La Vie à Beyoğlu lors de la Guerre de Crimée
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La Vie à Beyoğlu lors de la Guerre de Crimée
21 FEVRIER 1955 La Vie à Beyoğlu lors de la Guerre de Crimée Istanbul — Beyoğlunda eski Naum Tiyatrosunda ilk Balo Istanbul — Le premier Bal organisé à l’ancien théâtre Naoum à Beyoğlu Il est un an n iversaire qui a passé à peu près in « A van t la guerre, le ta b ac le m eilleur était à 60 aperçu dans la presse lo ca le: il y a cent ans é clatait pstr. Au cours des hostilités il atteignit 30 0 pstr. C ar la G uerre de C rim ée! 1 ) . Pourtant l'événem ent est im les «Frenks» portant et son influence sur les destinées de la Tur entichés du tab ac de « Y e n id jé » et l ’on créa même à quie ottom ane a été décisive. L'im p lacab le poussée Paris des boutiques où il était exclusivem ent vendu.» slave vers Istanbul avait été arrêtée pour un quart de siècle par la G ran d e-B retag n e, la France et le Pié mont, alliés de la Turquie. M ais si même l'on s’abstient de s’élever jusqu’au plan de la grande histoire, la G uerre de Crim ée m ar que aussi une étape dans l'évolution de la vie so ciale de la Turquie ottom ane. Par suite de l'a fflu x des troupes étrangères, avec leur m atériel et aussi avec leurs coutumes, leur mode d'existence, les masses mu sulm anes eurent pour la d'entrer en contact prem ière direct avec fois l'occasion l’O ccident et ses moeurs. L’historien Djevdet p ach a, dans son «M aruza t» fournit de savoureux détails à ce propos: «Lors de la G uerre de Crim ée et de l'arrivée des troupes fran çaises, an g laises et sardes, l’or se mit à couler comme de l’eau à Istanbul (s é c ). De ce fa it, les artisans réalisèrent des fortunes. Les moindres bi joutiers du G ra n d B aza r app rirent à vivre en gens distingués et commencèrent à s’in stalle r dans les v il las du Bosphore. Il n’y eut plus la moindre bicoque qui fut à louer et l ’on considérait comme une rare (lise z les O ccid e n tau x) s’étaient aussi Les casernes qui entouraient la v ille d'une sorte de cité m ilitaire furent mises pour la plupart à la dispo sition des nouveaux arrivan ts. C elle de Sélim iyé, sur la côte d ’A sie, échut aux A n g lais. Ces derniers, so l dats de métier, s’y installèrent en m énage, avec leurs femmes qui étaient arrivées p ar les mêmes transports. Les o fficiers et leurs fam illes s'étab lirent dans les quartiers purement turcs d ’Ü sküdar et de K a d ik ô y . Les Français furent répartis entre les casernes de Davutpacha et de T ach kich la, cette dernière ven ait à peine d ’être achevée à l’époque. Ils établirent aussi un camp hors de la v ille , dans la région de M a sla k . Les o fficiers logèrent chez l ’h ab itan t. Et c'est d 'alo rs que date la transform ation profonde de Péra, l'actuel Beyoglu. G a la ta avait encore la ceinture complète de ses rem parts. A u x abords de la tour génoise qui do mine la v ille , on vit surgir des salles de b illa rd , des tavernes, des restaurants et même des théâtres. Chose plus im portante, les soirées, les bals vinrent apporter un reflet de la vie m ondaine des grandes capitales bonne fortune le fa it de trouver à Büyük Déré une d ’O ccident dans l'existen ce, jusqu'alors si morne et maison de quatre cham bres qui fut disponible. si tran q u ille de la v ille , où toute trace de vie s ’étaig- 22 TOURING ET AUTOMOB nait dès le coucher du so leil. Le Sultan honora de sa visite successivement les am bassades Bretagne et de France, où ¡1 assista de à un G ran d eb a l. A chaque fo is, le grave Jo urn al de C o nstantinople n ’eut pas trop de toute sa prem ière page pour narrer les détails d ’un fait aussi nouveau. Ju sq u'aux uniformes des o fficiers et des soldats étrangers, jusqu’au x toilettes des dam es, tout était un objet d ’ardente curiosité pour les n aïfs bourgeois de la bonne v ille d ’ Istanbul. On s'am usait beaucoup de l'habitude q u 'avaien t les zouaves de charg er les objets les plus hétéroclites par-dessus leur gib erne. Et parce que les troupiers fran çais s’interp ellaient fa m i lièrem ent en disant «dis donc!», le mot «dido n» de vint en turc un équivalent, légèrement ironique, de «Fren k». Des cérém onies comm ém oratives ont été o rg an i sées en l’ honneur de Miss Florence N ig h tin g al, dont l'ap o sto la t est intimement lié à l'histoire de la fo n d a tion du premier corps régulier d ’infirm ières. M ais que d'autres noms ne pourrait-on évoquer encore! Il ne nous revient pas, par exem ple, que l'on ait songé à célébrer l'an n ive rsaire de la fondation de l'H ô p ital Français de la P aix, — qui doit son nom précisément au fa it qu'au retour de la p a ix avec la Russie, en 18 56, l ’hôpital m ilitaire créé au delà de C h ich li, alors en rase cam pagne, a v a it été mis à la disposition des services civils. En ce moment où la Turquie, e xa cte ment comme il y a cent an s, a lié ses destinées à c e l les du monde occid en tal, le culte du souvenir devient une contribution précieuse à l'oeuvre de rap p ro ch e ment qui s’im pose. Gilberto PRIM1. (1) Seul le jeune et distingué Conservateur des Mu sées de Topkapi et de la Marine, M. Halûk Y . gehsuvaxoglu, a évoqué, dans des articles fort documentés parus dans le «Cumhuriyet» les réminiscences d’une époque qui a marqué un tournant décisif dans la vie de ce pays. Istanbul — Büstem Rasa Camii Minberi La Chaire de la mosquée Rüstern Pacha ä Istanbul Kişisel Arşivlerde İstanbul Belleği Taha Toros Arşivi