Profil humanitaire Régional Niger– Agadez (Septembre 2013)
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Profil humanitaire Régional Niger– Agadez (Septembre 2013)
Profil humanitaire Régional Niger– Agadez (Septembre 2013) La région a une population estimée en 2012 (INS) à 481 982 personnes représentant 2,8% de la population totale du pays. Cette population est relativement jeune : 49,8% % ont moins de 15 ans et seulement 2,6% ont plus de 65 ans. Elle est limitée au Nord par l’Algérie et la Libye avec lesquels elle partage respectivement 970km et 350km, à l’Est par le Tchad sur 600km, à l’Ouest par le Mali sur 60km et la Région de Tahoua et enfin au Sud par les Régions de Zinder et Maradi. La région dépend presqu’entièrement de la production des régions voisines et des conditions sécuritaires des différents axes qui la relient aux zones agricoles du pays. Aperçu Humanitaire Les principales vulnérabilités de la Région A. Insécurité alimentaire La région reçoit moins de 300 mm de précipitations annuelles et se trouve au-dessus de la limite nord des cultures au Niger. Cela explique les déficits récurrents enregistrés dans le domaine de la production céréalière, avec comme corolaires des crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes. En 2012 le déficit céréalier enregistré par la région a été évalué à -115 777 tonnes. La culture irriguée occupe une place importante dans la production agricole de la région avec des chiffres d’affaires variant entre 5 à 8 milliards de FCFA selon les années. Pour la campagne 2013, ce chiffre a atteint un record de 22 681 110 430 engrangés par les producteurs. Il faut signaler que toutes les 15 communes de la région ont été identifiées vulnérables à de degré divers. Sur 782 villages, hameaux et campements de la région, 311 ont été identifiés à risques soit un taux de 40 % ; Aussi, 219 980 personnes réparties dans les zones agro-pastorales sur 563 256 sont à risque d’insécurité alimentaire cette année, soit un taux de 46%. La région n’est pas une zone de production céréalière, l’approvisionnement de ses différents marchés dépend en grande partie des conditions sécuritaires des différents axes qui lient la région aux zones agricoles du pays. L’effectif du cheptel qui est estimé en 2011 à 1.419.999 têtes d’animaux, est fluctuant et varie selon les années au gré des résultats de la campagne hivernale. En 2012, la région a enregistré un excédent fourrager de +249 803 tonnes de matières sèches. En 2011, le déficit céréalier et fourrager était respectivement de 123 576 tonnes et de 263 222 tonnes de matières sèches. La santé animale est caractérisée par la fréquence des maladies infectieuses et parasitaires. Cette situation est aggravée par l’insuffisance des matériels vétérinaires et des circuits d’approvisionnement en intrants et médicaments vétérinaires, une faible couverture vaccinale due à la réticence des éleveurs. La récurrence des inondations dans la région qui entrainent le débordement des principaux koris, a entrainé des d’énormes dégâts matériels et des pertes de bétail. Ce fut le cas dans le département d’Iférouane, qui a enregistré en fin avril 2013 la perte de 500 petits ruminants, 35 camelins et 32 ânes. B. Santé Le VIH/SIDA : le taux de séroprévalence dans la population âgée de 15 à 45 ans est de 0,5% alors que la moyenne nationale est de 0,4% (EDSN-MICS IV 2012). Les résultats des campagnes de dépistage volontaire organisées en 2008 et en 2009 attestent de la progression de l’infection : sur les 5.243 personnes qui ont subi le test volontaire en 2008, 176 personnes ont été dépistées positives (3,35%). En 2009, 218 cas personnes sont dépistées positives sur le total de 3.098 personnes (7,03%). Selon la DRSP, plusieurs facteurs expliqueraient la progression de l’infection dans la région: le C H IF FR ES Population totale Nombre de personnes à risque d’insécurité alimentaire Chiffres d’affaires producteurs maraichers Retournés de la Lybie Personnes refoulées 481 982 (RPG/H 2012- INS) 46% de la population soit 219 980 personnes 22 681 110 430 CFA (Source : DRA) 11 717 personnes 4500 personnes C. Les catastrophes naturelles (inondations) La région d’Agadez est régulièrement confrontée à des catastrophes et des calamités naturelles : crise alimentaire et nutritionnelle due souvent à la sécheresse et l’invasion des ennemis des cultures (les criquets pèlerins et les oiseaux granivores), inondations, mouvements de populations, épidémies etc… La dernière campagne agropastorale (2012) a enregistré un déficit céréalier de 115 777 tonnes et un excédent fourrager de 249 803 tonnes de matières sèches. L’agriculture pratiquée (cultures maraîchères, culture des dattes, arboriculture fruitière) reste très fragile car soumise à plusieurs aléas dont les inondations, les débordements des koris, l’ensablement des berges, l’effondrement des puits maraichers, la baisse de la nappe phréatique, le faible engorgement des mares et l’érosion des sols. En 2013, les inondations ont affecté la région, suite à des pluies enregistrées dans la troisième décade du mois d’avril 2013 le département d’Iférouane et celles du mois d’août qui ont occasionnés d’importants dégâts dans plusieurs localités des départements d’Iférouane, Tchirozérine, Ingall, Aderbissinat et Arlit, avec des pertes en vies humaines et destruction des habitats, des sites agricoles, du cheptel et des infrastructures hydrauliques et scolaires. Ainsi, 42 villages regroupant 1059 ménages totalisant 7796 personnes ont été affectés par la catastrophe. Le bilan des dégâts enregistrés est de 5 pertes en vie humaine, 6 blessés, 7,443 ha de cultures détruits, 22,07 ha d’aire de cultures ensevelies, 3,526 tonnes de vivres emportées, 703 Kg de production de blé emportés, 8 mini pépinières fruitières détruites, 6 classes endommagées, 658 petits ruminants, 75 gros ruminants emportés par les eaux et 2 ânes morts, 166 puits cimentés ou www.unocha.org La mission du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies est de mobiliser et de coordonner une action humanitaire qui repose sur des principes en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. La coordination sauve des vies Profil humanitaire région Agadez : | 2 L’enquête nationale Nutrition réalisée en Mai-Juin 2012, le taux de malnutrition aiguë Globale était de 11,8% et celui de la MAS à 1,8%. Cette situation alarmante appelle à un engagement plus poussé à travers des actions diversifiées de lutte contre la malnutrition dans la région d’Agadez. En rappel, l’opération de dépistage actif organisé par la CRF en juillet 2011 dans la CU d’Agadez donne un taux de 11,4% pour la Malnutrition Aigüe Globale, il atteint les 21% dans le quartier Dagamanat de la ville d’Agadez. La région compte 3 CRENI, 42 CRENAM, 2 CS et 38 CRENAS fonctionnels. L’activité de prise en charge de la malnutrition modérée et sévère sans complications est pratiquée essentiellement dans les CSI. Seules 2 des 68 cases de santé fonctionnelles disposent des intrants de prise en charge de la malnutrition modérée. Le district sanitaire de Tchirozérine est moins nanti par rapport aux 9 autres districts avec 57,14% des cases de santé non fonctionnelles et moins de 50% de couverture sanitaire. E. La situation sécuritaire Elle s’est brutalement dégradée au mois de mai avec les premiers attentats terroristes de l’histoire du pays qui ont été enregistrés dans la région d’Agadez. Le retour massif et permanent des migrants de la Libye et d’Algérie pose le problème de prise en charge au niveau communautaire déjà fragilisé par sa vulnérabilité sur le plan alimentaire, sanitaire et éducationnel. Des mesures de sécurités sont prises par les autorités, à travers des contrôles renforcés aux entrées et sorties de la ville, et des patrouilles régulières sont opérées dans la ville. La population est appelée à plus de prudence et de vigilance et à collaborer avec les autorités en terme d’informations. Actuellement la situation sécuritaire est calme sur l’ensemble de la région, mais on assiste au retour de quelques cas de banditisme urbain (braquage à mains armés, coupeurs de route,….) ces deux derniers mois (août et septembre 2013). La présence des mines dans la partie Nord de la région (Kawar) et la découverte récente d’une mine dans l’Aïr, constituent aussi une menace surtout pour les migrants en partance ou au retour de la Libye. F. L’accès humanitaire La recrudescence du banditisme armé (coupeurs de route, cambriolage, braquage,…), l’éloignement, l’état de dégradation avancée des principaux axes routiers reliant Agadez aux autres régions du pays, la présence de mines dans certaines parties de la région, posent la problématique de l’accès humanitaire dans certaines zones de la région justifiant l’utilisation de l’escorte dans les missions des agences UN et de certaines ONGs Internationales. traditionnels ensevelis, 4833 mètres linéaires de clôture de jardins détruites et emportées et 557 mètres linéaires de protection de berges détruits. De même, des feux de brousse sont régulièrement signalés dans la région. En fin mai 2013, ce sont 22 239 ha qui ont été détruits par le feu dans les départements d’Aderbissinat, d’Ingall et Arlit. D. La problématique des migrants et refoulés Le retour massif des migrants de la Libye et d’Algérie pose le problème de prise en charge au niveau communautaire déjà fragilisé par sa vulnérabilité sur le plan alimentaire, sanitaire et éducationnel. Au premier semestre 2013, 30 056 personnes candidates au départ sur la Libye ont été enregistrées aux postes de sortie d’Agadez. Sur la même période, 11 717 retournés de la Lybie sont accueillis dans la région d’Agadez, parmi eux figurent 700 étrangers. A ces migrants se sont ajoutés en mai 2013, 1003 refoulés de la Libye acheminé en deux vagues successives à Agadez par les autorités libyennes, recueillit par la Croix Rouge Nigérienne et le CICR. Ces refoulés ont été chassés de la Libye pour séjour illégal après avoir passé 3 à 4 mois dans les prisons libyennes, notamment à Sebha. Ce phénomène risque d’être récurent si aucune disposition n’est prise pour fixer les déplacés dans leurs localités d’origine. En rappel ce sont au moins 60 000 migrants qui traversent la région par an, soit une moyenne mensuelle de 5000 personnes en provenance de la Libye, via Dirkou. Il est important de signaler que la migration remplace le tourisme dans la région (ruiner avec les rébellions successives, le terrorisme et les prises d’otage) et fait vivre beaucoup de personnes. Mettre un frein à cette activité risquerait de porter un coup dur à l’économie de la région (Agadez, Dirkou) et de compromettre une paix fragile difficilement acquise. G. Les mines et restes des engins explosifs Même si la page de la rébellion touarègue semble être tournée à partir décembre 2009, la région fait toujours face à la présence de mines terrestres dans certaines localités de l’Aïr et du Kawar. A ce jour, tous les grands axes routiers de la région (les routes nationales RN) ont été déminés. Les zones à risque de l’Aïr ont été déminées. La zone du Kawar (non encore déminée) principale voie de transit des migrants en partance ou en provenance de la Libye reste pour le moment la seule une zone à risque potentiel pour les camions des migrants. Or la question des migrants joue un rôle important dans l’économie de la région. Les différentes crises humanitaires 2012-2013 La région d’Agadez, comme le reste du Niger et du Sahel, est régulièrement confrontée à des catastrophes et des calamités naturelles. La dernière campagne agropastorale (2012) a enregistré un déficit céréalier de 115 777 tonnes. Les inondations enregistrées en fin avril 2013 par la région, ayant occasionné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants dans le département d’Iférouane. La dernière mission de réévaluation de la situation alimentaire, nutritionnelle et pastorale (mai 2013) fait ressortir que 219 980 personnes (46% de la population de la région selon les résultats du recensement 2012) sont en situation de vulnérabilité dans la région d’Agadez, contre 130 921 personnes (21% de la population de la région) pour l’évaluation de septembre 2012. Ces chiffres traduisent la dégradation continue des conditions de vie des populations vulnérables, qui ne pourrait que s’accentuée en cette période de soudure. L’agriculture pratiquée (cultures maraîchères, culture des dattes, arboriculture fruitière) reste très fragile car soumise à plusieurs aléas dont les inondations, les débordements des koris, l’ensablement des berges, l’effondrement des puits maraichers, la baisse de la nappe phréatique, le faible engorgement des mares et l’érosion des sols. En 1984 et en 2005, la région a perdu respectivement 56 et 26% de son cheptel contribuant à fragiliser davantage les conditions de vie des ménages éleveurs. En 2009, les inondations ont particulièrement affecté la région d’Agadez, touchant 12.564 ménages soit 80 168 habitants. En 2012, le même phénomène s’est reproduit en occasionnant des dégâts matériels et pertes en bétail dans les communes de Tchirozérine, Dabaga, Tabelot, Agadez, Ingall , Iférouane, Timia, Gougaram, Arlit, Dirkou. En plus de ces des dégâts occasionnés par le débordement des crues, d’autres phénomènes exceptionnels ont aussi caractérisée l’hivernage 2012, frappes de la foudre dans plusieurs localités de la région et de la Bureau des nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) La coordination sauve des vies | www.unocha.org Profil humanitaire région Agadez : | 3 grêle sur le Mont Bagzam occasionnant d’énormes dégâts sur les cultures, et la fréquence des crues exceptionnelles jamais enregistrés depuis plusieurs décennies sur les koris de Zilalet, Anou Makaram, Aghatara etc. A titre illustratif : 25 crues de grande ampleur sur le Koris Telwa. A la date du 25 aout le bilan des dégâts occasionnés par les inondations dans les 33 villages touchés présentent 6447 personnes sinistrées, 108 maisons effondrées, 604 jardins ensevelis, 211 ha de superficies de cultures détruites, Ces inondations ont également détruits 256 puits maraichers et 207 motopompes. La région a aussi connu des épisodes de migrations ces derniers temps. C’est ainsi qu’au mois de mai 2013, le CICR a enregistré 1.003 déportés de la Libye dont 401 de nationalité nigérienne. Les manifestations des crises en 2013 Inondations enregistrées en avril et août 2013 ayant occasionné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants dans les départements d’Iférouane, Ingall, Aderbissinat, Tchirozérine et Arlit ; Faible niveau de stocks des vivres sur les marchés, magasins OPVN et Banques céréalières dans les départements d’Aderbissinat, d’Ingall, de Bilma et d’Arlit ; Baisse de la nappe phréatique ; Tarissement précoce et généralisé des mares dans toutes les localités du département d’Aderbissinat ; Tarissement des puits pastoraux dans la commune de Dannet, département d’Arlit ; Abandon des jardins dans la commune urbaine d’Agadez ; Altération du pâturage par le vent dans les zones autrefois à production fourragère dans certaines bandes des départements d’Aderbissinat et d’Ingall ; Manque d’intrants zootechniques dans tous les départements de la région ; Feux de brousse (22 239 ha) enregistrés dans les départements d’Aderbissinat, d’Ingall et d’Arlit ; Chute de sensible de poids des animaux dans les départements d’Arlit, Aderbissinat et d’Ingall ; Hausse généralisée des prix des céréales les marchés ; Endettement lié à la dégradation des moyens d’existence des ménages dans les départements d’Aderbissinat et de Bilma ; Exode des bras valides vers les centres urbains et les pays voisins (la Libye et l’Algérie) dans toute la région ; Faible fréquentation des élèves dans certaines écoles du département d’Aderbissinat, Ingall à cause du mouvement de leurs parents vers d’autres zones pour la recherche du pâturage ; Termes de l’échange bétail/Mil à la non satisfaction des éleveurs des départements d’Aderbissinat ; d’Arlit et d’Iférouane ; Dégradation de l’axe routier Zinder-Agadez, Tahoua-Agadez et Agadez-Arlit; Banditisme et/ou vols dans le centre urbain d’Arlit et d’Agadez. REPONSES APPORTEES EN 2013 MECANISMES DE COORDINAT ION EXISTANTS Sécurité alimentaire : Distribution Gratuite Ciblée Distribution des kits d’intrants agricoles Renforcement des Banques Céréalières Renforcement des Banques d’Aliments Bétail Vente à prix modères de céréales Vente à prix modères d’Aliments Bétail Déstockage Cash for Work. Cash transfert Poursuite des travaux HIMO Confection des blocs multi nutritionnels Protection des berges Sur creusage des mares Programme Cultures Irriguées pour la résorption du déficit céréalier ACTEURS HUMANITAIRES PRESENTS ONGs Int. (Mercy Corps, Oxfam, HELP, GIZ, AFRICARE) Agences UN (PAM, OCHA, UNFPA, UNDSS, UNICEF, PNUD, OIM Organismes internationaux (CICR, CRF) ONGs nationales : (des dizaines) Type de structure Responsable Fréquence Réunion de Coordination Humanitaire Les réunions de coordination du cluster Santé/Nutrition Les réunions de coordination du cluster Education Les réunions de coordination du cluster Sécurité alimentaire Les réunions de coordination des clusters Wash et Protection OCHA Mensuelle DRSP Mensuelle DREN Mensuelle, mais souvent irrégulière DRA Mensuelle, mais irrégulière DRH, DP/PF/PE COGEPI/Régional et sous régional Présidé par SGA A déterminer après opérationnalisation des clusters Hebdomadaire Cadres de Concertation régional et sous régional Gouvernorat/Préfecture Non déterminée, se fait au besoin CRPGCC/CSRPGCC Gouvernorat Non déterminée, se fait au besoin Comité ad hoc/Conseil régional Bureau des nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) La coordination sauve des vies | www.unocha.org