STORIES OF REMEMBRANCE – MIKE MYERS

Transcription

STORIES OF REMEMBRANCE – MIKE MYERS
1
En cette année de l’ancien combattant, des célébrités canadiennes se penchent sur la
signification du souvenir. Des entrevues avec ces célébrités vous sont présentées jusqu’au jour
du Souvenir 2005.
Paul Gross
Paul Gross célèbre les vétérans canadiens dans
Passchendaele
Par Richard Foot
Service de presse CanWest
Paul Gross n’avait que 15 ans lorsque son grand-père, lors d’une journée de pêche, l’a
introduit à l’époque de la Première Guerre mondiale et a éveillé en lui la flamme de ce qui
allait devenir une obsession. Le soldat Michael Dunn, grand-père maternel de Paul, s’est
battu pour le Canada en France et dans les Flandres, en Belgique. Mais ce n’est que
plusieurs décennies plus tard, sur un lac de l’Alberta, que Michael Dunn a partagé les
souvenirs qui le hantaient avec son petit-fils.
« Cette journée s’annonçait bien… », se souvient Gross, « …mon grand-père m’avait
laissé conduire le bateau ».
« J’avais toujours eu des tonnes de questions… As-tu tué des Allemands? As-tu frappé
des gens à coups de baïonnette?… Il les évitait toujours. Ce jour-là, par contre, il a parlé.
Il m’a raconté un événement lors duquel il était en patrouille avec un petit groupe
d’hommes dans un village. Sa troupe est tombée sur un nid de mitrailleuse des Allemands
et une bataille horrible a éclaté. Ça a duré des heures, jusqu’à ce qu’à peu près tout le
monde soit tué ».
« Je n’oublierai jamais ce moment où les portes du monde adulte se sont ouvertes devant
moi. J’ai soudainement réalisé les conséquences mortelles de tels événements, et je crois
que c’est ce qui m’a poussé à faire quelque chose qui traiterait de la guerre. »
Gross, mieux connu pour le rôle de Mountie Benton Fraser dans la série Due South ou
pour son rôle dans la comédie sur le curling Men With Brooms se sert maintenant de ses
Partenaires :
2
talents de cinéaste pour un tout autre genre d’histoire; un film intitulé Passchendaele,
inspiré de l’expérience canadienne lors de la Première Guerre mondiale.
Il hésite à donner des détails sur son film. Nous avons appris que le scénario est
complété, que le budget approche les 20 millions de dollars et que le tournage débutera
au printemps prochain sur les plaines rases de la Base des Forces canadiennes Suffield,
en Alberta, là où Gross espère recréer les horreurs de la bataille de Passchendaele.
Le gouvernement de l’Alberta a annoncé mardi une contribution de 5,5 millions pour la
réalisation du film.
« C’est un défi de taille. Personne au Canada n’a jamais vraiment entrepris un projet de
cette envergure auparavant », a-t-il affirmé.
Peu importe le résultat, ce film est l’aboutissement d’un rêve et de plusieurs années de
réflexion sur la Grande Guerre et sur ce que de nombreux hommes comme le grand-père
de Paul ont enduré. « J’ai de pleines tablettes de documents traitant de la Première
Guerre mondiale », a dit Gross lors d’une récente entrevue téléphonique. « Je lis sur le
sujet depuis toujours. »
« Le film Passchendaele, j’en rêve depuis longtemps. J’ai toujours voulu raconter ce qu’à
vécu mon grand-père. »
Gross a grandi dans un monde de militaire. Son père a fait carrière dans l’armée en tant
qu’officier ayant commandé des escadrons de chars de bataille lors de la Guerre de Corée
et de la Guerre froide. Il s’est promené d’une base de l’armée à l’autre au Canada et en
Allemagne au cours de sa jeunesse.
Il explique sans difficultés sa fascination pour le sujet, née d’un intérêt authentique pour
l’histoire et le souvenir et non d’une romance chauvine.
« Je crois qu’il faut éviter la guerre à tout prix. Il nous faut cependant nous rappeler ce que
les gens comme mon grand-père, 600 000 soldats et 56 500 hommes tués pendant cette
guerre ont fait, pour le meilleur ou le pire, en notre nom. Ne plus se souvenir serait
tragique pour l’avenir de notre nation. »
Quatre-vingt-sept ans après que les fusils se sont tus sur le front ouest, Gross constate
que la mémoire cinématique du conflit au Canada est mystérieusement mince.
Partenaires :
3
« Les souvenirs enfouis dans la culture populaire refont surface chaque année », a-t-il dit.
« Je suis toujours surpris de voir la qualité des romans et des historiens qui relatent notre
implication lors de deux guerres significatives et le peu d’enregistrements sur film
disponibles traitant du même sujet. »
L’hésitation des Canadiens à explorer leur passé en temps de guerre – réaction, selon
Paul, à notre embarras à vivre juste à côté d’une superpuissance qui fait de son armée
une mythologie – fait partie du problème.
Mais qu’on le veuille ou non, a dit Gross, la guerre est au cœur de l’histoire de l’humanité
et toute société qui refuse de comprendre ses triomphes et ses tragédies militaires le fait à
ses risques et périls.
« Il faut revenir aux origines d’un pays pour comprendre les raisons de son existence », a
dit Gross.
« Notre pays, tel qu’il est aujourd’hui, pourrait disparaître rapidement. Au nombre des
raisons qui pourraient causer notre disparition se trouve le fait d’oublier d’où nous venons.
Notre pays était très jeune il y a environ 40 ans (en 1914) lorsqu’il a pris part à cette
guerre. Il en est sorti en tant que nation totalement formée. Il est d’après moi très
important de reconnaître l’importance de cette expérience. »
« Nous devrions être très fiers de notre histoire militaire. Nous nous sommes toujours
portés volontaires. La plupart des Canadiens ne sont pas conscients de l’importance de
nos sacrifices, ou plutôt de ceux de nos prédécesseurs. »
« Il existe des moyens de célébrer, d’honorer et d’être fiers de notre service militaire sans
en venir au panthéon des dieux grecs. Nous devrions honorer et respecter ce que ces
hommes ont fait pour nous. Nous ne nous rendrions pas service en l’ignorant. »
En cette année de l’ancien combattant, des célébrités canadiennes se penchent sur la
signification du souvenir. Des entrevues avec ces célébrités vous sont présentées jusqu’au jour
du Souvenir 2005.
Visitez le site www.dominion.ca pour obtenir plus d’information.
Partenaires :