Jean Zekri, petit champion de l`hydroélectrique

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Jean Zekri, petit champion de l`hydroélectrique
repères
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tête d’affiche
NOMINATIONS
Entreprise de mécanique spécialisée dans les petites turbines hydrauliques, Mecamidi
a été transformée, par son énergique repreneur, en équipementier de rang mondial.
Jean Zekri, petit champion
de l’hydroélectrique
POMPES ET
AGITATEURS
MILTON ROY EUROPE
Bertrand de Taisne
52 ans
p Après cinq ans
aux commandes
de Sullair Europe,
une filiale de Hamilton Sundstrand, Bertrand de Taisne prend
le poste de directeur
général du spécialiste
des technologies du
dosage, du mélange
et du contrôle des fluides. Il dirigera les deux
sites de production
de Pont-Saint-Pierre
(Eure) et de Samoreau
(Seine-et-Marne).
p Il n’est pas le patron d’une
ENVIRONNEMENT
ADEME
Philippe
Van de Maele
47 ans
le poste de directeur
adjoint du cabinet de
Jean-Louis Borloo pour
prendre la succession
de Chantal Jouanno,
à la tête de l’Agence
de l’environnement
et de la maîtrise de
l’énergie.
En 2004, il avait
créé l’Agence
nationale pour
la rénovation
urbaine, dont il
était devenu le
directeur général.
DÉCHETS
FNADE
Christophe Cros
47 ans
p Christophe Cros,
le PDG de Sita
France, devient
le président de la
Fédération nationale des activités
de la dépollution
et de l’environnement.
ULRICH LEBEUF / MYOP2009
p Cet X-Ponts quitte
de ces “cleantechs” à la
valorisation étourdissante.
Pourtant, la société de Jean Zekri,
Mecamidi, fabricant d’équipements
hydroélectriques, réalise un
parcours remarquable dans ce qui
reste la première des énergies
renouvelables: l’hydraulique.
Et ce, à côté de géants comme
Alstom et Siemens. Mecamidi
équipe près de 500 petites
centrales dans le monde, de la
Pologne à la
Corée du
Nord, en
passant par
l’Inde et le
Brésil. Entre
ses activités
d’ingénieriste,
de fabricant
de turbines et
d’exploitant de
centrales, il devrait réaliser cette
année 40 millions d’euros de
chiffre d’affaires. Mais si les projets
en cours se concrétisent en Chine
ou en Inde, sa croissance devrait
vite s’accélérer.
Malgré une scolarité brillante,
ce fils de commerçants dans
le textile échoue deux fois au
concours de Polytechnique et
se retrouve ingénieur des Ponts
et Chaussées. Il fait ses premières
armes dans une grosse société
de travaux électriques, puis
se lance, à 30 ans, dans
la reprise d’entreprises de
mécanique. En 1993, il déniche à
Toulouse un fabricant de turbines
pour du petit hydraulique réalisant
4 millions de francs de chiffre
d’affaires. Fondée en 1860, la
société Mecamidi équipe une
dizaine de centrales par an et se
cherche un nouvel actionnaire.
Dès sa reprise, Jean Zekri lui
de Pâris Mouratoglou, devenue
en 2004 EdF Energies nouvelles,
la filiale d’EdF dédiée aux
énergies renouvelables.
Dans l’hydraulique, les deux
sociétés marchent main dans
la main. De leurs participations
communes, Jean Zekri
n’obtiendra que 5 millions
d’euros de son ex-associé.
Avant de s’apercevoir qu’elles
sont valorisées, l’année suivante,
90 millions d’euros dans
les comptes d’EdF Energies
nouvelles ! Une déception
récompensant mal l’énergie
dépensée par ce patron de PME
parcourant l’équivalent d’un tour
du monde tous les deux ans.
Jean Zekri, 54 ans, réalise aussi
que son profil d’exportateur
mérite d’être mieux exploité.
Un constat largement partagé
par les deux actionnaires rentrés
à son capital ces derniers mois :
CE NATIF DE TOULOUSE PARCOURT LE GLOBE à l’affût
de projets de construction ou de rachat de centrales
existantes et équipe déjà 500 sites dans le monde.
fait prendre plusieurs virages.
Mecamidi monte en gamme pour
fabriquer des turbines non plus
de 2, mais de 15 MW. La société
va aussi élargir sa gamme à des
commandes électriques, afin de
devenir équipementier. Enfin,
elle va partir au grand export.
Mecamidi trouve pour l’y
accompagner la société Siif
Jean Zekri regrette qu’en France,
beaucoup de projets de petites centrales
hydrauliques soient bloqués en raison
du classement des cours d’eau.
le fonds d’investissement Midi
Capital, puis CDC Entreprises.
« Aller à l’international était pour
nous si évident que nous n’avons
jamais pensé à jouer la carte de
la PME exportatrice, reconnaît le
chef d’entreprise. Et puis dans les
rares voyages officiels auxquels
j’ai participé, c’était dur d’exister
comme énergéticien face à
Areva. » Désormais, Mecamidi
n’hésitera plus à brandir la
bannière France lors de ses futurs
déplacements aux quatre coins
de la planète. .
SYLVIE ANDREAU
26 FÉVRIER 2009 | N° 3136 | L’USINE NOUVELLE

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