Des réseaux...à la ville connectée et à l`open data

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Des réseaux...à la ville connectée et à l`open data
 COMPTE-RENDU
MATINÉE DU
SIPPEREC
COMMUNICATIONS
Le compte-rendu de la matinée
du 30 septembre 2014 sur la ville connectée
est téléchargeable sur le site web :
www.sipperec.fr
Des réseaux… à la ville
connectée et à l’open data
Open data, « smart city », capteurs, web 3.0… Derrière ces termes techniques
et parfois obscurs se cachent les outils de la ville innovante et connectée.
À travers les exemples concrets de collectivités comme Nîmes Métropole et
les Départements de l’Isère et de Loire-Atlantique, exposés lors de ce petitdéjeuner et détaillés dans ce compte-rendu, chacun peut mesurer la pertinence
mais aussi la complexité de l’utilisation du numérique pour une gestion plus
performante de la ville dans ses différentes compétences : éclairage public,
énergies, communications électroniques, transports, eau, espaces verts,
déchets… Le développement du numérique peut être un vrai levier de réduction
des dépenses et un outil pour rendre un meilleur service.
La modernisation de ces services publics se traduit par des pratiques et outils
nouveaux, qui interagissent avec les usagers et, parfois, se développent avec
eux. Mais la ville innovante devra aussi se développer à partir des demandes des
citoyens pour devenir plus humaine et permettre de nouveaux développements
de la démocratie de proximité concrets et utiles aux citoyens.
Atteindre ces objectifs suppose que se généralise une véritable e-administration,
dématérialisée et accessible à tous, plus efficace et plus à l’écoute, qui ouvre
ses données parce qu’elle sait que cela les enrichira et aidera à l’émergence
d’outils nouveaux qui facilitent la vie dans la cité.
À l’évidence, cela concerne au premier plan nos collectivités.
Les diverses compétences du SIPPEREC, ses réseaux d’électricité, de
communications électroniques, les services qu’il a développé au travers de
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Open data territorial :
Ville connectée,
réseaux de capteurs des premiers résultats
stimulants
et open data
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Les solutions
existantes du
SIPPEREC
ses groupements de commandes et
la pertinence de son territoire sont
de remarquables atouts pour préparer
nos villes à cette évolution, de manière
coordonnée, évolutive et économiquement
soutenable.
Jacques J.P. MARTIN
Président,
Maire de Nogent-sur-Marne,
Conseiller général
du Val-de-Marne
Dans un contexte financier chaque jour plus
contraignant, nous devons réfléchir ensemble
à mutualiser l’achat et la gestion de tels équipements,
pour obtenir les meilleures solutions techniques et financières, en veillant
à préserver la sécurité des données et le respect de la vie privée. Les dépenses
de la ville intelligente ne pourront être acceptées par nos concitoyens que si
elles apportent des économies de gestion, un meilleur service ou de nouveaux
revenus à la collectivité.
Avec trois groupements de commandes (électricité et maîtrise de l’énergie,
services de communications électroniques et systèmes d’information
géographique), le SIPPEREC est positionné pour répondre à ces besoins et
accompagner les villes et leurs populations. S’y ajoute, dans la perspective
du Grand Paris, la possibilité d’agir à grande échelle, sans perdre la proximité,
c’est-à-dire dans des territoires pertinents autant que connectés.
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Le plan d’actions
proposé
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Questions
réponses
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À retenir
Matinée
30 septembre 2014
Des réseaux… à la ville connectée et à l’open data
COMPTE-RENDU
Ville connectée, réseaux
de capteurs et open data
« Il y aura entre 50 et 80 milliards
d’objets connectés d’ici 2020,
annonce Agnès Huet, Présidente de
Comptoir des Signaux. Avec à la clé
de nouveaux métiers, comme celui
Agnès HUET
de programmeur dans l’Internet
Présidente de
des objets : 1,7 million d’emplois en
Comptoir des Signaux
2014, 3 millions en 2019. Et ces objets
seront de plus en plus miniaturisés.
Il s’agit de la troisième vague de l’Internet,
celle de l’intelligence collaborative ». Ces outils, qui sont autant
de capteurs, s’inscrivent aussi dans une politique de la ville, celle
de la « ville connectée », un concept qui se décline de diverses
manières, à la fois techniques, sociales, industrielles…
Pour les élus, il importe de bien appréhender « les différentes
facettes de la ville connectée. Elle concerne plusieurs secteurs
(transports, énergies, communications électroniques…) mais
aussi diverses fonctionnalités, de la cartographie à la collecte
et gestion de données… Souvent, parce qu’ils proposent des
services clé en main, les industriels ont du mal à saisir cette
diversité. Les élus doivent agir à partir des besoins propres à leur
ville ».
Agnès Huet invite à la prudence, soulignant qu’il y a « beaucoup
d’expérimentations et d’annonces qui relèvent du marketing sans
correspondre forcément à une réalité tangible ». Néanmoins,
quelques opérations s’imposent progressivement à Nice, Lyon,
Nantes, Lille, Issy-les-Moulineaux ou, à l’étranger, dans des
villes comme Copenhague, Amsterdam, Seattle, Boston, Séoul,
Singapour… En parallèle, « on assiste à l’émergence de projets
menés par les citoyens eux-mêmes. Comme les capteurs
citoyens de l’opération Citizen Watt, testés en partenariat
avec plusieurs bailleurs sociaux », qui permettent de suivre la
consommation électrique. C’est une autre dimension de la ville
connectée : sa dimension participative.
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Ville connectée, objets connectés, open data*… :
la politique de la ville se décline désormais en
mode numérique, dans une logique de collecte et
de partage des données. Face à une forte demande
citoyenne et l’appétit croissant des industriels,
il importe de définir sa stratégie et de se doter
d’une organisation adaptée.
Capteurs et données :
des besoins en débit et en fiabilité
Les réseaux de capteurs sont capables de traiter et renvoyer l’information
en temps réel. Agnès Huet précise cette définition : « par capteurs, on
entend l’ensemble des objets communicants intégrant potentiellement une
fonction de capteur mais également des fonctions d’automates ou de diffusion
d’information tels que les panneaux à message variable, les caméras, les
bornes interactives, les équipements d’éclairage public ou d’éclairage
événementiel… ».
On distingue principalement 3 types de capteurs :
• des capteurs fixes qui assurent généralement la remontée et le traitement
d’information dans des systèmes régulés (mesure de la pollution, trafic
routier…) ;
• des capteurs embarqués qui accompagnent et renseignent sur le porteur
du capteur. Ils permettent de suivre des mouvements et des événements
compatibles avec la mobilité en temps réel (GPS, capteurs de vitesse,
surveillance médicale…) ;
• des capteurs en interface avec les utilisateurs (smartphones) qui
transportent ou accèdent à des applications autonomes ou contrôlées
par les utilisateurs, comme la gestion de l’énergie, l’information urbaine,
la localisation automatique…
La ville connectée,
un secteur d’avenir en forte croissance
• Entre 50 et 80 milliards d’objets connectés d’ici 2020
• 44 zettaoctets de données d’ici 2020
(1 zettaoctet = 250 milliards de DVD, ou encore 1 milliard de téraoctets)
• Des capteurs multi-supports : candélabres, parkings, smartphones, réseaux…
La ville connectée repose sur ces réseaux de capteurs, souvent hétérogènes
dans leur technologie de desserte (Wifi, DSL, mobile...), et doit s’appuyer
en amont sur des réseaux de collecte de forte capacité, sachant qu’à cette
échelle seule la fibre permet d’accueillir de très hauts débits et de garantir
la fiabilité de la transmission. Agnès Huet précise qu’ « au vu de la pénurie
annoncée des fréquences, l’ARCEP* préconise de transférer les applications
d’objets et équipements urbains connectés vers les réseaux filaires ». D’où
l’émergence de la technologie dite FTTM (Fiber To The Machine), qui assure les
liaisons en fibre optique vers des sites techniques de concentration de trafic
(puits fibre) pour désengorger l’usage des fréquences et assurer une meilleure
fiabilité aux réseaux de capteurs. La fibre apparaît aujourd’hui comme le
support fédérateur de réseaux de capteurs. La ville connectée a besoin de
stocker une multitude de données, via des data center ou des plateformes
spécifiques, le plus souvent via le « cloud* ».
> À SAVOIR
L’ARCEP considère aujourd’hui comme recevables les demandes
d’utilisation des fourreaux d’Orange sur la boucle locale pour la
connexion de sites techniques et de capteurs (mobilier urbain,
bornes pour les véhicules en libre service, armoires d’éclairage
public…). Les collectivités et les opérateurs de réseaux d’initiative
publique (RIP) vont pouvoir déployer des réseaux de fibre vers les
sites techniques, en même temps que vers les sites résidentiels
(FTTH*) et les entreprises (FTTO*).
*GLOSSAIRE
Open data
Ouverture des données publiques au format brut. Leur réutilisation permet de développer de
nouveaux services (pour l’essentiel gratuits).
ARCEP
Autorité de régulation des communications électroniques et des postes.
Cloud
En anglais : « nuage ». Le cloud désigne l’accès à des ressources informatiques (logiciels, stockage)
partagées en ligne (et non stockées dans ses propres serveurs).
FTTH (Fiber to the Home)
Un réseau FTTH (qui signifie fibre optique jusqu’au domicile) est un moyen d’accès à internet à très
haut débit dans lequel la fibre optique se termine au domicile de l’abonné. Il s’agit d’une solution
dans laquelle la fibre est utilisée de bout en bout.
FTTO (Fiber to the Office) Le FTTO est l’architecture optique déployée pour raccorder les sites d’entreprises et établissements
publics. Il s’agit de câbles optiques dédiés qui permettent aux opérateurs de proposer à leurs clients
des offres de services différenciés.
Quelle stratégie pour les élus ?
Avant de lancer son projet, il importe de bien définir ses objectifs stratégiques
et ses priorités. « On ne se lance pas dans la ville connectée pour faire plaisir
à des opérateurs. Cela doit s’inscrire dans le long terme. Le mieux est d’adopter
une démarche pragmatique et progressive », précise Agnès Huet.
Première étape : recenser et géolocaliser les réseaux de capteurs sur son
territoire. Puis, leur attribuer une qualification fonctionnelle. « C’est loin
d’être simple. Récemment, une agglomération a recensé 100 000 capteurs
sur son territoire, dans 13 domaines spécifiques, reposant sur 8 services ou
directions différentes et utilisant 13 réseaux télécom ! ». Il s’agit ensuite de
recueillir, stocker les données, avant leur traitement et leur diffusion. « Les
harmoniser permettra d’avoir une vision complète. Pour cela, la cartographie
et la géolocalisation sont des formats couramment établis ». Dans tous les cas
de figure, « ces données appartiennent aux collectivités, soit elles les achètent,
soit elles transitent par leurs fourreaux ».
La gestion de projet peut représenter un défi pour les collectivités, qui devront
se doter d’une organisation adaptée à ce domaine nouveau, avec une approche
transversale destinée à faire travailler ensemble des services qui n’en ont pas
forcément l’habitude.
Pour Gilles Gauche-Cazalis, Vice-président du SIPPEREC, « la ville connectée
permettra de moderniser le service public, en proposant de nouveaux services
à l’attention de nos concitoyens et en développant l’e-administration ».
L’optimisation des systèmes et des usages est nécessaire pour améliorer
la qualité du service rendu aux usagers et
concerne l’ensemble des directions qui
doivent s’approprier ces thèmes. À la clé,
c’est une optimisation des services,
une meilleure efficacité, mais aussi
des économies significatives qui ne sont
pas négligeables lorsque les dotations
diminuent pour les collectivités. La
ville connectée est aussi une façon
d’apporter une réponse à la question
de la performance énergétique et
Gilles GAUCHE-CAZALIS
environnementale.
Vice-président du SIPPEREC,
Maire-adjoint de Nanterre
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Matinée
30 septembre 2014
Des réseaux… à la ville connectée et à l’open data
COMPTE-RENDU
Open data territorial : des premiers
résultats stimulants
À Nîmes, en Isère ou Loire-Atlantique,
des collectivités développent de nouveaux services,
basés sur l’open data et les réseaux de capteurs.
Loire-Atlantique : 30 applications générées
par l’open data
Les données publiques de la ville de Nantes, du Conseil régional et du
Conseil général sont accessibles par un portail mutualisé depuis décembre
2012. Cette coopération « donne plus de visibilité à nos données et enrichit
le catalogue, puisqu’on s’adresse au même public », explique Jean-Philippe
Lefèvre, Responsable de la mission développement de l’administration
électronique, au Conseil général. Il y a à ce jour plus de 500 jeux de données
accessibles dans le catalogue mutualisé, qui donnent lieu à 4 000 téléchargements en moyenne chaque mois (et 53 000 interrogations en temps réel),
les plus utilisés étant ceux liés au social, à la mobilité et à la culture.
« Lorsqu’on s’est lancé, on n’avait aucune idée de ce qui pouvait en être fait.
Et l’on craignait des réutilisations, disons… peu favorables. Ces craintes sont
aujourd’hui levées. On recense 30 applications déclarées dans le portail :
parkings, transports, culture, environnement… ». Si les retombées
économiques sont difficiles à évaluer, l’open data conduit néanmoins
le Département à réaliser de nombreux partenariats, avec les établissements
d’enseignement (école de design, université de Nantes), des associations,
ou d’autres organismes publics. « Aujourd’hui,
on continue et le but est d’ouvrir le maximum
de données sur le portail départemental ».
Jean-Philippe LEFÈVRE
Responsable de la mission
développement de l’administration
électronique,
Conseil général
de la Loire-Atlantique
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Le Département a également mis en place un
appel à projets permanent pour accompagner
financièrement et techniquement les projets
et développer les services proposés aux
citoyens. « Aujourd’hui, 9 projets portés
par des entreprises, des associations et des
particuliers sont soutenus par le Département »
précise Jean-Philippe Lefèvre. Ils ont permis de
développer diverses applications, notamment
pour accompagner la mobilité des personnes
handicapées, trouver un cours de sport ou
encore référencer les sentiers de randonnée.
« Une évaluation de la démarche open data du Département a été menée
par un cabinet extérieur pour faire le point sur ce projet lancé en début de
mandat car il n’y avait pas d’expérience comparable en France ». Les objectifs de cette étude étaient d’une part de mesurer les usages, les attentes et
les freins que ce soit en interne ou de la part des réutilisateurs, et d’autre
part d’orienter et de redynamiser le projet pour établir une nouvelle feuille
de route.
Nîmes : un réseau très haut
débit pour de multiples services
Nîmes Métropole compte 250 000 habitants
répartis dans 27 communes et 688 km².
Sa politique numérique s’appuie sur un
réseau d’initiative publique en fibre
optique (365 km, FTTO) exploité
en régie, desservant 550 sites publics
et 360 caméras. « 98 % du territoire
est couvert en haut débit à 6 mégas,
explique Cyril Yver, Directeur adjoint des
systèmes d’information de Nîmes Métropole.
Et l’on passera bientôt à 20 mégas. »
Cyril YVER
Directeur adjoint
des systèmes d’information,
Nîmes Métropole
Ce réseau de fibre optique de bout en bout
héberge de multiples services : vidéoprotection, hot spots publics, écoles numériques, médiathèque, bureautique… Sans oublier des usages
typiquement « smart city » comme l’arrosage centralisé, la gestion des
trams et bus, des bornes escamotables, des outils de prévention des
crises… « Lors des inondations, on peut mobiliser les équipes d’intervention
en fonction de ce qui se passe sur le terrain ».
« Nous proposons aussi de la vidéosurveillance intelligente avec des
algorithmes embarqués dans les caméras, qui permettent de repérer
certains mouvements ou d’optimiser les recherches d’images en fonction
de critères (plaques d’immatriculation, couleur des voitures...) ». De nouveaux
services sont envisagés : gestion technique centralisée (GTC) des bâtiments
pour les écoles avec capteurs d’eau et compteurs d’énergie, parcours
touristiques faisant le lien entre les monuments existants et le futur Musée
de la Romanité, optimisation de la circulation et du stationnement,
dématérialisation administrative…
Les communes ont accès à ces services de manière sécurisée, avec un accès très haut débit et un hébergement dans un cloud privé communautaire.
« Nous avons fait un choix structurant majeur, celui de la convergence IP*,
avec réseau Éthernet VDI (voix données images), virtualisation complète et
intégration systématique dans le cloud ».
Isère : démonstrateurs et applications innovantes
Département peuplé (1,2 million d’habitants) et vaste (7 430 km²), l’Isère est
également un territoire comptant de nombreuses entreprises, avec un pôle
d’excellence internationale, autour des logiciels et de nanotechnologies, qui
combine recherche publique et privée. Le Conseil général a lancé un projet de
réseau très haut débit avec pour objectif de raccorder massivement les foyers.
Le déploiement prévoit d’abord la « création de 308 000 prises en 7 ans et, à terme,
110 000 supplémentaires, » détaille Éric Menduni, chef de projet aménagement
numérique. Un tel réseau doit permettre de développer de nouveaux usages.
Ainsi, au-delà du FTTH, tout le parcours visera le raccordement ou la création
de capteurs urbains (parking, éclairage public, vidéoprotection…). L’Isère
compte déjà « 300 capteurs de trafic qui seront fibrés pour assurer le service
en temps réel ».
En parallèle, de nouveaux usages sont expérimentés. « On souhaite favoriser
le covoiturage, par exemple. Notre objectif est de convertir 10 % des usagers
pour réduire le trafic. Et, comme le covoiturage est financé par l’usager, cela aura
une incidence positive sur le coût des transports publics ».
D’autres services sont envisagés, dans la santé à
domicile, l’emploi (portail de services à destination
des citoyens et des employeurs), l’Internet des
objets (box multifonctions à domicile : suivi
sentinelle, télésurveillance, téléalarme…) ou
l’énergie… « Nous développons un système de
supervision pour améliorer l’efficacité du réseau
d’éclairage public et optimiser la consommation
d’énergie à l’échelle de l’agglomération grenobloise ».
De tels outils ne peuvent se concevoir « sans un
réseau très haut débit à prix abordable, avec une
capillarité fibre très fine (logements, entreprises…), ce
que n’assurent pas les opérateurs privés ».
Des projets transversaux
En Loire-Atlantique, le projet a réussi car il y avait
un soutien des élus et une forte logique de transversalité,
à l’intérieur du Conseil général, mais aussi avec
les autres collectivités. À Nîmes Métropole,
la direction des systèmes d’information fait partie
d’une direction générale adjointe à la modernisation,
transverse à la collectivité. « La réussite d’un projet
de ville connectée repose sur le décloisonnement,
observe Cyril Yver. Nous avons fait le choix du mode
projet. Avec un budget 4 fois inférieur à celui
de Montpellier, il a fallu mutualiser à tous les niveaux ! ».
De même, Nîmes Métropole a développé sa « smart city »
en veillant à préserver à la fois la péréquation territoriale
et les gouvernances locales. Le Département
de l’Isère montre que, dans le cadre des services urbains
comme des services à domicile, FTTH et réseaux
de capteurs sont compatibles et utilisent les mêmes
infrastructures de fibre optique.
Éric MENDUNI
Chef de projet aménagement
numérique,
Conseil général de l’Isère
*GLOSSAIRE
Convergence IP : utilisation d’un seul réseau internet pour transmettre toutes les informations
(voix, données, musique, vidéo, TV, etc.).
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Matinée
30 septembre 2014
Des réseaux… à la ville connectée et à l’open data
COMPTE-RENDU
Les solutions existantes du SIPPEREC
Pour aider les élus à appréhender les enjeux de la ville connectée, le SIPPEREC dispose de nombreux
outils immédiatement disponibles, notamment via les groupements de commandes. En outre, il lance
une enquête destinée à cerner les besoins et les projets des villes adhérentes.
Dans un premier temps, le SIPPEREC propose un « plan d’actions intermédiaire, basé sur les outils dont il dispose déjà », explique Sylvain Raifaud,
Responsable du pôle télécoms. Étienne Andreux, Directeur général, précise
que « les métiers et compétences multisectorielles du SIPPEREC
sont au carrefour des applications de la ville connectée. Les pôles métiers
du syndicat font chacun appel à des applications de réseaux de capteurs
et de télérelevés en temps réel ou en différé ».
Le pilotage des réseaux d’énergie grâce
aux réseaux de capteurs
Sylvain RAIFAUD
Responsable du pôle télécoms
SIPPEREC
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« La mise en place de capteurs et le développement de systèmes de traitement de données
permettent de piloter les réseaux d’énergie
(distribution d’électricité, géothermie,
solaire…). Il s’agit d’un enjeu important pour
rationaliser la production et maîtriser la
demande d’énergie électrique » poursuit
Sylvain Raifaud. Les réseaux « intelligents »
permettent en effet une meilleure adéquation
entre les besoins et l’approvisionnement,
grâce à la mise en place de monitoring et
de télé-interventions. • Le groupement de commandes électricité et maîtrise de l’énergie a mis
en place un suivi des consommations électriques des bâtiments publics avec
le système CALYPTÉO, une assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’amélioration
de la performance de l’éclairage public, et la mise à disposition d’informations
télérelevées issues de compteurs d’électricité.
• Le pôle « énergies renouvelables et maîtrise de l’énergie » a développé
des données de comptage issues des réseaux de géothermie (télérelève des
informations relatives à la gestion et à la consommation des sous-stations),
et a également mis en place le logiciel EPICES qui permet le suivi des données
de production photovoltaïque.
• Dans le cadre de la compétence « électricité », le concessionnaire ERDF/EDF
assurera la télérelève des informations issues des dispositifs de comptage LINKY.
La vidéoprotection : des capteurs
au service de la sécurité des habitants
Un marché du groupement de commandes pour
les services de communications électroniques propose
la fourniture, l’installation et la maintenance
d’un système de vidéoprotection à l’usage de la voie
publique, des lieux ouverts au public et des lieux privés.
Ce marché de télégestion urbaine, attribué à la fin de l’année
2014, propose la fourniture de capteurs, l’installation
de réseaux, l’hébergement et l’exploitation des données.
Les « capteurs » déjà opérationnels
avec les actions du SIPPEREC
Les réseaux développés par le SIPPEREC :
une nécessité pour garantir le flux de données
La ville connectée s’appuie également sur les réseaux de collecte et de transport
des informations, appelés « réseaux fédérateurs ». La fiabilité du réseau est un
enjeu : la fibre optique est le seul support qui garantit une qualité de service
optimale.
« Le groupement de commandes pour les services de communications électroniques vise de nouveaux marchés, dédiés à la ville connectée », précise
Sylvain Raifaud. Il propose un marché « Réseaux fédérateurs Voix-Données-Images »
à très haut débit permettant d’interconnecter tous types de capteurs et d’assurer
le transit des flux de données entre les bâtiments et les équipements publics.
Ce marché a été attribué en décembre 2014.
Ce groupement de commandes propose également un lot « services de transmission de données - WAN* » et, pour la téléphonie mobile, la « connectivité M2M –
machine to machine ». Les abonnements M2M sont des connexions « Voix-Data »
liés aux équipements municipaux : panneaux d’affichage dynamique, gestion des
feux tricolores, des centrales d’alarme, de l’éclairage public, et terminaux de
paiement mobiles…
Toutes ces applications et données nécessaires à la ville connectée supposent de
très hauts débits, dans un cadre sécurisé. Elles s’appuient donc sur les réseaux
d’initiative publique du SIPPEREC : IRISÉ, SÉQUANTIC, EUROP’ESSONNE, OPALYS
et les réseaux câblés modernisés.
Au total, le SIPPEREC a déployé plus de 4 200 km de réseaux de fibre
optique, et 520 000 prises desservies par le câble.
> À SAVOIR
La création d’un réseau fédérateur de réseaux de capteurs est un
investissement lourd au départ mais le retour sur investissement
est effectif en 2 ou 3 ans seulement. Cela permet ensuite de dégager
des économies importantes qui permettent de valoriser les données
recueillies.
*GLOSSAIRE
WAN : réseau étendu, souvent désigné par son acronyme anglais WAN (Wide Area Network), est un
réseau informatique couvrant une grande zone géographique à l’échelle d’un pays, d’un continent,
voire de la planète entière. Le plus grand WAN est le réseau Internet.
- Gestion technique du bâtiment (GTB)
- Amélioration de la performance de l’éclairage public
- Télérelève des compteurs d’électricité
- Outil de gestion des consommations énergétiques (CALYPTEO)
- Géothermie : télérelève des informations relatives
à la gestion et à la consommation des sous-stations prévues
pour le réseau primaire
- Photovoltaïque : télérelève et suivi des données
de production et consommation
- V idéoprotection à l’usage de la voie publique,
des lieux ouverts au public et des lieux privés
- Services Transmission de données-WAN :
connectivité M2M sur liaisons fixes
- Connectivité M2M sur liaisons mobiles
- Systèmes d’information géographique : collecte,
traitement et intégration de données géoréférencées,
cartographie des réseaux existants
- Réseaux fédérateurs : interconnexion des bâtiments
et collecte des flux de données provenant des réseaux
de capteurs.
La collecte et le traitement des données
De même, le groupement de commandes pour les données et les systèmes d’information géographique (SIG) dispose d’outils immédiatement utilisables :
• Collecte, traitement et intégration de données géoréférencées ;
• Gestion des déclarations de travaux et des déclarations d’intention de commencement de travaux (DT-DICT) ;
• Investigations complémentaires pour localiser les réseaux.
Le groupement de commandes « Données et SIG » pourra intégrer une plateforme mutualisée de stockage et de diffusion des données pour les villes et
autres organismes qui le souhaitent. « Chaque collectivité sera confrontée
à des besoins en termes de sauvegarde et de stockage de ses données,
mais aussi à des questions d’interopérabilité ou de gestion des contenus »,
souligne Sylvain Raifaud, qui préconise la mise en place d’une plateforme SIG et
open data pour « permettre aux collectivités de décider elles-mêmes et ne
pas laisser le fournisseur imposer sa solution ».
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Matinée
30 septembre 2014
Des réseaux… à la ville connectée et à l’open data
COMPTE-RENDU
Le plan d’actions proposé
La première étape consistera à mieux connaître les besoins des collectivités
dans le domaine des téléservices et des réseaux de capteurs appliqués
à la gestion urbaine : une consultation sera réalisée auprès de l’ensemble
des adhérents (questionnaire en ligne).
Dans un second temps, « le SIPPEREC constituera deux groupes de travail sur
la ville connectée, l’un composé d’élus pour mener une réflexion stratégique
et l’autre composé d’agents issus des collectivités adhérentes qui interviendra
sur l’ensemble des axes opérationnels des applications de la ville connectée » annonce Sylvain Raifaud, Responsable du pôle télécoms au SIPPEREC.
Le groupe de travail des agents des collectivités, dédié aux applications
de la ville connectée, aura pour objectifs de :
• favoriser le partage d’expériences ;
• analyser les résultats de l’enquête ;
• identifier les besoins partagés par les différentes collectivités ;
• définir les axes privilégiés à mettre en œuvre ;
• contribuer à la définition des cahiers des charges des différents marchés.
Pour participer aux groupes de travail sur la ville connectée,
inscrivez-vous auprès de Lionel Silleau, chef de projet données et SIG,
au 01 44 74 85 69, [email protected]
En parallèle, le SIPPEREC consultera les acteurs du secteur (industriels, opérateurs
de services, intégrateurs-exploitants) et rencontrera les autres grands syndicats
urbains pour échanger sur leurs actions actuelles et projets dans ce domaine.
La restitution de l’ensemble de ces travaux est prévue au printemps 2015,
lors d’un petit-déjeuner.
Sur la base de ces éléments, le SIPPEREC proposera ensuite des actions
à la fois stratégiques et opérationnelles destinées à faciliter la prise en main
des fonctionnalités et applications de la ville connectée par les adhérents.
Pour démarrer, le syndicat lancera un marché pour l’hébergement et
la publication des données sur une plateforme mutualisée. Celle-ci permettra
d’accompagner et de soutenir l’ensemble des actions qui seront proposées
en amont par le syndicat concernant la ville connectée.
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Monter en compétence
pour préparer la ville connectée
« Il y a une acculturation à faire sur le sujet de la ville
connectée, nous sommes au début d’un processus »
souligne Étienne Andreux. « Il sera nécessaire d’organiser
un cycle de plusieurs petits déjeuners du SIPPEREC sur
ce sujet car on a tous besoin de monter en compétence ».
Des petits déjeuners thématiques sur les différents aspects
de la ville connectée seront proposés aux adhérents
du SIPPPEREC pour étudier la gouvernance, le modèle
économique, la sécurisation des données ou encore
les innovations des industriels.
« La mise en œuvre de la ville connectée nécessite
de mutualiser les forces de chacun, que ce soit pour
le pilotage ou la gestion des projets. Le décloisonnement
et le partage des coûts est la clé pour la réussite de nos
projets de ville connectée » précise Gilles Gauche-Cazalis,
Vice-président du SIPPEREC. « L’ouverture des données
(open data) contribue à plus de transparence et à renvoyer
une image positive de la collectivité territoriale auprès
de nos concitoyens ». Certaines collectivités ont pris
de l’avance, comme c’est le cas de Nîmes Métropole,
de la Loire-Atlantique ou de l’Isère. L’avenir de la ville s’écrit
avec la ville connectée. « À court ou à moyen terme,
tout cela va se développer très vite. Pour autant, nous devons
rester vigilants au sujet de la sécurité et de la protection
des données, que ce soit au niveau des accès ou des usages,
pour garantir les libertés individuelles », rappelle Gilles
Gauche-Cazalis. La question des moyens financiers est aussi
essentielle : il est nécessaire d’étudier l’impact économique
de l’apport des « smart city » et de modéliser les économies
qui seront générées par ces nouveaux aménagements.
Vers une gestion commune des données
Il y a différents types de données : certaines sont issues de capteurs,
d’autres encore sont disponibles chez des tiers, mais rares sont celles qui
sont géolocalisées. Elles peuvent être statiques, mises à jour en temps
réel, pilotées à distance... Le caractère fiable de ces données télérelevées
permet leur publication en open data. De plus en plus utilisée, leur
représentation cartographique favorise l’accès à l’information des non
spécialistes, et notamment du grand public. La question de leur stockage
est un enjeu majeur, tout comme celui de leur exploitation, qui suppose des
formats communs. Un exemple : sur le territoire du SIPPEREC, il y a plus
de 20 acteurs différents pour l’éclairage public, et autant de modèles de
données.
Pour répondre aux besoins de stockage, de sauvegarde et de publication des
données exploitées par les collectivités dans des espaces dédiés et sécurisés,
le SIPPEREC propose de créer une plateforme commune d’hébergement et de
publication des données.
Dans un premier temps, cette plateforme pourrait avoir deux fonctions :
• Collecter et traiter les données télégérées en fonction de la montée en
puissance d’une activité de « monitoring urbain » de la part des adhérents ;
• Diffuser les données sous forme de portail cartographique et de
plateforme open data. À plus long terme, cette plateforme pourrait évoluer
pour exploiter ces données urbaines et les mettre à disposition dans le cadre
d’un service public local.
Concrètement, le groupement de commandes pour les données et les systèmes
d’information géographique souhaite proposer à ses adhérents « un nouveau
marché open data qui développerait un service d’accès à une plateforme
d’hébergement, de partage et de diffusion de données urbaines » précise
Sylvain Raifaud.
L’intérêt d’avoir une plateforme commune SIG
et open data
« Il y a un réel besoin d’avoir une gestion spécifique des données, en créant
une plateforme qui jouera le rôle de guichet unique, sur le même modèle que
celle réalisée pour les Déclarations de travaux - Déclarations d’intention de
commencement de travaux (DT-DICT) » observe Sylvain Raifaud. La plateforme
proposée par Étalab* doit être complétée pour répondre aux besoins des
collectivités, notamment en ce qui concerne le management et le partage
des données. « Il est important de normer les dispositifs d’échanges de données,
sans avoir à dupliquer les données ».
La création d’une plateforme mutualisée présente de nombreux avantages pour
les collectivités adhérentes :
• Travailler ensemble sur le cahier des charges, pour enrichir la solution
avec les idées de chacun, prendre en compte les besoins des différents métiers
et avoir un lieu d’échange des bonnes pratiques ;
• U tiliser une plateforme commune, pour avoir des outils partagés,
être en mesure d’influer sur les fournisseurs, les éditeurs de logiciels et les
producteurs de données mais aussi de faciliter la formation des utilisateurs,
la mobilité entre collectivités et la réutilisation grâce à des formats
communs de données ;
• Avec des marchés exécutés par collectivité, pour donner la possibilité à
ceux qui le souhaitent de prendre de l’avance et d’avoir des développements
spécifiques pour tenir compte des besoins locaux ;
• Bénéficier d’un socle commun avec une coordination (comité de pilotage)
pour poursuivre le développement continu de l’outil, mutualiser l’expression de
besoins métiers et de développements spécifiques mais aussi avoir un « club
utilisateurs » par fonctionnalités ou métiers.
*GLOSSAIRE
Étalab
La mission Étalab conduit la politique nationale d’ouverture et de partage des données
publiques. Elle administre le portail data.gouv.fr (services de l’État, établissements publics
et, si elles le souhaitent, des collectivités territoriales et des organismes chargés d’une
mission de service public).
9
Matinée
30 septembre 2014
Des réseaux… à la ville connectée et à l’open data
COMPTE-RENDU
Questions réponses
Quelle sécurité offrent ces systèmes
d’information et notamment les capteurs ?
Nul système n’est infaillible et il y a « des exemples d’attaques informatiques
tous les jours, observe Agnès Huet. Mais cela n’est pas lié à l’open data. Dans
les villes, ce sont les panneaux à message variable qui sont le plus souvent
piratés. » En outre, 80 % des problèmes de piratage sont d’origine interne
contre seulement 20 % à l’externe. « La meilleure solution est de développer
des réseaux fédérateurs qui agrègent les différents réseaux de capteurs et
permettent ainsi de renforcer les barrières, indique le consultant Sébastien Godin.
Il faut opter pour une protection par étages. En intégrant les réseaux de capteurs
dans des réseaux globaux, on limite les points d’entrée ». Nîmes Métropole
a fait face à des tentatives d’intrusion, via les caméras de vidéosurveillance.
Et a, en conséquence, sécurisé l’accès, « avec un protocole d’identification dans
les différents réseaux ». La question de la sécurité des données sera au cœur
du prochain petit-déjeuner organisé par le SIPPEREC sur la ville connectée.
Philippe LE GORGEU
Conseiller municipal
de Bois Colombes,
délégué suppléant
du SIPPEREC
Est-il possible de mutualiser les capteurs pour éviter
les redondances et améliorer l’esthétique urbaine ?
Il y a des tentatives de normalisation des capteurs mais on n’y est pas encore.
L’homogénéisation des capteurs dans le cadre d’une démarche de rationalisation
(un capteur pour plusieurs services) est un travail nécessaire, mais à envisager
dans un second temps. D’où l’intérêt de commencer par faire ce qui est possible
aujourd’hui, c’est-à-dire des réseaux fédérateurs.
François MADJLESSI
Directeur des systèmes
d’information,
Mairie de Vincennes
Comment garantir la fiabilité des données ?
Pour Jean-Philippe Lefèvre, la donnée doit être « garantie », comme émanant
d’une « e-administration, qui n’est pas infaillible mais qui fait son métier le mieux
possible ». Et d’observer que si personne ne peut garantir une donnée fiable à
100 %, « l’ouvrir permet de la fiabiliser ». L’ouverture des données (open data)
par le processus de vérification interne qu’elle induit permet en effet d’identifier
les erreurs plus facilement et de les corriger. Par ailleurs, les systèmes
d’information géographique contiennent des métadonnées qui définissent les
jeux de données et permettent d’en évaluer la qualité. Un exemple type est
d’associer les coordonnées GPS du lieu où la photo a été prise.
10
Philippe SAJHAU
Maire adjoint de Nogent-sur-Marne,
chargé de l’innovation numérique
et énergétique, de la transition
énergétique et de la ville
innovante
À quelle fréquence s’effectue la mise à jour des
données ? Comment définir leur obsolescence ?
Quel est l’intérêt d’une plateforme SIPPEREC
par rapport à Étalab’ ?
C’est un sujet essentiel. Il importe de savoir qui est chargé de produire la donnée
(ou de qui elle émane) et comment elle est mise à jour. Jean-Philippe Lefèvre
fait part de son expérience : « à Nantes, les données sont mises à jour de façon
annuelle, mais il existe une forte attente de la part des citoyens pour bénéficier
de services en temps réel ». Ce qui suppose donc une mise à jour automatique
et instantanée des données. « Il y a donc un chantier important à mener pour
mettre en place une gouvernance de la donnée, avec des procédures précises et
rigoureuses, car c’est un patrimoine à gérer. Il existe un cycle de vie de la donnée :
celle-ci doit être administrée et gérée, de sa naissance à sa destruction »
observe Jean-Philippe Lefèvre.
Les deux outils sont complémentaires et le SIPPEREC prévoit des interactions
avec Étalab’. Néanmoins, il est nécessaire que des acteurs locaux existent,
pour répondre au besoin d’avoir des données de proximité plus précises. De fait,
pour une gestion spécifique, un dispositif national n’est pas forcément adapté.
En outre, la plateforme de l’État ne fournit pas de services en temps réel et ne
répond pas à tous les besoins.
Si on ouvre les données au grand public, n’y a-t-il
pas un risque de mauvaise interprétation ?
Le SIPPEREC n’exclut aucune hypothèse : régie, service délégué ou groupement
de commandes. La réponse doit intégrer la dimension calendaire : entre conduire
un marché et créer un service public, le facteur temps n’est pas le même. Le
groupe de travail examinera les différentes solutions et étudiera les modèles
économiques qui en découlent.
Effectivement, il peut y avoir un risque de mauvaise analyse de la donnée
lorsque le contexte n’est pas précisé par exemple. À partir d’une donnée vérifiée,
l’interprétation n’est pas toujours juste. Il y a aussi un risque de comparer des
choses non comparables, notamment lorsque les données ne sont pas de la
même année. Pour Jean-Philippe Lefèvre, « il est donc important de diffuser
une culture de la donnée dès le plus jeune âge. L’Éducation nationale se penche
actuellement sur la question ».
Quelle est la masse critique nécessaire pour ouvrir
ses données ?
« Aucune. Toute collectivité, même un village de 800 habitants, comme c’est le
cas dans les Landes, peut ouvrir ses données ! » observe Jean-Philippe Lefèvre.
Les moyens peuvent être un frein, mais c’est d’abord une volonté politique. La
question est de savoir si la collectivité souhaite investir dans un portail en propre
ou si elle souhaite utiliser le portail agrégateur au niveau national, piloté par la
mission dédiée Étalab’.
Faut-il opérer en régie ou déléguer le service ?
Quels investissements cela représente-t-il et des
économies sont-elles envisageables ? Le territoire de l’Île-de-France est marqué par une
diversité d’acteurs, comment le bloc communal
peut-il prendre en compte la ville connectée sans
tarder ?
La ville connectée nécessite plusieurs choses : tout d’abord la mise en place
d’une gouvernance transverse, véritable pré-requis à son développement, puis
la définition et la sélection d’applications autour des nouveaux usages au sein
du territoire, incluant ceux produits par les citoyens eux-mêmes et, enfin,
un outil qui doit permettre de recueillir, traiter en temps réel, visualiser et
diffuser les données issues de la ville connectée : la plateforme de données
multimodale partagée. Les données les plus recherchées concernent la mobilité,
les déplacements, le parking. Aujourd’hui en Île-de-France, il n’existe pas de
plateforme commune. Le SIPPEREC pourrait être une solution pour mutualiser
les besoins des collectivités.
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Matinée
Des réseaux… à la ville connectée et à l’open data
30 septembre 2014
COMPTE-RENDU
Vos contacts au SIPPEREC :
À retenir
> Vous souhaitez participer au groupe de travail sur la ville connectée
et bénéficier de la future plateforme mutualisée du SIPPEREC ?
Lionel SILLEAU,
Chef de projet SIG et données
E-mail : lsilleau@ sipperec.fr
Tél. : 01 44 74 85 69
Capteurs, réseaux de collecte, données multiples
et partagées… : l’évolution des technologies se traduit
par d’importants changements dans la gestion de la ville.
> Vous souhaitez développer vos réseaux de capteurs pour
améliorer le suivi et maîtriser votre consommation d’énergie ?
Les collectivités intègrent de plus en plus une politique
de « smart city » (ville connectée). Elles doivent agir
en fonction des besoins des citoyens et de leur politique
de développement, sans se contenter des solutions
« propriétaires » des opérateurs.
Julien BARRETEAU,
Responsable du groupement de commandes électricité
et maîtrise de l’énergie,
E-mail : jbarreteau@ sipperec.fr
Tél. : 01 70 64 90 47
Les citoyens demandent plus de transparence dans l’accès
aux données : l’open data répond à ces préoccupations.
> Vous souhaitez développer des réseaux de fibre optique pour
interconnecter vos équipements publics, sites techniques
et entreprises en très haut débit ?
Le SIPPEREC apporte des solutions aux collectivités :
• sa double compétence énergies et télécoms, à laquelle s’ajoutent
les groupements de commandes, le conduit naturellement à s’impliquer
dans la ville connectée et les services de demain ;
• l’intercommunalité réduit les coûts et enrichit les plateformes
de données.
Davis TCHANA,
Ingénieur achats télécoms
E-mail : gct@ sipperec.fr
Tél. : 01 44 74 85 78
> Vous souhaitez engager votre collectivité dans la ville
connectée et développer de nouveaux services publics pour
vos concitoyens ? Vous vous posez des questions sur la stratégie
à adopter ?
Le SIPPEREC interrogera et mobilisera ses adhérents
avec pour objectif de proposer des solutions au printemps 2015.
Sylvain RAIFAUD,
Responsable du pôle télécoms,
E-mail : sraifaud@ sipperec.fr
Tél. : 01 44 74 85 75
EN SAVOIR PLUS :
www.citizenwatt.paris
www.data.loire-atlantique.fr
www.data.gouv.fr www.sipperec.fr
La ville connectée - des capteurs aux données
CAPTEURS ET RÉSEAUX DE CAPTEURS
RÉSEAUX FÉDÉRATEURS
DONNÉES
Gouvernance et politique de réutilisation
Fibre optique noire
Données produites par les collectivités
interfaces
Service niveau 2
Grands Services publics
VPN fibre/DSL
Données des acteurs privés
Services M2M (Machine to Machine)
interfaces
Plate(s)-forme(s) d’hébergement
et de publication de données :
- Open Data
- SIG
- données de gestion interne des collectivités
- données de gestion des services publics délégués
- données des opérateurs privés
Directeur de la publication : Jacques J.P. Martin // Comité de rédaction : Frédéric Moreau et service communication SIPPEREC // Réalisation : Sennse 10 519 // Photos : Jean-Luc Vallet // Janvier 2015
Tour Gamma B – 193/197 rue de Bercy – 75582 Paris Cedex 12 // Tél. : 01 44 74 32 00 // E-mail : [email protected] // www.sipperec.fr

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