Formations à l`assurance
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Formations à l`assurance
[dossier] ] r e i s s o [d sommaire 30 – Les filières d’excellence P9DHH>:GR P9DHH>:GR Formations à l’assurance ;DGB6I>DC ÉCOLE SUPÉRIEURE D’ASSURANCES (ESA) N Lieu : Paris 20e. ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE ET DE L’ADMINISTRATION ÉCONOMIQUE (ENSAE) N Statut : association loi de 1901. N Formations initiales liées à l’assurance : BTS assurance, bachelor assurances, certificat de qualification professionnelle (CQP) de chargé de clientèle, manager de l’assurance, MBA ingénierie et gestion de patrimoine, MBA audit et management des risques et des assurances de l’entreprise. N Étudiants formés : 400. N Coût moyen d’une formation : 6 000 ` par an. N Certaines formations initiales ont davantage la cote que d’autres auprès des DRH. Suivre ces cursus, c’est la certitude de décrocher rapidement un emploi, qui plus est à un bon salaire. N Lieu : Malakoff (Hauts-de-Seine). N Statut : école d’ingénieur. N Formations initiales liées à l’assurance : ingénieur statisticien économiste spécialité actuariat, mastère spécialisé mention actuariat. N Étudiants formés : de 30 à 40. N Coût moyen d’une formation : INSTITUT DE SCIENCE FINANCIÈRE ET D’ASSURANCES (ISFA) ÉCOLE NATIONALE D’ASSURANCES (ENASS) N Lieu : Paris-La Défense. N Statut : programme coordonné du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). lors que le chômage ne cesse de progresser en France, le secteur de l’assurance continue d’embaucher. Selon l’Observatoire sur les métiers des salariés de l’assurance, le secteur a recruté plus de 12 000 personnes en 2011. Ce phénomène est en partie dû au « papy-boom ». Pour compenser les nombreux départs à la retraite, les entreprises ont décidé de faire appel à un afflux de jeunes diplômés. Ainsi, les N Statut : université. N Formation initiale liée à N Étudiants formés : 770 élèves, dont 650 en formation initiale. N Étudiants formés : une cinquantaine. N Coût moyen d’une formation : 5 150 ` par an. N Coût moyen d’une formation : entre 300 et 400 `par an. nouveaux entrants dans l’assurance sont majoritairement (58,4 %) des moins de 30 ans, titulaires pour les trois quarts d’entre eux d’un diplôme d’un niveau égal ou supérieur à bac + 2. Un quart des embauchés (24,1 %) détiennent même un bac + 5 et plus. Un taux qui n’a cessé de croître ces dernières années, augmentant de 8 points depuis 2002. « Nos métiers sont de plus en plus techniques et complexes. Du coup, nous recherchons des personnes N Lieu : Paris 16e. N Statut : école rattachée à l’université Lyon-1. N Formations initiales liées l’assurance : master assurance et gestion du risque. à l’assurance : masters 2 sciences actuarielle et financière (SAF), sécurité des systèmes informatiques en finance et en assurance (S2IFA), recherche en gestion des risques en assurance et en finance (GRAF). N Statut : université. N Formation initiale liée à l’assurance : master 2 gestion de patrimoine. N Étudiants diplômés : entre 30 et 35 par an. N Coût moyen d’une formation : entre 1 500 ` et 4 000 `. N Étudiants formés : 600. N Coût moyen d’une formation : ingénieur statisticien économiste (615 `), mastère spécialisé (10 000 ` si salarié, 5 000 ` sinon). A UNIVERSITÉ PARIS-DAUPHINE N Lieu : Lyon 7e. ÉCOLE UNIVERSITAIRE DE MANAGEMENT N Lieu : Clermont-Ferrand. N Formations initiales liées à l’assurance : licence professionnelle d’assurance, master assurance. 250 ` pour l’année. dont les qualifications sont plus adaptées à ces métiers », justifie Yves Laqueille. Comme le directeur des ressources humaines d’Allianz France, les recruteurs veulent désormais embaucher des jeunes diplômés titulaires au minimum d’une licence et/ou d’un master. Les deux phares du secteur Or, les établissements d’enseignement supérieur délivrant ces précieux sésames ne manquent pas. Entre les nombreuses écoles de commerce, les écoles d’ingénieurs et les cycles universitaires, les étudiants ont le choix. Seulement voilà : pour rentrer dans le monde de l’assurance, mieux vaut aujourd’hui être diplômé d’écoles reconnues par la profession. Car même si tous les recruteurs interrogés disent « s’intéresser plus à la personnalité qu’au cursus des candidats », certaines filières ont davantage la cote que d’autres auprès des DRH. Selon Louis Guastavino, directeur senior des divisions banque et assurance du cabinet de recrutement Page Personnel, « les écoles phares pour les bac + 5, ce sont l’Enass puis l’Esa ». À elles deux, Attention : ces six établissements ne constituent pas une liste exhaustive des formations à l’assurance dispensées en France. l’École nationale de l’assurance (Enass) et l’École supérieure d’assurances (Esa) accueillent plus de 1 000 étudiants par an, parmi lesquels figurent bon nombre de salariés du secteur en formation "EdjgaZhbi^ZghiZX]c^fjZh! cdjhgZX]ZgX]dcheajiiYZhegdÒah hdgiVciYÉXdaZhheX^Va^hZh#" Christine Goavec, directrice hommes, marque et culture d’April L’ARGUS DE L’A SSURANCE. N° 7301 . 22 février 2013 . a rg usdelassu ra n ce. com L’ A RGUS DE L’ A S S U R A NC E. N ° 73 01 . 2 2 f é v r ier 2013 . argusdelassurance.com 30 31 34 – L’alternance en pleine explosion professionnelle continue. La spécificité de ces établissements parisiens ? « Ce sont les deux seules formations en France dédiées à 100 % à tous les métiers de l’assurance », répond Pierre-Charles Pradier, directeur délégué de l’Enass, qui ajoute : « Nous sommes l’école d’une profession, le lieu où tous les assureurs se retrouvent. Les enseignants de l’école sont d’ailleurs tous des acteurs du secteur. » Autre particularité : les diplômes proposés dans ces ••• Près d’un quart des recrues de l’assurance possèdent aujourd’hui un diplôme de niveau bac + 5. Les établissements d’enseignement supérieur qui délivrent ce précieux sésame ne manquent pas. Toutefois, certaines formations initiales sont plus prisées que d’autres dans le secteur. Publiques ou privées, ces écoles renommées axent désormais leur offre pédagogique sur l’alternance, et, pour les jeunes qui en suivent les cursus, elles sont la garantie de décrocher un emploi dès la fin de leurs études. L’ A rgus de l’ A s s u r anc e . 0 0 moi s 2011 . a rg usdelassu ra n ce. com 29 [ dossier ] formation École supérieure d’assurances (Esa) n Lieu : Paris 20e. École nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae) n Statut : association loi de 1901. n Formations initiales liées à l’assurance : BTS assurance, bachelor assurances, certificat de qualification professionnelle (CQP) de chargé de clientèle, manager de l’assurance, MBA ingénierie et gestion de patrimoine, MBA audit et management des risques et des assurances de l’entreprise. n Étudiants formés : 400. n Coût moyen d’une formation : 6 000 € par an. n Certaines formations initiales ont davantage la cote que d’autres auprès des DRH. Suivre ces cursus, c’est la certitude de décrocher rapidement un emploi, qui plus est à un bon salaire. n Lieu : Malakoff (Hauts-de-Seine). n Statut : école d’ingénieur. n Formations initiales liées à l’assurance : ingénieur statisticien économiste spécialité actuariat, mastère spécialisé mention actuariat. n Étudiants formés : de 30 à 40. n Coût moyen d’une formation : École nationale d’assurances (Enass) n Lieu : Paris-La Défense. n Statut : programme coordonné du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). n Formations initiales liées à l’assurance : licence professionnelle d’assurance, master assurance. n Étudiants formés : 770 élèves, dont 650 en formation initiale. n Coût moyen d’une formation : 5 150 € par an. ingénieur statisticien économiste (615 €), mastère spécialisé (10 000 € si salarié, 5 000 € sinon). A lors que le chômage ne cesse de progresser en France, le secteur de l’assurance continue d’embaucher. Selon l’Observatoire sur les métiers des salariés de l’assurance, le secteur a recruté plus de 12 000 personnes en 2011. Ce phénomène est en partie dû au « papy-boom ». Pour compenser les nombreux départs à la retraite, les entreprises ont décidé de faire appel à un afflux de jeunes diplômés. Ainsi, les nouveaux entrants dans l’assurance sont majoritairement (58,4 %) des moins de 30 ans, titulaires pour les trois quarts d’entre eux d’un diplôme d’un niveau égal ou supérieur à bac + 2. Un quart des embauchés (24,1 %) détiennent même un bac + 5 et plus. Un taux qui n’a cessé de croître ces dernières années, augmentant de 8 points depuis 2002. « Nos métiers sont de plus en plus techniques et complexes. Du coup, nous recherchons des personnes L’ A rgus de l’ A s s u ra nc e. N ° 73 01 . 2 2 f é v r ier 2013 . a rg usdelassu ra n ce. com 30 dont les qualifications sont plus adaptées à ces métiers », justifie Yves Laqueille. Comme le directeur des ressources humaines d’Allianz France, les recruteurs veulent désormais embaucher des jeunes diplômés titulaires au minimum d’une licence et/ou d’un master. Les deux phares du secteur Or, les établissements d’enseigne ment supérieur délivrant ces pré cieux sésames ne manquent pas. [ dossier ] Institut de science financière et d’assurances (Isfa) Université Paris-Dauphine n Lieu : Lyon 7e. École universitaire de management n Lieu : Clermont-Ferrand. n Statut : université. n Formation initiale liée à l’assurance : master 2 gestion de patrimoine. n Étudiants formés : une cinquantaine. n Coût moyen d’une formation : entre 300 et 400 € par an. n Lieu : Paris 16e. n Statut : école rattachée à l’université Lyon-1. n Statut : université. n Formations initiales liées n Formation initiale liée à l’assurance : master assurance et gestion du risque. à l’assurance : masters 2 sciences actuarielle et financière (SAF), sécurité des systèmes informatiques en finance et en assurance (S2IFA), recherche en gestion des risques en assurance et en finance (GRAF). n Étudiants diplômés : entre 30 et 35 par an. n Coût moyen d’une formation : entre 1 500 € et 4 000 €. n Étudiants formés : 600. n Coût moyen d’une formation : 250 € pour l’année. Entre les nombreuses écoles de commerce, les écoles d’ingénieurs et les cycles universitaires, les étudiants ont le choix. Seulement voilà : pour rentrer dans le monde de l’assurance, mieux vaut aujourd’hui être diplômé d’écoles reconnues par la profession. Car même si tous les recruteurs interrogés disent « s’intéresser plus à la personnalité qu’au cursus des candidats », certaines filières ont davantage la cote que d’autres auprès des DRH. Selon Louis Guastavino, directeur senior des divisions banque et assurance du cabinet de recrutement Page Personnel, « les écoles phares pour les bac + 5, ce sont l’Enass puis l’Esa ». À elles deux, Attention : ces six établissements ne constituent pas une liste exhaustive des formations à l’assurance dispensées en France. l’École nationale de l’assurance (Enass) et l’École supérieure d’assurances (Esa) accueillent plus de 1 000 étudiants par an, parmi lesquels figurent bon nombre de salariés du secteur en formation " Pour les métiers techniques, nous recherchons plutôt des profils sortant d’écoles spécialisées. " Christine Goavec, directrice hommes, marque et culture d’April L’ A rgus de l’ A s s u ra nc e. N ° 73 01 . 2 2 f é v r ier 2013 . a rg usdelassu ra n ce. com 31 professionnelle continue. La spécificité de ces établissements parisiens ? « Ce sont les deux seules formations en France dédiées à 100 % à tous les métiers de l’assu rance », répond Pierre-Charles Pradier, directeur délégué de l’Enass, qui ajoute : « Nous sommes l’école d’une profession, le lieu où tous les assureurs se retrouvent. Les enseignants de l’école sont d’ailleurs tous des acteurs du sec teur. » Autre particularité : les diplômes proposés dans ces ••• [ dossier ] Une voie étroite, mais une voie royale Pour autant, tous les jeunes diplômés recrutés dans l’assurance ne sortent pas uniquement de ces deux écoles. « Pour les métiers techniques, nous ne cherchons pas des généralistes, mais plutôt des profils qui sortent d’écoles spécia lisées », indique Christine Goavec, directrice hommes, marque et culture d’April. Un argument qui vaut principalement pour les actuaires. En effet, les évolutions liées aux normes européennes, et plus particulièrement aux exigences de Solvabilité 2, placent ces financiers au cœur de la stratégie des sociétés d’assurances. Du coup, les étudiants formés aux techniques actuarielles sont très recherchés par les entreprises. toujours plus haut Niveau de diplôme des nouveaux entrants dans l’assurance (en %) 2011 2002 Cadres > bac+2 > bac+5 22,0 68,5 16,5 26,2 74,8 24,1 « Dans ce domaine, l’Isfa et l’Isup [Institut de statistique de l’université de Paris, NDLR] font figure de référence, avec le Centre d’études actuarielles [CEA] », observe Frédérique Bouvier, directrice du recrutement d’Axa France. Preuve de son succès, l’Institut de science financière et d’assurances (Isfa) de Lyon, qui forme une centaine d’actuaires par promotion, « reçoit environ quatre fois plus de de mandes d’inscription qu’il y a de places dans l’école », selon son administrateur provisoire, Nicolas Leboisne. Précision importante : l’Isfa, l’Isup et le CEA sont trois des dix formations reconnues par La part des bac + 5 dans le contingent annuel des recrues du secteur a augmenté de 50 % en moins de dix ans. source : enquête métiers 2012, roma ••• filières foisonnent. Rien qu’à l’Esa, du BTS assurance (bac + 2) au MBA audit et management des risques et des assurances de l’entreprise (bac + 5), on ne compte pas moins de six formations ini tiales liées à la profession. l’Institut des actuaires (1), l’organisme qui réglemente la profession. La liste des filières d’excellence dans l’assurance ne s’arrête pas là. « Même si l’assurance est assez peu enseignée dans les facultés, il y a toutefois des cursus univer sitaires qui sont très prisés par les acteurs du secteur. Je pense notam ment au master 2 gestion de patri moine de Clermont-Ferrand ou encore au master assurance et gestion du risque de Paris-Dau phine », indique Olivier Arroua, cofondateur de Selenis, cabinet de conseil spécialisé dans les secteurs banque, assurance et protection sociale. José Milano, directeur des affaires sociales à la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) n Quelles filières préparent le mieux aux métiers de l’assurance ? On pense spontanément aux écoles supérieures dédiées à l’assurance, ainsi qu’aux formations spécialisées comme celles destinées aux actuaires. Pour ma part, je suis persuadé que les universités sont aussi d’excellentes formations. Certes, ces filières sont plus généralistes. Pour autant, elles représentent un formidable vivier de candidats pour les entreprises. Et elles ont l’avantage de couvrir l’ensemble du territoire national. n Ces filières ne sont-elles pas perfectibles ? Les métiers de l’assurance se sont considérablement complexifiés. Par exemple, les dimensions services et réglementation n’existaient pas, tout au moins à ce degré, il y a dix ans. Désormais, les universités doivent donc prendre en compte ces évolutions dans leurs formations. Or, aider et inciter ces filières à faire évoluer leur offre pédagogique, c’est le rôle de l’Université de l’assurance, créée il y a bientôt deux ans pour promouvoir les métiers de notre secteur. Nous travaillons aussi pour que ces formations théoriques deviennent plus professionnalisées. Des changements seront visibles dès la rentrée universitaire 2013. dr « Les universités sont également d’excellentes formations » L’ A rgus de l’ A s s u ra nc e. N ° 73 01 . 2 2 f é v r ier 2013 . a rg usdelassu ra n ce. com 32 Pour les étudiants, suivre l’une de ces formations – qu’elles soient privées ou publiques –, c’est l’assurance de décrocher rapidement un poste. « Plus de 95 % des diplômés de notre master trouvent un emploi dans les trois mois : pour les étudiants en formation initiale, ce chiffre est encore supé rieur à 90 %. Soit un taux d’inser tion professionnelle largement supérieur à la plupart des forma tions de niveau bac + 5 », précise Pierre-Charles Pradier, directeur délégué de l’Enass. Mieux, « régu lièrement, les étudiants sont même embauchés avant la fin de leur master », explique Benoît Raynaud, codirecteur du master 2 gestion de patrimoine à l’université d’Auvergne. Des rémunérations plus qu’honorables Si le marché offre de belles perspectives de carrière pour ces jeunes diplômés, Olivier Arroua précise que « les diplômés de ces filières ont en majorité des salaires plus qu’honorables dès leur premier emploi ». Les étudiants qui sortent de l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae, autre formation ayant l’agrément de l’institut des actuaires), « reconnus aussi bien pour leurs connais sances théoriques que pour leurs compétences pratiques », selon Xavier Milhaud, responsable de la voie actuariat à l’Ensae, ont une rémunération moyenne de 46 000 € par an. Une preuve supplémentaire que l’assurance est épargnée par la crise. n Nicolas Thouet 1. Les dix filières reconnues par l’Institut des actuaires : le Centre d’études actuarielles (CEA), le Collège des ingénieurs, le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec), l’Ensae, l’Euro-institut d’actuariat de l’université de Brest (Euria), l’Isfa, l’Isup, l’université de Strasbourg, l’université de Paris-Dauphine. [dossier] 2002 2007 2009 2011 le diplôme en travaillant évolution (%) de la part de l’alternance dans les recrutements dans l’assurance n L’alternance est désormais plébiscitée dans le secteur, aussi bien par les étudiants que par les entreprises et les écoles, lesquelles élargissent ce dispositif à des diplômes d’un niveau de plus en plus élevé. 20,3 16,6 5,7 L’alternance en pleine explosion D ans l’assurance, l’alternance fait de plus en plus d’adeptes. En dix ans, la part de ces contrats de travail (apprentissage et professionnalisation) dans les embauches a quasiment été multipliée par quatre dans le secteur, passant de 5,7 % en 2002 à 20,3 % en 2011. La tendance ne devrait pas s’inverser, car si le minimum légal d’étudiants en alternance est aujourd’hui fixé à 4 % de l’effectif dans les entreprises de plus de 250 salariés, il sera porté à 5 % de la masse salariale en 2015. « De nombreuses entreprises n’ont pas encore atteint ce quota. Si bien qu’il y a désormais une très forte mobilisation des acteurs de l’assu rance pour rattraper leur retard », explique Dominique Cauvin, direc trice générale adjointe de l’Institut de formation de la profession de l’assurance (Ifpass). Au moment où le secteur enre gistre de nombreux départs à la retraite, cette obligation réglementaire n’est pas forcément une 2002 2007 2011 Le poids des « alternants » dans les embauches du secteur a été multiplié par quatre en dix ans. Les employeurs apprécient de plus en plus ce mode d’insertion progressive dans les réalités quotidiennes de l’entreprise. contrainte pour les entreprises. « Les compagnies d’assurances manquent clairement de candi datures pour certains métiers. Du coup, elles recrutent de plus en plus via l’alternance », observe Louis Guastavino, directeur senior des divisions banque et assurance de Page Personnel. Installée seulement depuis une dizaine d’années chez Axa France, l’alternance est même devenue « le premier vivier de recrutement du groupe », selon Frédérique Bouvier, sa directrice du recrutement. Cette année, l’assureur français table sur 300 embauches d’alternants dans les métiers commerciaux. 95 % C’est la proportion des élèves de l’Isfa en alternance, au sein du master 2 sciences actuarielle et financière. L’ A rgus de l’ A s s u ra nc e. N ° 73 01 . 2 2 f é v r ier 2013 . a rg usdelassu ra n ce. com 34 2009 source : enquête formation 2012, rofa 12,9 À la fin de leur contrat de professionnalisation ou d’apprentissage, ces étudiants ont de grandes chances de rester dans le groupe, puisqu’en 2012, 50 % des per sonnes formées dans le réseau salarié d’Axa France ont fina lement été embauchées. Des avantages pour les deux parties Chez April, l’an dernier, ce sont carrément 70 % des jeunes diplômés qui ont obtenu un CDI à l’issue de leur contrat. « Comme nous formons les “alternants” à notre organisation, à nos valeurs et à notre mode de gestion, si nous finissons par recruter ces jeunes, ils auront déjà un réseau en interne et seront vite intégrés », souligne Bruno Vialard, le directeur des ressources humaines du courtier lyonnais. Pour autant, si l’alternance connaît aujourd’hui un tel succès dans les entreprises du secteur, c’est aussi parce que l’offre de for- [ dossier ] « L’alternance augmente mes chances de trouver un emploi » 5 % dr de faire mes premiers pas dans un milieu dont je ne connaissais jusqu’à présent ni les codes ni les enjeux. Cette expérience est aussi l’occasion de mettre en pratique mes connaissances théoriques et de valoriser mes compétences. Un exemple : j’ai pu récemment appliquer chez BNP Paribas des méthodes de calcul de provisionnement que j’avais apprises en cours. Alors, certes, je ne travaille pas en permanence dans l’entreprise. Pour autant, je me considère comme un membre à part entière de l’équipe dans laquelle je fais mon apprentissage. Au final, c’est donc un système gagnant-gagnant pour moi et mon employeur, et cette formation augmente clairement mes chances de trouver un emploi dès la fin de mes études. » Ce sera la part minimale d’« alternants » dans la masse salariale des entreprises de plus de 250 salariés en 2015, au lieu de 4 % aujourd’hui. Yacine Bizouard, 23 ans, en alternance chez BNP Paribas Group Risk Management n « En parallèle de mes études d’actuariat à l’Isfa de Lyon, je suis, depuis septembre dernier, en apprentissage chez BNP Paribas, où je m’occupe de la révision et de l’amélioration du modèle interne partiel Solvabilité 2 de Cardif. Cette formation me permet mation s’est considérablement enrichie. « Les grandes écoles pro posent de plus en plus l’alternance comme mode d’acquisition d’un diplôme », remarque Norbert Girard, secrétaire général de l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance. Que ce soit les écoles de commerce ou les établissements d’enseignement supérieur spécialisés dans l’assurance, tous axent désormais une grande partie, voire la totalité de leur pédagogie sur l’alternance. Du coup, longtemps réservée aux CAP et autres bac pro, cette voie est dorénavant accessible aux étudiants qui suivent un master. Selon le dernier « Rapport de l’Observatoire sur les formations des salariés de l’assurance » (Rofa), le nombre d’étudiants en alternance disposant d’un bac + 3 ou 4 a ainsi doublé entre 2006 et 2011. Le constat est également valable pour les titulaires d’un bac + 5. Si bien qu’aujourd’hui, plus d’un quart des « alternants » possède au minimum une licence. « Lorsque nous avons proposé le master en alternance en 2006, la promo tion comprenait 24 étudiants. Cette année, ils sont 53 », précise Dominique Cauvin, de l’Ifpass. Créé en 1930, l’Institut de science financière et d’assurances (Isfa) de Lyon ne propose, pour sa part, l’alternance dans son programme de formation que depuis l’an 2000. « Douze ans plus tard, 95 % de nos 100 élèves de master 2 sciences ac tuarielle et financière sont en alter nance », précise son administrateur provisoire, Nicolas Leboisne. Pour les étudiants, cette ouverture des grandes écoles accroît en tout cas leurs chances de décrocher un emploi à la fin de leurs études. « Ce dispositif nous permet d’intégrer des collaborateurs que une professionnalisation croissante Évolution du niveau de diplôme chez les moins de 30 ans travaillant dans l’assurance (chiffres en pourcentage) < Bac 44,5 > Bac + 5 Bac + 2 source : enquête métiers 2012, roma 40,7 23,3 20,7 18,5 14,5 2002 2011 2002 2011 2002 2011 En presque dix ans, la formation des juniors est passée de licence ou moins à master ou plus. Le secteur a besoin de compétences plus pointues pour accompagner ses mutations. L’ A rgus de l’ A s s u ra nc e. N ° 73 01 . 2 2 f é v r ier 2013 . a rg usdelassu ra n ce. com 35 " Ce dispositif nous permet d’intégrer des collaborateurs que nous connaissons parfaitement bien. " Frédérique Bouvier, directrice du recrutement d’Axa France nous connaissons parfaitement bien. En effet, si nous recrutons un “alternant” en CDI à la fin de son master alors qu’il était entré chez nous en BTS, il aura au total déjà passé quatre ans dans l’entreprise », observe Frédérique Bouvier, d’Axa France. Autre avantage non négligeable pour l’étudiant : alors que l’inscription à ces grandes écoles est souvent onéreuse, une partie de ses frais de scolarité est prise en charge par l’entreprise qui l’accueille en alternance. « Économiquement, ce dispositif est également intéressant pour les entreprises », remarque Patrice Michel Langlumé. En effet, comme le souligne le président de l’École supérieure d’assurances (Esa), outre le fait que celles-ci peuvent bénéficier d’avantages fiscaux (exonération ou réduction de cotisations sociales, crédit d’impôt), « elles vont payer à un salaire proche du Smic des gens très performants prêts à travailler durement pour décrocher un CDI ». Grâce à cette nouvelle offre des grandes écoles, les entreprises vont aussi pouvoir ouvrir l’alternance à certains services, longtemps privées de ce mode d’insertion professionnelle. « Nous n’hésitons plus désormais à pren dre des “alternants” aussi pour des fonctions supports », indique ainsi Yves Laqueille, directeur des ressources humaines d’Allianz France. n N. T.