De l`espoir pour un consulat italien

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De l`espoir pour un consulat italien
“JEUDI 26 MAI 2016 m“
RÉGION 5
IMMIGRATION Depuis 2013, l’Etat italien n’a plus de représentation dans le canton.
VOTATION FÉDÉRALE
Mais une permanence consulaire reste d’actualité, d’autant que la migration des Italiens a repris. Non de l’ATE
à «vache à lait»
De l’espoir pour un consulat italien
LUC-OLIVIER ERARD
Pour l’établissement d’un passeport ou l’obtention de documents administratifs, les Italiens du canton de Neuchâtel et
Fribourg doivent se rendre à
Berne. Mais la fronde menée
par les Colonies libres italiennes est peut-être en train de
produire de premiers résultats.
Maurizio Spallaccini, viceprésident de la Fédération des
colonies libres italiennes en
Suisse, indique qu’en réponse à
deux pétitions lancées par les
ressortissants italiens, l’ambassade a répondu récemment
que des solutions seraient proposées, mais pas avant le
deuxième semestre de cette
année.
Il semble donc envisageable
de déplacer une fois par semaine une antenne du service
consulaire de Berne à Neuchâtel. Le dossier est désormais
entre les mains du ministère
des Affaires étrangères à Rome.
Pour Maurizio Spallaccini, l’infrastructure nécessaire «est
modeste». «Les Colonies libres
italiennes disposent de solutions
pour accueillir quelque part un
fonctionnaire qui se déplace avec
un ordinateur et une imprimante. Il n’y a pas besoin de déplacer tout un service consulaire». De telles permanences
existent déjà dans la région zurichoise.
Depuis 2013 et la fermeture
de trois représentations consulaires à Neuchâtel, Wettingen
et Sion, les services de l’Etat
italien à Neuchâtel sont très réduits: deux correspondants bénévoles nommés par la chancellerie consulaire à Berne
La section neuchâteloise de
l’Association transports et environnement s’oppose à l’initiative
«pour un financement équitable
des transports», plus connue
sous le nom de «vache à lait».
«Cette initiative exige le versement de 1.5 milliard de francs supplémentaire pour l’infrastructure
routière, alors qu’aujourd’hui, ces
1.5 milliard vont dans la caisse globale de la Confédération», rappelle-t-elle. «Or dans toute l’Europe occidentale, la totalité des
recettes sur les carburants entre
dans la caisse générale de l’Etat!
La Suisse est donc aujourd’hui
déjà un cas unique en Europe!»
Pour l’association, par ailleurs,
le texte encourage les déplacements en voiture. «Etendre le réseau routier pour combattre les
bouchons ne résoudrait rien, mais
créerait un cercle vicieux.» De
plus, en cas d’acceptation, elle
aurait «des conséquences catastrophiques sur les transports publics régionaux avec une diminution de la participation de la
Confédération à leur financement.» } RÉD -:FDD
VOTATION FÉDÉRALE
Remise à l’ambassadeur d’Italie des pétitions en faveur d’une représentation consulaire à Neuchâtel en janvier 2016. LUCAS VUITEL
peuvent délivrer des informations. Mais leurs prérogatives
administratives sont très limitées. Elles peuvent délivrer les
cartes d’identité de personnes
incapables de se déplacer. Par
ailleurs, deux journées de présence à Neuchâtel seront organisées cette année dans le cadre de la campagne de
certification de vie INPS: il
s’agit de permettre aux personnes bénéficiant d’une retraite
d’entre
«nousBeaucoup
z
sont âgés, il est
difficile de nous déplacer
jusqu’à Berne.»
FERNANDO BRUNI EX-PRÉSIDENT DE LA COLONIE LIBRE ITALIENNE, NEUCHÂTEL
italienne et qui doivent de ce
fait s’annoncer chaque année à
l’ambassade, de le faire depuis
Neuchâtel.
Le ministère décidera
Pour Fernando Bruni, ex-président de la Colonie libre italienne de Neuchâtel, «les services actuels sont très insuffisants».
«C’est notre droit de pouvoir bénéficier d’une présence de l’Etat.
Beaucoup d’entre nous sont très
âgés et il nous est difficile de se déplacer. Quant aux jeunes immigrés de fraîche date, ils doivent
pouvoir eux aussi bénéficier d’un
service de proximité».
Les deux militants de la cause
consulaire appuient leurs dires
d’une statistique. Neuchâtel se
trouve dans une circonscription couvrant, au sens italien,
les cantons de Berne, Fribourg
et Neuchâtel. Le canton comp-
te 20 000 ressortissants de la
botte enregistrés, soit 29% de
toute la circonscription. Il serait donc logique que sur quatre matinées ouvertes à l’antenne consulaire de Berne
pour ladite circonscription,
l’une soit délocalisée à Neuchâtel. Fonctionnaire de l’am-
bassade d’Italie à Berne, Antonella Guantanio confirme que
l’ambassade, sensible au problème, a transmis le dossier au
ministère, à Rome. Dans toute
la Suisse, ce sont près de
600 000 ressortissants italiens
qui sont enregistrés auprès de
l’ambassade. }
L’UDC laisse le libre
choix sur le DPI
Contrairement à ce que nous
indiquions, hier, dans le tableau
des mots d’ordre des partis
neuchâtelois, l’UDC du canton
n’est pas opposé à la loi fédérale
sur le diagnostic préimplantatoire.
Elle laisse la liberté de vote sur
cette question sociétale. } RÉD
MÉMENTO
PASSEPORTS ITALIENS BEL ET BIEN PAYANTS
Comme bien des administrations, l’Italie fait payer l’acquisition ou le renouvellement d’un passeport, 116 euros actuellement. Cependant, la loi sur l’immigration, qui date des années 1950, permet aux immigrés d’être dispensés
de cette taxe s’ils effectuent à l’étranger un travail manuel, si bien que certains italiens établis à Neuchâtel ne payaient pas l’opération. Récemment, les
membres de la Colonie libre italienne se sont inquiétés d’un manque de clarté dans le fait de facturer l’établissement des papiers d’identités. A l’ambassade d’Italie à Berne, Antonella Guantanio confirme que le passeport est
payant, même si la loi n’a pas changé. «La loi sur l’immigration est très très
datée. Elle a été écrite dans les années cinquante à une période ou les personnes concernées n’avaient que peu de ressources et une instruction réduite.
La pratique actuelle ressort d’une application plus précise de la loi». }
TABAGISME
,+#À/"+ "“½“"2 %»1")O
La cigarette électronique et le
tabac chauffé ouvrent-ils de
nouvelles perspectives aux
accros de l’herbe à Nicot?
Jacques Cornuz, tabacologue à
Lausanne, abordera notamment
cette question lors d’une
conférence organisée par la
Ligue pulmonaire neuchâteloise
mardi 31 mai à 18h30 au
Muséum d’histoire naturelle de
Neuchâtel, rue des Terreaux 14.
CARITAS L’antenne neuchâteloise tire un bilan positif de la carte culture, une année après son lancement.
«Nous aimerions parvenir à une entente avec les cinémas»
Un an après le lancement de la
carte culture dans le canton de
Neuchâtel, Caritas tire un bilan
positif. Avec ses partenaires que
sont l’Etat, les trois villes et la Loterie romande, l’association propose aux habitants du canton
disposant d’un faible revenu une
carte, gratuite, qui leur donne
accès à une large offre culturelle
à prix réduits (dans une fourchette d’environ 30 à 70% de réduction).
40 000 Neuchâtelois sont susceptibles d’en bénéficier. «Plus
de 8000 cartes ont été attribuées à
ce jour. Proportionnellement, c’est
plus que dans les autres cantons
qui touchent en moyenne 10% de
cette population», se réjouit Sébastien Winkler, chargé de communication à Caritas Neuchâtel.
Dans le canton, Caritas a trouvé 48 partenaires, et parmi eux
«presque tous les grands acteurs
culturels du canton. Neuchâtel
Xamax FCS en fait désormais aussi partie, de même que «L’Express / L’Impartial». On s’est fixé
la conclusion de 50 accords. Nous
aimerions parvenir à une entente
avec les cinémas, mais ils nous ont
répondu qu’ils consentent déjà à
de nombreux rabais... Mais nous
avons encore des ouvertures, notamment avec des petits clubs de
sport», précise Sébastien
Winkler.
Public élargi
Les divers clubs et institutions
ont pu se rassurer tout au long
de cette première année: «leur
offre culturelle n’a pas été ‘canni-
La carte culture permet d’entrer presque partout dans les institutions culturelles du canton de Neuchâtel,
à prix réduits. Plus de 8000 personnes en bénéficient aujourd’hui. SP
balisée’ par les détenteurs de la
carte. Leurs recettes n’ont pas
baissé, au contraire, leur public
s’est élargi. Une autre conséquence réjouissante, c’est que
grâce à ce sésame, certains bénéficiaires se gênent moins de pousser
la porte de nos épiceries.»
Sébastien Winkler ajoute:
«Nous avons envoyé 20 000 courriers aux familles pour leur proposer la carte. L’obtenir résulte toutefois d’une démarche volontaire.
La personne doit remplir un bulletin, y joindre une attestation et
nous renvoyer le tout», précise
Sébastien Winkler.
La carte culture est valable
dans toute la Suisse, sauf dans
le Jura, à Genève et au Tessin,
qui n’ont pas encore fait le pas.
} VINCENT COSTET

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