CORRECTION DU DS N°1 Les historiens et la mémoire de la
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CORRECTION DU DS N°1 Les historiens et la mémoire de la
CORRECTION DU DS N°1 Les historiens et la mémoire de la seconde guerre mondiale en France Analyse de documents La seconde guerre mondiale, marquée par l’occupation et la collaboration d’Etat du régime de Vichy, a profondément marqué les esprits et les divisions profondes de la société ont été difficiles à dépasser. Le travail de mémoire est donc un enjeu essentiel pour reconstruire la société et la nation autour d’une unité. Cependant, ces mémoires sont plurielles, complexes et souvent difficiles à assumer, c’est pourquoi elles ont fait l’objet d’un travail de longue haleine, mené par les historiens plus ou moins soutenus par l’Etat, selon les périodes. Au travers des deux documents fournis, l’affiche du film documentaire « le chagrin et la pitié » de Marcel Ophuls qui marqua une véritable rupture mémorielle en 1969, et un discours prononcé en1997 par Lionel Jospin, nous étudierons en quoi ils illustrent l’évolution du travail des historiens dans la mémoire de la seconde guerre mondiale en France. En premier lieu, l’affiche du film de M. Ophuls qui se présente comme la chronique d’une ville française sous l’occupation, nous présente au travers de quelques photos, l’humiliation subie par les français durant l’occupation ; en effet, l’on aperçoit une institution de la République sur laquelle a été apposée une inscription en allemand, on y voit aussi des affiches pour intégrer la Légion des Volontaires Français (pour aller combattre au côté de l’Allemagne), des nazis patrouiller « en maître » dans les rues… autant de signes d’une situation de soumission dans la collaboration. Pourtant, durant la période qui a précédé (1945 aux années 70) a été élaboré une mémoire officielle, celle du résistancialisme, faisant de la collaboration une paranthèse volontairement oubliée de l’histoire du pays. C’est pourquoi, en dévoilant des vérités trop longtemps ignorées, le « chagrin et la pitié » peut être considéré comme un film démystificateur, dans lequel la collaboration d’Etat est clairement affichée, ainsi que l’attitude des français, qui s’ils n’étaient pas tous collaborateurs étaient majoritairement attentistes, les véritables résistants ne constituant en fait qu’une minorité d’entre eux. C’est aussi pour son aspect polémique que ce film a été interdit de diffusion à la télévision jusqu’en 1981. Cette période (les années 1970) ont également vues d’autres œuvres telle que l’ouvrage de l’américain Robert O. Paxton qui , dans « la France de Vichy » montre les liens étroit entre Vichy et l’Allemagne nazie. On entre donc dans une période d’émergence de la mémoire juive, notamment depuis le procès Eichmann en Israël en 1961. Par la suite, les années 1980 furent marqué par des polémiques face à la difficulté d’assumer « les années noires » et il faudra attendre la fin des années 1990 pour voir arriver le temps du « devoir de mémoire », illustré ici par le discours de l’ancien premier ministre Lionel Jospin qui assume enfin un passé qui pendant longtemps « ne passait pas », à l’occasion de la commémoration de la rafle du vel d’Hiv. En effet, ce triste épisode de l’histoire de l’occupation, est une illustration parfaite de la collaboration active et consentie, puisque ce sont les autorités françaises ellesmêmes qui se sont chargées de rassembler les français de confession juive afin de les livrer aux autoritées nazies « Pas un soldat Allemand ne fut nécessaire… ». Selon L. Jospin, les responsabilités doivent donc être assumées. Ce discours fait par ailleurs suite à celui du Président J. Chirac en 1995 qui reconnaissait alors la complicité de l’Etat français dans la déportation des juifs de France. Ainsi, ces deux responsables politiques, estiment qu’il est temps pour la France d’assumer son devoir de mémoire, en créant des « lieux de mémoire » (monuments tel que le mémorial de la Shoah évoqué à la fin du discours et qui sera inauguré en 2005) et des « temps de mémoires » (commémorations) afin d’arriver à une mémoire apaisée et assumée marquée également par ce que l’on peut appeler l’ère des procès (Barbie, Papon, Touvier entre 1980 et 1990). Enfin, L. Jospin rend également hommage au travail des historiens face notamment à la résurgence du négationnisme « les assassins de mémoire » contre lesquels la loi Gayssot a été votée en 1990. D’autant que les recherches des historiens n’ont pas toujours été facilitées par l’Etat qui leur a longtemps interdit l’accès aux archives. En effet, les relations entre historiens et politiques ne sont pas toujours faciles, à l’image de la polémique provoquée par la décision de Nicolas Sarkozy en 2007 autour de la lecture de la lettre de Guy Moquet, et qui fut alors accusé par les historiens d’instrumentalisation de l’histoire.