Jour 3 - Bapteme dans Montfort

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Jour 3 - Bapteme dans Montfort
LE BAPTÊME DANS LA SPIRITUALITÉ MONTFORTAINE
Fr. Oscar Antonio Cárdenas González (Nicaragua)
1. QUELQUES MOTIFS EN CE QUI CONCERNE LE THÈME
a) Motif Ecclésial (Insertion dans la grande famille)
1. Être baptisé au nom de Dieu signifie entrer dans l’existence du Fils. Ceci implique une existence dont le centre est la prière en communauté ecclésiale
2. Par le baptême nous sommes incorporés au peuple de Dieu, on est plus seul dans le
monde. Entrer en filiation divine (par le Christ) c’est entrer dans la grande famille de ceux qui
sont Fils avec nous (nous sommes frères).
3. S’approcher du Christ signifie toujours aussi s’approcher de tous ceux que Lui a transformés en son unique corps.
4. On parle d’une communauté qui partage la même parole, la même liturgie et le même
père.
5. Avec le baptême nous sommes envoyés à une mission concrète, nous vivons les engagements que l’Église nous demande.
b) Motif christologique (le Christ nous envoie baptiser à tous les peuples)
1. Le baptême constitue la naissance à la vie nouvelle dans le Christ. CIC 1277
2. Aller et faites des disciples dans toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit (Mt 28, 18-20)
3. Le catéchisme nous informe que, par le baptême, on obtient la grâce sanctifiante que
le Christ lui-même a reçue. Le baptême a ses effets dans l’être humain :
a. Il nous rend capables de croître dans la foi, maintenant on croit dans un Dieu de
l’histoire.
b. Il nous concède de vivre et travailler en accord avec ses commandements, il nous
donne des dons.
c. Il nous permet de croître dans le bien par un comportement moral.
c) Motif pratique (Que faisons-nous comme chrétiens ?)
1. Beaucoup de personnes qui se disent chrétiennes vivent aujourd’hui éloignées de
Dieu. Pour Dieu il n’y a pas de temps, l’homme se consacre à d’autres choses qui le portent à accumuler des biens matériels et abandonne l’aliment spirituel.
2. Un des plus grand défis est de faire que nos peuples prennent conscience de leur
baptême, et ainsi ils affronteront les situations contradictoires de la société (injustice,
pauvreté, mauvais traitement physique, etc.)
Trois questions :
Comment se vit le baptême dans les paroisses montfortaines de nos pays ?
Quels sont les motifs que nous devons enseigner ?
Que t’a-t-on donné dans ta formation pour pouvoir être un nouveau montfortain avec vision de changement pour le monde ?
2. DOCTRINE MONTFORTAINE (Renouvellement pastoral et baptismal)
a) Contexte social
1. Montfort a vécu entre le XVIIème et le XVIIIème siècle (1673-1716)
2. Le monde vivait beaucoup de transformations, beaucoup de discussions entre la science
et le monde ecclésial. Très présentes les idées de Copernic (il a formulé la théorie héliocentrique du système solaire considéré pour cela comme un hérétique, le centre de l’univers
près du soleil, tout tourne autour de lui), l’idée de Galilée (sa méthode scientifique ne va pas
bien à l’Église)
3. Le Concile de Trente (1545-1564) vit des temps de contre-réforme. Elle s’affronte aux
Églises protestantes que naissent et à des défis de la modernité.
4. L’Église a besoin d’une épuration, saint Vincent de Paul dira : « L’Église n’a pas de pires ennemis que les prêtres. »
5. Quelque chose de bon de cette époque :
a) Réformer l’Église.
b) Expansion de la vie religieuse (naissance de communautés religieuses)
c) Réforme du clergé (on cherche une meilleure éducation pour les futurs prêtres)
d) Œuvres écrites de mystiques (Saint Jean de la Croix, Ignace de Loyola, Thérèse d’Avila)
6. La société française divisée en trois ordres :
a) Le clergé : au plus haut, avec grand pouvoir politique, avec beaucoup de richesse.
b) La noblesse : vivait en partie à la cour, près du roi, contrôlait les régions.
c) Le peuple : d’un côté les misérables, les malades, les vagabonds et d’un autre côté la
bourgeoisie en avancement économique et politique
7. Le système social de l’ancienne France (1700) fondé sur l’inégalité.
8. A cette époque nous trouvons notre cher père, il prêche, meurt et vie dans cette ambiance
sociale
b) Le Concile de Trente un moyen privilégié
1. L’un de ses buts était la formation des fidèles par des enseignements religieux.
2. On prête une nouvelle attention au catéchisme des enfants.
3. Les missions itinérantes prennent vie, le but était de toucher les cœurs et susciter des conversions.
4. Elles sont pratiquées par les jésuites, les capucins, les dominicains.
5. On insiste à rappeler l’importance du baptême et ses exigences pour la vie chrétienne. (VD
129)
6. Un courant se profile entre les mystiques pour promouvoir la dévotion au baptême et recommander le renouvellement des promesses baptismales pour une meilleure fidélité chrétienne.
3. L’INVITATION DE SAINT LOUIS-MARIE DE MONTFORT
a) Des changements importants à rappeler
1. Les réformes conciliaires ont commencé à donner du fruit :
a) Une meilleure formation dans les séminaires.
b) Une meilleure formation du peuple à partir de la catéchèse.
c) On cherche à inculquer toutes les exigences baptismales.
d) La pratique des vertus chrétiennes.
e) On cherche en tout la sainteté.
2. Quelques changements chez notre saint fondateur :
a) Il change son nom de baptême et ne s’appellera plus seulement Louis Grignion, maintenant il a ajouté celui de « Montfort » : Louis Grignion de Montfort.
b) Entre 1702-1703 avec l’aide d’un groupe d’étudiants, ils restaurent à Poitiers le baptistère
Saint Jean (un lieu en ruines). Le thème du baptême a occupé chez lui un grand espace
dans ses prédications.
c) Aux habitants de Montbernage il donne quelques indications. 1705 : n’arrêtez pas de tenir
et de mettre en œuvre avec fidélité vos promesses baptismales et de les pratiquer.
b) En communion avec l’autorité de l’Église
1. Il expose au pape Clément XI ses problèmes : ses préoccupations, les méthodes apostoliques, les difficultés rencontrées dans ses méthodes et son rêve pour les missions étrangères
2. Le pape le fait réfléchir, par rapport à la mission de France et lui donne le titre de missionnaire apostolique.
3. Les missions se donnaient en communion avec les églises locales, on vise à ce que les chrétiens réveillent leur conscience et ainsi puissent assumer leurs promesses baptismales ; à la
fin de chaque renouvellement on invitait les chrétiens à signer un engagement.
c) Renouvellement publique et solennel
1. Les cérémonies s’organisaient avec liberté créatrice (elle se composait de cantiques, on utilisait des signes visibles, de grandes processions et un bon ordre)
2. Ceux qui renouvellent portent dans leurs mains le contrat d’alliance avec Dieu (promesses et
pratiques)
3. Quatre étapes :
a) Devant l’Évangile : « Je crois fermement toutes les vérités de l’Évangile de Jésus-Christ ».
A genoux adoration à la parole.
b) Devant les fonts baptismaux : « Je renouvelle de tout cœur les vœux de mon baptême et
je renonce pour toujours au démon ». On baise les fonts baptismaux.
c) Devant la Vierge : « Je me livre à Jésus-Christ par les mains de Marie ». A genoux on la
vénère.
d) Ensuite devant le baptistère : « On chante solennellement le credo ».
4. Finalement on signait le contrat : Cette signature était accompagnée par la signature du père
de Montfort.
d) Renouvellement par les mains de Marie
1. Il fait une lecture du mystère de Marie dans l’histoire du salut (VD 14 ss)
2. La manière de renouveler :
a) Par la très Sainte Vierge
b) Mère de la tête.
c) Mère des membres.
d) Trésorière et avocate.
e) Terreur des démons.
f) Refuge.
g) Vierge fidèle.
3. A la fin il faut tenir compte qu’au cœur du traité de la vraie dévotion on trouve le baptême et
le commandement de fidélité au Christ (VD 120 ss)
4. SYNTHÈSE DE L’ENSEIGNEMENT DE MONTFORT
a) Sa théologie
1. Chez le père de Montfort le Christocentrisme est très marqué (école française). Montfort accueille ce que dit Paul, le but de notre ministère est de construire le corps du Christ. (VD 61)
2. Tout renouvellement des promesses baptismales doit conduire à connaître le Christ et s’unir,
à lui dans sa mission.
3. Pour saint Louis, le baptême est le Christ Sauveur. (VD 119)
4. L’acte de consécration a un objet : la fidélité parfaite des disciples (ASE 225 ss)
5. Le principal dans le baptême : il efface la faute originelle, il donne des grâces, il ouvre le paradis, il nous fait fils de Dieu et de l’Église. (CT 109, 8)
b) Esclavage d’amour
1. Il y a dans tout le processus un avant et un après.
1. Avant nous étions fils du démon, nous étions comme ses esclaves.
2. Maintenant nous sommes de vrais esclaves du Christ, nous devons fructifier pour Dieu
(VD 68)
2. Ce terme est propre à cette époque, mais pas nouveau, il fait une comparaison de l’esclave
consacré et mentionne dans le N.T. Jésus et Marie (VD 72).
3. Cet esclavage est différent à celui de la société (ce qui déshumanise l’homme), il est dépendance choisie par amour et dans la liberté (VD 70)
4. Pour tout ce qui a été dit, le baptême nous transforme en esclaves du Christ (VD 73, CT 139,
32)
5. DE PAIR AVEC LA DOCTRINE DU PAPE FRANÇOIS
Saint Louis de Montfort
Le pape François
1.
Qui désire acquérir le grand trésor de la Sagesse doit à l’exemple de Salomon la chercher (ASE 54)
1. J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et
situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle
avec Jésus Christ (EG 3)
2.
Ce sont des paroles qui partent du cœur de
celui par qui elle parle et qui vont jusqu'au
cœur de celui qui l'écoute. (ASE 96)3.
2. La communauté évangélisatrice, par ses
œuvres et ses gestes, se met dans la vie
quotidienne des autres, elle raccourcit les
distances, elle s’abaisse jusqu’à l’humiliation
… ont ainsi “l’odeur des brebis” (EG 24)
3.
Dans une scène de sa vie, il perçoit des lamentations d’un malade, Louis le recueille et
se dirige à la maison des missionnaires, le
portier dort profondément, alors surgit un
cri au milieu de la insistance : « Ouvrez, ouvrez à Jésus-Christ ». (Papasogli pag. 142)
3. Les pauvres sont les destinataires privilégiés
de l’Évangile », l’évangélisation, adressée
gratuitement à eux, est le signe du
Royaume. Il existe un lien inséparable entre
notre foi et les pauvres. Ne les laissons jamais seuls.
4.
4. Faites de mon cœur un temple, De ma
langue un instrument Pour parler à tous
d'exemple, Pour parler éloquemment. Par
Jésus et par Marie, Régnez en moi puissamment, Afin que j'en glorifie Dieu seul
éternellement. (CT 141, 15)
4. En vertu du baptême reçu, chaque membre
du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire (cf. Mt 28, 19). Chaque baptisé,
quelle que soit sa fonction dans l’Église, est
un sujet actif de l’évangélisation
5.
5. Peut-on aimer ce qu'on ne connaît pas?
Peut-on aimer ardemment ce qu'on ne connaît qu'imparfaitement? (ASE 8)
5. L’Église n’évangélise pas si elle ne se laisse
pas continuellement évangéliser. Il est indispensable que la Parole de Dieu « devienne
toujours plus le cœur de toute activité ecclésiale ».