Le budget participatif de Grigny 15 février 2008 - Région Rhône
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Le budget participatif de Grigny 15 février 2008 - Région Rhône
N° 13 Mai 2008 IVE T A P I C I T R A P E I T A LA DÉMOCR EN PRATIQUES régional de La lettre du réseau ative démocratie particip Le budget participatif de Grigny 15 février 2008 Depuis 2005, les habitants de Grigny, dans le Rhône, proposent et élaborent le budget de leur commune : en fait, les 3 à 4% d’habitants qui s’investissent dans cette démarche décident du quart du budget d’investissement de la commune, soit 1 million d’euros pour le budget 2008. Cette initiative du maire PC de Grigny fait de la commune un « Porto Alegre français ». Néanmoins cette réalisation n’est pas forcément transposable partout : Grigny bénéficie de sa petite taille (9 000 habitants), a avancé sans brûler les étapes vers la participation, et son maire, réélu depuis 1992, a pu installer le processus dans la durée. A Grigny, le souci de développer la démocratie participative s’inscrit aussi dans une politique clairement à gauche, où le conseil municipal n’hésite pas dans certains cas à en appeler à la désobéissance civique : aucune expulsion locative pour impayé sur la commune depuis 2004 suite à l’adoption d’arrêtés municipaux, refus de panneaux publicitaires et de parcmètres dans l’espace public, la Ville de Grigny a été aussi l’une des premières de France, en 2003, à se proclamer commune “Zone Hors AGCS” (contre l’Accord Général sur le Commerce des Services visant à la libéralisation des services au niveau mondial), bref une conception bien arrêtée du service public… Des questions sont aussi posées : alors qu’il n’y a pas de vie démocratique sans expression de conflits, comment se fait-il que l’élaboration du budget participatif soit aussi consensuelle ? L’absence de tirage au sort des habitants qui participent au budget ne favorise-t-elle pas des expressions dominantes ? René Balme, maire de Grigny et François Auguste, Vice-président à la démocratie participative au Conseil régional Rhône-Alpes, introduisent ce grill, qui est conjointement un retour sur le budget participatif 2008 à destination des habitants, et un grill du réseau régional de démocratie participative. Des représentants de plusieurs villes intéressées par la démarche sont présents (La Motte-Servolex, La Mulatière…). La ville de Grigny, souligne R. Balme, est considérée comme une ville pionnière en matière de démocratie participative en France. Mais c’est à la suite de la très large couverture médiatique depuis 2006 (reportages aux journaux télévisés et radiodiffusés de TF1, France 2, France 3, M6, France Inter, RTL... et nombreux articles dans la presse écrite) que les projecteurs se sont vraiment tournés vers la commune. Des villes (Paris, Bastia, Rennes, Roubaix, Montreuil...) et des chercheurs ont contacté Grigny pour décrypter son expérience. 1 LE CONTEXTE : ACTEURS, SCENE ET SCENARIO LA METHODE : PRENDRE SON TEMPS, DES APPUIS SOLIDES DANS LES QUARTIERS, ET UN PARI SUR LES TECHNOLOGIES LES DATES CLÉS 1992 : Election de René Balme à la Mairie de Grigny. A partir de 1995 : Création de 6 conseils de quartiers. 1995 : Création du Conseil Municipal des Jeunes. 2004 : Création du service démocratie participative pour centraliser les outils existant et développer la participation. 2005 (avril) : Début du travail avec les habitants sur le budget 2006. 2006 : Création du conseil associatif. 1 - Prendre le temps « Nous avons mis 10 ans à créer 6 conseils de quartiers, attendant que le premier fonctionne pour créer le deuxième, et ainsi de suite, pour nous assurer de la volonté des habitants de participer à la vie de la commune. Il serait illusoire de créer de toute pièce un budget participatif en pensant que les citoyens vont s’y investir. Passer de la démocratie représentative à la démocratie participative demande une habitude de la concertation, un minimum aussi de confiance entre citoyens et élus. Le meilleur gage de réussite est le temps ». (R. Balme) Prendre le temps, c’est aussi accepter que là où d’autres communes montent leur budget en quelques semaines, 9 mois sont nécessaires à Grigny. 2 - Des services municipaux acquis à la démarche Les services techniques et financiers réalisent le chiffrage, les devis, et des études diverses sur les projets proposés. « En matière de changement, il a fallu lever la crainte des services. Le renouvellement au début de la démarche participative des directeurs des services techniques et financiers a permis de travailler avec des personnes qui ont directement accepté la démarche. Quand on est en poste depuis longtemps, on peut avoir du mal à partager le pouvoir. » (R. Balme) Depuis sa création en 2004, le service démocratie participative (3 personnes à plein temps), placé sous l’autorité directe du maire, travaille en relation avec tous les services. Une de ses originalités est de comprendre un poste d’agent de proximité : « J’ai deux rôles, explique Pierre Marcon: une visite journalière dans chaque secteur, pour faire remonter les demandes, questions, et ramener les informations à la mairie, qui les dispatche aux services ; et vérifier si les travaux ont été faits : panneaux de signalisation, Rhône voirie, etc. » LE COMMANDITAIRE Mairie de Grigny (69) LE TERRITOIRE Commune de Grigny.Au sud du département du Rhône, Grigny s’étend en rive droite du fleuve. Sa superficie est de 575 hectares pour près de 9000 habitants, d’où une forte densité. C’est aussi une ville de gauche depuis 1977, de tradiHaute-Savoie Annecy tion cheminote. Elle compte 40% de logements sociaux. Grigny est entrée en 2007 Chambéry dans l’intercommunalité du Grand Lyon. Grigny Bourg-en-bresse Ain Lyon Loire 3 - Appui St Etienne sur des strucIsère tures participatives Valence C'est au niveau des Drôme Privas assemblées particiArdéche patives (6 conseils de quartiers, conseil associatif, Conseil Municipal des Jeunes) que s'élabore le budget participatif de l'année suivante. Les conseils de quartiers Chaque conseil (Bel-Air, Arboras – Berthelot, Centre Ville – Sablon, Villeneuve, Charmes – Boutras, Vallon – Les Hauts de Grigny) se réunit une fois par mois. Chacun a deux élus référents. Les mineurs et les étrangers prennent part aux votes. Une réunion plénière annuelle est organisée en mairie. Le Conseil Municipal de Jeunes (CMJ) Le CMJ est la seule structure élue qui participe au budget participatif. Représentant les jeunes de Grigny, il est composé de 29 élèves du collège Emile Malfroy, élus à bulletins secrets par les collégiens, sur la base d’un programme électoral rédigé par leurs soins. Leur mandat dure deux ans. Le CMJ est scindé en 3 commissions qui travaillent sur les projets présentés durant la campagne par les jeunes élus puis votés par l’ensemble du CMJ. Le CMJ consacre une réunion tous les deux mois à la question du budget participatif. Le conseil associatif Constitué dans le cadre du budget participatif, il rassemble une trentaine d’associations (sportives, culturelles, caritatives, comités de locataires...). Il se réunit en mairie une fois par mois. 4 - Miser sur la pluralité des modes d’expression Plusieurs outils permettent la communication, l’expression et la « remontée » des attentes des habitants : - Grâce au forum « demopart » mis en place pour recueillir les propositions, le site Internet démocratie participative (http://www.grigny69.com/demopart) est un outil pratique et réactif de démocratie. Il suffit de s’inscrire sur le site et on peut poser des questions, envoyer son Savoie PUBLICS CONCERNÉS Habitants volontaires de la commune, services municipaux, élus référents des différents conseils,acteurs associatifs,partenaires sociaux,Conseil Municipal des Jeunes (CMJ). NOMBRE DE CITOYENS IMPLIQUÉS Entre 700 et 900 présents aux assemblées générales de quartiers une fois l’an (10% de la population) et 150 personnes investies de façon régulière dans les conseils de quartier, Conseil Municipal des Jeunes et conseil participatif (3 - 4%). OBJECTIFS Coller au plus près des attentes et besoins des habitants dans l’évolution de la ville. Renforcer l’implication des citoyens au niveau local. BUDGET Environ 32 000 € pour la mise en place du budget participatif (coût d'un poste et des publications diverses) COORDONNÉES DES ACTEURS Estelle Charpenay, directrice du service démocratie participative 3 avenue Jean Estragnat 69520 Grigny Tél : 04 72 49 52 04 - Fax : 04 72 49 52 42 Email : [email protected] Site Web : http://www.grigny69.com/demopart avis sur différents thèmes : voirie, aménagements de sécurité, pedibus, etc. Les réponses aux questions sont données par d’autres habitants, les services municipaux voire le Maire lui-même ; - un questionnaire papier est envoyé depuis 2007 dans toutes les boîtes aux lettres pour recueillir les doléances ; - des visites sont réalisées une fois par an dans les 6 quartiers de la ville. 5 - Un usage pionnier de la vidéo Grigny est pionnière en matière d’utilisation de la vidéo à des fins de démocratie participative. Depuis le 1er janvier 2007, les conseils municipaux sont filmés en intégralité, et peuvent être visionnés sur le site « demopart ». On trouve aussi sur le site les vidéos du Conseil Municipal des Jeunes. L’association ViVé, créée à l’initiative de R. Balme en 2006 est au coeur de cette innovation : c’est une structure originale qui gère les jumelages de la ville et développe une télévision locale participative. 2 LE CALENDRIER D’ELABORATION D’UN BUDGET PARTICIPATIF A GRIGNY Avril-novembre : la collecte des besoins exprimés L’élaboration du budget participatif débute avec les assemblées générales des conseils de quartiers (900 habitants ont participé en 2007). C’est le début de 8 mois de travail sur le budget communal. Les différentes assemblées de la ville (conseils de quartiers, conseil associatif et Conseil Municipal des Jeunes) se réunissent spécialement et à plusieurs reprises pour établir les propositions pour l’année suivante. Le conseil associatif recueille les demandes des associations locales (Amicale Laïque de Grigny, Tennis Club de Grigny, « Ensemble main dans la main », etc.) et prend des contacts avec les directeurs d’écoles et d’institutions. Les demandes concernent le plus souvent des aménagements physiques, des rénovations, la sécurisation… Les habitants sont par ailleurs sollicités pour faire leurs demandes. 3 possibilités s’offrent à eux : forums du site « demopart », courrier à l’une des assemblées de la ville, questionnaire. Au final, 203 propositions ont été enregistrées en 2007. Toutes sont chiffrées par les services municipaux en novembre. Fin novembre : vote du budget participatif par les membres des assemblées participatives Les membres des conseils de quartiers, du conseil associatif et du Conseil Municipal des Jeunes ainsi que toutes les personnes qui ont souhaité prendre part au vote via le site ou les questionnaires (150-200 personnes au total) se réunissent pour voter les propositions élaborées par les Grignerots au cours de l’année. Par manque de place dans la salle des fêtes (200 personnes au maximum), la soirée n'a pu être ouverte au public en 2007. La mairie annonce son budget d’investissement et la part allouée au budget participatif. Il ne dépasse pas aujourd’hui le quart du budget, explique le maire, car les opérations pluriannuelles limitent les marges de choix. En fonction de cette enveloppe, les habitants choisissent les propositions qu’ils souhaitent voir appliquer par la municipalité l’année suivante. Chaque proposition de la liste est validée ou repoussée par un vote à main levée. Le 29 novembre 2007, il a fallu 7 heures de délibérations pour retenir 121 projets ! Les élus et les techniciens municipaux sont présents pour apporter d’éventuels éclaircissements, mais ils ne peuvent pas participer au vote. Janvier : les propositions sont validées par les élus de la majorité lors du conseil municipal Depuis que le budget participatif existe,le conseil municipal a toujours validé en bloc le choix des habitants (100% des projets depuis 3 ans). Les 121 projets du budget 2008 soumis fin janvier au conseil municipal ont ainsi tous été acceptés. Sont aussi envisagés la création d’un conseil de jeunes s’adressant au 15/20 ans, la contribution du conseil participatif et du Conseil Municipal des Jeunes à la révision du Plan Local d’Urbanisme, et le recours aux référendums de quartiers. Mieux communiquer sur les réalisations imputables au budget participatif : réalisation d’une plaquette, pose de panneaux dans l’espace public là où des réalisations ont été faites, lettre d’information… Les membres des assemblées de la ville vont être formés au site web “demopart”. Il s’agira d’apprendre à se servir du forum, pour à terme devenir les seuls rédacteurs et gestionnaires du site. Les formations sont dispensées à la M@ison de Grigny, association dédiée à la formation et au développement des usages de l’Internet et du multimédia auprès des populations de Grigny, Givors et des communes avoisinantes. Février : les habitants sont invités à venir réfléchir avec le service démocratie participative aux modalités de travail du prochain budget participatif Le rapport du budget participatif est distribué aux habitants. Il reprend l’ensemble des propositions (validées et refusées par le vote des habitants), en distinguant deux grands chapitres : les opérations communales d’investissement et celles de fonctionnement. Pour chaque proposition, sont indiqués sa provenance (conseil associatif, questionnaire…), la compétence impliquée (communale, intercommunale…), le service municipal concerné, son chiffrage, les observations des habitants et services, et son calendrier. Les opérations réalisées ou en cours apparaissent également. Tout le reste de l'année, est opéré un suivi régulier du budget participatif sur le terrain. PROJETS A VENIR Elargir la participation et travailler sur la partie fonctionnement du budget Pour que les habitants puissent décider sur l’ensemble du volet fonctionnement dans le budget participatif 2009, des ateliers budgétaires vont former les volontaires au budget de fonctionnement communal, en partenariat avec l’association Formation et Action Citoyennes (FAC). Cette expérience va être conduite par FAC dans plusieurs communes du Grand Lyon, en coordination avec d’autres territoires de la région parisienne. UNE DEMOCRATIE PARTICIPATIVE SANS CONFLIT ? Pourquoi la question du conflit n’apparaît-elle pas ? Plusieurs participants s’étonnent de l’absence de conflits d’intérêts et de valeurs dans les choix effectués pour le budget : « Une mairie ne peut réaliser tous les projets, il y en a bien qui se sentent lésés ? » (Roland Dumoulin, adjoint démocratie participative à la Mairie de Rillieux-la-Pape). « Je m’étonne de n’avoir pas entendu dire que la démocratie est aussi l’école du conflit : or, la démocratie apprend à dire que l’on n’est pas d’accord. La démocratie sert à refabriquer du contrat social, de la justice sociale, du conflit entre nous…» (François 3 ACTU Hannoyer, directeur de l’Association pour la démocratie et l’éducation locale et sociale - ADELS). Est-ce à dire que la municipalité, en recherchant la construction du lien social et la paix sociale fait preuve de défiance à l’égard des différentes formes de conflictualité, voire « domestique » la contestation potentielle ? R. Balme répond que les habitants ont une vision de l’ensemble de la commune, et par conséquent pensent son intérêt. Ensuite un principe est appliqué : lors de chaque discussion, il faut abandonner agressivité et reproches, et développer des arguments. Enfin, il estime que dans la ville, le sens de la conciliation, du dialogue et le lien entre les habitants sont forts : « la vie associative est très dense, on peut être étonné de la qualité de relation à tous les niveaux, et tout un ensemble d’éléments participent à créer du lien. Il n’y a pas, par conséquent, de heurts trop violents ». Les habitants choisiront-ils le montant de leurs impôts ? F. Auguste s’interroge : si les habitants de Grigny décident du budget de fonctionnement, ils décideront du montant des impôts locaux. Le maire confirme : « les habitants feront un choix de gestion communale : ils devront décider s’ils veulent plus ou moins de service public, sachant que diminuer l’impôt c’est diminuer le service public. La volonté de notre équipe est d’aller au bout de la démarche ». La question de la formation des habitants et du personnel municipal Il apparaît qu’il n’y a pas de formation des agents municipaux, en lien avec le budget participatif. La directrice des services techniques de Grigny, Valérie Azzedine Fischer, l’explique : « chacun doit être technicien en son domaine ; les agents ne sont pas formés, car lorsqu’une demande arrive, nous sommes censés savoir y répondre. En revanche, le service doit être suffisamment étoffé pour absorber la surcharge de travail. C’est quand il y a une multitude de petites demandes que c’est difficile ». Quant aux habitants, ils n’ont pas été formés, mais les volontaires le seront lorsque le travail sur le budget de fonctionnement commencera. La Région Rhône-Alpes soutient les associations ou les collectivités rhônalpines qui souhaitent développer des projets innovants ou expérimentaux de démocratie participative. Les dossiers de candidature sont à envoyer à la Région Rhône-Alpes au plus tard le 15 septembre 2008. Plus d’info sur www.rhonealpes.fr participative sert ensuite à faire évoluer les services publics qui produisent la ville : en répondant à une multitude de « petits besoins », nous voyons à Grigny que c’est la totalité de la ville qui change à travers cet exercice. La démocratie participative sert enfin à réhabiliter le politique : à Grigny, on gagne petit à petit contre la déliquescence de la société ». F. Hannoyer conclut le grill : « Les chercheurs nous disent que la démocratie participative sert d’abord à renforcer le lien social : la richesse de Grigny est celle des échanges de ces gens qui parlent entre eux, apprennent à s’écouter… La démocratie RESULTATS DE LA DEMARCHE Points forts Le projet a été reconduit pour la 3ème fois pour le budget 2008, avec un élargissement de l’expérience à la section fonctionnement du budget communal. L’élaboration du budget revêt une dimension pédagogique en formant les administrés au fonctionnement des institutions et collectivités : « Les habitants ont rapidement compris les contraintes de l’action municipale, pourquoi il faut du temps entre l’expression d’un besoin et sa réalisation, formalités administratives, recherches de subventions, demandes de permis, délais à respecter... Quand ils l’ont compris, c’est plus facile pour nous. » (Valérie Azzedine Fischer, directrice des services techniques, mairie de Grigny) Il y a eu un renforcement probable des échanges entre habitants, et avec les élus de la majorité. Ces derniers gagnent en légitimité, et peuvent s’appuyer sur des nouvelles formes d’engagement. Les propositions sont réalistes, et ne dépassent pas le cadre budgétaire. « Les gens ont le souci des finances locales. A terme, je suis convaincu que nous faisons des économies.» (R. Balme) La ville change par petites touches à partir des demandes des habitants. « Le plus important, ce sont les petits détails que l’on peut résoudre à peu de coût, mais ils sont importants dans la vie quotidienne et intéressent les habitants. » (Jean-Baptise Gaffino, délégué d’un conseil de quartier à Grigny) Chaque année le budget participatif intègre des améliorations qui globalement rendent plus facile l’expression des habitants. Le forum « demopart », notamment, a permis de mobiliser davantage de personnes. La participation des habitants a doublé entre la préparation du budget 2006 et celle de 2008. Points faibles Alors que la démocratie est une école du conflit, on ne voit pas apparaître cette dimension. Les conflits d’intérêts et de valeurs semblent masqués. Les services municipaux reçoivent encore trop de propositions peu précises, qui leur imposent d’interpréter les demandes dans un temps court, et les amènent parfois à répondre de manière inappropriée. Les services municipaux manquent de formation. Le budget ne remet pas en cause les grandes orientations de l’équipe municipale. Il est surtout tourné vers des aménagements de proximité. La question de la participation comme outil de contrôle politique du social et de formation de réseaux d’échanges politiques et de reconnaissance croisée n’est pas posée. Il y a une faible représentation des couches les plus défavorisées de la population. Toutes les catégories d’habitants n’ont sans doute pas la même capacité à infléchir l’action publique. La question de la représentativité des participants au budget participatif n’est pas posée. La solution du tirage au sort sur les listes électorales n’a pas été choisie, car elle évincerait du processus une large partie de la population (moins de 18 ans, étrangers) et les personnes volontaires. La Lettre du réseau régional de démocratie participative 78, route de Paris - BP 19 - Charbonnières-les-Bains Cedex - Téléphone : 04 72 59 40 00 - Télécopie : 04 72 59 42 18 e-mail : [email protected] Directeur de la publication : Gilles Le Chatelier / Rédaction : Cédric Polère / Réalisation : Crayon Bleu / Crédit photos : Région Rhône-Alpes Mai 2008