Implantation territoriale de Météo-France

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Implantation territoriale de Météo-France
Implantation territoriale
de Météo-France
SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°122 - Novembre 2006
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Contexte
Jusque dans les années 70, la météo s’est développée presque exclusivement avec l’essor de l’aviation civile et du
transport maritime, d’où une implantation fortement corrélée avec celle des plates-formes portuaires et aéroportuaires. Ce n’est qu’au début des années 80, à la fois sous
l’impulsion d’une forte volonté politique décentralisatrice et d’une vision dynamique du service public, en phase
avec le développement des besoins en produits météorologiques dans le domaine du transport routier, de l’agriculture, du tourisme et de l’information au grand public,
que la DMN (Direction de la Météo Nationale) s’engage dans la mise en oeuvre progressive d’une organisation
semblable à celle que nous connaissons aujourd’hui.
C’est à cette époque que le SMM (Service Météo Métropolitain) éclate en SCEM (Service Central d’Exploitation Météo) et en DIR (Directions interrégionales), avec
la création, d’une part, des CMIR (Centres météo interrégionaux), en remplacement des CMR (Centres météo
régionaux), et, d’autre part, des CDM (Centres départementaux météo), en remplacement des ex-stations et stations principales, qui étaient auparavant toutes rattachées
directement au SMM, cette implantation départementale
s’échelonnant tout au long des années 80.
C’est aussi l’époque où le Conseil Economique et Social sort un rapport sur la météorologie et conclut en expliquant « qu’1 franc investi dans ce secteur permet 10
francs d’économies ou d’évitement de pertes pour la société en général ».
Suite à la première étape du conflit de 1989, des Etats
Généraux se mettent en place, avec plusieurs groupes de
travail, dont un sur les effectifs, afin de mettre en adéquation les missions de la météo et les moyens humains nécessaires, notamment pour doter en effectif suffisant les
nouveaux CDM. La grève de 4 semaines de l’été 1989
débouche sur un protocole qui, outre des revalorisations
salariales significatives, acte des recrutements importants pour toutes les catégories de personnel et permet
de consolider l’organisation territoriale sur 3 niveaux :
CDM/CMIR/SCEM
Mais cette articulation est remise en cause au milieu des
années 90 par une partie de la direction de Météo-France. Les « ateliers de la prévision », organisés en décembre 1996, débouchent sur un arbitrage du directeur général, qui entérine une structuration sur trois niveaux. Puis
le « schéma directeur de la prévision », adopté en 1998,
et le plan de formation associé permettent une progression significative de l’expertise tant locale (suivi vigilance, convection, prévision immédiate,…), qu’interrégionale (vigilance, météo synoptique …), que nationale
( choix des modèles, trajectoire synoptique, …) et même
européenne (développement conjoint IFS/Arpège, communauté Aladin, …). Après le conflit de fin 2001, les 75
emplois créés au budget 2002 permettent d’affecter 30
personnes dans les CDM, portant ainsi l’effectif minimal
des CDM à 6 agents techniques, satisfaisant ainsi une forte revendication du SPASMET-SOLIDAIRES .
Quels enseignements le SPASMET-SOLIDAIRES tiret-il des évolutions du passé ? Quelles revendications, en
accord avec les valeurs qu’il porte, notre syndicat peut-il
proposer au personnel de Météo-France ? C’est l’objet de
la motion qui suit.
Motion du SPASMET-SOLIDAIRES (adoptée par le Congrès)
Pour le SPASMET, l’efficacité du service météorologique passe par une implantation territoriale au moins à
trois niveaux calquée sur l’aménagement du territoire et
l’organisation des niveaux de décision de notre pays afin
que la proximité à nos usagers (nationaux, régionaux, départementaux, locaux ou territoriaux) nous permette un
service rendu efficace et de qualité.
Cela passe :
• par l’implantation au niveau départemental ou local,
• l’implantation de niveau régional, interrégional ou territorial,
• des implantations de niveau national et international ;
L’implantation de niveau départemental ou local doit
nous permettre d’offrir à la collectivité tout le potentiel
d’expertise technique fine représentatif de notre savoir
faire spécifique, et tout le service local attendu. Ceci implique :
• la mise à disposition des moyens d’aide à l’observation, à la prévision, la climatologie, à la production,
et à la relation avec nos clients et usagers,
• un armement en personnel qui permette la continuité
du service avec un recours minimal à des centres de
rattachement ou de soutien éloignés,
• un effort de formation permanent et soutenu aux
nouveaux outils et aux nouvelles missions.
• une reconnaissance de la valeur de l’expertise locale, et un investissement pour sa capitalisation
L’implantation de niveau régional, interrégional ou
territorial a la même vocation à servir nos clients et usagers à ce niveau. Elle doit en plus nous permettre d’organiser le soutien de nos activités techniques et leur développement dans notre approche locale. Ceci implique :
• des moyens d’aide à la prévision, la climatologie
ainsi qu’à la production pour que le niveau régional
puisse, lorsque nécessaire, assurer les missions permanentes de veille ou de rattachement des niveaux
départemental ou local,
• une organisation des services régionaux où l’on retrouve tous les moyens de soutien des activités, les
moyens d’études et de développement, de formation
et de gestion des personnels, dans ce qu’ils ont de
spécifique au niveau local, régional ou territorial,
L’implantation de niveau national a la vocation d’héberger les activités de soutien de développement ou de
recherche au plus haut niveau, de coordonner les activités techniques pour tout l’établissement, et d’assurer la
veille et la sécurité à grande échelle pour l’ensemble du
territoire et des missions confiés à notre établissement.
Ceci implique :
• des moyens de recherche et d’étude à la hauteur des
missions confiées,
• des moyens de veille, d’observation et d’analyse de
nos domaines de responsabilité,
• des moyens pour la formation commune et coordonnée de l’ensemble des personnels de l’établissement,
• des moyens de soutien pour toutes les activités nationales,
• des outils pour coordonner l’observation, la prévision, la climatologie, la production, et la relation
avec nos clients et usagers.
Pour satisfaire les nouveaux besoins exprimés (hydrométéorologie, biométéorologie, météorologie routière,
prévention des risques, …), tous les niveaux de MétéoFrance sont impliqués. Ceci est une des raisons de nos
demandes d’augmentation des effectifs.
Enfin, le SPASMET - SOLIDAIRES tient a rappeler
deux principes sur lesquels il ne saurait transiger :
• Son refus des mutations autoritaires. Aucun agent ne
doit être contraint de quitter son affectation géographique contre son gré ;
• Son exigence que les projets d’évolution de tâches
ou de localisation géographique soient présentés et
discutés avec le personnel concerné, en amont des
décisions.
- Un premier amendement rejeté par 37 voix contre, 7
pour et 19 abstentions proposait de placer ce texte en
troisième chapitre de la motion « Service Public.
- Un second amendement proposait de réécrire la
motion initiale en grande partie (jusqu’au paragraphe
« Pour satisfaire les nouveaux besoins exprimés ….). Il a
été adopté par 62 pour, 4 contre et 6 abstentions.
Enfin, la motion amendée a été adoptée par 64 pour, 3
contre et 5 abstentions.
motions d’actualité
Le Congrès du SPASMET-Solidaires
réuni à Toulouse du 26 au 28 septembre 2006
constate que le projet de la Direction concernant
la délocalisation totale de la DSO ne permet pas le
respect du volontariat des personnels. Il ne reste
plus de postes disponibles en Région Parisienne
pour la centaine de personnels non volontaires
(c’est à dire 90% de l’effectif) à l’occasion de
cette 4ème étape de délocalisation vers Toulouse.
De plus, le site de l’Alma, qui a été jugé
trop éloigné de Trappes pour le transfert de la
DG dans le sens Paris-Trappes, ne représente
pas une solution acceptable, la distance étant la
même pour le personnel dans l’autre sens.
Enfin, peu d’informations sont données
aux Personnels sur l’avancement réel du projet.
Comme le SPASMET-Solidaires l’a rappelé
lors du CTP central du 7 juin, la réorganisation proposée par la DIRAG aux Antilles-Guyane crée une
situation conflictuelle. Cette réforme accentuerait le
déséquilibre entre la Martinique, la Guadeloupe et la
Guyane et s’accompagnerait de pertes d’emplois non
négligeable gagées sur des évolutions techniques non
encore validées.
En conséquence, le SPASMET s’oppose au transfert total de la DSO à Toulouse et
exige de nouvelles propositions de la Direction
Générale de Météo France permettant la garantie du volontariat, ainsi qu’un calendrier.
Ce projet de délocalisation est à l’image
de tous les projets de la Direction qui germent
actuellement à Météo France : concoctés par des
technocrates sans aucun souci du service public
et de l’intérêt des personnels.
Motion adoptée par 71 pour et 1 abstention
Le SPASMET-Solidaires réaffirme son opposition
à la réduction systématique de postes dans ces départements fortement touchés par le chômage.
Le SPASMET-Solidaires compte sur la négociation pour faire avancer une solution à effectif
constant, qui n’exclut pas certains aménagements entre les différents centres. La solution doit être «équilibrée», acceptée par tous et garante d’un avenir pour
les trois départements concernés à la fois en terme
de missions et d’effectifs. Le SPASMET s’oppose
à toute suppression anticipée de postes avant que
cette solution soit trouvée.
Le SPASMET-Solidaires est opposé à ces suppressions d’emplois. Il a toujours combattu la logique du
contrat d’objectifs qui entérine au fil des années une
baisse de la subvention de l’état assortie d’une baisse
des effectifs.
Motion adoptée par 66 pour, 1 abstention et 1 contre.
SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°122 - Novembre 2006
Réorganisation de la
DIRAG
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Soutien au personnel
de la DSO Trappes

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