libois et Fellous,
1998 ; De Bellefroid, 1999 ; Libois et Rosoux, 2001 ; De Bellefroid et Rosoux, 2005).
Le vison d‟Europe est donc un prédateur à très large spectre, le régime alimentaire
présentant par ailleurs d‟importantes variations interindividuelles, au fil des saisons ou selon
l‟habitat fréquenté, ce qui souligne de bonnes capacités d‟adaptation de l‟espèce aux
variations des conditions climatiques et aux biocénoses de son habitat.
2.3. Ecoéthologie
Le vison d‟Europe est un animal territorial : chaque individu fréquente un domaine
vital déterminé, à l‟intérieur duquel il défend un territoire qui lui est propre, face à des
individus concurrents. L‟exploitation du domaine vital et du territoire sont de mieux en mieux
connues grâce au radiopistage, même si des lacunes demeurent: le domaine vital peut varier
de 2 km à plus 15 kilomètres de rivière, soit environ 400 à près de 5000 hectares de rivières et
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de zones humides associées, et sa taille est inversement proportionnelle à la densité de
population (Palazon et Ruiz-Olmo, 1998 ; GREGE 2000 ; De Bellefroid et Rosoux, 2005).
Les mâles ont un domaine vital plus vaste que celui des femelles, ils sont plus mobiles
que ces dernières, et le domaine d‟un mâle peut recouper en partie celui d‟une ou plusieurs
femelles. Il pourra s‟accoupler avec une ou plusieurs d‟entre elles suivant leur état de
réceptivité sexuelle. Certains individus se montrent nettement plus mobiles que d‟autres, et
peuvent même être considérés comme nomades : un individu équipé d‟un émetteur et suivi
par radiopistage a ainsi parcouru plus de 70 km afin de changer de bassin versant (Vison infos
n°3). Là encore, la densité de population semble avoir un impact important sur les
déplacements des individus : il est en effet logique de penser que les densités locales faibles,
voire l‟isolement de certains individus, expliquent ce caractère nomade, en vue de la
recherche de partenaires.
Le vison est principalement actif au crépuscule et la nuit. Là encore, la variabilité
interindividuelle est importante, certains visons étant plus ou moins strictement nocturnes. Les
déplacements importants ont lieu la nuit, l‟animal reste à proximité de son gîte s‟il se déplace
pendant la journée. Le trajet moyen parcouru en une nuit serait de l‟ordre de 2 à 5 kilomètres.
Les jeunes se montrent moins méfiants, comme souvent chez les carnivores, et peuvent se
déplacer en plein jour (Palazon et Ruiz-Olmo, 1998 ; De Bellefroid et Rosoux, 2005).
2.4. Reproduction
Le mâle et la femelle vivent séparés la plus grande partie de l‟année, et ne passent
ensemble que la période du rut, qui s‟étale globalement de février à mai. Après
l‟accouplement, la femelle choisit le terrier de mise-bas, où elle assurera seule l‟élevage des
jeunes. Ce terrier, toujours proche de l‟eau, peut être un trou de la berge, un éboulis rocheux,
un amas de branches ou un touradon. Ce gîte d‟élevage est tapissé de feuilles.
La gestation dure 43 jours. Il n‟y a en général qu‟une seule portée de deux à sept
jeunes, mesurant 6 à 8 cm pour un poids de 10 g environ à la naissance. Leurs dents
apparaissent à un mois et le sevrage intervient vers l‟âge de 10 semaines. La moyenne du
nombre de jeunes en fin d‟élevage est de 3,5, et la mortalité juvénile atteint 25 %. Vers la fin
de leur premier été, les jeunes se dispersent dans un rayon d‟une dizaine de kilomètres autour
de leur lieu de naissance. Ils atteindront leur maturité sexuelle à l‟âge d‟un an (De Bellefroid
et Rosoux, 2005).
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II. Description des habitats de l’espèce
Le vison d‟Europe est une espèce plutôt ubiquiste, sa seule exigence vis-à-vis de
l‟habitat est la présence d‟eau et de sites de refuges ou de repos. Son habitat de prédilection
est constitué d‟une rivière de 5 à 30 m de large, située en plaine, et servant d‟artère au
domaine vital, qui va englober tous les milieux aquatiques alentour. Dans son exploitation du
milieu, le vison, très bon nageur, ne s‟éloigne pas du milieu liquide, sauf pour passer d‟un
bassin hydrographique à un autre.
On le trouvera ainsi le long du cours d‟eau principal et de ses affluents, dans les
chenaux, les bras-morts, les prairies humides et boisements de saules et d‟aulnes inondables
associés, les marais littoraux, les canaux de polders, les vallées inondables et tourbeuses, les
étangs et les réservoirs, le long des rivages lacustres, éventuellement dans les estuaires, même
s‟il semble préférer l‟eau douce et éviter l‟habitat côtier.
Ces milieux se caractérisent par une haute productivité biologique, offrant une grande
variété de proies à tout moment de l‟année. Le lit majeur de chaque milieu, à l‟intérieur
duquel le vison trouve une partie de sa nourriture, est intégré au domaine vital : saulaiesaulnaies à joncs, bordures d‟étangs riches en hélophytes, ripisylves humides. Il peut
fréquenter les zones de têtes de bassin, les berges des petits torrents, exempts de végétation et
parfois à sec en été. Le vison affectionne surtout les zones de plaine et de piémont, mais ne
dépasse pas l‟étage collinéen.
On peut le rencontrer parfois dans des zones anthropisées, en zone agricole,
industrielle ou à proximité d‟habitations bocagères, si l‟exploration de cet habitat ne présente
pas d‟obstacle physique majeur et si la nourriture s‟y trouve en abondance. Le vison se
montre par contre plus sélectif dans le choix des sites de repos, et davantage encore pour les
sites de mise-bas, qui doivent se trouver bien à l‟abri du dérangement humain et des
prédateurs. Ces différents types de gîtes se rencontrent souvent dans des buissons denses,
comme des ronciers du bord de l‟eau, dans l‟entrelacs de racines des arbres de la ripisylve ou
entre des touradons de joncs ou de molinies.
Le vison d‟Europe fréquente donc potentiellement un très large spectre d‟habitats
humides de plaine, même à proximité de l‟homme, pour peu que la nourriture et des gîtes
potentiels s‟y trouvent. Il fait preuve de grandes capacités d‟adaptations à la variabilité des
milieux.
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III. Statut
Le vison d’Europe bénéficie d’une stricte protection, en France, en Europe et à
l’international.
En France, sa protection légale a été officiellement instaurée par la loi sur la
Protection de la Nature du 10 juillet 1976 (appliquée par l‟arrêté ministériel du 17 avril 1981).
L‟arrêté ministériel du 23 avril 2007 confirme ce statut de protection au niveau national, et il
n‟existe pas de statut régional particulier en France.
Au niveau international, le vison d‟Europe est inscrit :
- à l‟Annexe II de la Convention de Berne (1979), rassemblant les espèces de faune
strictement protégées en vue de la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de
l‟Europe.
- aux Annexes II (« espèces d‟intérêt communautaire dont la conservation nécessite la
désignation de Zones Spéciales de Conservation ») et IV (« espèces d‟intérêt communautaire
qui nécessitent une protection stricte ») de la Directive Habitats Faune Flore 92/43/EC (1992),
en vue de la conservation et de la restauration de la biodiversité de l‟Union Européenne. Le
vison est par ailleurs une des espèces « prioritaires » de la directive, c‟est-à-dire une des
espèces « pour lesquelles la Communauté porte une responsabilité particulière compte tenu de
l‟importance de la part de leur aire de répartition naturelle comprise dans le territoire
(communautaire) ».
IV. Etat de conservation de l’espèce
1. Statut de conservation
La situation du vison d’Europe est alarmante : selon l‟UICN, il figure parmi les
espèces « confrontées à un risque très élevé d‟extinction à l‟état sauvage ». Il appartient donc
à la catégorie des espèces « En danger », catégorie EN, sur la liste rouge des espèces
menacées de l‟UICN, en France comme au niveau international, avec une réduction des
effectifs supérieur à 70 % constaté depuis 10 ans ou trois générations (UICN 1990 ; 2009).
Par ailleurs, dans l’Inventaire de la faune menacée en France, publié par le Muséum National
d‟Histoire Naturelle de Paris, Nathan et le WWF, (Saint-Girons, 1994 a, b) le vison d‟Europe
est classé parmi les espèces en danger.
Outre la réduction des effectifs, les campagnes de suivi ont montré que l‟aire de
répartition de l‟espèce est également en diminution.
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2. Actions de conservation
De 1991 à 1997, une campagne nationale de capture, destinée à connaître avec
précision la répartition de l‟espèce, a été menée avec le soutien financier du Ministère de
l‟Aménagement du Territoire et de l‟Environnement et l‟aide de bénévoles et professionnels
appartenant au groupe d‟étude de la répartition du vison piloté par le bureau d‟étude GREGE.
De 1996 à 1999, une première étude de radiopistage a été lancée dans les Landes de
Gascogne. Les résultats de ces enquêtes, publiés et largement diffusés sous diverses formes
(posters, plaquettes) et exposés lors du Colloque International sur la loutre et le vison
d‟Europe de 1993, ont permis de mieux connaître la répartition du vison, ses habitats et son
occupation du territoire, et ont également considérablement amélioré la sensibilisation du
public à la sauvegarde de l‟espèce.
En parallèle, la mise en place du réseau Natura 2000, visant à préserver la biodiversité
par la conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore, a permis l‟émergence d‟une
soixantaine de sites hébergeant le vison d‟Europe, essentiellement en régions Aquitaine et
Poitou-Charentes.
Un premier plan de restauration national du vison d‟Europe a été rédigé en 1998 pour
le compte du Ministère de l‟Aménagement du Territoire et de l‟Environnement par une
quinzaine d‟experts d‟horizons divers. Modifié en 1999, ce plan a couvert la période de 2000
à 2004 et avait défini comme objectif principaux :
- « Stopper le déclin actuel de la population française et permettre la recolonisation
d’au moins une partie de l’aire perdue depuis quelques années »
- « Identifier les causes du déclin de la population française ».
Les méthodes d‟actions envisagées étaient de poursuivre et de développer les
recherches en cours, afin d‟approfondir les connaissances relatives aux exigences écologiques
du vison d‟Europe et aux causes de sa régression, d‟assurer la protection et la restauration de
ses habitats, de sensibiliser le public, d‟informer les usagers des zones humides et enfin de
former les gestionnaires des milieux. Ce premier plan a également considérablement amélioré
la connaissance de l‟espèce et de ses habitats, et a notamment mieux cerné les limites de son
aire de répartition, ses effectifs, et les principaux enjeux de conservation. Le bulletin
d‟information du plan national de restauration du vison d‟Europe, (Vison Infos n° 1 à 3, 20022003), a régulièrement fait le point des actions en cours et des résultats obtenus, et deux
rapports de synthèse et d‟évaluation des actions engagées ont été publiés (Mission Vison
d‟Europe, 2003 ; Ecosphère, 2004).
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En 2007, un second plan national de restauration du Vison d‟Europe a été engagé,
après validation auprès du Ministère de l‟Ecologie, du Développement et de l‟Aménagement
Durables. (GEREA, 2007, disponible auprès de la DIREN-DREAL Aquitaine). En cours
jusqu‟en 2011, ce plan s‟est fixé comme objectif global de « stopper le déclin actuel de la
population française et mettre en place l’ensemble des conditions permettant une
recolonisation future des réseaux hydrographiques du grand Sud-Ouest de la France ».
Les méthodes d‟actions opérationnelles envisagées, bénéficiant du retour d‟expérience
du premier plan, sont de :
« Mettre la conservation du vison d’Europe au cœur des politiques publiques »,
« Protéger le vison d’Europe in situ » (« en accompagnant les politiques locales de
conservation, de gestion et de restauration des habitats du vison d‟Europe, en réduisant les
causes de mortalité par collision routière, en réduisant les causes de mortalité indirecte ou
accidentelle lors de la lutte contre les espèces classées nuisibles, en réduisant la compétition
avec le vison d‟Amérique et en acquérant les connaissances complémentaires nécessaires à la
gestion conservatoire de l‟espèce »),
« Réaliser toutes les conditions nécessaires à la mise en œuvre d’un programme de
renforcement/réintroduction de population (« en élaborant un protocole circonstancié de
renforcement / réintroduction, en créant les élevages définis dans le protocole de renforcement
/ réintroduction, et en sélectionnant et préparant les territoires pour l‟accueil des animaux à
relâcher »).
« Développer l'animation et la communication du second Plan national de
restauration du Vison d’Europe ».
V. Répartition en Europe et en France
1. En Europe
L‟étude biogéographique et diachronique de la répartition du vison d‟Europe a permis
de synthétiser les données historiques disponibles, jusqu‟à la période actuelle. En Europe,
l‟aire de répartition englobait autrefois une large part de l‟Europe Centrale, jusqu‟à l‟Oural, le
pourtour de la Mer Noire, et le bassin du Danube. Le vison semble n‟avoir jamais existé en
Suède, en Norvège, au Danemark, dans les Iles Britanniques, ni dans la région
méditerranéenne.
Cette large distribution s‟est considérablement réduite au cours du XX e siècle,
fractionnant la population en plusieurs isolats distants les uns des autres de plusieurs
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centaines, voire milliers de kilomètres. Le noyau occidental situé dans le sud-ouest de la
France et le nord de l‟Espagne est le plus isolé, à plus de 2000 km des visons les plus proches
de l‟est de l‟Europe. La carte ci-dessous, extraite de De Bellefroid et Rosoux (2005)
rassemble ces données diachroniques de répartition. L‟ensemble de ces populations est
actuellement en régression rapide, et certaines sont même au bord de l‟extinction (De
Bellefroid, 1999 ; Maizeret et al, 2002 ; Maran, 1991; De Bellefroid et Rosoux, 2005).
Carte diachronique de la répartition du vison d‟Europe sur le continent. Extraite de De Bellefroid et
Rosoux, 2005.
2. En France
Le vison d‟Europe n‟a été que tardivement reconnu comme espèce et étudié comme
telle en France, après avoir été souvent confondu avec le putois, ou considéré comme une
forme plus ou moins proche de ce dernier (De Bellefroid et Rosoux, 1998). Les premières
enquêtes naturalistes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle le montrent comme étant
assez répandu : il se rencontre dans près de 40 départements, et la Normandie, le bassin de la
Loire, le centre-ouest et l‟Aquitaine semblent largement occupés. Dans le nord-est et l‟est du
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pays par contre (Aube, Haute-Marne, Vosges, Jura, Côte d‟Or, Yonne, Haute-Saône et Ain),
les données sont rares et isolées. En Bretagne, les mentions sont sporadiques et peu détaillées.
Les données disponibles montrent ensuite une régression continue et rapide du vison
d‟Europe : il devient rare dans le nord et le centre du pays, et semble disparaître dans l‟est dès
les années vingt, et vers 1950, il semble avoir disparu du bassin de la Seine et ne se trouve
plus que dans l‟ouest du pays, de la Bretagne et des Pays de la Loire aux Pyrénées (Didier et
Rode, 1935 ; Bourdelle, 1940 ; Thevenin, 1943 ; Cantuel, 1949 ; Astre, 1950). L‟espèce
disparaît des Pays de la Loire et du Centre dans les années soixante-dix puis, dans les années
quatre-vingt, de Bretagne, de Vendée et des Deux-Sèvres (Chanudet et Saint Girons, 1981).
Ce déclin sera confirmé par le programme national d‟étude de sa répartition mené de
1991 à 1997 (Maizeret et al., 1995 ; Maizeret et al., 1998). Les campagnes de capture
organisées dans 17 départements de la façade atlantique mirent en évidence une aire de
répartition limitée à la Charente, la Charente-Maritime, la Dordogne, la Gironde, le Lot-etGaronne, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques (Figure 3). Des données d‟apparition de
l‟espèce, dans les Pyrénées-Atlantiques puis en Espagne au début des années 1950 laissent
supposer une colonisation pionnière du vison vers le sud, depuis ses bastions du centre-ouest
de la France (Rodriguez de Ondarra, 1955 et 1963 ; Youngman, 1982 ; Palazon et Ruiz-Olmo,
1995).
A la fin du premier plan de restauration du vison d‟Europe, seuls sept départements du
sud ouest du pays semblent encore occupés actuellement : les cinq départements d'Aquitaine
ainsi que le sud de la Charente et de la Charente-Maritime. L‟effort de piégeage réalisé pour
les 4 campagnes réalisées durant le premier plan a représenté près de 1000 campagnes de
piégeage et près de 98 000 nuits-pièges effectives. Pour les quatre saisons de piégeage du
premier plan, 148 individus différents ont été recensés (pour 251 données) dont 30 individus
trouvés morts (Mission Vison d‟Europe 2003). La carte ci-dessous, extraite du second plan
national d‟actions 2007-2011, représente l‟ensemble des données issues des campagnes de
piégeage effectuées entre 1999 et 2003. La répartition homogène de l‟effort de piégeage sur
l‟ensemble de la zone d‟étude a autorisé une interprétation assez fiable des zones de présence
et d‟absence de l‟espèce :
En Charente-Maritime, le vison d‟Europe semble diffus dans les deux-tiers sud du
département.
L‟espèce est encore bien présente dans le sud-ouest de la Charente et dans l‟ouest de la
Dordogne.
Le département de la Gironde semble également assez bien occupé.
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Les captures dans le Lot-et-Garonne sont rares et limitées à l‟ouest du département,
laissant penser que le statut de l‟espèce dans ce département reste précaire.
Dans le département des Landes, l‟espèce est bien présente sur la façade atlantique.
Par contre, aucune donnée n‟a été enregistrée entre 1999 et 2003 sur le bassin hydrographique
de l‟Eyre et le noyau observé sur le Ludon apparaît assez isolé.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, l‟espèce ne parait présente que dans l‟extrême ouest
du département.
Le vison d‟Europe semble absent du Gers.
Enfin il semble exister quelques noyaux de population particulièrement intéressants,
où les densités paraissent plus importantes : sur la Seugne et le Né en Charente, et sur la
Réserve du courant d‟Huchet dans les Landes.
Localisation des campagnes de piégeage et des données de présence du Vison d‟Europe pour
la période 1999-2003 (à gauche) et répartition du vison d‟Europe entre 1991 et 2003 au sein
de son aire potentielle de présence en France (à droite) (Mission Vison d‟Europe, 2003).
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VI. Indices de présence et méthodologie de suivi
1. Les crottes, les traces de pas et les autres indices de présence
Comme de nombreux carnivores, le vison d‟Europe marque son territoire à l‟aide de
ses crottes, de ses émissions d‟urine et celles de ses glandes anales. Dans la nature, ces
éléments de marquage, souvent déposés dans la végétation dense où évolue l‟animal, sont très
difficiles à trouver. C‟est dans les zones de refuges que les chances de trouver des crottes,
groupées en petits amas de 3 ou 4, sont les plus élevées. Les traces de pas peuvent être
observées dans des substrats meubles, comme la vase, le sable ou le limon. Mais dans tous les
cas, les traces de pas et les crottes du vison d‟Europe ressemblent énormément à celles
laissées par le putois ou le vison d‟Amérique, et il est illusoire de les identifier comme
appartenant réellement au vison d‟Europe sur le terrain, tant le risque de confusion est élevé.
De la même manière, les coulées et les reliefs de repas du vison d‟Europe sont très
semblables à ceux laissés par le putois ou le vison d‟Amérique, et ne peuvent servir d‟élément
d‟identification.
2. La méthodologie de suivi du vison sur le terrain
Compte tenu de son extrême rareté et de sa fragilité en France, le suivi de terrain du
vison d‟Europe doit être réservé aux seuls spécialistes de l‟étude et de la conservation de
l‟espèce.
La méthode active consiste en l‟utilisation de cages-pièges adaptées, dans lesquelles
l‟animal ne risque pas de se blesser en cherchant à s‟échapper. Les pièges sont disposés dans
les secteurs fréquentés par les visons, et doivent être relevés très régulièrement afin de limiter
au maximum la durée effective de piégeage, et de relâcher au plus vite l‟animal, en le
manipulant au minimum.
D‟autres méthodes, indirectes, peuvent être utilisées pour le suivi du vison sur le
terrain : l‟ensemble des données de mortalité routière sont ainsi collectées, et celles de
captures accidentelles de visons dans des cages-pièges à ragondin sont également recueillies.
Dans ce dernier cas, il faut souligner l‟utilisation de cages-pièges spéciales destinées au
ragondin dans la zone à vison d‟Europe : une trappe à vison, trop étroite pour le ragondin, est
ménagée dans le piège, afin de permettre au mustélidé de s‟échapper du piège ; l‟utilisation
d‟un piège photographique associé peut permettre la collecte de données complémentaires.
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VII. Menaces principales pour le vison d’Europe
De nombreuses menaces pèsent encore sur le vison d‟Europe, au sein de son aire de
répartition comme dans le bassin de la Dordogne, malgré le statut de protection très élevé
dont bénéficie l‟espèce. La rédaction du second plan national d‟actions a permis de lister ces
différentes menaces, certaines propres à l‟espèce, d‟autres davantage liées à son
environnement.
Parmi les menaces propres à l‟espèce, la très faible diversité génétique de la
population franco-ibérique du vison d‟Europe, semble la soumettre à ce qu‟on nomme un
« goulot d‟étranglement génétique ». Cette faible diversité rend l‟espèce moins apte à résister
à un changement drastique des conditions environnementales ou à l‟émergence d‟une
pathologie (O'Brien, 1994 ; Michaux et al., 2004 ; Michaux et al., 2005). Ces pathologies,
d’origine virales ou bactériennes, constituent également des menaces importantes ; vu le
faible nombre d‟individus, l‟émergence d‟une pathologie entraînant des cas de mortalité, ou
diminuant la fécondité de l‟espèce est lourde de conséquences sur la dynamique de
population. Ainsi la maladie aléoutienne, détectée dans la zone à vison et présente chez des
carnivores sympatriques de l‟espèce est susceptible de causer des problèmes de stérilité,
d‟avortements spontanés ou des cas de mortalité de jeunes (Fournier-Chambrillon et al.
2004) ; par ailleurs la présence d‟helminthes parasites chez des visons d‟Europe a été mise en
évidence, les rendant plus fragiles et plus sensibles à des surinfections (Liberge, 2004).
Parmi les causes externes de mortalité, les cas de mortalité accidentelle, par
collisions routières ou par piégeage ont entrainé la majorité des cas de mortalité identifiée
de visons d‟Europe (Mission vison d‟Europe 2003). Les pièges à mâchoires ont été interdits
en 1994, et les pièges sélectifs non tuants (cages-pièges) sont vivement encouragés, avec pose
spécifique de trappes permettant aux visons de s‟échapper, mais des cas de mortalité sont
encore signalés. Concernant la mortalité routière, la Direction Générale des Routes a intégré
cette problématique dans ses documents de sensibilisation et guides techniques à l‟attention
des maîtres d‟ouvrage et des chargés d‟étude :
-Le guide technique SETRA « Aménagements et mesures pour la petite faune » août
2005, réalisé en collaboration avec le MEDD
-La note d‟information SETRA « Loutre et Vison d‟Europe » n°76 de décembre 2006.
Par ailleurs, la destruction indirecte par empoisonnement (anticoagulants comme la
bromadiolone ou la chlorophacinone destinés aux rongeurs) constitue également une cause de
mortalité de visons d‟Europe. Enfin, les causes environnementales, comme l’altération ou
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la destruction d’habitats, notamment des zones de reproduction et d‟abri potentiels,
l’altération de la qualité chimique de l’eau et des habitats, la concurrence avec le vison
d’Amérique sont autant d‟éléments ayant un impact potentiel sur la dynamique de population
du vison d‟Europe (De Bellefroid et Rosoux, 2005).
La diversité des menaces, et leur fréquente synergie dans l‟habitat actuel du vison
d‟Europe expliquent probablement la régression observée de l‟espèce. Sa gestion
conservatoire doit obligatoirement passer par une lutte massive contre l‟ensemble de ces
causes de mortalité ou de régression.
VIII. Evolution, historique de la répartition du vison d’Europe dans le
bassin de la Dordogne
D‟après l‟étude diachronique de la répartition du vison d‟Europe, il semble que
l‟espèce ait toujours été pour le moins sporadique, sinon absente, dans secteurs montagneux
les plus à l‟amont du bassin, préférant les zones de plaine et de piémont de la vallée de la
Dordogne, ainsi que celles de ses affluents dans le département de la Dordogne, comme la
Dronne ou l‟Isle, qui offrent un habitat plus favorable.
Les recherches minutieuses effectuées dans la bibliographie et auprès des muséums
(Camby, 1990 ; De Bellefroid, 1999 ; De Bellefroid et Rosoux, 2005) montrent qu‟à partir des
années 20, la population de vison d‟Europe diminue drastiquement, à la fois en termes d‟aire
de répartition et d‟effectifs. Dès les années 40, le vison d‟Europe semble rare sur la Dordogne
proprement dite, mais se maintien sur quelques affluents comme la Dronne et l‟Isle, dont les
têtes de bassin offrent des connexions avec les secteurs encore occupés de Charente et de
Charente Maritime. Le vison demeure présent dans le sud de la Bretagne, en Loire-Atlantique
et Vendée. L‟espèce est également encore signalée sur la Garonne et quelques affluents, plus
au sud. L‟aire occupée au cours des années 1960 à 1980 semble correspondre à une large
façade atlantique.
C‟est au cours de la période 1980-1997, que la régression de l‟aire occupée semble la
plus marquée : le vison a disparu en moins de deux décennies de Bretagne, de LoireAtlantique, du Poitou et de Vendée, perdant plus de 50 % de son aire de répartition. La carte
ci-dessous, issue du premier numéro de la revue « Vison Infos », est très parlante quant à cette
alarmante régression.
14
Répartition du Vison d‟Europe en France en 1980 (jaune) et 1997 (orangé). Extrait de Vison Infos N°1.
Enfin, les dernières données disponibles, effectuées dans le cadre des campagnes de piégeage
et d‟études du premier plan de restauration national et présentées sur la carte ci-dessous,
montrent la poursuite de la régression de l‟espèce.
Présence du vison d‟Europe en 1991-1999 (à gauche) et 2000-2003 (à droite). Mission Vison d‟Europe, 2003.
Concernant le bassin de la Dordogne, le vison d‟Europe ne semble plus présent que
sur les bassins de l‟Isle et de la Dronne, toujours en connexion avec les visons présents sur les
cours d‟eau du sud de la Charente et de la Charente-Maritime, et sur la Dordogne elle-même
en aval de la confluence avec l‟Isle, jusqu‟à la confluence avec la Garonne. La présence du
vison d‟Europe sur la Dordogne, en amont de la confluence avec l‟Isle, rapportée sur la carte
de répartition 1991-2003 (voir chap 5, parag. 2), ne semble plus d‟actualité de nos jours.
15
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