Médecine hors norme - Médecins francophones du Canada
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Médecine hors norme - Médecins francophones du Canada
Volume 41 – N° 4 – Juillet-août 2008 Sommaire articles Construire un monde meilleur – Page 8 Un chemin naturel pour un sportif convaincu – Page 10 Journée de FPC et Parlementaire à Québec – Page 12 Chroniques La santé en francophonie canadienne – Page 5 Nos médecins venus d’ailleurs – Page 7 Parlez-vous franglais... en médecine ? – Page 13 Ce mystérieux monde du placement... – Page 15 Site internet Avez-vous lu récemment Des mots et des remèdes ? Médecine hors norme Par Claudine Auger n avant-midi de fin de mars, soleil frileux U filtrant avec économie sa douceur printanière, ne laissant en rien présager de la chaleur de la rencontre qui s’annonce. Prévenu par la réceptionniste de la clinique où il travaille quelques heures par semaine, le Dr Alain Bérubé, longue silhouette fébrile, arrive aussitôt pour accueillir la journaliste. En toute simplicité, il lui offre une marche jusqu’au restaurant. La journaliste ne le sait pas mais son interlocuteur, un guide passionné, s’apprête à lui révéler quelques secrets de Sherbrooke, ville fascinante à travers son regard, lui qui y vit et y pratique la médecine depuis plus de 35 ans. À la découverte du Dr Alain Bérubé, médecin hors norme s’il en est. Le réveil spirituel Parce qu’il a grandi auprès de parents très croyants et particulièrement engagés socialement, Alain Bérubé ne s’est jamais senti athée. Tout au long de sa vie, il côtoiera le père Lionel Jacob, qui demeurera une influence marquante. À l’aube de son adolescence, le jeune Alain devient moniteur science et nature pour un camp de vacances fondé par la communauté des Religieux de Saint-Vincent-de-Paul, à laquelle appartient le père Jacob, et construit par les adolescents eux-mêmes. Lorsqu’Alain et l’élue de son cœur décident de suite à la page 2 ➤ org www.amlfc. II Le Dr Alain Bérubé L’AMLFC, partenaire du médecin francophone pour l’innovation et l’engagement social Médecine hors norme suite de la une se marier, c’est tout naturellement vers le père Jacob qu’ils se tournent. À l’époque, le geste est moins romantique que destiné à apaiser la conscience parentale. Devant ce manque de conviction des tourtereaux, le père Jacob ne peut accepter de célébrer le mariage. Il les envoie plutôt participer à un groupe de rencontre du renouveau charismatique. Là se retrouvent des chrétiens catholiques ayant vécu un éveil spirituel. Frappés par l’unité de ces gens en prière, touchés par leur mysticisme, Alain et sa future femme désirent en savoir davantage : « Ces gens ont rencontré quelqu’un... Je veux le rencontrer aussi! » Le cœur ouvert à l’Esprit, Alain Bérubé a écouté l’appel de Dieu. Un cheminement guidé par trois présences : celle, bienveillante, éclairante et toujours près de lui, du père Jacob; celle des Filles de la Charité, souvent appelées « Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul », à qui le jeune Alain a demandé avec candeur comment on faisait pour avoir la foi; et finalement, un peu plus tard dans sa vie, celle des moines de l’abbaye Saint-Benoît. La Maison « Étoile de Bethléem » Nous sommes au début des années 1970. Après l’éveil spirituel de ses protégés, le père Jacob a accepté avec joie de célébrer leur union. Quant aux jeunes mariés, déterminés plus que jamais à vivre leur foi, ils cherchent une manière concrète, inscrite dans le quotidien, de lui permettre d’éclore. C’est en offrant des ateliers de préparation au mariage qu’Alain et sa femme rencontrent un couple missionnaire revenant d’Afrique, Gérard et Suzanne Clerson, avec qui ils partagent les mêmes valeurs. Leur enthousiasme commun les incite ASSOCIATION DES MÉDECINS DE LANGUE FRANÇAISE DU CANADA 8355, boul. Saint-Laurent Montréal (Québec) H2P 2Z6 bientôt à démarrer une grande aventure : s’installer en communauté pour vivre l’Évangile. En peu de temps, les quatre aventuriers trouvent un duplex en plein centre de Sherbrooke, une maison plus que centenaire dont il rant un lieu de guérison où les passants écorchés par la vie pouvaient tisser un réseau social et développer des facultés relationnelles. En échange, de menus travaux leur étaient demandés, source de valorisation. Entre autres, ils tale. Il sentait le besoin de développer de meilleurs outils pour aider les défavorisés que sa communauté accueillait au quotidien. À la même période, un groupe de psychiatres mettaient en place un projet pilote dont l’objectif visait l’im- « Je n’ai jamais eu besoin de me demander où j’allais : tout s’est toujours placé comme un morceau de casse-tête. » – Dr Alain Bérubé faudra pourtant rajeunir le charme. C’est en ce lieu qu’ils fonderont la Maison « Étoile de Bethléem », un organisme sans but lucratif. Tout en évoquant ces temps mémorables, Alain Bérubé explique : « Nous avions nos quartiers respectifs, avec une cuisine commune et un endroit pour la prière où nous nous retrouvions chaque jour. Nous désirions partager, accueillir. » Rapidement, leur Maison « Étoile de Bethléem » émergeant à peine, des demandes de personnes démunies fusent de partout. « Prostituées, ex-prisonniers, femmes battues... Nous sommes vite devenus la porte de sortie des travailleurs sociaux », précise Alain Bérubé, ajoutant que « devant tant de misère humaine, comment résister ? » Ainsi guidés par leur générosité, les fondateurs de la Maison « Étoile de Bethléem » ont accueilli les indigents, leur offrant le gîte et la fraternité. Mais pour de jeunes familles comme celle d’Alain Bérubé, vivre une telle proximité où l’intimité ne trouve plus place finit par générer certaines tensions. L’accueil fut donc restreint à l’externe (le jour seulement), demeu- participaient à la mise sur pied du grand bazar annuel organisé par la Maison « Étoile de Bethléem » pour financer ses activités. « Notre bazar, c’était un succès garanti! En moins de deux jours, le contenu des soixante grandes tables était liquidé !» raconte avec enthousiasme le Dr Bérubé. La psychiatrie : une pièce du casse-tête Tout en vivant intensément cette aventure de communauté, Alain Bérubé entreprenait son cours de médecine. Passionné de physiologie et de biochimie, il s’orientait au départ vers la recherche, avec en poche une maîtrise en neuropharmacologie. Mais au moment d’entrer au doctorat, son moniteur de thèse lui a souligné qu’il ferait un piètre chercheur mais un excellent médecin. Son humanisme, sans conteste... Afin de mieux le soutenir, sa femme quitta son emploi en psychoéducation pour s’occuper de leurs deux jeunes enfants et de la gestion de l’accueil de la Maison « Étoile de Bethléem ». Débutant sa pratique d’omnipraticien, le jeune Dr Bérubé opta pour la santé men- plication des omnipraticiens en psychiatrie par une formation de deux ans à l’hôpital Saint-Vincentde-Paul. Interpellé, le Dr Bérubé s’y est joint sans poser plus de questions. « Je n’ai jamais eu besoin de me demander où j’allais : tout s’est toujours placé comme un morceau de casse-tête », commente en souriant le Dr Alain Bérubé, devant ce parcours inusité qui est le sien. Et les meilleures pièces sont encore à insérer... La méthadone : un pas vers le milieu carcéral Omnipraticien désormais reconnu comme expert en santé mentale, avec un intérêt particulier pour les comorbidités associées à la toxicomanie vu son profil en pharmacologie, le Dr Bérubé est bientôt contacté par un avocat. C’est le début des années 1990, et les programmes de substitution à la méthadone demeurent marginaux. Mais cet avocat cherche un expert en pharmacologie pour son client, héroïnomane et incarcéré. Il cherche à convaincre le juge et la cour de l’efficacité de substituer la drogue par la méthadone. Fait Rédaction : (514) 388-2228 1 800 387-2228 Rédactrice en chef Marie-Françoise Mégie, MD Révision et coordination Diane Bircher Télécopieur : (514) 388-5335 Comité éditorial Jacques Étienne Des Marchais, MD Jean Léveillé, MD Jean-Marie Martel, MD Louis Conrad Pelletier, MD Journalistes Claudine Auger Jean Michel Taub Internet : www.amlfc.org Courriel : [email protected] Conception graphique Pascal Gornick Convention de la Poste-publications n° 40009931– Les membres de l’AMLFC sont abonnés au coût de 12 $. – Abonnement au Canada : 24 $ plus taxes par année. Vol. 41 – N° 4 Juillet-août 2008 II Le Dr Alain Bérubé exceptionnel, le directeur de la prison soutient le projet. « J’ai assisté la défense à la cour et nous avons gagné. Depuis ce temps-là, je suis reconnu à la cour comme médecin expert pour les programmes de méthadone pour les centres carcéraux fédéraux du Québec », précise le Dr Bérubé. Le projet accepté, il commence à fréquenter les prisons. Il doit suivre ce premier patient à la méthadone chaque semaine durant le traitement. Des dizaines d’autres suivront. Ce chemin peu banal transformera peu à peu la pratique du médecin humaniste qui, depuis, côtoie quotidiennement les institutions carcérales. « Chaque fois, c’est le même sentiment de plonger dans un autre univers », tente d’expliquer Alain Bérubé, avec au fond de l’œil ce désir toujours aussi ardent d’aimer son prochain. Spécialiste en toxicomanie et en psychiatrie, habitué à travailler avec des gens ayant des troubles sévères de la personnalité, il n’est pas surprenant que les directeurs de prison le courtisent toujours avec grand espoir. Malgré des moyens limités, le Dr Alain Bérubé détaille avec fierté le travail accompli auprès des détenus au niveau de la santé publique. « Quand on sait qu’une prison est un véritable incubateur de microbes, la sensibilisation et le traitement sont essentiels. Puisque nous avons les ‘‘patients’’ sur place, ne pouvant pas rater leur rendez-vous, l’approche de dépistage et de prévention, entre autres par le vaccin contre les hépatites A et B, est grandement facilitée. » Constatant les besoins et le manque de ressources, Alain Bérubé ne pouvait qu’agir. Le programme de substitution à la méthadone devait pouvoir s’appuyer sur un support psychologique. Il fait alors appel au centre Jean-Patrice Chiasson, à Sherbrooke, souhaitant s’entourer d’une équipe multidisciplinaire pour suivre cette clientèle marginalisée. « Je ne les ai pas convaincus, j’ai forcé la porte ! » avoue-t-il sans honte. Pourtant, il a dû s’armer de patience. Ce n’est que lorsque Denis Bougie a pris la direction du centre que l’idée du Dr Bérubé a pu s’enraciner. Dès lors, il a formé une équipe et est devenu le chef des services médicaux. Quelques années plus tard, les efforts acharnés et la généreuse détermination du Dr Bérubé portaient leurs fruits : le programme de traitement par la méthadone est devenu une référence. L’ÊTRE, avant tout Sa philosophie, le Dr Alain Bérubé vous la résume en un seul mot : « quelqu’un ». Un mot qui scande son discours et qui définit la qualité de ses interactions sociales, quelles qu’elles soient. L’essentiel, c’est de « traiter les gens en quelqu’un, et non en quelque chose. Le statut social ne définit pas une personne mais quelque chose », explique-t-il simplement. Et il insiste : « La découverte du quelqu’un va changer le regard sur sa propre vie, la façon de voir les autres. Un véritable revirement intérieur. » C’est d’abord et avant tout le regard que Dieu porte sur chaque être, un regard d’amour. « Cette puissance que je suis m’est révélée par ce quelqu’un qui se révèle à moi. L’Évangile, c’est quelqu’un », conclut-il, la voix douce. De son propos, certaines règles découlent. Alain Bérubé poursuit en précisant que la pire blessure que l’on puisse infliger à son prochain, c’est de ne pas respecter sa dignité. Alors que l’honorer mène à la guérison. « Je n’ai jamais été agressé, et pourtant je travaille avec les délinquants de la société. » Le docteur humaniste approche chacun des détenus avec la même générosité, la même ouverture, le même respect et le même intérêt pour ce qu’ils sont. Les gens le lui rendent bien. Et quand ses collègues lui demandent comment il peut travailler avec des « bandits », il répond, comme si c’était une évidence : « Je me mets à leur place. Je regarde l’autre dans sa détresse. Et si c’était mon fils, comment voudrais-je qu’il soit traité ? » Lors d’un récent voyage du Dr Bérubé dans les Caraïbes, avec son fils, le maître d’hôtel (qui semblait pourtant distant) est venu le remercier pour son passage et sa gentillesse, sa manière d’entrer en contact avec tous ceux qu’il avait rencontrés et les traces qu’il avait laissées dans son sillage, concluant : « Vous semez la paix. » On ne saurait mieux dire. I LA GRÈCE ET VOYAGES MALAVOY Voyages Malavoy s’est porté acquéreur de Voyages Le Tassili, une agence qui depuis près de 25 ans est le spécialiste de la GRÈCE. MYKONOS : maisons cubistes blanches sur une mer bleue - SANTORIN : l’archétype de l’île grecque idyllique PATMOS : foyer religieux des îles Sporades RHODES : pont entre l’Europe et l’Orient L’ACROPOLE : citadelle antique la plus importante du monde occidental - TRÉSOR D’ATHÈNES : musée archéologique national DELPHES : plus célèbre oracle de l’Antiquité, centre de l’univers ÉPIDAURE : théâtre antique le mieux conservé - MONEMVASSIA : une des plus belles étapes du Péloponnèse LE MONT ATHOS : centre spirituel du monde orthodoxe LES MONASTÈRES DES MÉTÉORES : une forêt d’immenses rochers Allez à la découverte de la Grèce, vous ne le regretterez pas ! Vous partagerez la joie de vivre LA CRÈTE : les beautés naturelles d’une île de ses habitants et leurs traditions, la douceur mythologique du climat méditerranéen ainsi que les fantastiques plaisirs gastronomiques grecs. 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Mais c’est bien au cours de cette réunion d’information qu’il réalisa que le dossier des services de santé en français en était un qui le préoccupait beaucoup et qu’il était prêt à faire quelque chose, concrètement, afin d’assurer aux quelque 70 000 francophones de sa province un accès plus facile à des services de santé dans leur langue, pour une meilleure santé. Considérant que l’approche la plus pertinente serait d’agir à l’intérieur des structures existantes, c’est tout d’abord dans son milieu immédiat qu’il a mis l’épaule à la roue. « J’ai vu qu’il y avait un besoin, une opportunité, et j’ai voulu m’impliquer », raconte-t-il simplement. Professeur à la faculté de médecine de l’Université de la Colombie-Britannique, il était responsable d’un cours intitulé Doctor, Patient and Society, dont l’objectif est de sensibiliser l’étudiant aux besoins des communautés. Une partie de l’apprentissage s’y fait au sein de petites unités de travail regroupant chacune huit étudiants. C’est assez rapidement qu’il réalisa que cette responsabilité académique lui offrait, à l’intérieur même de son établissement universitaire, une opportunité d’action permettant d’améliorer la prestation de services de santé en français. En effet, un recensement réalisé auprès des étudiants de 4e année révélait que 20 % d’entre eux estimaient maîtriser suffisamment le français pour être capables d’offrir des services dans cette langue. Le Dr Brian II Le Dr Brian Conway Conway eut alors la bonne idée de mettre sur pied – dans le cadre de ce cours – une unité de travail en français. Ce précédent a été retenu par la Faculté, qui offre depuis deux ans une unité de travail en français dans le cadre du cours Doctor, Patient and Society. De tempérament plutôt actif et entreprenant, le Dr Conway n’allait pas s’arrêter là. Sa pratique clinique au Pender Community Health Center, une clinique académique située dans le Downtown Eastside de Vancouver, allait lui fournir une autre opportunité d’améliorer, à l’intérieur même du système de santé, la prestation de services de santé en français pour la communauté francophone. C’est dans ce quartier défavorisé du centre-ville de Vancouver qu’on retrouve un grand nombre d’itinérants, dont plusieurs sont d’origine québécoise et certains unilingues francophones. Pour plusieurs de ces personnes, une offre de services en français n’est pas une option : c’est une nécessité. Le Dr Conway nous cite l’exemple de cet homme originaire de la Rive-Sud de Montréal, déménagé à Vancouver à la suite de problèmes familiaux. Atteint d’hépatite C, il se présente à la clinique Pender, incapable d’expliquer son état en raison de son inaptitude à parler l’anglais. C’est un peu par hasard qu’il se retrouve sur le chemin du Dr Conway qui, à partir de son cas, convainc ses collègues et l’administration de la clinique qu’il est important qu’une personne puisse être mise en relation avec le sytème de santé dans une langue qui est la sienne. Sans quoi, c’est la qualité des soins qui en souffre. Outre son implication dans son milieu professionnel immédiat, le Dr Brian Conway fut le premier président de RésoSanté ColombieBritannique. Créé en 2003, RésoSanté est l’un des réseaux membres de la Société Santé en français qui fournissent dans chaque province et territoire une plate-forme de concertation pour les partenaires désireux d’améliorer l’accès à des services de santé dans leur langue pour les membres des communautés francophones en situation minoritaire. Parmi ses membres, RésoSanté compte des partenaires tels que la Vancouver Coastal Health Authority, la Provincial Health Services Authority, le BC Ministry of Health, la Vancouver Island Health Authority, le Foyer Maillard, le Conseil scolaire francophone de la ColombieBritannique et des organismes communautaires francophones tels que la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, la Boussole, ainsi que des professionnels de la santé à titre de membres individuels. Ensemble, ces partenaires ont entrepris plusieurs initiatives qui ont amélioré de façon concrète l’offre de services de santé en français dans leur province. Le Dr Brian Conway a été élu, en février 2007, président de la Société Santé en français. Outre son engagement envers sa communauté francophone, le Dr Conway est considéré comme un chef de file dans l’établissement de nouvelles stratégies visant à offrir des soins aux patients des quartiers défavorisés atteints de VIH, de VHC, d’herpès génital ou d’autres infections. Ces stratégies visent surtout à simplifier les options thérapeutiques et à intégrer les aspects médicaux et psychosociaux des soins ainsi que les aspects liés à la dépendance. Outre la centaine de publications qu’il a à son actif, Brian Conway est le rédacteur en chef adjoint du Journal of Acquired Immune Deficiency Syndromes. Il a présidé la conférence annuelle de l’Association canadienne de recherche sur le VIH, qui a eu lieu à Vancouver du 12 au 15 mai 2005. Il est le président de l’Association en ce moment. Il vient d’être nommé par le ministre fédéral de la Santé, l’honorable Tony Clement, coprésident du Conseil ministériel sur le VIH/sida. I Investissez en confiance et en toute connaissance Marie-Claire Hélie, B. Pharm. Vice-présidente FBN Conseillère en placement 1160 avenue Laurier Ouest, bureau 1, Outremont 514 276-3532 1 800 361-8838 Pierre-Jean Hélie, CFA, LL.B Conseiller en placement • Laissez-nous évaluer la structure et le rendement de votre portefeuille. • Laissez-nous analyser la méthode de gestion de vos actifs. • Laissez-nous vous offrir une planification de votre retraite en fonction du potentiel de votre RER. • Laissez-nous répondre aux questions financières qui vous préoccupent. Laissez-nous vous aider. « Si le temps est venu pour vous de vendre votre maison ou de trouver la maison de vos rêves, contactez-moi. 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Comme ailleurs, les Égyptiens ayant quitté leur pays choisissent pour la plupart de s’installer dans une région urbaine. Au Québec, la majorité des 150 000 personnes qui composent la communauté égyptienne est répartie entre Montréal et Laval. Selon le recensement de 2001, plus de la moitié des Égyptiens ayant immigré au Canada ont foulé leur terre d’accueil en une vingtaine d’années seulement, entre 1961 et 1980. Une époque où le Canada représente la destination favorite de nombreux Égyptiens déçus de la défaite de leur pays contre Israël, lors de la guerre des Six Jours en 1967. La communauté égyptienne, si elle ne possède pas de territoire délimité comme certains regroupements ethniques, joue pourtant un rôle influent auprès de la collectivité d’origine arabe du Québec. Pour II Le Dr Nader Habib certains de ses membres, c’est une communauté moins soudée que d’autres. En fait, les immigrants égyptiens semblent se rassembler davantage selon leurs convictions religieuses. D’ailleurs, beaucoup des premiers immigrants égyptiens appartiennent à des minorités dans leur pays natal. Arrivés au Canada, ils ont participé activement à la création d’institutions, dont l’Église orthodoxe copte, établie en 1965, à la suite de l’arrivée d’une vague d’immigrants coptes, ces chrétiens d’Égypte. Le Dr Nader Habib Dans sa mémoire, tous les événements sont encore d’une grande clarté. « Un tel tournant de vie, on se rappelle de chaque détail ! » assure avec vigueur le Dr Nader Habib. L’omnipraticien obstétricien pratiquant à Laval depuis plus de trois décennies raconte avec passion les revirements qui l’ont mené jusqu’au Québec à la fin des années 1960. Lui, dont les origines familiales s’enracinent en Syrie et dont la confession religieuse catholique le marginalisait dans un pays musulman, confie : « Je me sentais étranger dans mon propre pays. » Pourtant, quand son père décide que tous suivront le fils aîné de cette famille de six garçons, récemment immigré au Canada, le jeune Nader se sent bousculé. D’abord, il n’a pas terminé son cours de médecine. Et puis, son départ deviendra une mission périlleuse puisque quelques semaines auparavant, une loi concernant le service militaire change radicalement et entrave l’obtention de son visa de sortie. Après des démarches complexes, le jeune homme quittera son pays, seul, pour aller rejoindre le reste de sa famille qui l’attend à Londres, afin de s’envoler pour le Québec. Par la force de sa détermination, ou peut-être parce que, dit-il, il est « né sous une bonne étoile », il réussira son intégration d’une manière telle que certains collègues médecins lui feront ce commentaire : « Nous avons toujours cru que tu étais né ici... » Pourtant, à sa façon, le Dr Habib reste près de sa communauté d’origine. Sans être l’instigateur d’activités particulières, il y participe avec enthousiasme, faisant référence, par exemple, à celles organisées par les Partenaires de l’Association de la Haute-Égypte (PACHE) qui soutiennent l’enseignement scolaire et le développement social dans cette région du monde. Mais surtout, son implication se palpe au quotidien, alors qu’il reçoit ses patients d’origine arabe dans leur langue maternelle. « Spontanément, les barrières tombent et j’arrive probablement ainsi à mieux les comprendre. » Ces patients d’origine arabe, c’est environ 15 % de sa clientèle, alors qu’un autre quart rassemble d’autres origines ethniques, dont des Italiens, des Grecs, des Portugais. Sa sensibilité à leur condition facilite la création d’un lien. Des liens particulièrement étroits puisqu’il a été, à l’occasion, invité au mariage ou au baptême de certains patients. Ce médecin de famille jusqu’à la moelle conclut : « Un omnipraticien qui ne fait pas d’accouchements ne fait pas le tour de sa médecine... » On comprend l’intensité de son propos lorsqu’il ajoute qu’il a vu défiler des générations en accouchant la mère puis, vingt ans plus tard, la fille... La relève égyptienne Selon le Dr Habib, la relève des médecins d’origine égyptienne nés au Québec est fort différente de sa propre génération d’immigrants qui ont étudié ailleurs et ont été déracinés. « Malgré leurs racines égyptiennes, ils s’identifient davantage au Québec. » C’est bien ainsi, poursuit-il en évoquant le fait que nombre d’entre eux, dont ses propres enfants, ne parlent pas l’arabe. « Quand on arrive ici, ce pays nous adopte. Et la langue, on l’oublie... » Le Dr Nader Habib, qui confie ne s’être jamais senti étranger au Québec, est persuadé que ces racines égyptiennes s’effaceront d’ici quelques générations. Et il l’affirme sans chagrin. I Construire un monde meilleur Par Claudine Auger ne vaste salle de séjour. Une U cuisine laboratoire, des tables pratiques, des divans moelleux. Au fond, à côté de la télévision, un orgue qui s’enchantera sous les doigts habiles d’un résident. Et là, tranquilles sous le soleil d’après-midi qui perce les grandes fenêtres, deux locataires complices badinent sous le prétexte d’un casse-tête et accueillent avec chaleur le Dr Robert Lavigne, le fondateur de ce milieu de vie simple et vivant, les Demeures Sainte-Croix. Une aventure qu’il a entamée il y a deux décennies et qui, à l’aube de ses 80 ans, le tient encore fort occupé. 1976 : année marquante Parce qu’ils s’objectent fermement à la vente prochaine du terrain du couvent des Sœurs de Marie-Réparatrice à des promoteurs qui le convertiraient en un projet à but lucratif, trois mousquetaires partent en guerre. Marcel Laurin, maire de Ville Saint-Laurent, Claude Forget, ministre de la Santé et des Affaires sociales du Québec et député de Saint-Laurent, et Robert Lavigne, alors président du conseil d’administration du centre hospitalier Notre-Dame de l’Espérance de Saint-Laurent, décident de fonder le Complexe d’hébergementsanté pour personnes âgées et handicapées de Saint-Laurent. Ce complexe, un projet d’envergure, déploiera un ensemble de services visant à répondre aux besoins en santé de la communauté de Ville Saint-Laurent. Rien de moins. Nous sommes en août 1976. Trente ans plus tard, les trois quarts du projet auront été réalisés. « Je me souviens de ce vendredi midi de septembre 1976. Une religieuse directrice générale m’annonce que la corporation de l’hôpital, c’est-à-dire la congrégation Vol. 41 – N° 4 II Le Dr Robert Lavigne des Sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux, étudiera l’offre gouvernementale quant à la vente du terrain à l’arrière de l’hôpital. L’entente est la suivante : le gouvernement, qui doit une somme considérable à la communauté religieuse, accepte qu’elle vende ce terrain et encaisse le montant de la transaction à titre de remboursement », raconte le Dr Lavigne. « Ma sœur, a-t-il répondu, je vous dis que vous ne vendrez pas ce terrain sans l’accord du conseil d’administration... et vous ne l’aurez jamais ! » Car tout l’avenir de l’hôpital en dépend. Sur ce, la bataille débuta. Robert Lavigne contacta plusieurs personnages influents au ministère de la Santé, alla rencontrer les religieuses à leur résidence de campagne. Entre ce vendredi midi et le lundi suivant, il obtint du gouvernement qu’il rembourse les sommes dues à la communauté reli- Juillet-août 2008 gieuse afin que l’hôpital conserve ce terrain. « Et j’ai sauvé le terrain! Oui, j’ai initié et participé à des batailles incroyables ! » se remémore en riant le Dr Lavigne. Les Demeures SainteCroix : un projet, trois mouvements Face à l’immeuble de la chaufferie de l’hôpital, construit en prévision de son agrandissement dont le projet même, au fil du temps, s’estompait, le grand terrain qui bordait l’avenue Sainte-Croix, sauvé d’un développement résidentiel, allait bientôt être aménagé. Inquiets du manque de logements abordables pour les aînés du secteur, le Dr Lavigne, avec ses compères MM. Marcel Roy et Luc Morin, fondèrent en 1987 les Demeures Sainte-Croix, organisme bénévole privé à but non lucratif. Le Centre hospitalier de Saint-Laurent, acceptant de soutenir l’organisme, auto- risa la vente d’une partie du terrain pour la réalisation de la première phase du projet, un immeuble de 40 unités de logement pour aînés autonomes de 65 ans et plus. Le projet fut réalisé en 1989 avec la collaboration de la Société d’habitation du Québec (SHQ) et la participation financière des gouvernements fédéral et provincial. Un deuxième volet de 36 unités de logement pour aînés en légère perte d’autonomie a suivi en 1993. « Déjà, lors de la construction du deuxième édifice, nous avons dû aller chercher du soutien technique afin de répondre aux normes de la SHQ – car vous savez, la première phase, nous l’avons réalisée sans aide aucune! Alors, imaginez lorsque nous avons entrepris la construction du dernier bâtiment... » En effet, les normes se complexifient à un rythme effréné. En outre, la forme du financement a également été révisée. Contrairement aux deux premières tranches du projet des Demeures SainteCroix, les subventions appuient désormais la réalisation plutôt que le paiement partiel des loyers. Ainsi, pour le troisième mouvement à ce jour du projet, inauguré en avril dernier, près de 3 000 000 $ ont été injectés par la SHQ, dans le cadre de son programme AccèsLogis Québec. La Ville de Montréal a pour sa part investi 800 000 $, contribuant ainsi au financement de ce dernier édifice (coût total de 7 000 000 $) qui porte le nombre de logements sociaux des Demeures Sainte-Croix à 131 unités. Vision d’un milieu de vie Il y a vingt ans, on parlait encore bien peu de la population vieillissante. Inconscients de cette réalité proche, les besoins en logements adaptés qui en découleraient n’étaient certes pas la préoccupation des promoteurs immobiliers. Le Dr Robert Lavigne, visionnaire, considérait déjà comme crucial de fournir des logements de qualité à prix abordable, permettant aux ménages à revenus modestes de compléter leur vie tout en demeurant dans leur quartier d’origine. « Les besoins vont exploser, nous le vivons d’ailleurs avec nos propres résidents », explique l’initiateur des Demeures Sainte-Croix. « Les gouvernements ont de la difficulté à relever le défi monétaire. Alors que le ministère de la Santé tente de garder les gens à domicile – ce qui est une bonne chose – nous allons manquer de ressources pour aller en ce sens ! » Lors de la troisième phase du projet, les Demeures Sainte-Croix ont dû se plier à l’obligation d’installer un service de repas : « On a voulu nous forcer à offrir plus de services, mais nous n’avons pas les ressources financières ni le personnel requis », commente le Dr Lavigne. Bref, plus les centres d’hébergement (CHSLD) s’alourdissent de nouvelles exigences, plus les défis sont exigeants, voire irréalistes. Médecine d’un autre temps C’est dans la lignée maternelle que la tradition médicale s’inscrit et inspire le petit Robert, alors qu’oncles et cousins se donnaient la relève dans les quartiers nord de Montréal. Quant à sa mère, Valérie Mousseau, elle s’occupait de bonnes œuvres, principalement des crèches chapeautées par l’hôpital de la Miséricorde, tandis qu’une de ses sœurs, religieuse, prenait soin des filles mères. Un modèle d’implication sociale qui, visiblement, l’aura forgé au plus profond de son être. « Choisir la médecine, c’est déjà une implication sociale ! » conclut le Dr Lavigne avec cette fougue qui le porte encore. En 1954, tout juste diplômé de l’Université de Montréal, il débute sa pratique à Saint-Laurent. Il a choisi la médecine générale pour être près des gens, et aussi, peutêtre, à cause d’un esprit de rivalité entre spécialistes qui régnait à l’époque. Son idéal : répandre l’entraide, donner un peu de bonheur. Entre ses consultations à son bureau installé chez lui – « par la fenêtre, je pouvais jeter un œil sur mes enfants qui jouaient derrière » – les visites à domicile exigeantes mais nécessaires, et l’hôpital – ce réel sentiment de vocation qui donnait aux médecins la force de se donner corps et âme à leur profession. Un état d’esprit que partage plus difficilement la relève, selon le fondateur des Demeures Sainte-Croix, « peut-être parce qu’elle pratique dans un monde différent ». Ainsi, pour lui, la médecine c’est fondamentalement « rendre service à son prochain ». Le regard lucide, le Dr Lavigne complète ainsi : « Devant tous les défis que pose notre société vieillissante, la seule solution, c’est le BÉNÉVOLAT ! » Projet d’avenir... En 2007, les Demeures SainteCroix étaient choisies par l’arrondissement de Saint-Laurent comme organisme communautaire de l’année et ses trois membres fon- « À l’époque où j’étais étudiant en médecine, on nous enseignait à donner le maximum à nos patients. Rien n’était trop beau pour leur bien-être : le dévouement total ! » – Dr Robert Lavigne pour lui un lieu de rencontre particulièrement agréable permettant de fraterniser avec ses confrères – le Dr Lavigne a pratiqué pendant près d’un demi-siècle à SaintLaurent. Il garde un souvenir inestimable de l’obstétrique, alors qu’il a mis près de 5 000 enfants au monde. Il souligne surtout l’exigence de cette profession qui, à l’époque, était véritablement « le succès d’un couple » alors que sa femme, dévouée, élevait les enfants et accueillait les patients. Ce rythme de pratique changea radicalement avec la création de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) en 1970. Le bénévolat, un état d’esprit « À l’époque où j’étais étudiant en médecine, on nous enseignait à donner le maximum à nos patients. Rien n’était trop beau pour leur bienêtre : le dévouement total ! » se rappelle le Dr Lavigne pour expliquer Quant au bénévolat, le principe est simple : il doit être plaisant. « Sinon, on s’en va ! Pour ma part, c’était fort agréable », ajoute-t-il d’un rire espiègle. Devant le peu d’attrait qu’exerce aujourd’hui le bénévolat auprès des jeunes générations, lui pour qui l’implication sociale est encore le leitmotiv de son quotidien, Robert Lavigne demeure perplexe. « Je ne sais pas... Est-ce parce que tout est plus structuré ? Même le bénévolat passe par des organismes gérés comme des entreprises. Est-ce parce que les femmes travaillent maintenant à l’extérieur ? D’une manière ou d’une autre, un fait existe : les gens pensent d’abord à eux, à leur bonheur, à leur retraite. » D’ailleurs, la publicité ne nous propose-t-elle pas la retraite à 55 ans, pour voyager et avoir son unique plaisir comme objectif, faisant perdre à la société toute une cohorte de travailleurs compétents ? dateurs, désignés récipiendaires de l’Ordre des Grands Laurentiens 2007. La même année, le Dr Robert Lavigne se voyait remettre le Prix du mérite municipal 2007 pour son engagement social. Face à ces reconnaissances officielles, ce dont il est le plus fier, c’est d’avoir donné le meilleur de lui-même à ses patients, de s’être pleinement impliqué dans sa communauté et d’avoir développé le Complexe d’hébergement-santé de SaintLaurent. Et malgré l’immensité des défis, d’avoir réussi à mener à terme plusieurs projets sociaux. Il lui reste encore à trouver la relève... Alors, la retraite ? Pas encore ! Robert Lavigne chérit un autre projet, celui de se consacrer à la Société d’histoire de SainteMarguerite-du-Lac-Masson, qu’il a fondée en 1992 avec des collaborateurs dans le but de protéger ce patrimoine et de transmettre l’histoire fascinante de ce coin des Laurentides. I de la physiothérapie à la chirurgie orthopédique Un chemin naturel pour un sportif convaincu Par JEAN MICHEL TAUB lors que l’on pense connaître A le chemin que l’on suit et ses obstacles, ce dernier recèle heureuse- ment un certain nombre de surprises agréables. Le Dr Alain Cirkovic peut en témoigner. Issu d’une famille vouée à la médecine, sportif convaincu animé du goût de l’effort et de la compétition, il se prend d’enthousiasme lorsqu’il évoque les découvertes et les joies de son métier. « Il existe deux grandes beautés dans le domaine de la chirurgie orthopédique, ditil. D’une part, le développement extraordinaire de la technologie. D’autre part, la plus belle récompense de toutes, la reconnaissance des patients. » Un père anesthésiste, une cousine et un frère aîné généralistes ont créé l’ambiance propice à la vocation du Dr Cirkovic. Néanmoins, comme il le précise avec modestie, c’est par le chemin des écoliers qu’il est arrivé en médecine, ayant eu l’occasion de se familiariser avec la mécanique du corps avant d’aborder le fonctionnement des organes. II Le Dr Alain Cirkovic Un détour par la physiothérapie « Malgré des notes de premier de classe, je n’ai pas été admis en médecine à ma première demande. Comme beaucoup d’autres, je me suis donc orienté vers une discipline différente. J’ai fait un baccalauréat en physiothérapie à l’Université McGill, à la suite de quoi j’ai œuvré dans ce domaine pendant un an. Et cela n’a fait que confirmer mon désir de me former en médecine puis en orthopédie. » Pourquoi ? Le Dr Cirkovic y retrouve tous les défis d’une spécialité riche d’attraits et sans cesse en mouvement. « Même si les diagnostics peuvent parfois paraître évidents, comme en traumatologie, il n’en demeure pas moins que certains cas requièrent une investigation clinique approfondie et rigoureuse, par exemple dans le domaine de l’oncologie musculosquelettique. Les questions délicates auxquelles nous sommes confrontés et les défis qui nous interpellent en orthopédie relèvent principalement du traitement même, une fois le diagnostic posé. » À la suite de sa pratique d’un an en physiothérapie, le Dr Cirkovic s’inscrit en médecine à l’Université de Montréal. Il y fera toutes ses études médicales, incluant sa spécialisation en orthopédie. Sa passion du sport le motive tout au long de sa formation. « Même si je ne suis pas un grand sportif, j’ai toujours aimé 10 Janvier–février Juillet-août 2008 2008 Vol. 41 – N° 4 l’effort et la performance physique. J’ai fait beaucoup de ski et je me suis régulièrement entraîné à la pratique des arts martiaux comme le kung-fu. Cette habitude du sport et mon expérience de la physiothérapie m’ont certainement été utiles dans ma formation en orthopédie. » De la paperasse… Ayant eu la chance de côtoyer des orthopédistes – amis de son père –, Alain Cirkovic savait en partie de quoi il retournait en choisissant cette discipline. Par contre, ce dont il était ignorant, si l’on peut dire, c’est tout l’aspect administratif de la médecine telle qu’elle se vit aujourd’hui. « C’est une face cachée de la profession à laquelle nous n’avions absolument pas été préparés. Dossiers de la CSST, de la SAAQ, formalités administratives… toutes choses qui représentent une charge d’une lourdeur impensable pour un médecin en formation. En aucun moment, le résident peut-il se douter du nombre d’heures qu’il passera chaque semaine à remplir des formulaires gouvernementaux », déplore le Dr Cirkovic. « Un médecin pourrait recevoir davantage de patients en consultation s’il avait moins de suivi administratif à faire. » Pour 20 à 25 % de sa clientèle, outre examiner son patient et établir son bilan de santé, le Dr Cirkovic doit préparer un dossier pour la CSST, remplir les formulaires d’assurance ou encore ceux de la SAAQ. « Heureusement, dit-il, on peut espérer l’informatisation complète du dossier médical : une carte à puce contenant le dossier de chacun des patients, ce dernier pouvant être mis à jour depuis l’ordinateur du médecin. Il est clair que l’informatique ne solutionnera pas la pénurie de ressources à laquelle fait face le milieu de la santé actuellement, mais la maîtrise de celle-ci peut soulager grandement les médecins en allégeant la lourdeur administrative de leur pratique. » L’orthopédie : des progrès en croissance accélérée Deux domaines en orthopédie suscitent espoir et satisfaction chez le Dr Cirkovic. Il s’agit de la recherche et du développement en matière de régénération des cartilages. Une technologie de « réparation » permettrait des progrès considérables face à l’arthrose, mentionne-t-il. Le côté irréversible de l’usure pourrait alors devenir chose du passé. « Aujourd’hui, lorsqu’une hanche est usée, il faut la changer. On pratique quantité d’interventions pour l’installation d’articulations artificielles. Or, on le sait, les implants orthopédiques ont une durée de vie limitée. Il faut également considérer que l’arthrose touche aussi des personnes plus jeunes, dans la quarantaine », expose le Dr Cirkovic. Naturellement, le corps humain tente de remplacer le cartilage usé par du fibrocartilage, une matière de qualité inférieure en quelque sorte. « Si l’on arrive dans le futur à stimuler la régénération d’une substance aussi complexe que le cartilage, on aura fait un progrès extraordinaire ! » s’enthousiasme le Dr Cirkovic. Les recherches actuelles se poursuivent activement, préciset-il. Ainsi, on étudie la possibilité de réimplanter – à l’endroit même des déficits cartilagineux – des cellules prélevées de la moelle osseuse chez certains patients. L’étiologie de la matière cartilagineuse s’articule autour du capital génétique de chacun, de son histoire personnelle au niveau traumatique et microtraumatique. « Par exemple, un skieur de bosses (de niveau compétition) sollicite beaucoup ses genoux. Ces derniers ont une action mécanique et ont une durée de vie donnée sur ce plan. Mais il n’y a pas que le sport qui peut poser problème. L’excès pondéral d’une bonne partie de la population en Amérique du Nord est une cause complémentaire d’usure prématurée des articulations et, indirectement, d’arthrose. » Faisant image, le Dr Cirkovic techniques opératoires, par exemple, des nouveaux implants disponibles, etc. « Les interventions chirurgicales dites minimalement invasives permettent aujourd’hui le remplacement complet de la hanche ou du genou en passant par des ouvertures pratiquées à l’aide d’incisions considérablement réduites. Également, le être passionné par la chirurgie orthopédique ! C’est l’un des plus beaux métiers du monde... » Cette immense satisfaction que lui apporte sa pratique médicale, le Dr Cirkovic la résume de façon touchante : « L’orthopédie est une spécialité très gratifiante, avec comme fondement la raison première de l’acte médical : aider le patient. « Si l’on arrive dans le futur à stimuler la régénération d’une substance aussi complexe que le cartilage, on aura fait un progrès extraordinaire ! » – Dr Alain Cirkovic explique que si l’on transporte 500 kilos de matériel dans le coffre de sa voiture, inévitablement la suspension va en souffrir… Depuis le début de sa pratique, le Dr Cirkovic se réjouit des progrès technologiques qui ne cessent d’avoir cours dans le champ de l’orthopédie. Ainsi en est-il des resurfacing ou la pose d’un chapeau de protection sur l’extrémité du fémur remplace, pour les patients plus jeunes, l’intervention conventionnelle qui consiste en la pose d’une prothèse totale de la hanche. Pas de routine, donc, apprentissage continu, renouvellement de la pratique : il y a de quoi Lorsque vous opérez quelqu’un qui se déplace depuis deux ans en chaise roulante, que cette personne, quelques mois après l’opération, arrive en marchant dans votre bureau et vous embrasse, vous êtes comblé! Il me serait difficile de pratiquer une spécialité où un tel contact n’existerait pas. » I GRIFF IN Griffin 11 Journée de FPC et Parlementaire à Québec Par Claudine Auger n cette journée du 6 juin 2008, E les membres de l’Association des médecins de langue française du Canada se sont réunis à Québec, dans cette ambiance unique du 400e anniversaire de la fondation de la capitale, pour une journée de formation professionnelle continue (FPC). Comme le soulignait le président de l’AMLFC, le Dr Jean-Marie Martel, lors de son discours d’ouverture, « en cette année de célébration du 400e de Québec, avec un Sommet de la francophonie annoncé pour l’automne prochain, on peut croire que plusieurs événements s’assemblent pour nous porter à la croisée des chemins : un long parcours qui a vu s’enraciner et s’épanouir la langue française partout à travers le monde ». Ainsi était donné le ton à l’événement. II Le Dr Serge Marquis ration de la tenue des dossiers médicaux en fonction des normes, des lois, des règlements et de l’éthique. Une programmation axée sur vos réalités Le premier atelier de cette journée de formation accréditée, intitulé « Apprivoiser les forces du stress », a été présenté par le Dr Serge Marquis qui, depuis qu’il a complété ses études en 1977, s’est intéressé à la médecine du travail et à la santé des organisations. Depuis plus de vingt ans, il étudie le stress et l’épuisement professionnel, à titre de consultant, formateur, conférencier et intervenant auprès des personnes devenues dysfonctionnelles au travail. Le Dr Marquis est également président de T.O.R.T.U.E., une entreprise de consultation dans le domaine de la santé mentale au travail qu’il a fondée il y a quelques années. « La tenue du dossier médical : plus qu’une documentation » a meublé l’après-midi des participants à cette activité de FPC. Ce deuxième atelier, animé par le Dr Claude Martin, médecin-conseil en gestion des risques à l’Association canadienne de protection médicale, visait l’amélio- Déjouer l’épuisement Le stress, tout le monde connaît. Il s’infiltre insidieusement dans tous les sillons de nos vies, sans égard pour ces malheureux qu’il laisse épuisés, brisés. Les autres l’endurent avec plus ou moins de malaise, préférant l’ignorer jusqu’à ce qu’il frappe rageusement. Ses ravages ne peuvent être niés! Mais c’est surtout de solutions et d’outils dont le Dr Serge Marquis venait entretenir son public. Avec un enthousiasme vibrant et une belle présence, il a animé avec humour une conférence des plus imagées et en a convaincu plus d’un. D’entrée de jeu, le conférencier a remercié son auditoire de s’être arrêté pour venir discuter du stress. Insistant sur le terme « s’arrêter », il l’a décrit comme marginal dans notre société dont le rythme est effréné, un terme pourtant essentiel pour trois raisons : prévenir nombre de problèmes de santé, placer son attention sur le spectacle (c’est-à-dire sur le moment présent où ce qui importe se déroule) et retrouver sa dignité d’humain, ce qui fait qu’à travers n’importe quelle situation, la vie vaut la peine d’être vécue. Le stress touche toutes les sphères de la société... même les enfants, a ajouté le Dr Marquis, se référant à sa nièce de 3 ans qui est rentrée à la 12 Juillet-août 2008 Vol. 41 – N° 4 maison en disant qu’elle avait eu « une grosse journée ». Nous traversons une crise réelle; même la section « économie » traite du coût du stress aux finances publiques. Si, il y a trente ans, moins de 2 % des dépenses étaient associées aux maladies psychiques, aujourd’hui elles comptent pour près de 70 % ! Il est, en effet, urgent de s’arrêter. Et pour dédramatiser, Serge Marquis a enchaîné de façon humoristique avec le commentaire d’un aumônier : « Si Dieu revenait sur la Terre aujourd’hui, ce ne sont pas les paralytiques qu’il ferait marcher... Il ferait marcher ceux qui courent ! » Le hamster intérieur Puis, le Dr Marquis a présenté aux participants le « hamster intérieur », celui qui court, qui court à vitesse folle dans la tête de la plupart d’entre nous, à divers moments, provoquant par le fait même le « syndrome du ballon-boule » – ballon dans le ventre et boule dans la gorge. Ce hamster terrible, selon Serge Marquis, est la créature la plus difficile à apprivoiser. Vous l’aurez compris, le hamster intérieur est cette petite bête qui, de ses pieds agiles, embarque à toute vitesse pour faire II Convives au Parlementaire tourner votre roue à inquiétudes. Empêcher le hamster d’activer le mécanisme – et de vous étourdir – demande un entraînement régulier et une bonne dose de discipline. Abolir le stress qui nourrit le hamster intérieur exige de la persévérance. Pour débuter, le Dr Marquis prescrit un exercice simple à faire matin et soir, sans se priver : sur le dos, les bras ouverts et les paumes vers le plafond, placer pendant quelques minutes son attention sur sa respiration, ressentir l’air qui passe dans son corps. Une manière infaillible de s’arrêter, « d’ouvrir une fenêtre de lucidité » qui devrait, ultimement, devenir un réflexe. Accepter son humanitude Le stress est causé par l’écart entre la perception d’une demande et celle des moyens pour l’atteindre. Une réaction vécue à répétition, quotidiennement. C’est par un temps d’arrêt – de quelques secondes sans plus – que l’on peut valider ses perceptions et reprendre pouvoir sur sa réalité. « S’ensuit une danse constante entre deux espaces », mime alors le Dr Marquis. En effet, on a ensuite le choix entre deux options : vérifier l’inventaire des pistes possibles pour répondre à la demande et passer à l’action OU, si rien n’est possible (et réaliste), lâcher prise ! Plus facile à dire qu’à faire, croyez-vous! « C’est qu’il est temps de retrouver l’équilibre entre défis (ces formidables stimulations qui permettent de découvrir ses capacités) et limites (respecter son humanitude) », clame Serge Marquis. Évidemment, dans une société d’excellence et de performance qui exclut toutes limites, il ne reste qu’à recadrer notre philosophie... parce que « lorsqu’on a le goût d’accélérer, c’est le temps de ralentir », ajoute le conférencier, dans sa grande sagesse. Des phrases frigo Les participants à cet atelier sont tous repartis avec, bien inscrites en tête (et en images), une multitude de phrases scandées par Serge Marquis durant sa présentation. « À qui je fais mal ? », « À quoi je résiste ? », « Qu’est-ce qui est important ? », etc. Des phrases outils qui alignent le pouvoir de modifier son état. Alors, lorsque vous êtes dans le trafic ou dans la file d’attente à l’épicerie, qui s’allonge à cause de cette caissière en formation, respirez, souriez, et demandez-vous simplement : « Ai-je un problème, en ce moment ? » Votre pression diminuera, assurément. Demeurons vigilants et les lois et les règlements concernant la confidentialité des renseignements du dossier médical – version papier ou électronique. Finalement, le Dr Martin a tenu à souligner l’importance de sensibiliser les employés au souci légal et éthique de la confidentialité des dossiers. Les participants ont suggéré l’intérêt de cette formation dès les débuts de la pratique médicale. II Le Dr Claude Martin conscients du moment présent... « C’est là – ni dans le passé, ni dans le futur – que se savoure le spectacle ! » Gestion pratique L’atelier dirigé par le Dr Claude Martin se voulait tangible et pratique, basé sur des histoires de cas. En premier lieu, il visait à permettre aux participants de comprendre les conséquences médico-légales que peuvent entraîner des déficiences dans la tenue des dossiers. Concrètement, les exemples amenés ont permis d’identifier trois composantes de bonne tenue de dossier et trois éléments considérés inappropriés. Le conférencier a suggéré trois stratégies de documentation afin d’améliorer sa propre tenue de dossier, de prodiguer des soins sécuritaires tout en respectant Parlementaire En soirée, les membres de l’AMLFC étaient invités à une activité spéciale au restaurant Le Parlementaire, dans le Parlement, à quelques pas du Château Laurier. Les participants ont d’abord été reçus à la bibliothèque attenante au Parlementaire, pour un cocktail durant lequel ils ont ressenti avec intensité l’émotion des lieux. Puis, durant le dîner-conférence, les participants ont pu entendre deux conférenciers discourir sur le thème de la francophonie dans le milieu médical. Le premier, M. Hubert Gauthier, président-directeur général de la Société Santé en français (SSF), a entretenu l’auditoire de diverses stratégies et pistes de solution pour l’accessibilité à des soins adéquats pour ce million et demi de francophones vivant à l’extérieur du Québec. Les liens entre la langue et la santé sont souvent éloquents : à défaut d’être compris par son médecin et de comprendre ce qui lui est prescrit, le patient abandonne souvent son traitement. Le second conférencier, le Dr Aurel Schofield, directeur du Centre de formation médicale du NouveauBrunswick, à Moncton, a poursuivi en présentant un portrait concret de notre manière de répondre aux besoins criants de la communauté francophone du Canada. Son tour d’horizon des différents projets en cours au sein des dix-sept réseaux de la Société Santé en français a démontré avec efficacité le dynamisme des acteurs qui les dirigent. Mieux que personne, puisqu’il a dû lui-même s’exiler au Québec afin de recevoir sa formation médicale dans sa langue maternelle – le français –, le Dr Schofield comprend ce que représente l’aboutissement de plusieurs années d’efforts collectifs visant à répondre aux besoins en matière de santé des communautés francophones du Nouveau-Brunswick vivant en milieu minoritaire. En 2007, le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick s’est mérité le prix Acadie-Québec. Une réelle inspiration, et la preuve qu’il est possible de changer les choses ! I Parlez-vous franglais... en médecine ? COMITÉ QUÉBÉCOIS D’ÉTUDE DU FRANÇAIS MÉDICAL La formation médicale : pleine d’embûches… dans les termes aussi La formation médicale est ardue, chacun le sait. Mais en décrire les diverses étapes en français sans se laisser contaminer par l’anglais ne l’est pas moins. Par quels mots bien français remplaceriez-vous ceux en italique dans le texte qui suit ? (Voir réponses en bas de page.) Pour devenir médecin au Québec, il faut d’abord faire pré-med si on arrive directement du cégep. Ce n’est qu’après que commencent vraiment les études pré-graduées. Une fois gradué, on a le choix entre deux parcours de résidence : la médecine de famille (où on traite aussi des célibataires) ou une spécialité, éventuellement suivie d’une sous-spécialité (qui n’a rien de déshonorant). Après avoir complété une résidence en spécialité, on passe les examens de certification, dont celui du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, dont la réussite donne droit au titre de fellow du Collège. Si on aspire à un poste en milieu universitaire, il faut prévoir aller faire un fellowship à l’étranger. Histoire d’enrichir son entraînement, on pourra en profiter pour entreprendre dans l’université d’accueil un autre type d’études post-graduées (p. ex. en épidémiologie), si on y est éligible bien entendu. Enfin, on ne doit jamais perdre de vue qu’un médecin doit toujours maintenir ses connaissances à date : c’est le rôle de l’éducation médicale continue. I Réponses : une année préparatoire (aux études médicales), études de premier cycle, diplômé, médecine générale, surspécialité, associé, formation complémentaire, formation, études de deuxième ou de troisième cycle ou études postuniversitaires (selon le cas), admissible, à jour, formation médicale continue. PAR SERGE QUÉRIN, MD 13 Assemblée annuelle des membres de l’AMLFC suivie de l’assemblée annuelle du conseil général Samedi 1er novembre 2008, à 9 h Centre Mont-Royal (2200 rue Mansfield à Montréal, Québec) BULLETIN DE MISE EN CANDIDATURE AU CONSEIL GÉNÉRAL DE L’AMLFC Une place vous attend au conseil général de l’AMLFC ! Pour réaliser nos objectifs communs, nous avons besoin de vos idées, de votre dynamisme, de votre implication. Notre nouvelle vision a pris racine : diffuser et promouvoir la médecine d’expression française dans ses dimensions scientifique, sociale, politique et culturelle. La direction renouvelée ainsi que tous les nouveaux membres à l’œuvre dans les divers comités de l’AMLFC ont apporté un vent de changement. L’AMLFC s’affirme de plus en plus comme partenaire du médecin francophone pour l’innovation et l’engagement social. Nous sommes fiers des réalisations, des changements, des projets inédits en développement dans le but de mieux répondre aux besoins des membres. Votre association compte sur vous pour continuer à relever les défis de notre nouvelle mission ! Jean-Marie Martel, MD Président de l’AMLFC RETOURNER AVANT LE JEUDI 2 OCTOBRE 2008 Je soussigné(e), membre en règle de l’Association des médecins de langue française du Canada ayant droit de vote, accepte d’être porté(e) candidat(e) au conseil général de l’AMLFC pour le terme 2008-2010 (élections le samedi 1er novembre 2008). NOM ET PRÉNOM : (En caractères d’imprimerie) No DE PRATIQUE : TÉLÉPHONE : ADRESSE : SIGNATURE : DATE : NOTE : CHAQUE CANDIDATURE DOIT ÊTRE APPUYÉE PAR TROIS MEMBRES EN RÈGLE DE L’AMLFC (SIGNATURES REQUISES). 1. ____________________________________________ (Nom en caractères d’imprimerie) ____________________________________________ (Signature et numéro de membre) 2. ____________________________________________ (Nom en caractères d’imprimerie) ____________________________________________ (Signature et numéro de membre) 3. ____________________________________________ (Nom en caractères d’imprimerie) ____________________________________________ (Signature et numéro de membre) Envoyez votre bulletin par télécopieur au 514 388-5335 Par la poste au 8355 boul. Saint-Laurent, Montréal QC H2P 2Z6 Infos : [email protected] – 514 388-2228 Internet: www.amlfc.org 14 Vol. 41 – N° 4 Juillet-août 2008 mystérieux monde Formation continue Ce du placement... Par L. Conrad pelletier MD, MBA II Le Dr L. Conrad Pelletier e marché monétaire. L Poursuivons notre examen des divers instruments du marché des capi- Information : Carolle Raymond – 514 338-2222 poste 4430 ou [email protected] taux. Après avoir discuté des titres à revenu fixe (obligations et actions privilégiées) et des titres de participation (actions ordinaires et fiducies), voyons maintenant le marché à court terme : le marché monétaire. C’est un soussecteur du marché des obligations qui comprend des placements à court terme, c’est-à-dire de moins d’un an. Il rapporte un revenu fixe en intérêts qui est déterminé à l’achat en fonction du taux d’intérêt qui prévaut à ce moment. L’achat du placement se fait à escompte et à maturité ou lors de la vente, la différence entre le prix payé et le prix de vente obtenu représentant le rendement du placement. Pour déterminer le taux de rendement, il faut annualiser le rendement sur une année complète. Par exemple, un placement de six mois est acheté 9 500 $ et il vaut 10 000 $ à maturité. Son rendement a donc été de 500 $ sur 6 mois. Pour en calculer le taux, il faut diviser le gain de 500 $ par la durée du placement en jours (182,5) et multiplier par 365, soit : (500/182,5)365 = 1 000 $. Il faut ensuite diviser ce dernier montant par le coût d’achat et multiplier par 100 pour obtenir le taux de rendement annuel du placement en pourcentage, soit : (1 000/9 500)100 = 10,53 %. S’il y a disposition en cours de vie du placement, le prix obtenu sera déterminé par la durée de détention du placement en jours et l’évolution des taux d’intérêt qui feront gagner ou perdre de la valeur selon qu’ils ont diminué ou augmenté depuis l’acquisition. Le marché monétaire comprend les bons du Trésor (Treasury bills ou T-bills) émis par le gouvernement fédéral ou par les provinces (maturité : 3, 6 et 12 mois). Le bon fédéral de 3 mois est considéré sans risque et représente la base dans la détermination des taux d’intérêt. Chaque semaine, le gouvernement émet ses bons du Trésor, qui lui servent à équilibrer les flux monétaires de sa trésorerie. Le taux de rendement augmente légèrement avec la durée du bon. Ce marché comprend également d’autres titres comme les papiers commerciaux, qui sont des emprunts à court terme émis par de grosses compagnies et souvent garantis par les banques, ainsi que les acceptations bancaires, qui sont des engagements d’un emprunteur de payer à une banque un montant déterminé à une date future, en général moins de 6 mois, engagements que la banque peut revendre sur le marché secondaire en les garantissant. Enfin, de plus en plus, le marché monétaire peut comprendre des titres d’emprunt titrisés par les banques, par exemple des titres hypothécaires qu’une banque regroupe pour en faire un titre de placement à court terme qu’elle vend sur le marché secondaire comme papier commercial et qui lui sert d’entrée de fonds en attendant le remboursement de l’hypothèque : c’est la titrisation. Le gain de la banque, c’est la différence entre les intérêts reçus de l’emprunteur initial et les intérêts payés au détenteur du placement titrisé. À quoi servent ces placements à court terme ? Ils permettent d’obtenir un rendement pour un montant d’argent dont on n’a pas besoin immédiatement, mais qui devra être disponible dans quelques semaines, voire quelques mois pour un engagement financier déjà connu, par exemple : le versement des acomptes provisionnels (qui, avec la mort, sont les seules certitudes absolues de la vie…), l’achat d’une résidence, d’une automobile, ou tout autre engagement que l’on prévoit au cours de l’année à venir. I 15 UN élan commun, un accord parfait