TriSha BrOWn - Opéra de Lyon
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TriSha BrOWn - Opéra de Lyon
TRISHA BROWN © Michel Cavalca, Laurent Philippe /FESTIVAL SAISON 12|13 DANSE dossier de presse Communication / médias Pierre Collet - [email protected] Tél. +33 (0) 1 40 26 35 26 06 80 84 87 71 Sophie Jarjat - [email protected] Tél. +33 (0) 4 72 00 45 82 06 70 66 98 15 Ballet de l’Opéra de Lyon Newark / For M.G. : the Movie Février 2013 Sam 9 à 20h30, Dim 10 à 16h lun 11, mar 12, mer 13 à 20h30 Trisha Brown Dance Company Watermotor / Les Yeux et l’âme / Set and Reset / I’m going to toss my arms ; if you catch them, they’re yours Février 2013 Ven 15, sam 16 à 20h30 Dim 17 à 16h TRISHA BROWN /festival Ballet de l’opéra de Lyon Newark /chorégraphie trisha brown /conception sonore donald judd /décor donald judd /lumières ken tabachnick /répétitions Lance gries, diane madden nicholas strafaccia katrina thompson warren for M.G. : the movie /chorégraphie, décor et costumes trisha brown /musique* alvin curran /lumières spencer brown, trisha brown /répétitions diane madden nicholas strafaccia katrina thompson warren *Musique interprétée en direct par Alvin Curran /février 2013 sa 9 à 20h30, di 10 à 16h, lu 11, ma 12 et me 13 à 20h30 Tarifs de 10 à 31 e durée : 1h30 environ trisha brown dance company watermotor trisha brown deanna berg Maclean et barry boss /lumière jennifer tipton /chorégraphie /costumes les yeux et l’âme trisha brown Jean-philippe rameau (extraits de Pygmalion*) /costumes elisabeth cannon /lumière jennifer tipton /chorégraphie et scénographie /musique *Musique enregistrée par Les Arts Florissants sous la direction de William Christie pour Harmonia Mundi set and reset /chorégraphie trisha brown Long Time No See /musique Laurie Anderson /scénographie et costumes robert rauschenberg robert rauschenberg et beverly emmons /Lumière i’m going to toss my arms ; if you catch them, they’re yours trisha brown alvin curran Toss and Find /scénographie Burt Barr /arrangement sonore luca spagnoletti /costumes Kaye Voyce /lumière John Torres /assistante chorégraphique carolyn lucas /chorégraphie /musique* *Musique interprétée en direct par Alvin Curran /février 2013 ve 15, sa 16 à 20h30 di 17 à 16h Tarifs de 10 à 31 e durée : 1h40 environ Rencontre avec Diane Madden, directrice des répétitions, et Nicholas Strafaccia, danseur de la compagnie Trisha Brown. Pourquoi avez-vous décidé de donner For M.G. the Movie au Ballet de l’Opéra de Lyon ? Diane Madden : Parce que Lyon va le donner au monde et que c’est une pièce importante. C’est la première du cycle Back to zero (Retour à zéro) où Trisha Brown explore tout ce qui n’est pas nécessaire à la chorégraphie pour en retrouver les éléments essentiels. Ce qui est particulièrement surprenant, c’est le résultat. La chorégraphie est très mystérieuse, avec une sorte de tension dramatique. En quoi est-ce mystérieux ? D.M. : Mystérieux... C’est un peu comme cette phrase, “Less is more”, (“Le moins c’est le mieux”, une référence à l’art minimal), on n’a pas à l’expliquer, cela permet de mettre en relation des choses intéressantes en laissant au spectateur la possibilité de créer ses propres connections. Des danseurs isolés habitent la scène en même temps et établissent un lien entre eux, en glissant les uns devant les autres par exemple, provoquant ou non une réaction chez l’autre. Ce qui donne, à mon sens, des résultats surprenants. Nicholas Strafaccia : Je pense également que dans la carrière de Trisha, ce sont des idées nouvelles. Elle entrait dans un nouveau cycle (Back to Zero) et jouait avec beaucoup de choses, très bien développées, très bien pensées. Et il me semble que des mouvements simples aussi réfléchis peuvent donner sur scène une impression de mystère. D.M. : Dans cette pièce Trisha Brown joue avec le temps et la vitesse, elle utilise des procédés filmiques : le ralenti ou le mouvement à l’envers. Elle cherche à déconcentrer le spectateur, à créer une perturbation d’un côté de la scène au moment où quelqu’un entre de l’autre côté. En fait, elle joue avec les limites du cadre, l’espace de la scène. Pourquoi M.G. (Michel Guy, créateur du Festival d’Automne et ministre de la culture sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, de 1974 à 1976 NDR) ? D.M : Il fait partie des gens qui ont compté pour Trisha Brown. Il a été un fervent défenseur de son travail, pendant de nombreuses années. Son soutien a été important pour elle sur le plan pratique, mais aussi créatif. Elle partageait des discussions profondes avec lui. Ils avaient un réel dialogue sur la création. Il comprenait son travail et elle appréciait son regard. Elle nous a parlé souvent de cette rencontre formidable. Comment travaillez-vous avec les danseurs ? D.M. : C’est un processus. N.S. : Sous forme d’atelier quotidien. Dans l’œuvre de Trisha, on trouve diverses qualités, divers motifs distinctifs, comme le mouvement de chute par exemple ou ceux qui donnent une impression de déséquilibre, la capacité de contrôler ce mouvement particulier et d’en sortir en douceur. C’est un exemple des motifs que l’on trouve dans ses ‘phrases’ et que nous montrons dans nos ateliers dans une forme très simple qui permet de les ressentir, avant de les complexifier et de les articuler pour la scène. D.M. : Ces motifs, ces qualités simples constituent un vocabulaire complexe du mouvement qui a évolué au cours des années de recherche de Trisha. À l’époque de M.G., certains éléments spécifiques étaient développés. Et nos ateliers, chaque matin, sont l’occasion d’établir les bases du mouvement à travers des exemples, des échanges, l’observation et la critique. Est-ce le même processus que Set & Reset/Reset (entré au répertoire du Ballet en 2009), c’est-à-dire une recréation ? D.M. : En fait, Set & Reset est un processus unique dans lequel les danseurs choisissent leurs compositions. Ce que nous faisons ici, pour For M.G. : the Movie et les pièces récentes, c’est apprendre aux danseurs les choix de composition qu’a fait Trisha Brown. Ceci dit, des adaptations sont nécessaires puisque les danseurs sont différents, les corps sont différents, à une époque différente. Mon rôle est de retrouver l’essence de la chorégraphie avec les danseurs. Comment avez-vous choisi les pièces du programme de la compagnie Trisha Brown ? D.M. : J’ai voulu offrir un éventail large de l’œuvre de Trisha Brown. Comment, de l’intérieur, un danseur peut expérimenter les différentes évolutions dans son travail. Il s’agit aussi de montrer au public les différents chemins qu’elle a pu prendre, pour qu’il discerne à travers ces pièces des différences et des similitudes. Water motor est une pièce très ancienne (1978) et la plus récente, I’m going to toss my arms… date d’à peine un an. En un sens, ce programme représente tout un pan de l’histoire de la danse contemporaine (rires). Propos recueillis par Gallia Valette-Pilenko - octobre 2012 Trisha Brown Née en 1936 à Aberdeen (dans l’Etat de Washington/ Etats-Unis), Trisha Brown, après avoir étudié la danse classique, le jazz, les claquettes et la technique Graham, vient à New York en 1960 travailler au Merce Cunningham Studio, et elle participe en 1962 à la fondation du Judson Dance Theatre*. Dans ses premières pièces, Trisha Brown – visant l’essentiel – se passe de costumes et de musique. Ayant crée sa compagnie en 1970, elle expérimente d’autres façons de se mouvoir : par exemple, marcher à la perpendiculaire sur les murs d’un immeuble (Walking on the Wall – 1971 à Soho). Elle aime aussi répéter à satiété des gestes quotidiens (la série des Accumulations, de 1971 à 1978). A partir de 1979, elle collabore avec le plasticien Robert Rauschenberg, faisant interférer l’environnement (décor et lumières) et la chorégraphie. Plus récemment, Trisha Brown s’offre un nouveau défi en abordant la musique classique (M.O. sur L’Offrande musicale de J.S. Bach - 1994) et en mettant en scène des opéras (Orfeo de Monteverdi - 1998, Luci Mie Traditrici de Salvatore Sciarrino - 2001). Toujours en recherche, elle crée, en sollicitant le vocabulaire classique, un ballet pour trois solistes de l’Opéra de Paris (O Zlozony/ O Composite - 2004). Elle signe la mise en scène, la chorégraphie et la scénographie de “L’Amour au théâtre“ (extraits de l’opéra Hippolyte et Aricie et Pygmalion de Rameau) présenté à la Brooklyn Academy of Music en avril 2009, puis programmé au Festival d’Aix 2010. (Josseline Le Bourhis) Ses trois dernières créations (2011) : I’m going to toss my arms - if you catch them they’re yours (Paris, Théâtre national de Chaillot), Les Yeux et l’âme (Seattle, University of Washington) et Rogues (New York, Fall For Dance Festival). * Post-Modern Dance : né dans les années 60 à New York, cet élan esthétique – mettant en application les idées du compositeur John Cage (19121992) sur l’intervention du hasard dans la réalisation d’une œuvre – pratique le happening et l’improvisation. Regroupés dans une église désaffectée (la Judson Church) – ce “vivier de la contestation chorégraphique“ (Yvonne Rainer, Simone Forti, Steve Paxton, Trisha Brown, puis Lucinda Childs, Andy deGroat, David Gordon, Douglas Dunn) – les chorégraphes, en collaboration avec des plasticiens et des musiciens, proposent un “art minimal“ : la danse se résumant à un corps en mouvement dans l’espace. Ce courant a contribué à sortir le spectacle des théâtres, et à décloisonner les disciplines. Trisha Brown Par le Ballet de l’Opéra de Lyon (...) L’entrée au répertoire du Ballet de Lyon de Trisha Brown, figure la post-modern dance américaine, est, elle, franchement convaincante. Newark, pièce datant pourtant de 1987, est interprétée ici comme si c’était la première. (….) Fort bien remonté, le Newark lyonnais ne devrait pas faire regretter à Trisha Brown d’avoir enfin confié son répertoire à une compagnie autre que la sienne. Marie-Christine Vernay - Libération, 16 février 2000 Newark / 1987 La chorégraphie de Newark est bâtie à partir de duos qui glissent, se croisent, s’échangent, utilisant “la différence entre force et puissance masculine, et fluidité du mouvement féminin“. Découvrant et la pièce et son auteur, Jérôme Fumet écrivait à la création : “Tout paraît simple, un peu ascétique, formel. […] Cette danse n’est pas hautaine, elle nous concerne par un témoignage d’espérance. Tendus comme des arcs, les danseurs jouent sans cesse d’architectures en porte-à-faux. Mais une logique impénétrable, comme un code secret, fait tourner leurs astrolabes. Et nous sommes pris dans l’évidence de ce mouvement nécessaire.“ For M.G : The Movie / 1991 Hommage à Michel Guy, mort en 1990, For M.G : The movie développe des motifs très simples comme la course, les changements d’appuis, dans un mouvement continu. Pureté des lignes et des trajectoires, cette pièce respire la mélancolie de la perte d’un homme qui lui avait justement commandé une pièce, avant sa disparition. Le vocabulaire est minimal et la danse magistrale. “Ici l’élan irrépressible d’une course, corps lancé dans la propulsion de sa propre masse, s’oppose à la fixité d’un danseur pivot, fonctionnant comme un pôle magnétique dans le champ dispersé d’une chorégraphie de la disjonction.“ Laurence Louppe, catalogue de l’exposition Trisha Brown Danse, précis de liberté, 1997 Trisha Brown Par la Trisha Brown Dance Company Water Motor / 1978 Water Motor ou Watermotor est au départ un solo de Trisha Brown, répété à deux vitesses différentes, le premier à un rythme “normal” et le second au ralenti, filmé par Babette Mangolte. Il s’inscrit dans le cycle accumulations dont Line Up marque la césure. Viendront ensuite Glacial Decoy, première pièce dans une boîte noire et ... Set and reset / 1983 L’une des œuvres majeures de Trisha Brown. Composée avec la complicité de Rauschenberg à la scénographie et aux costumes, et celle de Laurie Anderson à la musique, cette pièce marque la consécration de la gestuelle fluide de la chorégraphe et de ses trajectoires complexes. Comme si le corps était la matérialisation d’un flux continu, l’eau d’une rivière en mouvement. Les yeux et l’âme / 2011 Dans Les yeux et l’âme, la chorégraphe explore le rapport à la musique baroque dans une danse à la musicalité surprenante. Faisant suite à la commande de l’opéra Pygmalion de Jean-Philippe Rameau, Les yeux et l’âme (en français dans le texte) est une courte pièce où la danse s’envole, littéralement portée par la partition. I’m going to toss my arms ; if you catch them, they’re yours / 2011 La pièce la plus récente du programme est une brillante démonstration de l’art chorégraphique de la chorégraphe américaine. Sur le piano d’Alvin Curran, sa danse se déploie comme une calligraphie en mouvement. Ici, Trisha Brown revient à l’essentiel, et compose un chef-d’œuvre. Directeur général Serge Dorny / Directeur artistique du Ballet Yorgos Loukos L’Opéra national de Lyon est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Lyon, le conseil régional Rhône-Alpes et le conseil général du Rhône.