Rencontre avec l`architecte japonais Shigeru Ban

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Rencontre avec l`architecte japonais Shigeru Ban
Dans le cadre des actions partenariales entre la Maison de
l’architecture de Haute-Savoie, le Musée-Château et
l’Agglomération d’art et d’histoire
Rencontre avec l’architecte japonais Shigeru Ban
Le jeudi 25 juin au Musée-Château
Grande salle
12 h 15 – 14 h
Le spectaculaire dôme du Pavillon du Japon constitué d’une structure de tubes de
carton a permis au public de découvrir Shigeru Ban, lors de l’Exposition universelle
de Hanovre en 2000. Dès 1986, les recherches sur les tubes en carton rejoignent
les préoccupations humanitaires de l’architecte qui a été conseiller auprès du
Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unis (UNHCR) de 1995 à 2000 et qui
est le fondateur d’un réseau d’architectes bénévoles, VAN (Voluntary Architect’s
Network). En 1995, l’architecte réalise pour le Rwanda, ravagé par la guerre civile,
un projet d’abri pour les populations qui sera adopté par les Nations Unies (UNHCR).
En réponse aux catastrophes qui privent les populations de logements, la Paper Log
House – constituée principalement de tubes de carton – a été conçue suite aux
tremblements de terre qui détruirent les villes de Kobe au Japon (1995) et
d’Ankara en Turquie (1999). Le carton répond aux contraintes des situations
d’urgence, mais Shigeru Ban va aussi l’utiliser dans ses expérimentations sur la
maison. Case Study Houses – c’est le nom qu’il donne aux villas qu’il réalise au
Japon. Référence à leurs cousines californiennes des années 50, ces maisons quasi
expérimentales sont l’occasion de redéfinir, par exemple, ce qu’est une enveloppe
(Wall-less house ou Curtain-wall house) ou de réfléchir à la partition d’une maison (9
Squares grid house) ou encore de penser la place du mobilier (Furniture houses)…
Shigeru Ban est né à Tokyo en 1957. Il fait ses études d’architecture à la Sci-Arc
(Los Angeles) et à la Cooper Union (New York) avant de travailler dans l’agence de
Arata Isozaki à Tokyo. En 1985, il ouvre sa propre agence d’architecture. Entre 1995
et 2000, il a été professeur-invité dans de nombreuses universités au Japon et aux
États-Unis. Depuis 2001, il est professeur à l’université de Keio au Japon. Le travail
de Shigeru Ban a été récompensé à plusieurs reprises, notamment avec le Grand
Prix d’Architecture de Kansaï en 1996 et avec le prix du Meilleur Jeune Architecte du
Japon en 1997 et le prix de l’Architecture mondiale en 2001 pour le pavillon du
Japon à l’Exposition universelle 2000 à Hanovre.
L’actualité française de l’agence Shigeru Ban Architects
Depuis l’automne 2004, l’Agence Shigeru Ban Architects Europe est installée sur la
terrasse du sixième étage du Centre Georges-Pompidou à Paris. Elle y réside au
moins jusqu'à l'automne 2009, c'est-à-dire la durée de conception et réalisation du
Centre Georges-Pompidou à Metz (Moselle), en compagnie de l'agence parisienne
Jean de Gastines Architectes.
L'architecte japonais a remporté en 2004 avec son confrère français Jean de
Gastines le concours de maîtrise d'œuvre du nouveau centre Georges-Pompidou à
Metz. Etudes et suivi du chantier se déroulent sur la terrasse du sixième étage du
centre parisien jusqu'à la livraison finale du bâtiment. Pour cette mission éphémère,
l’architecte a imaginé une architecture éphémère. La structure en tubes de carton, le
remplissage en panneaux de bois et la couverture textile s'est montée et se
démontera à la main en quelques jours, avec la bonne volonté d'étudiants en
architecture du monde entier. Semblable au fuselage d'un avion, cet ensemble n'est
pas hermétique à son contexte. Les hublots cadrent le paysage immobile des toits
parisiens, avec à l'horizon les tours de La Défense. Tandis que les fines parois
laissent parvenir aux oreilles de l'équipage de l'agence les rumeurs de la foule
rassemblée sur le parvis.
Le projet « Villages de l’architecture de l’urgence »
La rencontre avec l’architecte Shigeru Ban, première étape d’une
action de sensibilisation sur le thème de l’architecture de l’urgence
La rencontre avec l’architecte Shigeru Ban est envisagée comme la première étape
d’une action de sensibilisation à l’architecture de l’urgence qu’elle soit liée à des
catastrophes naturelles ou à des situations sociales difficiles. Une deuxième étape
serait la conception et la programmation d’un « village de l’architecture de
l’urgence » à installer sur un espace public.
Un « village de l’architecture de l’urgence »
En réunissant des partenaires et avec l’autorisation et le soutien logistique de la Ville
d’Annecy, le projet de la Maison de l’architecture de Haute-Savoie serait de
concevoir un « village de l’urgence » autour de quelques pavillons installés sur un
espace public, place de Menthon par exemple ou autre à définir. Ces pavillons
présenteront les réponses d’architectes d’ »aujourd’hui à cette question de
l’architecture de l’urgence.
Sur une période à définir, l’action a pour objectif de toucher le plus grand nombre
possible de public. Le fait que ce village puisse se tenir sur l’espace public est très
important. Cette installation pourra être à l’image d’un village sur l’architecture
écologique que le Parc des Bastions de Genève a accueilli en 2004.
Texte de Yann Bazin, animateur de l'architecture et du patrimoine de l'Agglomération d'Annecy et
responsable du Palais de l'Ile.