A l`Aveuglette dans la Vie suivante

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Rencontre suédoise
Robust et Thoè ⇑
⇐ Lennart et Eva
Ormos Polianisos, le 1er juin. J'ai rencontré Lennart
et Eva dans les îles Shetland, en 2006. Lennart est
venu naviguer à bord de Thoè en 2007. Nous sommes restés en contact mais c'est la première fois
que nous nous revoyons. Leur ROBUST est un très
joli bateau ancien de tradition, tout en bois verni,
gréé en ketch (le grand-mât à l'avant est plus haut
que le mât d'artimon à l'arrière). Sa conception et
ses aménagements cossus, voire étriqués, tout de
bois verni, sont l'extrême opposé des concepts
fonctionnels de ceux de Thoè. Dans le froid du
nord, l'on se sent dedans comme dans un nid
douillet et chaud, à l'abri des intempéries. Cela
nous donne l'occasion, outre les éclats de rire en
nous fendant la pêche, de nous rappeler des souvenirs, de comparer nos expériences, d'échanger nos
références de livres techniques et de partager nos
expériences nautiques.
Ormos Polianisos se trouve au bout d'une étroite
et profonde baie, encadrée des deux côtés de hautes montagnes rocheuses. Plage accueillante, taverna sympathique avec son inévitable petit quai, eau
turquoise foncé, tout est là pour peindre une carte
www.thoe.be
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© Pierre Lang
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postale souvenir de vacances. Ce cadre et la protection garantie par son mouillage attirent inévitablement les bateaux charter bourrés de badauds parfois bourré.
Cela nous permet d'assister en live à l'apprentissage
des manœuvres par la méthode des essais et des erreurs de leurs éphémères locataires. Sur terre, personne n'aurait jamais l'idée de prêter un capital de
cent ou deux cents mille EURO à des gens n'ayant
quasiment aucune connaissance de son utilisation
en bon père de famille. Sur mer, bien assuré tous
risques, c'est différent.
Les combines financières ne manquent pas pour exploiter le filon de rêve nautique jusqu'à la lie. Recette pour devenir pro priétaire d'un voilier : emprunter un capital à une banque, confier le bateau neuf en location à une entreprise de charter. Quelques
années plus tard, une large proportion du bateau a été payée par les revenus de location. Tout le monde y trouve son compte,
la banque, la boite de charter, ses locataires et l'heureux propriétaire. Avec un peu de chance, le jouet flottant n'aura pas été
trop malmené.
Mon ami me permet de découvrir un nouveau moyen de pêcher. Il est certes très fatiguant mais ne nécessite pas d'être en
contact la mer. Une sorte de pêche par télépathie si vous voulez. Un Grec quitte sa barque. Il grimpe par-dessus la colline,
portant sur le dos une caisse de polystyrène expansé bourrée
de poissons et de morceaux de glace. Il transpire à gros bouillons. De temps en temps, il dépose sa caisse sur le bord de la
route pour récupérer. Le malheureux fait semblant de comprendre le mot anglais prononcé par Lennart. Le geste qui l'accompagne est compris tout de suite.
Arrivé à destination, le Grec recycle un sachet en plastique recyclé, ouvre la caisse et saisit un poulpe pour le donner à Lennart. Mais Lennart refuse le présent pour préserver le futur de
la ressource.
© Pierre Lang
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www.thoe.be