Communication de la Maire de Paris sur le plan stratégique Paris

Communication de la Maire de Paris sur le plan stratégique
Paris intelligent et durable - Perspective 2020 et au-delà.
M. Rémi FÉRAUD, Maire du 10e arrondissement, Président du groupe socialiste et apparentés
Madame la Maire, chers collègues,
La communication présentée ce matin est très importante pour l’avenir de Paris. Elle va marquer
considérablement les politiques publiques des prochaines années, mais aussi la façon dont les citoyens
s’emparent de la ville et de sa gouvernance. En ce sens, elle propose des actions structurant l’ensemble de la
mandature et s’applique de façon transversale à toutes les délégations. Je veux bien sûr saluer le travail de JeanLouis MISSIKA, chargé d’initier et d’orchestrer ces actions, et toujours, comme vous l’avez dit vous-même,
Madame la Maire, enclin à pousser notre Ville vers davantage d’innovation et d’ingéniosité.
Cette communication nous propose de définir la ville intelligente autour de trois axes : d’abord en recensant
les grands enjeux qui vont se poser en particulier pour les métropoles. La croissance urbaine constatée à
l’échelle mondiale engendre de considérables défis en termes d’organisation urbaine, d’empreinte écologique, de
relations aux espaces ruraux, de qualité de vie en ville.
Ensuite, en proposant des solutions, grâce aux innovations technologiques. Les technologies de
l’information et de la communication, Internet, les réseaux sociaux, modifient profondément nos modes de vie de
déplacement, de production et de consommation grâce à une information de plus en plus rapide et
multidimensionnelle.
Enfin, une ville intelligente propose également des réponses aux demandes sociales. L’économie du
partage et de l’intelligence collective émerge et conduit nos villes vers un nouveau modèle de développement.
Les demandes de participation aux décisions sont plus fortes et des systèmes de suivi impliquant directement les
habitants sont indispensables pour construire une ville solidaire.
Je voudrais insister sur quelques points qui me paraissent essentiels dans ces trois dimensions : d’abord,
Paris est sûrement l’une des villes les plus connectées et les plus innovantes du monde, comme en témoigne son
classement dans le palmarès des "start-up" mondiales. Paris est la première ville pour le nombre de "start-up"
créées. J’ai l’impression que cela a échappé au groupe UMP. Paris se distingue régulièrement dans les
classements internationaux en tant que capitale mondiale de l’innovation et du capital intellectuel, ou comme
troisième métropole mondiale pour les investisseurs étrangers, constat qui doit d’ailleurs nous amener à repenser
l’image de Paris, car si nous souhaitons conforter l’image d’un Paris historique, nous voulons aussi, et ce n’est
pas incompatible, renforcer son attractivité et ses caractéristiques de "smart city".
Un plan coordonné comme celui-ci va permettre de recenser et de mettre davantage en lumière toutes les
énergies que Paris contient. L’initiative que vous avez lancée, Madame la Maire, le 20 mai dernier à l’Hôtel de
Ville, montre bien le dynamisme de Paris pour devenir une des plus importantes "smart cities" du monde.
Ce plan est aussi une formidable opportunité d’accentuer la politique d’implantation de lieux innovants,
permettant l’éclosion de "start-up". A Paris, nous sommes déjà très performants pour leur développement, comme
en témoigne le projet du plus grand incubateur au monde à la Halle Freyssinet, et nous devons continuer sur
cette lancée.
Cet engouement se retrouve également dans le budget participatif. Ainsi, un des projets les plus appréciés
du budget participatif est celui des espaces de "coworking" étudiants-entrepreneurs, et chacun comprend
l’importance du lien étroit entre le monde universitaire, le monde de la recherche et les applications
technologiques. Grâce à ce plan, mais aussi grâce au travail de Marie-Christine LEMARDELEY, nous cherchons
à offrir aux chercheurs, aux étudiants le meilleur environnement possible pour renforcer avec les entrepreneurs
l’attractivité de Paris. Et cette nouvelle forme de démocratie participative est un aspect important de notre ville
intelligente et connectée. Les nouveaux outils donnent la parole aux Parisiens, comme avec le budget participatif,
je le disais, mais aussi les dispositifs comme l’application "DansMaRue".
Certes, nous devons aussi penser la régulation de tous ces objets connectés, qui vont se compter en
dizaines de millions dans les années à venir. Nous avons le devoir, au-delà même des exigences légales, de
réfléchir à la manière dont tous ces objets vont coexister, en sachant les répertorier d’abord. Nous devons rester
vigilants sur leur utilisation. Notre conception de la ville intelligente, c’est celle qui doit être au service du vivre
ensemble et de la solidarité. Nous ne sommes pas comme d’autres, comme le maire UMP de Nice, qui assume
d’être "Big Brother". Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, il y a deux conceptions différentes,
radicalement différentes, de ce que peut être une ville intelligente.
Pour conclure, je voudrais insister sur deux défis très importants que cette communication aborde : d’abord,
la ville intelligente, c’est celle qui saura profiter de la révolution numérique pour réaliser la révolution écologique,
et la COP 21 qui se déroulera à Paris à la fin de l’année va être l’occasion de montrer l’action de Paris en matière
d’économie circulaire, de recyclage, de production économe. Cette communication fournit une véritable feuille de
route pour que le développement durable soit au cœur de la ville intelligente.
Ensuite, cette communication propose une manière de faire travailler horizontalement et différemment les
administrations, de penser de façon transverse nos politiques publiques, de mutualiser les énergies et au final,
d’être meilleurs et plus économes. Dans le contexte exigeant et contraint en matière budgétaire, nous ne pouvons
que saluer cette démarche qui va inspirer une nouvelle méthode de travail au service de politiques publiques plus
efficaces.
Je vous remercie.