professe la
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professe la
Au jour de son baptême le catéchumène - ou ses parents, parrain et marraine en son nom si c’est un tout petit - professe la foi de l’Eglise dans laquelle il va recevoir ce Sacrement. C’est la profession de foi baptismale que chaque chrétien renouvelle d’ailleurs tous les dimanches au moment du Credo dans la célébration de la Messe et plus encore dans la nuit de Pâques au cours de la Veillée Pascale. La profession de foi est donc, pour un chrétien, l’affirmation publique personnelle et communautaire de son adhésion au Christ mort et ressuscité venu nous dévoiler le visage de son Père et la présence en nous de l’Esprit-Saint. C’est une profession de foi trinitaire et ecclésiale. Le Chrétien adhère à un Mystère qui le dépasse et confesse de Dieu qu’il est Père, fils et Saint-Esprit. Par cette proclamation il reconnait faire partie d’une Communauté de foi qui est l’Eglise. Le terme de « Profession de foi » désigne donc d’abord et essentiellement l’adhésion personnelle et communautaire du chrétien à la foi de l’Eglise. A l’origine baptême, confirmation et Eucharistie étaient donnés au cours d’une même célébration présidée par l’évêque. Puis la généralisation des baptêmes des tout petits rendra impossible la présence de l’évêque et la confirmation sera reportée à plus tard et sera ainsi séparée du baptême. Quant à l’Eucharistie elle sera progressivement retardée et enfin reçue, à partir du 12ème siècle, entre 10 et 16 ans. En France, et d’une manière générale, ce sera l’âge de 12 ans qui sera retenu. Cette première Communion revêtira, à partir du 17ème siècle, un caractère de plus en plus solennel pour marquer les esprits. Tout cela fonctionna ainsi jusqu’au début du XXème siècle où un pape, Saint Pie X, demanda que l’on avance l’âge de la première communion à 7 ans, c'est-à-dire à l’âge « de raison » ou de « discernement ». Il fallait que l’enfant soit capable de faire la différence entre le bien et le mal, puisse reconnaitre et confesser la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, ainsi qu’adhérer aux grands Mystères chrétiens comme l’incarnation ou la trinité. Le pape souhaitait également que les chrétiens communient souvent alors que la défection envers se sacrement s’était généralisée. Ces nouvelles règles édictées par le pape coïncidaient, dans notre pays, avec les lois marquant la « séparation des églises et de l’état ». L’enseignement religieux qui avait déjà largement disparu des écoles de la République en était à présent totalement exclu. Les paroisses qui assuraient donc seules l’instruction religieuse des enfants se devaient d’appliquer les nouvelles normes venues de Rome. Mais il y eut la crainte qu’une fois la première communion faite à 7 ans les enfants négligent de poursuivre leur éducation chrétienne dans le cadre du catéchisme n’ayant plus à préparer de sacrement célébré en grande pompe, la confirmation ne présentant, elle, pas d’éclat extérieur particulier. On trouva alors une « astuce pastorale »… : Obéir au pape en faisant communier les enfants dès 7 ans mais d’une manière non solennelle, au cours d’une communion qu’on appellera « Première Communion privée »… et maintenir celle faite traditionnellement vers 12 ans qui ne sera plus la première mais qui sera toujours aussi grandement valorisée et très « solennelle », donc attractive, et appelée par conséquent : « Communion solennelle » ! Notons aussi qu’une des conséquences de l’avancée de la Première Communion à 7 ans fut que l’ordre de la réception des sacrements (baptême - confirmation – Eucharistie) se voyait «chamboulé ». L’Eucharistie, reçue dès 7 ans, renvoyait à plus tard le sacrement de confirmation dont la réception était liée à la venue de l’évêque dans les paroisses. La France va connaître ainsi pendant des décennies deux « communions » mais dont la seconde, dite solennelle, marquera seule les esprits par son faste et son caractère pompeux ! A partir des années trente on va liée de plus en plus et progressivement la communion solennelle à la profession publique et collective de sa foi. Puis dans les années cinquante et soixante l’Eglise va clarifier un peu ses pratiques pastorales et sacramentelles. Il va paraître alors évident que célébrer en catimini la première communion dite « privée » à 7 ans en valorisant à l’excès celle, dite « solennelle », faite à 12 ans, était un non-sens ! On va donc progressivement redonner toute sa dignité à la « Première Communion » sans la lier nécessairement à un âge précis mais en la célébrant dès que l’enfant est prêt, à partir de l’âge de raison, au terme de deux années de catéchisme. Elle va donc devenir une vraie Première Communion solennisée. Quant à celle appelée désormais improprement « deuxième », et théoriquement faite à 12 ans, elle va connaître un sort plus délicat… Elle ne sera d’abord plus la deuxième puisqu’entre temps il y en aura eu autant que de participation à la Messe… Elle ne sera même plus une « Communion » particulière, puisqu’un chrétien peut désormais communier très souvent… Elle va devenir une « fête de la foi » marquant une étape importante dans la vie chrétienne d’un jeune au début de ses années de collège. Dans la plupart des paroisses françaises, comme chez nous à la Penne sur Huveaune, cette fête au cœur de l’adolescence prendra désormais le nom de « profession de foi ». Elle sera l’occasion pour les jeunes de redire leur attachement au Christ et de murir leur appartenance à l’Eglise. Au cours des célébrations des « premières communions » les symboles liturgiques liés au baptême sont mis en valeur : l’aube, qui est le signe du chrétien « revêtu » du Christ ressuscité et la lumière transmise depuis le cierge pascal. Mais bien sûr l’Eucharistie est au centre de la fête car c’est la première fois que l’enfant ou le jeune reçoit le Christ en nourriture. Pour la « Profession de foi » les mêmes symboles baptismaux sont à nouveau à l’honneur comme l’aube et la lumière… et l’Eucharistie y est bien sûr au centre… Mais l’accent est mis sur la profession publique de la foi du jeune et son engagement plus personnel envers le Seigneur. La Célébration n’est qu’un moment fort d’une étape vécue en groupe d’aumônerie. Elle est à la fois un point d’aboutissement et l’occasion de repartir personnellement et en équipe vers une autre étape celle de la Célébration de la Confirmation en classe de 3ème. La première Communion est célébrée dans le primaire, après deux années au moins de catéchisme lorsque l’enfant est prêt à recevoir ce Sacrement. Il faut bien évidemment qu’il manifeste son désir de participer régulièrement à la Messe et que cette participation soit importante pour lui. Les enfants qui vont à la Messe tous les dimanches peuvent communier dès qu’ils en expriment le désir avant même le terme des deux années de catéchèse. C’est le cas en particulier de ceux qui sont enfants de chœur et qui sont présents avec assiduité aux célébrations dominicales. La première Communion est célébrée en aube, habituellement au cours d’une Messe dominicale en mai ou en juin, après une préparation et un temps de retraite. La « Profession de foi », qui n’est donc pas un sacrement de plus, est célébrée normalement à la fin de l’année de 5ème dans le cadre de l’aumônerie scolaire paroissiale après deux années de préparation en équipe. Elle est célébrée également en aube au cours d’une Messe dominicale en mai ou en juin après une préparation et un temps de retraite. Elle n’est pas la fin de la catéchèse mais une étape dans la vie chrétienne des jeunes. En effet, à partir de la 4ème ils vont être invités à se préparer au troisième Sacrement de l’initiation Chrétienne : la Confirmation. La Confirmation sera célébrée, elle, à la fin de l’année de 3ème au cours d’une Célébration commune avec des jeunes des autres aumôneries du secteur pastoral. Elle se prépare à la fois sur la Penne en équipe paroissiale d’aumônerie et avec les autres confirmands du secteur au cours de quelques temps forts et d’une retraite commune. Après la confirmation, même s’il n’y a plus de préparation particulière à un sacrement, les jeunes sont invités à poursuivre, en équipe d’aumônerie, des temps de partage, d’approfondissement de la foi et de célébrations. Ils peuvent s’engager dans l’Eglise en se mettant en particulier au service des plus jeunes en catéchèse ou en aumônerie. Enfin c’est durant toute notre vie que le Seigneur nous invite à approfondir notre foi et notre engagement à son service. Les différents groupes paroissiaux ou diocésains sont là pour nous y aider. N’hésitons pas à les rejoindre. L’abbé Jean-Claude FOURNIER.