1 Thème général : La Renaissance Fiche culture générale

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1 Thème général : La Renaissance Fiche culture générale
Thème général : La Renaissance
Fiche culture générale : Philosophes de la Renaissance.
La philosophie de cette époque entend s’opposer à la scolastique du Moyen Age par la redécouverte
des œuvres de l’Antiquité, notamment de Platon et de la philosophie romaine. La Réforme
protestante a lieu en même temps que ce mouvement, mais les deux positions finiront par
s’affronter (débats d’Erasme et de Luther notamment). La philosophie de la Renaissance se centrera
ainsi sur un humanisme revendiqué : l’homme est la mesure de toutes choses (Protagoras) et il peut
se cultiver et s’améliorer par l’étude des « humanités » (culture gréco-latine).
ERASME (1469 – 1536) : Hollandais qui se nomme lui-même « Erasme » (« aimable » en grec). Il a
traduit de nombreux textes grecs, dont Euripide. A Londres, il rédigea son Eloge de la folie (1511)
dédié à son ami Thomas More, auteur de l’Utopie (étymologiquement : « lieu de bonheur » et « nulle
part » à la fois). Il fut par la suite conseiller de Charles Quint et s’établit à Bâle où il exerça par sa
correspondance un magistère sur les savants de l’époque. Ses controverses avec Luther sont
reconnues notamment par la publication d’un Essai sur le libre arbitre en réponse au Du Serf arbitre
de Luther.
L’Eloge de la folie (1511) est un discours tenu par la déesse de la folie, Moria, qui fait son propre
éloge. En nous apprenant à prendre du recul sur nous-mêmes, la folie nous fait comprendre que
chaque chose à deux faces. La raison n’est donc pas la plus suprême puissance, puisque ses
détenteurs connaissent moins bien le mystère du salut que « les enfants, les vieillards, les femmes et
les innocents » à qui il a été révélé (christianisme).
MACHIAVEL (1469-1527) fut d’abord un diplomate florentin adversaire des Médicis. Lorsque ceux-ci
reviennent au pouvoir en 1512, Machiavel est donc logiquement condamné à l’exil. Il se fera
toutefois engager au service des Médicis, après de longs essais, en 1525. Cet auteur est connu pour
son principal ouvrage Le Prince, mais aussi pour son Discours sur la première décade de Tite-Live, son
Histoire de Florence, son Art de la guerre et une œuvre littéraire : la Mandragore.
La particularité de cet auteur est de traiter la politique non pas comme les auteurs idéalistes
(Platon ou More) qui se soucient des hommes comme ils devraient être, mais de prendre les
hommes comme ils sont. Machiavel s’intéresse aux moyens pour un gouvernant de conquérir le
pouvoir et de le garder : il faut pour cela mettre à jour les « lois scientifiques » qui gouvernent les
relations politiques, indépendamment de la morale et de la religion. Il est donc nécessaire d’adopter
le principe « La fin justifie tous les moyens » pour pouvoir réussir.
Machiavel se veut donc apôtre du pragmatisme : Tous les hommes sont méchants, parce que
gouvernés par leurs passions. Le prince doit alors en tenir compte et savoir utiliser la ruse et la force
pour obtenir le pouvoir : « Il faut être renard pour connaître les filets et lion pour faire peur aux
loups. ». Ce « grand simulateur et dissimulateur » qu’est le Prince est avant tout un homme qui sait
faire preuve de « virtu ». Cette qualité consiste à se saisir des circonstances offertes par la
« fortune » (entendez le hasard, le devenir…) avec virilité, en devenant maître de son destin.
Prolongements :
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Frédéric II de Prusse, salué par Voltaire, écrivit un Anti-Machiavel. A l’inverse, Napoléon
considérait Machiavel comme « le seul livre qu’on puisse lire. »
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Le nom de Machiavel a bien entendu donner naissance au nom commun péjoratif
« machiavélisme », synonyme de « perfidie ».
Rousseau considérait Le prince, paradoxalement, comme le livre des républicains. « En
feignant de donner des leçons aux rois, Machiavel en a donné de grandes aux peuples. »
Mussolini vit en Machiavel un précurseur du fascisme.
Thomas More a été célébré aussi bien par les républiques socialistes du XXème siècle (son
œuvre fait l’apologie de l’abolition de la propriété privée par exemple) que par l’Eglise
catholique qui l’a canonisé en 1935. A l’inverse, l’auteur américain K. Popper, dans La société
ouverte et ses ennemis, voit en lui, comme en Platon, un précurseur du totalitarisme.
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