Thermographie par drone à Chelles

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Thermographie par drone à Chelles
UNE PREMIERE EN FRANCE !
La thermographie par drone : une technologie innovante
au service de la rénovation énergétique
des bâtiments d’habitation
Une première expérience de thermographie par drone a été menée en 2014 par GrDF dans
un quartier pavillonnaire de Chelles. L’objectif était alors de sensibiliser les propriétaires des
pavillons aux déperditions énergétiques et à l’intérêt de réaliser des travaux de rénovation
énergétique.
La Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (DRIHL),
GrDF et l’Office public de l’habitat de Chelles, Marne et Chantereine Habitat, ont décidé,
avec l’appui de l’AORIF-l’Union sociale pour l’habitat d’Île-de-France et de la Ville de Chelles,
d’expérimenter l’utilisation de drones dans une optique innovante : utiliser la photographie
thermographique comme outil d’aide à la définition d’une stratégie de rénovation
énergétique destinée, en l’occurrence, à des bâtiments résidentiels collectifs.
Il s’agit là d’une première au niveau national.
Cette démarche s’inscrit pleinement dans l’objectif régional de massification des
rénovations énergétiques de logements privés et sociaux (125.000 logements à rénover par
an d’ici 2020) figurant dans le Schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE),
dont les orientations ont été complétées et renforcées par le Plan de rénovation
énergétique de l’habitat (PREH).
Il s’agit en effet, par l’analyse des irrégularités et défauts photographiés et des mesures
captées, de confirmer, d’infirmer ou de compléter les hypothèses étudiées par le maître
d’ouvrage et son maître d’œuvre dans le cadre du diagnostic initial, de manière à accroître
l’efficience de la stratégie de rénovation, objectif essentiel lorsque les opérations de
rénovation se multiplient.
En outre, à l’issue du chantier, une nouvelle campagne de photographies et de mesures
permettra de contrôler la bonne mise en œuvre des travaux réalisés.
C’est la résidence Gay Lussac, à Chelles, qui a été choisie pour cette expérimentation, le 9
avril dernier. L’opération a été confiée à la société spécialisée Azur Drones.
La DRIHL, pilote du volet logement de la transition énergétique en Île-de-France
Depuis sa création, en 2010, la DRIHL, chargée de piloter les politiques publiques en matière
d’hébergement et de logement en Île-de-France, s’implique fortement, en partenariat avec
les acteurs nationaux et régionaux concernés, dans la recherche et la promotion de
stratégies de rénovation énergétique des bâtiments d’habitation efficientes et innovantes,
au service des objectifs de massification des rénovations, pour les logements du parc privé
et du parc social.
GrDF, un acteur de la transition énergétique
Référent du monde de l’énergie et expert de l’énergie gaz, GrDF fédère les différents
acteurs (entreprises locales, professionnels de la filière gaz, collectivités, services de l’État,
etc.) pour sensibiliser à la question énergétique et lutter contre la précarité énergétique. Ce
type d’action confirme le rôle majeur de GrDF dans la transition énergétique au côté des
collectivités et services de l’État, et accompagne le plan de rénovation de 500.000
logements par an à horizon 2017 lancé par le Président de la République. C’est l’occasion de
démontrer la pertinence de l’énergie gaz naturel et du biométhane au travers de la mise en
place de solutions performantes.
Azur Drones, une société leader dans la nouvelle filière des drones civils
Précurseur sur le marché des drones civils, Azur Drones effectue des bilans énergétiques
(offre Thermo Drones©) depuis près de deux ans en exploitant tous les atouts naturels du
drone :
•
sa rapidité : un pavillon individuel peut être inspecté en moins d’une minute, un
bâtiment collectif en quelques minutes ;
•
sa précision : le drone est équipé d’une caméra thermique de haute sensibilité et
évolue à proche distance des surfaces à inspecter. Les mesures sont donc d’une
grande fiabilité ;
•
sa sécurité : mis en œuvre dans un cadre réglementaire strict (autorisations de la
Direction générale de l’aviation civile, autorisation préfectorale, zone de sécurité), le
drone opère dans des conditions de sécurité bien supérieures à celles des
inspections humaines en hauteur.
Grâce à ces atouts, Azur Drones est prêt à répondre à la demande d’inspection massive qui
va être induite par les projets de rénovation des bâtiments dans le cadre de la transition
énergétique.
Crédits photos : Ville de Chelles, DRIHL, Marne et Chantereine Habitat (capture d’écrans vidéos).
Qu’en pensent les principaux acteurs ?
Armelle HAY, Directrice générale de Marne et Chantereine Habitat
Q : Pourquoi vous être portée candidate à cette expérimentation ?
R : En tant que bailleur social, nous sommes extrêmement attentifs sur la question
énergétique. Nous souhaitons, dans le cadre de nos réhabilitations, travailler
particulièrement sur cette thématique en vue de réduire le niveau de charges appliqué à
nos locataires.
Toutes nos opérations, tant de construction neuve que de réhabilitation, obtiennent les
meilleures certifications liées au développement durable et à l’efficacité énergétique (label
Bâtiment Basse Consommation ou Habitat et Environnement, Très Haute Performance
Energétique).
Patrice LEPAGE, Responsable conseiller territorial Seine-et-Marne de GrDF
Q : GrDF, issu en 2007 de GDF, est connu pour sa mission de distributeur de gaz naturel
pour les entreprises et les ménages. Quel rapport avec une opération de thermographie ?
R : GrDF (Gaz Réseau Distribution France), concessionnaire des collectivités locales, remplit
une mission de service public en tant que distributeur de gaz. C'est à ce titre qu'il met son
expertise à la disposition des maîtres d'ouvrage qui réfléchissent sur l'amélioration de
l'habitat, afin de les aider à trouver des solutions adaptées aux objectifs qu'ils se sont fixés,
et ce à des coûts supportables pour leur budget et celui des collectivités locales.
Barbara DUMONT, Architecte maître d’œuvre – atelier bw
Q : Quel bénéfice pensez-vous retirer de cette opération ?
R : En tant que maître d’œuvre, nous sommes très sensibles à la question de l’énergie. Pour
autant, il existe encore de trop grandes différences entre le calcul théorique réalisé par nos
bureaux d’études (CET ingénierie, co-traitant) et l’exécution sur le chantier. De plus, dans le
cas précis de la réhabilitation de la résidence Gay Lussac, il s’avère que diverses pathologies
restent sans réponse (comme des traces d’humidité sur certaines façades ou encore des
problèmes sur les toitures-terrasses pourtant rénovées).
Ce procédé va nous permettre, d’une part, de maîtriser et de cibler les problématiques
existantes et, d’autre part, de pouvoir vérifier lors du chantier la bonne exécution des
travaux.
Jean-Yves BOISSELEAU, Responsable du Service Développement Patrimoine Études de
l’AORIF
Q : Cette expérimentation vous paraît-elle reproductible pour d’autres bailleurs sociaux ?
R : L’AORIF s’est effectivement associée à cette démarche innovante, en permettant
d’identifier un organisme et un site d’expérimentation.
L’objectif était de réaliser une opération test sur le parc social et d’en tirer tous les
enseignements sur l’apport de cette technologie en matière de diagnostic thermique de
logements collectifs. C’est une première satisfaction que l’opération ait pu se réaliser dans
de bonnes conditions. Il faut maintenant se donner le temps d’analyser l'apport concret des
images au diagnostic thermique des bâtiments photographiés pour déterminer les
conditions de reproductibilité sur d’autres patrimoines sociaux et rendre ce dispositif
accessible à d’autres bailleurs.
Brice RABASTE, Maire de Chelles
Q : Les deux opérations de thermographie réalisées sur le territoire de votre
commune constituent-elles, pour vous, des éléments d’une stratégie territoriale plus
globale ?
R : Ces deux opérations, réalisées avec succès, nous montrent à quel point il est important,
pour une collectivité locale comme la nôtre, de s’appuyer sur les nouvelles technologies
pour améliorer les missions du service public. Outre un gain de temps conséquent dans le
diagnostic, ces nouveaux services permettent à notre commune, comme à ses habitants, de
bénéficier d’économies énergétiques et financières. Il s’agit d’un enjeu crucial pour l’avenir.
Charles TAMAZOUNT, Chef du Service habitat et rénovation urbaine de la Direction
départementale des territoires de Seine-et-Marne
Q : La Seine-et-Marne compte une cinquantaine de bailleurs sociaux, qui possèdent près de
100.000 logements sociaux. Comment pourriez-vous valoriser ce type d’expérimentation
dans votre département ?
R : Nous allons pouvoir sensibiliser les bailleurs sociaux de deux manières : par le biais des
réunions bilatérales organisées régulièrement dans le cadre du suivi, par exemple, des
Conventions d’utilité sociale liant l’Etat et les bailleurs sociaux, mais aussi à l’occasion des
rencontres annuelles rassemblant l’ensemble des bailleurs sociaux du département.
Nul doute qu’une technologie permettant de déceler, en quelques minutes, des
imperfections invisibles, même pour l’œil averti d’un maître d’œuvre expérimenté, ne
séduise un certain nombre de bailleurs. Je précise toutefois qu’il ne s’agit en aucun cas de
généraliser cette technique mais de l’appliquer, au cas par cas, là où elle pourra apporter
une plus-value.