big brother et les prix de transfert
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big brother et les prix de transfert
BIG BROTHER ET LES PRIX DE TRANSFERT Benoit NOWACZYK, directeur associé, et Laure VIRAZELS, fiscaliste, chez Orfis Baker Tilly, vous informent sur la nouvelle obligation déclarative relative aux prix de transfert. Depuis le 20 novembre, la majorité des grands groupes ont eu à souscrire une nouvelle déclaration relative aux prix de transfert au titre de la lutte contre la fraude fiscale et la délinquance financière. Bien que cette déclaration soit présentée comme allégée, elle s’inscrit à contre-courant du choc de simplification devant réduire les déclarations administratives à la charge des entreprises. Mais bien plus qu’une nouvelle obligation, cette mesure est pour l’administration fiscale un formidable moyen de disposer d’un panorama exhaustif des pratiques des groupes français en matière de prix de transfert et de domiciliation des transactions. La solution ne serait-elle d’appliquer l’adage « pour vivre heureux, vivons cacher » et ne pas se conformer à cette obligation ? Rien n’est moins sûr, car un tel silence exciterait sans aucun doute la curiosité de l’administration. Champ d’application Cette mesure s’applique aux sociétés établies en France réalisant, directement ou indirectement, un chiffre d’affaires annuel hors taxes ou un ayant un actif brut supérieur à 400 millions d’euros. Pour rappel, ces sociétés ont déjà l’obligation de tenir à la disposition de l’administration fiscale, en cas de vérification de comptabilité, une documentation détaillée de leur politique de prix de transfert. La nouvelle disposition législative automatise cet échange puisque les groupes devront spontanément Benoit NOWACZYK, directeur associé communiquer à leur service des impôts une version allégée de cette documentation, dans les 6 mois du dépôt de la déclaration de résultats. Big brother Cette déclaration contient le nécessaire pour constituer une base de données exhaustive au profit de l’administration fiscale qui pourra par fonction, par activité et par nature, analyser les pratiques des grandes entreprises en la matière. De plus, avec l’obligation de déclarer les opérations réalisées avec d’autres entreprises associés (par nature et par montant), dès lors que leur montant excède 100 000 euros, l’administration identifiera les transactions avec les pays à fiscalité favorable. Faire ou ne pas faire Face à ce risque, la solution pourrait être de ne pas remplir la déclaration notamment en raison des sanctions encourues, le montant de l’amende n’étant que de 150 euros. Mais son absence de souscription pourrait attirer l’attention de l’administration et déclencher un contrôle fiscal. Il est donc urgent que sous un couvert de relative simplicité, les entreprises prennent conscience que cette nouvelle déclaration est un formidable outil pour l’administration fiscale dans son analyse des prix de transfert et dans sa rationalisation. ORFIS BAKER TILLY www.orfisbti.com