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Note Par la Commission des Communautés européennes, direction générale de la société de l’information. La Commission des Communautés européennes ou tout personne agissant au nom de la Commission ne sont pas responsables de l’utilisation qui pourrait être faite de l’information figurant ci-après. Les opinions exprimées dans ce rapport sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles de la Commission des Communautés européennes. Avertissement important Par la société Andersen Le lecteur ne peut en aucun cas se baser sur ce rapport dans le but de réaliser des investissements. Andersen décline toute responsabilité, directe ou indirecte, découlant de l’utilisation du présent rapport. Ce rapport a été réalisé à la demande de la Commission européenne, direction générale de la société de l’information, dans le but unique de promouvoir les débats et les discussions sur le sujet abordé. Comme tout document de nature similaire présentant une anticipation des tendances du marché, il se peut que les résultats obtenus en réalité diffèrent totalement des anticipations contenues dans ce rapport. Andersen décline toute responsabilité à l’égard de toute action ou décision de quelque nature qu’elle soit qui serait entreprise par l’utilisateur du présent rapport. Rien dans ce rapport n’a valeur de conseil commercial, professionnel ou en matière d’investissement. L’utilisateur devra se référer à un avis professionnel indépendant avant de prendre une quelconque décision relative aux sujets abordés dans ce rapport. De nombreuses autres informations sur l’Union européenne sont disponibles sur Internet via le serveur Europa (http://europa.eu.int). Pour toute information complémentaire relative au programme et aux activités organisées, consulter : http://www.cordis.lu/econtent e-mail : [email protected] Une fiche bibliographique figure à la fin de l’ouvrage. Luxembourg: Office européennes, 2002 des publications officielles des ISBN 92-894-1803-6 Communautés européennes, 2002 Reproduction autorisée, moyennant mention de la source Imprimé en Belgique Communautés Remerciements Plusieurs individus et organisations ont contribué au succès de cette étude. Nous souhaitons les remercier pour leur contribution durant ces derniers mois. Tout d’abord, nous voulons remercier chaleureusement les membres de la Commission européenne DG société de l’information, et tout spécialement le Docteur Massimo Garribba et Madame Heli Lehtimäki, ainsi que les membres de la DG taxes. Nous souhaitons également adresser nos vifs remerciements aux membres du Comité de Pilotage “Contenus numériques pour services mobiles” pour leur précieuse contribution: − M. Ilkka Lakaniemi, Manager, Market analysis, Nokia Entrepreneurial Web, Nokia Ventures − M. Lars-Göran Larsson, Director Telecom Policies and Regulations, Ericsson European Affairs Office − M. Roland Strauss, VP Information and Communication Policy, Siemens AG – Information and Communications − M. Philippe Liegeois, Project Manager Internet & New Technologies, RTL Group − M. Lorenzo Liardi, Strategic Planning, Telecom Italia Mobile (TIM) − Mme Margaret Chen, European Business Management, TerraMobile − M. Ignacio Ruperez, Finance Director, TerraMobile − M. Pierre Courbon, Head of Third Party Relations, Orange France − M. Philip Kelley, Marketing Director, Multiservice Software Solutions, Business Unit, Alcatel − M. Michel Bera, Chief Scientific Officer, Kxen − Dr. Brian Blunden, Chairman and Chief Executive, International Electronic Publishing Research Centre Ltd − Melle Jane Hancer, UpMyStreet.com.Ltd − M. Jochen Spangenberg, COO, Atltus AG L’équipe Andersen de ce projet était composée de : − Jean-Luc L. Gustin, Associé, Technologies, Média & Communications, Business Consulting, EMEIA [email protected] − Christophe De Hauwer, Directeur de projet, Business Consulting, Bruxelles [email protected] − Cédric Grandjean, Consultant expérimenté, Business Consulting, Bruxelles [email protected] − Pierre Kemseke, Consultant expérimenté, Business Consulting, Bruxelles − − − − − − [email protected] Julie Angé, Analyste, Business Consulting, Bruxelles Masaaki Ikeda, Associé, Business Consulting, Tokyo Erik Svensson, Directeur de projet, Business Consulting, Stockholm Chris A. Isaac, Associé, Business Consulting, Washington Nuno Portela Belo, Associé, Business Consulting, Lisbonne Dr Andreas Gentner, Associé, Business Consulting, Stuttgart Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse En janvier 2001, la Commission européenne a établi un nouveau programme d’actions intitulé “Programme e-Contenu”1. Les motivations à l’origine de ce programme européen sont de stimuler la production et l’utilisation du contenu numérique sur les réseaux de télécommunications et de promouvoir la diversité linguistique à travers l’Union européenne. Au vu des développements récents de l’industrie des télécommunications mobiles, la distribution de contenu sur des terminaux mobiles pourrait se révéler aussi importante que la transmission de contenu numérique sur l’Internet. La Commission européenne DG société de l’information a dès lors commandé une étude destinée à identifier les principales actions pouvant être entreprises par l’industrie, les Etats Membres et la Commission européenne afin de promouvoir le développement du marché du contenu mobile en Europe. Cette étude a été menée de mai à décembre 2001. Trente-trois entretiens ont été réalisés avec les principaux acteurs du marché. Les résultats de cette étude ont été validés par un Comité de Pilotage comprenant 12 membres représentatifs d’une grande partie de l’industrie du contenu mobile. Le contenu mobile : de quoi s’agit-il? Cette étude se concentre sur les applications de type contenu. Les opérateurs mobiles offriront dans le futur un vaste éventail d’applications pouvant être classées en trois grandes catégories : les applications de communication, les applications transactionnelles et les applications de contenu. Les applications de communication comprennent principalement les communications entre personnes via un réseau de télécommunication mobile. Les applications transactionnelles incluent toutes les transactions financières et monétaires transitant par un réseau mobile. Les applications de contenu impliquent la fourniture d’un contenu (information, jeu, musique,…) à travers un réseau de télécommunication mobile. Dans la lignée du Programme e-Contenu, cette étude porte sur les services et applications de contenu. L’étude se concentre sur neuf applications de contenu sur terminaux mobiles, considérées par différents sondages d’utilisateurs et analyses sectorielles comme les plus prometteuses: 1 Programme communautaire pluriannuel intitulé “Contenu numérique européen sur les réseaux mondiaux” – Décision du Conseil du 22 décembre 2000 (2001/48/CE). 4 Contenus numériques pour services mobiles • • • • • • • • • Document de synthèse Les informations générales: cette catégorie englobe la production et la transmission d’informations locales, nationales et internationales traitant de sujets aussi divers que la politique, l’économie, le sport, la culture ou la météo. Les applications de ce type incluent les alertes, les brèves ou les articles complets. L’information peut être fournie sous forme de texte, de son ou d’images. Les informations de mobilité: cette catégorie comprend la collecte, la mise en forme et la transmission de contenu en rapport avec les services de transport itinéraires, accidents, horaires, etc. Sont inclus dans cette catégorie le transport privé et le transport public sur courtes et longues distances. Les informations financières: ces services incluent la collecte, la mise en forme et la distribution de contenu relatif aux valeurs boursières, taux de change et recommandations d’analystes financiers. A nouveau, ce contenu peut être présenté sous divers formats : texte, son ou images sous forme d’alertes ou d’articles étoffés. Les jeux: cette catégorie englobe à la fois les brefs jeux simples et les applications plus sophistiquées. Les jeux peuvent être joués en mode connecté ou non, nécessiter un téléchargement ou non, être incorporés dans le terminal mobile ou non. Les divertissements éducatifs: sont inclus dans cette catégorie les jeux éducatifs, les ouvrages de référence interactifs (encyclopédies, dictionnaires, etc.) et les guides interactifs (guides de villes, guides de musées, etc.). La musique: peut être délivrée sur terminal mobile sous forme d’appel voix, de téléchargement de fichier, de transmission de fichier en temps réel, ou de radiodiffusion. Téléchargement de sonneries et icônes Divertissements pour adultes Annuaires téléphoniques Des différences importantes existent entre ces diverses applications, en termes de structure du marché des fournisseurs de contenu, de modèle économique et exigences techniques pour la fourniture du contenu. Pour cette raison, l’approche suivie dans cette étude a consisté à étudier chacune des applications de manière indépendante. 5 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse L’importance du contenu mobile Taille du marché des applications de contenu mobile, scénario de base, 2002-2006 La taille du marché européen du contenu mobile pourrait varier de EUR 7,8 milliards à EUR 27,4 milliards en 2006 (avec une estimation médiane de EUR 18,9 milliards). Revenus annuels (EUR millions) 20.000 18.000 Annuaires 16.000 Jeunes 14.000 Adult Adultes 12.000 Music Musique 10.000 Jeux éducatifs Jeux 8.000 Finance 6.000 Transport 4.000 Informations 2.000 0 2002 2006 Source : Andersen Il est peu probable que le contenu mobile représente une part importante du revenu des opérateurs de télécommunication mobile et des fournisseurs de contenu en 2005… La taille du marché du contenu mobile dépendra largement de la volonté et de la capacité des acteurs industriels à créer ce nouveau marché. En fonction du scénario envisagé, nous avons estimé que la taille du marché européen se situerait entre EUR 7,8 milliards et EUR 27,4 milliards en 2006, la prévision médiane se situant à EUR 18,9 milliards. Dans l’hypothèse d’une prévision médiane, le contenu mobile ne devrait représenter qu’une faible fraction du revenu total des opérateurs mobiles et des fournisseurs de contenu : 4,6% du revenu total des opérateurs mobiles, et 7,9% du revenu total des fournisseurs de contenu en 2005. Cependant, en Revenus des opérateurs mobiles Revenus des fournisseurs de contenu plus de cette en 2005 (EUR milliards) en 2005 (EUR milliards) contribution 5,4 milliards 6,9 milliards directe, les applications de contenu 67,3 milliards mobile 44,6 milliards devraient avoir 79,7 milliards un effet Voix Données – sans contenu Traditionnel Mobile stimulant sur Données – avec contenu Source: Andersen les ventes de produits et services traditionnels des fournisseurs de contenu et des opérateurs mobiles. Le contenu mobile se consomme dans un contexte différent des autres média. Le contenu mobile devrait compléter, voire promouvoir l’usage de contenu sur les média traditionnels. Certains journaux ont constaté que les alertes sur terminal mobile stimulent les ventes de leurs éditions imprimées. Les alertes annonçant les résultats sportifs s’adressent à un marché beaucoup plus large que celui des acheteurs de contenu sportif 6 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse (journaux sportifs, chaînes thématiques sportives payantes, etc.). Les jeux sur terminaux mobiles devraient attirer vers le jeu … mais il stimulera la électronique de nouveaux utilisateurs. L’accès à des consommation de contenu informations culturelles ponctuelles sur un site touristique via les média devraient complémenter les informations des guides imprimés. traditionnels… Les fournisseurs de musique prédisent une augmentation des ventes de CD ou des téléchargements de musique sur ordinateur personnel suite à l’écoute d’extraits sur terminal mobile. Cet effet stimulant sur la consommation de média traditionnels confirme le rôle important que le contenu mobile pourra jouer pour l’industrie du contenu en Europe. … et promouvra l’utilisation d’autres services des opérateurs de télécommunication mobile. Pour les opérateurs mobiles, les applications de contenu devraient également accroître le nombre d’appels téléphoniques et stimuler la consommation d’applications mobiles transactionnelles. Au Japon, les utilisateurs de i-mode dépensent 15% de plus en appels téléphoniques classiques que les utilisateurs n’ayant pas souscrit aux services i-mode. Au Royaume-Uni, une enquête menée par un opérateur mobile a révélé que les blagues représentent le type de contenu le plus fréquent des SMS. Ce type de contenu génère une cascade de messages entre utilisateurs, engendrant des revenus supplémentaires à chaque nouvelle transmission. En outre, les applications de contenu mobile permettent aux opérateurs assurant la fonction de portail de réduire les coûts de rétention des clients, en les habituant au format et à l’interface du portail. Un marché à créer Les téléchargements de sonneries et icônes génèrent aujourd’hui la part la plus importante des revenus du contenu mobile en Europe. Ceci montre bien à quel point le marché européen est loin d’exploiter tout le potentiel de son contenu numérique dans des applications mobiles innovantes. Le contenu mobile est un marché à créer. Cela nécessite des forces convergentes … Le marché européen du contenu mobile doit être créé. Tout doit être inventé pour atteindre la prévision de marché de EUR 18,9 milliards : les applications et les services, la chaîne de valeur, les interactions entre les différents acteurs, les modèles économiques et la segmentation de la clientèle. Pour que la création de ce marché soit un succès, il est nécessaire qu’un ensemble de forces convergentes canalise les 7 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse acteurs dans la même direction. Il est particulièrement important d’identifier les facteurs qui promouvront le développement du marché du contenu mobile, et, si nécessaire, d’influencer positivement ces facteurs au moyen d’initiatives appropriées du secteur public. Leçons du passé NTT DoCoMo: le plus récent des écosystèmes à succès NTT DoCoMo a compris l’importance des applications de contenu à valeur ajoutée dès le lancement de i-mode en 1999. Le succès de DoCoMo peut être expliqué par trois facteurs principaux. … qui peuvent expliquer le succès d’expériences passées. Au Japon et en Europe, des services de contenu mobile à succès… Premièrement, la structure du marché était idéale. Au moment du lancement de i-mode, DoCoMo était plus puissant que n’importe quel autre acteur sur le marché japonais de la communication mobile, y compris les fournisseurs de contenu et les fabricants de terminaux. Grâce à cet avantage, DoCoMo a pu créer et imposer les règles d’un écosystème dont il occupe la position centrale. DoCoMo a imposé le protocole de communication, les caractéristiques des terminaux et le format du contenu, jouant ainsi un rôle de coordination indispensable en accord avec les autres acteurs de la chaîne de valeur. Deuxièmement, alors que DoCoMo dominait le marché, l’opérateur s’est efforcé ne pas abuser de sa position, en instaurant un modèle de partage des revenus simple et équilibré avec les fournisseurs de contenu et les développeurs d’applications. Ainsi, lorsque les services sont facturés à l’abonné, DoCoMo retient une commission de 9%, principalement pour couvrir les frais de facturation et de gestion de la clientèle. La plupart des revenus de DoCoMo ne proviennent pas de cette commission, mais plutôt du trafic de données généré par ces applications de 8 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse contenu. Les 91% du prix du service sont répartis entre les fournisseurs de contenu (20%~70%), les développeurs d’applications (10%~65%) et les autres sous-traitants (5%~10%). Troisièmement, DoCoMo a investi dans les plates-formes informatiques indispensables à la fourniture de services de contenu mobile. Cela inclut, notamment, un système de facturation adéquat. En outre, DoCoMo a rendu ces platesformes accessibles aux fournisseurs de services. Cet accès est d’une importance cruciale car il permet aux fournisseurs de contenu et aux développeurs d’applications (souvent de petits acteurs, de types « start-ups ») d’avoir accès à la large base de clients de DoCoMo, tout en évitant de lourds investissements dans des infrastructures informatiques. Le Minitel de France Telecom: un exemple de plate-forme interactive de services …ont été développés dans le passé. Vingt ans avant les débuts de i-mode, France Telecom lançait le service Minitel (service de distribution de contenu) sur des bases similaires. Comme DoCoMo, France Telecom était l’acteur dominant de l’industrie. France Telecom s’est servi de sa position dominante pour définir les standards Minitel à respecter par les fabricants de terminaux et les fournisseurs de contenu. L’objectif était de créer des processus de gestion efficaces pour l’hébergement, la gestion et la facturation de plus de 24.000 services. France Telecom partageait une part importante de ses revenus avec les fournisseurs de contenu. De plus, l’opérateur proposait des services de comptabilité pour les différents services hébergés. Ceci facilitait un démarrage rapide des services et réduisait les barrières à l’entrée pour les fournisseurs de contenu. Enfin, pour supprimer les contraintes financières qui empêchaient certains utilisateurs de souscrire au service, France Telecom subsidia totalement l’achat des terminaux Minitel. Bien que les investissements initiaux aient été importants, le service Minitel fut, à long terme, un succès financier. 9 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse L’Europe peut-elle aujourd’hui répéter ces expériences du passé ? Le contexte actuel en Europe est assez différent de celui qui entoura i-mode à la fin des années 90 et de celui du Minitel dans les années 70. Mais le contexte n’est désormais plus le même... Forces contradictoires Le paysage européen de la communication mobile est actuellement peuplé de nombreux acteurs – fabricants de terminaux, opérateurs de réseaux mobiles, fournisseurs de contenu, etc. – en concurrence les uns avec les autres pour s’approprier la relation avec le client, perçue comme source ultime de valeur. Il résulte de cette situation un manque de coopération et une attitude passive de nombreux acteurs. Des structures de marché incomparables Etant donné l’environnement multiculturel et multilingue de l’Europe, certains fournisseurs de contenu (tels que les journaux ou magazines) sont contraints de cibler des publics de taille restreinte. Cette situation entraîne des coûts de production plus importants que dans d’autres marchés, tel que le Japon. Les fournisseurs de service disposent de ressources financières limitées … ce qui signifie que les expériences du passé ne peuvent pas être répliquées comme telles. Sur les deux dernières années, les opérateurs mobiles ont dépensé quelques EUR 100 milliards pour l’achat de licences UMTS en Europe. La mise en place des réseaux mobiles de troisième génération devrait nécessiter au minimum le même montant pour les dix années à venir. Cependant, les interrogations à propos de la véritable valeur de l’UMTS font aujourd’hui douter de la rentabilité de ces investissements. La plupart des opérateurs de télécommunications mobiles ont vu leurs cours de bourse s’effondrer, réduisant les possibilités d’accès aux capitaux. Au vu des différences contextuelles entre l’Europe d’aujourd’hui et la France et le Japon du passé, on peut conclure que les Ceci nécessite la définition expériences du passé sont difficiles à transposer. d’un nouveau modèle européen pour la création du marché. Le marché européen du contenu mobile émergera seulement si un nouveau modèle est défini. 10 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse Les cercles vicieux de l’industrie européenne du contenu mobile L’analyse de la situation européenne actuelle montre que les dynamiques de marché restreignent plutôt qu’encouragent le développement du marché du contenu mobile. Cinq cercles vicieux ont été identifiés. Le contexte actuel européen dissimule cinq cercles vicieux… La première difficulté à laquelle l’industrie est confrontée concerne la fourniture, à prix raisonnables, de terminaux adéquats à l’utilisation de services de contenu mobile. La prolifération des fonctionnalités et options technologiques des terminaux entraîne une augmentation des coûts de conception et de fabrication. En outre, l’incapacité croissante des opérateurs de subventionner les terminaux accentue le coût pour le consommateur final. Le prix élevé des terminaux entraînera une faible pénétration des services, diminuant les revenus des opérateurs. Ceci accentuera encore l’incapacité des opérateurs de subventionner les terminaux. Deuxièmement, les coûts élevés des licences et des infrastructures de réseaux 3G ont forcé les opérateurs à réduire ou à retarder leurs investissements dans certaines technologies clés telles que les mises à jour des systèmes de facturation et les systèmes de localisation des utilisateurs. De tels investissements sont cependant nécessaires pour stimuler le développement de services de contenu innovants. Ce retard dans la disponibilité des services de contenu réduit les revenus de tous les acteurs de la chaîne de valeur, empirant davantage la situation financière des opérateurs. 11 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse Une autre conséquence de la situation financière actuelle des opérateurs de télécommunications mobiles est que celle-ci les incite à vouloir contrôler une part de plus en plus importante de la chaîne de valeur dans l’espoir d’augmenter leurs revenus. Pour cette raison, les opérateurs ne souhaitent généralement pas ouvrir l’accès à leurs plates-formes à des tiers. De plus, ils essaient d’imposer un modèle de partage des revenus perçu comme déséquilibré par les fournisseurs de contenu. Cette situation a un effet négatif sur le développement des services de contenu mobile. Disponibilité de terminaux adéquats Incertitude vis-à-vis des standards (EMS / MMS, Bluetooth / WLan, WAP / i-mode) Désir des opérateurs mobiles de contrôler l’entièreté de la chaîne de valeur Faible bande passante, délai de connection important Politique de réduction des coûts des opérateurs mobiles Volonté croissante des fabric ants de terminaux de se différencier des concurrents Faible retour sur investissements pour les opérateurs mobiles Besoin crois sant de terminaux différents et possédant de multiples caractéris tiques Accès difficile pour les tiers aux plates-formes (facturation, localisation, etc.) détenues par les opérateurs mobiles Faible niveau de subvention des terminaux Prix élevé des terminaux Incapacité pour les développeurs d’applications et les fournisseurs de contenu d’offrir des applications originales Aucun modèle de partage des revenus attractif Innovation réduite dans le développement des services / sentiment de compétition des autres fournisseurs de contenu Attitudes passiv es des fournisseurs de contenu Faibles investissements des fournis seurs de contenu dans les platesformes Manque de disponibilité des services de contenu Moins de services originaux Moins de revenus pour les opérateurs Faible démarrage des services Retard dans les investissements faits par les opérateurs mobiles dans les technologies de base Imperfection du standard WAP pour l’utilisation de certaines formes de contenu Faible pénétration des terminaux Source: Andersen …qui infuencent tous les acteurs de la chaîne de valeur. Ensuite, le manque de disponibilité de terminaux mobiles attractifs et de technologie de réseau performante suscite une attitude passive de la part de certains fournisseurs de contenu et développeurs d’applications, alors que de nombreux services peuvent être fournis au moyen de technologies actuellement mises en œuvre. Ce cercle vicieux retarde le développement du marché. Enfin, la prolifération de standards pour la présentation et la transmission du contenu sur terminaux mobiles force les acteurs à investir dans de multiples options techniques. Cette prolifération donne également une raison aux fournisseurs de 12 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse contenu de retarder leurs investissements dans les platesformes techniques nécessaires. L’analyse de ces dynamiques montre que le développement du marché est entravé, ou au moins significativement ralenti. Tous les acteurs devraient entreprendre des actions pour supprimer ces forces destructives et mettre en place un cercle vertueux ce création de marché. Les forces qui peuvent créer le marché Les principales forces à mettre en place pour briser les cercles vicieux existants comprennent: • Ces cercles pourraient devenir vertueux si les forces de base sont mises en place. • • • • • • La disponibilité de contenu pertinent et formaté de manière adéquate ; La disponibilité d’applications pertinentes ; L’éducation des utilisateurs quant aux bénéfices des services de contenu mobile ; Le développement d’une base installée suffisamment large de terminaux mobiles permettant la transmission de contenu ; L’établissement de modèles de partage des revenus adéquats entre les différents acteurs ; La stimulation d’investissements dans les plates-formes informatique et technologies adéquates ; La promotion de l’unicité et de l’interopérabilité des standards. 13 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse La disponibilité de contenu pertinent et formaté de manière adéquate Les média numériques (tels que CD-ROM ou sites Internet) substituent certaines formes de média plus traditionnels. Bien que dans de nombreux cas cette substitution ait été anticipée, voire même encouragée, certains fournisseurs de contenu au contraire perçoivent cette substitution comme une menace, notamment en raison de problèmes de fraude. Il existe cependant des différences fondamentales entre la consommation de contenu par l’Internet fixe (ou le CD-Rom) et les applications de contenu mobile. Ces dernières ne devraient pas se substituer aux média traditionnels ou aux média numériques fixes. Les fournisseurs de contenu ne devraient donc pas craindre le risque d’une substitution non désirée. D’une manière générale, les principaux acteurs de l’industrie du contenu ne se sont pas précipités pour rendre leur offre accessible aux terminaux mobiles. De nombreux fournisseurs de contenu attendent le déploiement des réseaux à plus hauts Les fournisseurs de contenu devraient adapter débits et la disponibilité de terminaux adéquats. Cette attitude le format de leur contenu attentiste de la part des fournisseurs de contenu ne semble pas aux exigences techniques adéquate. Tout d’abord, l’expérience japonaise a montré que d’aujourd’hui… des débits importants ne sont pas une condition nécessaire pour le développement d’applications pertinentes. Le très réputé service i-mode attire actuellement plus de 30 millions d’abonnés sur un réseau de 9,6 Kbps (idem au GSM disponible en Europe). La taille des écrans des terminaux actuels n’empêchent pas des dizaines de millions d’Européens d’envoyer et recevoir chaque jour des SMS. Les fournisseurs de contenu devraient adapter le format de leur contenu aux capacités techniques d’aujourd’hui et ce, en vue de préparer l’utilisateur final aux applications de demain. Les industriels qui espèrent disposer d’une large bande passante (telle que 384 Kbps) dans les années à venir pourraient être très déçus. En outre, 64 Kbps devrait s’avérer une vitesse de transmission suffisante pour toute application mobile, excepté le téléchargement de musique et le transfert de fichiers. … pendant que les Etats membres de l’UE pourraient encourager le développement d’applications faisant usage d’informations du secteur public. Pour rompre ce climat d’attitudes passives, la Commission européenne et les Etats Membres de l’UE pourraient promouvoir le développement d’applications faisant usage d’informations du secteur public. Les services de météorologie, d’informations de mobilité ou touristiques sont des exemples typiques de telles applications. Même s’il faut s’attendre à ce 14 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse que les revenus générés par ces applications restent limités, certaines seront fortement valorisées par le citoyen. En raison de cette utilité pour la société, les autorités nationales pourraient concéder l’accès à ces informations publiques à plusieurs acteurs et encourager des sociétés privées à développer les applications pertinentes faisant usage de ce contenu. Ces applications pourraient se révéler être un déclencheur pour le cercle vertueux de développement du marché. La disponibilité d’applications pertinentes Rendre les applications disponibles pour les utilisateurs finaux Les fournisseurs de contenu ont besoin de soutien pour pouvoir offrir des applications à valeur ajoutée... Les fournisseurs de contenu et les développeurs d’applications ont besoin de support pour pouvoir offrir des services mobiles à valeur ajoutée. Les sociétés « start-ups » en particulier doivent pouvoir accéder entre autres aux systèmes de profil de clients, aux plates-formes complexes de facturation et aux systèmes de localisation des utilisateurs. Désireux de contrôler l’entièreté de la chaîne de valeur, certains opérateurs mobiles ne souhaitent pas ouvrir l’accès à ces platesformes à des tiers. Cependant, considérer ces investissements comme un avantage compétitif risque de limiter le spectre des services disponibles. L’accès aux plates-formes de l’opérateur de télécommunication a été un facteur essentiel à l’origine du succès de i-mode et du Minitel. …en leur donnant accès aux plates-formes clés. Plus généralement, les opérateurs de réseaux mobiles ne seront pas nécessairement les fournisseurs idéaux de tels services à valeur ajoutée. L’innovation dans les services à contenu mobile viendra probablement de nombreuses petites entreprises. Etant donné le rôle essentiel des plates-formes de facturation et de localisation des utilisateurs dans la distribution de contenu 15 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse mobile, les Etats Membres devraient encourager les opérateurs à fournir un accès à ces plates-formes technologiques dans des conditions transparentes et équitables. Notre analyse suggère que tant les opérateurs de réseaux mobiles que le marché dans son ensemble retireront plus de bénéfices des services mobiles de contenu si les opérateurs en question optent pour un modèle ouvert plutôt que fermé en ce qui concerne l’accès à leurs plates-formes technologiques. Accès aux capitaux dans l’industrie Certains fournisseurs de contenu ont besoin d’accéder aux capitaux… …ce qui est devenu difficile dû à l’éclatement de la bulle Internet. Suite à l’éclatement de la bulle Internet, l’accès aux capitaux a été significativement réduit pour les développeurs européens d’applications mobiles. D’après certains analystes, moins de 100 « start-ups » actives dans le domaine ont été financées dans toute l’Europe en 2000, pour un total de EUR 770 millions. D’un autre côté, entre juin et décembre 2000, 200 « start-ups » originaires des Etats-Unis ont rassemblé des capitaux pour un montant de EUR 3 milliards. Ces montants démontrent non seulement la plus grande facilité avec laquelle les sociétés américaines ont accès aux sources de capitaux, mais ils donnent également une indication sur l’avance prise par les Etats-Unis par rapport à l’Europe en termes de développement d’applications innovantes. Malgré le ralentissement des marchés financiers, le capital à risque est toujours disponible aux Etats-Unis. Même si la principale différence entre ces deux continents est essentiellement d’ordre culturel, la Commission Européenne et les Etats Membres devraient poursuivre leurs efforts de promotion d’un meilleur accès aux capitaux pour les jeunes petites entreprises innovantes. La structure de l’industrie des jeux sur terminaux mobiles par exemple est telle que la plupart de ces jeux sont développés par des « start-ups », puis vendus aux éditeurs qui les commercialisent. L’accès aux capitaux est très important pour ces développeurs de jeux. Ceci est également vrai pour les applications faisant usage d’informations du secteur public : la plupart de ces applications sont développées par de petites entreprises qui ont besoin d’un support financier. L’éducation des utilisateurs quant aux bénéfices des services de contenu mobile Selon une étude portant sur la population européenne, âgée de plus de 15 ans, il apparaît que seulement 36% de la population 16 Contenus numériques pour services mobiles Les utilisateurs des services sur terminaux mobiles auront besoin d’être assistés pour savoir comment utiliser les nouveaux terminaux… Document de synthèse est susceptible de pouvoir utiliser les terminaux pour services de contenu mobile. Pour la catégorie d’âge au-delà de 30 ans, une interface conviviale et intuitive est nécessaire pour stimuler l’utilisation et éviter la mise à l’écart de certains utilisateurs peu habitués aux nouvelles technologies. La collaboration entre les fabricants de terminaux devrait donc être encouragée car elle faciliterait le développement de terminaux harmonisés et faciles d’utilisation. Cependant, même si les utilisateurs sont disposés à utiliser les services de contenu, la question reste de savoir s’ils sont prêts ou non à payer pour ces services. …et quels seront les bénéfices des services sur terminaux mobiles. Plusieurs arguments appuient l’idée que les utilisateurs européens seront disposés à payer, à l’instar des services fournis sur l’Internet fixe (ex. le site du Wall Street Journal et d’autres sites financiers). Les utilisateurs en Europe et au Japon sont déjà prêts à payer pour du contenu à valeur ajoutée sur leurs terminaux mobiles, comme démontré par le service i-mode ou l’explosion des SMS d’alerte payants. Le développement d’une base installée suffisamment large de terminaux mobiles permettant la transmission de contenu Subvention des terminaux Pour que le marché puisse se développer, il est indispensable que soient disponibles des terminaux permettant d’accéder aux réseaux de données, de capter, transmettre et afficher différents formats de contenu (texte, audio, images, vidéo) de manière adéquate. Il est probable que dans le futur nous assistions à une prolifération des familles de terminaux (terminaux intégrés, terminaux à usage professionnel, terminaux spécifiques pour les jeux, etc.) et également à un besoin de terminaux multiréseaux (GSM, GPRS, UMTS, etc.). Ces deux tendances devraient augmenter les coûts de conception et de fabrication 17 Contenus numériques pour services mobiles Les coûts de fabrication des terminaux devraient augmenter … Document de synthèse des terminaux. La prolifération des types de terminaux et des standards techniques contraint les fabricants à prioritiser leurs efforts et à poser des choix délicats quant aux technologies qu’ils espèrent voir émerger. Certains fabricants de terminaux ont, par exemple, ralenti le développement des terminaux EDGE ou ont décidé de ne pas investir dans EMS ou i-mode, alors que d’autres l’ont fait. L’état actuel des marchés financiers pour les valeurs technologiques ne favorise pas les investissements dans un large spectre de technologies. Selon diverses sources industrielles, le coût du composant semi-conducteur d’un terminal 3G serait trois fois plus élevé que celui d’un terminal 2G. Selon les analystes, les prix ne devraient pas baisser avant que des volumes importants de production soient atteints, c’est-à-dire dans 5 ou 6 ans. Bien que les …alors que les utilisateurs fabricants de terminaux minimisent ce fait, soulignant que ces ne seront peut-être pas terminaux auront de nombreux composants communs, la prêt à payer beaucoup plus pour les terminaux fabrication de terminaux mobiles de communication de données 3G. à un coût similaire à celui des terminaux actuels restera un défi majeur. Les fabricants de terminaux s’accordent à dire que les utilisateurs pourraient ne pas vouloir payer plus pour les terminaux 3G qu’ils ne paient aujourd’hui pour les terminaux 2G. Il sera donc crucial que ces fabricants se concentrent sur la conception de terminaux incorporant de nouvelles fonctionnalités dont la valeur apparaîtra clairement aux utilisateurs. La conception et le marketing de tels terminaux seront donc cruciaux pour justifier des prix importants et assurer une base installée d’utilisateurs. Le future de la subvention des terminaux est incertain… Toutes ces considérations accentuent encore davantage la nécessité de subvention des terminaux. En France, Orange a annoncé qu’il subsidierait de manière importante le coût de leurs terminaux 3G, convaincu du rôle important joué par la taille de la base installée dans un contexte de création de marché. Cependant, les analystes financiers ont accueillis fraîchement ces plans, les qualifiant de suicide financier. D’autres opérateurs de réseaux mobiles restent plus énigmatiques quant à leur future stratégie de subvention. Une des raisons à cette hésitation est sans doute liée au fait que la relation entre la subvention et le niveau des ventes de terminaux reste non prouvée. En Finlande et en Italie par exemple, l’interdiction légale de subvention n’a pas empêché la communication mobile d’exploser. Cependant, il importe de considérer les coûts totaux d’acquisition du client et ne pas se limiter à la subvention du terminal. L’interdiction de subvention 18 Contenus numériques pour services mobiles …ce qui accroît la nécessité pour les terminaux de posséder des fonctionnalités additionnelles qui les rendront incontournables pour les utilisateurs. Document de synthèse n’empêche pas les opérateurs de fournir des offres avec des minutes de communication gratuites. Les coûts d’acquisition d’un client en Finlande et en Italie ne sont pas différents de ceux d’autres pays où la subvention est autorisée. Les dépenses destinées à l’acquisition de clients ont un effet favorable sur la pénétration des terminaux. DoCoMo au Japon l’avait compris et attribue aujourd’hui une part du succès de imode à la forte subvention des terminaux. En France, le Minitel n’aurait jamais le succès que nous lui connaissons sans subvention forte des terminaux. Encourager la pénétration des terminaux mobiles dans les services publics Pour briser les effets des cercles vicieux… …une base installée d’utilisateurs pourrait être créée en augmentant la pénétration des terminaux dans le domaine public… Les Etats Membres pourraient encourager la pénétration des terminaux mobiles de transmission de données dans le domaine de l’éducation ou des services publics. Afin d’améliorer l’efficacité de l’apprentissage, le gouvernement américain a équipé les écoles et les bibliothèques de matériel informatique et de communications. Cette initiative lancée en 1996 a été un moteur essentiel dans le développement des télécommunications et autres nouveaux services à valeur ajoutée dans les écoles et bibliothèques. De manière semblable, la Commission européenne a dévoilé son objectif d’assurer qu’un étudiant sur cinq (dans l’UE) ait accès à un ordinateur d’ici 2004. A cet égard, équiper en partie les étudiants avec des terminaux de type « agenda électronique – téléphone mobile » pourrait dans certains cas se montrer une alternative économiquement intéressante aux ordinateurs personnels. Cela nécessiterait cependant de résoudre des problèmes tels que le vol, le vandalisme ou le support technique. Le nombre d’étudiants en Europe s’élève à 72,5 millions. En considérant l’objectif de la Commission européenne, une telle initiative pourrait engendrer des ventes atteignant 14,5 millions de terminaux d’ici 2004. De cette manière, un triple objectif serait atteint : améliorer l’efficacité de l’apprentissage, augmenter directement la pénétration des terminaux mobiles adéquats jusqu’à 4%, et assurer le développement des services et applications mobiles éducatifs. De plus, cette initiative permettrait d’équiper les étudiants, le segment de population qui a, dans le passé, entraîné le développement du marché de l’Internet. Les Etats Membres pourraient en outre favoriser l’utilisation de terminaux mobiles de transmission de données dans certains secteurs publics spécifiques tels que la police, les services 19 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse incendie et d’autres services d’urgence. Cependant, la taille de ce marché est assez limitée comparé au marché de l’éducation. Au total, environ un demi million de terminaux pourraient être subsidiés, représentant seulement 0,13% du marché total de terminaux mobiles d’ici 2006. Encourager de telles initiatives dans des marchés semi-publics tels que les services postaux et les chemins de fer pourrait encore ajouter 0,1 million de terminaux supplémentaires. Encourager la pénétration d’applications publiques …ou par la création d’applications faisant usage d’informations publiques…. des terminaux mobiles au moyen Un autre moyen d’encourager la pénétration des terminaux mobiles adéquats à la consommation de contenu est de développer des applications publiques à valeur ajoutée nécessitant l’usage de tels terminaux. En exemple, on peut citer l’équipement de musées au moyen de terminaux de communications à courte distance ou le développement d’applications de payement par terminaux mobiles, ce qui pourrait s’appliquer à divers services de transport public tels que les péages routiers, le payement des parkings et les tickets de transport public. La Commission Européenne étudie déjà le potentiel de tels systèmes dans le cadre d’autres programmes que e-Content. Les jeux de loterie mobile constituent une autre application qui pourrait encourager le développement des terminaux mobiles adéquats. Le potentiel de cette application est très élevé, mais celle-ci soulève certaines questions éthiques. Vu le potentiel de marché de ce type d’initiatives, de telles applications devraient inciter de nombreux consommateurs à acquérir des terminaux mobiles adaptés à la consommation de contenu pour bénéficier de telles applications. 20 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse Impact des applications subventionnées par les gouvernments sur le marché du contenu mobile Développement de l’industrie des applications mobiles Education des utilisateurs Promotion et support des protocoles et standards + + + + + +++ + ++ +++ + Payement par terminaux mobiles : - Péages des autoroutes - Tickets de transport public - Parking public ++ / ++ + + Loterie ++ + ++ + + Autres + / + + + Applications subventionnées par les gouvernements Equipement des fonctionnaires au moyen de terminaux mobiles adéquats à la consommation de contenu Education Accroissement de la pénétration des terminaux Accroissement de l’utilisation du réseau (accroissement de revenus pour les opérateurs) Bénéfices pour le marché du contenu mobile Source: Andersen L’établissement de modèles de partage des revenus adéquat entre les différents acteurs Le modèle économique du contenu gratuit (basé sur la publicité) s’est révélé un échec. Les fournisseurs de contenu souhaitent aujourd’hui que leurs initiatives mobiles soient rentables, même considérées isolement… Les fournisseurs de contenu ont connu des expériences décevantes avec l’lnternet fixe et ne souhaitent pas les répéter sur le marché mobile. Une analyse des performances financières des fournisseurs de contenu sur les sites Internet fixe révèle que la grande majorité d’entre eux ont une marge bénéficiaire négative. Le modèle économique du contenu gratuit, basé sur la publicité, s’est révélé être un échec. Les fournisseurs de contenu souhaitent que leurs initiatives dans le domaine du mobile soient rentables, même considérées isolément. 21 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse Ce niveau d’attente est trop élevé pour l’ensemble des applications qui stimulent la consommation des autres média (les alertes sur terminaux mobiles qui augmentent les ventes de journaux imprimés par exemple), mais se justifie pour le contenu qui a un effet neutre sur les média traditionnels (tel que la distribution d’articles de presse sur les terminaux mobiles). Pour les fournisseurs de contenu actifs uniquement dans le domaine du mobile (généralement des « start-ups »), il est évidemment vital que la rentabilité soit atteinte uniquement sur base de l’activité mobile. A cet égard, force est de constater que beaucoup de fournisseurs de contenu éprouvent des difficultés à atteindre cette rentabilité. La mise en place de modèles de partage de revenus adéquats entre opérateurs et fournisseurs de contenu est donc d’une importance primordiale. Aujourd’hui, les mécanismes de partage de revenus en place ne motivent pas les fournisseurs de services indépendants à se lancer dans le développement de services mobiles innovants et à valeur ajoutée. Les résultats de notre analyse financière révèlent que d’ici 2006, les revenus des services à contenu mobile pourraient être répartis comme suit : 50% pour l’utilisation du réseau, 42% pour les rémunérations du service et 8% pour la publicité. L’enjeu est de savoir comment partager ces revenus entre les deux principaux acteurs: opérateurs mobiles et fournisseurs de contenu / développeurs d’applications. Peu nombreux sont les opérateurs européens qui adoptent aujourd’hui des modèles de partage de revenus équitables et …et il est essentiel pour transparents avec les les opérateurs mobiles de fournisseurs de contenu, mesurer le réel pouvoir de offrant une part significative et prédéterminée des revenus de négociation des service aux fournisseurs de contenu et aux développeurs fournisseurs de contenu . d’applications. Pour les opérateurs mobiles décidés à saisir une part des revenus générés par les commissions sur le service, la 22 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse clé sera de comprendre le pouvoir de négociation des fournisseurs de services eux-mêmes. Le pouvoir de négociation est déterminé par plusieurs facteurs parmi lesquels la base de clients, l’unicité du produit ou du service, l’exclusivité et la fréquence des mises à jour. Le pouvoir de négociation du fournisseur de contenu est très faible pour des services tels que l’envoi de brèves par SMS, il est très élevé pour des services tels que la musique sur terminaux mobiles. Les opérateurs qui ne reconnaissent pas le pouvoir de négociation de certains fournisseurs de contenu et qui sont impatients de saisir une large part des commissions de service (en plus de leurs revenus pour l’utilisation du réseau) pourraient voir le marché entier des applications de contenu mobile s’écrouler. Des modèles de partage des revenus équitables créeront des cercles vertueux… Une diminution de la taille totale du marché aurait un impact négatif sur Musique les revenus des Guides Publications de référence opérateurs. Notre Jeux éducatif s analyse révèle Rapports financiers qu’un modèle de Informations financières partage des Messages financiers Jeux téléchargables revenus dans Jeux en ligne lequel les Jeux simples opérateurs voient Artic les de presse leur part des Gros titres Alertes d’informations commissions de services passer de 0% à 50% Pourcentage de la commission de service destiné aux fournisseurs de contenu pourrait diminuer leurs revenus globaux des applications de contenu mobile jusqu’à 39%. Bien que les revenus des commissions de service augmentent, les revenus totaux des opérateurs devraient chuter sous l’influence d’une baisse plus substantielle de l’utilisation du réseau. Impact du partage des revenus sur la taille du marché du contenu mobile, 2006 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% …uniquement s’ils récompensent tous les acteurs impliqués. 20% 10% 0% 100% 50% Source: Andersen Des modèles de partage des revenus équitables entre les opérateurs mobiles et les fournisseurs de contenu créent un cercle vertueux. Un contenu de qualité attire les visiteurs et accroît le trafic sur le réseau mobile. Développer des applications innovantes et à valeur ajoutée est souvent une activité complexe. Les opérateurs devraient accepter que les développeurs d’applications et les fournisseurs de contenu 23 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse soient rémunérés adéquatement pour cette activité. Plus grande sera la part que les opérateurs exigent sur les commissions sur les services, plus faibles seront leurs revenus totaux. La stimulation des investissements dans les platesformes informatiques et technologies adéquates A un moment où les investissements dans les technologies clés sont cruciaux… Lorsque les ressources financières sont limitées, les investissements dans les technologies de support de l’activité sont rarement considérés comme prioritaires. Une des technologies clés dans laquelle il est cependant nécessaire d’investir est le système de facturation de contenu, du moins si l’on accepte le principe que les applications de contenu seront des applications payantes. La facturation des services de contenu mobile est complexe et les systèmes à mettre en place doivent intégrer une multitude de méthodes de facturation, qui seront fonction des préférences des utilisateurs et du partage des revenus avec des acteurs tiers. Les systèmes actuels des opérateurs mobiles ont été développés pour facturer des services proposés en commutation de circuits. Ces systèmes ne sont pas adaptés aux problématiques de gestion des services associés aux services de type contenu. Les opérateurs devraient se charger du rôle de facturation pour deux raisons. Premièrement, en tant que fournisseur de télécommunications mobiles, l’opérateur entretient déjà une relation de facturation avec l’utilisateur final pour les services voix et données (essentiellement SMS et WAP). Les utilisateurs ne voudront pas recevoir une facture différente pour chacun des services auxquels ils accèdent via leur terminal mobile. Deuxièmement, il ne serait pas économiquement viable pour chaque fournisseur de contenu d’investir des sommes importantes dans de tels systèmes. Dans certains Etats Membres, la législation bancaire interdit aux opérateurs de téléphonie mobile de fournir des facilités de facturation pour compte de tiers. Cette législation devrait être rapidement révisée pour permettre aux opérateurs de facturer les services d’acteurs tiers. Se charger de la fonction de facturation et investir dans de nouveaux systèmes de facturation posent certains problèmes pour les opérateurs. Premièrement, la migration des clients d’un système de facturation orienté voix vers un système orienté 24 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse voix et données est un processus risqué. Les erreurs dans le processus de migration pourraient significativement influencer l’image de marque et les parts de marché d’un opérateur. De plus, les ressources financières restreintes des opérateurs rendent les investissements lourds dans les systèmes de facturation non prioritaires. Ces investissements sont néanmoins essentiels pour assurer le démarrage du marché du contenu mobile. Retarder les investissements dans des platesformes de facturation adaptées devrait avoir un impact direct sur le développement et l’offre d’applications à valeur ajoutée par les fournisseurs de services. Ceci est également valable pour d’autres plates-formes, telles que celles permettant de localiser les utilisateurs ou les passerelles EMS / MMS. Réduire la charge de l’endettement en favorisant le partage de l’infrastructure réseau ...le partage de réseaux pourrait répondre de manière appropriée au manque de liquidités à court-terme… … mais ceci soulève encore certains problèmes … Comme expliqué précédemment, de nombreux problèmes résultent du manque de liquidités disponibles pour financer les investissements des opérateurs de réseaux mobiles. Les Etats Membres de l’Union Européenne ont un rôle important à jouer par rapport à ce problème, en permettant et en encourageant les accords de partage des réseaux de télécommunication mobile. Le partage de réseaux peut s’envisager à divers degrés, allant du partage de l’infrastructure non-technique (achat de sites, location des sites, construction des mats supportant les antennes, etc.) au partage de l’ensemble du réseau. Les économies potentielles varient de 15% à 40% pour l’investissement total du réseau, ce qui signifie une économie potentielle de EUR 17 milliards à EUR 43 milliards pour l’ensemble des Etats Membres. De plus, ces économies sont principalement réalisées sur les cinq premières années de déploiement du réseau, moment où les ressources financières des opérateurs sont les plus limitées. Le partage des réseaux soulève de nombreux problèmes. Premièrement, plusieurs Etats Membres n’ont pas encore clairement fait savoir si le partage des réseaux sera ou non permis sur leur territoire. Deuxièmement, le partage des réseaux introduit un risque de concurrence déloyale. La Commission Européenne a déjà fait savoir aux opérateurs de réseaux mobiles que les accords de partage des réseaux pourraient être contrôlés du point de vue de la concurrence. Troisièmement, bien que plusieurs opérateurs à travers l’Europe aient déjà annoncé des accords de partage de réseaux, leur 25 Contenus numériques pour services mobiles ...dont le moindre n’est pas la concurrence déloyale. Document de synthèse mise en œuvre pratique n’est pas encore assurée. Bien que l’annonce de tels accords rencontre les attentes des marchés financiers, un ensemble de problèmes techniques (disponibilité de l’équipement) et économiques (arbitrage à réaliser entre économies réalisées et encouragement de l’émergence de la concurrence) pourraient décider certains opérateurs de ne pas mettre en œuvre les accords de partage. Etant donné les effets positifs que le partage des réseaux pourrait avoir sur la situation financière des opérateurs de réseaux mobiles et l’impact positif que ceci pourrait avoir sur le développement du marché (partage des revenus plus favorables aux fournisseurs de contenu, investissements dans les technologies clés de support et subvention des terminaux), les Etats Membres devraient promouvoir les bénéfices du partage des réseaux. Libre accès Rendre les réseaux de téléphonie mobile accessible aux opérateurs virtuels de réseaux mobiles pourrait avoir un impact Rendre les réseaux de positif sur le marché du contenu mobile pour trois raisons. téléphonie mobile Premièrement, cela permet aux sociétés externes à l’industrie accessible aux opérateurs de la télécommunication mobile d’injecter les liquidités mobiles virtuels… nécessaires dans l’industrie. Cette injection de liquidités pourrait être utilisée pour l’acquisition de clients (comme la subvention de terminaux mobiles adéquats à la consommation de contenu). Cela devrait faciliter la création de la base installée d’utilisateurs tant attendue. …est une manière d’injecter des fonds dans l’industrie… …et d’accroître la clientèle… De plus, les opérateurs mobiles virtuels, par leur implication dans d’autres sphères d’activités, pourraient amener des applications mobiles innovantes sur le marché, basées sur leur activité d’origine. Virgin et Universal Mobile ont amené leur expérience de la musique vers l’industrie mobile. Dans le même ordre d’idées, les banques devraient sans aucun doute amener leur compétence dans les services financiers pour proposer des applications impliquant des transactions financières. Enfin, les opérateurs mobiles virtuels pourraient amener leur propre clientèle, en considérant les terminaux mobiles comme un canal de distribution additionnel. Virgin a clairement compris le pouvoir de sa marque auprès de la jeunesse anglaise lorsqu’ils ont ciblé cette catégorie de la population au Royaume Uni. 26 Contenus numériques pour services mobiles …mais uniquement si cela se fait en persuadant les acteurs et non en leur imposant une législation contraignante. Document de synthèse Ouvrir l’accès aux réseaux mobiles pourrait profiter à l’ensemble de l’industrie du contenu mobile. Les fournisseurs de services bénéficieraient de nouvelles opportunités en distribuant leurs biens à travers des canaux supplémentaires. Les opérateurs de réseaux mobiles, quant à eux, bénéficieraient de la réduction des coûts de marketing et d’acquisition de clients, ainsi que de l’augmentation des revenus de la bande passante et du nombre d’abonnés. Nombreux sont les opérateurs qui reconnaissent ces avantages en Europe et qui acceptent progressivement l’arrivée d’opérateurs mobiles virtuels sur les réseaux de la deuxième génération. Tenter de convaincre les autres opérateurs semble une mesure plus adéquate que de les soumettre à une législation contraignante. Cette dernière aurait probablement un effet contraire à celui désiré : de nombreuses actions légales seraient entreprises par les opérateurs et retarderaient l’émergence du marché. La promotion de l’unicité et de l’interopérabilité des standards Le manque de standardisation pourrait mettre en péril le décollement du marché mobile... …puisque les acteurs adoptent une attitude passive… La concurrence entre fabricants de terminaux mène à l’apparition de multiples standards technologiques concurrents (EMS et MMS, WAP et i-mode, Bluetooth et W-LAN, J2ME et BREW, etc.). Cette situation a un double effet négatif sur le développement du marché. Premièrement, cela retarde les investissements des opérateurs de réseaux mobiles dans certaines technologies fondamentales. L’incertitude entourant le successeur de SMS, par exemple, entraîne une hésitation de la part des opérateurs à investir dans une technologie ou l’autre. Deuxièmement, la prolifération de différents standards favorise les attitudes passives de la part des fournisseurs de contenu. Les différences entre les standards de messagerie ont freiné les fournisseurs dans leurs investissements dans des plates-formes technologiques, qu’elles soient EMS ou MMS. Au vu de ces effets, la standardisation des technologies ne pourra que servir les intérêts des fabricants de terminaux mobiles. Le manque actuel de standardisation entraîne l’apparition de services à moindre valeur ajoutée, ce qui ralentit la pénétration des terminaux mobiles. Au Japon, la prolifération des différents standards n’a pas mis en péril le développement du marché. Ceci est principalement dû à la particularité de la structure de marché et à la culture d‘entreprise japonaise. Bien 27 Contenus numériques pour services mobiles …avant de voir quel standard ils doivent soutenir. Document de synthèse que chaque opérateur japonais possède son propre standard, le pouvoir de négociation des opérateurs vis-à-vis des fabricants de terminaux et des fournisseurs de contenu a permis à chaque opérateur de convaincre les autres acteurs d’opter pour ses standards. De cette manière, différents «îlots» ont été créés, chacun centré sur un opérateur de réseau mobile. Par exemple, Panasonic et NEC font partie de l’écosystème de DoCoMo, Kyocera et Toshiba sont proches de KDDI et Sharp entretient des relations étroites avec J-Phone. Du côté du contenu, chaque opérateur a son propre portefeuille de fournisseurs de contenu et de développeurs d’applications. Cette stratégie de partenariats est le reflet du concept japonais de « Keiretsu », qui unit une famille de sociétés ayant des intérêts communs et travaillant en partenariat étroit pour atteindre ensemble le succès. La structure actuelle du marché et la culture d’entreprise en Europe empêchent l’adoption de modèles collaboratifs similaires. Cependant, la standardisation des technologies pourrait également mener à la création du marché. Les synergies entre fournisseurs de services, fournisseurs de technologies et régulateurs qui avaient mené au développement du standard GSM doivent être à nouveau créées pour permettre le développement du marché du contenu mobile, et ce avec l’implication directe des fournisseurs de contenu. Le standard WAP a été créé par les technologistes pour optimiser l’usage de la bande passante et la consommation d’énergie des terminaux mobiles. Cependant, le protocole WAP pose trois problèmes principaux pour les fournisseurs de contenu : le WAP impose un format spécifique (WML) au contenu ; les passerelles WAP réécrivent les informations qui les traversent, ce qui augmente les Tous les membres de la en chaîne de valeur devraient coûts s’investir dans les équipement et en différents forums de ressources l’industrie… humaines ; et enfin il n’existe aucun modèle économique associé au WAP. Même si ces problèmes devraient être partiellement résolus avec l’apparition des nouvelles générations de standards, les acteurs du marché devraient éviter qu’une telle situation ne se reproduise dans le futur. Pour ces raisons, les fournisseurs de contenu et les 28 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse développeurs d‘applications devraient participer activement au développement de standards. …afin de collaborer à la définition des standards. En encourageant le développement d’applications qui font usage d’informations du secteur public, les Etats Membres de l’Union Européenne pourraient favoriser certains standards, jouant un rôle de meneur par rapport aux fournisseurs de contenu et aux développeurs d’applications. La TVA comme stimulant pour le développement du marché De tous temps, les taxes ont été le moyen privilégié des gouvernements pour récolter des fonds, stimuler l’activité économique et/ou poursuivre un but social. C’est ce dernier point qui a conduit les gouvernements nationaux à adopter des régimes de TVA spéciaux pour certains biens sociaux et culturels. Tous les biens et services soumis à ce régime sont répertoriés dans une liste exhaustive qui ne peut être modifiée La TVA pourrait se révéler qu’avec le consentement des autorités européennes. Cette liste ayant été dressée avant l’introduction du contenu numérique, un bon stimulant pour le développement du elle ne prend pas en compte les biens culturels sous format marché. numérique. En conséquence, les régimes fiscaux actuels en Europe sont discriminatoires vis-à-vis du contenu numérique, alors qu’il n’est pas prouvé que le contenu traditionnellement imprimé se fonde sur un meilleur objectif social et culturel. Ainsi par exemple, un citoyen hollandais payera une TVA de 6% pour un livre, alors que pour le même ouvrage en version électronique, le taux de TVA s’élèvera à 19%. Des taux de TVA différents s’appliquent dans les différents Etats membres, variant de 0% au Royaume-Uni pour une version imprimée à 25% au Danemark et respectivement de 17,5% à 25% pour une version numérique. Aucun consensus n’a encore été atteint à propos d’un régime TVA unique pour le contenu imprimé et le contenu numérique. Cependant, un consensus aurait un effet bénéfique sur le marché. Notre modèle financier nous a permis d’estimer que l’adoption d’un régime préférentiel de TVA pour le contenu numérique pourrait générer des revenus nets pouvant varier de EUR 0,6 milliards à EUR 1,8 milliards d’ici 2006. La manière dont ces montants pourraient être répartis entre les acteurs du marché dépend de la stratégie de prix adoptée (la réduction de prix dépendant de la réduction de TVA). 29 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse Conclusions et recommandations La demande en services de contenu mobile est une opportunité pour l’industrie européenne de jouer un rôle plus significatif dans l’économie mondiale du contenu numérique. Le démarrage du marché du contenu mobile nécessitera cependant un changement de comportement de nombreux acteurs de la chaîne de valeur, étant donné qu’aujourd’hui toutes les forces ne tendent pas vers le même objectif stratégique. Les recommandations principales incluent : Pour les fournisseurs d’applications: de contenu et les développeurs − Etre plus proactif et investir dans le développement de services innovants pour terminaux mobiles avec les technologies existantes. − Reconnaître les effets bénéfiques potentiels du contenu mobile sur les ventes de services traditionnels et reconnaître la valeur des services fournis par les opérateurs de réseaux mobiles au moment de négocier les modèles de partage de revenus. − Rejoindre les forums de standardisation et de l’industrie afin de faire connaître leur position. − Vendre le contenu au sein d’offres combinées sur les différents média. Pour les agrégateurs de contenu: − Assurer que les plates-formes techniques permettent aux utilisateurs de personnaliser eux-mêmes les portails et d’agréger le contenu. − Etre conscient des limites de la personnalisation : bien souvent, les clients eux-mêmes sont incapables de définir ce qu’ils veulent 30 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse Pour les opérateurs de réseaux mobiles: − Assurer qu’un acteur du marché subventionne les terminaux. − Instaurer des modèles de partage des revenus transparents et équitables, prenant en compte le pouvoir de négociation de chaque fournisseur de contenu. − Instaurer le partage de réseaux et utiliser les économies réalisées pour investir dans des technologies clés de support (rôle du fournisseur de service technique). − Considérer la valeur d’un opérateur virtuel de réseau mobile pour générer le développement du marché mobile des données. − Assurer un accès libre et basé sur les coûts aux plates-formes de technologies de support (localisation des utilisateurs, systèmes de facturation, etc.) − Permettre l’accès aux consommateurs à tout acteur tiers, fournisseur de service ou portail. − Améliorer la couverture des réseaux dans les zones de transport public. Pour les fabricants des équipements de réseaux: − Assurer le développement rapide et la fourniture d’équipements qui permettent le partage des composants de réseaux. − Assurer l’interopérabilité des infrastructures réseau (2G, 2.5G, 3G). Pour les fabricants de terminaux mobiles: − Assurer que la différentiation ne soit pas faite sur base des standards. − Assurer une commercialisation rapide de terminaux mobiles techniquement fiables. − Assurer une collaboration étroite avec les développeurs d’applications. Bien que la plupart des changements doivent provenir de l’industrie elle-même, la Commission Européenne et les Etats Membres ont un certain rôle à jouer pour faciliter et accélérer le démarrage du marché. 31 Contenus numériques pour services mobiles Document de synthèse Pour les Etats membres: − Assurer le développement d’applications subventionnées par les gouvernements à l’usage des citoyens. − Adopter une position claire et harmonieuse sur le partage des infrastructures de réseau. − Promouvoir fortement auprès des opérateurs les avantages d’un accès libre et équitable aux infrastructures de réseau dans un environnement 3G. − Clarifier les obligations légales qui incombent aux opérateurs/portails/fournisseurs de contenu en matière de vente d’applications de type contenu (régulation bancaire, obligations de notices légales, etc.). − Financer l’installation d’infrastructures réseaux à courte distance (type « Bluetooth ») dans des lieux publics tels que les musées, les bâtiments historiques, les galeries d’art, etc. Pour la Commission européenne: − Développer des projets pilotes de développement d’applications subventionnées par les gouvernements à l’usage des citoyens et, dans un second temps, des employés du secteur public. − Promouvoir fortement les avantages d’un réseau partagé auprès des Autorités Nationales de Réglementation. − Motiver les opérateurs à fournir aux tierces parties un accès transparent à leurs technologies clés de support. − Poursuivre les efforts pour la création d’un régime harmonisé de TVA au sein de l’Union européenne. − Eviter la discrimination en matière de TVA, du contenu numérique par rapport au contenu imprimé. − Poursuivre les efforts pour la création d’un environnement commercial concurrentiel entre les Etats Membres et les nonmembres de l’Union Européenne. − Assurer au sein de l’Union Européenne l’harmonisation des obligations légales pour les opérateurs/les portails/les fournisseurs de contenu en matière de vente d’applications de type contenu (régulation bancaire, obligations de notices légales, etc.). − Renforcer la Ligne d’Action N° 1 du programme e-Contenu, et assurer qu’une attention particulière soit donnée à la communication mobile. 32