Format PDF - Affaires autochtones et du Nord Canada

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Format PDF - Affaires autochtones et du Nord Canada
AUTOMNE-HIVER 2008/2009
R E V E N D I C AT I O N S T E R R I TO R I A L E S
A U Y U KO N
La serre de Carmacks
en pleine floraison
La serre de Carmacks est non seulement
l’attraction touristique la plus importante de
la collectivité après le Centre d’interprétation
Tage Cho Hudan, elle suscite aussi un certain
esprit de corps au sein de la collectivité.
Tout a commencé en 2000 alors que
Dawn Charlie travaillait dans son jardin
chez elle, dans sa petite communauté
autochtone. Elle s’est alors mise à penser
à ce qui arriverait s’il survenait une
catastrophe d’une gravité telle qu’elle mettrait
en péril l’approvisionnement alimentaire
du Nord. Sachant que sa petite ville ne
constituerait pas la plus grande des priorités
advenant une situation d’urgence à grande
échelle, elle a eu l’idée d’établir une source
d’approvisionnement locale.
Près de dix ans plus tard, son projet de cave
à légumes a pris de l’ampleur pour compter
maintenant deux serres et un jardin. Le
projet a tout d’abord été subventionné par
le Fonds de développement communautaire
du gouvernement du Yukon et par Agriculture
Canada. Puis, la collectivité s’est prise de
tant d’enthousiasme pour le projet que la
Première nation Little Salmon/Carmarks a tôt
fait de l’adopter de manière permanente.
Parmi les récoltes de cette année il faut
mentionner des pommes de terre, des
tomates, des haricots, du maïs, des melons,
des poivrons, des pois, de la laitue et des
concombres. Tous les fruits et légumes
sont partagés – une partie est donnée aux
membres de la collectivité inscrits au
programme de diabète de Carmacks, une
autre est remise à la Première nation pour
la tenue d’activités locales et le reste est
vendu aux touristes et aux résidents dans
des marchés fermiers. La serre donne
également l’excédent de légumes à l’école
de la région dans le cadre d’un programme
de repas du midi.
« Nos fruits et légumes sont ce que je me
plais à appeler biologiques conviviaux »,
a affirmé Mme Charlie. Elle a expliqué
que, même si aucun pesticide ou engrais
chimique n’ a jamais été utilisé dans la
serre, les récoltes ne peuvent être certifiées
biologiques étant donné qu’une grande
partie du matériel de compostage provient
de sources non certifiées.
TABLE DES
MATIÈRES?
Pat Bill vérifie si un concombre est prêt pour la récolte
Les exploitants de la serre se sont également
essayés à la culture de certains produits
uniques en leur genre. Une année, ils ont
semé du stévia, une plante d’Amérique du Sud
quelque peu controversée dont l’extrait est
dix fois plus sucré que le sucre. Le stévia est
souvent utilisé comme succédané du sucre.
L’expérience a donné de bons résultats
au début. « La teneur en sucre des plantes
cultivées en serre à Carmacks était supérieure
à celle des plantes produites par des experts
en Ontario », a ajouté Mme Charlie. Au grand
amusement de cette dernière, une entreprise
canadienne qui se spécialise dans la
production et la distribution de cette plante
sucrée était tellement impressionnée par le
rendement de la serre qu’elle a demandé à
Mme Charlie de former d’autres producteurs
de stévia. Au bout du compte, il s’est avéré
qu’il en coûterait trop cher en main-d’œuvre
pour que le projet puisse être rentable.
Chaque année, la serre emploie des étudiants
de la région de même que des assistés
sociaux mais, comme c’est le cas dans un
bien grand nombre de régions du territoire,
elle compte toujours sur la contribution
de bénévoles enthousiastes.
La vision que nourrit Mme Charlie en ce
qui concerne l’avenir de la serre dépend
en partie de l’accroissement du personnel.
Elle adorerait que la serre produise assez
de légumes pour qu’une partie puisse
être mise en conserve ou congelée et être
vendue en hiver. Si elle pouvait faire des
ventes à l’année, la serre augmenterait
ses bénéfices, sans compter qu’elle assurerait
une source permanente d’aliments de
grande qualité à la collectivité.
Certains membres de l’équipe qui contribuent au succès de la serre :
Alice Boland, Dawn Charlie, Chris Gull et Pat Bill (de gauche à droite)
Mme Charlie aimerait aussi que d’autres
collectivités emboîtent le pas. « Mon rêve
serait que chacune des collectivités du Nord
possède sa propre serre. C’est tellement
plus sain, tellement plus écologique, elle a
ajouté. Des résidents d’autres collectivités
nordiques viennent sans cesse nous voir
pour regarder ce que nous faisons et
apprendre de notre expérience. Je leur dis
que la clé du succès, c’est de mettre en
place un bon programme de compostage
et d’embaucher les bonnes personnes pour
exploiter la serre – des gens passionnés. »
La passion de Mme Charlie est contagieuse.
Celle-ci se réjouit de l’attention des médias
nationaux, qui a suscité l’intérêt d’autres
collectivités, et elle se réjouit tout autant
de l’enthousiasme dont font preuve les
résidents de Carmacks. « Les gens participent
de toutes sortes de manières. Depuis
les agriculteurs qui font don de leur herbe
coupée et de leur fumier pour notre
compost aux aînés qui apprécient le goût
de nos légumes et fruits frais, en passant
par les étudiants qui s’occupent maintenant
de leurs propres potagers, notre serre
en a touché plus d’un. Il se fait beaucoup,
beaucoup plus de jardinage à Carmacks
aujourd’hui. »
De toute évidence, le chemin vers le cœur
de la collectivité passe par son estomac.
« Tout est dans le goût, a terminé Mme
Charlie. Cela fait toute la différence d’avoir
accès à des produits frais et locaux – des
produits propres, sains, qui contribuent à
notre collectivité. Il n’y a rien de meilleur. »
Pour en savoir davantage,
communiquez avec
Dawn Charlie, 867-863-5905.
QU’EST-CE QUE VISIONS DU NORD ?
Visions du Nord : revendications
territoriales du Yukon est un bulletin
semestriel destiné à sensibiliser le public
sur les revendications territoriales,
l’autonomie gouvernementale et autres
questions connexes intéressant les
communautés du Yukon.
Visions du Nord est produit et distribué
par Affaires indiennes et du Nord
Canada (AINC), avec la participation du
gouvernement du Yukon et du Conseil
des Premières nations du Yukon (CPNY).
Conçu pour durer :
le bâtiment avec
charpente à poutres
et poteaux de la
Première nation de
Carcross-Tagish
Un centre polyvalent
mû par l’énergie
solaire à Old Crow
Des maisons en bois
rond – un projet de
construction dans la
tradition yukonnaise
Nouveau lotissement
résidentiel rural
Jeter les bases
d’un développement
économique
important
Les retombées de
la ruée vers l’or
rassemblée pour s’amuser et honorer ses
traditions par des récits et des danses.
Les travaux de construction ont été entrepris en
juin 2008 près du bâtiment de l’administration
de la Première nation. S’il a fallu quelques mois
pour abattre les arbres et préparer les poutres,
cinq jours seulement ont suffi pour assembler
la charpente à poutres et poteaux traditionnelle.
Des sculptures et d’autres œuvres d’art
autochtone traditionnel viendront peu à peu
décorer le pavillon. Le financement du projet
a été fourni par le conseil exécutif de la Première
nation. Les entrepreneurs, Dave Brook et Michael
MacDonald, habitent sur le territoire traditionnel
de la Première nation. Le bâtiment abritera
le marché fermier, des concerts en plein air et
d’autres rassemblements dont pourront profiter
Ida Calmegane, aînée deisheetaan, Première nation de Carcross-Tagish
les membres de la Première nation, les autres
habitants de la communauté et l’ensemble des
Yukonnais.
Pour en savoir davantage, communiquez avec
Gavin Gardiner, de la Première nation
de Carcross-Tagish, au 867-821-4251 ou :
[email protected].
Un centre polyvalent
mû par l’énergie
solaire à Old Crow
Apprendre à trusquiner (camp de Carcross)
Nouveau lotissement
résidentiel rural
L’histoire ancienne d’Old Crow reprend vie
dans le tout dernier bâtiment de la collectivité.
Le Centre John Tizya, qui a officiellement ouvert
ses portes le 15 juillet dernier, renferme une
collection d’enregistrements audio, des artéfacts
locaux et une carte de toponymes qui est le
fruit d’années de recherche auprès des aînés
des Gwitchin Vuntut.
Le Centre aide non seulement à préserver
l‘histoire d’Old Crow et à éduquer les nouvelles
générations, il sera aussi le lieu d’activités
communautaires. On y trouve de plus des locaux
modernes de montage pour la production de films
et documentaires dans la région de même qu’un
théâtre multimédia pour le visionnement de films.
Megan Williams, directrice du patrimoine
au gouvernement des Gwitchin Vuntut,
a expliqué : « Nous voulions un endroit qui
conviendrait à nos activités de tous les jours.
Si nous avions eu un gros musée doté
d’expositions permanentes, les gens y seraient
peut-être venus une fois, sans plus. Nous
voulions une programmation et des expositions
dynamiques pour encourager les gens à revenir
et à en apprendre davantage au sujet de leur
patrimoine et de leur culture. »
Le Centre, qui appartient au gouvernement
des Gwitchin Vuntut, doit sa réussite à la
collaboration entre Parcs Canada, qui loue les
locaux pour loger les employés du parc national
Vuntut, et le gouvernement du Yukon, qui offre
soutien financier et cours de formation.
L’équipe de conception des expositions
se composait de membres du Comité du
patrimoine des Gwitchin Vuntut, de représentants
de la Direction du patrimoine des Gwitchin
Vuntut, d’un spécialiste en conception de
Parcs Canada de même que de représentants
des ministères du Tourisme et de la Culture
et de l’Environnement du gouvernement du
Yukon. L’équipe a pris en compte les besoins
de la collectivité au moment de préparer les
Leahanna Dickson, de la Première nation de
Carcross/Tagish, affirme que le cours lui a donné
Candace Tetlichi découvre les expositions du Centre
expositions, qu’elle a axés sur l’éducation.
Des trousses pédagogiques seront remises aux
écoles, qui sont encouragées à venir au Centre
régulièrement. Les expositions présentées sont
de petite échelle et les présentoirs sont portables,
de sorte que l’espace peut servir à la tenue
d’activités communautaires.
« Nous nous réjouissons également de pouvoir
compter sur les services d’une interprète à
temps plein sur place, a ajouté Mme Williams.
Il s’agit d’un nouveau poste qui est financé par
le gouvernement autochtone et Parcs Canada.
Notre interprète pourra trouver des manières
originales de faire connaître le patrimoine et
la culture de nos aînés aux nouvelles générations
et aux visiteurs. Les aînés ont donné leur
appui indéfectible au projet et ils sont vraiment
très reconnaissants des efforts que nous
déployons pour éduquer, dans le plus grand
respect, d’abord nos jeunes, puis toutes les
autres personnes intéressées. »
Dans la collectivité la plus au nord du
Yukon, l’efficacité énergétique et les pratiques
écologiques revêtent toujours une grande
importance. Pour éviter le transport d’un surplus
de matériaux de construction, il a été décidé
que le Centre serait préfabriqué puis expédié
dans le Nord, et monté par un entrepreneur
d’Inuvik. Le bâtiment est également doté de
grands panneaux solaires et d’un système
de suivi de l’efficacité énergétique. Les architectes
Kobayashi & Zedda ont pris soin de le disposer
de sorte à ce qu’il puisse capter le maximum de
Le soleil du Nord jette ses rayons sur les nouvelles
expositions au Centre John Tizya
rayons solaires arctiques. Toute l’énergie non
consommée sert à alimenter le réseau électrique
de la collectivité d’Old Crow.
Les commentaires inscrits dans le registre du
Centre révèlent que les visiteurs, certains venus
du Japon et de la Suisse, ont tous apprécié
le bâtiment et ses expositions. « Un endroit
incroyable! », a déclaré un visiteur de l’Île-duPrince Édouard. « Une exposition superbe »,
a écrit un visiteur de France.
La réussite du Centre peut toutefois se mesurer
aux réactions des membres de la collectivité.
Dorothy Frost, interprète du Centre et membre
de la collectivité, a tenu ces propos : « Pour moi,
cela veut dire que les visiteurs comprennent
toute la culture sociale et l’histoire des Gwitchin
Vuntut et le rôle fort important que joue la harde
de Porcupine caribou dans la toile de vie de notre
territoire. Ces messages sont renforcés par la
richesse de l’information qui a été recueillie,
gérée et préservée, et il est de notre devoir de la
partager, comme nous l’ont enseigné nos aînés. ».
Pour en savoir davantage, communiquez avec
Megan Williams, 867-966-3235
Dans le respect des grandes traditions du Nord,
les Ta’an Kwäch’än empruntent des avenues
inexplorées au Yukon dans le cadre d’un projet
d’aménagement d’un nouveau lotissement
résidentiel rural au nord de Whitehorse. Le
lotissement C-23 n’a rien d’ordinaire : grâce à
la location à bail des 27 lots qui le composeront,
il offrira des possibilités d’accès à la propriété
jamais vues au Yukon et constituera une nouvelle
source de revenus pour la Première nation
autonome des Ta’an Kwäch’än.
À seulement 15 minutes du centre-ville de
Whitehorse, les ouvriers travaillent à
l’aménagement du terrain, qui se trouve près
de Hidden Valley, de l’autre côté de la route
Klondike Nord. Grâce au soutien financier
d’Affaires indiennes et du Nord Canada et du
fonds de fiducie de la Stratégie pour le Nord,
la Société de développement Ta’an Kwäch’än
a préparé des plans et menée une analyse
de rentabilisation et une étude de faisabilité.
Le caractère tout particulier de ce projet tient
au mode de propriété des terres et des lots.
On entend créer 27 nouveaux lots qui seront
donnés à bail plutôt que vendus. Les résidents
jouiront du bail pendant un certain nombre
d’années (à déterminer), après quoi ils auront
la possibilité de le renouveler.
L’avantage de ce mode original d’accès à la
propriété vient des ententes de partage des
recettes fiscales dont peuvent profiter toutes
les Premières nations autonomes. L’entente
mise en œuvre il y a plus de six ans permet au
gouvernement autochtone de recevoir une bonne
partie de l’impôt sur le revenu des particuliers
qui habitent sur les terres visées par l’entente de
revendication territoriale de la Première nation.
Étant donné que les Ta’an Kwäch’än demeureront
propriétaires des terres données à bail, la
Préparation du site bordant la route Klondike Nord
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Près du but – Klukshu (camp de Haines Junction)
Créé par des membres du Comité de gestion de
l’environnement forestier de la Première nation,
le projet a été coordonné par le Conseil des
Premières nations du Yukon (CPNY). Le Comité
a reconnu la nécessité d’enseigner des
compétences pratiques en foresterie dans le
cadre d’un cours, lequel a bénéficié de l’appui
de l’ensemble des collectivités autochtones
du Yukon. Le projet a porté ses fruits grâce à
beaucoup de travail, de collaboration et de
coordination, de même qu’à une aide financière
du gouvernement du Canada, des onze Premières
nations participantes du CPNY du gouvernement
du Yukon, du Comité sur la politique de formation
des Premières nations et du Programme de
foresterie des Premières nations.
« Nous avons vécu en étroite proximité; nous
avons beaucoup appris les uns des autres et à
propos de nous-mêmes également, a déclaré
Robert Otterholm des Tr’ondëk Hwëch’in. Nous
sommes repartis forts d’une grande fierté à
l’égard des compétences que nous avons acquises
et des réalisations que nous avons accomplies.
La plupart d’entre nous avons trouvé un emploi
sur-le-champ. J’ai mis mes compétences à profit
et j’ai bâti une cabane-cuisine en bordure de la
route de Dempster – c’était incroyable! »
« Nous voulions que les étudiants acquièrent
suffisamment de connaissances, de compétences
et de confiance en eux pour pouvoir se lancer
dans la construction de maisons en bois rond,
a déclaré Ann Marie Swan, l’une des
D’abord approuvé pour une période de deux ans,
le projet se poursuivra en 2008-2009.
Première nation percevra le paiement
de la location et l’impôt sur le revenu auprès
des résidents des lots. Elle obtiendra ainsi des
revenus annuels évalués à 600 000 $.
l’entreprise était d’y faire participer un aussi
grand nombre de Ta’an Kwäch’än que possible »,
a indiqué M. Gottschall. Une fois les travaux
terminés, l’administration du lotissement
sera confiée à la Société de développement
Ta’an Kwäch’än.
Grâce à la stratégie commerciale des Ta’an,
aux possibilités de recettes fiscales, à l’excellent
emplacement choisi (près d’un centre urbain)
et à la pénurie de logements qui sévit à
Whitehorse, les conditions sont réunies pour
assurer la réussite du projet.
Selon George Gottschall, président-directeur
général de la Société de développement Ta’an
Kwäch’än, le projet soulève déjà beaucoup
d’intérêt parmi les résidents de la région
qui souhaitent devenir propriétaires. Ceux
qui voudront s’établir au lotissement C-23
profiteront de loyers abordables et de normes
de construction élevées. « Il s’agira d’une
véritable petite communauté, a expliqué
M. Gottschall. On y trouvera des sentiers de
promenade, des terrains de jeux pour les enfants :
ce sera un endroit sûr où il fera bon vivre. »
Les membres de la Première nation profitent
déjà des retombées de ce projet puisque nombre
d’entre eux travaillent à l’aménagement des lots
et des voies d’accès. « Une des exigences de
Ce premier projet de construction de maisons en
bois rond et de développement des capacités a
créé au total 21 nouveaux emplois à temps plein à
l’échelle du Yukon.
Pour en savoir davantage, communiquez avec
Ann Marie Swan au 867-393-9236 ou à
[email protected].
À long terme, les recettes tirées du projet
seront réinvesties dans d’autres entreprises de
développement économique de la Première
nation. M. Gottschall insiste sur ce fait : « Dans
un avenir pas si lointain, il ne s’agira que d’un
des nombreux projets des Ta’an. Nous participons
actuellement à de nombreuses coentreprises
avec d’autres Premières nations. »
« Ce projet est très important pour les Ta’an.
C’est une première au Yukon, et le processus de
planification et d’aménagement nous apprendra
beaucoup », a-t-il continué.
Les travaux de planification et d’aménagement
du lotissement effectués par la Première nation
laisseront également un héritage puisqu’ils
serviront de modèle stratégique à d’autres nations
en vue de la réalisation de projets semblables.
Le financement obtenu d’Affaires indiennes et
du Nord Canada doit en effet servir à l’élaboration
d’un modèle de stratégie commerciale. Toutes
les Premières nations du Yukon pourront ainsi
bénéficier des leçons tirées de l’aménagement
du lotissement C-23 et les appliquer à leurs
propres projets de même nature.
Maintenant que les travaux sont bien amorcés et
que les lots pourraient être mis en vente dès l’été
prochain, les Ta’an Kwäch’än se tournent vers
l’avenir. Ils prévoient faire des aménagements à
Porter Creek, et l’expérience acquise ici aura des
retombées positives sur les prochains projets que
lancera la Première nation afin de renforcer ses
possibilités à long terme de croissance
économique durable.
Pour en savoir davantage, communiquez avec
George Gottschall au 865-335-2510
ou à [email protected].
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« Ce projet a permis à nos membres de
perfectionner leurs compétences et de trouver
des emplois, a déclaré Justin Ferbey, directeur
exécutif de la Première nation. Certains de
nos diplômés ont travaillé tout l’été à bâtir des
maisons en bois rond pour les membres de
la Première nation de Carcross/Tagish. Notre
Première nation a commandé huit autres
maisons, ce qui occupera les étudiants pendant
un certain temps encore. »
« J’adore la pêche et la chasse et je compte passer
plus de temps dans les bois, de dire Blaine Peters,
de la Première nation de Nacho Nyak Dun. Je me
servirai des compétences que j’ai acquises
dans ce cours pour me bâtir une cabane grâce à
laquelle je pourrai rester encore plus longtemps
dans les bois pour piéger, chasser et pêcher ».
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Jeunes joueurs de tambour de la garderie de Carcross,
avec Beverly James
davantage confiance en elle. « J’ai été ravie de
constater que je pouvais vraiment y arriver –
que j’étais capable de bâtir une maison en bois
rond du début à la fin. Les compétences que j’ai
acquises me seront utiles plus tard. Je possède
maintenant de véritables connaissances
monnayables qui vont me servir à trouver du
boulot », a-t-elle ajouté.
Trois formateurs comptant plus de 20 années
d’expérience chacun dans la construction de
maisons en bois rond ont été embauchés pour
donner le cours sur place. Les étudiants ont
travaillé six jours par semaine et ont habité dans
des camps pendant une période de deux mois.
N O R D
Après un souper composé de chili et de hot-dogs,
les invités ont pu assister à un spectacle du
groupe First Peoples Performance et des danseurs
de la nation des Tagish. Plus tard dans la soirée,
le nouveau système électrique du pavillon a été
mis à l’épreuve alors que le groupe Southern
Lakes Comfort a fait vibrer la salle. L’activité
s’est terminé dans le calme par l’accueil, près du
feu de camp, des coureurs participant au relais
Klondike Road. La célébration a permis aux
employés du gouvernement de la Première nation
de Carcross-Tagish de voir toute leur communauté
Un total de 30 étudiants venus de onze Premières
nations du Yukon, pour la plupart de jeunes
adultes, ont suivi le cours de construction de
maisons en bois rond qui a été donné à Dawson,
à Haines Junction et à Carcross. Les étudiants ont
construit sept maisons en bois rond.
L’équipe R-22 (camp de Dawson)
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Maintenant qu’ils ont terminé leur première
année de formation, les diplômés du projet
de construction de maisons en bois rond et de
développement des capacités du Conseil des
Premières nations du Yukon ont décroché
des emplois et se réjouissent des portes qui
s’ouvrent à eux.
Tout a commencé lorsque la Première nation
de Carcross-Tagish a eu l’idée d’offrir à la
communauté un lieu de rassemblement central
en plein air. Le projet est devenu réalité le
5 septembre 2008 lorsque l’inauguration d’un
pavillon tout neuf, sur les rives du lac Nares,
a été célébrée au son des tambours et des
chants des Tlingit.
Les membres de la Première nation de CarcrossTagish, les services d’urgence locaux et l’ensemble
de la population se sont rassemblés pour écouter
les enfants du Centre Ya Dak Du Hidi chanter en
tlingit pour donner le coup d’envoi aux festivités.
Des conteurs et d’autres membres de la
communauté ont souligné la contribution de
certaines personnes à la vie de nombreux
résidents de Carcross.
coordonnatrices du programme. Ce cours aura
des retombées économiques à long terme
sur les collectivités du Yukon. Nos diplômés
mettent leurs compétences à profit pour créer
des débouchés économiques et travailler dans
des domaines connexes. »
Des maisons en bois
rond – un projet de
construction dans la
tradition yukonnaise
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Conçu pour durer :
le bâtiment avec
charpente à poutres
et poteaux de la
Première nation de
Carcross-Tagish
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Jeter les bases d’un développement
économique important : réussite de la
Conférence économique Fondations
Habituellement, avoir une bonne idée ne suffit
pas à lancer une nouvelle entreprise. Pour réussir,
il faut parfois discuter de ses idées et d’intérêts
communs avec d’autres groupes de personnes
et établir des partenariats avec des entreprises
ayant des objectifs semblables. La toute première
Conférence économique Fondation (Foundations
Economic Conference), tenue en juin 2008,
a servi de forum de ce genre : les activités
organisées pour l’occasion (conférences,
discussions, salon professionnel et gala d’affaires)
ont permis aux délégués présents de tisser de
nouveaux liens et de faire connaître les réussites
économiques actuelles d’Autochtones du Yukon.
Des représentants de chacune des Premières
nations du territoire, de leurs sociétés de
développement, du gouvernement du Yukon,
d’Affaires indiennes et du Nord Canada et des
milieux des affaires national et autochtone se
sont rassemblés, au début du mois de juin,
à la Conférence économique Fondations
afin de célébrer les réalisations d’entreprises
autochtones et de mettre en commun
des stratégies de création de partenariats
mutuellement avantageux.
Des conférenciers et des experts de tous
horizons (organismes régionaux, nationaux,
urbains ou ruraux) ont exposé leurs efforts et
donné des conseils aux participants à l’occasion
de discussions interactives. Les exposés ont porté
plus précisément sur les moyens d’établir et de
Les retombées de
la ruée vers l’or
Depuis la signature de leur entente d’autonomie
gouvernementale, les Tr’ondëk Hwëch’in
s’affairent à trouver l’équilibre parfait entre
la gouvernance responsable, la protection
de la culture et le développement économique.
La Première nation s’efforce actuellement
d’élaborer un plan économique reflétant cet
équilibre pour la région de Dawson.
« À notre époque, il est très important de
préserver nos traditions et de protéger
nos droits, a expliqué Darren Taylor, ancien
chef des Tr’ondëk Hwëch’in, mais les
possibilités économiques demeurent au
cœur de nos préoccupations. »
maintenir des partenariats économiques
fructueux. Les délégués ont tiré l’enseignement
de l’expérience de représentants de nombreuses
entreprises autochtones du Yukon, notamment
Kluane Sheep Hunt Auction, Latitude Wireless,
Air North et Northerm Windows. Par l’entremise
de ce transfert de connaissances personnelles
et d’expertise, la Conférence a aidé nombre
d’entreprises et d’organismes à améliorer leurs
chances de réussite.
La Conférence économique Fondations était la
première collaboration des milieux des affaires
autochtone et général à la tenue d’une activité
conjointe pour gens d’affaires. Elle a été organisée
par la Société de développement des Indiens du
Yukon avec l’appui de däna Näye Ventures, des
Premières nations des Tr’ondëk Hwëch’in et des
Kwanlin Dun, du gouvernement du Yukon et
d’Affaires indiennes et du Nord Canada.
Le 3 juin, en marge de la Conférence, la Société
de développement a organisé, en collaboration
avec les chambres de commerce de Whitehorse
et du Yukon, un salon professionnel et un gala
d’affaires afin de réaliser pleinement le thème
de la Conférence : « Faire connaître les réussites
d’aujourd’hui des entreprises autochtones et
favoriser celles de demain ». Ces activités ont mis
en valeur des entreprises autochtones prospères,
notamment Great River Journey, Latitude
Wireless, däna Näye Ventures, In Land Art and
Design, la Société de développement Vuntut, la
Durant les dix dernières années, la Première
nation, établie à Dawson, a elle-même créé
ces possibilités et est devenue par le fait même
le plus important employeur de la région.
Si l’on tient compte de l’administration ainsi
que de Chief Isaac Incorporated – division
économique de la nation – et de ses filiales,
les Tr’ondëk Hwëch’in emploient environ 120
des 1 700 résidents de la région.
Et la croissance est loin d’être terminée. Afin
de respecter les exigences de leur accord
définitif, les Tr’ondëk Hwëch’in s’affairent à
élaborer un plan de développement économique
Participer à la mise en valeur du Klondike
permet à la Première nation de préserver
sa culture millénaire en veillant à ce que
le territoire, ses ressources et le mode de vie
autochtone soient pris en considération lors
de l’étude de toute nouvelle activité régionale
de développement économique.
Brenda Bingham et Maxine Fehr, représentantes de la Société
de développement des Gwitchin Vuntut
Société de développement des Indiens du Yukon
et Northerm Windows. La soirée a permis aux
entrepreneurs et aux propriétaires d’entreprises
de se rencontrer et de discuter de leurs idées et
objectifs communs.
L’activité a permis aux entreprises autochtones
du Yukon, au reste du milieu des affaires
autochtones et aux autres entrepreneurs des
quatre coins du pays d’apprendre à se connaître
et de profiter de nouvelles possibilités de
partenariat, a expliqué Stanley Noel, présidentdirecteur général de la Société de développement
des Indiens du Yukon. « La conférence avait pour
objectif principal l’établissement de relations,
fondement de la réussite des entreprises », a-t-il
indiqué. Les bases de prochains partenariats
commerciaux fructueux ont été jetées.
Pour en savoir davantage, communiquez avec
Stanley Noel au 867-668-3908
ou à [email protected].
www.foundationsconference.ca
régional afin de prévoir l’avenir économique
de la région en collaboration avec tous les
ordres de gouvernement. Le plan traitera d’une
foule de possibilités économiques non exploitées
que peut offrir le Klondike.
M. Taylor est convaincu que ces possibilités
sous-exploitées – la mise en valeur de la culture
des Tr’ondëk Hwëch’in auprès des visiteurs
de la région – enrichiront les membres de la
Première nation tout en amplifiant encore
davantage la renommée de Dawson, destination
touristique de premier ordre.
« Les gens qui visitent Dawson s’intéressent
à la culture autochtone, à la nature vierge de
notre territoire traditionnel et à la faune de la
région, a expliqué M. Taylor. Je sais que ce sont
là de grandes richesses, mais nous n’avons
mis en œuvre aucun plan pour nous aider à tirer
le maximum de retombées de ces possibilités.
Pourtant, les occasions sont là : nous pouvons
établir des partenariats avec des entrepreneurs
actuels ou encourager nos membres à se lancer
en affaires. »
« Il ne faut pas avoir peur du développement
économique, a-t-il continué. Lorsque les décisions
sont prises judicieusement, elles permettent de
créer des richesses, des emplois et des possibilités
de formation dont chacun peut profiter. »
« Notre peuple dépend de notre territoire, a
expliqué M. Taylor, mais bon nombre de nos
membres ne vivent pas de ses ressources.
Nous devons créer des possibilités qui leur
permettront de payer leur loyer, de nourrir leurs
enfants et d’obtenir la formation dont ils ont
besoin pour réussir à décrocher des emplois. »
Pour en savoir davantage, communiquez avec
les Tr’ondëk Hwëch’in au 867-993-7100.
Gauche: Dänojà Zho centre culturel, Dawson City
Visions du Nord
REVENDICATIONS TERRITORIALES
AU YUKON
automne-hiver 2008/2009 – Région du Yukon
Pour en savoir plus ou pour nous faire part
de vos commentaires :
Service des communications – MAINC
Tél. : (867) 667-3888; http://www.ainc-inac.gc.ca
Publié avec l’autorisation du ministre des Affaires indiennes
et du Nord canadien et interlocuteur fédéral auprès des
Métis et des Indiens non inscrits Ottawa, 2008
Communications – Conseil des
Premières nations du Yukon
phone: (867) 393-9225, http://www.cyfn.ca
www.ainc-inac.gc.ca
1-800-567-9604
ATME seulement : 1 866 553-0554
Communications – Gouvernement du Yukon
Tél. : (867) 667-5339; http://www.gov.yk.ca
QS-Y153-110-FF-A1
ISSN : 1498-3753
© Ministre des Travaux publics et des Services
gouvernementaux du Canada, 2008
Ce bulletin a été produit grâce aux efforts de
plusieurs intervenants. Nous tenons à remercier plus
particulièrement les membres des Premières nations
et les fonctionnaires qui ont fourni les renseignements
qui ont servi à rédiger les articles qu’il contient.
Collaborateurs : Dawn Charlie, Megan Williams,
Dorothy Frost, Justin Ferbey, Wayne Potoroka,
George Gottschall, Ann Marie Swan, Gavin Gardiner,
Stanley Noel, Elizabeth Effa, Rick Massie,
Rebecca Johnson, Ed Schultz et Marie-Louise Boylan
Photographies offertes par: Paul Gowdie,
Cathie Archbould, AINC, Heather Jones, Tim Cant,
Dan Pach, Tr’ondëk Hwëch’in
This publication is also available in English under
the title: Visions North.