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> retour sommaire 2 // Rapport annuel 2013 éditorial 2013 a été une année « marquante » d’un point de vue météorologique, avec 71 épisodes de vigilance, en lien direct avec la mission première de sécurité des personnes et des biens qui est celle de Météo-France. Le très fort taux de notoriété de la carte de vigilance, connue de 9 français sur 10, s’est confirmé en 2013. L’établissement a en outre continué d’améliorer les modalités de diffusion de l’information météorologique et scientifique à tous ses publics, et ce en utilisant toute la palette d’outils de communication à sa disposition : Internet, réseaux sociaux, applications mobile et tablettes… et mettre ainsi au service de tous les améliorations de la prévision opérationnelle ainsi que les informations relatives au climat et au changement climatique. L’établissement a également renforcé ses moyens de calcul intensif, avec l’acquisition de nouveaux supercalculateurs dont la mise en production sera effective dès l’année prochaine, multipliant ainsi par 12 la puissance de calcul réelle de Météo-France. Cela permettra de mettre en œuvre de nombreuses améliorations en prévision opérationnelle, mais aussi d’envisager une participation ambitieuse de Météo-France au prochain rapport du GIEC. Beaucoup d’enjeux attendent Météo-France, service national de la météorologie et du climat, en 2014 et pour les années à venir. Sans les citer de manière exhaustive, je pense en particulier au renforcement de l’attention portée à la satisfaction de tous nos clients, à l’amplification de la coopération européenne pour la fourniture de services météorologiques à l’aviation dans le contexte du ciel unique européen, au développement des services climatiques, à la poursuite des transformations de l’établissement, avec un soin particulier apporté à l’accompagnement social des personnels concernés, dans le cadre d’un projet collectif dont le sens est compris par chacun. Pour cela, je sais pouvoir compter sur l’engagement des personnels de Météo-France qui continueront de jouer le rôle de « passeurs » entre la science fondamentale et les décisions opérationnelles de l’ensemble des utilisateurs d’informations météorologiques et climatiques. Jean-Marc Lacave < > SUITE sommaire < Sommaire Rapport annuel 2013 Sommaire interactif Cliquez sur le chapitre de votre choix 1. 2. 3. 4. ............................................... ............................................... ............................................... ............................................... METEO FRANCE EN BREF METEO FRANCE, ACTEUR DU DéVELOPPEMENT DURABLE FAITS MARQUANTS missions et ACTIVITéS Page 6 // Météo-France, service météorologique et climatique national Page 9 // Page 11 // Une contribution importante au 5e rapport du GIEC ............................................... ............................................... Page 7 // Repères 2013 Page 12 // L’amélioration des prévisions du temps et des analyses climatiques au cœur de la nouvelle stratégie scientifique de Météo-France Page 16 // 4.1 Assurer la sécurité météorologique et participer à la prévention des risques ............................................... ............................................... Page 7 // Organigramme ............................................... Page 13 // Un nouveau supercalculateur au service des prévisions météorologiques et de l’étude du climat Page 24 // 4.2 Assurer l’assistance météorologique à la navigation aérienne ............................................... Page 29 // 4.3 Développer des services pour les professionnels et le grand public ............................................... Page 32 // 4.4 Enseigner, diffuser et accompagner > < Sommaire Rapport annuel 2013 5. 6. 7. 8. ............................................... ............................................... ............................................... ............................................... domaines d’expertise METEO FRANCE ACTEUR DE LA MéTéOROLOGIE MONDIALE VIE DE L’ÉTABLISSEMENT annexes Page 40 // 5.1 Activités de recherche ............................................... Page 64 // 6.1 Coopérations avec les organismes européens ............................................... Page 45 // 5.2 Observation et infrastructures essentielles ............................................... Page 50 // 5.3 Prévision météorologique ............................................... Page 55 // 5.4 Étude du climat et développement de services climatiques Page 72 // 7.1 La poursuite du plan de resserrement territorial ............................................... Page 66 // 6.2 Organisation météorologique mondiale Page 73 // 7.2 Gestion administrative et financière ............................................... ............................................... Page 67 // 6.3 L’expertise de Météo-France à l’international Page 76 // 7.3 Gestion des ressources humaines ............................................... Page 77 // 7.4 Météo-France, un établissement éco-responsable ............................................... Page 79 // 7.5 Un système qualité mature et en voie de simplification Page 81 // Glossaire ............................................... Page 83 // Conseil d’administration ............................................... Page 84 // Comité scientifique consultatif > retour sommaire 5 // Rapport annuel 2013 METEO FRANCE EN BREF 1 < > retour sommaire 6 // Rapport annuel 2013 Météo-France, service météorologique et climatique national d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC). Météo-France joue enfin un rôle significatif au sein des principaux organismes de coopération météorologique : l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT), EUMETSAT, (l’opérateur des satellites météorologiques européens) et EUMETNET, (le réseau européen des services météorologiques). La mission première de l’établissement consiste à Service météorologique et climatologique national, assurer la sécurité météorologique des personnes et Météo-France a plusieurs missions : le développe- des biens. Elle se traduit notamment par l’élaboration ment et la maintenance d’un réseau d’observation, la d’une carte de vigilance météorologique signalant les collecte et le traitement de données climatologiques, phénomènes dangereux, leurs conséquences et les la prévision du temps, l’élaboration de projections cli- précautions à prendre pour se protéger. Météo-France matiques et enfin la recherche et la formation sur les contribue également à la gestion de risques naturels différents domaines de la météorologie et du climat. (gestion des risques d’inondation et de sécheresse) mais aussi de risques sanitaires et technologiques Une des forces de Météo-France est de couvrir tous (surveillance de la qualité de l’air, pollens, prévision de les champs, de l’opérationnel à la recherche, à toutes la dispersion de pollutions accidentelles – chimiques les échelles de temps (de la prévision du temps dans ou nucléaires – dans l’atmosphère ou à la surface l’heure qui vient jusqu’aux projections climatiques sur de la mer…). Cette mission impose une surveillance plusieurs siècles) et d’espace (de la prévision globale permanente 24 heures sur 24 de l’atmosphère, de jusqu’à la prévision à maille fine). Les utilisateurs finaux l’océan et du manteau neigeux. Météo-France apporte de services dans le domaine de la météorologie et du enfin une assistance opérationnelle aux forces armées, climat bénéficient ainsi directement des avancées de que ce soit sur le territoire national ou sur les théâtres la science. d’opérations à l’étranger. Au plan international, l’établissement est un des Dans le domaine aéronautique, Météo-France est le services météorologiques de référence. Météo-France prestataire exclusif de l’assistance météorologique est un des rares acteurs à développer et exploiter un pour la navigation dans l’espace aérien sous juridiction modèle de prévision numérique global. En outre, ses française, dans le cadre du Ciel unique européen chercheurs apportent une contribution reconnue à la (CUE). recherche sur le climat et le changement climatique, notamment dans le cadre des travaux du Groupe Au-delà de ses missions institutionnelles, l’établissement propose des produits et des services aux professionnels et au grand public sur des supports multiples : Météo-France exerce ses missions au service de trois grands types de clients : Internet, téléphonie fixe et mobile, sites dédiés ainsi que par le biais des médias. Ces services concernent tout un ensemble de professionnels pour lesquels une information météorologique adaptée constitue un outil indispensable d’aide à la décision. 1 • les clients institutionnels en charge de la sécurité des personnes et des biens, Défense... Ces missions et activités sont soutenues par une 2 • le secteur aéronautique ; de recherche de Météo-France travaillent notamment à 3 • les professionnels de divers secteurs économiques (énergie, collectivités, BTP, etc.), ainsi que le grand public. développer les futurs outils de la prévision numérique politique d’innovation ambitieuse. En coordination avec leurs partenaires français et internationaux, les équipes du temps, à réduire les incertitudes sur les scénarios climatiques et à favoriser le développement d’un système intégré entre météorologie et climat. < > retour sommaire 7 // Rapport annuel 2013 repères 2013 3 364 salariés 118 articles publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture 9 71 français sur épisodes de vigilance météorologique connaissent la carte de vigilance Des représentants de 86 10 pays accueillis à Météo-France (enquête Credoc) Organigramme de Météo-France au 1 er janvier 2014 7 INTERRÉGIONS EN MÉTROPOLE • ÎLE-DE-FRANCECENTRE Marie-Geneviève Renaudin PRÉSIDENT-DIRECTEUR-GÉNÉRAL Jean-Marc Lacave • NORD Claudine Bourhis • NORD-EST Yves Grégoris • CENTRE-EST Dominique Landais • SUD-EST Françoise Marche DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT Olivier Gupta Alain Soulan • SUD-OUEST Gwenaëlle Hello • OUEST Michèle Champagne 4 INTERRÉGIONS en OUTRE-MER • ANTILLES-GUYANE Victorine Pérarnaud • LA RÉUNION Emmanuel Cloppet STRATÉGIE Christophe Maocec SYSTÈMES D’OBSERVATIONS ET D’INFORMATION Yves Gleyzes SECRÉTARIAT GÉNÉRAL COMMUNICATION Marie-Ange Folacci Cécile Arcade PRÉVISION ET CLIMATOLOGIE François Lalaurette RECHERCHE Philippe Bougeault QUALITÉ Joël Poitevin RESSOURCES HUMAINES Yve Ferry-Delétang COMMERCE Alain Soulan (PI) • POLYNÉSIE FRANÇAISE Yann Guillou • NOUVELLE-CALÉDONIE Philippe Frayssinet CENTRE DE TOULOUSE Monique Ciccione ÉCOLE NATIONALE DE LA MÉTÉOROLOGIE Jean-Marc Bonnet < > retour sommaire 8 // Rapport annuel 2013 METEO FRANCE, ACTEUR DU DéVELOPPEMENT DURABLE 2 < > retour sommaire < 9 // Rapport annuel 2013 L’objet même des missions de Météo-France en font directement un acteur du développement durable. L’établissement est en effet fortement investi dans le domaine de l’étude du climat et du changement climatique et, plus largement, des sciences de l’environnement, sur lesquelles s’appuient ses activités techniques (observation et modélisation de l’atmosphère, expertise du climat…). Ses prévisions météorologiques contribuent, pour divers secteurs économiques qui les utilisent (énergie, agriculture, transport routier, navigation aérienne...), à une gestion plus respectueuse de l’environnement. MétéoFrance réalise également des prévisions intéressant directement la qualité de l’environnement (qualité de l’air, dispersion de polluants dans l’atmosphère en cas d’accident industriel). Enfin, ses missions dans le domaine climatique sont l’une de ses actions essentielles en faveur du développement durable : caractérisation du climat (et notamment du changement climatique), appui aux politiques d’adaptation au changement climatique. Cette contribution aux politiques de développement durable s’appuie sur les progrès continus réalisés par © Thinkstock Météo-France dans l’ensemble de ses domaines de compétences. En 2013, par exemple, un ensemble de scénarios de changements climatiques a été produit pour l’outre-mer (Polynésie française, NouvelleCalédonie, Antilles françaises, la Réunion). Des travaux ont par ailleurs été menés pour mieux transports routiers, Météo-France a développé et testé, cerner l’impact du changement climatique sur les durant l’hiver 2013-2014, un système de prévision événements et de hauteur et de type de neige sur les chaussées. Il adapter les statistiques climatologiques. Les enjeux permettra d’améliorer la prévision des épisodes neigeux sont importants car il s’agit de disposer des bonnes sur les chaussées. In fine l’objectif est de contribuer à références pour dimensionner des ouvrages à un climat l’optimisation des conditions de circulation en situations futur. On peut également citer le projet EUPORIAS hivernales et de réduire l’impact du transport routier sur (European Provision of Regional Impacts Assessments l’environnement. extrêmes, comme les tempêtes, on Seasonal and Decadal Timescales) auquel MétéoFrance participe et dans le cadre duquel l’établissement Au-delà de ces contributions aux politiques de développe des produits de prévisions saisonnières développement durable, Météo-France a placé la d’humidité des sols et de débits des rivières. L’objectif réalisation au quotidien de ses propres activités sous le est, à terme, de proposer de nouveaux outils pour signe de l’éco-responsabilité. Engagée en 2004, cette améliorer la gestion de la ressource en eau. démarche se poursuit d’année en année. En 2013, Météo-France a notamment continué à mener une aéronautique, politique volontariste en matière de réduction des Météo-France a participé, avec plusieurs partenaires émissions de carbone liées aux déplacements Autre exemple, dans le domaine européens, à une vaste campagne de tests de services aériens. L’établissement a aussi mis en place une innovants, parmi lesquels des services permettant expérimentation sur le télétravail. Ces actions d’optimiser la trajectoire des avions et donc de diminuer témoignent de la volonté de l’établissement de la consommation de carburant. Dans le secteur des s’investir pour contribuer au développement durable. > retour sommaire 10 // Rapport annuel 2013 FAITS MARQUANTS 3 < > retour sommaire 11 // Rapport annuel 2013 Une contribution importante au 5e rapport du GIEC Simulations de l’évolution de la température à la surface de la Terre pour la période 2071-2100 par rapport à 1971-2000, pour le scénario moyen RCP4.5. on dénombrait près de 200 publications parues dans des revues scientifiques à comité de lecture utilisant des résultats issus de ces simulations, effectuées au sur Centre de recherche de Météo-France (CNRM-GAME), l’évolution du climat (GIEC) a pour mission d’évaluer en association avec le Centre européen de recherche et et synthétiser les différentes études sur le changement de formation avancée en calcul scientifique (CERFACS). climatique publiées à travers le monde. Le premier L’année 2013 a été aussi celle de la publication des volet du 5e rapport du GIEC a été rendu public le 12 derniers articles, avec au moins un coauteur du 27 septembre 2013. Comportant un document CNRM, pris en compte dans le volet 1 du rapport du technique et un résumé à l’intention des décideurs, il GIEC. Parmi ceux-ci, sept articles ont comme premier dresse un état des lieux scientifique sur les éléments auteur un chercheur de Météo-France ; ils traitent du physiques du changement climatique. Pour établir modèle climatique de Météo-France, des températures leurs conclusions, les experts du GIEC s’appuient simulées sur l’Europe ou à l’échelle mondiale par notamment sur des publications scientifiques relatives les modèles de CMIP5, de la confrontation des au changement climatique et sur les résultats de résultats de ces simulations aux données sur la simulations climatiques numériques, développées par mousson africaine de la campagne AMMA (Analyse une vingtaine de centres climatiques dans le monde. multidisciplinaire de la mousson africaine), ou encore Météo-France fait partie de ce groupe d’organismes de l’attribution de changements climatiques observés à depuis une dizaine d’années. des causes naturelles ou anthropiques. Des chercheurs Le Groupe d’experts intergouvernemental de Météo-France ont aussi participé à la rédaction de Une des contributions majeures de Météo-France deux chapitres et d’annexes du rapport, et à la révision à ce rapport a été la réalisation de l’ensemble des de l’ensemble du texte, et plus particulièrement de son simulations du projet international CMIP5 (phase 5 du résumé pour décideurs, jusque dans la phase finale de Coupled Model Intercomparison Project), et la mise à son élaboration à Stockholm. L’établissement a, en outre, disposition des résultats pour analyse par des équipes participé à de nombreuses actions de communication au de recherche internationales. À la fin de l’année 2013, moment de la sortie de ce premier volet. < > retour sommaire 12 // Rapport annuel 2013 L’amélioration des prévisions du temps et des analyses climatiques au cœur de la nouvelle stratégie scientifique de Météo-France La recherche occupe une place essentielle à Météo- Reposant sur une analyse des attentes de la société en France et vient en support de l’ensemble des métiers de matière de services météorologiques et climatiques, ce Météo-France. Elle est la source des innovations mises document réaffirme les objectifs de recherche inscrits au en œuvre ultérieurement en matière d’observation, de COP et en prolonge la perspective vers les prochaines prévision numérique du temps et du climat. Elle permet à générations de modèles numériques et de systèmes d’ob- l’établissement d’améliorer sans cesse la qualité de ses servation. Sept orientations structurantes se dégagent : produits opérationnels et d’ouvrir de nouveaux chantiers pour répondre aux attentes de la société et des pouvoirs publics. En 2013, une nouvelle stratégie scientifique a été mise en place pour la période 2013-2020, en accord avec la dynamique scientifique internationale et les besoins de l’établissement, tels qu’ils sont établis dans son Contrat d’objectifs et de performance (COP). • poursuivre la convergence entre les modèles de prévision du temps et du climat ; • améliorer la représentation des processus physiques et des couplages ; • augmenter régulièrement la résolution de tous les systèmes de prévision ; • généraliser l’utilisation des techniques d’ensemble qui permettent de tenir compte des incertitudes inhérentes à la description de l’atmosphère et à la modélisation de son évolution ; • maîtriser l’utilisation et l’évolution des systèmes Stratégie scientifique 2013 - 2020 opérationnels d’observation ; • évaluer l’impact des activités humaines sur le climat ; • explorer la prévisibilité du climat, de l’horizon infrasaisonnier à décennal. La politique de partenariat avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPPMT) et les autres services météorologiques européens sera poursuivie. Elle s’ouvrira plus largement sur les universités, notamment via des accords avec les universités de Toulouse, Grenoble, Brest et la Réunion... Météo-France renforcera sa politique de communication sur les thèmes relatifs au changement climatique. Cette démarche facilitera la diffusion des données et des codes numériques dans le monde de la recherche. MétéoFrance continuera d’apporter son soutien aux grandes infrastructures de recherche, notamment aux avions de recherche en environnement. < > retour sommaire < 13 // Rapport annuel 2013 Un nouveau supercalculateur au service des prévisions météorologiques et de l’étude du climat Le Contrat d’objectifs et de performance, signé avec l’État pour la période 2012-2016, fixe à Météo-France des objectifs scientifiques et techniques ambitieux dans le domaine de la prévision ainsi que dans celui de la recherche sur le climat et les effets du changement climatique. Pour atteindre ces objectifs et soutenir la compétition avec les meilleurs services météorologiques mondiaux, il est indispensable pour Météo-France de disposer d’une puissance de calcul de premier plan. Au terme d’un dialogue compétitif mettant en présence les grands fournisseurs du monde du calcul intensif, l’entreprise Bull a été sélectionnée, fin 2012, dans le © Météo-France, Jean-Marc Destruel cadre d’un appel d’offres, pour fournir le système de supercalculateurs de l’établissement sur la période 20142018. La configuration retenue a été déployée en deux temps. La première moitié a été installée au premier semestre 2013 dans la salle de calcul historique de MétéoFrance, sur son site toulousain. Ouverte aux utilisateurs en juillet 2013, elle hébergera la chaîne de prévision opérationnelle dès janvier 2014. Parallèlement, les Supercalculateur Bull au Centre national de calcul de Météo-France, à Toulouse travaux de construction de la salle de calcul mutualisée de l’Espace Clément Ader de Toulouse - Montaudran, sous l’égide du Pôle de recherche et d’enseignement spatiale du modèle de prévision AROME de 1,3 km supérieur (PRES) Université de Toulouse, ont été achevés à l’horizon 2015, contre 2,5 actuellement) couvrant à l’automne 2013. Dès fin novembre, Météo-France et l’ensemble du territoire et d’augmenter la capacité Bull y ont commencé l’installation de la seconde moitié de d’assimilation des observations. Il sera également la configuration 2013. Son fonctionnement opérationnel possible de réaliser des simulations plus nombreuses débutera au printemps 2014. pour une échéance donnée mais aussi renouvelées plus fréquemment. Dans le domaine de l’étude du climat, Mesurée sur les principaux modèles de prévision, la la résolution et la complexité du modèle du système puissance du nouveau système de supercalculateurs est Terre (prise en compte de la composition chimique de environ dix fois supérieure à celle du précédent. l’atmosphère, représentation des calottes glaciaires…) progresseront, permettant à Météo-France de participer Cette puissance de calcul accrue permettra de mettre activement à l’établissement du prochain rapport du en œuvre des modèles numériques plus fins (résolution GIEC. > retour sommaire 14 // Rapport annuel 2013 MISSIONS ET ACTIVITéS 4 < > retour sommaire 15 // Rapport annuel 2013 Météorologie et climat suscitent une attention croissante dans une société confrontée au défi du développement durable. Météo-France est au cœur d’attentes sociétales et économiques majeures. Pour y répondre et les accompagner, l’établissement mène des actions au service de trois grands types de « clients » : les services de l’État et la Défense ; le secteur aéronautique et enfin les professionnels de divers secteurs économiques (énergie, collectivités, BTP, etc.). Météo-France s’efforce chaque année d’accroître la qualité de ses services et prestations, avec le souci de faire bénéficier tous ces acteurs d’aides à la décision adaptées aux enjeux de leurs activités respectives. L’année 2013 a été marquée par un nombre exceptionnel d’épisodes de vigilance météorologique qui ont fortement mobilisé les équipes de l’établissement et démontré leur expertise dans ce domaine. Au-delà du dispositif de vigilance, Météo-France a poursuivi ses collaborations avec ses partenaires publics, que ce soit dans le domaine de la santé, de l’hydrologie ou de l’environnement. Cette année a également vu se concrétiser la signature de nouvelles conventions-cadres structurant les rapports de Météo-France et de la Défense. De nombreuses autres actions ont été menées : travail préparatoire à l’implantation en 2014 de radars météorologiques sur les aéroports de Nice et ParisCharles-de-Gaulle, poursuite du développement de nouveaux services météorologiques destinés aux pilotes et contrôleurs aériens dans le cadre du programme européen SESAR, refonte du portail Internet… Adapté aux nouveaux modes de consultation, ce dernier propose aux professionnels et au grand public une information enrichie et de nouveaux services. Introduction < > retour sommaire 16 // Rapport annuel 2013 4.1 ASSURER LA SÉCURITÉ MÉTÉOROLOGIQUE ET PARTICIPER À LA PRÉVENTION DES RISQUES La principale mission de Météo-France est d’assurer la sécurité météorologique des personnes et des biens. À ce titre l’établissement apporte son soutien aux services en charge de la sécurité civile, de la prévention des risques majeurs et de la sûreté nucléaire, ainsi qu’aux services responsables de la gestion des risques sanitaires et environnementaux. Conformément aux orientations de son Contrat d’objectifs et de performance, Météo-France consacre une grande Phénomènes météorologiques dangereux La vigilance, premier maillon de la chaîne de gestion des risques météorologiques • partie de ses ressources à améliorer quotidiennement l’anticipation et la gestion des risques liés à la météo- La vigilance météorologique, sous la responsabilité rologie. L’établissement assure également l’appui mé- de Météo-France, vise à prévenir, avec une anticipa- téorologique aux forces armées. tion suffisante, les autorités et le public de la survenue prochaine d’un phénomène météorologique potentiellement dangereux. Il s’agit d’une information d’avertissement. Elle se distingue ainsi de l’alerte, qui est de la responsabilité des autorités en charge de la sécurité civile et implique une décision d’engagement d’actions de protection. La vigilance météorologique sur Twitter La vigilance est diffusée simultanément aux autorités et au public, par des moyens permettant de toucher le plus grand nombre, en particulier site Internet et applications pour smart phones, compte Twitter vigilance de Météo-France, médias. Un numéro téléphonique non surtaxé (05 67 22 95 00) est également disponible. Afin de répondre aux évolutions des modes de Le système de vigilance est évalué a posteriori chaque consultation de l’information, Météo-France année. Pour chaque épisode météorologique, la per- a ouvert en décembre 2013 un compte tinence de la couleur de vigilance est analysée avec Twitter dédié à la vigilance météorologique. la Direction générale de la sécurité civile et de gestion Automatique, @VigiMeteoFrance délivre les des crises (DGSCGC) du ministère de l’Intérieur et les avertissements sur les phénomènes météo- autres partenaires de la procédure. L’évaluation menée rologiques et hydrologiques dangereux à montre le fonctionnement satisfaisant du dispositif. l’échelle nationale, en cas de vigilance orange ou rouge. Depuis son lancement, le nombre En outre, Météo-France fait procéder tous les ans à d’abonnés progresse de manière continue. une enquête permettant de mesurer le taux de notoriété de la carte de vigilance auprès du public. Ce taux reste, en 2013, à un niveau remarquablement élevé. La télévision reste le premier média d’information pour la carte de vigilance : 91 % des personnes interrogées déclarent avoir eu connaissance de la carte de vigilance au travers de ce média. < > retour sommaire 17 // Rapport annuel 2013 la carte de vigilance de meteo-france De l’observation à l’avertissement Collecter les données 1 1 • Satellites • Radars • Ballons • Marégraphes • Bouées • Stations au sol Prévoir et expertiser Modèles d’évolution du temps 2 2 Prévisionnistes • Analyses des modèles • Production de cartes et bulletins de prévision du temps avertir Autorités • Sécurité civile - COGIC - Préfet de zone de défense - Préfet de département 3 3 • Ministère du Développement durable (CMVOA) Médias • Présentateurs météo • Journaux d’information Bulletins et conseils de comportement Population • Site Internet • Twitter < > < retour sommaire 18 // Rapport annuel 2013 • Bilan de l’année en métropole Météo-France et ses partenaires ont géré une année la première fois et a concerné la Manche et le Calvados. 2013 exceptionnelle par son nombre d’épisodes de On vigilance orange (67), de vigilance rouge (4), mais aus- « canicule » et aucun « grand froid ». 7 épisodes si par le nombre de journées distinctes de vigilance ont concerné l’aléa « avalanches », avec, pour la orange ou rouge (132). L’introduction de la vigilance première fois depuis la création de la vigilance vagues-submersion en 2011 a contribué à cette aug- en 2001, un épisode rouge dans les Hautes- mentation sans la justifier complètement. Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques. La vigilance a enregistré un seul épisode orange de « vagues-submersion » comptabilise, quant à elle, 10 épiLes épisodes se répartissent de manière assez homogène sodes. Enfin, 10 épisodes, dont 2 rouges, ont concerné entre les phénomènes de « pluie-inondation », « neige- uniquement « l’inondation », paramètre dont la prévision verglas », « orages », « vent violent ». Le 12 mars 2013, la est du ressort du Service central d’hydrométéorologie et vigilance rouge « neige-verglas » a été déclenchée pour d’appui à la prévision des inondations (SCHAPI). Indicateurs vigilance Indicateurs vigilance Taux de notoriété de la carte de vigilance en % (Source CRÉDOC 2013) Nombre d’épisodes de vigilance rouge ou orange 86 86 89 90 90 90 44 (50*) 47 (54*) 53 (58*) 33 (35*) 42 (48*) 61 (71*) Indicateurs à l’échelle départementale en % Taux de fausses alarmes Taux de non détection Anticipation ≥ à 3 heures 18 2 17 20 2 14 2 8 10 4 12 84 88 87 80 82 90 2008 2009 2010 2011 2012 2013 3 * Y compris les épisodes concernant exclusivement les crues, gérés par le Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (SCHAPI). (Les indicateurs à l’échelle départementale portent sur les seuls phénomènes de vent violent, fortes précipitations, orages et neige-verglas). > retour sommaire < 19 // Rapport annuel 2013 • Bilan de l’année outre-mer Peu d’événements météorologiques sévères sont survenus en 2013 aux Antilles. Ainsi, on décompte en Martinique 3 épisodes de vigilance de niveau orange. La Guadeloupe a été placée 5 fois en vigilance orange. Pour les 2 départements, les épisodes concernaient principalement l’aléa « pluies-orages ». Par ailleurs, le seul phénomène cyclonique à avoir concerné l’arc antillais en 2013 – le passage de la tempête tropicale Chantal au sud de la Martinique début juillet – a entraîné un épisode de vigilance orange sur chacune des © Météo-France/CMS. 2 îles. En Guyane, l’année a débuté par un épisode rouge pour la houle. On a noté par la suite 3 épisodes de vigilance orange. Météo-France a géré 24 épisodes de vigilance pour la Le cyclone Freda à 300 km de la Nouvelle-Calédonie, le 02/01/2013 à 21 h 00 (heure de Paris). Réunion, dont 10 concernant les fortes précipitations. Parmi ces épisodes, 4 ont été marquants : un épisode de fortes pluies, un de fortes houles, un de vent fort fin préfectures, des Centres opérationnels de zone (COZ) janvier ainsi qu’un épisode orageux en mars. et du Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC) des extranets pour faciliter le L’année a été plus calme sur Mayotte, avec 6 épisodes dialogue entre les membres des cellules de crises. de vigilance, tous pour des fortes pluies. Les prévisionnistes de Météo-France y participent directement ou à distance par web conférence. On a dénombré 11 épisodes de vigilance orange pour la Nouvelle-Calédonie. On retiendra l’épisode de fortes Une journée d’échange avec les différents niveaux pluies généralisées des 2 et 3 juillet au cours duquel de la sécurité civile (national, zonal et départemental) le record absolu de précipitations en 24 heures a été a été organisée par la DGSCGC et Météo-France, en battu (713,8 mm à la station de la Rivière Blanche). octobre 2013, pour vérifier l’adéquation de l’offre institutionnelle de Météo-France avec les besoins de la La saison cyclonique sur le bassin Pacifique sud-ouest sécurité civile. Par son caractère pédagogique et les a été moins active que d’habitude, avec deux phéno- débats nourris qui s’en sont suivis, cette rencontre a mènes qui ont concerné la Nouvelle-Calédonie : le cy- contribué à renforcer la connaissance mutuelle et iden- clone Freda qui a engendré de fortes pluies sur le pays tifier les besoins de chacun pour mieux gérer les crises et le cyclone Sandra qui a eu peu d’impact sur l’île. de neige en plaine. Enfin, 2 épisodes de vigilance rouge pour la forte houle Depuis 2011, Météo-France propose le service APIC et 15 épisodes de vigilance orange ont concerné la (Avertissement pluies intenses à l’échelle des com- Polynésie française, majoritairement pour les fortes munes) aux maires pour les avertir de l’occurrence de pluies. précipitations exceptionnelles sur leur commune ou sur les communes voisines. Ce service est basé sur • autres services l’estimation automatique des cumuls de précipitations obtenue grâce au réseau de radars météorologiques opérés par Météo-France. Il s’adresse également aux L’appui de Météo-France aux autorités ne se limite préfectures, aux Services de prévision des crues (SPC) pas au dispositif de vigilance. L’établissement apporte et à d’autres services de l’État ou de la Sécurité ci- notamment son aide et assiste les autorités chargées vile. Fin 2013, plus de 4 200 communes étaient abon- de gérer les crises, aussi bien au niveau départemental nées à ce service gratuit, contre 3 200 fin 2012. Par que zonal ou national. Il met à disposition des ailleurs, la gestion des abonnements a été améliorée. > retour sommaire 20 // Rapport annuel 2013 Exemple de carte sur le département de l’Ardèche des communes concernées par des précipitations intenses ou très intenses. La pertinence des avertissements a progressé en 2013 grâce à l’utilisation de la nouvelle base de statistiques des pluies livrée par l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA). Enfin, les préfectures sont informées en temps réel de la liste des communes averties sur leur département. RISQUES SANITAIRES La Direction générale de la santé (DGS) a constitué, suite à la canicule d’août 2012, un groupe de travail auquel Météo-France a participé, afin de réviser le Plan national canicule (PNC). Le nouveau plan adopté en mars 2013 renforce l’adé- Focus sur le dispositif catastrophes naturelles quation entre les niveaux de vigilance météorologique et ceux du PNC. Il se décline maintenant en quatre niveaux, associés aux couleurs de la vigilance. Un travail analogue a été engagé pour couvrir la période hivernale et a permis la réalisation du Guide national relatif à la prévention et à la gestion des impacts sanitaires et sociaux liés au vagues de froid publié le Météo-France intervient également en qua- 26 septembre 2013 et qui concerne à la fois la santé et lité d’expert auprès de la commission inter- la cohésion sociale. ministérielle « catastrophes naturelles », en fournissant les éléments météorologiques Parallèlement, la DGS et Météo-France ont souhai- nécessaires à la prise de décision par la té collaborer plus étroitement. Cette volonté s’est commission. Cette année, la France ayant traduite par la signature d’une convention-cadre le été frappée par de nombreuses intempé- 10 septembre 2013. Il s’agit, en plus du travail déjà ries, Météo-France a vu cette activité croître réalisé par Météo-France dans le cadre des vigilances assez fortement. L’établissement a produit « canicule » et « grand froid », d’une part, d’étendre la en 2013 près de 2 000 rapports catas- participation de Météo-France à la préparation, l’an- trophes naturelles, nombre très supérieur à ticipation et la gestion des crises sanitaires dans les- ceux des années précédentes. quelles l’élément météorologique constitue un facteur déclenchant ou aggravant en métropole et dans les départements d’outre-mer et, d’autre part, de mettre en place des actions d’information et de communication. < > retour sommaire < 21 // Rapport annuel 2013 RISQUE HYDROLOGIQUE L’appui à la gestion du risque hydrologique fait aussi partie des missions institutionnelles de Météo-France. L’établissement fournit une assistance météorologique spécifique à l’ensemble du réseau des Service de prévision des crues de l’État (SCHAPI/SPC). © Météo-France. En matière d’observation hydrométéorologique, la convention-cadre liant Météo-France à la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) du ministère du Développement durable retient une approche partenariale. En 2013, elle s’est concrétisée par la poursuite du co-financement du programme de renou- Radar de Vars-Mayt. vellement du réseau radar ainsi que de son extension géographique dans les zones montagneuses et le fi- d’études liés à la modélisation couplée hydrométéo- nancement par la DGPR d’un « réseau pluviométrique rologique (projet CHROME, combinaison de la lame cible » pour le monde hydrologique. Météo-France as- d’eau extrapolée à partir de l’observation et la lame sure l’installation et la maintenance de ce réseau. En d’eau prévue). parallèle, d’importants travaux de R&D sont menés sur l’amélioration des produits issus de la télédétection Pour la région Sud-Est, l’État a confié à Météo-France des radars hydrométéorologiques (lame d’eau, polari- la mission de prévision des crues. L’établissement, au métrie, calibration). sein de son SPC Méditerranée-Est, collabore activement aux actions de prévision des crues soudaines coordonnées par le SCHAPI. En 2012, il a mené une étude sur la pertinence des avertissements hydrolo- Un nouveau radar dans les Alpes du Sud giques basés sur la méthode FFG (indicateur crues rapides), susceptible d’être utilisée dans un contexte opérationnel sur des petits bassins à enjeux. Cette étude a été présentée dans le cadre d’un séminaire sur les crues soudaines, en janvier 2013. Ce service Le projet RHYTMME (Risques hydromé- travaille aussi sur l’apport des pluies prévues dans téorologiques en territoires de montagne le modèle hydrologique AIGA (Adaptation d’infor- et méditerranéens) s’est poursuivi en 2013 mation géographique pour l’alerte en crue) pour une avec l’installation, fin juillet, à Vars-Mayt utilisation en prévisions probabilistes des débits sur (Hautes-Alpes), du troisième et dernier ra- 79 bassins versants du territoire couvert par le SPC dar bande X et de l’évolution de la plate- Méditerranée-Est. forme de service. AIGA permet notamment d’estimer, en temps réel et à l’échelle du km2, la durée de retour des cumuls de précipitations observés en les comparant à une base de données statistiques d’événements pluvieux et de Une deuxième convention-cadre avec la DGPR définit qualifier le caractère plus ou moins exceptionnel des l’appui de Météo-France à l’ensemble des acteurs de débits des cours d’eau dont les bassins versants la prévision des crues. Celui-ci s’est traduit en 2013 s’étendent sur plus de 15-20 km². par la consolidation des procédures opérationnelles de fourniture de données aux Services de prévisions des D’autre part, une fiabilisation des transmissions de crues mais aussi de produits expertisés et d’outils spé- données hydrométriques a été réalisée pour 6 stations cifiques. Météo-France conduit aussi des programmes des bassins du Gapeau et de l’Argens. > retour sommaire < 22 // Rapport annuel 2013 environnement Dans le domaine de la lutte contre la pollution, MétéoFrance apporte son appui à la gestion nationale de la qualité de l’air et contribue à la gestion des risques liés aux pollutions accidentelles en milieux marins et atmosphériques. • qualité de l’air Afin d’appuyer l’activité opérationnelle des AASQA (Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air) pollution marine et opérations de recherche et de sauvetage en mer • et en application de la convention signée en 2011 avec la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), Météo-France fournit les sorties de modèles et les données observées nécessaires à la mission de surveillance de la qualité de l’air de ces associations. En Grâce à son modèle de dérive en mer MOTHY (Mo- situation de dépassement des seuils réglementaires, dèle d’hydrocarbures), Météo-France fournit également un bulletin de prévi- Météo-France peut simuler la dérive des nappes de pol- sion météorologique spécifique et l’assistance d’un luants à la surface de la mer. MOTHY intègre un grand prévisionniste. L’établissement collabore avec toutes nombre de données, en particulier les vents observés les AASQA en métropole et outre-mer, qui bénéficient et les prévisions de vents effectués par Météo-France, de l’appui de l’établissement pour accomplir leurs mais aussi les courants marins plus profonds. Il permet missions. océanique de transports d’assister les autorités responsables de la lutte contre les pollutions accidentelles mais aussi les opérations de recherche et de sauvetage en mer. Au 19 novembre 2013, MOTHY a été activé 519 fois par le Centre national de prévision, dont 59 fois pour des dérives de nappes d’hydrocarbures. • pollutions accidentelles En appui à la gestion de la crise liée à l’incident survenu à l’usine Lubrizol de Rouen en janvier 2013, Météo-France a réalisé une trentaine de simulations de dispersion du panache dans l’atmosphère entre le 22 et le 30 janvier et fourni aux intervenants nationaux et locaux (dont le Centre opérationnel de gestion © Météo-France, Pascal Taburet interministérielle des crises (COGIC), l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) et le Centre opérationnel départemental) 78 bulletins de prévisions météorologiques spécifiques. Suite aux retours d’expérience effectués entre Météo-France et l’INERIS, il a été décidé de mettre en place un atelier annuel scientifique réunissant les deux organismes ; le premier aura lieu en mars 2014 sur le site toulousain de Météo-France. Pollution atmosphérique en région parisienne. > retour sommaire < 23 // Rapport annuel 2013 soutien aux missions de la Défense La satisfaction des besoins du ministère de la Défense © Armée de Terre Les besoins du ministère de la Défense en matière de météorologie concernent essentiellement les forces armées et la Direction générale de l’armement (DGA). Antenne de réception satellitaire RETIM de la station météorologique SPRIM déployée à Gao, au Mali. est inscrite dans le décret fondateur de l’établissement (décret n° 93-861 du 18 juin 1993), complété spécifique- formation nécessaires à la mise en conformité avec les ment pour les armées par l’arrêté du 8 septembre 1998. exigences de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) en matière de compétences aéronautiques. Un cadre contractuel rénové • Dans un contexte ayant fortement évolué ces dernières une base documentaire dématérialisée pour les armées • années, marqué principalement par l’accentuation du caractère interarmées du soutien météorologique aux La volonté des armées de suivre au plus près les pra- forces et par l’achèvement de la montée en puissance tiques de Météo-France dans les secteurs d’activité du Centre interarmées de soutien météo-océano- météorologique qu’elles assument, les a conduites graphique des forces (CISMF), l’année 2013 a vu se à se doter avec l’aide de l’établissement d’une base concrétiser la refonte de nombreux textes structurant documentaire les rapports de Météo-France et de la Défense. En par- documentaire de Météo-France. Constituée, dans ticulier, ont été signées, d’une part, avec l’état-major une première phase, de documents d’exploitation, des armées une nouvelle convention-cadre, avec la cette base devrait s’enrichir au fil du temps d’autres Direction générale de l’armement (DGA) une nouvelle documents de référence utiles à toute communauté de convention-cadre et un nouvel accord-cadre et, d’autre météorologistes. dématérialisée issue du référentiel part, avec le ministère de la Défense, une convention relative au fonctionnement et à l’entretien des locaux du CISMF. Vers une formation initiale commune aux météorologistes militaires et techniciens de Météo-France • Actions d’études et de recherches avec la DGA • Dans l’accomplissement de sa mission de préparation de l’avenir des forces armées en matière d’équipement, la DGA collabore de longue date avec Météo-France. Ainsi, l’année 2013 a vu s’achever la réalisation d’une série pluriannuelle de cinq marchés d’études et de re- Après la création d’une section formation commune cherches comportant 17 lots couvrant tous les aspects aux trois armées au sein du CISMF, l’École national de la météorologie. Enfin, la DGA a choisi Météo-France de la météorologie (ENM) et le CISMF ont élaboré, au pour l’assister à la maîtrise d’ouvrage du programme cours de l’année 2013, une maquette recensant les GEODE 4D (Géographie, hydrographie, océanographie besoins des météorologistes militaires en matière de et météorologie de défense en 4 dimensions), qui four- formation initiale. Cette dernière devrait, en grande nira, à l’horizon 2018, un poste de travail intégrant tous partie, être mutualisée avec celle des techniciens de les outils nécessaires aux armées pour le traitement Météo-France. Le projet devrait aboutir pour la rentrée de l’environnement géophysique du champ de bataille, scolaire 2014/2015 et il intègrera aussi les éléments de dont la météorologie. > retour sommaire 24 // Rapport annuel 2013 4.2 Assurer l’Assistance météorologique à la navigation aérienne S’agissant des règles élaborées au niveau de l’OACI et de l’OMM, les principales implications pour Météo-France ont été, en 2013, de deux ordres : • la préparation à la mise en œuvre, le 14 novembre 2013, de l’amendement 76 de l’annexe 3, de la Convention de Chicago, sur l’assistance météorologique à la navigation aérienne internationale ; • la mise en place, à compter du 1er décembre 2013, d’un système spécifique d’évaluation des compétences des agents qui concourent aux prestations pour l’aéronautique. Le dispositif est mis en œuvre pour chaque agent actuellement affecté sur des fonctions de productions aéronautiques, à l’occasion de Prestataire certifié et désigné par l’administration au l’entretien professionnel annuel. Il a fait l’objet d’une titre du « Ciel unique européen » (CUE), Météo-France concertation au sein de l’établissement et d’une expé- est chargé de rendre le service météorologique à la rimentation en cours d’année. navigation aérienne dans l’espace aérien français. S’agissant des règles élaborées au niveau européen, L’établissement consacre à cette mission essentielle les règlements CUE2 actuellement en vigueur prévoient environ le quart de ses moyens, avec trois objectifs que chaque État a la possibilité, sur des considérations majeurs : de sécurité, de désigner un prestataire de services mé- •rester certifié et maîtriser les coûts, tout en préser- téorologiques à la navigation aérienne sur une base ex- vant la qualité du service rendu ; clusive (en général, il s’agit du service météorologique •placer pleinement l’action de l’établissement dans le national). Ce dispositif permet notamment de faire en contexte européen, en coopérant avec ses homolo- sorte que l’aéronautique bénéficie de synergies avec gues européens pour construire le volet météorolo- les autres missions de service public, notamment en gique du FABEC (Functional Airspace Block Europe termes d’infrastructures, ainsi que du potentiel de re- Central, Bloc aérien fonctionnel Europe centrale) ; cherche et développement d’un organisme scientifique •faire bénéficier les usagers aéronautiques d’un ser- et technique public. En France, c’est Météo-France qui vice à la pointe de l’innovation, en conduisant un est ainsi désigné, et certifié à cet effet depuis 2006. Le ambitieux programme de recherche en météorologie 11 juin dernier, la Commission européenne a proposé aéronautique. un nouveau paquet règlementaire, dit paquet SES2+ (Single European Sky) qui, s’il était adopté, ouvrirait à la concurrence la fourniture de services météorologiques Météo-France, prestataire de service dans l’espace aérien français La fourniture de services aéronautiques à l’aviation est très strictement encadrée. à l’aéronautique. Lors d’une réunion informelle des ministres européens des transports le 16 septembre à Vilnus, une large majorité des États-membres ont fait part du caractère très prématuré de ce projet, considérant qu’il est préférable de poursuivre les efforts entrepris dans le cadre des dispositions réglementaires actuelles, avec en particulier la mise en œuvre des « blocs aériens fonctionnels ». En tant que prestataire de services à la navigation aérienne, Météo-France doit assurer la conformité Des règles sont définies, au niveau mondial, par l’Orga- des services rendus et le maintien de sa certification. nisation de l’aviation civile internationale (OACI), le cas Dans ce contexte, l’autorité compétente en matière échéant en liaison avec l’Organisation météorologique de surveillance, la Direction de la sécurité de l’avia- mondiale (OMM). Elles sont déclinées et complétées en tion civile (DSAC), assure un suivi continu de la cer- Europe au travers des règlements du « Ciel unique euro- tification CUE de l’établissement en réalisant des re- péen » (CUE), et en France par un arrêté. Météo-France vues documentaires et des audits annuels sur site. En suit attentivement les évolutions de ces règles. novembre et décembre 2013, la DSAC a ainsi audité < > retour sommaire 25 // Rapport annuel 2013 la direction interrégionale Nord, la direction des ressources humaines, l’École nationale de la météorologie et le département des missions aéronautiques. Elle Développement des systèmes d’observation sur les plateformes à enjeux • s’est notamment attachée à vérifier la mise en œuvre à Météo-France des nouvelles normes concernant les Météo-France souhaite renforcer les moyens d’obser- compétences requises pour les prévisionnistes et ob- vation sur les grandes plateformes aéroportuaires afin servateurs aéronautiques. À l’issue de ces audits, la d’améliorer le service rendu pour la détection et le sui- DSAC a confirmé la qualité du travail accompli et la vi des phénomènes dangereux dans les phases d’ap- conformité de l’établissement aux règlements du CUE. proche, d’atterrissage et de décollage des aéronefs. Les aéroports de Nice et Paris-Charles-de-Gaulle seront ainsi les premiers à être équipés d’un radar météoro- services d’aérodromes évolutions en matière d’organisation • logique Doppler, permettant aux exploitants d’appréhender au plus près la nature et l’importance des précipitations, ainsi que les phénomènes de turbulence et de cisaillement à l’approche et à l’intérieur des orages. Les deux radars ont été achetés et la préparation de leur installation sur site se poursuit, dans le respect des contraintes aéronautiques et avec l’objectif de garantir Météo-France a poursuivi en 2013 le regroupement les performances d’observation des systèmes. Les pré- des unités en charge du service météorologique sur les visionnistes locaux ont en parallèle testé et élaboré les plateformes aéroportuaires, avec la mise en œuvre de modes d’utilisation des logiciels de diagnostic qui leur Centres de rattachement aéronautique (CRA) rendant permettront de rendre un service plus compétitif aux le service pour plusieurs plateformes. usagers de ces aéroports. Les radars seront complétés ultérieurement par des lidars Doppler afin d’améliorer la mesure du vent en dehors des zones de précipitations. Le service météorologique à l’aviation générale Parallèlement à la mise en application de l’amendement 76 de l’annexe 3 de l’OACI, le guide aviation de Météo-France destiné aux usagers de l’aviation légère (pilotes de VFR, d’hélicoptères, de planeurs, parapentistes…) a été mis à jour pour la période 2014-2016. Ce guide est disponible au format numérique sur le site AÉROWEB et sur le site de Météo-France. Parmi les principales évolutions, on notera une page sur les vents locaux en France, des explications plus complètes sur la lecture des radiosondages ainsi qu’un manuel de préparation pour un vol aérologique. < > retour sommaire 26 // Rapport annuel 2013 développement de produits adaptés aux besoins des usagers aéronautiques • Météo-France poursuit la mise en place du service de qui, par les mouvements verticaux qu’elle génère, pointe rendu au monde aéronautique sur les grandes présente des risques particuliers pour l’activité aéro- plateformes aéroportuaires françaises. Dans ce cadre, nautique. Météo-France a ainsi, en 2013, étendu à la l’année 2013 a vu l’ouverture aux exploitants des aé- Nouvelle-Calédonie, la disponibilité du produit MACMA rodromes de Lyon Saint-Exupéry et de Bâle-Mulhouse, (Mention de l’activité convective dans les METAR-Auto), pour utilisation opérationnelle, des extranets cdm@lyon déjà disponible sur les aérodromes de métropole, des et cdm@bale. Ces deux extranets présentent des infor- Antilles, de la Guyane et de la Réunion. MACMA est mations de prévision météorologique locale à échelle opérationnel depuis février 2013 sur les deux aéro- temporelle très fine, expertisées par les prévisionnistes dromes de Nouméa : La Tontouta et Magenta. MACMA locaux. Les exploitants des aéroports ont été formés à utilise les observations des radars météorologiques l’utilisation de ces extranets. et, début 2014, intègrera également celles issues du réseau foudre installé en fin d’année en Nouvelle- Un premier épisode de neige au mois de novembre a Calédonie, ce qui permettra d’inclure, dans les mis en évidence les résultats de ces travaux, en parti- METAR-Auto, l’activité orageuse sur ou à proximité culier par la présentation dans l’aérogramme des nou- des aérodromes. velles classes de tenue de la neige. Météo-France a aussi continué à travailler à la mise en place de nouveaux composants dans les extranets aéroport. Par exemple, le bulletin de prévision de conditions LVP (Low Visibility Procedures) est maintenant disponible sur l’extranet cdm@lyon et donc à disposition des usagers ayant accès au site. Météo-France développe, à partir des informations météorologiques de base, des produits adaptés aux besoins de l’aéronautique, comme par exemple des outils de visualisation de l’activité convective Visualisations radar utilisées par le prévisionniste : réflectivité radar (MPPI dBz) ; vents dans la direction du radar (MPPI V) et cisaillement de vent (SHEAR). < > retour sommaire 27 // Rapport annuel 2013 Gérer l’impact des cendres volcaniques sur le trafic aérien En 2010, le volcan Eyjafjöll paralysait le trafic aérien au-dessus de l’Europe. de Météo-France, a rassemblé les directeurs adjoints des prestataires de services météorologiques à la navigation aérienne de la zone FABEC. Elle a permis de constater que le développement de premiers produits météorologiques sans couture (WA et PLIP) sur la zone FABEC a été réalisé dans les délais convenus. Elle a également permis d’entériner le principe d’un accord spécifique « MET FABEC » signé entre les différents partenaires et de convenir de la tenue de réunions de Pour permettre la détection d’un nuage de cendre sur suivi régulières dans le même format. le territoire français lors d’un événement de ce type, Météo-France a poursuivi en 2013 des travaux visant Ces produits MET FABEC vont être testés, en 2014, à se doter d’un réseau de lidars d’ici fin 2015. Ces par un panel d’utilisateurs – services ATS (Air Traffic instruments émettent un faisceau laser et mesurent la Service), compagnies aériennes. lumière rétrodiffusée par les particules. Ces mesures permettent de détecter les aérosols (cendres volcaniques, poussières…) à différentes altitudes et de fournir des informations complémentaires aidant à caractériser la situation (type d’aérosol, éventuellement concentration). Une autre perspective de valorisation de ces données serait de les utiliser dans le domaine de la qualité de l’air et, plus généralement, dans les modèles de prévision numérique. service « en route » Les premiers services transfrontières au niveau européen ont été mis en œuvre. La R&D avec SESAR (Single European Sky Air traffic management Research) L’évolution du service aéronautique se construit dans le contexte du programme SESAR coordonné par l’Union européenne et Eurocontrol. L’objectif majeur est de développer progressivement, Les FAB (Functional Airspace Blocks, Blocs aériens d’ici 2020, un système de gestion du trafic aérien capable fonctionnels) visent à défragmenter l’espace aérien d’accroître la sécurité d’un facteur 10, de réduire de européen afin d’améliorer l’efficacité de la gestion du 10 % l’impact environnemental de chaque vol, de tripler trafic. Il s’agit de permettre à un aéronef de traverser la capacité et de diviser par deux ses coûts unitaires. les frontières sans qu’il ait à constater un changement dans la nature et la forme des informations de naviga- Transformer le transport aérien en Europe suppose tion dont il a besoin. d’innover en matière de services météorologiques dédiés à l’aviation. Dans le cadre de la mise en place du FABEC (Functional Airspace Block Europe Central), qui regroupe six pays Il s’agit pour les services météorologiques européens de (France, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas développer ensemble des « services météo » sans couture et Suisse), un besoin de produits météorologiques aux frontières, harmonisés, standardisés, interopérables « sans couture » a donc été exprimé, en particulier pour par l’ensemble des utilisateurs (compagnies aériennes, deux produits essentiels du service « en route » : les services à la navigation et opérateurs d’aéroport), grilles tridimensionnelles de vent et température utili- disponibles en temps réel au sol et en vol, intégrant une sées pour le calcul des plans de vol (WA, Wind Aloft) et information quantitative sur l’incertitude des prévisions la signalisation des cellules orageuses (PLIP, Precipita- pour supporter les nouveaux systèmes d’aide à la tion and Lightning Intensity Picture). décision probabilistes. Dans ce cadre, Météo-France participe à une grappe de projets de R&D autour du pilier En début d’année, une réunion, organisée à l’initiative que constitue le WP11.2 (Work Package 11.2) de SESAR. < > retour sommaire < 28 // Rapport annuel 2013 TOPMET : des services météo de nouvelle génération testés pour la première fois en conditions réelles de vol Plusieurs grands services météorologiques européens, dont Météo-France, ont déjà conçu des services très innovants pour l’aéronautique et les ont intégrés aux processus de décision des services à la navigation Depuis novembre 2013, des innovations aérienne (ASPOC - Application de suivi et prévision majeures font l’objet, pour la première des orages pour le contrôle aérien - sur le poste du fois, d’une vaste campagne de tests en contrôleur) et des aéroports (systèmes de décision conditions réelles d’utilisation, en vol et collaboratifs). au sol, sur près d’une centaine de vols commerciaux (moyens et longs courriers). L’objectif dans WP11.2 est d’harmoniser ces nouveaux Ce programme de démonstration, bapti- services, d’en développer des prototypes préopé- sé TOPMET, unit Météo-France à six par- rationnels à l’horizon 2016 et de les étendre règle- tenaires européens : Thales Air System mentairement à l’ensemble du Ciel unique européen. (coordinateur du projet), Thales Avionics, WP11.2 est coordonné par le GIE EUMETNET (Grou- la Direction des services de la naviga- pement d’intérêt économique European Meteorologi- tion aérienne (DSNA), Brussels Airlines, cal Netwok) et regroupe les services météo anglais, Deutscher Wetterdienst (DWD, service mé- allemand, hollandais, suédois, norvégien et finlandais, téorologique allemand) et le UK Met Office l’industriel Thales, le NLR (bureau d’études allemand) (service et Belgocontrol. météorologique britannique). TOPMET teste actuellement deux catégories de services: Sans attendre le déploiement de nouveaux services, • les services permettant d’optimiser la l’initiative SESAR soutient aussi des projets de dé- trajectoire des avions (par beau ou mau- monstration pour en mesurer dès à présent l’accepta- vais temps) ; bilité par les utilisateurs. C’est ainsi que Météo-France • les services permettant de contourner participe au projet TOPMET dans lequel les utilisateurs des phénomènes météorologiques dan- seront la DSNA (Direction des services de la navigation gereux en vol. aérienne) et la compagnie Brussels Airlines. Avec ses partenaires allemands et anglais, Météo-France a formé les pilotes et les contrôleurs aériens à l’utilisation de ces nouveaux services. Les résultats de cette campagne de tests à grande échelle, attendus dès juin 2014 © TOPMET Consortium 2013. et rapportés en septembre, permettront d’évaluer l’apport de ces nouveaux services en termes de performance, coûts et sécurité au regard des services météorologiques règlementairement fournis à l’aéronautique. Trajectoire d’aéronef couplée à des données météorologiques : interfaces pour pilotes (1), centres d’opération aérienne (2) et contrôleurs aériens (3). > retour sommaire 29 // Rapport annuel 2013 4.3 DÉVELOPPER DES SERVICES POUR LES PROFESSIONNELS ET LE GRAND PUBLIC En complément de sa mission de service public, Le chiffre d’affaires 2013 s’élève à 35,9 M€ HT. Les Météo-France assure des activités commerciales pour ventes aux professionnels représentent 56 % du total, répondre aux attentes à la fois du grand public et des soit 20,2 M€, en très légère progression par rapport différents secteurs économiques. à l’année dernière. Dans le secteur grand public, les services proposés sur la téléphonie fixe continuent Les services aux professionnels intéressent tous les leur décroissance régulière mais ont encore représenté acteurs « météo-sensibles », et en particulier l’énergie, 10,7 M€. La publicité sur Internet et les mobiles a gé- le BTP, les assurances, les transports, l’agriculture, néré quant à elle une recette de 5 M€, équivalente à l’industrie, le sport, le tourisme ou les médias. Dans ce celle de l’année précédente. cadre, Météo-France fournit des produits sur mesure de climatologie, de prévision et d’alerte, combinés à des prestations d’assistance ou d’études. Pour le grand public, Météo-France propose des services via des applications mobiles et Internet, financés par la publicité et toujours via ses services Audiotel. Ce dernier mode d’information est en décroissance mais il a encore généré plus de 5 millions d’appel en 2013. Les recettes commerciales en 2013 L’ensemble de l’activité s’est déroulée dans un contexte économique maussade et marqué par une présence chaque année plus forte de la concurrence sur les différents segments de marché. Une nouvelle offre digitale pour les professionnels et le grand public L’année 2013 a été marquée par la refonte complète de l’offre digitale de Météo-France. L’ensemble des applications mobiles a fait l’objet d’évolutions significatives. Par ailleurs, un nouveau portail Internet a été lancé en novembre. Celui-ci propose une information enrichie et de nouveaux services (voir chapitre 4.4). L’espace dédié aux professionnels et aux collectivités a également été entièrement revu. Il propose un catalogue de produits enrichi et simplifié et de nouvelles fonctionnalités de navigation : la possibilité de comparer les produits, un moteur de recherche optimisé, des modalités simplifiées pour Dans cet environnement, Météo-France a globalement configurer ses produits (choix de la zone géo- maintenu ses positions, avec des parts de marché et graphique, des échéances et des paramètres). un volume d’activité qui en font l’acteur principal du Deux versions mobiles de ce site, pour smart secteur en France et l’un des premiers en Europe. phones et pour tablettes, ont également été lancées. < > retour sommaire < 30 // Rapport annuel 2013 Les services aux professionnels © Météo-France/Pascal Taburet. Outre le développement des services en ligne dans le cadre de la rénovation du portail Internet, l’année 2013 a été marquée par le développement de nouveaux services destinés aux professionnels, notamment aux assureurs. Le secteur des assurances est depuis toujours l’un des grands utilisateurs d’information météorologique. En 2013, deux nouvelles tendances sont apparues. L’activité de contrôle de la réalité des sinistres d’origine météorologique repose traditionnellement sur la fourniture de certificats d’intempéries à la demande. Afin de Transat Jacques Vabre 2013 simplifier les procédures des assureurs, Météo-France a développé un nouveau service d’extranets dédiés, permettant aux utilisateurs de visualiser très rapidement la réalité des événements météorologiques à fort impact, et d’accéder directement aux relevés correspondants. Par ailleurs, l’atténuation des conséquences de phénomènes météorologiques violents est devenue un enjeu pour de nombreux assureurs. Météo-France a donc mis en place des services de prévision conseil spécifiques, permettant aux assureurs de faire prendre des mesures de prévention à leurs clients assurés, et de planifier eux-mêmes la logistique nécessaire en cas de crise. Météo-France Sports Météo-France Sports fournit des prestations régulières à de nombreux clients des sports mécaniques, de sports d’équipes, aux organisateurs de grands événements comme le Tour de France cycliste, le tournoi de Roland Garros ou de courses à la voile transatlantiques ou autour du monde. En 2013, Météo-France a entamé de nouveaux partenariats. Ainsi, le Tour de France à la voile, organisé par Amaury Sport Organisation (ASO), a fait appel à Météo-France qui a mis à disposition une équipe de prévisionnistes dédiés durant toute l’épreuve. Toujours dans le domaine des courses à la voile, Météo-France a également assisté la Transat Jacques Vabre via un bulletin élaboré quotidiennement pour Carte de vents disponible sur un extranet à destination des assureurs. chaque zone et type de bateaux, ainsi que des commentaires et cartes pour le site Internet de la course. > retour sommaire 31 // Rapport annuel 2013 Filiales et participations En complément de ses activités commerciales propres, MétéoFrance est partie prenante de quatre filiales qui valorisent son savoir-faire dans différents domaines. • Météorage L’activité de R&D de MFI a été soutenue, représentant plus de 10 % de son chiffre d’affaires. Elle s’est en particulier exercée pour le développement, aux côtés Filiale spécialisée dans la détection de la foudre et la de Météo-France, du futur poste de travail du prévi- génération de services de prévention, Météorage a en- sionniste, ainsi que dans le développement d’une offre registré en 2013 une croissance à 2 chiffres de son spécifique destinée au secteur militaire. activité principale de services de prévention du risque foudre, en France et dans certains pays limitrophes. Le chiffre d’affaires, en progression sensible, a franchi Par ailleurs, l’activité liée au secteur éolien s’est déve- le cap de 10 M€. loppée. La foudre est en effet la première cause d’incident sur les fermes éoliennes. Deux prestations de Météorage sont de plus en plus fréquemment utilisées : • predict services le télé-compteur pour identifier la cause de l’incident et organiser la maintenance adaptée, et l’alerte foudre Filiale de Météo-France en partenariat avec les socié- pour mettre en sécurité les personnels intervenants tés BRL (compagnie d’aménagement du Bas-Rhône et sur site. du Languedoc) et Astrium, Predict Services a poursuivi en 2013 la croissance régulière de son activité de pré- Dans le cadre de son activité d’ingénierie à l’export vention et d’aide à la gestion du risque inondation, à de réseaux de détection de la foudre, Météorage a destination des collectivités locales et des entreprises. procédé à la recette usine de celui destiné au service Certains assureurs ont décidé d’apporter un service météorologique indonésien qui fait partie du projet de Predict à leurs clients. Après Generali et Groupama modernisation conduit par Meteo France International. les années précédentes, le Gan a souscrit en 2013 un abonnement pour environ 2 000 communes. meteo france international (MFI) • Predict Services est également fréquemment consulté par des bailleurs de fonds internationaux pour la définition de programmes sur cette thématique. Filiale spécialisée dans l’activité d’ingénierie de services météorologiques, Meteo France International exerce son rayonnement dans plus de cent pays. Que • météo france régie (MFR) ce soit pour de très grands projets de modernisation globale ou la simple fourniture de système d’informa- Météo-France Régie, désormais l’une des régies publi- tion météorologique thématique, l’objectif principal citaires majeures du marché, a dû faire face en 2013 à de MFI est toujours de renforcer les capacités de ses un contexte défavorable du secteur, en régression par clients à fournir eux-mêmes des services à leurs com- rapport à l’année précédente, ce qui induit une forte munautés d’utilisateurs. tension sur les prix. MFR a connu une progression modeste de son chiffre d’affaires, mais avec une rentabilité 2013 a vu se dérouler, conformément au calendrier prévu, qui s’est érodée. La société a réalisé un important effort l’exécution du grand projet Indonésie, avec la recette usine de développement pour s’adapter aux nouvelles tech- de 15 lots sur les 27 que comporte le contrat. 150 stagiaires nologies, qui constituent de véritables enjeux des mo- indonésiens ont été formés en France durant l’année. dalités de commercialisation des espaces publicitaires. < > retour sommaire 32 // Rapport annuel 2013 4.4 Enseigner, diffuser et accompagner Dans un contexte d’évolution du climat, la météoro- dispense également une partie de son enseignement logie et l’étude du climat suscitent des interrogations dans le cadre de la formation professionnelle (voir cha- et des attentes nombreuses que ce soit de la part des pitre 7). Enfin, l’ENM est engagée dans des coopéra- pouvoirs publics, des entreprises ou des citoyens. tions au niveau européen ou international. En 2013, elle a notamment organisé, avec le soutien de l’Orga- Météo-France accompagne cette demande sociétale nisation météorologique mondiale (OMM), la deuxième en mettant à disposition des connaissances et en favo- session de formation en langue anglaise « Climatology, risant l’accessibilité aux données publiques produites foundation for climate services » au profit de stagiaires par l’établissement. L’objectif est à la fois de valoriser étrangers (voir chapitre 6). au mieux l’information météorologique produite dans le cadre de sa mission de service public, de promouvoir Le Conseil de perfectionnement de l’ENM, ouvert de- la science de la météorologie et du climat auprès des puis quelques années à des représentants des mondes citoyens et de faire connaître les progrès réalisés pour académique, institutionnel et économique, émet des répondre aux grands enjeux de société. avis et recommandations sur l’orientation générale de l’enseignement, ainsi que sur les programmes et L’année 2013 a été marquée par de nombreuses ac- les modalités de mise en œuvre. En 2013, parmi les tions dans le domaine de la formation, de la commu- différents sujets abordés, les évolutions proposées nication et également en matière de mise à disposition pour le module « Calcul intensif, risques et modélisa- de données publiques. tion de l’atmosphère » (CIRMA), ont été entérinées. Ce module est ouvert en 3e année aux élèves ingénieurs de l’École nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique, d’hydraulique et des Formation : une pleine intégration au système d’enseignement supérieur français et une ouverture à l’international télécommunications (ENSEEIHT) et de l’ENM. Enfin, la L’École nationale de la météorologie (ENM) est une des sept écoles membres de l’Institut national polytechnique de Toulouse. réalisés dans le cadre du programme ERASMUS première maquette d’une nouvelle formation mutualisée entre les spécialistes en météorologie des Armées et les techniciens supérieurs de Météo-France a été validée. L’année 2013 a également été marquée par l’ouverture de l’école à l’international avec les premiers échanges (European community Action Scheme for the Mobility of University Students). Au-delà de la sphère internationale, l’ENM a aussi renforcé ses contacts avec le monde industriel. Des conférences ouvertes à des acteurs économiques variés ont été organisées à destination des étudiants et du personnel du centre Elle forme des ingénieurs et des techniciens civils et Météo-France de Toulouse. Concernant les enseigne- militaires, étudiants ou fonctionnaires stagiaires, aux ments, un module de formation dédié à l’instrumenta- métiers de la météorologie, depuis la recherche jusqu’à tion aéroportée a été mis en place en 2013, au sein du la production et le conseil, en passant par la mise en Master 2 Recherche OASC (Océan, atmosphère et sur- œuvre de réseaux d’observation et de modèles nu- faces continentales). Celui-ci est co-habilité par l’ENM mériques de prévision du temps et du climat. L’école et l’Université Paul Sabatier de Toulouse et suivi par < > retour sommaire < 33 // Rapport annuel 2013 certains élèves ingénieurs de 3e année de l’ENM. L’objectif est de sensibiliser les étudiants aux disciplines expérimentales et au développement instrumental. Une visite de l’unité mixte (CNRS/CNES/Météo-France) SAFIRE (Service des avions français instrumentés pour la recherche en environnement), située sur la base de Francazal, au sud de Toulouse, est désormais organisée dans le cadre de ce nouveau module. À travers la © Météo-France préparation et le suivi d’un vol scientifique, elle permet aux élèves de se familiariser avec les instruments de mesure embarqués, d’élaborer un plan de vol en collaboration avec le pilote de l’appareil et d’analyser les données recueillies pendant l’expérience. Parution du manuel « Concepts et méthodes pour le météorologiste » En 2013, la collection des « Cours et manuels » de l’ENM s’est enrichie avec la publication du premier tome du livre Concepts et méthodes pour le météorologiste. Destiné à un public scientifique et aux amateurs éclairés, l’ouvrage a été rédigé par Christophe Calas, responsable du département Prévisions et applications de la météorologie à l’ENM. Il brosse un panorama détaillé de l’ensemble des phénomènes météorologiques des latitudes moyennes, depuis l’échelle synoptique des perturbations atlantiques jusqu’à l’échelle locale des vents ou brouillards, et recense les données qui permettent de détecter et de comprendre ces phénomènes. Cet ouvrage est disponible auprès de la librairie de Météo-France ou en téléchargement via le portail documentaire de l’établissement. Depuis sa mise à disposition, il a déjà été téléchargé par plus de 1 000 personnes. Les étudiants du Master 2 OASC et de la promotion 2011-2014 d’ingénieurs de l’ENM, en octobre 2013. > retour sommaire 34 // Rapport annuel 2013 Une politique de communication digitale forte pour informer, partager et sensibiliser À l’heure où les phénomènes météorologiques et climatiques suscitent de nombreuses interrogations, Météo-France a opéré, en novembre 2013, une refonte de son portail Internet visant à rendre encore plus accessibles toutes les informations et contenus produits par l’établissement. Réorganisé et enrichi, il comprend un nombre restreint de sites thématiques pour plus de lisibilité : un site cen- La création d’un site exclusivement réservé à la diffusion des connaissances constitue une des nouveautés. Comment sont réalisées les prévisions météorologiques ? Quels outils les climatologues utilisent-ils ? Que peut-on dire du cyclone Bejisa qui a touché la Réunion ? Quel est le rôle de Météo-France en matière de suivi des pollutions accidentelles ?… Ce sont autant de questions que se posent les citoyens et auxquelles cet espace a vocation à répondre au travers de contenus illustrés ou animés. Focus sur les nouveautés du site dédié aux prévisions météorologiques tral pour consulter les prévisions météorologiques (voir encadré), un site dédié à la sensibilisation et au décryptage de la météo et du climat, un site qui propose •Des prévisions probabilistes (pour le gel aux enseignants des ressources pédagogiques, un site et la pluie) sur 10 jours, issues des pré- consacré aux données publiques… visions d’ensemble des modèles, et des indices de confiance de J + 4 à J + 9. • Des prévisions mensuelles : le type de temps le plus probable pour la semaine suivante, d’une part, et une tendance sur les deux semaines suivantes, d’autre part. •Des prévisions sur 10 jours pour plus de 6 000 villes dans le monde. •Des prévisions côtières et sur les ports à 48 heures ainsi que les horaires de marées (rubrique Marine). •L’enneigement des massifs et des stations de ski (rubrique Montagne). • Des images satellites commentées par les prévisionnistes de Météo-France. •Des applications utiles et ludiques reposant sur les données climatiques : quel temps faisait-il à une date donnée (comme par exemple le jour de votre naissance), comparer le climat de deux villes, planifier vos événements en fonction de la météo. À retrouver sur www.meteofrance.com Écran d’accueil du site Internet « Prévision » de Météo-France. < > retour sommaire < 35 // Rapport annuel 2013 Afin de toucher de nouveaux publics et accompagner En 2013, le thème « Eau dans l’air » a été proposé et les nouveaux modes de consultation de l’information, suivi par 20 classes, qui ont pu découvrir la démarche Météo-France a également ouvert en 2013 un compte d’investigation autour du cycle de l’eau, des instru- sur le réseau social Twitter. Directement en prise avec ments de mesure et des variations de précipitations. l’actualité, ce compte propose des décryptages de Des journées de restitutions ont été organisées à situation météo, des images remarquables, des dos- Brest, Mâcon et Saint-Mandé, au cours desquelles les siers de fonds, des infographies et permet de découvrir élèves ont présenté leurs travaux et dialogué avec les les coulisses de Météo-France. Il relaie par ailleurs les météorologistes. À la rentrée 2013, l’action a été re- avertissements diffusés par le compte Twitter dédié à prise par douze académies, soit plus de 200 classes, la vigilance météorologique. dont 60 sur le thème de l’eau. Au-delà de la sphère digitale, Météo-France est égale- Dans le cadre de ce projet et en partenariat avec ment allé à la rencontre de ses publics dans le cadre l’IFFO-RME (Institut français des formateurs - Risques de nombreux évènements : Forum international de la majeurs et protection de l’environnement), deux nou- météo à Paris en avril, forum Le Monde-La Recherche velles fiches pédagogiques, « Qu’est-ce que la vigi- en mai, festival du numérique Futur en Seine en juin lance météorologique ? » et « Moi, mon patrimoine et au Centquatre, Journées du patrimoine, Fête de la l’inondation », ont par ailleurs été réalisées. science à l’automne… Les prévisionnistes, climatologues et chercheurs de Météo-France se sont mobilisés L’année a également été marquée par les dixièmes pour partager et faire découvrir les coulisses de leurs Rencontres régionales Météo-Jeunes à Toulouse, or- métiers. ganisées en mai par Météo-France et Planète sciences Midi-Pyrénées, en partenariat avec Météo et Climat, L’année a également été très riche au Centre interna- l’Association des anciens de la météo et Infoclimat. tional de conférences de Météo-France à Toulouse. Il a accueilli une quinzaine d’événements ou colloques et notamment la 2e conférence internationale ICEM (International Conference Energy and Meteorology) regroupant plus de 200 experts en météorologie et en énergie. Des partenariats actifs avec la sphère éducative © Météo-France, dessins Julie Blanchin. En 2013, l’établissement a poursuivi ou lancé des actions visant à développer la culture scientifique des plus jeunes, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale. Le projet «école météo », initié avec l’académie de Paris en 2009, a poursuivi son développement. Sur l’année scolaire 2012-2013, neuf académies y ont participé, soit un total de 150 classes de CM1-CM2. Fiches pédagogiques réalisées dans le cadre du projet « École météo ». > retour sommaire 36 // Rapport annuel 2013 Cette journée d’échanges a permis de faire connaître et valoriser les projets météo réalisés pendant l’année scolaire par les jeunes de la région Midi-Pyrénées, et aussi de leur faire découvrir les sciences de manière ludique. Pour cette édition, près de 200 jeunes de primaire, collège et lycée se sont réunis sur le site de Météo-France, à Toulouse, pour partager leurs expériences, présenter leurs travaux, participer à des ateliers scientifiques et Un nouveau portail d’accès aux données publiques En 2013, le portail des données publiques de Météo-France a été entièrement refondu et amélioré. rencontrer les météorologues. Il offre désormais un accès plus direct et convivial aux Enfin, cette année a vu le lancement du projet « Météo et différents jeux de données, à leur description, ainsi climat, un tremplin pour l’enseignement des sciences », qu’à l’outil d’extraction en ligne. Différents types de financé dans le cadre du programme Investissements données sont proposées, dont une partie est d’accès d’avenir. Il vise à favoriser le goût des sciences par la gratuit : découverte de la météorologie et du climat, à travers • des données d’observation d’altitude ou de surface ; la formation d’enseignants. Le centre Météo-France de • des données climatologiques ; Toulouse a accueilli, les 4 et 6 novembre, le premier sé- •des sorties de modèles de prévision numérique du minaire co-organisé avec l’École nationale supérieure de temps : modèle atmosphérique mondial ou à aire li- Lyon. Ce séminaire a permis de définir, avec un panel mitée, modèle de prévision d’ensemble, modèle de d’enseignants et d’inspecteurs de l’Éducation nationale, chimie atmosphérique, modèles océaniques ; les thématiques et les outils à préparer pour la première • des prévisions saisonnières ; session de formation des enseignants d’avril 2014. • des données radar. Le catalogue détaillé est accessible directement sur la page d’accueil du portail. Les données non acces- Zoom sur le site www.education. meteofrance.fr sibles en ligne peuvent être obtenues sur demande via Édité en partenariat avec l’Éducation nationale et intégré au portail Internet de Météo-France, ce site a fait l’objet de nombreuses évolutions en 2013. données ont été insérés dans la plateforme de diffusion un formulaire en ligne. Les chercheurs bénéficient de la gratuité des données, moyennant le paiement des frais de mise à disposition. Parallèlement, sept jeux de de données publiques du gouvernement data.gouv.fr. Quelques chiffres en 2013 : 4 600 actes de ventes ont totalisé un chiffre d’affaires de 1,7 millions d’euros, dont 622 000 euros pour les fournitures en ligne. Le portail de données publiques a enregistré 1,2 millions de pages vues (+11 % par rapport à 2012) pour près de 350 000 visiteurs uniques (+6 %). Il propose une offre dédiée aux enseignants désormais accessible par niveau scolaire : des modules interactifs abordent les notions inscrites au programme selon le niveau à travers une thématique météorologique, des fiches d’activités expérimentales pour éclairer une notion spécifique, des dossiers thématiques d’approfondissement rédigés par des météorologistes… < > retour sommaire 37 // Rapport annuel 2013 en bref ASSURER LA SÉCURITÉ MÉTÉOROLOGIQUE ET PARTICIPER À LA PRÉVENTION DES RISQUES Assurer l’Assistance météorologique à la navigation aérienne Enseigner, diffuser et accompagner DÉVELOPPER DES SERVICES POUR LES PROFESSIONNELS ET LE GRAND PUBLIC < > retour sommaire 38 // Rapport annuel 2013 doMAINES D’EXPERTISE 5 < > retour sommaire 39 // Rapport annuel 2013 Accomplir ses missions institutionnelles et satisfaire ses clients professionnels impliquent pour Météo-France de maintenir et de renforcer les compétences propres à son cœur de métier, aussi bien en matière d’observation, de prévision, de climatologie, que de recherche et de maîtrise d’infrastructures clés. Dans tous ces domaines d’expertise, l’année 2013 a vu se concrétiser des actions majeures pour l’établissement : installation de nouveaux supercalculateurs et migration de tous les codes de calcul sur ces nouvelles machines, mise en place de nouveaux modèles de prévision des vagues et des surcotes, développement d’un système de prévision de hauteur et de type de neige sur les chaussées, accroissement massif du nombre de données satellitaires utilisées par les modèles numériques, déploiement d’une cinquantaine de nouvelles stations automatiques pour la mesure de pluie et de température, production et publication d’un ensemble de projections climatiques couvrant l’Europe et la Méditerranée d’une résolution sans précédent (12 km)… Toutes ces réalisations témoignent de l’engagement de Météo-France pour répondre aux attentes de plus en plus fortes en matière de météorologie et d’étude du climat. Introduction < > retour sommaire 40 // Rapport annuel 2013 5.1 ACTIVITÉS DE recherche Les performances initiales attendues ont été atteintes, et l’effort se poursuivra durant les prochaines années pour mieux exploiter les possibilités offertes par les architectures massivement parallèles. Le développement des codes partagés de prévision du temps se poursuit avec le Centre européen pour les Météo-France développe des activités de recherche prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT), dans le domaine de la prévision, du climat (voir cha- les consortiums ALADIN et HIRLAM et le Laboratoire pitre 7.4) et de l’observation. Ces activités répondent d’Aérologie. Les projets OOPS (Object Oriented aux critères d’excellence académique en s’appuyant Prediction System) et COPE (Continuous Observation sur des équipes pleinement intégrées dans l’espace Processing Environment) structurent, quant à eux, scientifique français et européen. Elles sont, pour l’es- l’effort vers une approche plus flexible de l’assimilation sentiel, conduites dans des unités mixtes de recherche des observations et un traitement des observations en cotutelle avec le Centre national de la recherche dès leur réception. scientifique (CNRS) ou les universités. La stratégie scientifique adoptée cette année fixe les grands ob- Le nombre et la variété des observations de satellites jectifs de l’établissement pour la période 2013-2020. assimilées dans les modèles de prévision numérique du temps (PNT) ont significativement augmenté en 2013. Les efforts dans ce sens se poursuivent, notamment pour améliorer l’estimation des profils verticaux de tem- Développer des modèles de prévision numérique du temps L’année 2013 a été en partie consacrée à la migration de tous les codes de calcul sur les nouveaux supercalculateurs Bull, qui présentent une architecture très différente des précédents. pérature et d’humidité grâce aux mesures du sondeur européen IASI (Interféromètre atmosphérique de sondage infrarouge) en présence de nuages et au-dessus des surfaces continentales. Les données du sondeur micro-onde SAPHIR (Sondeur atmosphérique du profil d’humidité intertropicale par radiomètre), embarqué sur le satellite franco-indien Megha-Tropiques, sont également étudiées en détail. Des études ont aussi été lancées pour évaluer l’intérêt d’une meilleure connaissance de la variabilité spatio-temporelle du CO2 pour l’exploitation des sondeurs infrarouges et pour préparer les futurs instruments IRS (Infrared Sounding) sur les satellites Météosat troisième génération, et IASI-NG (IASI - Nouvelle génération) sur les satellites EPS-SG (EUMETSAT Polar System - Second Generation). Comparaison entre les températures de brillances mesurées par l’instrument SAPHIR embarqué sur le satellite Megha-Tropiques (canal 183,31 +/-1,1 GHz) pendant une période de 6 heures, pour le réseau ARPÈGE du 13/10/2012, 12 h 00 UTC (a) et simulées, à la même fréquence, à partir du modèle ARPÈGE (b). < > retour sommaire 41 // Rapport annuel 2013 Parallèlement à cet effort porté sur l’utilisation de La préparation du nouveau système de Prévision d’en- nouvelles observations, la nouvelle version opéra- semble à la résolution d’AROME (baptisé PEARO), un tionnelle de la chaîne ARPÈGE (Action de recherche des buts du Contrat d’objectifs et de performance, a petite échelle grande échelle) comporte d’autres bien progressé. Les principales caractéristiques de améliorations, au premier rang desquelles l’utilisa- ce système sont maintenant définies. Les conditions tion de corrélations d’erreurs déduites d’une assimi- aux limites s’appuieront sur quelques membres de la lation d’ensemble 4D-Var (Assimilation variationnelle Prévision d’ensemble ARPÈGE (PEARP), sélectionnés quadridimensionnelle). La corrélation d’erreur permet sur la base d’une classification automatique. L’assimi- de déterminer la portée de chaque observation, c’est-à- lation de données se basera sur la description de l’in- dire la taille de la zone influencée par cette observation certitude de prévision, également tirée de l’ensemble dans l’analyse. Ces portées sont désormais variables PEARP. Les prévisions de plusieurs réseaux successifs dans l’espace et dans le temps, ce qui représente seront combinées pour former un ensemble de taille un progrès significatif par rapport aux hypothèses adéquate pour émettre des prévisions probabilistes. simplificatrices utilisées jusqu’à maintenant. Le futur système a été testé en grandeur réelle pendant la campagne de mesures HyMeX (Hydrological cycle in the Mediterranean Experiment – voir plus bas). Des échanges avec les prévisionnistes ont eu lieu pour définir les produits opérationnels qui s’appuieront sur PEARO. La formulation de l’assimilation de données variationnelle s’appuyant sur l’utilisation d’ensembles, dite En-Var, a fait l’objet d’une étude fondamentale. Deux nouvelles formes en ont été proposées dans une publication scientifique qui passe en revue les différents algorithmes possibles, en précisant leurs avantages et inconvénients. Cette famille d’algorithmes n’a pas Portées horizontales des corrélations d’erreur de prévision du vent vers 500 hPa, moyennées sur la période du 24/02/2010 à 00 h 00 au 27/02/2010 à 18 h 00. Figurent également les isolignes du champ de géopotentiel à 500 hPa (en décamètres) du 26/02/2010 à 00 h 00. besoin des modèles adjoints, elle pourra donc s’appliquer aussi bien à ARPÈGE qu’à AROME. Un nouveau système d’équations permettant de La préparation des futures versions opérationnelles des prendre en compte de façon rigoureuse et précise la systèmes de PNT, inscrites au Contrat d’objectifs et forme de la Terre, ainsi que les variations associées de performance de Météo-France, progresse réguliè- du potentiel de gravitation incorporant l’accélération rement. Les nouvelles versions des modèles sont tes- centrifuge, a été publié. Un tel système permet d’exa- tées pendant de longues périodes pour s’assurer que miner la remise en question d’hypothèses anciennes les prévisions sont en moyenne améliorées et qu’elles en prévision numérique telles que la forme sphérique ne présentent aucun problème résiduel. Un cycle d’as- imposée ou encore l’utilisation d’un produit de mé- similation plus court pour le modèle AROME (Applica- triques distinctes sur l’horizontale et la verticale, asso- tion de la recherche à l’opérationnel à méso-échelle), ciées à un potentiel de gravité uniforme. avec une assimilation toutes les heures au lieu de toutes les trois heures, a également été mis en œuvre. Des tests techniques d’une version à très haute réso- Les chaînes de démonstration des futurs systèmes lution d’AROME (maille de 500 m, grille 4000 x 3000) AROME-Prévision immédiate et AROME-Aéroport ont ont été réalisés sur le supercalculateur Curie du pro- été testées dans le cadre du projet SESAR (Single gramme européen PRACE (Partnership for Advanced European Sky Air traffic management Research) sur la Computing in Europe), mobilisant jusqu’à 16 000 pro- zone de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, dont l’ob- cesseurs. L’objectif est d’identifier d’éventuels points jectif majeur est de développer, d’ici 2020, un système bloquants, techniques ou scientifiques. Cela corres- de gestion du trafic aérien capable d’accroître la sécu- pond globalement aux caractéristiques opérationnelles rité d’un facteur 10 et de réduire l’impact environne- à l’horizon 2020. Ce travail se poursuivra pour identifier mental de chaque vol. d’éventuelles limites du code. < > retour sommaire < 42 // Rapport annuel 2013 Réaliser des campagnes de mesure et des études amont L’automne 2012 et le premier trimestre 2013 ont été marqués par la réalisation des deux périodes d’observations spéciales du programme HyMeX en Méditerranée nordoccidentale, coordonnées par Météo-France. Ces campagnes de mesures sur le terrain réunissent plusieurs centaines de scientifiques de divers pays et mettent en œuvre des moyens importants (avions et navires de recherche, radars mobiles, stations mobiles, etc.). La première campagne de mesures, dédiée à l’observation des pluies intenses et crues rapides, a permis de documenter une vingtaine d’événements en Italie, Espagne et France. La seconde campagne de me© Météo-France, Pascal Taburet. sures, réalisée à la fin de l’hiver 2013, avait pour objectif d’étudier la formation d’eaux denses et de convection océanique dans le golfe du Lion, en relation avec les vents forts régionaux (mistral, tramontane). Une version dédiée du modèle AROME a été utilisée en support à ces campagnes, pour planifier les mesures. En 2013, Météo-France a également poursuivi la valorisation des résultats de la campagne sur la mous- Station mobile et portable pendant la campagne EUREQUA à Paris, Porte de Bagnolet (automne 2013) . son africaine, AMMA (Analyses multidisciplinaires de la mousson africaine) de 2006, notamment avec la publication d’une étude montrant la capacité du mo- l’agglomération toulousaine) – se sont achevés. Ils ont dèle AROME à simuler correctement les ondes d’est notamment débouché sur la réalisation d’une plate- sur l’Afrique ainsi que les systèmes convectifs de forme de modélisation intégrée de la ville, qui permet- méso-échelle. Depuis trois ans, dans le cadre d’une tra aux services régionaux de Météo-France, en charge expérimentation avec les prévisionnistes de plusieurs d’études sur le climat, de développer des applications. pays africains, des méthodes d’analyse et de prévi- Dans ce cadre, plusieurs séminaires ont été organisés sions innovantes font l’objet de discussions en temps au profit d’urbanistes et de décideurs. Des scénarios réel pendant la saison de mousson. de verdissement de l’agglomération parisienne ont été réalisés afin d’étudier les effets de différentes straté- En 2013, trois projets de recherche sur la variabilité gies en la matière (types et degré de verdissement) sur des températures urbaines – VURCA (Vulnérabilité ur- le confort, la consommation d’énergie et la demande baine aux épisodes caniculaires et stratégies d’adap- en eau. Des campagnes de mesures ont été organi- tation), MUSCADE (Modélisation urbaine et straté- sées à Marseille, pendant l’été 2013, et à Paris, en au- gies d’adaptation au changement climatique pour tomne, dans le cadre du projet EUREQUA (Évaluation anticiper la demande et la production énergétique) et multidisciplinaire et requalification environnementale ACCLIMAT (Adaptation au changement climatique de des quartiers). > retour sommaire 43 // Rapport annuel 2013 Modélisation des contenus en eau nuageuse (g/kg) et vent (m/s) à une hauteur de 3 mètres, lors d’une phase de formation du brouillard à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Les bâtiments sont représentés en blanc et les zones sans brouillard en bleu clair. L’étude des conditions de formation et de dissipation du brouillard constitue un autre axe de recherche important pour Météo-France. Dans le cadre du projet PREVIBOSS (Prévision de la visibilité dans le cycle de des Drones instrumentés vie du brouillard, à partir d’observations sol et satellite), une troisième et dernière campagne de mesures a été réalisée, permettant de documenter douze nouvelles Le développement de drones instrumentés situations de brouillard. Un nouveau capteur d’aéro- offre la possibilité d’accéder, dans l’avenir, sols donnant accès aux particules de diamètre infé- à des observations dans des zones difficiles rieur à 0,5 µm a été testé. Une autre étude, encore en d’accès, comme les couches de brouillard cours, porte sur la qualification d’un lidar Doppler de ou les panaches de cendres volcaniques. portée verticale 300 m, dédié à l’observation du brouil- Le projet VOLTIGE (Vecteurs d’observation lard et la gestion des risques nucléaires, biologiques et de la troposphère pour l’investigation et la chimiques. Au niveau de la modélisation numérique du gestion de l’environnement), au sein duquel brouillard, 2013 a vu la réalisation des premières simu- Météo-France travaille en collaboration lations sur une grille de résolution métrique, prenant en avec l’École nationale de l’aviation civile compte l’effet thermique et de traînée des bâtiments et (ENAC), a démarré en janvier 2013. des pistes de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Ces Plusieurs vols ont eu lieu afin de tester simulations permettent de modéliser finement l’heure les mesures de pression, température, de formation du brouillard en différents endroits. Grâce humidité et rayonnement. La mesure de à ces conditions de surface réalistes, il est possible de la turbulence et du contenu en eau liquide reproduire la variabilité observée entre les divers points en constitue la prochaine étape. Ces du domaine de simulation. mini-drones seront utilisés en 2014 dans le cadre du projet européen BACCHUS (Impact of Biogenic versus Anthropogenic emissions on Clouds and Climate: towards a Holistic UnderStanding) pour étudier les interactions aérosols/nuages en Amazonie et en Arctique. Plusieurs autres projets visant au développement de drones de taille et capacité d’emport variées sont en préparation. < > retour sommaire < 44 // Rapport annuel 2013 Étudier le manteau neigeux © Météo-France/CEN Le Centre d’études de la neige (CEN) de Météo-France, situé à Grenoble, a pour mission d’améliorer la prévision du risque d’avalanche. Il développe une chaîne constituée de trois modèles numériques : le module d’analyse météorologique SAFRAN, qui fournit les conditions atmosphériques, le modèle Crocus, qui calcule les caractéristiques du manteau neigeux à l’échelle d’un massif et, enfin, le système expert MEPRA, qui évalue le risque Sondage de battage ; les mesures concernant la température, la densité et l’humidité de la neige sont utilisées par les modèles de prévision du manteau neigeux. d’avalanche. En 2013, les chercheurs du CEN ont développé un module représentant l’effet du transport de neige par le vent, qui a été évalué par des prévisionnistes nivologues. Ce travail s’est appuyé sur une nouvelle campagne de mesures par laser au col du Lac Blanc (massif des Grandes Rousses, Isère). Dans le cadre du projet RYTHMME (Risques hydrométéorologiques en territoires de montagne et méditerra- Un site d’altitude permanent d’étude de la neige néens) plusieurs radars météorologiques en bande X ont été installés dans les Alpes du Sud. Leur impact sur la description du manteau neigeux a été évalué de En 2013, l’Organisation météorologique manière positive. D’autres études visent à évaluer l’uti- mondiale (OMM) a retenu le site de me- lisation des prévisions du modèle AROME pour réali- sures du col de Porte (massif de la Char- ser une prévision du risque d’avalanche avec une plus treuse, Alpes du Nord) pour le programme grande finesse spatiale. L’utilisation des observations d’étude des précipitations solides SPICE par satellite est également développée, notamment (Solid Precipitation Intercomparaison Ex- celle des données de l’instrument MODIS (Mode- periment). Sur ce site permanent du CEN, rate-Resolution Imaging Spectroradiometer), qui per- sont validés les développements instru- mettent de cartographier les zones couvertes de neige, mentaux de la communauté française des et de reconstituer l’albédo et la taille des grains. sciences de la neige. Plusieurs capteurs innovants pour la mesure optique des pré- Le modèle de manteau neigeux Crocus a bénéficié cipitations et la mesure du rayonnement de plusieurs améliorations importantes cette année. incident et de ses interactions avec le La surface spécifique de la neige y est désormais re- manteau neigeux y ont été testés. présentée comme une variable pronostique, ce qui permet une représentation quantitative des grains de neige et des comparaisons directes avec les mesures. Le schéma radiatif initial a également été remplacé par un schéma plus réaliste. Enfin, le dépôt des impuretés est en cours de codage dans le modèle. > retour sommaire 45 // Rapport annuel 2013 5.2 observation et infrastructures essentielles Le développement du réseau d’observation et des infrastructures essentielles, notamment en matière de systèmes d’information, est une priorité pour Météo-France. • Un nouveau réseau de lidars pour le suivi des cendres volcaniques Le projet « Lidars Aérosols » a pour objectif de déployer un réseau de lidars pour la détection des L’observation météorologique repose, entre autres, cendres volcaniques. Ce projet a vu le jour suite à sur l’utilisation de satellites, de réseaux de stations l’éruption du volcan Eyjafjöll en 2010, qui avait for- de mesures au sol, de radiosondages, de radars tement perturbé le trafic aérien. Les lidars émettent hydrométéorologiques… En 2013, des avancées ont un faisceau laser et mesurent la lumière rétrodiffu- été réalisées dans ce domaine, avec notamment la sée par les particules. Ils permettent de détecter les préparation du déploiement du futur réseau de lidars cendres mais également d’avoir une première esti- d’observation des aérosols pour le suivi des cendres mation de la taille et du nombre de particules pré- volcaniques. Les moyens d’observation de surface ont sentes. Des tests ont été menés pour déterminer les également été développés et le réseau de veille hydro- spécifications techniques des instruments à mettre logique amélioré. en oeuvre dans le cadre de ce projet. Un marché a ensuite été passé en 2013, afin de commander les Dans le domaine des infrastructures essentielles, l’an- premiers systèmes. née a notamment été marquée par la préparation de la mise en service du nouveau supercalculateur Bull, ainsi que par la finalisation du nouvel outil de travail des prévisionnistes, le système SYNOPSIS (Système • Radiosondage : de l’hélium à l’hydrogène numérique orienté prévision, conseil et expertise). Dans le cadre de l’automatisation de son réseau de radiosondage, Météo-France a choisi d’expérimenter l’utilisation de l’hydrogène pour le gonflage des observation L’observation météorologique est essentielle à la qualité de la prévision numérique du temps. ballons. L’objectif est de remplacer l’hélium, majoritairement utilisé jusqu’ici mais trop coûteux. Gaz fossile, l’hélium subit en effet une hausse constante de son prix depuis plusieurs années, conséquence de difficultés d’approvisionnement. Un générateur d’hydrogène à électrolyse a été installé au printemps sur le site de Cayenne-Matoury, en Guyane, pour alimenter le système automatique de radiosondage. Elle est aussi utilisée pour élaborer de nombreux pro- L’expérience a montré que les performances des duits au service des clients institutionnels et commer- sondages sont équivalentes, avec un coût moindre ciaux de Météo-France. L’amélioration et la valorisa- pour ceux utilisant de l’hydrogène. Il a été décidé de tion au meilleur coût des systèmes d’observation sont poursuivre le programme d’automatisation avec des un objectif permanent de l’établissement. En 2013, matériels fonctionnant avec l’hydrogène. L’opération Météo-France a poursuivi la consolidation de son ré- se poursuivra en 2014 avec l’équipement des sta- seau de mesures de surface et d’altitude. tions d’Ajaccio et du Raizet en Guadeloupe. < > retour sommaire 46 // Rapport annuel 2013 • En surface : de nouvelles stations automatiques et des capteurs de neige en plaine Le développement du réseau de stations automatiques hydrométéorologiques en territoires de montagne d’observation de surface se poursuit. La nouvelle et méditerranéens), pour améliorer la couverture plateforme informatique de concentration des données hydrologique des Alpes. a débuté sa phase pilote, avec 58 stations de la région Centre-Est. Les premiers prototypes de la nouvelle sta- En métropole, l’analyse des cartes annuelles de scores tion automatique PACOME (Plateforme d’acquisition et des lames d’eau radar montre une amélioration objective de collecte d’observations météorologiques étendues) de leur qualité, année après année. Cette progression est ont été testés. Le déploiement du réseau pilote est le résultat de plusieurs efforts conjoints : installation de prévu pour la mi-2014. nouveaux radars, introduction de nouveaux algorithmes (calibration par les pluviomètres) ou de nouvelles techno- L’installation, en cours, de 11 capteurs de neige sur logies (diversité de polarisation), fiabilisation des radars et des sites de plaine facilitera la détection des chutes de systèmes connexes (télécommunications). neige à basse altitude. L’objectif est de disposer d’une cinquantaine de ces capteurs début 2014. Une autre Simultanément, la prise en compte des pluies stra- phase de déploiement aura lieu courant 2014. tiformes dans la nouvelle version de l’application ANTILOPE (Analyse par spatialisation horaire des • Améliorer la veille hydrologique précipitations) a permis une meilleure estimation de la quantité de pluie observée dans les nuages (stratiforme et convectif). Météo-France a poursuivi son effort d’amélioration du En outre-mer, 2013 a été une année décisive pour la support à la gestion des risques hydrologiques, en par- montée de niveau des produits radar, avec la mise en tenariat avec la Direction générale de la prévention des production de mosaïques de lames d’eau corrigées par risques (DGPR), en complétant le réseau d’observation des cartes mensuelles de facteurs correctifs, dans les de surface ainsi que le réseau radar, en métropole et trois directions régionales dotées de radars (la Réunion, outre-mer. Antilles-Guyane et Nouvelle-Calédonie). Opérationnelles à la Réunion, ces productions le seront en 2014 Météo-France a ainsi déployé une cinquantaine de aux Antilles-Guyane ainsi qu’en Nouvelle-Calédonie. nouvelles stations automatiques en métropole. L’opération, débutée fin 2012, s’est poursuivie en 2013 avec la rénovation d’une quarantaine de sites existants et la création de sept nouveaux sites. Désormais, le réseau • Contribuer à la sécurité aéronautique métropolitain de stations SALAMANDRE (Stations pluviométriques automatiques mises en oeuvre pour la Après la Réunion, les Antilles et la Guyane, la Direction de l’Eau), pour la mesure de pluie et de tem- Nouvelle-Calédonie bénéficie depuis février 2013 du pérature, compte environ 150 sites de mesure. produit MACMA (Mention de l’activité convective dans les METAR-Auto), qui permet d’alimenter les messages À la Réunion, dix nouvelles stations automatiques aéronautiques en information sur l’activité convective. ont été déployées en 2013 pour la Cellule de veille Pour ces sites outre-mer, l’activité convective est dé- hydrologique. terminée uniquement à partir des images radar de détection des précipitations. Selon l’intensité du signal Ce partenariat avec la DGPR a par ailleurs permis, en entrée, le produit détermine la présence de nuages en 2013, le renouvellement du radar de Sembadel convectifs (cumulonimbus, cumulus congestus). De (Haute-Loire). Il sera opérationnel début 2014, après nouveaux développements sont en cours pour géné- une phase de validation des données. Dans le même raliser à l’outre-mer les produits déjà opérationnels en temps, Météo-France a installé un nouveau radar métropole, comme l’utilisation des données provenant polarimétrique bande X sur le site de Vars (Hautes- des nouveaux réseaux de détection de la foudre pour Alpes), dans le cadre du projet RHYTMME (Risques évaluer la présence d’orage. < > retour sommaire 47 // Rapport annuel 2013 1 2 1Progression (en vert) de la qualité des cartes de mosaïques lames d’eau (quantité de pluie) radar fournies par le réseau des radars de Météo-France, entre 2007 et 2012. 2Calcul des lames d’eau (quantité de pluie) associé au passage d’un front sur la France le 19/11/2013 à 07h00 UTC. 3Lames d’eau cumulées sur l’île de la Réunion entre le 02/06/2013 à 03h00 UTC et le 03/06/2013 à 03h00 UTC, obtenues à partir du radar Colorado (à gauche), du radar de Piton Villers (au milieu) et mosaïque radar intégrant les données des deux radars (à droite). 3 < > retour sommaire 48 // Rapport annuel 2013 • Une stratégie de partenariat active Dans le domaine de l’observation, Météo-France a développé des partenariats avec divers organismes français. En 2013, la Convention d’échange de don- • Développer des produits composites nées et réseau d’intérêt commun avec Électricité de France s’est concrétisée. Amendée en 2011, elle a pour but de mettre en commun les données de près La valorisation de l’observation météorologique passe de 300 stations. Un travail minutieux a été nécessaire aussi par le croisement de données issues de différents en amont pour rendre compatible les données des dif- capteurs, pour en déduire des produits mieux adaptés férentes stations. Ces données sont particulièrement aux besoins des utilisateurs. L’année 2013 a vu ainsi importantes car elles recouvrent des sites principa- la mise en opérationnel du produit CAPRICORNE (Ca- lement implantés dans les zones montagneuses où ractéristiques principales de la couverture nuageuse) sont localisés la plupart des ouvrages de production qui fournit une analyse spatialisée de la couverture hydraulique. Sont mesurées les précipitations horaires nuageuse, en croisant les données satellitaires avec et, dans certains cas, la température. Les données des données de surface, via un algorithme adapté. de ces stations complètent celles issues du réseau CAPRICORNE fournit ainsi des informations sur la né- de Météo-France et sont archivées dans les bases de bulosité totale, la nébulosité des nuages bas et la pré- données de l’établissement. En contrepartie, EDF bé- sence de nuages convectifs, par pas de temps horaire, néficie des données de nombreuses stations du réseau sur toute la France. de Météo-France. 1 2 3 Cartes produites par CAPRICORNE, représentant : (1) la nébulosité totale et la nébulosité des nuages bas, par classes de nébulosité ; (2) l’altitude de la base des nuages les plus bas et du sommet des nuages les plus élevés ; (3) l’occurrence des cumulonimbus (Cb) et des cumulus développés (TCU). < > retour sommaire 49 // Rapport annuel 2013 système d’informations 2013 a été marquée par la livraison et le début de la mise en service du nouveau supercalculateur Bull. outil du prévisionniste utilise des technologies beaucoup plus standardisées et modulaires et interopérables. Il facilitera l’utilisation effective des nouvelles générations de modèles de prévision numérique, en dépit de l’augmentation considérable du volume de données à manipuler par le prévisionniste. Le projet « SYNERGIE-Next pour les Armées » vise à installer ensuite ce système SYNOPSIS, complété par nos outils de production aéronautique Exp’Air et AÉROWEB, sur un site central des Ar- Le supercalculateur est un élément central du système mées, pour pouvoir être opéré depuis les bases militaires d’information de Météo-France. Pour en tirer le meilleur de métropole : l’année 2013 a vu l’essentiel des travaux parti, ce dernier doit être intégré au cœur d’une archi- préparatoires à ce déploiement, qui aura lieu concrète- tecture plus vaste ayant une richesse fonctionnelle et un ment à partir de mi-2014. niveau de performance cohérent. • VERS UN NOUVEAU SYSTÈME DE STOCKAGE DES DONNÉES • accès aux données L’année 2013 est également un jalon important pour l’accès à l’information météorologique de tous les types En lien direct avec l’augmentation importante de la puis- d’utilisateurs externes à l’établissement. L’ensemble de sance de calcul réalisée en 2013, le système de stoc- l’offre digitale de l’établissement a été repensé (site Inter- kage de l’établissement, hébergeant principalement des net grand public, espace commercial, site d’accès aux données issues du supercalculateur, devait également données publiques, applications mobiles) en fin d’année. être renouvelé. Météo-France a lancé une procédure de Les fonctionnalités offertes aux clients disposant d’extra- dialogue compétitif pour acquérir un nouveau système. nets particuliers ont été enrichies par interfaçage de ces Fin 2013, le volume de données stockées était de 10 Po extranets avec les services de manipulation et tracé issus (10 millions de gigaoctets, 10 millions de milliards d’oc- du projet SYNOPSIS. tets) ; à l’horizon 2018, il devrait être de l’ordre de 150 Po. Cette projection tient compte de l’évolution future du En outre, l’accès aux données est en voie de supercalculateur. Le nouveau système de stockage sera standardisation selon les exigences de la directive choisi au premier semestre 2014, puis installé par tranches européenne annuelles, pour faire face à la croissance progressive Information in the European Community), qui prescrit du volume de données à stocker, entre 2014 et 2018. des modalités d’accès aux données publiques à INSPIRE (Infrastructure for Spatial caractère « géographique » au sens large, dont les • DÉVELOPPER LE FUTUR OUTIL DE TRAVAIL DES PRÉVISIONNISTES données météorologiques sont une catégorie. Une première version d’un portail d’accès à des données météorologiques respectant les standards INSPIRE a été mise en service, là aussi en exploitant l’infrastructure L’outil de travail des prévisionnistes est en cours de re- et les services issus de SYNOPSIS. Le fonctionnement fonte, avec le projet SYNOPSIS (Système numérique dans le cadre du nouveau Système d’information de orienté prévision, conseil et expertise). Ce nouvel ou- l’Organisation météorologique mondiale (OMM), initié til a vocation à remplacer progressivement, d’ici 2016, en 2012, a par ailleurs été consolidé en 2013 avec tous les postes de travail de la génération précédente, nos partenaires du Met Office britannique. Enfin, la et en particulier le système SYNERGIE (Système numé- participation de Météo-France au développement risé d’exploitation rationnelle et de gestion interactive et des futurs modes d’accès du monde aéronautique évolutive des informations météorologiques pour le pré- aux informations météorologiques, notamment à la visionniste). définition du « 4D Weather Cube » dans le cadre du programme européen SESAR (Single European Sky Le premier déploiement opérationnel de SYNOPSIS est Air traffic management Research), permet d’étendre prévu au premier semestre 2014, sur la base de la ver- encore la portée des progrès accomplis ces dernières sion logicielle de ce système livrée fin 2013, au terme années dans les nouvelles technologies d’accès et de de trois années d’un développement intense. Ce nouvel manipulation de l’information. < > retour sommaire < 50 // Rapport annuel 2013 5.3 prévision MÉTÉOROLOGIQUE à la transmission de l’information au plus près des besoins des utilisateurs. L’amélioration de ces capacités de prévision-conseil s’est traduite par des évolutions des prestations dans plusieurs secteurs : la sécurité des personnes et des biens, l’aéronautique, la marine, les routes, les collectivités, les médias… L’année 2013 a été marquée par plusieurs épisodes météorologiques remarquables. L’impact de tels phénomènes sur la sécurité des personnes et des biens peut être significativement réduit grâce aux dispositifs de prévision et d’avertissement. Météo-France réalise des prévisions, depuis des échéances très courtes de quelques minutes à prévision numérique • Modèles de prévision déterministe et probabiliste (prévision d’ensemble) quelques heures (« prévision immédiate ») jusqu’à des échéances de plusieurs mois (« prévision saison- Les modèles de prévision numérique du temps de nière »). Les marges d’erreur augmentent bien sûr avec Météo-France utilisent, depuis juillet 2013, deux fois l’échéance, et le traitement des informations fournies plus de données d’observations dans la phase d’as- doit en tenir compte. Cette évaluation de l’incertitude similation. Il s’agit essentiellement de données satelli- de la prévision et sa réduction au minimum possible taires, fournies principalement par le nouveau satellite est une composante de plus en plus importante des européen METOP-B, lancé le 17 septembre 2012, à systèmes de prévision utilisés par Météo-France et un la suite de METOP-A lancé en 2006, mais aussi par axe de développement majeur. le premier satellite Suomi-NPP (Suomi - National Polar-orbiting Partnership) appartenant à la nouvelle Au-delà des améliorations sur les systèmes numé- génération de satellites météorologiques défilants riques, les efforts ont aussi porté en 2013 sur la conso- américains, lancé le 28 octobre 2011. lidation de la nouvelle organisation opérationnelle de la Cet ajout massif d’observations, associé à une nouvelle peuvent désormais assurer l’expertise en continu technique s’appuyant sur la décomposition en onde- des modèles de prévision numérique du temps, tout lettes de certaines structures, a permis d’augmenter en ayant la disponibilité nécessaire à l’adaptation et encore la qualité des analyses et des prévisions. © Météo-France prévision mise en place en 2012. Les prévisionnistes Le Centre national de prévision de Météo-France à Toulouse. > retour sommaire 51 // Rapport annuel 2013 1 1 - Évolution, depuis 2002, des cumuls mensuels des nombres d’observations utilisées dans l’assimilation du modèle ARPÈGE par type d’observations. 2 -Comparaison entre la lame d’eau (quantité de pluie) cumulée obtenue par le produit de fusion de données ANTILOPE, entre le 4/10/2013 à 8 h 00 UTC et le 5/10/2013 à 8 h 00 UTC (à gauche) et la lame d’eau prévue par la nouvelle version du modèle AROME sur le même intervalle de temps (à droite). 2 < > retour sommaire 52 // Rapport annuel 2013 • prévoir la hauteur et le type de neige SUR LES ROUTES Sur le même principe que le système de prévision à « mouillée » – et en déduire une densité théorique as- de température de surface de chaussée déployé en sociée. Sur la base de cette densité, et en utilisant une 2012, un système de prévision de hauteur et de type prévision d’intensité de précipitation neigeuse, on peut de neige sur les chaussées a été développé et testé prévoir la hauteur de neige. En intégrant des processus durant l’hiver 2013-2014. Il est basé sur un modèle supplémentaires que sont la fonte, la présence et la numérique spécialisé, qui permet de simuler avec pré- percolation d’eau liquide, et les transformations de la cision le comportement d’une couche de neige dépo- neige au sol, le nouveau système va permettre d’amé- sée sur une chaussée, en conditions naturelles, c’est- liorer encore l’évaluation de la hauteur et du type de à-dire sans prise en compte du trafic et des traitements neige. par les services d’exploitation routière. Ce système va permettre d’améliorer la prévision des épisodes neigeux sur les chaussées. Jusqu’à présent, la prévision était effectuée à partir du paramètre de « potentiel de • améliorer la prévision des vagues et des surcotes neige ». Celui-ci utilise les prévisions de température de l’air pour déterminer le type de neige – de « poudreuse » L’année 2013 a été marquée par le développement et la mise en œuvre de nouveaux modèles opérationnels de prévision des vagues et des surcotes, dans le cadre du projet HOMONIM (Historique, observation, modélisation des niveaux marins) conjoint avec le Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) et soutenu financièrement par la Di- © Préfecture de la Manche. rection générale de la prévention des risques (DGPR). Un des objectifs était de renouveler, en partenariat avec le SHOM, les systèmes développés à l’origine par Météo-France, et de disposer d’une chaîne opérationnelle de prévision des hauteurs d’eau à la côte d’une résolution kilométrique. Ce modèle devrait perÉpisode neigeux dans la Manche, le 12 mars 2013. mettre d’améliorer encore le suivi des phénomènes de vagues-submersion dans le cadre du dispositif de vigilance météorologique. Surcote à Brest (événement du 15/12/2011 à 12 h 00 au 17/12/2011 à 00 h 00) durant la tempête Joachim : observation du marégraphe du SHOM (en gris) et simulations de l’ancien modèle de Météo-France (en vert) et du nouveau modèle développé avec le SHOM (en bleu). En pointillé, la courbe de la marée, à une échelle réduite, permet de repérer la phase de la pleine mer durant cet épisode. < > retour sommaire < 53 // Rapport annuel 2013 • mieux prévoir les orages et identifier les risques de tornades Différents travaux ont été conduits en 2013 afin de renforcer la capacité des prévisionnistes à appréhender les situations orageuses et les risque de phénomènes convectifs violents. De nouveaux indices combinant différents paramètres signalent aux prévisionnistes les zones où l’atmosphère présente un fort risque de développements orageux, en métropole et outre-mer. À échelle plus fine, d’autres aides au diagnostic d’orages sévères, mises au point aux États-Unis, ont été adaptées à notre environnement. Ainsi, il est possible de calculer un indice de risque de tornade, combinant divers éléments favorables à ce phénomène, à partir des prévisions du modèle AROME. Les tornades © Météo-France sont des phénomènes de très petite échelle, encore peu prévisibles en l’état de l’art et avec le système d’observation actuel. L’objectif n’est donc pas de prévoir spécifiquement chaque tornade, mais d’identifier le risque à l’échelle départementale et de le signaler, le cas échéant, dans les bulletins de prévision. Tornade du 29 avril 2012 à Toulouse. Indice de risque de tornade, issu des prévisions du modèle AROME du 14/10/2012 à 00 h 00 UTC, pour l’après-midi. Cet indice montre un risque plus important près de Marseille et sur la côte du Var, où deux phénomènes tornadiques ont effectivement été observés dans l’ après-midi du 14/10/2012. > retour sommaire 54 // Rapport annuel 2013 DÉVELOPPER Une chaîne de prévision numérique dédiée à la prévision immédiate La « prévision immédiate » couvre les échéances de prévision allant de quelques minutes à quelques heures, typiquement la prévision de déplacement d’une cellule orageuse. Si elle peut utiliser les mêmes méthodes que la prévi- Ces prévisions reposent sur une version du modèle sion à quelques jours d’échéance, elle doit répondre à AROME mise à jour toutes les heures (AROME-Prévision des contraintes particulières, qui sont autant de défis à immédiate). Elles contribueront au suivi des phéno- relever. Pour présenter un intérêt, les prévisions à ces mènes sévères à évolution rapide sur les échéances échéances doivent en effet être obtenues très rapide- de la prévision immédiate. Elles permettront au pré- ment après la prise en compte des observations les visionniste de confirmer la prévision expertisée du plus récentes. temps sensible à échelle fine ou, dans le cas contraire, d’amender la production (notamment en matière de Le développement d’une chaîne numérique de pré- sécurité des personnes et des biens : vigilance, prévi- vision immédiate s’est poursuivi en 2013. Les efforts sions de précipitations pour les Services de prévision ont porté sur la valorisation de ce nouveau système des crues, mais aussi bulletins aéronautiques et assis- dans l’optique de son utilisation opérationnelle. Des tances diverses). diagnostics synthétiques pour la prévision immédiate de l’activité convective ont été mis en oeuvre et des Une expérimentation a été organisée avec des prévi- méthodes de fusion de données pour la prévision im- sionnistes, en septembre 2013, pour l’étude de situa- médiate des orages et de la pluie ont été développées. tions convectives. Elle a permis de préciser les méthodes de travail, les paramètres, les diagnostics et les outils de visualisation utiles pour exploiter ces prévisions. Elle a aussi mis en évidence l’apport principal du système : les prévisions ainsi renouvelées toutes les heures aident le prévisionniste à identifier les incertitudes concernant l’intensité des phénomènes de petite échelle ou leur emprise géographique exacte. Cette expérimentation a aussi permis d’établir la liste des paramètres de temps prévu – cellules orageuses, risque de grêle, risque de rafale, cumul de pluie… – et les indices de risque de convection sévère à proposer en priorité pour signaler les phénomènes les plus dangereux. Des prévisions horaires successives pourront être combinées, pour en évaluer la variabilité et apprécier ainsi la prévisibilité de la situation et les incertitudes portant sur l’évolution des phénomènes. La préparation de la mise en œuvre opérationnelle du système se poursuit par le développement des pro- Évolution du risque de rafales sous orage supérieures à 90 km/h établie le 17/06/2013 à 8 h UTC (valable pour les 7 heures suivantes) avec le système AROME-Prévision immédiate. duits et visualisation synthétiques spécifiés lors de l’expérimentation. De nouvelles expérimentations seront par ailleurs organisées pour l’étude d’autres types de situations convectives et de phénomènes hivernaux. < > retour sommaire < 55 // Rapport annuel 2013 © Météo-France/Archives nationales. 5.4 ÉTUDE DU CLIMAT ET DÉVELOPPEMENT DE SERVICES CLIMATIQUES Ensemble de cartes météorologiques du nord-ouest de l’Europe par M. Buchan, 1868. Météo-France contribue à reconstituer le climat passé à travers notamment des actions de sauvegarde de versements ont été identifiés, en fonction de leur per- données anciennes et à caractériser le climat présent tinence vis-à-vis des différents objectifs scientifiques et les événements extrêmes (canicule, sécheresse, poursuivis par les météorologues (contribution à des vagues de froid, tempêtes…). Ses climatologues tra- programmes internationaux de reconstruction des cli- vaillent par ailleurs à préciser l’évolution future du mats passés par réanalyse à l’aide de modèles numé- climat et les impacts associés, notamment en déve- riques, production de longues séries homogénéisées). loppant un modèle global de climat et des versions L’accent a notamment été mis sur des observations iné- régionales. Ces efforts bénéficient également au dé- dites concernant l’outre-mer et les anciennes colonies veloppement de services climatiques en appui aux françaises, et sur des données d’altitude. Au total, deux politiques d’adaptation au changement climatique. millions d’observations en altitude de 1919 à 1957 effectuées en métropole et en outre-mer ont été intégrées aux bases de données en 2013. Intégrer les données anciennes aux bases climatiques Météo-France mène un important travail pour consolider le patrimoine climatologique et parfaire la connaissance des évolutions passées du climat en France. Dans ce domaine, l’année 2013 a été marquée par la poursuite de l’opération menée à Fontainebleau en partenariat avec les Archives nationales et avec le soutien de la Fondation BNP Paribas, et est une des mesures du Plan national d’adaptation au changement climatique. Reconstruire le climat passé pour éclairer l’avenir Réanalyser le passé à l’aide des outils numériques puissants, aujourd’hui disponibles, permet d’améliorer la compréhension des mécanismes qui régissent les variations naturelles du climat, ses accidents et les événements exceptionnels associés. Après des phases initiales de préparation du chantier de désamiantage et de mise en place de toute la En utilisant les techniques d’assimilation de don- chaîne de préservation des documents et de récupé- nées issues des modèles de prévision numériques ration d’informations climatologiques, l’ensemble des du temps, on peut reconstituer l’ensemble des para- 6 300 cartons d’archives et leurs contenus, soit mètres météorologiques à partir des observations pas- quelques millions de pages, a été nettoyé. Les principaux sées dont ont dispose : c’est ce que l’on appelle une > retour sommaire 56 // Rapport annuel 2013 En 2013, l’objectif pour les séries de températures a été atteint : une série au moins par département, en métropole comme outre-mer, est aujourd’hui disponible. Les premiers diagnostics, qui revisitent les travaux publiés au début du XXe siècle, ont commencé à être établis, et les séries disponibles ont été livrées aux chercheurs au fur et à mesure. Étudier les événements climatiques extrêmes passés Évolution de la température moyenne, estimée sur les 192 postes où l’on dispose d’une série mensuelle homogénéisée à la fois pour la température minimale et pour la température maximale. La tendance pour la température moyenne est comprise entre 0,2 et 0,4 °C/décennie sur la période 1959-2009 en métropole. La climatologie moderne vise aussi à comprendre les évolutions des événements climatiques extrêmes : canicules, sécheresses, tempêtes... Une action a été lancée en 2013 sur les tempêtes « réanalyse ». Météo-France contribue aux deux prin- ayant touché la France, mobilisant notamment les ob- cipaux programmes à l’échelle mondiale : ERA-CLIM servations transmises par d’autres pays européens. (European Reanalysis of global Climate observations), Divers tests ont par ailleurs été menés pour définir les piloté par le Centre européen pour les prévisions mé- mesures et indicateurs les plus pertinents, capables téorologiques à moyen terme (CEPMMT), et 20CR de décrire aussi bien les événements du début du XXe (20 Century Reanalysis), piloté par la NOAA (National siècle que ceux qui surviendront dans les futurs explo- Oceanic and Atmospheric Administration). Tous deux rés par les différents scénarios climatiques. th ambitionnent de reconstruire les évolutions climatiques globales sur le XXe siècle. Les objectifs, à terme, sont de remonter jusqu’au début du XIXe siècle, ce qui justifie la fourniture par Météo-France d’observations de pression atmosphérique datant du Premier Empire. Les actions de réanalyse numérique ciblent également des territoires plus restreints ou des périodes temporelles courtes ou encore des événements extrêmes. Les équipes de recherche de Météo-France sont désormais capables de reconstituer des tempêtes exceptionnelles ou des situations ayant conduit à des inondations marquantes. Carte isobarique du 15/10/1987 reconstruite par la prévision d’ensemble ARPÈGE (projet VIMERS) Ces actions sur les données passées visent aussi l’élaboration de longues séries de données homogénéi- Cette action mobilise l’ensemble des climatologues de sées. Météo-France s’est engagé, dans le cadre de Météo-France. Elle suppose une revisite complète et son Contrat d’objectifs et de performance 2012-2016, un enrichissement des données de vent et de pres- à disposer de telles séries pour les températures mi- sion, la définition d’indicateurs météorologiques et nimales et maximales et pour les précipitations, pour d’indicateurs d’impacts mais aussi des reconstructions l’ensemble du territoire. par modélisation numérique des épisodes marquants < > retour sommaire 57 // Rapport annuel 2013 (unique moyen pour disposer d’une image complète Enfin, des travaux sont en cours, pour mieux cerner sur le territoire que les seules observations, toujours l’impact du changement climatique sur les événements trop éparses, ne suffisent pas à donner). extrêmes et adapter les statistiques climatologiques associées (durées de retour). Les enjeux sont Des travaux menés autour de la ressource en eau et de importants. Il s’agit, par exemple, de disposer des la nivologie au cours des dernières années ont permis, bonnes références pour dimensionner des ouvrages quant à eux, d’établir des indicateurs d’enneigement à un climat futur pour lequel la climatologie historique valides depuis 1958 et mis à jour quotidiennement. ne peut plus servir de référence. Ainsi, une revisite complète des productions caractérisant les extrêmes Ces informations figurent désormais dans le Bulletin cli- de précipitations a été menée dans le cadre du projet matique mensuel régional (BCMR) et sont également très EXTRAFLO (Extreme Rainfall and Flood estimation) précieuses pour les gestionnaires de l’eau : la qualification financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), du stock nival dans les montagnes conditionne la gestion avec l’Institut national de recherche en sciences et des étiages mais aussi les risques de crues soudaines, technologies pour l’environnement et l’agriculture comme celles qui ont frappé les Pyrénées en juin 2013. (IRSTEA) et plusieurs laboratoires français. Numérisation d’archives d’observations météorologiques d’hôpitaux coloniaux d’outre-mer du XIXe siècle Une nouvelle étape de l’opération menée à une instruction spéciale publiée en février de la Fontainebleau avec les Archives nationales a même année dans la Revue coloniale. été franchie en 2013, avec la numérisation des relevés d’observations météorologiques quoti- Pharmaciens ou médecins étaient désormais diennes effectués dans les hôpitaux coloniaux tenus d’adresser trimestriellement au ministère d’outre-mer de Nouvelle-Calédonie, de Gua- les observations météorologiques annexées à deloupe, de Martinique et de Saint-Pierre-et- leurs rapports médicaux et de se conformer à Miquelon, sur la période 1853-1900. Un second des pratiques de mesure utilisant les instruments versement, comprenant les collections des hô- distribués par le gouvernement. Plusieurs para- pitaux coloniaux d’Afrique, de Madagascar, de mètres, observés à plusieurs heures de la jour- Polynésie et de Guyane a fait l’objet de la deu- née, devaient ainsi être consignés : température xième campagne de désamiantage de 2013 et de l’air, pression atmosphérique, état hygromé- sera, quant à lui, inventorié en 2014. trique de l’air, état général de l’atmosphère et des vents, pluviométrie, phénomènes d’optique Ces relevés témoignent de l’impulsion donnée atmosphérique. Les phénomènes exception- par Napoléon III, par l’intermédiaire du ministère nels ou extrêmes (tremblements de terre, oura- de la Marine et des Colonies, au développement gans, pluies torrentielles, etc.) étaient également de la météorologie dans tout l’Empire colonial recensés. On trouve ainsi, par exemple, des français. mentions intéressant les cyclones historiques, comme celui du 6 septembre 1865 à la Guade- En 1852, la décision fut prise d’organiser ces loupe, qui fît 80 morts à Marie-Galante et provo- observations avec l’entremise des officiers du qua de terribles épidémies de choléra. Service de santé des armées, conformément à < > retour sommaire < 58 // Rapport annuel 2013 1 modéliser le climat de demain • simulations régionales Dans le cadre du programme international CORDEX (Coordinated Regional climate Downscale Experiment) et en coordination avec l’Institut Pierre-Simon Laplace, Météo-France a réalisé et publié un ensemble de projections climatiques couvrant l’Europe et la Méditerranée, d’une résolution sans précédent (12 km), en affinant les simulations globales réalisées pour le 5e rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Ces simulations pour le XXIe siècle offrent désormais une représentation beau- 2 coup plus fine des phénomènes locaux et des événements extrêmes. Les premières analyses confirment un accroissement sensible de la fréquence des événements extrêmes : pluies intenses, vagues de chaleur et périodes de sécheresses. Sur la zone méditerranéenne, ces simulations ont été réalisées avec la version la plus récente du modèle couplé régional de Météo-France, qui représente l’ensemble des interactions entre l’atmosphère, les surfaces continentales, l’océan et les fleuves. Elles offrent pour la première fois une vision cohérente de l’évolution des différents compartiments du système climatique méditerranéen, ce qui ouvre de nombreuses perspectives dans le contexte du chantier MISTRALS (Mediterranean Integrated Studies at Regional and Local Scales). Par ailleurs, Météo-France assure égale- 3 ment, avec l’ENEA (agence nationale italienne pour les nouvelles technologies, l’énergie et le développement économique durable), la coordination du sous-projet MED-CORDEX (Mediterranean - Coordinated Regional climate Downscale Experiment). En 2013, un ensemble de scénarios de changements climatiques a également été produit pour l’outre-mer (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Antilles françaises, la Réunion). Ces scénarios seront mis à disposition du public, via le portail DRIAS, et présentés dans un nouveau rapport de la série « Le climat de la France au XXIe siècle » (volume 4), dans le cadre de la mission confiée par le MEDDE au climatologue Jean Jouzel. Fraction des précipitations hivernales (en %) pour la fin du XXIe siècle, avec des scénarios ALADIN à résolution 12 km corrigés par SAFRAN. Trois scénarios sont considérés par ordre décroissant de concentration en gaz à effet de serre : RCP8.5 (1), RCP4.5 (2) et RCP2.6 (3) > retour sommaire < 59 // Rapport annuel 2013 • simulations globales Un nouvel ensemble de simulations globales a été actuelles. En revanche, le volume et l’épaisseur de réalisé dans le cadre du projet européen COMBINE glace apparaissent prévisibles jusqu’à 4 à 6 ans à (Comprehensive modelling of the Earth system for bet- l’avance dans l’Arctique central, les mers nordiques et ter climate prediction and projection), avec la version la mer du Labrador. CNRM-CM5.2. Ce modèle couplé de système Terre de Météo-France comprend un nouveau modèle de banquise, une modélisation de la chimie stratosphérique plus détaillée et un modèle de biogéochimie marine. Ces simulations consistaient en particulier à reproduire le climat préindustriel et un climat répondant à un scénario d’augmentation du CO2 au taux de 1 % par an. Par ailleurs, une simulation sur la période 1850-2005 suivie d’un scénario RCP8.5 (forte augmentation des concentrations des gaz à effet de serre) jusqu’en 2300 a été réalisée, notamment pour étudier l’impact de la fonte future de la calotte groenlandaise sur le niveau des mers. Concernant le développement de la prochaine version du modèle de système Terre, on notera les pre© Météo-France/Michel Hontarrède mières simulations couplées climat-carbone intégrant l’ensemble des composantes (atmosphère, surfaces continentales avec cycle du carbone, océan avec cycle du carbone, grands fleuves, cryosphère). Ces simulations portent sur la période préindustrielle, la période 1850-2005 et un scénario du climat futur. Les études de détection et Glace de mer en Antarctique d’attribution du changement climatique ont été concrétisées par deux publications sur la nouvelle méthode d’attribution de Météo-France (« Regularized Optimal Fingerprint »), mentionnée dans le 5e rapport du GIEC. • Interactions chimie-climat Météo-France a participé à l’inter-comparaison des simulations couplées chimie-climat CCMI (ChemistryClimate Model Initiative). Un des résultats les plus • Prévoir l’étendue de la glace de mer remarquables concerne la capacité du modèle à reproduire l’oscillation quasi-biennale de la stratosphère, grâce à l’introduction de la nouvelle paramétrisation des ondes de gravité non orographiques, développée La prévisibilité décennale de la glace de mer a été par le Laboratoire de météorologie dynamique et étudiée pour différentes régions de l’Arctique à partir adaptée au modèle de Météo-France. des simulations décennales du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (CERFACS). Les résultats obtenus montrent que l’étendue de la glace de mer est prévisible à l’échelle de quelques mois mais peu prévisible à des échéances de quelques années avec les techniques de prévision > retour sommaire 60 // Rapport annuel 2013 EUPORIAS : développer des services climatiques pour la gestion de la ressource en eau en métropole Financée par l’Union européenne (FP7), l’initiative ECOMS (European ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE : DÉVELOPPER DES services climatiques, L’adaptation au changement climatique est un défi collectif qui doit intégrer une gestion du risque et des opportunités sur des perspectives longues. Climate Observation, Modelling and Services ini- En 2013, Météo-France a poursuivi son action au côté tiative) regroupe notamment les projets des observatoires, qu’ils soient nationaux (Observa- NACLIM (North Atlantic Climate), SPECS toire national sur les effets du réchauffement clima- (Seasonal-to-decadal climate Prediction tique, ONERC), régionaux ou thématiques, en fournis- for the improvement of European Climate sant des indicateurs climatiques passés et futurs. Dans Services) et EUPORIAS (European Pro- une logique d’actions concertées des acteurs publics, vision Of Regional Impacts Assessments Météo-France a maintenu sa participation aux travaux on Seasonal and decadal timescales). Ils pilotés par la DATAR (Délégation interministérielle à s’intéressent tous aux échéances saison- l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale) nières à décennales. Le projet EUPORIAS sur l’adaptation du territoire : amorcés au niveau des aborde la question des applications et des grandes inter-régions françaises, ils conduiront à une services climatiques associés. synthèse nationale. Dans ce cadre, Météo-France a l’ambition Dans le cadre des travaux menés auprès de l’Obser- de développer des services climatiques vatoire pyrénéen du changement climatique (OPCC), au bénéfice de la gestion de la ressource Français, Espagnols et Andorrans ont partagé don- en eau. En étroite collaboration avec les nées, méthodes et résultats pour établir une climatolo- gestionnaires de l’eau des bassins Seine- gie unifiée couvrant le massif pyrénéen. Normandie et Adour-Garonne et le comité national sècheresse, l’établissement développe des produits de prévisions saisonnières d’humidité des sols et de débits des rivières, dans un premier temps sur les périodes de printemps et d’été. Un protocole particulier est également proposé aux utilisateurs, pour démontrer l’impact des informations climatiques sur leur processus de décisions. Il devrait permettre de rejouer des décisions passées avec plusieurs jeux d’informations. Ce travail innovant devrait permettre de démontrer l’intérêt et la valeur de ces services climatiques. L’éventualité d’une mise en production opérationnelle à la fin du projet sera étudiée en fonction des évaluations et retours émanant des utilisateurs. Dix-huit mois après son ouverture, le portail Internet « DRIAS - Les futurs du climat » poursuit sa montée en puissance, avec environ 140 000 visiteurs en 2013, issus de 90 pays, pour un total de 7 millions de pages vues. Plus de 700 comptes individuels, ouvrant l’accès au téléchargement de données, ont également été ouverts sur l’espace de commande. Ces utilisateurs ont bénéficié de l’accompagnement de la hotline dédiée. Une journée d’informations et d’échange avec les utilisateurs d’informations climatiques DRIAS s’est tenue au printemps au siège de Météo-France et a permis de compléter les retours déjà collectés par le biais de la hotline. < > retour sommaire 61 // Rapport annuel 2013 Indicateur de sécheresse agricole en France métropolitaine, issu des travaux du projet CLIMSEC. Il est basé sur l’indice d’humidité du sol, SWI (Soil Wetness Index) qui correspond au pourcentage moyen de la surface du territoire où l’on a observé des conditions anormales d’humidité moyenne du sol, au pas de temps mensuel. Moyenne des précipitations quotidiennes sur le domaine pyrénéen pour la saison d’octobre à mars pour le type de temps « Flux de nord-ouest rapide », période 1981-2010. Afin de poursuivre le travail de sensibilisation à la ges- pour éclairer les élus, avant l’adoption d’un PCET (Plan tion des risques et à la nécessité d’une adaptation, climat-énergie territorial) ou d’un schéma de massif. les recherches ont été poursuivies sur les impacts du Dans toutes ces actions, les organismes de l’État se changement climatique. Un des premiers enseigne- retrouvent côte à côte pour contribuer à l’adaptation. ments du projet VIADUC (Valoriser DRIAS et innover Ces actions ont dépassé le cadre national, avec l’or- sur l’adaptation grâce au design, avec des usagers ganisation du stage de l’Organisation météorologique concernés par le climat), soutenu par le programme mondiale (OMM) « Climatology, foundation for Climates GICC (Gestion et impact du changement climatique) Services », au centre Météo-France de Toulouse, au- du MEDDE, est de souligner la nécessité d’informa- quel des scientifiques de 18 pays ont participé. tions mêlant passé, présent et futur pour les différentes parties du territoire. Par exemple, en ce qui concerne Sur le plan de la gouvernance, l’infrastructure du GFCS la ressource en eau, des représentations de l’état ac- (Global Framework for Climate Services) de l’OMM se tuel des sols superficiels, par rapport aux normales met progressivement en place. Météo-France a notam- climatiques et aux scénarios futurs, contribueront à ment participé, en juillet 2013, au premier Conseil in- concrétiser auprès des élus et des gestionnaires les tergouvernemental des services climatiques (IBCS-1). perspectives climatiques. Sur le plan national, Météo-France pilote le groupe de travail « Climat » d’AllEnvi (Alliance nationale de re- De nombreuses actions de formation ont également cherche pour l’environnement). Dans ce cadre, l’éta- été menées par les météorologues : pour l’Agence blissement a proposé une stratégie de développement de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie des services climatiques, reposant sur des portails de (ADEME), par exemple, ou pour les agents des Direc- données coordonnés opérés par différents organismes tions départementales des territoires de la Direction d’AllEnvi et un mécanisme partagé d’interaction avec régionale de l’environnement, de l’aménagement et les utilisateurs. Le conseil d’AllEnvi a validé cette ap- du logement (DREAL) Midi-Pyrénées, ou bien encore proche, et la mise en place de ce dispositif se poursuit. < > retour sommaire 62 // Rapport annuel 2013 METEO FRANCE ACTEUR DE LA MéTéOROLOGIE MONDIALE 6 < > retour sommaire 63 // Rapport annuel 2013 La coopération internationale est essentielle en météorologie, tant sur le plan opérationnel que sur celui de la recherche et du développement. Météo-France contribue aux activités de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) qui définit les règles et les standards d’échanges de données au niveau mondial et promeut la création et l’amélioration de produits et services dans toutes les gammes d’application, notamment pour relever le défi de l’adaptation au changement climatique. En Europe, Météo-France encourage la mutualisation des moyens permise par le réseau européen des services météorologiques EUMETNET. L’établissement représente la France au sein de l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques EUMETSAT du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, dont il soutient résolument l’activité. Introduction < > retour sommaire < 64 // Rapport annuel 2013 6.1 Coopérations avec les organismes européens Trois institutions principales, mises en place sous l’impulsion des États ou des services météorologiques nationaux, structurent la coopération au niveau européen 2013, seconde année de présidence du conseil du CEPMMT pour Météo-France 2013 était la dernière année du mandat de François Jacq, Président-directeur général de Météo-France de 2009 à 2013, comme président du Conseil du CEPMMT. Elle a été marquée notamment par la conclusion des travaux de définition du prochain supercalculateur • le Centre européen pour les prévisions météoro- pour la période 2015-2018, avec la notifica- logiques à moyen terme (CEPMMT) qui fédère les tion d’un marché prévoyant une exécution en efforts européens pour la prévision numérique à deux phases. Le Centre pourra ainsi atteindre moyenne échéance et apporte ainsi son concours l’objectif stratégique de modèle global à ré- aux divers services météorologiques nationaux ; solution 10 km, également explorer et tester les nouvelles architectures de calcul intensif et ainsi préparer les futures implémentations de son système intégré de prévision (l’IFS) • l’organisation européenne pour les satellites météo- sur la prochaine génération de machines. rologiques (EUMETSAT) qui a en charge la définition et la mise en œuvre du système d’observation satellitaire mutualisé au plan européen ; Deux autres sujets majeurs en 2013 ont été le niveau d’engagement souhaitable du Centre dans le programme Copernicus de la Commission européenne et les perspectives de • le groupement d’intérêt économique EUMETNET qui déménagement sur un nouveau site, celui de rassemble les services météorologiques européens Shinfield Park, à Reading, ne devant plus per- afin de conduire en commun certaines activités, no- mettre d’ici quelques années de répondre de tamment en matière de systèmes d’observation. façon satisfaisante aux perspectives d’évolution du Centre. Le travail sur ces questions se poursuivra en 2014 sous l’égide du nouveau président, le Professeur Gerhard Adrian du Deutscher Wetterdienst (DWD, service météorologique allemand). > retour sommaire 65 // Rapport annuel 2013 CEPMMT Le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme a contractualisé l’achat d’un nouveau supercalculateur, après une longue procédure de dialogue compétitif. Un calculateur Cray XC30 sera ainsi mis en service en 2014. Il four- nira une puissance plus de 3 fois supérieure à celle de son prédécesseur IBM Power 7. Ce gain de puissance permettra notamment de porter la résolution de l’IFS (Integrated Forecasting System), le modèle global du Centre, à 10 km en 2015 (contre 15 km en 2013). Le CEPMMT souhaite devenir un des opérateurs des futurs services Copernicus. Ce programme européen d’observation de la Terre a pour objectif de fournir des informations et des services sur l’environnement et la sécurité. aux diverses coopérations entre ces deux organismes, et notamment au Système polaire conjoint, fondé sur les satellites METOP d’EUMETSAT et JPSS (Joint Polar Satellite System) de la NOAA. lote du SAF « OSI », le Centre de météorologie spatiale de Météo-France a développé des chaînes de traitement de nouvelles données radiométriques (VIIRS/NPP (Visible Infrared Imaging Radiometer Suite/National Polarorbiting Partnership), successeur du tandem AVHRR/NOAA (Advanced Very High Resolution Radiometer)) et fabriqué de nouveaux produits, notamment dédiés à la température de surface de la mer. Ce savoir-faire de Météo-France sera réinvesti au profit du projet européen d’océanographie opérationnelle MyOcean2, mené dans le cadre de Copernicus. EUMETSAT Les deux priorités d’EUMETSAT ont porté sur la mise en place du programme de satellites géostationnaires METEOSAT troisième génération (MTG) d’une part, et sur la préparation du programme de satellites en orbite basse EUMETSAT Polar System seconde génération (EPS-SG) d’autre part, tous deux essentiels pour la météorologie opérationnelle pour les vingt à trente prochaines années. EUMETSAT a signé un accord à long terme avec le service météorologique fédéral américain (NOAA, National Oceanic and Atmospheric Administration), pour donner un cadre durable Météo-France joue un rôle important dans cinq des huit centres d’applications satellitaires (SAF, Satellite Application Facility) d’EUMETSAT, dont le SAF « NWP » (Numerical Weather Prediction) dédié à la prévision numérique du temps et le SAF « OSI » (Ocean and Sea Ice) dédié à l’océan et aux glaces de mer. En tant que pi- EUMETNET Le réseau des services météorologiques européens a initié une nouvelle phase de programmes sur la période 2013-2017, dans un environnement budgétaire contraint mais maîtrisé. Le programme optionnel OPERA (Operational Programme for the Exchange of weather Radar information) a vu son plan de travail et ses priorités confirmés. Il s’agit de fournir, d’une part, une image radar composite à l’échelle européenne, obtenue à partir de la centaine de radars opérant sur notre continent, et, d’autre part, des données radar européennes, qualitativement contrôlées pour servir les besoins en assimilation des divers centres et consortiums de prévision numérique. Du côté du programme opérationnel d’observation de surface en mer, E-SURFMAR (EUMETNET-Surface Marine programme), Météo-France, en coordination, pour les aspects juridiques, avec l’Institut royal météorologique de Belgique, a été l’artisan du premier accord-cadre multinational permettant l’achat commun de matériel météorologique – dans le cas présent, une station automa- tique européenne embarquée sur navire. Cet accord-cadre a été signé en mars 2013 par le directeur exécutif du groupement d’intérêt économique EUMETNET et la société Sterela, PME française, pour une durée de sept ans. Météo-France a accueilli les comités consultatifs d’EUMETNET d’automne à Toulouse. En marge de ces comités, une réunion entre les directions des systèmes d’observation de Météo-France et du Met Office britannique a eu lieu afin d’envisager de nouvelles pistes de collaboration. < > retour sommaire 66 // Rapport annuel 2013 6.2 Organisation météorologique mondiale Suite à la création du Cadre mondial pour les services données. Dans le cadre de la mise en place du SIO dans climatologiques, première la région OMM couvrant l’Europe, Météo-France et le Met réunion du Conseil intergouvernemental des services Office britannique exploitent conjointement les centres climatologiques s’est tenue du 2 au 5 juillet 2013. Les mondiaux de Toulouse et d’Exeter (Royaume-Uni). Ils États ont convenu de mettre en place les instances ont organisé ensemble, du 5 au 7 juin, à Toulouse, un de gouvernance du Conseil ainsi qu’une sélection de atelier international regroupant une vingtaine de pays projets pilote dans les domaines de l’eau, de la sécurité européens souhaitant migrer vers le SIO. Au cours de alimentaire, de la santé et de la réduction des risques de cet atelier, les experts de Météo-France ont explicité catastrophes. les notions fondamentales du SIO, la migration des officialisée en 2012, la centres nationaux et de production météorologique dans Autre priorité, le nouveau Système d’information de l’environnement du SIO, l’offre de services des centres de l’OMM (SIO) ou WIS (WMO Information System), est Toulouse et d’Exeter et présenté le logiciel open source axé sur la mise à disposition de fonctionnalités plus utilisé pour la mise en œuvre des centres mondiaux. Ce puissantes et plus souples de découverte, d’accès et de logiciel, nommé OpenWIS, est le fruit d’une collaboration téléchargement des données météorologiques. Le SIO entre Météo-France, sa filiale Meteo France International, est constitué d’un maillage de centres mondiaux, centres le Met Office, l’administration météorologique de Corée et nationaux et centres de collecte et de production de le Bureau of Meteorology australien. La France est l’un des quinze pays centralisant et mettant à disposition les informations météorologiques. < > retour sommaire < 67 // Rapport annuel 2013 6.3 L’expertise de Météo-France à l’international En 2013, Météo-France a continué à participer activement à l’aide au développement des services météorologiques et climatologiques, qui est une des priorités affirmées de l’Organisation météorologique mondiale. Dans le cadre de la coopération internationale, Météo-France est partenaire de plusieurs services météorologiques et de projets, particulièrement dans le domaine de la climatologie. Ceux-ci visent, par exemple, à préserver ou reconstituer des bases de données historiques, notamment en participant à la numérisation des données © Météo-France, Denis Stuber. historiques archivées à Trappes et à Fontainebleau (en région parisienne). Le service météorologique de Madagascar, l’Office national météorologique algérien et le Bangladesh ont pu ainsi bénéficier en 2013 du savoir faire climatologique de Météo-France. Le siège du service météorologique du Bangladesh (BMD). Modernisation de la climatologie du Bangladesh Grâce au soutien de l’ambassade de France à Dhaka, Plusieurs actions sont envisagées pour permettre au BMD le (BMD, de devenir autonome en matière de gestion des données Bangladesh Meteorological Department) a rénové la climatologiques, notamment le lancement d’un projet gestion et l’exploitation de ses données climatologiques de sauvetage des données historiques. Des mesures en installant le système CliSys de Météo-France. Le anciennes existent en effet, mais elles sont dispersées en BMD gère actuellement un réseau de trente cinq postes Inde, au Pakistan et au Royaume-Uni ; d’autres ont été de mesures météorologiques en voie d’automatisation. perdues lors des inondations catastrophiques de 1988. service météorologique du Bangladesh Les risques liés à la météorologie et au changement climatique sont très importants dans ce pays, avec une population concentrée sur le littoral dont l’habitat peut être submergé en cas de tempête. Pour mettre en place des mesures d’adaptation et de réduction des risques, il est nécessaire de disposer d’informations SHERPA, un extranet dédié aux services de prévision météorologique des Caraïbes climatiques précises. Le projet de modernisation financé par l’ambassade de France, depuis 2012, a permis la Dans le cadre des actions régionales de l’OMM, Météo- migration des données climatologiques historiques dans France a participé à la mise en oeuvre d’une version en le système de gestion des systèmes climatologiques anglais de l’extranet SHERPA (Synergie, harmonisation CliSys, l’acquisition en temps réel des observations des et échange régional pour la prévision aux Antilles), dédié stations du pays, la formation du personnel à la maîtrise aux services météorologiques des Caraïbes. Il permet des processus d’importation dans CliSys et de contrôle d’améliorer les capacités d’analyse et de prévision des données. des services météorologiques des îles voisines, en leur > retour sommaire 68 // Rapport annuel 2013 donnant accès à de nombreux produits : observations de l’outil, d’alimenter le site web national et de diffuser de houlographes, images satellitaires et radars, produits vers les médias et les nombreux usagers des produits de modélisation numérique ARPÈGE et ALADIN, cartes (textes et graphiques) de qualité. Ce système de de cadrage de la prévision du centre interrégional de production vient compléter l’initiative SHERPA, pour prévision de la Martinique, information de vigilance et doter le CNM des capacités d’un service de prévision. informations aéronautiques. Afin que chaque service Dans le cadre de la coordination des alertes cycloniques national de prévision des Caraïbes puisse en tirer le en Haïti, la Direction Antilles-Guyane de Météo-France meilleur parti, un atelier international d’accompagnement poursuit également son rôle d’interface entre le centre pour les prévisionnistes a été organisé fin octobre, à météorologique régional spécialisé dans la prévision Barbade, au Caribbean Institute for Meteorology and cyclonique (le National Hurricane Center à Miami) et le Hydrology (CIMH), centre de formation et d’études de CNM. La reconstruction globale du CNM est prévue dans la Caribbean Meteorological Organization (CMO). Cette le cadre d’un projet OMM financé par le Canada et dont initiative a été menée sur fonds européens en partenariat la France est membre du comité de pilotage international. avec le Conseil général de Martinique via le projet « Carib Risk Cluster ». Soutien à la reconstruction du service de prévision d’Haïti Renforcement des compétences en prévision cyclonique La Direction interrégionale de Météo-France à la Réunion, est le centre météorologique régional spécialisé dans la Météo-France a poursuivi son soutien au Centre national prévision cyclonique. Elle a tenu à Saint-Denis sa sixième météorologique (CNM) d’Haïti avec la mise en place d’un session de formation au bénéfice de 14 pays de la région serveur Météo-Factory® (Meteo France International) 1 (Afrique) de l’Organisation météorologique mondiale. configuré pour la prévision et la production jusqu’à Ce stage bilingue a permis de renforcer les compétences 5 jours d’échéance sur Haïti. Le serveur est piloté depuis des prévisionnistes participants face à ce risque majeur. le CNM, via un navigateur web et une liaison Internet. Il permet à ses prévisionnistes, formés à l’utilisation Faciliter l’émergence des services climatologiques avec l’OMM météo en haïti Dans le cadre du développement des services climatologiques et pour la seconde année, l’OMM a Exemple de production Meteofactory® : prévision sur Haïti apporté son soutien au stage anglophone de l’École nationale de la météorologie « Climatology, foundation for climate services ». Ce stage s’est déroulé du 18 au 29 mars 2013 à Toulouse. 18 services météorologiques souhaitant renforcer leurs capacités dans le domaine des métadonnées, de la gestion des données et de la production climatologique y ont participé. Une nouvelle session sera organisée en 2014. < > retour sommaire 69 // Rapport annuel 2013 en bref Coopérerations avec les organismes européens Organisation météorologique mondiale L’expertise de Météo-France à l’international < > retour sommaire 70 // Rapport annuel 2013 VIE DE L’éTABLISSEMENT 7 < > retour sommaire 71 // Rapport annuel 2013 Météo-France a poursuivi les actions engagées ces dernières années, notamment pour tenir compte des évolutions scientifiques et technologiques des métiers de la météorologie et du climat et se maintenir aux premiers rangs des services météorologiques et climatiques mondiaux. Des progrès scientifiques, de nouvelles approches et les attentes qui émergent conduisent à revoir les modes de travail, les manières de faire et les organisations associées. Ces mutations sont aussi indispensables pour permettre à Météo-France de rester au premier plan du concert international des services météorologiques. L’établissement contribue à l’effort national de maîtrise des dépenses. À ce titre, il s’attache à renforcer la qualité de ses services tout en maîtrisant ses dépenses. Cette démarche d’intérêt général implique une attention permanente en matière d’usage des budgets mais aussi la recherche constante de la plus grande efficacité. Parallèlement, au-delà de la nécessaire rigueur dans la gestion administrative, un renforcement des activités de contrôle interne est progressivement mis en œuvre pour l’ensemble des domaines d’activité. Ces évolutions peuvent conduire à modifier les pratiques existantes. Elles supposent donc une attention continue dans le domaine des ressources humaines, que ce soit pour valoriser au mieux les compétences de chaque agent, les accompagner dans des changements qui peuvent parfois être délicats, tout en restant en permanence en veille et à l’écoute pour préserver la cohésion de l’établissement. Introduction < > retour sommaire 72 // Rapport annuel 2013 7.1 La poursuite du plan de resserrement territorial conduit, au plan national, un projet d’accompagnement individualisé de la restructuration territoriale, qui permet l’accompagnement individuel de chaque agent concerné par la fermeture d’une unité. Une attention particulière a été portée aux agents dont les centres fermaient au cours de l’année, ainsi qu’au suivi des agents touchés par une fermeture l’année précédente. Près de soixante-dix personnes étaient concernées par les fermetures réalisées en 2013 ; au terme du processus, des solutions ont pu être trouvées pour chacune d’entre elles. À l’exception de quelques personnes qui ont préféré rejoindre d’autres administrations, en privilégiant le Conformément à son Contrat d’objectifs et de perfor- maintien sur leur implantation géographique actuelle, mance, Météo-France conduit une réorganisation de les agents ont tous trouvé une nouvelle affectation au son réseau territorial de métropole, visant à réduire, sein de Météo-France, qui s’efforce de concilier leurs d’ici fin 2016, le nombre d’implantations de 108 à 55. contraintes avec celles de l’établissement. Douze centres départementaux et une station aéronautique ont été fermés en 2013. Les tâches effectuées au En 2013, une possibilité supplémentaire a été offerte à sein de ces entités ont été transférées vers des centres certains agents dont le poste le permettait d’expérimen- prenant en charge des territoires plus vastes, permet- ter le télétravail. Un suivi sera assuré dans la durée, et tant ainsi de continuer à répondre aux besoins locaux à Météo-France maintiendra sa plus grande attention à la travers des centres d’une plus grande taille critique. Fin mise en œuvre des fermetures restantes. 2013, plus de la moitié des fermetures prévues avait été mise en œuvre. Il s’agit d’un changement majeur pour les personnels concernés, que l’établissement souhaite accompagner au mieux. Depuis plusieurs années, Météo-France Direction générale Météopole CMIR (Centres météorologiques interrégionaux) Implantation en métropole de la Direction générale et des Centres météorologiques interrégionaux de Météo-France < > retour sommaire 73 // Rapport annuel 2013 7.2 Une amélioration continue du processus de gestion administrative et financière Renforcement du pilotage financier de l’établissement En termes de comptabilité analytique, une amélioration continue est recherchée. Quelques évolutions ont été déterminées pour 2014, puis validées par un cabinet d’audit externe. En outre, la mise en place d’une comptabilité budgétaire est en cours, notamment à travers une évolution du système d’information financier et la formation d’agents. Dès l’exercice 2013, les annexes budgétaires ont été produites conformément au décret relatif à la gestion budgétaire et comptable publique Accroissement de la maîtrise des risques et consolidation de la certification des comptes Depuis 2009, l’établissement a obtenu une certification de ses comptes et a progressé régulièrement avec un gain substantiel dans les dates de clôture. Mise en œuvre partielle du Schéma pluriannuel de stratégie immobilière (SPSI) Météo-France a élaboré un schéma de programmation stratégique en matière immobilière (SPSI), qui définit les principales orientations pour les cinq années suivantes. Les disponibilités budgétaires n’ont pas permis in fine de mettre pleinement en œuvre ce SPSI (approuvé en juillet 2011), mais l’établissement réalise des actions Dans la poursuite de ces efforts, la certification des ciblées dans la mesure des possibilités et en fonction des comptes sociaux 2012 a été de nouveau obtenue en priorités : remise en conformité des infrastructures et des mars de cette année, sans réserve majeure. accès aux bâtiments, sécurité et sûreté des sites et des installations… Un autre axe de travail concerne l’amélioration continue dans la mise en œuvre du contrôle interne et la conduite Ainsi des opérations de remise aux normes des bâtiments des actions de maîtrise des risques identifiés. À ce titre, déclarés ERP (Établissement recevant du public) ont été les audits financiers et administratifs internes ont tous été réalisées sur le site de la Météopole (Toulouse) ainsi que réalisés et la cartographie des risques financiers a été des actions de mise en sécurité du site. Une résidence mise à jour fin 2013. destinée aux agents de Météo-France en mission a par ailleurs été rénovée. Par ailleurs, au-delà des domaines financiers, MétéoFrance a finalisé sa démarche visant à renforcer la Un enjeu concerne la mise en œuvre du schéma de pertinence et l’efficacité du contrôle interne. À l’issue d’un rationalisation sur le site de Trappes. Le projet de exercice d’analyse des risques et des principales actions resserrement a été engagé en 2013. pour les maîtriser, l’établissement s’est donné un cadre pour consolider l’organisation générale de la maîtrise des De plus, diverses cessions immobilières ont été réalisées risques ainsi que le contrôle interne et les audits. en 2013. Depuis le début du SPSI, ce sont ainsi 34 logements qui ont été cédés, soit une réduction de 21,9 % par rapport aux 155 logements de début 2011. < > retour sommaire 74 // Rapport annuel 2013 Une forte participation à la maîtrise des dépenses de l’État en renforçant la rigueur de la programmation budgétaire et comptable • L’établissement progresse dans sa maîtrise des dépenses • La situation financière Les opérations d’investissements comme de fonction- L’exercice 2013 se conclut par un bénéfice de 4,9 M€ nement prévues ont été conduites conformément aux sur le compte de résultat et par un apport au fonds de prévisions. Le taux annuel de consommation des crédits roulement de 6 M€. Ces résultats positifs sont à nuancer de fonctionnement (96,8 %) et le taux annuel de consom- car qu’ils sont en partie liés au changement de méthode mation des crédits d’investissement (94,1 %) attestent de concernant le mode de comptabilisation des biens remis la bonne exécution de l’année. en dotation. La poursuite des efforts de maîtrise des dépenses de fonctionnement y a toutefois contribué. Par ailleurs, Météo-France prépare la mise en place d’une L’objectif de réduction de ces dépenses sur la période stratégie « achat » renouvelée. À cette fin, les outils de 2010-2013 a d’ailleurs été largement dépassé puisqu’il restitution ont été enrichis par une cartographie achat et atteint plus de 16 %. un bilan annuel des achats de l’établissement auprès de l’Union des groupements d’achats publics. Évolution des dépenses hors frais du personnel (en millions d’euros). Fonctionnement courant Investissement EUMETSAT 140 120 39,26 100 33,50 29,2 80 60 33,50 35,61 24,6 31,73 18,6 28,55 12,86 16,7 21,44 40 20 51,5 60,4 56,23 57,94 54,36 54,06 2008 2009 2010 2011 2012 2013 0 Compte financier < > retour sommaire 75 // Rapport annuel 2013 Évolution et répartition des ressources de l’établissement par origine (en millions d’euros). Subvention de l’Etat Subvention EUMETSAT Autres produits Redevances aéronautiques Prestations de services et vente de produits Financements extérieurs 400 16,74 7,53 39,98 38,56 35,86 87,25 85,55 85,55 6,72 8,55 10,13 5,65 4,85 350 41,51 6,33 39,98 41,92 300 85,23 83,23 250 7,47 81,20 7,84 37,06 4,21 200 30,70 30,70 33,21 6,40 27,21 22,89 150 100 174,35 184,3 191,66 197,35 204,33 211,35 2008 2009 2010 2011 2012 2013 50 0 Compte financier < > retour sommaire 76 // Rapport annuel 2013 7.3 Une amélioration continue du processus de gestion des ressources humaines La gestion des ressources humaines s’est inscrite en et 2012 a été poursuivie avec le lancement, à l‘été 2013 dans une logique de modernisation, avec des 2013, d’une démarche particulière visant à rédiger et à actions et expérimentations nouvelles. adopter en 2014, pour l’ensemble de l’Établissement, une charte de vie au travail. 122 cadres supérieurs et Au plan de la gestion des agents au quotidien, un intermédiaires de Météo-France ont en outre suivi le se- important travail a été conduit afin d’améliorer le sys- cond volet des formations à la prévention de ce type de tème d’information pour les ressources humaines de risques. Météo-France (SITERH). Ainsi au début de l’année, les campagnes de mobilité des corps propres de l’éta- De nombreuses actions de formation permanente : blissement ont été réalisées sous une forme large- Météo-France a mis l‘accent en 2013 sur les formations ment dématérialisée, via le portail mobilité de SITERH. métiers dans les domaines de l’observation et de la climatologie, avec une attention particulière portée à la for- L’évolution majeure prévue pour SITERH, en lien avec mation des personnels d’outre-mer, y compris, pour ces le projet de l’État d’Opérateur national de paye (ONP), derniers, dans le domaine de la prévision. a fait l’objet en 2013 d’une étude de cadrage évaluant et chiffrant plusieurs scénarios. Cette évolution sera Au total, les actions de formation permanente réali- fortement infléchie par les choix qui viennent d’être sées en 2013 ont fait à nouveau progresser la durée de opérés en mars 2014 au plan interministériel quant à formation par agent, qui a atteint 4,99 jours. Plus de l’avenir de l’ONP. 2 800 agents sur un total d’environ 3 350 ont suivi au moins une action de formation. Au plan de l’évolution de la gestion des ressources humaines, l’année a été marquée par plusieurs Dans le cadre de cet effort d’ensemble, les agents de actions : Météo-France ont notamment bénéficié de formations • tout d’abord, Météo-France a participé à la démarche en lien direct avec l’évolution de leurs métiers et des « Assises métiers des ingénieurs », qui a fait suite outils : au projet de fusion de quatre corps d’ingénieurs, et • projet COCLICO de formation aux métiers de la clima- qui s’oriente vers une réflexion pour l’enrichissement des métiers de ces ingénieurs, parmi lesquels les ingénieurs des travaux de la météorologie ; • en septembre 2013, l’expérimentation du télétravail a débuté avec une soixantaine d’agents participants. Elle se poursuivra en 2014 ; • par ailleurs, une gestion spécifique des compétences des agents assurant le service météorologique à l’aéronautique a été mise en place le 1er décembre de cette année ; • enfin, en matière de prévention des risques psychosociaux, la démarche forte d’ensemble initiée en 2011 tologie et de formation des exploitants non climatologistes (1 250 agents) ; • déploiement du logiciel GMAO 2 (Gestion de la maintenance assistée par ordinateur), outil essentiel pour la maintenance mais aussi pour l’observation et la climatologie (630 agents) ; • formations liées à la mise en service du nouveau supercalculateur (165 agents) ; • conférences d’initiation au nouvel outil de messagerie de Météo-France, suivies par 870 agents. < > retour sommaire 77 // Rapport annuel 2013 effectifs et répartition des agents de l’établissement par catégorie d’emploi (personnes physiques) au 31/12/2013 2013 Femmes Hommes Total Cadres supérieurs 36 144 180 Ingénieurs et chercheurs 261 646 907 Techniciens supérieurs 351 1357 1708 Administratifs A, B et C et ouvriers 311 258 569 Total 959 2405 3364 7.4 Météo-France, un établissement éco-responsable L’établissement a souhaité placer la réalisation au quotidien de ses propres activités sous le signe de l’éco- • la formation à l’éco-responsabilité et au développement durable. responsabilité. Actuellement, les axes d’action, retenus en concertation Ainsi, Météo-France s’est engagé, dès 2004, dans une avec le ministère de tutelle, portent essentiellement sur : démarche éco-responsable, en tenant compte des ob- • la mise en place et l’actualisation régulière de bi- jectifs du volet « État exemplaire » de la stratégie gou- lans carbone, réalisés sur les diverses implantations vernementale de développement durable, puis de la de l’établissement ; le suivi des consommations de circulaire du 3 décembre 2008 relative à l’exemplarité fluides (eau, électricité, gaz…) en visant une réduction de l’État au regard du développement durable dans le tendancielle (hors cas spécifique de l’électricité liée au fonctionnement de ses services et de ses établisse- supercalculateur) ; ments publics. • la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées aux transports, y compris via la réduction et le renou- Si les activités de Météo-France ont globalement un impact limité sur l’environnement (aucun processus in- vellement du parc automobile ; • la diminution de l’empreinte énergétique du bâti. dustriel n’est mis en œuvre par l’établissement), certains enjeux ont ainsi été identifiés pour orienter les actions C’est sur ces thématiques que Météo-France s’efforce d’éco-responsabilité : de progresser de façon continue ; elles sont passées en • les déplacements, et notamment les déplacements revue annuellement au niveau de la Direction générale à aériens ; • la taille et la composition du parc automobile de l’établissement ; travers un comité de suivi de l’éco-responsabilité. L’année 2013 a ainsi vu se pérenniser un certain nombre d’actions déjà engagées en la matière. • le bâti (parfois ancien, vieillissant et consommateur en énergie) ; Météo-France a notamment établi, en avril 2013, son • l’informatisation importante du service ; « Plan administration exemplaire », qui décrit la politique • l’imprimerie qu’il convenait d’insérer dans un proces- d’éco-responsabilité de l’établissement et formalise les sus éco-responsable ; • la prise en compte des enjeux environnementaux dans l’achat public ; mesures mises en œuvre. < > retour sommaire 78 // Rapport annuel 2013 Ce plan répond notamment à la circulaire du 3 dé- (visioconférences). Les efforts ont été maintenus et la cembre 2008 ainsi qu’à un objectif du Contrat d’ob- réduction s’est poursuivie en 2013 en ligne avec les jectifs et de performance (COP) 2012-2016 signé objectifs fixés dans le COP 2012-2016. avec le ministère du Développement durable. La rationalisation du parc des véhicules répond déjà La production de bilan carbone pour les principaux aux directives gouvernementales de 2010 (circulaire services et implantations de l’établissement s’est du 2 juillet), avec une réduction de près de 20 % du poursuivie en 2013 et est maintenant bien avancée. nombre de véhicules sur la période 2010-2013, et un Ces bilans carbone facilitent la recherche de solutions rajeunissement par le remplacement des véhicules garantissant un meilleur contrôle de l’impact environ- anciens par de plus vertueux en matière d’émission nemental. de gaz à effet de serre. Ce résultat est déjà très encourageant. L’effort substantiel de réduction des déplacements On peut également mentionner une expérimentation sions de carbone liés aux déplacements aériens sur la mise en place en 2013 sur le télétravail, qui pourrait, période 2009-2012, notamment en lien avec la mise à moyen terme, avoir des effets positifs sur les dépla- en place de nouveaux moyens de communication cements domicile/travail. © Architecture Patrick Mauger, perspectiviste : ARTEFACTORY LAB. s’était concrétisé par une réduction de 40 % des émis- Réhabilitation et mise aux normes énergétiques de bureaux de Météo-France et de l’IGN, à Saint-Mandé. < > retour sommaire 79 // Rapport annuel 2013 7.5 Un système qualité mature et en voie de simplification Le premier enjeu pour Météo-France est naturellement de mettre en œuvre ce système qualité, ce qui fait l’objet d’audits internes mais également d’audits externes. L’établissement est ainsi certifié ISO 9001 depuis 2006. L’année 2013 a vu se dérouler une campagne d’audits externes et de suivi de cette certification. Ces audits ont confirmé la maturité du système qualité de Météo-France, son ancrage dans le fonctionnement des services, son efficacité et son adaptation. Le système de management de la qualité est d’une importance particulière pour la vie de l’établissement. Il Il faut également rappeler que, en complément de cette lui importe en effet d’assurer au mieux l’écoute de ses certification qualité, deux des activités de l’établisse- clients et de ses partenaires, d’améliorer en continu ment font l’objet d’audits externes spécifiques, pour les services à leur bénéfice et de mesurer l’atteinte des garantir la conformité de Météo-France face à des exi- objectifs. C’est ce qui structure la démarche qualité de gences particulières : l’aéronautique et la gestion finan- Météo-France : placer le client au centre des préoccu- cière. Des audits sont donc mis en œuvre pour main- pations, pour accomplir au mieux nos missions, de la tenir la certification de Météo-France au titre du Ciel façon la plus efficace possible. unique européen, et les commissaires aux comptes ont prononcé la certification des comptes sans réserve en 2013. L’ensemble de ces contrôles contribue donc à la bonne maîtrise des actions de l’établissement. Le second enjeu consiste à faire vivre le système qualité, à l’améliorer de façon continue et à le simplifier lorsque cela est possible. À ce titre, les travaux menés au cours de l’année 2013 ont porté notamment sur trois axes : • La finalisation de la démarche visant à renforcer la pertinence et l’efficacité du contrôle interne : à l’issue d’un exercice d’analyse des risques et des principales actions pour les maîtriser, Météo-France s’est donné un cadre pour consolider l’organisation générale de la maîtrise des risques ainsi que le contrôle interne et les audits. • Les améliorations dans la maîtrise des anomalies rencontrées dans la chaîne de production. Météo-France a consolidé l’organisation existante pour examiner, de façon collective, les anomalies majeures survenues sur une période brève. Ce dispositif permet de déterminer si une investigation plus poussée est nécessaire en orientant le champ d’investigation, pour s’assurer que les actions mises en La poursuite des objectifs qualité repose sur les va- place sont efficaces et pour en tirer un bilan et une leurs fondamentales de l’établissement : l’engagement capitalisation d’expérience. Cette démarche participe et le sens du service, l’excellence scientifique et technique, l’esprit d’innovation, qui ont guidé son évolution et forgé son identité et son image. à l’amélioration continue des productions. • La poursuite de la simplification du système qualité de l’établissement : conformément à son Contrat d’objectifs, Météo-France vise une simplification de son Ces principes généraux sont déclinés au quotidien système de management de la qualité. L’année 2013 dans les différents services, à travers une documenta- a ainsi permis une simplification des procédures dans tion et des procédures adaptées. le domaine de l’observation météorologique. < > retour sommaire 80 // Rapport annuel 2013 annexes 8 < > retour sommaire 81 // Rapport annuel 2013 Glossaire des sigles, acronymes et abréviations AASQA ......................................................... Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air AÉROWEB ............................................... Site Internet de Météo-France réservé aux usagers aéronautiques AIGA ................................................................ Adaptation d’information géographique pour l’alerte en crue ALADIN ........................................................Modèle d’aire limitée, adaptation dynamique, développement international ; ALADIN est aussi un consortium de collaboration scientifique dans le domaine de la modélisation de l’atmosphère ALLENVI ..................................................... Alliance nationale de recherche pour l’environnement AMMA ........................................................... Analyses multidisciplinaires de la mousson africaine ANTILOPE ................................................ Analyse par spatialisation horaire des précipitations AROME ........................................................Application de la recherche à l’opérationnel à méso-échelle (modèle de prévision numérique à haute résolution de Météo-France) ARPÈGE .....................................................Action de recherche petite échelle grande échelle (modèle de prévision numérique à grande échelle de Météo-France) BMD ................................................................ Bangladesh Meteorological Department CAPRICORNE ....................................... Caractéristiques principales de la couverture nuageuse CEN ................................................................. Centre d’études de la neige CEPMMT ................................................... Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme CERFACS ................................................. Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique CISMF ........................................................... Centre interarmées de soutien météo-océanographique des forces CMIP ............................................................... Coupled Model Intercomparison Project CNES ............................................................. Centre national d’études spatiales CNRM ........................................................... Centre national de recherches météorologiques CNRS ............................................................. Centre national de la recherche scientifique COGIC .......................................................... Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises CRÉDOC .................................................... Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie CROCUS ................................................... Modèle de simulation numérique du manteau neigeux développé par Météo-France CUE ................................................................. Ciel unique européen DGA ................................................................. Direction générale de l’armement DGPR ............................................................. Direction générale de la prévention des risques DGS ................................................................. Direction générale de la santé DGSCGC ................................................... Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises DRIAS ............................................................ Donner accès aux scénarios climatiques régionalisés français pour l’impact et l’adaptation de nos sociétés et environnements DSAC ............................................................. Direction de la sécurité de l’aviation civile DSNA ............................................................. Direction des services de la navigation aérienne DWD ................................................................ Service météorologique allemand ENM ................................................................. École nationale de la météorologie EN-VAR ....................................................... Assimilation variationnelle d’ensemble EPS-SG ....................................................... EUMETSAT Polar System - Second Generation EUMETNET ............................................ European Meteorological Network EUMETSAT ............................................. European organization for the exploitation of Meteorological Satellites EUPORIAS .............................................. European Provision Of Regional Impacts Assessments on Seasonal and decadal timescales EUREQUA ................................................ Évaluation multidisciplinaire et requalification environnementale des quartiers FAB .................................................................. Functionnal Airspace Block FABEC .......................................................... Functionnal Airspace Block Europe Central FFG .................................................................. Flash Flood Guidance GAME ............................................................ Groupe d’étude de l’atmosphère météorologique GIEC ............................................................... Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat HIRLAM ...................................................... High Resolution Limited Area Model ; HIRLAM est aussi un consortium de collaboration scientifique dans le domaine de la modélisation de l’atmosphère < > retour sommaire 82 // Rapport annuel 2013 HYMEX ........................................................ Hydrological cycle in the Mediterranean Experiment IASI ................................................................... Interféromètre atmosphérique de sondage infrarouge IBCS ................................................................ Intergovernmental Board on Climate Services IFS ..................................................................... Integrated Forecasting System IGN ................................................................... Institut national de l’information géographique et forestière INERIS .......................................................... Institut national de l’environnement industriel et des risques INSPIRE ...................................................... Infrastructure for Spatial Information in the European Community IPSL ................................................................. Institut Pierre-Simon Laplace IRSTEA ........................................................ Institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture MACMA ...................................................... Mention de l’activité convective dans les METAR-Auto MED-CORDEX .................................... Mediterranean - Coordinated Regional climate Downscale Experiment MEDDE ........................................................ Ministère de l’Énergie, du Développement durable et de l’Écologie MEPRA ........................................................ Modèle expert de prévision du risque d’avalanche MESR ............................................................. Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche MET OFFICE ......................................... Service météorologique national britannique METAR ......................................................... Meteorological Aviation Report METOP ........................................................ Meteorological Operational (satellite météorologique européen défilant à orbite polaire) MOTHY ........................................................ Modèle océanique de transport d’hydrocarbures NOAA ............................................................. National Oceanic and Atmospheric Administration NPP .................................................................. National Polar-orbiting Partnership OACI ............................................................... Organisation de l’aviation civile internationale OASC ............................................................. Océan, atmosphère et surfaces continentales OMM ............................................................... Organisation météorologique mondiale ONP ................................................................. Opérateur national de paye PEARO ......................................................... Prévision d’ensemble AROME PEARP .......................................................... Prévision d’ensemble ARPÈGE PLIP ................................................................. Precipitation and Lightning Intensity Picture PNC ................................................................. Plan national canicule PNT .................................................................. Prévision numérique du temps PRACE ......................................................... Partnership for Advanced Computing in Europe RCP ................................................................. Representative Concentration Pathways RETIM ........................................................... Réseau télé-informatique de la météorologie RHYTMME ............................................... Risques hydrométéorologiques en territoires de montagne et méditerranéens SAF ................................................................... Satellite Application Facility SAFRAN ..................................................... Système d’analyse fournissant des renseignements adaptés à la nivologie SAPHIR ....................................................... Sondeur atmosphérique du profil d’humidité intertropicale par radiomètre SCHAPI ....................................................... Service central hydrométéorologique d’appui à la prévision des inondations SESAR .......................................................... Single European Sky Air traffic management Research SHERPA ..................................................... Synergie, harmonisation et échange régional pour la prévision aux Antilles SHOM ........................................................... Service hydrographique et océanographique de la marine SIO .................................................................... Système d’information de l’OMM (WIS en anglais) SPC .................................................................. Services de prévision des crues SPRIM ........................................................... Station pour la réception d’informations météorologique SPSI ................................................................ Schéma pluriannuel de stratégie immobilière SYNERGIE ...............................................Système numérisé d’exploitation rationnelle et de gestion interactive et évolutive des informations météorologiques pour le prévisionniste SYNOPSIS .............................................. Système numérique orienté prévision, conseil et expertise WMO .............................................................. World Meteorological Organization (OMM en français) < > retour sommaire 83 // Rapport annuel 2013 COnseil d’administration de Météo-France au 1 er janvier 2014 (Les représentants sont cités selon l’ordre du décret n° 93-861 du 18 juin 1993 portant création de l’établissement public Météo-France) Représentants de l’État (titulaires) eprésentants de l’État R (suppléants) Nommés sur proposition du ministre en charge de(s) : Contre-amiral Jean-Baptiste DUPUIS Colonel Philippe ARNAUD La défense M. Georges-André MORIN Mme Rosine TRAVERS L’agriculture M. Yoann BARBESOL M. Olivier GIANNONI Le budget M. Philippe PUJES M. Marc BELLOEIL La recherche Mme Patricia BLANC M. Marc JACQUET L’environnement M. Michel PAPAUD M. Charles GIUSTI L’intérieur et des départements et territoires d’outre-mer M. Maurice GEORGES M. Jean-Luc LE LIBOUX Transports M. Jean-Paul ALBERTINI M. Laurent TAPADINHAS Transports Personnalités qualifiées Fonctions Organismes M. Jean-Marc LACAVE Président-directeur général Météo-France M. Nicolas BOULOUIS Vice-président du Conseil, Conseiller Conseil d’État Mme Catherine JUDE Directeur du contrôle des opérations Air France M. ou Mme X. Représentants du personnel de Météo-France (titulaires) Représentants du personnel de Météo-France (suppléants) M. Lionel ALTHUSER M. Vincent DAVAL M. Serge TABOULOT M. Jean-Luc CAMILLERI M. Cédric BIRIEN M. Frédéric PERIN M. José CHEVALIER Mme Christine BERNE Mme Cécile GUYON M. Ludovic MAGNOULOUX M. Antoine LASSERRE-BIGORRY M. Gilbert GUYOMARC’H Participants au conseil d’administration Fonctions Organismes M. Jean GANIAGE Contrôleur financier MEDDE M. Michel CHAMPON Agent comptable principal Météo-France M. Olivier GUPTA Directeur général adjoint Météo-France M. Alain SOULAN Directeur général adjoint Météo-France M. Christophe MAOCEC Directeur de la stratégie Météo-France < > retour sommaire 84 // Rapport annuel 2013 Comité scientifique consultatif au 1 er janvier 2014 Personnalités choisies Organismes Mme Anny CAZENAVE (présidente) LEGOS M. Jean-Dominique CREUTIN LTHE Mme Danièle HAUSER LATMOS M. Andrew LORENC UK Met Office M. Gilles BERGAMETTI LISA M. Jean-Pascal van YPERSELE Université catholique de Louvain Personnalités designées par les organismes Organismes Mme Isabelle BENEZETH MEDDE M. Daniel MARTIN MESR M. Pierre HUGUET DGA M. Serge JANICOT IRD M. Philippe VEYRE CNES M. Frédéric HOURDIN CNRS M. Yves BRUNET INRA Mme Fabienne GAILLARD IFREMER < > retour sommaire 85 // Rapport annuel 2013 © Météo-France 2014 Dépôt légal avril 2014 ISSN : 1166-732X Météo-France est certifié ISO 9001 par Bureau Veritas Certification Coordination éditoriale : Direction de la communication Conception graphique : Agence SBBA Imprimé sur du papier écologique Sur les presses de l’imprimerie labellisée Imprim’Vert® Météo-France - BP 202 7 rue Teisserenc-de-Bort 78195 TRAPPES < > < Météo-France 73, avenue de Paris - 94165 Saint-Mandé Cedex www.meteofrance.fr - @meteofrance