BLACK COAL, THIN ICE - Les Cinémas du Grütli
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BLACK COAL, THIN ICE - Les Cinémas du Grütli
BLACK COAL, THIN ICE de Yi’nan Diao Reprise du 29.09 au 21.10 2014 - n°69 Titre original Réalisation Scénario Image Musique Avec Bai ri yan huo Yi’nan Diao Yi’nan Diao Dong Jinsong Wen Zin Fan Liao Lun Mei Gwei Xuebing Wang BLACK COAL, THIN ICE Chine - 2014 - Couleur - vost - 109’ En 1999, un employé d’une carrière minière est assassiné et son corps dispersé aux quatre coins de la Mandchourie. L’inspecteur Zhang mène l’enquête, mais doit rapidement abandonner après avoir été blessé lors de l’interpellation des principaux suspects. Cinq ans plus tard, deux nouveaux meurtres sont commis dans la région, tous deux liés à l’épouse de la première victime. Devenu agent de sécurité, Zhang décide de reprendre du service. Son enquête l’amène à se rapprocher dangereusement de la mystérieuse jeune femme... Black Coal retrouve la magnificence vénéneuse de l’âge d’or des films noirs américains. labyrinthique et imprévisible tous les motifs du genre, anciens et nouveaux, référencés et inédits. Black Coal est une confirmation : la Chine (...) Ce qui force l’admiration n’est pas tant la manière dont Diao Yinan recycle ici, entre autres, quelques grands anciens et contemporains comme James Cain et Alfred Hitchcock, en passant par Carol Reed et son Troisième Homme ou encore Jia Zhangke. C’est bien davantage sa mise en scène bourrée d’audaces, foisonnante d’idées enthousiasmantes qui, précisément, trouvent à chaque fois l’équilibre qu’on pouvait penser impossible entre citations d’un grand classicisme et fulgurances qui réinventent le genre. Comme si Black Coal ne cessait de rappeler quelque chose sans jamais donner l’impression de déjà-vu. Une ellipse de plusieurs années en un seul plan lumineux, une fusillade immobile, une est bien devenue l’infernale terre d’élection d’une génération de films noirs, amples et vénéneux, révélateurs impitoyables de la déliquescence de leur époque. Tout est là, où que se pose l’œil de la caméra : la vénalité exacerbée d’une société obsédée par l’argent, la corruption à tous les étages, la violence inouïe des rapports sociaux sans oublier une criminalité florissante, empruntant volontiers des détours baroques. Ce n’est pas pour rien, au passage, que la figure de l’enquêteur privé, obsolète partout ailleurs, est ici remarquablement pertinente. Encore fallait-il des cinéastes comme Diao Yinan pour mettre tout cela en musique, mixant dans une narration © 2014 Les Cinémas du Grütli Rue du Général Dufour 16 | 1204 Genève tél. +41 22 320 78 78 | www.cinemas-du-grutli.ch Salle associée de la Salle associée de la poursuite amoureuse en patins à glace, une fête foraine d’une tristesse abyssale, le tout systématiquement éclairé au néon blafard qui n’existe plus que dans de lointains souvenirs de cinéma adolescent, Diao Yinan fait souvent mouche et, surtout, ne s’égare jamais. Comme si muni des pièces d’un vieux puzzle, décidément le motif le plus puissant du film, le cinéaste avait pu former une fresque flambant neuve, hargneuse et cafardeuse, d’où jaillit sans prévenir une nouvelle et étincelante nuance de noir. Bruno Icher, Libération Un excellent polar situé dans la Mandchourie minière de 1999, en même temps qu’un portrait sauvage, violent, cruel et absurde d’une Chine provinciale méconnue. Et surtout, une réalisation d’une effrayante beauté. Ça, c’est du cinéma. Jérôme Garcin, Le NouvelObs