Merville au 17e siècle
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Merville au 17e siècle
Merville au 17e siècle En 1986, l’association des Amis du Vieux Merville, éditait à la Presse Flamande, « MERVILLE AU TEMPS PASSE », ouvrage écrit par René Massiot, membre de l’association et historien local. Cet ouvrage est épuisé, et beaucoup de personnes nous le demande lors de nos différentes manifestations. Il y a quelques temps, Francis Campagne, m’avait contacté afin de programmer quelques articles sur l’histoire de notre cité. Ceux-ci apparaitraient sur le nouveau site internet de la commune. Après réflexion, il m’est apparu intéressant de diffuser les articles de ce livre sur le site. Tous les mois, un ou plusieurs passages de ce livre permettront à des internautes de découvrir l’historique de notre bonne commune et par cela également l’occasion de rendre hommage à son auteur. ANNEXE DE L’OUVRAGE Les archives ne livrent aucun document sur les origines de Merville. La tradition fait remonter l’histoire de Merville à la seconde moitié du VII siècle. Vers 686 : Un jeune duc de Douai, Mauront fonde un monastère sur une de ses terres sises près de la Lys en un lieu appelé Bruël (en latin Broïlum : étendue plus ou moins marécageuse, couverte de buissons et clôturée de haies). Vers 690 : Mauront cède la direction du monastère à St-Amé, évêque exilé. Autour du monastère se forme une agglomération, noyau primitif de la ville. Vers 870 : Merville subit les invasions normandes, les religieux se retirent emportant avec eux le corps de St-Amé. Errant longuement, ils aboutissent à Douai au début du Xème siècle où ils fondent une collégiale dédiée à St-Amé et se transforment en un chapitre de chanoines. 1076 : Le nom de Merville apparaît clairement désigné dans un diplôme de Philippe 1er roi de France, qui consacre les droits et les biens de Merville à la collégiale St-Amé de Douai. 1265 : Une charte règle les difficultés survenues entre la comtesse Marguerite et les doyens du chapitre de St-Amé au sujet des revenus et de la justice de la ville. 1347 : La ville de Merville est brûlée par les français dans la guerre qu’ils eurentavec les flamands. 1431 : Philippe le Bon accorde aux habitants de Merville le privilège de fabriquer des draps. 1451 : Le 2 septembre, Philippe le Bon signe à Bruxelles la fameuse « Ghisle de Menreville » dont les 49 articles constituaient une première véritable charte de Merville. La ville de Merville ne fût jamais au Moyen –Age une commune jurée ayant droit d’élire son maïeur et ses échevins. C’était une simple communauté dont tous les officiers municipaux et judiciaires étaient à la nomination du chapitre de St-Amé, seigneur du lieu et des comtes de Flandre ou de leurs successeurs dont la souveraineté du pays, les ducs de Bourgogne, les rois d’Espagne ou de France. Cette situation resta sensiblement la mêê jusqu’à la conquête 1/3 Merville au 17e siècle française. 1581 : Les calvinistes détruisent et brûlent en grande partie l’église de Merville et saccagent toute la ville. 1599 : L’église est reconstruite par Guillaume Vasseur. MERVILLE au 17ème siècle Antoine Sanders dit Sandérus, chanoine à la cathédrale d’Ypres, a publié de 1641 à 1644 à Amsterdam, un magnifique ouvrage, en trois volumes remarquablement illustrés, sous le titre « Flandria Illustrata » . Le document N°1 qui fait partie des collections de Monsieur Gaston Durez est une gravure de cet ouvrage, dessinée par Védastus du Plouich qui représente les principaux monuments de l’époque. En A, au centre de la cité se trouve l’église paroisssiale, reconstruite en 1599 par Julien Vasseur ainsi qu’il était écrit sur une poutre de l’église. Son clocher comme celui de l’église Saint-Eloi à Hazebrouck avant la dernière guerre, était surmonté d’une flèche en pierre dentelée, qui à une assez grande hauteur. Cette flèche fut renversée vers 1625 par un ouragan. Elle n’existait donc plus lorsque V. du Plouich dessina le sanctuaire entre 1634 et 1641. En 1777, le magistrat ( c'est-à-dire le conseil municipal de l’époque)a décidé son remplacement par une tour carrée, surmontée d’une plate-forme comme il était de mode au 18ème siècle. Cette église fut détruite par un incendie en 1881. En B à droite, vous voyez le couvent des capucins ; il a été transformé en entrepôt des tabacs après la Révolution et détruit par les bombardements en 1918. En C, on aperçoit le couvent des sœurs grises venues en 1934, à la requête de Dame Isabelle de Portugal, prendre possession de l’hôpital de Merville. Selon le Père Arnould, (Trappiste du Mont des Cats, dont le père était originaire de Merville), elles desservirent l’Hôtel Dieu pendant quatre-vingts ans, jusqu’à l’arrivée des sœurs de St-Dominique. On comprend mal dans ces conditions qu’il soit indiqué sur la gravure de Sanderus : « Couvent des sœurs grises ». Le dernier document faisant mention de l’hôpital des dominicaines date de 1706. On peut se demander la raison de sa disparition au 18ème siècle, le siècle des lumières. Au Moyen-Age, ne l’oublions pas, ceux qui souffraient dans leur corps étaient considérés comme participants aux souffrances du Christ pour le salut du monde, et ils étaient, à ce titre, l’objet de vénération. Il n’en fut pas de même aux siècles suivants. En 1792, les dominicaines ont été chassées et en 1872, il ne subsistait du couvent qu’une partie de la chapelle incorporée dans un groupe de maisons. En D, on peut voir la maison e la ville ou halle. Cet hôtel de ville a été gravement endommagé par le feu en 1645. En 1713, il a été décidé de le remplacer. Le mayeur à l’époque a contracté à ces fins un emprunt de 5 à 6000 florins. Les bateaux à voiles que nous voyons sur la gravure sont pittoresques. C’est la preuve qu’au 17ème siècle, les bateaux remontaient jusqu’à Merville. Des anciens Mervillois nous ont assuré avoir vu dans leur jeunesse des bateaux à voiles sur la Lys. Mais c’était une méprise, les voiles en question étaient en réalité des bâches. Jusqu’au milieu du 19ème siècle, des bélandres naviguaient sur la Lys. C’étaient des bateaux équipés de voiles, à l’avant effilé. Mais au 19ème siècle, on a multiplié les ponts sur les canaux et il est devenu pénible aux bateliers de passer leur temps à abaisser les voiles et à les remonter. Peu à peu les bélandres ont été remplacées 2/3 Merville au 17e siècle par les péniches dont les formes sont loin d’être élégantes. Au 17ème siècle, les trajets effectués par les bateaux étaient relativement réduits et les bateliers avaient une maison à la ville ou à la campagne, où habitaient leur épouse et leurs enfants. Sur les bateaux, les bateliers étaient assistés par un aide. C’est ainsi que Monsieur Secq a trouvé dans les archives d’état-civil, à la fin du 17ème siècle l’acte de mariage d’un valet de batelier . Le mot valet n’avait à l’époque aucune signification péjorative. Plus tard, les bateliers ont abandonné leur maison et la navigation sur les canaux est devenue une activité familiale. Merville a été rattachée définitivement au Royaume de France en 1678 par le traité de Nimègue. Il y a quelques années, nous en avons fêté le tricentenaire. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être français. En était-il de même après le traité de Nimègue ? Certainement pas. Au début du 17ème siècle jusqu’en1635, sous l’occupation espagnole, Merville et la Flandre avaient connu une période de paix et de prospérité. L’Empereur d’Espagne, « le roi très catholique » était le souverain de tous ses peuples, sans aucune considération linguistique. Les villes étaient administrées par des bourgeois, dont les pouvoirs étaient supérieurs à ceux des municipalités d’aujourd’hui. En plus de l’administration, ils étaient responsables de la police et de la justice. Jusqu’en 1670, ils pouvaient même prononcer des condamnations à mort. C’est cela que les bourgeois appelaient leurs libertés. D’autre part, les impôts étaient bien moins lourds qu’en France. En principe, il n’y avait même pas d’impôt régulier ; les impôts étaientdits exceptionnels. Bien évidemment, il fallait quand même les payer, mais l’Assemblée de Flandre pouvait en discuter le montant et c’est elle qui était chargée de réunir les fonds. Trois qualités étaient particulièrement appréciées par les habitants de notre région chez les espagnols : « La discrétion, la faiblesse et l’impuissance ». En 1635, Richelieu décida d’entrer directement dans la guerre de 30 ans. Les habitants de Flandre furent invités par le gouvernement français à se soulever contre l’occupant espagnol, mais personne ne bougea. A partir de cette date, la région fut ravagée par la guerre pendant trois quarts de siècle. Les troupes françaises composées de mercenaire s’y comportaient comme en pays ennemi. De plus, après le traité de Nimègue, Merville a perdu ses débouchés, les Pays Bas espagnols. SUITE DE L’ANNEXE et des articles le mois prochain 3/3