Cascades démarre une usine de 430 millions à Niagara

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Cascades démarre une usine de 430 millions à Niagara
2 LA
PRESSE AFFAIRES
LA PRESSE MONTRÉAL MERCREDI 17 JUILLET 2013
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LA PRESSE AFFAIRES
540 000 tonnes de papier par année pour les cartonneries
Cascades démarre une usine
de 430 millions à Niagara
MARTIN VALLIÈRES
Après des années de
planification et quelque
430 millions de dollars investis
avec des partenaires, Cascades
commence enfin les premières
livraisons de papier pour
cartonneries de sa nouvelle
usine de Niagara, dans l’État de
New York.
Il s’agit aussi d’un moment
charnière pour cette citoyenne
de Q uéb e c i nc . q u i s ’e s t
fait une renommée dans les
produits papetiers de fibres
recyclées.
Cascades cherche aussi à
s’affranchir pour de bon d’une
longue période de réorganisation d’affaires – incluant
plusieurs fermetures d’usines – et de dévaluation en
Bourse pour ses nombreux
employés-actionnaires.
Cette période difficile a
d’ailleurs compliqué la préparation du plus important
projet industriel de l’histoire
de Cascades, confie son principal directeur, Marc-André
Dépin. Il est président et chef
de la direction de la filiale
Norampac, qui englobe les
activités de produits d’emballage de Cascades.
« Ce projet d’u ne grosse
usine de papier couverture de
fibres recyclées pour les cartonneries a commencé en 2005,
alors que l’industrie était en
plein boom. Mais au moment
d’obten i r le feu ver t chez
Cascades et ses partenaires,
nous avons dû tout remettre
en question avec la crise financière et la récession », a expliqué M. Dépin au cours d’un
entretien avec La Presse Affaires.
Cette pause au ra du ré
presque trois a ns, jusqu’à
l’annonce officielle du projet
industriel de 4 30 millions
en juin 2011 par Cascades et
ses trois partenaires d’investissement m inorita ires : la
Ca isse de dépôt et placement du Québec, Jamestown
C ont a i ner, de B u f fa lo, et
Containerboard Partners.
I ls se pa rtagent environ
45% de la nouvelle société
PHOTO FOURNIE PAR CASCADES
Cascades s’est unie à trois partenaires d’investissement minoritaires pour le projet de Niagara : la Caisse de dépôt
et placement du Québec, le cartonnier Jamestown Container, de Buffalo, et Containerboard Partners. Ils se
partagent environ 45% de la nouvelle société Greenpac, créée pour ce projet.
Greenpac, créée pour ce projet
et dont la filiale Norampac
de Cascades est l’actionnaire
majoritaire et gestionnaire.
Dès son annonce, ce projet
ne manquait pas d’ambition :
implanter la plus grande usine
dans les produits papetiers,
cette future usine devait obligatoirement être l’une des plus
efficaces sur la planète dans son
créneau de marché!
Les expressions de doutes
da ns l’industrie papetière
« Le démarrage de l’usine Greenpac à Niagara
est une étape-clé du programme d’amélioration
d’actifs chez Cascades, afin d’être plus concurrentielle.
Considérant les conditions du marché, le moment
de ce lancement s’annonce excellent. »
— Leon Aghazarian, analyste de la Financière Banque Nationale
sur le continent de papier de
fibres recyclées – 540 000 tonnes par année – pour la fabrication de cartons d’emballage.
Et pour être viable économiquement, notamment devant la
concurrence des pays émergents
n’ont pas ma nqué lors de
l’annonce du projet Greenpac
par Cascades, en 2011, alors
que le marché des cartons
d’emballage en Amérique du
Nord était en surcapacité.
De plus, outre les enjeux
commerciaux, les embûches
te c h n iq ue s s ’a n nonç a ient
considérables. À commencer
pa r la décontamination de
800 000 pieds carrés de terrain industriel à Niagara, dans
un lieu obligatoirement voisin d’une usine existante de
Norampac afin de maximiser
les économies d’échelle.
À elle seule, cette décontamination a coûté près de
60 millions. Mais c’est une
dépense que l’État de New
York et les autorités régionales
de Niagara se sont engagés
à rembourser à Greenpac au
cours de ses premières années
d’exploitation. Ce remboursement est prévu en surplus
des 65 millions en exemptions
fiscales et en subventions pour
la création d’u ne centaine
d’emplois industriels.
Q u a nt au x obj e c t i fs de
rentabilisation de Greenpac,
même avec les meilleurs équipements venus de Finlande et
d’Allemagne, encore fallait-il
que le marché du carton d’emballage se relève de son creux
de récession !
Or, c’est justement ce qui se
produit depuis quelques mois,
au grand soulagement des dirigeants de Norampac/Cascades
et de leurs partenaires.
« Les cours du carton ont
rebond i de 2 0 % env i ron
depuis un an. Ça reflète le
regain dans l’industrie et la
consommation aux États-Unis,
après des années difficiles, a
indiqué Marc-André Dépin.
« Pou r nous, ça ne pouvait survenir à un meilleur
moment . E t si ce m a rc hé
continue de se renforcer, ça
pou r ra it accélérer la rent a bi l i s a t io n d e G r e e n p a c
lor sq u ’el le s er a rendue à
pleine capacité, au cours des
prochaines semaines. »
En fait, les dirigeants de
Norampac ont déjà fait état
aux partenaires chez Greenpac
– C a s c ade s , la C a i s s e de
dépôt, Jamestown Container,
C ont a i nerboa rd P a r t ner s d’un potentiel de rendement
annuel d’au moins 15 % sur
leur investissement.
Les attentes d’une rentabilisation rapide de Greenpac
sont donc élevées parmi les
actionnaires de Cascades et
les analystes qui l’ont à l’œil,
avec l’espoir d’une meilleure
valorisation en Bourse.
« Le démarrage de l’usine
Greenpac à Niagara est une
étape - clé du prog ra m me
d’amélioration d’actifs chez
Cascades, a fin d’être plus
concurrentielle. Considérant
les conditions du marché [des
cartons de fibres recyclées],
le moment de ce lancement
s’annonce excellent », a récemment souligné l’analyste Leon
Aghazarian, de la Financière
Banque Nationale.
Son vis-à-vis chez
Desjardins Marchés des capitaux, Pierre Lacroix, faisait état
d’un « moment idéal » pour
le démarrage de Greenpac,
considérant l’ampleur de ce
projet dans l’industrie papetière nord-américaine.
Selon l’analyste, la réussite
de Greenpac pourrait ajouter
environ 20 cents en bénéfice
par action (environ 18 millions en tout) chez Cascades
dès l’an prochain, et justifier
une plus-value « de 1,25 à 2 $ »
par action en Bourse.
Un scénario optimiste ? Ce
sera au tour des patrons de
Cascades d’en faire état à ses
actionnaires le 8 août, lors de
la divulgation des résultats du
deuxième trimestre.
ÉTUDES UNIVERSITAIRES
Montréal premier de classe pour les étrangers
RICHARD DUFOUR
Montréal arrive au premier
rang mondial comme destination pour un étudiant étranger
qui souhaite faire des études
universitaires, selon une analyse publiée par la division
de renseignements de la revue
The Economist.
L’analyse, effectuée en collaboration avec une grande
banque chinoise, permet la
c réation d ’u n g u ide pou r
parents qui cherchent à trouver le meilleur endroit pour
pa rfaire l’apprentissage de
leurs enfants.
L’objectif était de cibler, à
l’aide de plusieurs critères, les
villes qui offrent le meilleur
rendement potentiel sur les
plans des études, financier,
culturel et social.
« Ce qui aide aussi
Montréal, entre autres,
est le fait que la ville
compte quatre universités,
dont certaines ont une
réputation de calibre
mondial. »
— André Costopoulos, doyen à la
vie étudiante à l’Université McGill
Les conclusions de l’étude
sont le résultat d’une série
d’entrevues réalisées avec des
experts et de l’indice appelé
«Sea Turtle Index».
Dans la culture chinoise,
une « tortue de mer » désigne
un diplômé d’une université
d’outre-mer qui rentre au pays
après avoir obtenu une éducation de premier ordre. Dans
le cadre de cette étude, cependant, la signification s’applique à n’importe quel étudiant
qui entend étudier à l’étranger
et revenir ensuite chez lui pour
en faire profiter son pays.
En plus de la qualité de
l’enseignement, les critères retenus pour établir le classement
sont, notamment, la diversité
culturelle et sociale, l’ouverture
à l’immigration et la facilité
d’obtention d’un visa de travail,
l’ouverture aux investissements
étrangers, les droits de scolarité,
le coût de la vie, le taux de criminalité, le rendement potentiel
d’un investissement immobilier, les possibilités d’emplois
une fois diplômé et la valeur de
la devise.
Montréal devance des villes
comme Londres, Cambridge et
Oxford.
«Ce qui aide aussi Montréal,
entre autres, est le fait que la
ville compte quatre universités, dont certaines ont une
réputation de calibre mondial»,
commente André Costopoulos,
doyen à la vie étudiante à l’Université McGill.
Près du quart des 38 000
étudiants inscrits à McGill
sont des étudiants étrangers
et environ 50 % d’entre eux
proviennent de l’extérieur des
États-Unis. L’Université McGill
accueillera notamment 2400
nouveaux étudiants étrangers
en septembre.
L’étude préparée par The
Economist souligne qu’il y a eu
une hausse de 50% du nombre
d’étudiants américains depuis
10 ans dans les universités
canadiennes.
Marché immobilier
L e s a u t e u r s d e l ’é t u d e
soulignent par ailleurs que
beaucoup de pa rents jonglent avec l’idée d’investir
dans le pays où leurs enfants
étudient. Et un investissement immobilier peut venir
en tête de liste.
PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE
Montréal n’est pas la destination numéro un au monde présentement pour les étudiants étrangers, mais elle
devrait l’être selon les conclusions de l’étude de The Economist. Sur la photo, une vue de l’Université de Montréal.
B ie n q u e l a c r oi s s a n c e
moyenne des prix au cours des
cinq dernières années soit un
indicateur important, d’autres
éléments doivent être considérés, les taxes, par exemple.
L’achat d’une propriété peut
notamment servir à éduquer et
éveiller son enfant à la gestion
et l’entretien d’un condo ou
d’un immeuble à revenus.
La tenue du marché immobilier a donc joué un rôle dans
le classement des villes. Il est
souligné dans l’étude que le
Canada a évité la crise immobilière et la chute des prix
survenue dans plusieurs villes
américaines au cours des dernières années.
Numéro un sur papier
Montréal n’est pas la destination numéro un au monde
présentement pour les étudiants étrangers, mais elle
devrait l’être selon les conclusions de l’étude.
Ce que l’exercice démontre
est le fait que le retour sur l’investissement ne se limite pas
au bagage de connaissances
scolaires. Il faut tenir compte
de l’expérience culturelle (restaurants, théâtres, spectacles,
etc.), sociale, professionnelle
(travail) et pratique (gestion
d’une propriété si l’enfa nt
s’implique dans l’investissement des parents).
Tous ces éléments servent
à former les « tortues de mer »
et à les préparer pour leur
retour à la maison, ce qui les
aidera à obtenir un emploi
et à mener une vie épanouissante. Ultimement, fait valoir
l’étude, c’est ce qui représente
le véritable rendement d’un
investissement dans l’éducation de son enfant.
L’ét ude est accessible à
l’adresse http ://seaturtleindex.com/
LE HAUT DU
CLASSEMENT
1- Montréal, Canada
2- Londres, Angleterre
3- Hong Kong, Chine
4- Toronto, Canada
5- Cambridge, Angleterre
6- Oxford, Angleterre
7- Boston, États-Unis
8- Sydney, Australie
9- Zurich, Suisse
10- New York, États-Unis

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