La clinique de Valère soigne son avenir
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La clinique de Valère soigne son avenir
6 ÉCONOMIE Vendredi 21 mars 2008 Le Nouvelliste jmt - gb La clinique de Valère. «Un fleuron de la santé en V a l a i s » , c o m m e l a q u a l i f i e R a y m o n d L o r e t a n . LDD La clinique de Valère soigne son avenir SION L’établissement de la capitale se modernise, change de direction et s’allie avec le Genolier Swiss Medical Network. PIERRE MAYORAZ L’histoire de la clinique de Valère a connu bien des soubresauts. Pour assurer sa pérennité, l’établissement de soins sédunois a décidé de s’allier avec le deuxième plus important acteur de la santé privée en Suisse, le Genolier Swiss Medical Network, GSMN, qui compte cinq cliniques en Romandie. Le groupe luxembourgeois Whirlwind, actionnaire majoritaire de la clinique, a obtenu un droit de superficie de quarante ans de la bourgeoisie de Sion, propriétaire des murs. Cet accord a débouché sur des travaux de rénovation et de modernisation. Plus de deux millions et demi de francs ont déjà permis d’aménager l’étage d’accueil et la cafétéria de manière très attrayante. La réfection des chambres a aussi commencé. Ces travaux se poursuivront sous la houlette d’André Martin, ancien directeur aux Hospices cantonaux vaudois, que le groupe Whirlwind a engagé en qualité de directeur général. Une clinique accessible à tous Certes, la clinique de Valère veut attirer un maximum de patients privés dans un but de rentabilité. L’établissement ne touche en effet aucune subvention de l’Etat mais doit vivre avec ses seules entrées financières. Cet apport de clients haut de gamme s’avère donc nécessaire. Mais l’accès à la clinique ne lui est pas réservé. «Tout le monde peut se faire soigner à Valère avec la seule assurance de base de la LAMal. Les soins dispensés sont les mêmes pour tous, comme dans un hôpital public. En revanche, le choix du médecin est garanti et les prestations hôtelières, de meilleure qualité», précise le nouveau directeur André Martin. Cette recherche d’une clientèle aisée et exigeante oblige la clinique à rester à la pointe de la médecine. Ainsi at-elle équipé une salle de cathétérisme d’un matériel dernier cri unique en Valais. Elle permet le traitement en ambulatoire et d’une manière peu «invasive» des affections cardiaques. Spécialisée depuis longtemps en orthopédie et en chirurgie générale, la clinique reste attachée à ces spécialités qu’elle a complétées par un important département de chirurgie esthétique. Elle a aussi mis sur pied une équipe pluridisciplinaire qui s’occupe du traitement de la douleur. tre de compétences. Il en va de 120 postes de travail», explique Pascal Erard, président du conseil d’administration. Et cela ne coûte pas un centime au contribuable puisque seules les assurances règlent les factures. Grâce à sa clientèle haut de gamme, la clinique peut fournir à toute la population valaisanne des prestations de premier choix. Alliance stratégique Affaire entièrement privée, la clinique de Valère se doit de trouver les moyens de sa rentabilité. D’où son alliance avec le Genolier Swiss Medical Network, GSMN, le pôle médical «Tout le monde peut se faire soigner à Valère avec la base de la LAMal» ANDRÉ MARTIN NOUVEAU DIRECTEUR DE LA CLINIQUE DE VALÈRE Complémentarité Les problèmes de la santé ne peuvent plus, actuellement, se régler en petit comité. La clinique de Valère fait donc partie de la planification hospitalière valaisanne. Elle y collabore avec le Réseau Santé Valais, l’hôpital de Sion et le médecin cantonal dans le but de proposer une offre de soins cohérente. Par exemple, un accord avec l’hôpital de Sion concernant les soins intensifs assure la sécurité nécessaire aux patients en cas de complications. Si les soins ne diffèrent pas d’un établissement à l’autre, la clientèle bénéficie à la clinique d’une offre hôtelière de meilleure qualité qu’elle sait apprécier. «Nous devons rendre la clinique attrayante et compétitive. Il faut pour cela en faire un cen- d’AGEN Holding S.A. Le président du groupe AGEN, Raymond Loretan, le président du conseil d’administration de la clinique Pascal Erard, et le nouveau directeur André Martin ont d’ailleurs signé hier une lettre d’intention allant dans ce sens. Les avantages de cette collaboration toucheront d’abord les économies d’échelle dans le domaine des achats de matériel et d’équipements. La masse critique atteinte donnera plus d’atouts aux partenaires dans leurs négociations avec les caisses-maladie. Le marketing et le «lobbying» s’en trouveront aussi renforcés. Cet accord n’a pas d’influence sur l’indépendance de Valère puisque AGEN n’est pas entré dans le capital de Whirlwind. TROIS QUESTIONS À RAYMOND LORETAN PRÉSIDENT EXÉCUTIF DU GROUPE AGEN HOLDING, NOUVEAU PARTENAIRE DE LA CLINIQUE DE VALÈRE EN BREF DATES 1936. Fondation par le docteur Germanier. 1954. Achat par les sœurs de saint Maurice. Monsieur Loretan, pourquoi cette alliance avec la clinique de Valère? Tout d’abord, Valère est un fleuron du paysage de la santé en Valais. En tant que citoyen de ce canton, je suis bien placé pour le savoir. De son côté, AGEN veut devenir un acteur significatif de la santé sur le plan national. Cela passe par des collaborations et des alliances. Notre accord avec la clinique de Valère nous permet de mettre le pied dans un nouveau canton. Cela va dans le sens de notre stratégie de développement. 1964. La ville de Sion reconnaît la clinique d’utilité publique. 1985. Le groupe américain AMI achète l’établissement. 1990. La bourgeoisie de Sion achète les murs et confie l’exploitation à des médecins sédunois. Quels avantages le Genolier Swiss Medical Network offre-t-il à la clinique de Valère? 2005. Prise de contrôle par Tous les avantages d’une masse critique plus importante en matière de poids politique, de force de négociation et de marketing. Mais, en plus, la clinique va bénéficier de la dynamique du deuxième groupe médical privé de Suisse et de ce que j’appellerai l’image Genolier à savoir une reconnaissance à l’échelon national et international avec tous les atouts que cela représente dans la conquête de nouveaux clients particulièrement à l’étranger, nouveaux clients nécessaires à la pérennité de l’établissement. Valère bénéficiera de notre expérience en matière hôtelière sur le plan de la gestion et de la rénovation. Ce secteur diffère profondément entre un hôpital public et une clinique privée. De notre côté, nous améliorerons nos connaissances grâce au savoir-faire des Valaisans dans certains domaines. 2007. Obtention d’un droit Comment un établissement qui ne reçoit aucune aide étatique parvient-il à atteindre la rentabilité? Nous ne subissons aucun poids politique, nous agissons librement en entreprise privée. Le processus de décision nous appartient. Ainsi, nous pouvons prendre certains risques dans l’achat de matériel de pointe. A nous de trouver les clients pour le rentabiliser. Comme nous offrons les mêmes soins pour tout le monde, nous devons trouver un mix idéal entre clientèle assurée en privé et patients au bénéfice de la base de la LAMal. Plus précisément dit, il faut 30% de patients privés pour tourner. Seuls 20% des Suisses possèdent une telle assurance. La prospection à l’étranger s’avère donc nécessaire. Et là, le succès passe par une offre haut de gamme sans cesse renouvelée et adaptée aux derniers progrès médicaux et des médecins aux qualités reconnues. PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE MAYORAZ la société Whirlwind. de superficie de quarante ans. Début de la rénovation et la modernisation. CHIFFRES 60 lits (stationnaires et ambulatoires). 120 collaborateurs. 19 millions de chiffre d’affaires. 12 100 journées d’hospitalisation en 2007. 5600 consultations ambulatoires. 2700 opérations réparties dans trois salles. SPÉCIALITÉS Cardiologie, chirurgie générale, orthopédie, chirurgie plastique, reconstructive et esthétique, gastroentérologie, gynécologie, urologie, othorhino-laryngologie, radiologie, médecine interne, endocrinogolie, diabétologie.