Chimie organométallique_cours et exercices - Plateforme e
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UNIVERSITÉ MOHAMED KHIDER – BISKRAFACULTÉ DES SCIENCES EXACTES ET DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE LA MATIÈRE Polycopié Chimie organométallique (Chimie 102) Cours et Exercices 1ière année Master Chimie Dr. Melkemi Nadjib Maître de conférences B Septembre 2015 1 TABLE DES MATIERES Généralités sur les complexes organométalliques Chapitre 1 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. Chapitre 2 Définition Propriétés générales des composés organométalliques Les ligands Métaux de transition Ecriture linéaire des complexes et la hapticité des ligands Les caractéristiques du métal de transition Règle des 18 électrons Liaisons entre le métal et ligands accepteurs et donneurs π Les principaux types de réaction des complexes organométalliques 4 4 4 5 6 7 9 11 13 Les métaux-alkyles et les métaux-hydrures 1. 2. 3. 4. 5. Chapitre 3 Liaison métal-carbone sp3 Stabilité des complexes métal-alkyle Synthèse des complexes métal-alkyle Réactions Hydrure et ligands dihydrogène 18 18 19 20 21 Les complexes π de mono, polyène et ényle 1. 2. 3. 4. Chapitre 4 Liaison métal-oléfine Synthèse Réaction Les complexes d’allyle et de diényle 23 24 26 27 Les métaux carbonyles 1. 2. 3. 4. 5. 6. Chapitre 5 Introduction Synthèse Liaison métal-CO Modes de liaisons carbonyle-métal Les modes de pontage des ligands carbonyles Réactions 29 29 29 30 32 33 Les complexes bimétalliques et les agrégats polymétalliques (Clusters) 1. 1.1 1.2 1.3 1.4 2. 2.1 2.2 2 La liaison métal-métal Les liaisons simples Les liaisons doubles Les liaisons triples Les liaisons quadruples Les agrégats polymétalliques ou Clusters Méthodes de synthèse Structure 35 37 37 38 38 39 39 40 3. 4. 5. 6. Les clusters à liaison métal-soufre Les clusters des métaux de transition à gauche à ligand oxo Les clusters polyatomiques halogénures des métaux de transition de gauche Les agrégats géants (Clusters à haute nucléarité) et les colloïdes Chapitre 6 45 45 45 46 Applications à la catalyse 1. Définition 47 2. Hydrogénation des alcènes [RhCl(PPh3)3] (Wilkinson-Osborn) 47 3. Protection et stabilisation de fragments organiques insaturés 48 4. Carbonylation des halogénures catalysé par Pd0 50 5. Réaction de HECK 53 6. La réaction de SONOGASHIRA: couplage des alcynes avec les halogénures catalysé par CuI et Pd0 54 55 56 Références Exercices 3 Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques 1. Définition On appelle composés organométalliques les substances qui comportent des liaisons carbone-métal. La nature de cette liaison dépend du métal et dans certains mesures de la nature du radical alkyle impliqué. 2. Propriétés générales des composés organométalliques Les propriétés physiques et chimiques des composés organométalliques varient en fonction de caractère ionique de leur liaison carbone-métal, la liaison est pratiquement ionique dans le cas de l’acétylure de sodium HC≡C– Na+, alors qu’elle essentiellement covalente dans tétraéthyle de plomb (C2H5)4Pb, plus le métal est électropositif, plus la liaison est ionique où le carbone porte une charge négative. Pourcentage de caractère ionique des liaisons M-C Type de liaison C-K C-Na C-Li C-Ca C-Mg C-Al Pourcentage 51 47 43 43 35 22 Type de liaison C-Zn C-Cd C-Sn C-Pb C-Hg Pourcentage 18 15 12 12 9 3. Les ligands Il existe essentiellement deux types de ligands : - Ce qui apporte une ou plusieurs paires d’électrons au métal. Les ligands paires notés L ou Ln. - Ce qui apporte un électron ou un nombre impair d’électrons au métal (ligand radicalaire), sont notés X ou LnX. 4 Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques Pour les carbènes, oxo (oxène) et nitrène, nous adoptons a priori la formulation de ligand X2, mais dans certains cas, les carbènes sont mieux représentés par la formulation de ligand L. Différents types de ligands ligand Type H, CH3, Ph C2H4, CO, PPh3, O2, N2 π-allyle, π-ényle, dtc Dioléfine, diphosphine, diamine Cp, diényle Porphyrinato Arène, trioléfine Cycloheptatriène Cyclooctatétraiène X L LX L2 L2X L2X2 L3 L3X L4 Nombre d’électrons apportés au métal 1 2 3 4 5 6 6 7 8 Ligands ambivalents Ligand F, Cl, Br, I, OR, NR2, PR3, NO, allyle Carbène ←CR2 =CR2 Oxo (O), nitrène (NR), phosphonidène (PR) Carbyne ≡CH Nitrure ≡N Alcyne RC≡CR Type Nombre d’électrons apportés au métal X LX L X2 X2 LX2 LX X3 X3 LX3 L L2 1 3 2 2 2 4 3 3 3 5 2 4 Condition Suivant besoin du métal Carbène électrophile Carbène nucléophile Suivant besoin du métal Carbyne électrophile Carbyne nucléophile Suivant besoin du métal Suivant besoin du métal 4. Métaux de transition Les métaux de transition sont des éléments à couche d incomplète et leur dernière couche p (de valence) est vide. Pour donner lieu à l’existence de composé stable, ces éléments devront plus ou moins compléter ces sous couches de valence par des électrons donnés ou partagés par les coordinats (ligands). Ces électrons apportés par les ligands permettent d’atteindre ou au moins d’avoisiner, la structure électronique du gaz rare qui suit l’élément de transition sur la même ligne du tableau périodique. 5 Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques 5. Ecriture linéaire des complexes et la hapticité des ligands On écrit d’abord le métal, puis les ligands généralement se sont entre parenthèses. Le complexe est écrit entre crochet, surtout s’il a une charge, celle-ci indiquée après le crochet en exposant. Dans le cas où l’on écrit aussi le contre ion, les charges ne sont pas écrites. Exemple : [Ta(Cp)2(CH3)(CH2)] K[Ru(Cp)(CO)(C2H4)] Certains ligands sont conjugués et peuvent se lier au métal avec tout ou partie de ces doubles liaisons. Pour distinguer le nombre de liaisons engagées dans le complexe on définit la hapticité, noté ηx, où x indique le nombre d’atome de ligand directement liés au métal. Exemple : [Ru(η6-C6Me6)(η4-C6Me6)] Ru [Fe(η6-C6Me6)2] Fe Remarques Ne pas confondre la hapticité d’un ligand avec le nombre d’électrons donnés au métal par ce ligand. Par exemple, le ligand CO est ligand monohapto avec deux électrons donnés au métal. Avec la convention ionique, les ligands X sont comptés avec une charge négative, c’est-à-dire X-. Ils apportent alors un doublet au métal, comme un ligand L. Le métal est compté charger dans son degré d’oxydation. Les caractéristiques NEV, NENL, DO et C restent les mêmes quelles que soit la convention. 6 Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques Par exemple, dans le complexe ferrocène [FeCp2], le fer est au degré d’oxydation +II ; il a donc 6 électrons de valence. Chaque ligand CP- apporte 6 électrons ; donc le NEV = 6 + (2 x 6) = 18 ; NENL = 6 ; DO = 2 ; C = 6. 6. Les caractéristiques du métal de transition Le nombre d’électrons de valence (NEV) C’est le nombre des électrons présents dans la couche de valence du métal et les électrons apportés par les ligands. NEV= nM + 2 nL + nX – q nM : le nombre initialement présents dans la couche de valence du métal. nL : nombre de ligand L. nX : nombre de ligand X. q : la charge du complexe. Exemple : [FeCp(CO)2]Cp est un ligand L2X CO est un ligand L On peut mettre le complexe sous la forme FeL4XNEV = nFe + 2 nL + nX – q = 8 + 2x4 + 1 – (-1) = 18 Le nombre d’électrons non liants (NENL) C’est le nombre d’électrons restant dans la couche de valence du métal après formation des liaisons avec les ligands. NENL = nM - nX – q Exemple : [FeCp(CO)2]NENL = nFe - nX – q = 8 – 1 – (-1) = 8 ; on peut dire que c’est complexe d8. 7 Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques Les chimistes inorganiciens ont pour habitude d’appeler dn (avec n=NENL) un métal ou ion ayant n électrons non liants dans un complexe. Le NENL est important pour définir l’activité d’un complexe, par exemple dans un complexe dont le NENL est égale à zéro ne peut être oxydé et les réactions seront limitées aux réactifs apportant des électrons. Le NENL est utilisé pour définir la géométrie d’un complexe. Les orbitales des électrons non liants rentrant en compte dans la répartition de l’espace autour de métal. Le degré d’oxydation (DO) Si le complexe contient seulement des ligands L ou Ln, le DO égal à la charge du complexe. Si le complexe contient des ligands X, DO = nX + q Les métaux de transition ont toux nombreux degrés d’oxydation, ce qui fait la richesse de leur chimie. Exemple : [Fe(H2O)6]+2 DO = +2 DO = +2 OC Fe Cl OC La coordinance (C) C’est le nombre de sites de coordination occupés par les ligands dan s le métal. Un ligand L ou X occupe un site. Un ligand L2 ou LX occupe deux sites. Un ligand L3 ou L2X occupe trois sites, ……………………. Pour un complexe sous la forme MLnXpq, la coordinance est donner par : nL+ pX. Exemple : [FeCp(CO)2]- (FeL4X)C=4+1=5 Remarque importante On ne peut pas appliquer la formule C = nL+ pX dans le cas d’un complexe porte plusieurs ligands de type X2 ou X3. Dans ce cas il faut compter un site pour chaque ligand X2 et deux sites pour chaque ligands X3. 8 Chapitre Chapitre 1 1 Généralités Généralités sur sur les les complexes complexes organométalliques organométalliques Exemple : [RuCp(CO)2(=CH2)]+ 3 sites occupés par CP 2 sites occupés par les ligands CO 1 site occupé par le carbène 7. Règle des 18 électrons Le NEV est très souvent égal à 18, pour les complexes organométalliques des métaux de transition. La structure électronique à 18 électrons pour le NEV donne une grande stabilité aux complexes organométalliques. Exemple : CO CO OC MoL6 Mo = 6 6L = 12 18 Mo OC CO OC TaL4X5 Ta=5 4L=8 5X=5 18 CoL4X2+ Co=9 4L=8 2X=2 -(+1)=-1 18 FeL5 Fe=8 5L=10 18 CH3 Ta CH2 + Co OC OC 9 CO Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques Le NEV s’écart parfois du nombre 18. Plus le métal de transition situé à droite dans le tableau périodique, plus il lui sera facilement compléter sa couche de valence à 18 électrons. Par contre, les métaux situés à gauche dans le tableau périodique peuvent avoir une tendance moyenne ou faible à compléter leur couche de valence à 18 électrons. Il peut même arriver, pour des raisons d’encombrement stérique des ligands. Cependant, les complexes ont un NEV inférieur à 18 électrons, le métal cherche par tous les moyens à s’enrichir électroniquement se liant par des liaisons non comptabilisées en convention. Les complexes des métaux nobles de 2ème et 3ème ligne des métaux de transition (Ru et Os, Rh et Ir, Pd et Pt) sont des excellents catalyseurs, ont une structure plan-carrée (D4h) et avec NEV généralement de 16. Ceci est dû au fait que l’orbitale Pz ne peut être occupée dans la géométrie plan carrée. Elle est d’énergie très élevée. Les complexes deviennent alors stables par rapport à la structure du gaz rare à 18 électrons. Dans la catalyse ces complexes réagissent transitoirement pour atteindre 18 électrons de valence. L L M L L Par contre les ligands inorganiques ayant des champs de ligands faibles conduisent avec le cuivre et le zinc, à des complexes octaédriques ML6n+ ayant des NEV de 21 et 22 respectivement. Dans ces complexes, les 5 orbitales d du métal sont éclatées, sous l’influence des ligands octaédrique, en trois orbitales t2g liantes dégénérées (même énergie) et deux orbitales dégénérées eg* antiliantes. L’écart énergétique entre t2g et eg* est très faible. Le remplissage partiel des orbitales eg* entraîne des NEV pouvant atteindre 22. 10 Chapitre 1 NEV<18 Généralités sur les complexes organométalliques NEV>18 8. Liaisons entre le métal et ligands accepteurs et donneurs π Le carbonyle CO et l’éthylène C2H4 sont deux ligands les plus importants de la chimie organométallique, se sont des ligands L. Comme tous les ligands L, ils donnent un doublet d’électrons au métal de manière coaxiale, il s’agit d’une liaison σ d’une orbitale p du carbone de CO ou π de C2H4 vers une orbitale d vacante du métal. Au même temps, il y a un retour latéral des électrons des orbitales d pleines du métal vers les orbitales vacantes antiliantes du CO ou C2H4. Cette liaison en retour π de direction opposé de la liaison σ. Elle compense partiellement la liaison σ et permet au métal de se décharger de son excès de densité électronique. Le modèle de Dewar-Chatt-Duncanson, permettant de rendre en compte de ce mode de liaison avec retour π avec les ligands CO et C2H4. 11 Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques C M Orbitale π* vide de CO Orbitale métallique occupée Orbitale π*vide de l’oléfine O Orbitale d occupée du métal C M C Orbitale π occupée de l’oléfine utilisée comme donneur σ Les conséquences de cette liaison en retour sont observables expérimentalement. La diffraction des rayons X montre les liaisons C-O et C-C sont plus longues quand ces molécules sont coordonnées, ce qui signifie une diminution de l’ordre de liaison par rapport aux molécules CO et C2H4 libres. Si le retour π devient important, l’allongement de la liaison C-C sera tel que cette liaison pourra atteindre la longueur d’une liaison simple. Le retour π n’est possible, bien entendu, que si le métal dispose d’électrons dans les orbitales d, c’est-à-dire si le NENL n’est pas nul. Pour les complexes d0, l’effet retour ne peut pas avoir lieu, ce qui déstabilise considérablement la liaison métal-carbonyle qui ne pourra être que fragile et, de fait, très rare. 12 Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques 9. Les principaux types de réaction des complexes organométalliques a. Addition oxydante et élimination réductrice L’addition oxydante d’un substrat A-B par un complexe MLn consiste pour le métal à couper la liaison entre A et B pour former deux liaisons M-A et M-B, A et B de venant ligands X pour le métal. L’élimination réductrice consiste à produire une molécule A-B à partir de deux ligands X du métal. LnM + A-B addition oxydante éliminétion réductrice A LnM B Exemple : Me Oxydation Ph3P Ir CO Réduction Ph3P CO MeI X Ph3P OC PPh3 Pt X Ir H PPh3 I -25°C Pt(PPh3)2 + CH4 Ph Ph PPh3 Ph3P Ph Ph3P Ph Le complexe subissant l’addition oxydante doit vérifier les conditions suivantes : - Le complexe possède au plus de 16 électrons de valence de façon à ce que le complexe final n’ait pas plus de 18 électrons de valence sur le métal. - Possède au moins deux électrons non liants qui seront consommés dans la formation des deux liaisons avec A et B. - Possède un bas degré d’oxydation. - Possède une coordinance au plus égale à quatre. L’élimination réductrice est favorisée par les hauts degrés d’oxydation. 13 Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques Mécanismes possibles pour l’addition oxydante Concerté à trois centres : Cette réaction possible avec H2, HX, RX, RH, O2, HSiMe3 Ln + XY → [Ln— X X # ] → LnM Y Y SiR3 Ph3P X OC HSiR3 Ph3P H Ir OC PPh3 PPh3 X Mécanisme SN2 X LnM + X L nM Y X +Y Ln M Y CH3 L CO Cl L + CH3Cl CO Ir Cl L L Cl CH3 CH3 L CO Cl L + CH3Cl L CO Cl L CO Ir Ir Cl L L Cl Mécanisme radicalaire Ce mécanisme, rencontré avec les halogénures d’alkyle RX. X LnM + X Y L nM X +Y Ln M Y La réaction est favorisée par la basicité du métal et la stabilité de radical (R. tertiare> R. secondaire > R. primaire). Mécanisme ionique Cette réaction s’effectue dans un solvant polaire. LnM + H 14 [LnM X] X X LnM Y Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques LnM LnM + H X X H LnM Y b. Couplage oxydante et découplage réducteur Le couplage oxydant consiste à coupler entre eux deux ligands oléfine par une liaison covalente. Cette réaction s’accompagne par l’augmentation de degrés d’oxydation du métal par deux unités, et la diminution de NEV et NENL par deux unités, la coordinance restant inchangée. La réaction inverse (découplage réducteur) est rarement rencontrée. couplage oxydante M M découplage réducteur Ti Ti X X M M c. La métathèse de liaison σ Hydrogénolyse (activation de H-H et –C-H) Cette réaction consiste à réagir H2 (CH4) avec les complexes métal-alkyle d0, cette réaction passe par une addition oxydante de H2 (ou CH4) suivi par une élimination réductrice d’un alcane. M-R + H2 → M-H + R-H 15 Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques Mécanisme : H M H M R + H2 R H H M R H RH + M-H H M R Exemple (Echange des groupements méthyles) # Lu CH3 CH3 CH4 Lu H3 C Lu H H H3C C H3 Protonation et déprotonation Dans cette réaction, le complexe d’alcane est subit d’une protonation de la liaison M-R. R M + RH R + H M M H d/ Insertion ou Cis-migration et désinsertion ou extrusion L’insertion d’une molécule insaturée (généralement ligand L) dans une liaison M-R (R= Ligand X : H, alkyle, hydroxy, amino,…..) La réaction d’insertion conduit à une nouvelle entité M-L-X par formation d’une liaison covalente entre L et X. M X insertion M L X extrusion L NEV NENL DO C 16 NEV-2 NENL DO C-1 Chapitre 1 Généralités sur les complexes organométalliques Insertion 1-1 avec CO X LnM A LnM A B B X X Exemple Me Me O CO C Mn(CO)4 Mn(CO)4 Me O C L L Mn(CO)4 Insertion 1-2 avec une oléfine A LnM X X Ln M A B (X=R,H) B Contrairement à CO, un alcène s’insère très facilement dans une liaison Métalhydrure pour donner un complexe Métal-Alkyle. Cette réaction est réversible. Suivant les conditions, le complexe métal-alkyle peut donner la réaction inverse, l’extrusion (β-élimination) en alcène et métal-hydrure. 17 Chapitre 2 Les métaux-alkyles et les métaux-hydrures 1. Liaison métal-carbone sp3 La liaison entre le carbone tétraédrique et les métaux de transition existe essentiellement sous la forme de complexe métal-alkyle tels que [WMe6] dans lesquels le ligand alkyle est terminal. On trouve autres exemples de complexes de carbone tétraédrique dans lesquels deux, trois ou quatre substituants du carbone sont des métaux. H C H2 C M M M M M C M M M M 2. Stabilité des complexes métal-alkyle Plusieurs synthèses des complexes de métal de transition–alkyle ont été échouées pendant la première moitié de 19ème siècle. Ces échecs synthétiques sont de nature cinétiques et non thermodynamiques, provoqués per l’effet de β-élimination. Pou éviter cet effet, le métal de transition soit ne pas avoir d’hydrogène en position β comme les ligands méthyle, benzyle, néopentyle,….. ; Soit avoir 18 électrons de valence, ou les deux critères à la fois. Liaisons M-H-C agostique (Découvert par Bookart et Green) La liaison agostique consiste formellement à utiliser le doublet d’une liaison C-H d’un ligand comme ligand supplémentaire à 2 électrons par le métal. Cette liaison n’est donc possible que si le complexe a de 18 électrons, avant comptabilisation de la liaison agostique et si la liaison C-H appartient déjà à un ligand. La liaison agostique joue un rôle important dans la stéréochimie de la polymérisation. 18 Chapitre 2 Les métaux-alkyles et les métaux-hydrures Me Me P CH2 CH2 Ti P Me H Cl Cl Me La liaison agostique est plus fragile pour les complexes dn(n≠0) car les premiers n’ont pas d’électrons disponibles pour le retour π dans l’orbitale σ* de liaison CH. Liaisons benzyles Dans le complexe [Ti(CH2Ph)4], les ligands benzyles forment des angles Ti-C-C de 84° à 86° seulement au lieu attendus pour le carbone sp3. Les quatre ligands benzyles agissent de la même façon. 85° Ti PhH2C CH2Ph Le titane accepte la coordination de la double liaison phényle la plus proche afin d’augmenter le NEV. 3. Synthèse des complexes métal-alkyle a. Par une réaction de transmétallation On utilise une réaction entre les halogénures métalliques avec un complexe organométallique. ½ [TiCl4] + 4 PhCH2MgCl → [Ti(CH2Ph)4] + 4MgCl2 b. Par une addition oxydante Cette réaction consiste à réagir une métallate ou complexe à 16 électrons avec un halogénure d’alkyle ou avec un alcane. 1/2 [FeCP*(CO)2]2 19 Na/Hg - [FeCP*(CO)2] Na+ CH3OCH2Cl [FeCP*(CO)2(CH2OCH3)] Chapitre 2 Les métaux-alkyles et les métaux-hydrures c. Insertion d’oléfine ou de carbène dans les métaux hydrures [FeCp(CO)2(H)] + CH2=CH-CH=CH2 [FeCp(CO)2(CH2-CH=CH-CH3) [MoCp(CO)3(CH3)] + N2 [MoCp(CO)3(H)] + CH2N2 4. Réactions Les complexes d’alkyle des métaux de transition sont très réactifs. Les plus importantes types de réactions données par ces complexes sont : . β-Elimination H R C2H5 R R C2H5 R CH2 Ti Ti CH2 R H CH2 + Ti C2H5 R C2H5 CH2 Le composé résultant de cette réaction est instable R H R Ti R H Ti C2H5 R H R Ti C2H5 + C2H5 R . Elimination réductrice R3P C2H5 Pd R3P C2H5 R3P Pd(PR3)2 + Pd C2H5 R3P C2H5 C2H5 C2H5 . Insertion de CO, NO, SO2, d’un alcène ou d’un alcyne • [(CO)5MnMe] + CO → [(CO)5MnC(O)Me] • [(Cp)CoMe(NO)] + PR3 → [(Cp)(PR3)Co-N(O)Me] . Attaque électrophile en α ou en β • [(Cp)(NO)(PPh3)Re-CH2Ph] + Ph3C+PF6- → [(Cp)(NO)(PPh3)Re=CHPh]+ PF6- + Ph3CH • [(CO)5Me-CH2CH3] + Ph3C+BF4- → [(CO)5Mn(η2-CH2=CH2)]+ BF4- + Ph3CH 20 Chapitre 2 Les métaux-alkyles et les métaux-hydrures 5. Hydrure et ligands dihydrogène Les hydrures des métaux surtout les métaux de transition occupent place essentielle dans la chimie des métaux en raison de l’originalité du ligand H de petite taille et de la grande utilité des réactions d’insertion dans la liaison M-H en synthèse et dans la majorité des cycles catalytiques. Le ligand H est la plus part temps est terminal, mais on peut trouver de nombreux complexes dans lesquels H ponte deux métaux. H H M L’hydrure étant ligand X pour un métal et LX pour l’ensemble de deux métaux, ligand X pour le premier métal et la liaison M-H ligand L pour le deuxième métal. H 1/2 H 1/2 H Le ligand H est comptabilisé LX/2 pour chaque métal. H Les complexes de dihydrogène M suivant : H est découverte par Kubas dans le complexe P(isopr) OC CO W H OC P(isopr) H La liaison σH-H donnée au métal est comptabilisée comme un ligand L à deux électrons dans la décompte de NEV. Il existe un retour π latéral comme pour la liaison métal-oléfine. Le retour π vers les orbitales antiliantes σ* de ligand et non d’une orbitale π*, l’orbitale σ* est beaucoup plus haute en énergie et par conséquent le retour π est plus faible que pour l’éthylène. 21 Chapitre 2 Les métaux-alkyles et les métaux-hydrures d σ* M σ* Le retour π important provoque la dissociation de ligand H2 en dihydrure par addition oxydante. H H M X M L H H X Synthèse des hydrures métalliques Protonation [CoCp(PMe3)2] + NH4+PF6- [CoCp2] + H3+SO3F- Et2O Et2O [CoCp(H)(PMe3)2]+ PF6- + NH3 [CoCp2(H)]+SO3F- Hydruration [FeCp*(CO)2Br] + Na+BH4- THF [FeCp*(CO)2(H)] + Na+Br- + BH3 Addition oxydante de H2 sur un complexe à 16 électrons par métathèse de liaison σ [WMe6] + 3PMe2Ph + 6 H2 [WH6(PMe2Ph)3] + 6 CH4 Décomposition d’un ligand [Fe(CO)5] + OH- 22 [Fe(CO)4] + (COOH)]- [Fe(CO)4(H)]- +CO2 Chapitre 3 Les complexes π de mono, polyène et ényle 1. Liaison métal-oléfine La liaison π de l’oléfine est donnée au métal, c’est le don σ (ligand L) tandis que les orbitales d pleines du métal redonnent une certaine densité électronique à l’oléfine par le retour π. Ceci nécessite que le métal ait des électrons d non liants. Par conséquent, les complexes d0 tels que Sc(III), Ti(IV) ou V(V) ne peuvent donner des complexes stables avec les oléfines. Orbitale π*vide de l’oléfine Orbitale d occupée du métal C M C Orbitale π occupée de l’oléfine utilisée comme donneur σ Quand le métal est dans très bas degré d’oxydation avec les ligands ancillaires donneurs, le retour π est tellement important que l’on formalise le complexe comme un métallacyclopropane. Les deux atomes de carbone sont en géométrie tétraédrique. Dans ces conditions l’oléfine a subit l’addition oxydante du métal. M 23 0 II M Chapitre 3 Les complexes π de mono, polyène et ényle L’analyse par la diffraction des rayons X de sel de Zeiss K[PtCl3(η2-C2H4)]H2O, montre que la langueur de la liaison C-C est 1.37Å un peu grande que dans C2H4 libre (1.33Å). Par contre dans le complexe [Pt(PPh3)2(η2-C2H4)] elle est de 1.43Å, ce qui indique que la structure proche d’un platinacyclopropane. Les substitutions électroattracteurs sur l’oléfine favorisent le retour π et la structure de métallacyclopropanique. Dans la structure métal-oléfine, le don σ de l’oléfine vers le métal, faiblement compensé par le retour π crée une fraction de charge positive sur les carbones de l’oléfine, ce qui pour conséquence de les rendre sensibles aux attaques nucléophiles. Dans les complexes d’oléfine (formulables comme métallacyclopropane) les quarte substituants de l’oléfine sortent du plan oléfinique. R3P M R3P 2. Synthèse Par substitution d’un ligand Fe(CO)5 + Fe(CO)5 + CpFe(CO)2I + C2H4 -CO Fe(CO)4 ou Me3NO, -CO2 BF4- AgBF4 -Ag OC 24 Fe(CO)3 CO Chapitre 3 Les complexes π de mono, polyène et ényle Par addition des oléfines Cl Ph3P IrCl(CO)(PPh3)2 + CR2 Ir CR2 Ph3P CR2 R2C CO Cp2ZrPh2 -Ph-Ph Cp2Zr Zr Par une réaction de réduction Cette méthode basée sur la réduction d’un complexe organométallique par métaux alcalins ou de magnésium en présence d’un alcène. Me2 P Na/Hg Ti TiCl4 +dmpe + P Me2 Cp*ZrCl3 + Mg Zr -MgCl2 Cl Par utilisation du métal Mo(g) + Fe(g) + 25 Mo Fe(1,5-COD)2 Chapitre 3 Les complexes π de mono, polyène et ényle R Ti R Ti(g) + R R Ru = But R R 3. Réactions Les principales réactions des oléfines coordonnées sont : l’échange facile de l’oléfine avec un autre ligand, insertion dans les liaisons M-H ou M-alkyle, l’addition des nucléophiles et l’activation de C-H allylique. Substitution des ligands R3P -COD Ni (R3P)2Ni(COD) R3P Ni(PR3)4 -COD Br Br Ni(COD)2 + températue ambiante Ni Ni Br -2 COD Réaction avec les électrophiles La réaction des complexes d’oléfines avec les électrophiles (HX) conduit à la réduction de l’oléfine. + C 26 H+ ou RCl/AlCl3 Fe(CO)4 R= H, MeCO, PhCO Chapitre 3 Les complexes π de mono, polyène et ényle + H+ Fe(CO)3 Fe(CO)3 Réactions avec les nucléophiles Les ligands d’oléfine vrais sont réagissent bien avec les nucléophiles dans les conditions normales, surtout, si le complexe porte une charge positive. + OC CH(COOMe)2 OC Fe Fe CH(COOMe)2 OC OC 4. Les complexes d’allyle et de diényle Le ligand allyle peut être lié au métal de façon monohapto comme un alkyle (X), il peut surtout être lié de façon π (trihapto). M -S M S La synthèse des complexes d’’allyle est basée sur une réaction d’addition oxydante par des halogénures ou de des carboxylates allyliques sur des complexes métallique possédant un état de valence faible tels que les métaux carbonyles anioniques ou les complexes Zéro-valent. Na+Mn(CO)5- + 27 Cl (CO)5Mn -NaCl Mn(CO)4 -CO Chapitre 3 Les complexes π de mono, polyène et ényle Me Cl Cl Na2PdCl4 CO, -CO2 [Pd0] -2NaCl, -2 HCl Pd Pd Me addition oxydative Me Cl Br Br Ni(COD)2 + Ni Ni -COD Br Il existe, en particulier, un certain nombre de complexes buta-1,3-diène généralement en conformation Cis. Il est nécessaire d’impliquer deux formes limites : - Le complexe π dans lequel le diène est un ligand L2 (retour π modeste). - Le métallacyclopentène dans lequel le ligand est de type LX2 (retour π important) (couplage oxydant). M L2 Fe OC OC 28 CO L2X Zr Chapitre 4 Les métaux carbonyles 1. Introduction La famille des métaux-carbonyles constitue l’une des plus importantes de la chimie organométallique. Ces composés prennent une grande importance en synthèse organique et en catalyse. La structure des métaux carbonyles peut être expliquée par utilisation de la règle de 18 électrons. Cette règle est vérifiée si Cr, Fe et Ni coordonné avec six, cinq et quatre CO respectivement, pour donner des complexes mononucléaire. Les métaux carbonyles de Mn et Co forment une des complexes bi-nucléaires pour atteindre 18 électrons de valence. Les métaux-carbonyles neutres monométalliques sont connus pour les métaux à nombre pair d’électrons alors que les métaux à nombre impair d’électrons forment des complexes dinucléaires à liaison métal-métal. 2. Synthèse La synthèse des métaux carbonyles est industrielle. Il est possible d’utiliser directement le métal. La méthode la plus courante consiste à réduire un sel métallique en présence de CO. Ni + 4 CO → [Ni(CO)4] Fe + 5 CO → [Fe(CO)5] CrCl3 + Al + 6CO → [Cr(CO)6] + 1/2Al2Cl6 WCl6 + 2 Et3Al + 6CO → [W(CO)6] + 2 Al2Cl6 + 3 C4H10 3. Liaison métal-CO Le don σ par le carbonyle au métal appauvrit le carbone et le retour π dans l’orbitale antiliante vacante du carbonyle enrichit à la fois le carbone et l’oxygène, il résulte que 29 Chapitre 4 Les métaux carbonyles le carbone et globalement appauvrit par la coordination. Il subit aux attaques nucléophiles. Deux formes mésomères possibles pour la liaison M-CO. M C O Ionique 4. M C O Neutre Modes de liaisons carbonyle-métal Le carbonyle peut lier jusqu'à trois métaux. Par infrarouge on peut facilement déduire le type de liaison du carbonyle et même étudier la symétrie des complexes carbonyles. Les principaux modes de liaison de CO sont représentés ci-dessous avec leur fréquence caractéristique d’absorption en infrarouge. Ils comprennent, outre le mode terminal, le mode pontant deux ou trois métaux. νCO (cm-1) 30 libre terminal 2143 1850-2120 µ2-CO 1750-1850 µ3-CO 1620-1730 Chapitre 4 Les métaux carbonyles L’infrarouge constitue une très bonne méthode pour le diagnostic d’attribution du mode de liaison CO. Spectre IR de [Fe(CO)3(μ2-PPh2)]2 (à gauche) et de [Fe(CO)3(μ2-PPh2)]2-2 (à droite) dans la zone des carbonyles. Si le métal est riche en électrons (densité électronique élevée), la rétrodonation augmente et la longueur de la liaison CO aussi et la fréquence de vibration diminue. dx d10 d6 Complexe νCO (cm-1) [Ag(CO)]+ 2204 Ni(CO)4 2060 [Co(CO)4]- 1890 [Fe(CO)4]2- 1790 [Mn(CO)6]+ 2090 Cr(CO)6 2000 [V(CO)6]- 1860 Les ligands π-accepteurs (NO+, CN,…..) draineront la densité électronique du métal par rétrodonation : la fréquence de vibration de CO augmente. A l’inverse, des ligands σ-donneurs (amines, phosphines) auront à repousser la densité électronique sur le métal, donc à augmenter la rétrodonation, ainsi que, la fréquence de CO diminue. 31 Chapitre 4 5. Les métaux carbonyles Complexe νCO (cm-1) Mo(CO)3(PF3)3 2090, 2055 Mo(CO)3(PCl3)3 2040, 1991 Mo(CO)3[P(OMe)3]3 1977, 1888 Mo(CO)3(PPh3)3 1934, 1835 Mo(CO)3(N(CH3)3) 1915, 1783 Mo(CO)3(triamine)3 1898, 1758 Mo(CO)3(pyridine)3 1888, 1746 Les modes de pontage des ligands carbonyles Le ligand carbonyle peut ponter deux métaux (μ2-CO) de plusieurs façons. Le carbonyle est un ligand L pour l’un des métaux et la liaison C-M, ou la liaison C=O ou l’atome d’oxygène est un ligand L pour l’autre métal. Dans le premier, il s’agit de la liaison à 2 électrons et trois centres. Tandis que dans les deux dernier cas, on a un vrai ligand L2 donneur de 4 électrons. O O C C M M M M Un autre type, le plus connu est le mode symétrique dans lequel CO apporte un électron à chacun des deux métaux. Dans ce type les ligands CO passent facilement d’un métal à l’autre. Dans ce cas l’énergie de complexe ayant des carbonyles pontants est très voisine de celles des complexes ayant uniquement des carbonyles terminaux. Le complexe est alors dit « fluxionnels ». . O O O C C C M M C O 32 M M C C O O M Chapitre 4 Les métaux carbonyles Le complexe [FeCp(CO)2]2 possède deux carbonyles pontants et deux terminaux dans son état le plus stable En dessous de -50°C, on peut observer les deux structures correspondants aux complexes dans lesquels les Cp sont soit cis, soit trans. Au dessus de cette température, les deux formes s’interconvertissent rapidement via une structure intermédiaire dans laquelle les carbonyles sont tous terminaux. La rotation autour de la liaison Fe-Fe est libre dans cette structure non ponté et conduit à la fermeture par pontage de deux carbonyles, positionnant les Cp en cis ou en trans. C Cp Fe OC C Cp CO Fe Fe Fe Cp Cp C C OC CO Fe OC Cp C CO Fe C Cp O O O 6. O O O Réactions Echange de ligands Ce type de réaction est utilisé dans la synthèse organométallique. [Fe(CO)5]+ 2L (ou L2) C6H6 (relux) [Fe(CO)3L2]+ 2 CO L=,phosphine, L2: diène, ect... Exemple [Fe(CO)5] + Fe(CO)3 La substitution de plusieurs CO conduit très souvent au couplage des deux ligands rentrant et/ou à d’autres réarrangements de types très divers. O O [Fe(CO)5] + Fe(CO)3 33 Chapitre 4 Les métaux carbonyles Attaque nucléophile sur le carbone du carbonyle Ce type de réaction sont conduisent aux carbène de Fischer, formes mésomères des complexes de formyle, acyle, carboxylate et ces derniers se décomposent en hydrures lié avec le métal. PF6 Fe Na BH4 CO OC H THF, -80°C Fe OC H C Fe OC CO O CO C CO O O (CO)4Fe [Fe(CO)5] + NaOH C Na [Fe(H)(CO)4] Na OH Addition électrophile sur l’oxygène L’oxygène de carbonyle est un site sensible aux attaques électrophile par les acides de Lewis. AlEt3 O O C C Cp(CO) Fe Fe(CO)Cp Cp(CO) Fe Fe(CO)Cp C C O O Et3Al Insertion FeCp(CO)2CH3] + PPh3 Oxydation [FeCp*(CO)2]2 + Br2 CH2Cl2, 20°C 2[FeCp*(CO)2Br] Réduction [VCp(CO)4] + Na/Hg [Fe(CO)5] + Na/Hg 34 FeCp(CO)(PPh3)COCH3] [VCp(CO)3] Na + Hg [FeCO)4]Na2 Chapitre 5 Les complexes bimétalliques et les agrégats polymétalliques (Clusters) 1. La liaison métal-métal La liaison métal-métal concerne plus souvent deux métaux identiques ou deux groupements organométalliques identiques. Chacun des deux métaux dispose d’orbitales dz2, dxy, dxz, dyz et dx2-y2 pour interagir avec son voisin, suivant le nombre d’électrons de valence du métal disponibles dans ces orbitales. Il résulte : - une interaction axial (σ). - deux interactions latérales (π) et (δ). σ 35 π δ Chapitre 5 Les complexes bimétalliques et les agrégats polymétalliques (Clusters) Les orbitales dz2 de chaque métal se recouvrent axialement pour donner la liaison (σ). Les orbitales dxz (ou dyz) de chaque métal peuvent se recouvrir latéralement pour donner une liaison (π). Les orbitales dxy de chaque métal peuvent recouvrir latéralement pour donner une liaison (δ). Il existe des orbitales (δ) résultent de recouvrement latérale de deux orbitales dx2-y2 de chaque métal, mais d’une énergie trop élevée. L’ordre de liaison est donné par : 1/2 (n1-n2) n1 : le nombre d’électrons dans les orbitales liantes. n2 : le nombre d’électrons dans les orbitales antiliantes. Dans les complexes binucléaires, on pourra avoir jusqu’à une liaison quadruple. 36 Chapitre55 Chapitre Lescomplexes complexesbimétalliques bimétalliquesetetles lesagrégats agrégatspolymétalliques polymétalliques(Clusters) (Clusters) Les n Structure électronique Type de liaison Ordre de liaison 2 (σ)2 1 0 0 1 4 (σ)2(π)2 1 1 0 2 6 (σ)2(π)4 1 2 0 3 8 (σ)2(π)4(δ)2 1 2 1 4 10 (σ)2(π)4(δ)2(δ*)2 1 2 0 3 12 (σ)2(π)4(δ)2(δ*)2(π*)2 1 1 0 2 14 (σ)2(π)4(δ)2(δ*)2(π*)4 1 0 0 1 Remarque L’ordre de liaison M-M peut être calculée par la relation suivante: i = (18x2-NEV)/2. • [(CO)5Mn-Mn(CO)5], [Cp(CO)3Mo−MoCp(CO)3] : NEV = 34 , i = 1 • [Cp2Co2(μ-CO)2] NEV = 32 , i = 2 • [Cp(CO)2Mo≡MoCp(CO)2] NEV = 30 , i = 3 1.1 Les liaisons simples Elles sont fournies par les familles d1+d1 de structure électronique (σ)2 et d7-d7 de structure électronique (σ)2(π)4(δ)2(δ*)2(π*)4. Chacun des deux fragments métalliques peut être considéré comme un radical (ligand X). H Ta Cl Cl CO Ta Cl Cl OC H avant liaison M-M: d1+d1 aprés liaison M-M: d0 1.2 OC CO CO Mn Mn CO OC CO CO CO avant liaison M-M: d7+d7 aprés liaison M-M: d6 Les liaisons doubles Les liaisons doubles sont fournées par les familles d2+d2 de structure électronique (σ)2(π)2 et d6-d6 de structure électronique (σ)2(π)4(δ)2(δ*)2(π*)2 Exemples : 37 Chapitre 5 Les complexes bimétalliques et les agrégats polymétalliques (Clusters) Me H R O O Cl W Cl R O O C Cl W O O R Fe Fe C O R avant liaison M-M: d2+d2 aprés liaison M-M: d0 1.3 O Cl O H Me C avant liaison M-M: d6+d6 aprés liaison M-M: d4 Les liaisons triples Elles sont fournées par les familles d3+d3 et d5+d5 conduisant à des structures électroniques (σ)2(π)4 et (σ)2(π)4(δ)2(δ*)2 respectivement. Exemples : OC CO R R Mo R Mo Mo Mo OC R R avant liaison M-M: d3+d3 aprés liaison M-M: d0 1.4 CO R avant liaison M-M: d5+d5 aprés liaison M-M: d2 Les liaisons quadruples Elles sont fournies par les familles de métaux d4+d4 conduisant à une structure électronique (σ)2(π)4(δ)2. Après formation de la liaison quadruple, chacun des deux métaux devient d0 dans le dimère. Exemple : 2Me Me Me Me Re Me Re Me Me Me avant liaison M-M: d4+d4 aprés liaison M-M: d0 38 Chapitre 5 2. Les complexes bimétalliques et les agrégats polymétalliques (Clusters) Les agrégats polymétalliques ou Clusters Un cluster est un ensemble d'au moins trois atomes du même élément, ou d'éléments voisins, directement liés les uns aux autres. Les clusters des éléments de transition de début de série sont obtenus avec des ligands donneurs π (O2-, OR-, S2-, Cl-, I-). Ils ont de préférence des géométries triangulaires et octaédriques. a) [Mo6(μ3-Cl)8Cl6]2- : 24 électrons d, soit 12 paires : 12 liaisons Mo-Mo localisées sur les arêtes de l’octaèdre. b) [Nb6(μ-Cl)12Cl6]4- : 16 électrons d, soit 8 paires : 8 liaisons 3c-2e sur les faces de l’octaèdre. c) [Re3Cl12]3- : 12 électrons d, soit 6 paires : 3 doubles liaisons. 2.1 Méthodes de synthèse Les méthodes utilisées dans la synthèse des complexes polymétalliques sont : • Elimination de ligands Thermolyse, photolyse, action de réactifs chimiques (Me3NO, OH- ...) • Déplacement de ligands • Elimination de petites molécules • Condensation assistée par pontage • Addition sur les liaisons multiples métal-métal ou métal-carbone 39 Chapitre 5 2.2 Les complexes bimétalliques et les agrégats polymétalliques (Clusters) Structure De nombreux clusters peuvent s'inscrire dans un deltaèdre, i.e. un polyèdre convexe à faces triangulaires. Lorsque le polyèdre est complet, i.e. tous les sommets sont occupés par un métal, le cluster est dit closo. Il est dit nido si un sommet n’est pas occupé, arachno si deux sommets ne sont pas occupés, hypho si trois sommets ne sont pas occupés. Les clusters de faible nucléarité (typiquement 3 et 4) comportent souvent assez d'électrons pour qu'il soit possible de localiser une paire d'électrons entre deux atomes de métal adjacents : ces clusters sont dits "à nombre précis d'électrons" ou à "liaisons localisées". On peut leur appliquer la règle des 18 électrons. Un fragment organométallique ne dispose en général que de trois orbitales pour se lier aux autres fragments de sorte qu'une description en termes de liaisons localisées n'est plus possible lorsque la connectivité dépasse 3. On utilise alors la théorie Polyhedral Skeletal Electron Pair Theory (PSEP), qui délocalise les électrons du squelette sur l'ensemble du cluster au lieu de les assigner à des liaisons localisées. Les règles de la théorie PSEP ont d'abord été établies pour les boranes, puis étendues aux autres clusters moléculaires grâce à l'utilisation du concept d'isolobalité. Les fondements de cette théorie sont les suivants : • Un cluster donné de nucléarité n adopte une géométrie deltaédrique telle que les p paires d’électrons de squelette (PES) occupent les OMs liantes, les OMs antiliantes demeurant vacantes. • Un deltaèdre à N sommets possède [N+1] OMs liantes (une OM radiale et N OMs tangentielles) et [2N-1] OMs antiliantes. • Un cluster possédant p PES s'inscrit donc dans un deltaèdre à N = p - 1 sommets. Les cas suivants peuvent se présenter : n = N cluster closo n = N - 1 cluster nido n = N - 2 cluster arachno n = N - 3 cluster hypho p est calculé par la relation : p= où m est le nombre d'électrons de valence d'un atome M donné, Σ l est le nombre total d'électrons apporté par les ligands, z est nombre de charges du cluster (il doit être retranché lorsque le complexe est cationique ; il s'ajoute lorsque le complexe est 40 Chapitre55 Chapitre Lescomplexes complexesbimétalliques bimétalliquesetetles lesagrégats agrégatspolymétalliques polymétalliques(Clusters) (Clusters) Les anionique). Cette relation peut être justifiée de la façon suivante : 6 des 9 orbitales de valence d'un élément d, ne sont pas impliquées dans l'édification du squelette ; on doit commencer par les remplir de telle sorte qu'un fragment MLx n'apporte que [m + 2x 12] électrons au squelette. Les règles suivantes établissent une relation entre le nombre total d'électrons de valence (NEV) et la géométrie du cluster. • Règle 1. Les clusters cycliques possèdent 16n électrons de valence (généralisation de la règle des 18 électrons). M3CO12 (M=Fe, Ru, Os) Pt4(acetate-)8 Os4(CO)16 Connectivité 2 : 16n électrons Règle 2. Les clusters polyédriques dont tous les atomes métalliques ont une connectivité égale à trois sont caractérisés par un nombre d'électrons égal à 15n (généralisation de la règle des 18 électrons). b a c Connectivité 3 : 15n électrons Géométrie Exemples n 15n tétraèdre [M4(CO)12] (M = Co, Rh, Ir) 4 60 prisme trigonal [Rh6C(CO)15]2- [Co6N(CO)15]- 6 90 8 120 [Os6P(CO)18]cube [Ni8(PPh3)6(CO)8] Chapitre complexes bimétalliques les agrégats polymétalliques (Clusters) Règle 3.5 Les Les clusters deltaédriques closo,etnido et arachno sont caractérisés respectivement par [14n + 2], [14n + 4] et [14n + 6] électrons (théorie PSEP). 41 Clusters deltaédriques closo : 14n + 2 électrons Exemple de filiation : les clusters [Rh6(CO)16], [Os5C(CO)15] et [Os4N(CO)12]- ont tous les trois 7 paires d’électron de squelette. 42 Chapitre 5 Les complexes bimétalliques et les agrégats polymétalliques (Clusters) Cluster nucléarité p Nombre de sommets du deltaèdre primitif N NEV closo n n+1 n 14n+2 nido n n+2 n+1 14n+4 hypho n n+3 n+2 14n+6 closo nido Arachno 14n + 2 14n + 4 14n + 6 Bipyramide trigonale Tétraèdre [Os5(CO)15]2- [Ir4(CO)12] Octaèdre Pyramide à base carrée ”Papillon” [Rh6(CO)16], [Ru6C(CO)17] [Fe5C(CO)15] [Os4N(CO)12]-, [Fe4C(CO)12]2- [Os6(CO)18]2-, [Fe6C(CO)16]2[Ru6N(CO)16]Antiprisme à base carrée dicoiffé [Rh10As(CO)22]3[Rh10S(CO)22] 2- Antiprisme carrée à base Antiprisme à base carrée [Ni8C(CO)16]2-, [Co8C(CO)18]2- monocoiffé [Ni9C(CO)17]2- Icosaèdre [Rh12Sb(CO)27]3- Règle 4. Si l'un des atomes métalliques du cluster est remplacé par un atome d'un groupe principal, le compte d'électrons est diminué de 10. La théorie PSEP s’applique assez bien aux clusters de nucléarité moyenne. Pour les nucléarités élevées la structure des clusters rappelle celle des métaux (cc, hc, cfc). 43 Chapitre 5 Les complexes bimétalliques et les agrégats polymétalliques (Clusters) [Rh15(CO)30]3- [Rh13(CO)24H5] [Pt26(CO)32]3- 3. 44 [Os10H4(CO)24]2- [Ni38Pt6(CO)48H6-n]n- Les clusters métaux cyclopentadienyle Chapitre 5 Les complexes bimétalliques et les agrégats polymétalliques (Clusters) 3. Les clusters à liaison métal-soufre 4. Les clusters des métaux de transition à gauche à ligand oxo Possède une géométrie coudée sans liaison métal-métalen particulier les hétéropolyacides et leurs sels et les hétéropolymétallates, possèdent une structure dite Keggin dans laquelle l’atome centrale X est : SiIV, GeIV, PV, AsV,…. X est situé de 12 octaèdres MO6 (M≡Mo ou W) ayant des arrêts et des sommets communs. 5. Les clusters polycationniques halogénures des métaux de transition de gauche [MoCl8]4+, [M6X12]+n (M : Nb, Ta et X = F, Cl, I , n=2, 3 et 4) 45 Chapitre 5 Les complexes bimétalliques et les agrégats polymétalliques (Clusters) 6. Les agrégats géants (Clusters à haute nucléarité) et les colloïdes La diffraction des rayons X a permis de caractériser des clusters jusqu’à des nucléarités de l’ordre 30 à 40 métaux. Exemple : [Pt38(CO)44H2]2- cubique à face centré. Des agrégats plus géants tels que [Au55(PPh3)12Cl6] et [Cu146Se73(PPh3)30] ont été caractérisés en particulier par microscopie électronique. Si l’on emplie les atomes métalliques à partir d’un métal central : l’atome central et entouré par 12 atomes (1ière couche), la deuxième couche par 42 atomes, ….. En général, la nième couche contient (10n2+2) atomes. Par exemple un cluster à couches contient au total 561 atomes. Schmide a synthétisé les clusters de Pd jusqu’à 8ème couche de formule Pd2057phe84O1600, ces nanoparticules aussi appelées Colloïdes. Cluster de Fenske : [Cu146Se73(PPh3)30] M2057 (8 couches) ; exemple : Pd2057phe84O1600 46 Chapitre 6 Applications à la catalyse 1. Définition Un catalyseur est un composé qui permet une réaction souvent inobservable en son absence. Ajouté en quantité très inférieure à la stoechiométrie (entre 10–6 et 10–1), il est, en principe, retrouvé intact en fin de réaction. Il ne figure donc pas dans le bilan stoechiométrique (pour souligner cet aspect essentiel, on l'écrit sur la flèche de réaction) : A + B cat C + D Modifiant le chemin réactionnel, c'est-à-dire la cinétique, le catalyseur ne joue pas sur la thermodynamique d'une réaction donnée. En particulier, il ne permet pas à une réaction thermodynamiquement impossible de se produire. 2. Hydrogénation des alcènes [RhCl(PPh3)3] (Wilkinson-Osborn) Le mécanisme comprend trois étapes réversibles : l’addition oxydante de H2, la substitution par l’oléfine de PPh3 et l’insertion de l’oléfine dans la liaison M-H. la dernière étape, l’élimination réductrice des ligands alkyle et hydrure pour donner l’alcane est totalement irriversible. 47 Chapitre 6 Applications à la catalyse H H Cl élimination réductrice Rh L H2 L L addition oxydante H H Cl L Rh L Cl H Rh L H L L insersion L L H Cl L Rh L H L 3. Protection et stabilisation de fragments organiques insaturés Il est possible de protéger temporairement des fonctions réactives en les complexant à un fragment métallique approprié pour former des entités stables à 18 électrons. Les oléfines sont protégées par le fragment métallique à 16 électrons (EXP : FeCp(CO)2+) 48 Chapitre 6 Applications à la catalyse OH OH OH Br OMe OMe FP( )+ OMe Br2 CH2Cl2 - + + PF PF Acétone -FPI NaI OH FP : Fe + Br OC OMe CO Bromoeugénol Les diènes sont protégés par le fragment à 14 électrons (EXP : Fe(CO)3) O O O N N N (OC)3Fe (OC)3Fe N 80°C (OC)3Fe O hν ACOH Les alcynes sont protégés par le fragment Co2(CO)6. Dans ce complexe les deux atomes de Co ont 16 électrons de valence, chacune des deux orbitales π perpendiculaires de l’alcyne servant de ligand L pour l’un des deux atomes de cobalt 49 Chapitre 6 Applications à la catalyse de sort que l’entité Co2C2 du complexe [Co2(CO)6(η2,µ2-alcyne)] est un tétraèdre dans lequel les atomes de Co ont 18 électrons de valences. HO HO Co(CO)3 Co (CO)3 HO HO BH3 ACOH HO HO Co(CO)3 FeCl3 Co (CO)3 HO HO 4. Carbonylation des halogénures catalysé par Pd0 Après l’addition oxydante d’un halogénure sur le catalyseur Pd0 et insertion de CO dans la liaison PdII-alkyle, l’intermédiaire PdII-acyle peut être piégé par un nucléophile NuH conduisant au dérivé organique carbonylé RC(O)Nu ce qui régénère Pd0. 50 Chapitre 6 Applications à la catalyse NEt3H+X- Pd0 RX NEt3 H-PdIII-X O R C R-Pd-X Nu CO Nu O R C PdIII X Le nucléophile peut être très varié : alcool, amine et même H2. RX + CO + R’OH + NEt3 → RCO2R’ + NEt3+XRX + CO + R’NH2 + NEt3 → RCONHR’ + Net3+XRX + CO + H2 + NEt3 → RC(O)H + NEt3+XDans le cas de H2, un complexe de H2 se forme intermédiairement et doit pouvoir être déprotoné par Net3 pour donner NHEt3+X- et un hydrure de palladium-acyle précurseur de l’aldéhyde. 51 Chapitre 6 Applications à la catalyse R O H Pd0 RX +C O O O Pd H C C R Pd X R + - NEt3H X O NEt3 H2 C II Pd X R H H On peut utiliser un catalyseur au Pd0 avec le système de transmétallation à partir des dérivés organométalliques. Pd0 RX + Co + MR' RCOR' + MX R O R' Pd0 RX O C II Pd R' R Pd X R MX O MR' C R 52 CO II Pd X Chapitre 6 Applications à la catalyse 5. Réaction de HECK La réaction de Heck utilise la catalyse au Pd0 permet en présence de NEt3, de coupler un halogénure de vinyle, d’aryle ou de benzyle avec une oléfine. Pd0 NEt3 + X R' X -NEt3H +X - R' Pd0 NEt3 + R' CH2X -NEt3H +X - R' Pd0 NEt3 + R' -NEt3H +X - R' Dans ces réactions (réactions de Heck) se terminent par une β-élimination. Le groupement R de RX ne doit pas comporter d’hydrogène en β, donc il faut que le radical R est un vinyle, aryle ou benzyle. R RX + Pd0 PdII X H H H R' R' R-Pd0-X R R' H 53 PdII X R PdII X R PdII X R H H H H H H R' H R' H R' Chapitre 6 Applications à la catalyse 6. La réaction de SONOGASHIRA: couplage des alcynes avec les halogénures catalysé par CuI et Pd0 Cette réaction permet de coupler un iodure de vinyle ou d’aryle avec un acétylénique. Dans cette réaction, la métallation de l’alcyne par le cuivre est une étape très importante, et le complexe organométallique obtenu est réagit avec le dérivé organopalladé selon le mécanisme suivant : PdL4 + L2Pd X L2Pd X RC CH +Et3N RC C CCu C + Et3NHX R 2L PdL4 + R C C Exemple TMS I 5℅ [Pd(PPh3)4] + NH O 54 15℅ CuI 2 équiv. BuNH2 PhH 25°C, 1h NH O Références 1. Didier Astruc, Chimie Organométallique, EDP SCIENCES, 2000, France. 2. Manfred Bochmann, Organométallics 1 Complexes with Transition Metal-Carbon σ-Bonds, Oxford Science Publications, Oxford, 1994. 3. Manfred Bochmann, Organométallics 2 Complexes with Transition Metal-Carbon π-Bonds, Oxford Science Publications, Oxford, 1994. 4. Pierre Gouzerh, Anna Proust, Introduction à la chimie organométallique, Université Pierre & Marie Curie, France, 2007. 5. Yves Jean, Les orbitales moléculaires dans les complexes ; Les éditeurs de l’école polytechnique ; 2006 ; France. 55 Exercices 1. Quels sont les deux modes de coordination du ligand allyle H2C-CH-CH2 dont une structure de Lewis est donnée ci-dessous ? Qualifier dans chaque cas ce ligand sous la forme LnXp. 2. Écrire chacun des complexes suivants sous la forme [MLnXp]q, donner le nombre d’oxydation du métal (no) et la configuration électronique dn. 1) [Cr(CO)6] ; 2) [W(CO)5] ; 3) [Mn(CO)5(Cl)] ; 4) [Ti(Cl)4] ; 5) [Co(CO)3(Et)] ; 6) [Re(PR3)(CO)4Cl] ; 7) [Fe(CO)4(H)2] ; 8) [ReH9]2- ; 9) [Re(H)5(PR3)2(SiR3)2] ; 10) [Ni(CO)4] ; 11) [Cu(SR)3]2- ; 12) [Ni(CN)5]3- ; 13) [Rh(I)3(CO)2(Me)]- ; 14) [Rh(I)3(CO)(COMe)]- ; 15) [Mo(F)4(O)2]2- ; 16) [Mn(η6-C6H6)(CO)3]+ ; 17) [Zr(η5-C5H5)2(H)(Cl)] ; 18) [Nb(η5-C5H5)2(Me)3] ; 19) [Os(η5-C5H5)(CO)2Cl] ; 20) [W(Cl)6] ; 21) [Fe(CO)4(η2-C2H4)] ; 22) [Zn(η5-C5H5)(Me)]. 3. Trouver la nature ou la charge du métal ''M'' en sachant que NEV = 18 électrons dans tous les cas. 1. [M(CO)4], M métal de transition de deuxième ligne 2. [M (CO)2(η5C5Me5)(PPh3)H], M métal de transition de deuxième ligne 3. [Co(η5C5H5)2]z 4. [Fe(NR3)6]z 4. Donner la hapticité du ligand butadiène dans les complexes suivants (les complexes ont verifiés la règlee des 18 électrons) : 1. [Zr(η5-C5H5)2(C4H6)] 2. [Fe(C4H6)(CO)3] 5. 56 Dessiner les complexes suivants, et donner le NEV, la configuration dn et le degré d’oxydation du métal. Ion de férricinium [Fe Cp2]+ [Ti(η5-Cp)2(η1-Cp)2] 6. Donner la charge des ligands CO, Cl, Et, PR3, H, SR, CN, I, Me, COMe, O,C6H6, C5H5, dans le modèle ionique (Exercice 2, copmlexes 1 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6 ; 7 ; 8 ; 11 ; 14 ; 15 ; 16 ; 18). 7. Le complexe [FeCp*(η2-dtc)2] existe sous la forme d’un équilibre entre les deux formes [FeCp*(η2-dtc)2] et [FeCp*(η2-dtc) (η1-dtc)] (dtc : dithiocarbamate S2CNMe2). Dessiner cet équilibre en développant l’écriture des ligands, et calculer les NEV, NENL, DO, et C du métal dans les deux formes du complexe. Expliquer pourquoi les deux formes sont en équilibre. 8. Dévelpper l’écriture du complexe [Ir(η2-O2)(CO)(PPh3)2Cl] en montrant les possibilités de coordination du ligand O2 et leur incidence sur les NEV, NENL, DO et C. Sachant qu’il sa’git d’un complexe de Ir (III), donner le mode correct de coordination de O2, le type de ce ligand et l’ordre de liaison O-O. 9. Parmi les complexes d’oléfine suivants, quels sont les vrais complexes d’oléfine et quels sont ceux formant plûtot un métallacyclopropane : [FeCp(CO)2(C2H4)]+, [Os (CO)4(C2H4)] , [Pt(PMe3)2(C2H4)], [Ni(C6H6)(C2F4)]. 10. Le catalyseur de Wilkinson [RhL3Cl] avec L = PPh3 est utilisé pour effectuer l’hydrogénation des alcènes. La réaction se fait selon les étapes suivantes : 57 Donner pour chaque étape le nombre d’oxydation du métal (no), la configuration électronique du complexe (dn) et le nombre total d’électrons (Nt). 11. Le complexe Cp2Fe2(CO)4 est appelé Fp2 présente des bandes d’absorption en infrarouge à 1760 et 2000 cm-1 ; que peut-on déduire pour sa structure. En solution Fp2 se trouve en équilibre de deux structures isomères d’énergie voisine. Lesquelles ? Schématiser cet équilibre. Comment appelle-t-on les molécules telles que Ep2 pour lesquelles l’équilibre de la question 2 est facilement réaliser ? quelle en est la conséquence pour ligands carbonyle ? La photolyse de Ep2 conduit à la perte d’un carbonyle et le complexe obtenu ne présente en infra-rouge que la bande à 1760 cm-1. Quelle est sa structure ? 12. Dessiner les complexes [FeCp(CO)(µ2-CO)]2, [CrCp(CO)3]2, [w(CO)4(µ2- SCH2Ph)]2, [{Rh(CO)(PPh3)}2(µ2,η5, η5-fulvalényle)]. Déterminer les NEV, NENL et C des métaux dans les complexes. 13. Déterminer l’ordre de liaisons métal-métal dans les complexes binucléaires suivants : [(RhCp)( µ2-CO)]2, [CrCp*(CO)2]2, [(FeCp*)2(µ2-CO)3] 14. Dans chacune des paires suivantes, encerclez le complexe qui devrait posséder la fréquence d'élongation νCO la plus élevée en spectroscopie infrarouge. Expliquez brièvement votre raisonnement pour chaque cas. a) [Rh(CO)4]- ou [Fe(CO)4]2b) [Re(PMe3)(N CMe)(CO)4]+ ou [LaCp2(NMe)2(CO)] 58 c) Re(PMe3)2(CO)4]+ ou [Mn{P(OPh)3}2(CO)4]+ 15. d) Quels sont le nombres d’atomes de palladium dans les clusters contenant respectivement 6 et 7 couches d’atomes de Pd autour d’un métal central, le nombre de voisins de chaque atome de Pd étant 12 ? 59 60 61
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