Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques La vocation

Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques
La vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain
QUESTIONS DES LINEAMENTA
Réaménagé pour consultations par les diocèses au Canada
I
Une réalité à mieux cerner
Durant le Synode extraordinaire de 2014, on a essayé de bien cerner la réalité des
familles d’aujourd’hui et de nommer les défis que doit relever l’Église lorsqu’elle
accompagne les familles sur les chemins de la vie. Les questions suivantes cherchent
à favoriser une réflexion plus approfondie sur cette réalité afin de mieux la
comprendre et ainsi mieux articuler les défis qui sont les nôtres.
1. Pour chacun des thèmes suivants, indiquez son impact sur les familles et si les
réflexions de l’Église ciblent ce défi :
a) les défis que les contradictions culturelles posent à la famille; [1]
b) l’analyse des aspects (positifs ou non) du changement anthropologique et
culturel de la famille; [2]
c) le défi que pose le relativisme culturel dans la société sécularisée et le rejet
qui en découle, de la part de beaucoup, du modèle de famille formé d’un
homme et d’une femme unis par le lien conjugal et ouvert à la procréation; [4]
d) le défi de la prolifération des unions libres; [22]
e) le contexte culturel plus spécifique où l’Église locale (le diocèse) est
impliquée; [1]
f) l’identification d’éléments (positifs) communs dans le pluralisme culturel; [2]
g) l’identification des valeurs du mariage et de la famille que les jeunes et les
conjoints voient se réaliser dans leur vie; [8]
h) le réveil du sens de la présence de Dieu dans la vie des familles; [1]
i) l’éducation aux relations interpersonnelles solides; [1]
-2j) les difficultés liées à l’attention envers les enfants, les personnes âgées et les
membres de la famille qui sont malades; [1]
k) le développement de politiques sociales et économiques utiles à la famille; [1]
l) l’évolution rapide de notre société qui exige une attention constante au
langage dans la communication pastorale; [24]
m) les défis posés par les
interconfessionnels. [39]
mariages
mixtes
et
par
les
mariages
2. Dans notre action pastorale, quelles sont nos meilleures pratiques – pratiques qui
ont eu un impact et qui pourraient servir d’exemple pour d’autres communautés –
alors que nous cherchons à :
a) soutenir et renforcer les familles croyantes, qui vivent dans la fidélité; [3]
b) rejoindre les distants, qui se sentent loin de l’Église; [6]
c) susciter et mettre en valeur le « désir de famille » semé par le Créateur dans
le cœur de toute personne et présent en particulier chez les jeunes, même chez
ceux qui vivent des situations familiales qui ne correspondent pas à la vision
chrétienne; [6]
d) utiliser l’enseignement de l’Écriture Sainte dans l’action pastorale envers les
familles; [7]
e) mettre en valeur la sagesse des peuples autour du mariage naturel,
fondamentale pour la culture et la société communes; [19]
f) être présents comme Église auprès des familles dans des situations extrêmes
et pour prévenir ces situations; [3]
g) collaborer avec les institutions sociales et politiques pour le bien de la
famille; [26]
h) (dans nos itinéraires de préparation au mariage…) mettre en évidence la
vocation et la mission de la famille selon la foi au Christ en proposant une
expérience ecclésiale authentique; [28]
i) (dans nos parcours vers l’initiation chrétienne…) présenter l’ouverture à la
vocation et à la mission de la famille; [29]
-3j) accueillir la contribution du témoignage et du soutien que peuvent apporter
les familles, les associations et les mouvements familiaux dans la préparation
au mariage et l’accompagnement des couples durant les premières années de
vie conjugale; [30]
k) accompagner les couples durant les premières années de vie familiale; [31]
l) annoncer et promouvoir efficacement l’ouverture à la vie, ainsi que la beauté
et la dignité humaines de devenir mère ou père, à la lumière par exemple de
l’Encyclique Humanae Vitae du Bienheureux Paul VI; [41]
m) souligner, dans la catéchèse, la maternité/paternité comme réponse à une
vocation… quels parcours de formation sont proposés pour qu’elle guide
effectivement les consciences des époux; [43]
n) combattre la plaie de l’avortement en favorisant une culture de la vie qui soit
efficace; [44]
o) intégrer la dimension familiale dans la formation des prêtres et des agentes et
agents de pastorale. [23]
3. Comment les familles chrétiennes chez nous sont-elles…
a) engagées à rendre un témoignage de la progression de la maturation affective
aux yeux des jeunes générations? [5]
b) directement impliquées dans la formation des prêtres et des autres agents
pastoraux? [23]
4. Comment nos communautés chrétiennes…
a) sont-elles pastoralement impliquées dans ces situations irrégulières des
couples? [33]
b) aident-elles à discerner les éléments positifs de ceux négatifs de la vie de
personnes unies par des mariages civils, de façon à les orienter et à les
soutenir au long du chemin de croissance et de conversion vers le sacrement
du mariage? [33]
c) prennent-elles soin des familles blessées pour leur faire vivre l’expérience de
la miséricorde du Père? [35]
d) portent-elles une attention pastorale aux familles dont certaines personnes en
leur sein ont une tendance homosexuelle? [40]
-4e) vivent-elles une solidarité et une subsidiarité effective (la capacité de
répondre à son propre niveau) pour soutenir, par des structures et les
instruments nécessaires, une maternité/paternité généreuse? [42]
Question ouverte : La description de la réalité de la famille présente dans la Relatio
Synodi (les lineamenta) correspond-elle à ce que l’on constate dans l’Église et dans
la société d’aujourd’hui? Quels aspects absents peuvent être intégrés? (Question
préalable du document romain)
II La conversion pastorale à effectuer
Le Synode a clairement opté pour une approche pastorale qui mise sur le positif, sur
l’accompagnement, sur la miséricorde et sur la beauté de la Bonne Nouvelle au sujet
de la famille. En ceci, il relance l’appel du Pape François à tous les intervenants, à
toutes les intervenantes en Église alors qu’il les invite à une conversion pastorale.
Les questions suivantes veulent encourager une réflexion sur les divers éléments que
devrait comporter une telle conversion.
1. En harmonie avec la pédagogie divine, quelle pédagogie humaine faut-il
envisager pour mieux comprendre ce qui est requis de la pastorale de l’Église face
à la maturation de la vie de couple, vers le futur mariage? [9]
2. Comment aider à comprendre que personne n’est exclu de la miséricorde de
Dieu et comment exprimer cette vérité dans l’action pastorale de l’Église envers
les familles, en particulier celles qui sont blessées et fragiles? [20]
3. Comment les fidèles peuvent-ils montrer à l’égard des personnes qui ne sont pas
encore parvenues à la pleine compréhension du don d’amour du Christ, une
attitude d’accueil et d’accompagnement confiant, sans jamais renoncer à
l’annonce des exigences de l’Évangile? [21]
4. Qu’est-il possible de faire pour que dans les diverses formes d’union – où l’on
peut trouver des valeurs humaines – l’homme et la femme ressentent le respect, la
confiance et l’encouragement à grandir dans le bien de la part de l’Église et
soient aidés à atteindre la plénitude du mariage chrétien? [22]
5. Dans l’annonce de l’Évangile de la famille, comment peut-on créer les conditions
permettant à chaque famille d’être telle que Dieu la veut et d’être socialement
reconnue dans sa dignité et dans sa mission? Quelle « conversion pastorale » et
quels approfondissements ultérieurs doivent être mis en œuvre dans cette
direction? [25]
-56. Quels critères faut-il considérer en vue d’un discernement pastoral correct des
situations particulières – par exemple, les couples vivant en union civile ou en
union libre, etc. – à la lumière des enseignements de l’Église, pour qui les
éléments constitutifs du mariage sont l’unité, l’indissolubilité et l’ouverture à la
procréation? [32]
7. En particulier, quelles réponses donner aux problématiques soulevées par
l’enracinement des formes traditionnelles de mariages [par exemple, dans
certaines communautés d’immigrants], telles que les mariages par étapes ou
arrangés par les familles? [34]
8. La pastorale sacramentelle à l’égard des divorcés remariés a besoin d’un
approfondissement ultérieur, en évaluant la pratique des Églises orthodoxes et en
tenant compte de « la distinction entre situation objective de péché et
circonstances atténuantes ». Quelles sont les perspectives au sein desquelles se
situer? Quelles avancées sont possibles? Quelles suggestions pour remédier à des
formes d’empêchement non dues ou non nécessaires? [38]
9. En évitant toute discrimination injuste, de quelle façon est-il possible de s’occuper
des personnes homosexuelles vivant en situation familiale à la lumière de
l’Évangile? Comment leur proposer les exigences de la volonté de Dieu sur leur
situation? [40]
Question ouverte : Y a-t-il d’autres éléments nécessaires à la conversion pastorale
dans la pastorale familiale qui n’ont pas été identifiés par le Synode?
III La Bonne Nouvelle à proclamer
Trop souvent, l’enseignement de l’Église est compris comme un ensemble de règles
imposées de l’extérieur, un code de conduite que d’aucuns considèrent inadapté à la
réalité contemporaine. Les participants du Synode extraordinaire ont plutôt vu dans
cet enseignement une source d’épanouissement personnel, un chemin de vraie liberté
et d’espérance. Comment traduire concrètement cette conviction dans un langage qui
saura rejoindre les hommes et les femmes d’aujourd’hui? Voilà la réflexion que
veulent soutenir les questions suivantes.
1. Certaines valeurs du mariage et de la famille peuvent-elles être mises en lumière
dans notre enseignement? Quelles sont les dimensions de péché à éviter et à
surmonter? [8]
2. Quelles sont les initiatives qui pourraient aider à comprendre la valeur du
mariage indissoluble et fécond comme voie de pleine réalisation
personnelle? [17] Comment proposer la famille comme lieu unique, sous de
nombreux aspects, pour réaliser la joie des êtres humains? [18]
-63. Que faire pour montrer la grandeur et la beauté du don de l’indissolubilité, de
façon à susciter le désir de la vivre et de la construire toujours davantage? [10]
4. Comment pourrait-on faire comprendre que le mariage chrétien correspond à la
disposition originelle de Dieu et qu’il constitue donc une expérience de
plénitude, et non pas une limite? [12]
5. De quelle manière pourrait-on aider à comprendre que la relation avec Dieu
permet de vaincre les fragilités qui sont inscrites aussi dans les relations
conjugales? Comment témoigner que la bénédiction de Dieu accompagne tout
mariage authentique? Comment manifester que la grâce du sacrement soutient les
époux tout au long du chemin de leur vie? [11]
6. Comment témoigner efficacement de la priorité de la grâce, de sorte que la vie
familiale soit projetée et vécue comme accueil de l’Esprit Saint? [24]
7. La famille chrétienne vit sous le regard aimant du Seigneur et c’est dans le rapport
avec Lui qu’elle grandit comme véritable communauté de vie et d’amour.
Comment développer la spiritualité de la famille et comment aider les familles à
être un lieu de vie nouvelle dans le Christ? [15]
8. Comment concevoir la famille comme « Église domestique » (cf. LG 11), sujet
(qui évangélise) et objet (qui est évangélisé) de l’action évangélisatrice au service
du Royaume de Dieu? [13]
9. Comment promouvoir la conscience de l’engagement missionnaire de la famille?
[14]
10. Comment développer et promouvoir des initiatives de catéchèse qui fassent
connaître et qui aident à vivre l’enseignement de l’Église sur la famille, en
favorisant le dépassement de la distance éventuelle entre ce qui est vécu et ce qui
est professé, et en proposant des chemins de conversion? [16]
11. Quelles avancées dans le domaine de la catéchèse d’initiation chrétienne
ouvrant à la vocation et à la mission de la famille sont considérées comme plus
urgentes? [29]
12. Comment proposer le rapport entre le baptême, la confirmation, l’eucharistie et
le mariage? [29]
13. Comment stimuler chez les parents et dans la famille chrétienne la conscience du
devoir de transmission de la foi comme dimension intrinsèque à l’identité
chrétienne? [46]
-7Question ouverte : En général, comment pouvons-nous transmettre l’enseignement de
l’Église sur le mariage, la famille et la sexualité comme une nouvelle vraiment bonne
pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui?
IV Des pistes d’action à entreprendre
Les Synodes cherchent non seulement à approfondir la pensée de l’Église sur des
points précis de sa doctrine et de sa pratique, mais à proposer des pistes concrètes
d’action et d’engagement. Le but des questions suivantes est de faire jaillir des
suggestions d’action à entreprendre dans l’Église, suite au Synode à venir.
1. Comment pourrait-on aider la formation des ministres ordonnés sur tous ces
thèmes? Quelles figures d’agents pastoraux spécifiquement qualifiés apparaissentelles les plus urgentes? [5]
2. Quel rôle les associations familiales peuvent-elles jouer dans la collaboration
avec les institutions sociales et politiques pour le bien de la famille? Comment
cette collaboration peut-elle être également soutenue par une franche dénonciation
des processus culturels, économiques et politiques qui minent la réalité familiale?
[26]
3. Comment favoriser une relation entre famille, société et politique au profit de la
famille? Comment encourager le soutien de la famille par la communauté
internationale et les États? [27]
4. Comment rénover et améliorer les itinéraires de préparation au mariage de façon
à mettre en évidence la vocation et la mission de la famille selon la foi au Christ,
dans une proposition d’une expérience ecclésiale authentique? [28]
5. De quelle façon peut-on mettre en évidence le caractère de catéchuménat (avant
la célébration) et de mystagogie (après la célébration) que revêtent souvent les
itinéraires de préparation au mariage? Comment faire participer la communauté à
cette préparation? [29]
6. Comment aider ceux qui vivent en union libre à opter pour le mariage? [33]
7. Comment la communauté chrétienne peut-elle s’occuper des divorcés et
remariés? [38]
8. Comment s’engager pour éliminer les facteurs sociaux et économiques qui
souvent mènent aux ruptures familiales? Qu’a-t-il été fait et que faut-il encore
faire pour accroître cette action et la conscience missionnaire qui la soutient? [35]
-89. Comment encourager la définition de lignes pastorales communes au niveau de
l’Église particulière (le diocèse)? Comment développer à cet égard le dialogue
entre les diverses Églises particulières « cum Petro e sub Petro » (dans l’unité
avec le Pape, et sous sa conduite)? [36]
10. Comment rendre plus accessibles et souples, si possible gratuites, les procédures
canoniques en nullité de mariage? [37]
11. Comment promouvoir le dialogue avec les sciences et les technologies
biomédicales de façon à ce que soit respectée l’écologie humaine de
l’engendrement (la dimension éthique des questions entourant la conception et la
naissance)? [41]
12. Comment encourager l’adoption et la garde des enfants comme signe très élevé
d’une générosité féconde? Comment faire en sorte que les enfants soient élevés
avec attention et respect? [42]
13. Accomplir leur mission éducatrice n’est pas toujours aisé pour les parents :
trouvent-ils solidarité et soutien dans la communauté chrétienne? Quels parcours
de formation peut-on suggérer? Qu’est-ce qui peut être fait pour que la tâche
éducative des parents (en tant que premiers responsables de l’éducation de leurs
enfants) soit reconnue aussi au niveau sociopolitique? [45]
Question ouverte : Y a-t-il d’autres pistes d’action pastorale à proposer pour la
considération du Synode? Que voudriez-vous voir l’Église entreprendre ou améliorer
suite au prochain Synode?