13e édition - Festival Temps d`Images

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13e édition - Festival Temps d`Images
13e édition
DOSSIER DE PRESSE
ARTE, LE CENTQUATRE-PARIS
Contacts presse
MYRA : Yannick Dufour, Valentine Arnaud & Rémi Fort
+33(0)1 40 33 79 13 / [email protected] / www.myra.fr
Le CENTQUATRE- PARIS : Virginie Duval de Laguierce
+33(0)1 53 35 50 96 / [email protected]
ARTE : Marie-Charlotte Ferré
+33(0)1 55 00 70 45 / [email protected]
SOMMAIRE
ÉDITO - page 2
ACTEURS ET PARTENAIRES - page 3 PROGRAMME - page 4 à 18
Collectif Ceremony - Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval - page 4
Passé simple, futurs composés - Des images en contrechamp
Adel Abidin / Lamia Joreige / Siska / Estefania Penafiel Loaiza /
Ali Cherri / Larissa Sansour / Bill Balaskas - page 5
Life on Life - Ackroyd and Harvey - page 7
Paysage inconnu - Josef Nadj - page 8
Josef Nadj, dernier paysage - Josef Nadj - page 9
What if They Went to Moscow ? - Christiane Jatahy - page 10
Run, Run, Run - Hommage à Lou Reed - Emily Loizeau - page 11
C’LE CHANTIER Citizen Jobs - Jean-François Peyret - page 12
Prix Jeunes Talents SCAM / LE CENTQUATRE-PARIS / ARTE- page 13
KLOEB 104 - we:mantra - Don Niño / Cubenx / Antoine Schmitt - page 14
Numax - Fagor - plus - Roger Bernat - page 15
Joseph_kids - Alessandro Sciarroni - page 16
C’LE CHANTIER Imago - Cyril Teste - page 17
Tokyo – Paris by RKK - Jun Miyake / Maïa Barouh / Sublime … page 18
INFOS PRATIQUES - page 19
Toutes les photos et vidéos sur www.tempsdimages.eu
ÉDITO
Imaginons un temps pour regarder les images. Non pas les voir ou les apercevoir mais prendre
le temps de les observer, les interroger et, à notre tour, les ré-imaginer. Ces images fugaces,
mouvantes, tremblantes inventent ensemble un autre monde, celui de TEMPS D’IMAGES.
Au cœur de cette nouvelle édition, ARTE et le CENTQUATRE-PARIS s’associent pour entremêler
la danse, la vidéo, le théâtre et les arts plastiques et faire émerger un nouveau paysage contemporain, tout en images. Photographie de son temps, ce rendez-vous artistique annuel donne la
part belle à l’actualité, aux sursauts de l’histoire et à son récit. Quand Christiane
Jatahy retrace les flux migratoires contemporains sur un air tchekhovien, quand les artistes de
l’exposition Passé simple, futurs composés réinventent notre rapport au temps, quand
Jean-François Peyret prend à bras-le-corps le mythe Steeve Jobs, quand Roger Bernat fait
revivre la parole d’une classe ouvrière en lutte, c’est notre monde au présent qui palpite sur
les plateaux. Mais le voici remis en perspective, inscrit dans une durée et non plus indignement zappé, enfin ouvert au champ des utopies et de l’imaginaire. Les nouvelles technologies
s’inventent alors sous nos yeux : TEMPS D’IMAGES s’intéresse au croisement entre la scène et
l’écran, le vivant du spectacle et le virtuel de l’image, l’immédiateté du présent et la médiation
de la projection. Avec Joseph_kids, le performer Alessandro Sciarroni nous invite à un voyage
dans les arcanes d’Internet tandis que les artistes Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval multiplient les écrans dans leur installation Collectif Ceremony, pour un hommage vivant et généreux
au cinéma. Les arts plastiques ont une place forte au cœur de cette treizième édition de
TEMPS D’IMAGES. L’exposition Life on Life d’Heather Ackroyd et Dan Harvey laisse une part
belle à la photographie, mais sous des formes nouvelles qui réinterrogent sensiblement les
techniques traditionnelles.
Car TEMPS D’IMAGES c’est aussi un laboratoire pour explorer des manières neuves d’écrire et
de créer : Cyril Teste revendique ses recherches artistiques tant théâtrales que cinématographiques. Son film Imago tourné dans un lycée pendant trois semaines en est le signe.
Et le corps ne disparaît jamais dans l’image. Toujours en mouvement, fragile mais essentiel, il
fait écho aux écrans et le geste nourrit un dialogue constant avec les projections. Josef Nadj
avec son spectacle Paysage inconnu offre un parcours sinueux dans les plaines de son pays
d’origine et propose au spectateur un espace de contemplation. Temps du regard et temps de
la fête, le festival invite à la danse sur des sons nippons lors de la nuit Tokyo – Paris by RKK ou
pour la soirée musicale et électronique we:mantra. Et si TEMPS D’IMAGES entraîne son public
dans un flot d’images, de gestes et de sons, la pensée toujours aiguisée trace un fil rouge tout
au long de cette édition.
2
ACTEURS ET PARTENAIRES
Créé en 2002 par ARTE et La Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée,
TEMPS D’IMAGES s’est constitué à l’origine autour d’un constat : l’image en mouvement et le
spectacle vivant ne sont pas des univers séparés, ils ne cessent au contraire de se croiser dans
des espaces où la technologie s’appréhende comme un outil de libération et non d’aliénation. Comment donc rendre compte des relations qui unissent aujourd’hui la scène et l’image,
dans un paysage artistique contemporain où les frontières entre les genres deviennent de plus
en plus perméables ? C’est pour répondre à cette question qu’a été créé ce Festival, dont la
thématique novatrice a très vite séduit de nombreuses scènes en Europe. Dès 2003, TEMPS
D’IMAGES s’est ainsi développé en un véritable réseau européen. En s’engageant ensuite dans
une logique de production, TEMPS D’IMAGES est devenu un acteur incontournable des croisements entre scène et image.
www.tempsdimages.eu
ARTE
Pour sa treizième édition, le Festival TEMPS D’IMAGES confirme qu’ARTE, présidée par
Véronique Cayla, n’est pas exclusivement une chaîne de télévision mais est bien aussi un acteur culturel dynamique et innovant. Depuis des années, la délégation aux Actions Culturelles
d’ARTE, orchestrée par Angélique Oussedik, agite et agit, propose aux artistes des rencontres
différentes avec le public, les incite à fabriquer des objets hybrides avec des créateurs venus
d’autres horizons et les entraîne dans toute l’Europe.
www.arte.tv
LE CENTQUATRE-PARIS
Établissement artistique de la Ville de Paris
Espace de programmation et de création, d’expériences et d’innovations, perméable aux vibrations du monde contemporain, le CENTQUATRE-PARIS est un véritable lieu de vie et de convivialité pour les artistes et les publics. Ouvert aux foisonnantes pratiques artistiques et culturelles d’aujourd’hui ainsi qu’aux expressions spontanées, l’établissement accueille l’ensemble de
ces propositions dans un vaste bâtiment composé de places publiques, d’ateliers de recherche
et d’espaces de représentation. Sous la direction de José-Manuel Gonçalvès, le lieu s’est ouvert
aux pratiques amateurs, devenant une véritable plateforme artistique collaborative.
www.104.fr
Les partenaires internationaux
Le réseau TEMPS D’IMAGES rassemble autour d’ARTE des partenaires qui proposent chaque année leur
propre déclinaison du festival en Europe et au Canada :
Duplacena, Lisbonne, Portugal
http://www.tempsdimages.eu/pt/editions/29/events
Colectiv A, Cluj, Roumanie
http://www.colectiva.ro
tanzhaus nrw, Düsseldorf, Allemagne
http://tanzhaus-nrw.de/
Trafó, Budapest, Hongrie
http://www.trafo.hu
L’Usine C, Montréal, Canada
http://www.usine-c.com/
TEMPS D’IMAGES a été créé en 2002 sur une idée originale de José-Manuel Gonçalvès, alors directeur de
LA FERME DU BUISSON, et d’Angélique Oussedik, responsable des Actions Culturelles d’ARTE.
3
INSTALLATION CINÉMATOGRAPHIQUE
Collectif Ceremony
CRÉATION 2014
Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval
Dates :
INSTALLATION : du mercredi 17 au dimanche 28. Ouverture mercredi 17 à 19h. Du jeudi 18 au
dimanche 28 de 14h à 20h (relâche le lundi)
PERFORMANCES : performance de DeLaVallet Bidiefono et Athaya Mokonzi les vendredis 19 et 26 à
19h30, samedi 20 à 20h / Intervention de Yannick Haenel les samedi 20 et 27, dimanche 21 à 18h
Lieu : Écuries sud
Collectif Ceremony rassemble le matériau de création du prochain long métrage des cinéastes Nicolas
Klotz et Élisabeth Perceval : Ceremony. Plus qu’une étape de travail, cette création plastique et cinématographique est un véritable geste artistique interrogeant le motif de la chasse à l’homme. Feuilles rouges,
un récit de William Faulkner, a servi de point de départ à ce projet de film et d’installation. C’est l’histoire
d’une tradition : quand un maître mourait, il devait être enterré en compagnie de son esclave pour que
celui-ci continue à le servir dans la mort. Si l’esclave tentait de fuir, il était poursuivi par la famille. La cérémonie funèbre ne pouvait commencer tant que le fugitif n’était pas rattrapé.
Le motif de la chasse à l’homme est ainsi au centre du dispositif Collectif Ceremony : d’une salle à l’autre,
le spectateur déambule et, d’écran en écran, suit à la trace le parcours de Nicolas Klotz et d’Élisabeth
Perceval. L’installation est organisée en deux pièces (Najgo ! et Je sais courir mais je ne sais pas m’enfuir),
« champs magnétiques » au sein desquels la perception du public sera mise à l’épreuve.
Dans chaque espace, les écrans ont une place centrale. Ils projettent des fragments de traque, de poursuite. « La chasse à l’homme n’est pas à entendre ici comme métaphore mais comme les fragments de
la longue histoire de violence des dominants. Elle désigne des phénomènes historiques concrets, des
pratiques régulières et parfois massives dont les premières formes furent théorisées dans l’Antiquité
grecque, avant de connaître un formidable essor à la période moderne, à l’unisson avec le développement d’un capitalisme transatlantique », expliquent les deux artistes.
Le cinéma est sans cesse convoqué : Dans Najgo !, ce sont concrètement des extraits de films de l’histoire
du cinéma qui sont projetés pendant douze minutes, ceux de Fritz Lang, Alfred Hitchcock, Jean Renoir,
Charlie Chaplin, Pier Paolo Pasolini, John Ford, Jacques Tourneur, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
ou bien Jean-Luc Godard, rejouant des scènes de chasse à l’homme. L’image se fait matière visuelle mais
aussi sonore : la bande-son peut exister seule, faire sens alors dans l’espace mental du spectateur.
Avec Je sais courir mais je ne sais pas m’enfuir, le duo met en scène un esclave fugitif dans les rues de
Barcelone : mais sa fuite semble tourner en rond…
Au cœur de Collectif Ceremony, il y a un hommage au cinéma et à sa rencontre avec d’autres espaces
de création. Musiciens, danseurs, philosophes nourrissent ensemble l’œuvre d’art et interviennent en
live dans la représentation. En creux, cette chasse à l’homme mouvante et vivante interroge le fonctionnement même du cinéma, à la frontière des techniques de surveillance et des nouvelles technologies.
Du cinéma, comme langue des défunts et du désir, convocation d’un passé funèbre et appel à un avenir
toujours renouvelé.
Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval développent ensemble un mode d’écriture qui interroge autant la forme cinématographique que les bouleversements du contemporain : Paria (2000), Low Life, présenté à Locarno et à Toronto
(2012), puis La Blessure (2004) et La Question humaine (2007), présentés à La Quinzaine des réalisateurs à Cannes.
L’été 2011, Nicolas Klotz a tourné pour France Télévisions et le Festival d’Avignon Mademoiselle Julie, avec Juliette
Binoche, dans une mise en scène de Frédéric Fisbach ; en 2012, avec Élisabeth Perceval, Le Vent souffle dans la Cour
d’honneur, une « peinture documentaire » sur le Festival d’Avignon, diffusée sur ARTE, et Hamlet en Palestine avec
Thomas Ostermeier, à Ramallah, Jénine et Tel-Aviv. Ils sont actuellement en préparation de deux longs métrages,
Ceremony, écrit par Élisabeth Perceval, et Les Talons Rouges, écrit par le romancier Yannick Haenel, sur la Révolution
française.
Najgo !
Création : Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval
Avec : Yannick Haenel
Musique : Ulysse Klotz
Production : LE CENTQUATRE-PARIS / TEMPS D’IMAGES 2014
Je sais courir mais je ne sais pas m’enfuir
Création : Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval
Avec : DeLaVallet Bidiefono, Athaya Mokonzi, Vincent Macaigne (metteur en scène, acteur), Silvia Costa (actrice),
Musique : Ulysse Klotz
Production : LE CENTQUATRE-PARIS / TEMPS D’IMAGES 2014
4
EXPOSITION / ARTS VISUELS
Passé simple, futurs composés
Des images en contrechamp
CRÉATION 2014
Adel Abidin, Lamia Joreige, Siska, Estefanía Peñafiel Loaiza, Ali Cherri,
Larissa Sansour, Bill Balaskas. Commissariat : Amanda Abi Khalil
Dates : du mercredi 17 au dimanche 28. Ouverture mercredi 17 à 19h. Du jeudi 18 au dimanche 28 de 14h à
20h (relâche le lundi)
Lieu : Espace Aubervilliers
Comment représenter la prolifération des images, la saturation des informations quotidiennes, la temporalité linéaire et accélérée d’un réel toujours plus « événementialisé » ? L’exposition Passé simple, futurs
composés propose un parcours plastique à travers des œuvres contemporaines d’Adel Abidin, Estefanía
Peñafiel Loaiza, Ali Cherri, Larissa Sansour, Siska, Lamia Joreige ou encore Bill Balaskas. Tous ont en
commun ce rapport à un temps distordu et déréalisé, un vif désir de redéfinition de l’axe temporel traditionnel. Les allers et retours vers le passé, l’éclatement de l’instant, morcelé, impalpable, et les multiples
chemins offerts par l’avenir traversent toutes les propositions des artistes réunis dans cette exposition.
L’anachronisme de l’image ouvre alors un large champ des possibles. C’est donc sous le signe du décalage et du brouillage temporel qu’Amanda Abi Khalil a réuni ces œuvres. Dès lors, la représentation du
monde s’inscrit dans des espaces imaginaires, des non-lieux utopiques bien loin de la linéarité de l’actualité. Plus de prévision. Plus de sens monolithique. Les récits sont poétiques, intemporels, réinventés.
L’œuvre est la trace d’un temps recomposé.
Le travail de l’artiste d’origine irakienne Adel Abidin s’inscrit parfaitement dans cette problématique. Ses
choix esthétiques heurtent souvent le public et refusent toute posture rassurante. L’humour et l’ironie
travaillent en creux son langage artistique et créent des déplacements inattendus d’images ou de représentations chez le spectateur. Créer est bel et bien « politique » pour Adel Abidin, et ce credo pourrait
être le fil rouge de l’exposition Passé simple, futurs composés. Le travail d’Estefanía Peñafiel Loaiza ou
d’Ali Cherri interroge aussi le pouvoir de l’image en prise avec la politique, les soubresauts de l’histoire
et le chaos des conflits militaires ou sociaux. Cela n’est sûrement pas anodin pour des artistes traversés par le souffle des révolutions en marche… Ali Cherri, par exemple, a présenté son travail il y a deux
ans à l’Institut du monde arabe dans l’exposition Dégagements… La Tunisie, un an après. Artiste libanais,
il a posé son regard artistique et politique sur les événements du Printemps arabe. Pour lui, c’est une
véritable nécessité de témoigner : un devoir de mémoire. En effet, lorsque les médias s’emparent avec
violence et urgence d’un événement, celui-ci s’insère dans un mouvement d’effacement du précédent, à
court terme, alors que les transformations sociales, politiques, culturelles s’inscrivent, elles, dans l’effort et
la durée. L’art prend alors toute sa place, rempart contre l’éphémère et l’univoque. Ensemble, ces artistes
cherchent l’image manquante, invisible, latente ou en attente pour représenter la complexité du monde
contemporain. Et comment ne pas lire un désir au fond de subversion, dans cet éclatement des codes
temporels traditionnels ? Larissa Sansour, artiste palestinienne, née à Bethlehem, dont le travail a été
exposé pour la première fois à Paris en 2012, s’exprime inlassablement sur le conflit israélo-palestinien.
Elle avoue ressentir une obligation de faire quelque chose sur le sujet, même si elle refuse le titre d’artiste
politique. « Je pourrais très bien peindre des fleurs », ironise-t-elle…
5
INSTALLATION / ARTS VISUELS
Adel Abidin est un artiste irakien né à Bagdad en 1973. Il vit et travaille aujourd’hui à Helsinki. Des expositions individuelles et collectives ont déjà présenté son travail, comme au Kiasma (musée d’art contemporain d’Helsinki), à la Biennale de Sidney ou de Venise, à l’Institut du monde arabe. En 2008, il présente au
MAC/VAL trois œuvres : Alyaa, Vacuum et Plan B. En 2011, son installation video Consumption of War a
connu un succès retentissant.
Estefanía Peñafiel Loaiza est née en 1978 en Équateur et vit désormais en France. Diplômée des BeauxArts de Paris, elle expose régulièrement son travail à travers le monde (France, Liban, Équateur, Israël…).
En 2014, elle présente L’Espace épisodique, exposition individuelle, au Crédac, le centre d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine.
Ali Cherri travaille la vidéo et la performance. Né à Beyrouth en 1976, il a exposé récemment à São Paulo
(2011) et à l’Institut du monde arabe à Paris (2012). La même année, il présente Bad Bad Images, exposition individuelle à la galerie Imane Farès à Paris.
L’artiste palestinienne Larissa Sansour mêle la photographie à l’art vidéo, au documentaire expérimental, aussi bien qu’aux publications Internet et papier. Elle utilise le vocabulaire du cinéma, de la culture
pop et de la télévision pour dépeindre avec humour la complexité de la vie quotidienne en Palestine et
au Moyen-Orient. Son travail a été présenté dans diverses expositions internationales : la Triennale de
Guangzhou, en Chine, la Biennale de Busan, en Corée du Sud, PhotoCairo4, en Egypte, la 11e Biennale
internationale d’Istanbul et à l’IMA à Paris.
Lamia Joreige est née au Liban. Elle est artiste et réalisatrice et mêle les supports (photographie, installations, vidéo, écriture) dans ses recherches artistiques. Sa dernière exposition personnelle a été présentée
dans sa ville, à l’Art Factum Gallery, sous le titre Records for Uncertain Times.
Siska (Elie Alexandre Habib) est né à Beyrouth en 1984. Diplômé en cinéma de L’Académie libanaise des
Beaux-Arts (ALBA) de Beyrouth, il a commencé par une carrière dans la musique, notamment au sein du
groupe de hip-hop Kitaa Beyrouth. Il a ensuite orienté sa pratique artistique vers le cinéma
expérimental et l’art contemporain. Il vit et travaille entre Beyrouth et Berlin.
Bill Balaskas est né en 1983 à Thessalonique en Grèce. Diplômé en Communication des Arts & Design
du Royal College of Art de Londres, il vit et travaille dans la capitale britannique. Largement exposé
à l’étranger, son travail vidéo a notamment été présenté dans les sections spéciales d’Art Basel Miami
Beach, Art Basel Hong Kong, Art Cologne et Art Brussels. En 2012, il a représenté le Royaume-Uni à
l’Olympiade Culturelle de Londres et de Maribor, capitale européenne de la Culture.
Bill Balaskas est représenté par Kalfayan Galeries, Athènes - Thessalonique.
Œuvres de Adel Abidin, Lamia Joreige, Siska, Estefanía Peñafiel Loaiza, Ali Cherri, Larissa Sansour…
Commissariat : Amanda Abi Khalil
Production : LE CENTQUATRE-PARIS / TEMPS D’IMAGES 2014
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INSTALLATION / ARTS VISUELS
CRÉATION 2014
Life on Life
Ackroyd and Harvey
Dates : du mercredi 17 au dimanche 28. Ouverture mercredi 17 à 19h. Du jeudi 18 au dimanche 28 de 14h à
20h (relâche le lundi)
Lieu : Place des écuries
Aujourd’hui, de nombreuses pratiques esthétiques ont investi l’univers du végétal. Plus seulement objet
d’étude ou thème abordé par l’art, il est devenu un élément corporel concret au sein même de l’objet
artistique. Trace vivante, élément physique, le végétal, notamment l’herbe, dans l’œuvre des artistes
Heather Ackroyd et Dan Harvey, porte en lui la marque de la croissance, de l’évolution, du mouvement.
De sa germination à sa maturité, il connaît ainsi tous les stades de la vie.
Élément originel et élémentaire, l’herbe se mêle aux photographies de l’exposition Life on Life. Les
portraits réalisés par le duo londonien utilisent le gazon et la sensibilité de la chlorophylle à la lumière.
L’impression en photosynthèse, grâce à la réaction des semis d’herbe à l’éclairage, révèle des images
saisissantes et fragiles. Les portraits poussent et leurs teintes varient, du vert foncé au jaune pâle. Leur
technique peut finalement se comparer au tirage photographique traditionnel créant des images en noir
et blanc. La photographie prise et développée s’estompe tout autant à mesure qu’on la regarde et elle
risque elle aussi l’effacement.
Bien sûr, les œuvres d’Heather Ackroyd et Dan Harvey posent la question de leur pérennité et de leur
conservation. Sont-elles vouées à durer et à s’inscrire, pour reprendre la formule d’Hannah Arendt, dans
« la permanence du monde et de l’œuvre d’art » ? À cette problématique, ils répondent que « l’acte de
conservation est une méditation minutieuse de la décomposition de la matière. L’art est de préserver
l’objet dans son état, de la destruction ou du changement, effectivement en le stabilisant ou en ralentissant l’inexorable processus de détérioration. Jusqu’à présent, le changement est tissé à la fabrication des
choses, peut-être est-ce à peine visible, invisible. Notre matériau vivant est lui-même sujet à ces changements et, pour conserver l’image plus longtemps, il est nécessaire qu’il soit séché et exposé dans une
pénombre ». La dimension transitoire et fugace de l’élément naturel et vivant est fondamentale dans le
travail des deux artistes.
Au CENTQUATRE-PARIS, ils ont pris en photo des personnes anonymes venues danser, bouger ou simplement regarder. Devenues portraits en herbe, elles donnent naissance à Life on Life : convocation pleine
et entière de la vie humaine, végétale et artistique.
Ce duo d’artistes a été créé en 1990. Heather Ackroyd et Dan Harvey vivent et travaillent à Londres.
Sculpture, photographie, architecture et écologie sont les disciplines qui interagissent dans leur travail,
pour refléter les préoccupations environnementales et scientifiques contemporaines. Ils nouent des liens
explicites avec l’écologie urbaine et politique en mettant en lumière la nature temporelle des processus
de croissance et de décomposition sur des sites ayant un intérêt architectural ou dans les galeries d’art
contemporain et les musées. Ils ont reçu le NESTA Creative Pioneer Award, le Wellcome Sci_Art Award
et le Grand Prix de L’Oréal pour leur travail. En 2003, ils recouvrent la totalité des murs intérieurs d’une
église du sud de Londres et, en 2007, ils réalisent leur plus grande œuvre éphémère dans l’espace public :
Fly Tower, qui recouvre la totalité de la façade du Théâtre national de Londres. Parmi leurs nombreuses
expositions on peut citer récemment : Terre Vulnerabili à Milan, Park Ave + Resident à Derry, Trasparenze
L’Arte per le Energie Rinnovabili à Rome, Earth : Art of a changing world à Londres.
Création : Ackroyd and Harvey
Production : LE CENTQUATRE-PARIS / TEMPS D’IMAGES 2014
Ackroyd and Harvey sont en résidence au CENTQUATRE-PARIS et bénéficient du soutien de l’Académie N.A! Fund
7
DANSE / MUSIQUE
Paysage inconnu
CRÉATION 2014
Josef Nadj, Ivan Fatjo, Akosh Szelevényi et Gildas Etevenard
Dates : du mercredi 17 au samedi 20, du mardi 23 au jeudi 25 à 20h30, dimanche 21 à 16h
Lieu : Salle 400 Durée : 55 min
L’œuvre de Josef Nadj trouve son origine dans les plaines de la Voïvodine, en ex-Yougoslavie, dans les
cieux nuageux de ces terres brutes, les paysages infinis d’un pays traversé par les remous des siècles.
C’est l’histoire d’une ville, Kanizsa, d’une géographie intime, d’un enracinement à ce « petit triangle qu’on
appelle le coin des tempêtes », selon les mots du chorégraphe. L’histoire gronde au-dessus de ces lieux
dans lesquels Josef Nadj a grandi : « J’ai vu l’éclatement du pays dans lequel je suis né et j’éprouve ce
paradoxe : en tant qu’hongrois, je suis né yougoslave et puis je suis devenu serbe, en attendant mon passeport français. »
Dans Paysage inconnu, pièce pour deux danseurs et deux musiciens, il se plonge dans les souvenirs de
cette scène biographique et imaginaire, habité par les spectres du passé. Si le paysage est dit « inconnu », il est réel et concret, convoquant des figures amies : Ottó Tolnai, le poète, Tihamér Dobó, le peintre,
ou encore Antal, le lutteur devenu sculpteur.
Le spectacle se fait confidence et livre l’histoire d’un danseur au parcours pétri de rencontres. Avec
la force d’un conteur universel, d’un chamane magicien, le corps de Josef Nadj s’élève sur un plateau
sombre, aux accents crépusculaires. Accompagné d’Ivan Fatjo, il danse l’origine de cette plaine étale et
sourde de Voïvodine. Leurs silhouettes en habit noir créent des photographies qui semblent familières :
chez le chorégraphe, l’obscurité se mue toujours en théâtre, en rituel ancestral. Les visages parfois offerts
aux spectateurs se transforment en masques inanimés, contrits : la tragédie de l’histoire perce dans la
danse, les images cristallisent la pensée pour mieux interpeller le regard du spectateur. « On ne sait pas
ce qui provoque l’évocation d’une image, ni ce qui la transforme. Parfois ce sont des jeux de reflets et
d’autres fois on ne sait pas. C’est lié à une sensibilité de l’œil qui emmagasine et trie, qui transmet au
corps, à l’esprit. Et après, ça travaille… », explique Josef Nadj. Chez le danseur, l’idée ne s’arrête pas en
chemin, elle devient un tableau aux reliefs mouvants.
Sur scène, le quatuor convoque la fragilité du geste et du son comme manifestation de l’origine. La
nature s’engouffre dans le spectacle et se confronte soudainement à l’animal : l’imposant bestiaire de
Josef Nadj a toute sa place dans ce paysage inconnu et sensible. Le geste laisse une trace, la danse et la
musique s’emparent du vivant pour épouser l’histoire d’un territoire.
Conception : Josef Nadj
Interprètes / Danse : Josef Nadj, Ivan Fatjo
Musique : Akosh Szelevényi et Gildas Etevenard
Lumières : Christian Scheltens assisté de Lionel Colet
Mise en son : Jean-Philippe Dupont
Décors : Julien Fleureau et Clément Dirat
Production : Centre chorégraphique national d’Orléans - Josef Nadj
Coproduction : Secretaría de Cultura del gobierno del Estado de Jalisco dans le cadre du Festival internacional de danza contemporánea Onésimo
González, Guadalajara, Mexique – L’Odyssée, Festival Mimos, Institut national des arts du mime et du geste de Périgueux
Aides à la création DRAC Centre et Ville d’Orléans
TOURNÉE
Paysage inconnu
2 au 4 octobre 2014 : Théâtre d’Orléans - Scène nationale - Orléans (France)
1er décembre 2014 : Festival Interférences, Cluj (Roumanie)
5 et 6 décembre 2014 : Opéra de Dijon (France)
8
PROJECTION
Josef Nadj, dernier paysage
Josef Nadj
Dates : samedi 20 à 18h30
Lieu : Salle 400
Durée : 55 min
En 2005, Josef Nadj, artiste associé au Festival d’Avignon, signe pour ARTE un « autoportrait au paysage ». Le chorégraphe revêt des masques pour évoquer son art et le processus de son travail. Dans le
prolongement de son spectacle Last Landscape, il dévoile les coulisses de sa création et son rapport
charnel, originel à sa terre natale. En creux, toujours la même image obsessionnelle : les plaines de Voïvodine, en ex-Yougoslavie. Avec la complicité du percussionniste Vladimir Tarasov, le plasticien et danseur
Nadj dessine son histoire, réelle et fantasmée, biographique et artistique. L’image révèle ses désirs : elle
fixe et ancre son geste dans la durée pour le libérer à tout jamais de l’éphémère.
Réalisation : Josef Nadj
Coproduction : ARTE France, Les Poissons Volants (2006)
Josef Nadj est né en 1957 à Kanizsa (province de Voïvodine). Dès l’âge de 15 ans, il étudie au lycée des Beaux-Arts de
Novi Sad et prolonge cet apprentissage à Budapest où il s’initie aussi au jeu d’acteur. En 1980, il part pour Paris afin
de poursuivre sa formation auprès de Marcel Marceau et Etienne Decroux. En 1986, il crée sa compagnie, Théâtre JEL
(« signe » en hongrois) et monte sa première pièce, Canard Pékinois, qu’il présente en 1987 au Théâtre de la Bastille.
Il expose en 1996, ses Installations, une série de sculptures, puis en 2000, les Miniatures, un cycle de dessins à l’encre
de Chine inspirés de l’œuvre de Bruno Schulz.
Il expérimente le solo sous la forme d’autoportraits : Journal d’un inconnu (2002) et Paysage après l’orage (2006).
Cette année-là, Josef Nadj est l’artiste associé du 60e Festival d’Avignon et présente Asobu dans la Cour d’Honneur
du Palais des Papes, ainsi que Paso Doble à l’église des Célestins. Il crée en 2010 Cherry Brandy, en 2012 ATEM le
souffle, en 2014, Ozoon et Paysage inconnu.
Depuis 1995, il est le directeur du Centre Chorégraphique National d’Orléans et depuis 2010, il dirige également le
Trafó à Budapest, partenaire hongrois du réseau TEMPS D’IMAGES.
9
THÉÂTRE / CINÉMA
What if They Went to Moscow ?
CRÉATION 2014
Christiane Jatahy
Dates : jeudi 18 et vendredi 19 à 21h, samedi 20 à 18h et 21h, dimanche 21 à 17h et 20h
Lieu : Ateliers 4 et 6
Durée : 1h30
Et si les trois sœurs d’Anton Tchekhov étaient bel et bien allées à Moscou ? Si leur rêve d’évasion et de
grandeur était devenu réalité ? Christiane Jatahy, metteur en scène brésilienne, aime imaginer une autre
facette aux classiques, un dénouement renouvelé, ouvrant ainsi d’autres perspectives aux œuvres de
notre répertoire. Déjà, avec son spectacle Julia, présenté au Festival TEMPS D’IMAGES lors de l’édition
2013, elle a fait de la pièce Mademoiselle Julie, d’August Strindberg un miroir de la société brésilienne
actuelle. Julie et Jean s’adonnaient à une lutte des sexes proprement contemporaine. Avec l’œuvre de
Tchekhov, elle fait aujourd’hui sien le cri déchirant d’Olga, Macha et Irina, un rêve d’évasion vers la capitale russe pour fuir une province déclinante et isolée. Le « À Moscou » fantasmé devient alors un appel
utopique lancé à un nouveau monde, un désir d’ailleurs interrogeant le rêve des mouvements migratoires
modernes.
Christiane Jatahy interroge la forme même du théâtre en construisant un dispositif à la frontière du spectacle vivant et du cinéma. Première facette de la pièce : sur scène, trois comédiennes interprètent les personnages du drame tchekhovien. Elles sont rejointes par un quatrième acteur, un cameraman, machine à
la main, corps en action, prêt à capter la moindre situation. À certains moments, ce sont les actrices ellesmêmes qui manipulent la caméra… Les images filmées sont montées en direct et mêlées à d’autres plus
anciennes dans une salle adjacente à l’espace du théâtre. L’œuvre vivante est secondée par la projection
d’un film créé sur le vif grâce à un montage aléatoire et participatif.
La metteur en scène utilise un langage hybride pour ainsi interroger la forme théâtrale : quels sont les
rapports entre la vie et la fiction ? Entre les comédiens en jeu et les personnages ? Entre le procédé
même de représentation et l’œuvre finale ? Les spectateurs sont invités dans cet entre-deux où le cinéma
et le théâtre sont des formes non pas achevées et closes mais bien ouvertes au hasard du réel et à leur
implication. « Le public crée le film et joue avec nous. Il représente une sorte d’utopie, dans laquelle chacun vit une expérience pleine et unique. »
Les points de vue éclatent alors : le film ouvre les possibles de la perception. Chez Christiane Jatahy,
l’utopie est en cours. Elle est un work in progress dans la forme comme dans le fond, entre réconciliation
des formes artistiques et incursion d’un ailleurs fantasmé.
Née à Rio de Janeiro en 1968, Christiane Jatahy est à la fois dramaturge, cinéaste, metteur en scène et
actrice. Avec sa compagnie, Vértice de Teatro, elle crée en dehors des théâtres, imaginant des dispositifs
originaux qui questionnent le rapport entre l’acteur et le public. En 2004, elle radicalise sa démarche avec
Conjugado, monologue d’une femme solitaire, ainsi qu’avec Corte Seco, où des caméras de surveillance
dévoilent le cadre et les coulisses.
En 2005, A Falta que nos Move ou Todas as Historias Sao Ficçao (Le Manque qui nous anime ou toutes les
histoires sont des fictions) explore la frontière entre réalité et fiction. Elle réalise en 2012 sous ce même
titre un long métrage filmé sans interruption pendant treize heures à l’aide de trois caméras portables. La
durée du film une fois monté est aussi de treize heures ; celui-ci est systématiquement diffusé de 17h à 6h
du matin, comme il a été tourné. Elle est révélée en France en 2013 par TEMPS D’IMAGES avec sa mise
en scène de Julia, une réécriture contemporaine de Mademoiselle Julie, d’August Strindberg, et crée le
dispositif pluridisciplinaire What if They Went to Moscow ? en 2014.
Création : Christiane Jatahy
D’après Les Trois Sœurs de Tchekhov
Avec : Isabel Teixeira, Julia Bernat et Stella Rabello
Adaptation, scénario et montage : Christiane Jatahy
Scenario : Marcelo Lipaini
Photographie et vidéo : Paulo Camacho
Direction musicale : Domenico Lancellotti
Musicien sur scène : Felipe Norkus
Vidéo : Julio Parente
Collaboration sur le script : Isabel Teixeira, Julia Bernat, Stella Rabello et Paulo Camacho
Coproduction : LE CENTQUATRE-PARIS / TEMPS D’IMAGES 2014
Un projet de : Cia Vértice de Teatro / soutiens : Petrobras et FATE-Fundo de Apoio ao Teatro da Secretaria Municipal de Cultura
TOURNÉE
What if They Went to Moscow ?
19 et 20 novembre 2014 : Festival Automne en Normandie / Scène nationale d’Évreux Louviers (France)
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CONCERT / LECTURE
Run, Run, Run - Hommage à Lou Reed
Emily Loizeau
CRÉATION 2014
Dates : samedi 20 à 20h et dimanche 21 à 18h
Lieu : (non communiqué)
Durée : 1h
On ne présente plus Lou Reed, figure incontournable du rock, surnommé par Andy Warhol « le prince de
la nuit et des angoisses ». Tout le monde connaît ses titres que des films comme Trainspotting ou
Velvet Goldmine ont rendus légendaire. Son univers empreint de nostalgie, aux thèmes souvent sombres
et violents (drogues dures, sado masochisme…), a influencé de nombreux mouvements musicaux dès
les années 70, du punk rock à la new-wave. Lui-même a défini le rock avec des mots devenus célèbres :
« Je crois que le rock’n’roll est une culture typique du vingtième siècle. Je crois que ça a été inventé pour
que quelqu’un rassemble une histoire, des paroles, des sentiments et une qualité de littérature qui soient
délicieux et complémentaires à l’intelligence et au corps. On a eu Ulysse, Dostoïevski et Shakespeare et je
voudrais créer quelque chose qui soit aussi précieux dans une maison que ces œuvres. » C’est une poésie
du 20e siècle que Lou Reed invente, un mal du siècle âpre et doux, un chant violent et obscur. Lorsqu’il
nous quitte en 2013 à l’âge de 71 ans, ses fans s’emballent et des communautés d’artistes s’expriment
avec respect et nostalgie. Nombreux sont-ils alors à reprendre les plus grands tubes du chanteur, de
Perfect Day à Walk on the Wild Side.
Emily Loizeau, auteur, interprète, compositrice franco-britannique offre aujourd’hui un concert lecture
original en hommage à l’artiste. Elle prend à bras le corps la légende Lou Reed et partage avec le public
son amour pour cette musique. Son inspiration : Traverser le feu. Soit l’intégrale de ses chansons, parues
aux éditions du Seuil, quelques mois avant sa disparition, trente albums du Velvet Underground ainsi que
de derniers textes pas encore enregistrés. Accompagnée par la comédienne Julie-Anne Roth et par le
guitariste Csaba Palotaï, elle joue de l’harmonium et du piano et recrée sur le plateau l’univers Velvet. Des
vidéos projections rappellent le travail d’Andy Warhol mené au cœur de la Factory. Producteur des Velvet
au début de l’aventure, il fabrique des films du groupe qu’il projette pendant leurs concerts. Ces expériences underground donnent naissance au spectacle Exploding Plastic Inevitable, dans lequel Warhol,
leur protecteur, mêle vidéos, musique et performances artistiques. Le groupe d’artistes s’est progressivement ouvert et leur influence n’a depuis cessé de croître. Emily Loizeau use de sa voix douce et puissante
pour faire revivre leur âme et la foi Lou Reed.
Emily Loizeau, chanteuse et compositrice franco-britannique, sort son premier album sous le label indépendant Fargo en 2006. En 2008, elle signe Pays sauvage, album auquel Herman Düne, Moriarty, Thomas
Fersen, Nina Morato ou encore Olivia Ruiz ont collaboré. Elle remporte alors le prix Constantin la même
année et se produit à l’Olympia à Paris. Au printemps 2010, elle participe avec deux chansons (Black bird
et Quelle étrange nature) à la pièce d’Aristophane représentée à la Comédie-Française, dans une traduction et mise en scène d’Alfredo Arias. Son dernier disque, Mothers & Tygers, très attendu, est sorti en
2012.
Création : Emily Loizeau
Avec : Emily Loizeau, Julie-Anne Roth et Csaba Palotaï
Lecture musicale initiée par le Marathon des mots ( Toulouse Métropole)
Production : LE CENTQUATRE-PARIS / TEMPS D’IMAGES 2014
Emily Loizeau est en résidence au CENTQUATRE-PARIS
Retrouvez le spectacle en tournée avec LE CENTQUATRE ON THE ROAD
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THÉÂTRE
C’LE CHANTIER
Citizen Jobs
Jean-François Peyret
Dates : mardi 23 et mercredi 24 à 19h30
Lieu : Atelier 7
Durée : 1h
Jean-François Peyret et Jos Houben se retrouvent dans cette création après le Re : Walden, réflexion
autour de l’œuvre d’Henry David Thoreau, théoricien du concept de « désobéissance civile ».
Dans Citizen Jobs, le metteur en scène s’intéresse à la figure iconique de Steeve Jobs, maître d’Apple,
gourou des nouvelles technologies, héros des temps modernes. Comme point de départ, une navigation
sur Kosinski’s Channel, la chaîne YouTube de Chris Marker. Il tombe alors sur IDead, une vidéo consacrée à la mort de Steve Jobs, « ce révolutionnaire qui a fait penser le monde différemment », du titan de
l’informatique. 2min26 d’images sur une musique de Purcell, avec les unes de journaux du monde entier
annonçant l’événement. « J’avoue que jusque-là Steve Jobs ne faisait pas partie de ma “short list” de
génies ou de grands révolutionnaires qui ont transformé le monde ou changé la vie, s’amuse Jean-François Peyret. S’agissant d’informatique ou de pomme, j’aurais plutôt choisi Alan Turing, un spectre qui a
longtemps hanté mon théâtre. »
Mais un tel mythe révèle une réalité plus complexe, un rapport au monde et à l’autre qui intriguent le
metteur en scène et son comédien. Jos Houben se met alors dans la peau du mythe Steve Jobs, tout à la
fois prophète fou, entrepreneur égocentrique, esthète raffiné. L’acteur invente une multiplicité de rôles et
de visages à ce citoyen américain, devenu un des hommes les plus connus du monde entier. La success
story interroge alors la place des machines dans notre quotidien, notre destin technique tout simplement.
C’est alors que Citizens Jobs fait écho pour Jean-François Peyret à sa création Re : Walden, « les deux
faces d’une même médaille consacrée à l’individualisme américain : le solitaire dans sa cabane du Massachusetts versus le hippie californien capitaine d’industrie. Le second ferait horreur à l’homme des bois,
qui nous a bien prévenus que nous sommes devenus “les outils de nos outils” », souligne-t-il.
Alors que Re : Walden utilisait pleinement les outils numériques sur le plateau, cette création – en chantier – aspire à la forme la plus simple. Un comédien seul en scène. Et, dans Citizen Jobs, le voilà pleinement convoqué : bête de scène endossant mille costumes, incarnation d’un mythe dévorant et sans
limites.
Metteur en scène et universitaire, Jean-François Peyret a créé de nombreux spectacles depuis les années
1980, s’intéressant particulièrement aux textes non théâtraux. De 1995 à 2000, en résidence à la MC93
de Bobigny, il y présente un cycle de spectacles : la trilogie du Traité des passions, puis Un Faust, histoire
naturelle (écrit avec Jean-Didier Vincent), et des spectacles autour d’Alan Turing (Turing Machine, Histoire naturelle de l’esprit – Suite & fin). Cette période s’achève avec Projection privée/Théâtre public, sur
des poèmes d’Auden (Théâtre de la Bastille). Récemment, il a créé Tournant autour de Galilée (2008),
Ex vivo/In vitro (2011), ou encore Re : Walden (2013), entre installation et performance musicale.
Jos Houben fait ses études à l’École Jacques Lecoq puis joue et collabore à la création du célèbre
A Minute Too Late, qui bouleverse en 1985 le paysage théâtral en Grande-Bretagne. Il écrit et met en
scène le duo absurdo-burlesque culte The Right Size. En 2008, il est l’un des interprètes de Fragments
d’après Samuel Beckett, mis en scène par Peter Brook. En 2013, Jos a cocréé Répertoire de Mauricio
Kagel pour le Théâtre d’Arras et Les Bouffes du Nord. En 2013-2014, il travaille avec Jean-François Peyret
sur Re : Walden, joué au Festival d’Avignon et au Théâtre de la Colline. Son one-man-show, L’Art du rire,
tourne dans le monde entier depuis des années.
Mise en scène : Jean-François Peyret
Etape de travail de la pièce Citizen Jobs
Avec : Jos Houben
Production : Compagnie tf2 - Jean-François Peyret
Avec le soutien du CENTQUATRE-PARIS, de la Drac île-de-France, du Théâtre National de Marseille la Criée, de la Scène nationale de Foix et de l’Ariège - l’Estive
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PROJECTION
Prix Jeune Talent SCAM / LE CENTQUATRE-PARIS / ARTE
Date : mardi 23 à 19h
Lieu : Salle 200
Décerné par la Scam, le CENTQUATRE-PARIS et ARTE Creative, le Prix Jeune Talent Art numérique récompense des œuvres de fin d’études : films documentaires originaux, linéaires ou non (expérimentaux,
en synthèse, animations, 3D, nouveaux médias, etc.), œuvres numériques sonores, installations interactives, sites web ou œuvres virtuelles en réseau…
La soirée de remise des prix proposée dans le cadre du Festival TEMPS D’IMAGES offrira l’occasion de
découvrir l’œuvre primée et le meilleur de la sélection 2014.
Un programme à retrouver le jour même sur creative.arte.tv, la plateforme dédiée aux arts visuels et
numériques.
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ÉLECTRO / ARTS VISUELS
PREMIÈRE PARISIENNE
KLOEB 104
we:mantra
Don Niño/Cubenx/Antoine Schmitt
Date : mardi 23 à 21h
Lieu : Atelier 4
Durée : 45 min
C’est en août 2012 que le label de disques InFiné fait se rencontrer Don Niño et Cubenx sur la scène de la
Carrière du Normandoux. Les deux musiciens se sont trouvés et partagent sur scène une création originale où les percussions et les instruments traditionnels indiens se mêlent aux compositions électro pour
créer un univers sonore minimal et psyché-rock. Un an plus tard, we:mantra est né. Le joueur de sitar
Don Niño et la figure montante de la scène électro mexicaine, Cubenx, sont très vite rejoints par l’artiste
Antoine Schmitt. Véritable manifeste autour de la notion de cycle, we:mantra explore un répertoire inédit,
fondé sur des textes courts, écrits en anglais, et sur la répétition de motifs, propre aux mantras. Le plasticien transcende la musique en créant un véritable concert immersif qui laisse toute sa place au son, à sa
vibration et à sa puissante résonance. À l’origine ingénieur programmeur en relations homme-machine et
en intelligence artificielle, Antoine Schmitt place maintenant le programme – matériau artistique contemporain unique – au cœur de ses créations. Il cherche ainsi à révéler et, littéralement, à manipuler les
forces mises à l’œuvre. Dans un geste esthétique précis, il pose la question du mouvement, de ses causes
et de ses formes. À travers ses mantras rétro-futuristes, le trio explore ainsi les neuf « états » de la musique classique indienne : héroïsme, sérénité, dégoût, gaieté, érotisme, etc. Les drones et le choix d’une
musique modale créent le lien entre les différents sentiments exprimés par la mélodie et participent au
sentiment d’immersion du public. Ensemble, ces artistes s’emparent de tous les médias pour façonner
une scénographie mouvante et vivante dans laquelle l’image live, projetée en très grande taille, dialogue
avec le son. Ces lents mouvements perpétuels ouvrent le regard et l’esprit pour une expérience mentale
et sensorielle globale. La musique, l’audiovisuel, le numérique se lient ainsi dans un spectacle inédit et
puissant.
Antoine Schmitt est un artiste plasticien. Il crée des œuvres sous forme d’objets, d’installations et de
situations pour traiter des processus du mouvement et en questionner les problématiques intrinsèques,
de nature plastique, philosophique ou sociale. Héritier de l’art cinétique et de l’art cybernétique, nourri
de science-fiction métaphysique, il interroge inlassablement les interactions dynamiques entre nature
humaine et nature de la réalité. Son travail a reçu plusieurs prix dans des festivals internationaux – Transmediale, Ars Electronica, Unesco International Festival of Video-Dance, Digital Turku, Vida 5.0, CYNETart,
medi@terra, Interférences, ou encore Machinista – et a été exposé dans de nombreux musées et galeries
à travers le monde. Antoine Schmitt est représenté par la galerie Charlot (Paris).
Cubenx combine l’élégance d’un génie de l’electronica comme Murcof, les orientations minimales d’un
Fax, les ondulations Cold Wave. Basé à Puerto Vallarta à Mexico, programmeur radio amoureux de la
musique, Cesar Urbina aka Cubenx a sorti une collection de sons minimaux pour le label Static Discos ou
Cyan Records avant de gagner l’attention du label Agoria. Avec son premier album, On Your Own Again,
sorti en 2011, il réactualise le post-punk et offre une porte de sortie à des mélodies acides et organiques.
Don Niño est un musicien français anglophone. Depuis 2000, à travers ses concerts et ses albums, il
ouvre une brèche dans le tumulte de la musique pop psychédélique. Convoquant souvenirs et ancêtres
(Syd Barrett, Nick Drake ou Thurston Moore…), pétri de la mémoire de ses terres natales (ex-URSS, Allemagne, États-Unis...) et de l’amour de la musique (des ragas indiens à l’indierock), il livre dans ses albums
des compositions aux images protéiformes. En autodidacte érudit, il donne ainsi corps à sa vision du
monde et se fait abolisseur de frontières. Son dernier album, In the Backyard of Your Mind, est paru sur le
label inFiné en 2012.
Création : we:mantra ( Don Niño/Cubenx/Antoine Schmitt )
Avec : Antoine Schmitt (artiste plasticien), Nicolas Laureau aka Don Niño (artiste musicien), Cesar Urbina aka Cubenx (artiste musicien)
Coproduction : Crossed lab, Stereolux
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THÉÂTRE
Numax-Fagor-plus
Roger Bernat / FFF
Dates : mercredi 24, jeudi 25, vendredi 26 à 20h
Lieu : non communiqué
Durée : 1h30
En 1979, un groupe de travailleurs collectivise et autogère l’usine d’électroménager Numax de Barcelone.
C’est dans ce cadre que le cinéaste Joaquin Jorda a réalisé Numax presenta... un documentaire relatant
cette expérience. A l’époque les paroles d’ouvriers rêvant d’un avenir sans travail furent mal reçues par
les syndicats et les partis ouvriers. La lutte coûte que coûte était le seul crédo valide. 2013 : l’usine espagnole Fagor Electrodomesticos fait faillite et renvoie 1800 travailleurs. Après le désespoir, chacun attend
aujourd’hui d’être engagé dans une entreprise du même groupe : pas de révolte, très peu de contestations, aucun syndicat pour défendre les droits des ouvriers. Un véritable silence politique.
Seulement trente cinq ans séparent ces deux exemples de lutte ouvrière et pourtant les mentalités ont
profondément changé. C’est ce que le metteur en scène catalan Roger Bernat souhaite révéler dans son
spectacle Numax-Fagor-plus. Les assemblées de Numax sont reconstituées sur le plateau pour donner à
entendre la parole politique ouvrière. Afin de recréer ces temps de dialogues, le metteur en scène et son
équipe ont invité les anciens travailleurs de Numax à un « reenactment » des assemblées de l’époque.
Ils les ont également mis face à celles de Fagor qu’ils avaient filmées. « Tant l’expérience avec les ex-travailleurs de Fagor que celle avec ceux de Numax amènent une mise en abyme qui nous confronte à une
trahison.
Personne ne se reconnaît dans les paroles de ses prédécesseurs. Ceux de Fagor ne se reconnaissent pas
dans les mots de ceux de Numax. Les anciens de Numax ne se reconnaissent pas dans les mots des travailleurs de Fagor. Ils ne se reconnaissent même pas dans leurs propres mots d’il y a 35 ans. »
Ces paroles circulent donc sur la scène : elles n’ont de vrai que la force de leur prononciation. Le spectacle met au cœur de son dispositif ces mots de révolte et d’insoumission. Impossible de rejouer l’occupation de l’usine ou d’autres actions militantes, mais le discours lui ne s’est pas périmé. Il est collectif
et se fait le signe ultime de notre humanité. Le spectateur prend à bras le corps ces problématiques si
actuelles : le rapport au travail, à la domination, la responsabilisation de l’individu, la lutte des classes.
Son rôle est fondamental comme dans les derniers spectacles de Roger Bernat : il choisit, vote, participe,
s’oppose et fait ainsi avancer le dispositif scénique là où on ne l’attendait pas forcément.
Né en 1968, Roger Bernat se tourne vers le théâtre après des études d’architecture. Il fonde et dirige le
collectif General Elèctrica, centre de création et de danse qu’il quitte en 2001 afin de se consacrer à l’écriture et à la mise en scène. Il a créé 10.000 kgs et Confort Domèstic, en 1998, Flors en 2000,
Bona Gent, en 2003, Amnèsia de fuga et LA LA LA LA, en 2004, ou encore Le Sacre du printemps en
2010. Avec Domini Public et Pendiente de voto, Roger Bernat développe un théâtre immersif et participatif. L’œuvre repose sur la participation du public dont les décisions et actions influencent le cours et
le contenu de la pièce. Ces créations intègrent les paysages humains et sociétaux dans lesquels elles se
déroulent et invitent à une réflexion artistique et politique. C’est dans cette même démarche qu’il
crée Numax-Fagor-plus.
Pendiente de voto a été présenté en France par TEMPS D’IMAGES en 2012.
Création: Roger Bernat
Avec la performeuse Isabelle Bats
Spectacle créé à partir du film Numax presenta (1980) du réalisateur Joaquim Jordà et avec la
collaboration des ex-travailleurs des usines Numax et Fagor-Electrodomésticos.
Dramaturgie : Roberto Fratini
Recherche historique : Pablo González Morandi
Programmation du dispositif de visualisation : Matteo Sisti
Son : Cristóbal Saavedra Vial
Direction technique : Txalo Toloza
Coordination : Helena Febrés Fraylich
Assistant de production : Ricard Terés
Production : Elèctrica produccions (Barcelona)
Coproduction : Kunstenfestivaldesarts, Elèctrica Produccions (Barcelona), Grec 2014 Festival de
Barcelona
La précédente version de la performance a été coproduite par FRAC Basse Normandie (Caen),
Temporada Alta (Girona)

TOURNEE
Numax-Fagor-plus sera présenté à la Villette dans le cadre de l’évènement Le Sens du collectif qui
aura lieu du 17 au 28 mars 2015
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DANSE
Joseph_kids
Alessandro Sciarroni
Dates : jeudi 25 à 10h30 et 14h, vendredi 26 à 10h30 et 19h30
Lieu : Atelier 9
Durée : 30min
À partir de 4 ans
En 2011, le danseur et performeur italien Alessandro Sciarroni signe un solo intitulé Joseph. Dans cette
pièce, il se met en scène seul, face à un écran d’ordinateur. Pour tuer le temps, ou par simple plaisir oisif,
son personnage s’adonne à un voyage numérique sans limites ni frontières. Le spectateur, témoin voyeur,
suit ses pérégrinations, de ses danses solitaires à ses conversations improvisées sur le site de rencontres
Chatroulette. Son public est alors double, à la fois virtuel, ses interlocuteurs anonymes derrière l’écran,
et bien réel, dans la salle. L’artiste interroge ainsi le fonctionnement de nos outils de communication
contemporains. En introduisant les nouvelles technologies sur le plateau, le rapport au direct via les
réseaux sociaux et donc l’art de l’improvisation, Alessandro Sciarroni invente une pièce dansée au croisement des arts visuels et de la performance unique et singulière.
Joseph_kids, comme son titre le fait paraître, est une version jeune public de Joseph. Le visage de
l’homme seul – dos au public – devant l’écran de son ordinateur est projeté sur une toile face aux spectateurs. L’image déforme ses traits par l’intermédiaire d’une webcam, elle devient un tableau virtuel en
mouvement. Dès lors le chorégraphe met en lumière la créativité de l’image numérique et de ses formes.
Non plus pur objet d’aliénation, l’ordinateur ouvre les portes d’un monde inconnu et peut-être même
poétique… Le personnage danse tout au long du spectacle et jouit alors de l’image que lui renvoie l’écran
numérique. Son propre corps devient un espace graphique, tantôt abstrait, tantôt doté de contours
identifiables et même reconnaissables. Sa main se fait vol d’oiseau. Ses cheveux ressemblent aux tiges
foisonnantes d’une plante verte. Avec beaucoup d’humour, l’artiste offre une série de portraits en six
séquences musicales. La projection du visage crée une promiscuité entre l’interprète et le spectateur,
devenu témoin familier de ses recherches hasardeuses.
Difficile de classer Joseph_kids tant la forme est nouvelle et aléatoire : « Je pense que la danse est l’art
le plus proche de la performance, explique le metteur en scène, car le mouvement, le corps suffisent à
exprimer des choses. Si vous faites du théâtre, vous devez avoir une dramaturgie, des personnages, une
histoire. Si je danse, où que je sois, je reste moi-même, Alessandro. C’est ça la danse. Elle peut être narrative, mais vous restez vous-même avant tout. » C’est donc sans aucun scénario prédéfini que l’artiste crée
une pièce drôle et émouvante qui interroge avec finesse l’être humain et la représentation de son propre
corps.
Alessandro Sciarroni est un artiste italien, chorégraphe et metteur en scène. Formé aux arts visuels, il se
rapproche par son travail de la performance. Ses pièces sont produites par le Teatro Stabile delle Marche,
où il enseigne depuis 2009, en collaboration avec l’association Corpoceleste_C.C.00#, dont il est le directeur artistique. Engagé dans la mobilité des artistes en Europe par le biais des réseaux de coopération,
il a été sélectionné pour les projets Choreographic Dialogues et ChoreoRoam. En 2013, il est le premier
artiste italien à recevoir le soutien de Modul-Dance, dispositif rassemblant dix-neuf maisons de danse
européennes. Son travail est présenté pour la première fois à Paris dans le cadre de Séquence Danse
Paris. Folk-s Will You Still Love Me Tomorrow ?, une œuvre inspirée des anciennes danses folkloriques,
est créé pour les Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis en 2013. Alessandro Sciarroni est
invité à l’édition 2014 du Festival d’automne à Paris.
Chorégraphie : Alessandro Sciarroni
Avec : Marco D’Agostin et Amy Bell
Consultant à la dramaturgie : Antonio Rinaldi
Curation et promotion du projet : Lisa Gilardino
Production : Corpoceleste_C.C.00#
Coproduction : Festival Inequilibro
Avec le soutien du MARCHE TEATRO Teatro Stabile Pubblico / en collaboration avec Teatro Pubblico Pugliese ; La Scena dei Ragazzi /
avec le soutien de l’ONDA
Avec le Festival d’Automne à Paris
TOURNÉE
Joseph_kids
28 et 29 septembre 2014 : Biennale de la danse de Lyon (France)
2 au 4 octobre 2014 : MAC Créteil (France)
3 au 5 novembre 2014 : Marseille (France)
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C’LE CHANTIER
FILM
Imago
Cyril Teste
Dates : jeudi 25 à 19h
Lieu : Atelier 7
Durée : 1h20
Peut-on décider de tout perdre, de partir et de ne plus jamais revenir ? Disparaître subitement pour
refaire sa vie : telle est l’expérience d’une jeunesse qui s’engage dans le long chemin de l’évaporation.
Cyril Teste, ce « touche à tout qui excelle tant dans la direction d’acteurs que dans les performances artistiques les plus originales » selon les mots du directeur artistique de Made In Cannes, a écrit et réalisé au
jour le jour un long-métrage qui retrace l’histoire d’un jeune volontairement séquestré par ses camarades.
Ils prendront soin de lui, de ses affaires, de son quotidien pour que jamais il ne perde sa dignité durant
cette expérience. Le film Imago - dont le titre désigne le processus de transformation de la chrysalide en
papillon, le dernier stade d’évolution d’un individu - interroge la solitude à l’adolescence mais aussi étrangement, les phénomènes de groupe dans toute leur complexité.
En résidence à L’ERAC (Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes) et au Lycée professionnel Hutinel à
Cannes, Cyril Teste réalise en mars 2014, pendant trois semaines, le long métrage Imago, en collaboration
avec l’ensemble des professeurs ainsi que les élèves de troisième année de l’ERAC. Pendant le tournage
in situ, les professeurs approfondissent avec leurs étudiants des temps de réflexion autour de thèmes
comme la laïcité, la discrimination, le harcèlement, le respect de soi et d’autrui. Le cinéma devient alors
un espace de réflexion et de médiation culturelle, une porte ouverte sur une jeunesse en quête de sensations nouvelles. Inscrit dans la programmation officielle de Made In Cannes Hors les Murs, le film
est aujourd’hui montré dans TEMPS D’IMAGES.
D’abord intéressé par la peinture, Cyril Teste se tourne finalement vers le théâtre. Les univers de Robert
Wilson, Bruce Nauman et Bill Viola ont joué un rôle décisif dans son approche de la scène où le texte
est considéré comme un élément parmi d’autres. Formé à l’Ecole régionale d’Acteurs de Cannes, puis au
Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, il monte en 2001 Alice Underground d’après Lewis
Carroll, sa première création au sein du Collectif MxM. À l’instar de ses futures productions, l’œuvre mêle
réel et virtuel faisant usage de technologies. Suivront Anatomy Ajax (2002), d’après Sophocle,
Shot/Direct (2004), (F)lux (2005), Paradiscount (2006), Electronic City (2007), Reset (2010), Sun (2011)
et Tête Haute (2013). En tant que comédien, Cyril Teste a travaillé, entre autres, avec Olivier Py, Bernard
Sobel, Robert Cantarella et Georges Aperghis. Complice de TEMPS D’IMAGES depuis sa création, Cyril
Teste y a présenté plusieurs spectacles et performances (Paradiscount en 2004 puis dans les éditions
roumaine et canadienne du festival, (F)LUX en 2005, Electronic City en 2007, Bedroom Eyes en 2013)
et animé des workshops avec des étudiants (SAS à La Ferme du Buisson en 2007, Otomo à La Ferme
du Buisson et un workshop avec des étudiants de la faculté de Théâtre de Cluj en Roumanie en 2009,
Direct_to_stage à La Ferme du Buisson en 2010).
Le Collectif MxM auquel appartient le réalisateur Cyril Teste expérimente de nouvelles écritures cinématographiques, toujours en friction avec l’actualité. L’image est interrogée à travers le théâtre et le jeu des
acteurs est ainsi réinventé. Le Collectif MxM est artiste associé au CENTQUATRE-Paris, au Canal-Théâtre
Intercommunal du Pays de Redon et au Lux-Scène Nationale de Valence, et soutenu par la Direction
régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France - Ministère de la culture et de la communication et le
Conseil Régional d’Île-de-France.
Réalisation : Cyril Teste
Scénario : Cyril Teste et Marion Pellissier
Assistante à la réalisation : Marion Pellissier
Second assistant à la réalisation : Christophe Gaultier
Chef opérateur : Nicolas Doremus
Directeur de la photographie : Julien Boizard
Chef opérateur son : Thibault Lamy
Collaboration artistique : Joël Jouanneau
Montage et étalonnage : Nicolas Doremus
Mixage : Thibault Lamy
Musique originale : Nihil Bordures
Les comédiens de l’Ensemble 21 de l’ERAC : Anna Carlier, Anthony Devaux, Capucine Ferry, Alexandre Finck, Adrien Guiraud, Laureline Le Bris-Cep,
Maximin Marchand, Léa Perret, Geoffrey Perrin, Juliette
Prier, Lisa Spatazza, Gonzague Van Bervesseles, Chloé Vivares ; Marina Cappe, Leslie Granger
Production : ERAC
Coproduction : Collectif MxM, Made in Cannes
Avec le soutien de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier LanguedocRoussillon
En partenariat avec Le BTS audiovisuel du lycée Carnot de Cannes, Le lycée professionnel Alfred
Hutinel de Cannes La Bocca, l’option théâtre du Lycée Bristol, Cannes
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ÉLECTRO / JAZZ
Tokyo – Paris by RKK
Jun Miyake, Maïa Barouh, Sublime…
DJ’s Toshio Matsuura et Kay Suzuki
Date : samedi 27 à partir de 20h30
Soirée complète 20h30 à 2h30
Durée : 6h
Concerts et lives 20h30 à 1h00
DJ & VJ sets 0h00 à 2h30
Lieu : Salles 400 et 200
« Tokyo-Paris, axe d’image et de son pour une nuit d’automne », annonce Rémy Kolpa Kopoul, le chef
d’orchestre de cette nuit consacrée à la musique nipponne. Selon lui, le pays du Soleil-Levant est populaire à travers son imagerie manga, ses nouvelles technologies de pointe mais ses univers sonores sont
encore à défricher et à faire découvrir au public occidental. Tokyo – Paris by RKK donne à ces territoires
inconnus leurs lettres de noblesse. Journaliste, amateur de musique, découvreur de talents, Rémy Kolpa
Kopoul plonge dans les richesses sonores du Japon avec pour guide l’artiste Jun Miyake.
Dix-huit albums à son actif et le voici dans TEMPS D’IMAGES pour une toute première française. Chez
lui, tout se croise, voix bulgares, chanteuse pop, quatuor à cordes, tempos brésiliens et effets électro.
Ses collaborations avec de nombreux artistes d’horizons très différents – Pina Bausch, Wim Wenders,
Arthur H, Grace Jones, Jean Paul Goude, Philippe Decouflé – montrent son audacieux éclectisme.
Dans cette soirée musicale, d’autres artistes, souvent liés à cette diagonale Tokyo-Paris sont invités. La
jeune artiste Maïa Barouh, flûtiste et chanteuse franco-japonaise, fille du grand Pierre Barouh, aime mêler
les chants traditionnels de son pays à des sonorités électroniques et contemporaines. Au croisement du
traditionnel avec ses chants gutturaux et de l’électro, c’est de la graine de Björk.
Ou encore Sublime, chanteuse française installée au Japon et connue de la scène nipponne pour ses airs
de « chanson française ». De sa rencontre avec Jun Miyake est née une collaboration forte entre les deux
artistes puis une carrière solo dans le pays de son maître. Elle a débuté comme danseuse de music-hall
à Paris. Exilée à l’autre bout du monde, la voilà de retour, chantant « Tokyo, je t’aime ! » avec un cabaret
musical rétro-futuriste drôle et élégant. Après les concerts, la nuit se poursuit longue et pour toujours
musicale avec des sets de DJ et de VJ, notamment Matsuura Toshio, un ponte de la scène électro nipponne, DJ-remixeur et pilier du collectif UFO.
Jun Miyake commence sa carrière en tant que trompettiste de jazz. À Tokyo, il devient rapidement un
artiste influent ainsi qu’un compositeur à succès. En parallèle de treize albums solo, il a travaillé sur des
films, des documentaires, des spectacles de danse, des publicités (environ 3 000 spots TV), des pièces
de théâtre, et a été producteur pour de nombreux artistes. Il a également remporté des prix prestigieux.
Miyake a étroitement travaillé avec Pina Bausch, Wim Wenders, Robert Wilson, Oliver Stone, Jean-Paul
Goude, Philippe Decouflé, et a collaboré avec des artistes tels que Hal Willner, Arto Lindsay, Peter Scherer, Arthur H, Vinicius Cantuaria, David Byrne, Grace Jones, Gavin Friday, Ron Carter, Michael Brecker,
Nina Hagen, Dhafer Youssef… Depuis 2005, il est installé à Paris et travaille activement sur plusieurs projets. Il a composé la bande originale de l’épisode « Stink Bomb » pour le film d’animation Souvenirs, dans
lequel il utilise une combinaison de jazz et de funk pour souligner la nature chaotique et comique du film.
Dans Pina de Wim Wenders, ses titres sont présents dans les scènes essentielles. Ce film a été récompensé par le Prix ARTE du documentaire européen de l’année (Prix du cinéma européen, 2011).
Conception : Rémy Kolpa Kopoul
Coproduction : LE CENTQUATRE-PARIS / TEMPS D’IMAGES 2014
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INFOS PRATIQUES
Le CENTQUATRE-PARIS
Établissement artistique de la Ville de Paris
5, rue Curial
Paris 19e
RÉSERVATIONS / INFORMATIONS
Billetterie du mardi au vendredi, de 12h à 19h et de 11h à 19h le week-end - 01 53 35 50 00.
En ligne sur le site www.104.fr, sur Digitick.com, à la Fnac, www.fnac.com ou 0892 68 36 22
(0,34 Euros/min) sur theatreonline.com et ticketac.com
Par courriel : [email protected]/
TARIFS
Accès par spectacle : de 5 à 25 Euros
PASS Festival : pour bénéficier des tarifs les plus bas et accéder en priorité aux propositions
artistiques du Festival TEMPS D’IMAGES, il vous suffit de choisir 3 spectacles, dès votre premier achat
de place.
Places en vente dès le 1er juillet 2014.
Avantages : en prenant le PASS Festival, le PASS 104 vous est offert et vous permet de bénéficier des
meilleurs tarifs pour accéder aux propositions artistiques tout au long de la saison 2014-2015.
SERVICES
Bar et restauration sur place en continu pendant tout le festival.
ACCÈS
En métro : Riquet, Crimée (ligne 7), stations Stalingrad (lignes 2, 5 et 7 : sortie 2, bd de la Villette) et
Marx-Dormoy (ligne 12)
En bus : lignes 54, 60 arrêt Riquet, Crimée/Curial
En navette : La Traverse, arrêt Riquet ou Curial/Archereau
En Vélib’ : bornes rues d’Aubervilliers, Curial, Riquet, Tanger, avenue de Flandre, quai de la Seine
En voiture : stationnements à moins de 500 mètres du CENTQUATRE-PARIS :
Parking 2000, 250-234, rue de Crimée ; Résidence Berzelius, 156, rue d’Aubervilliers ; Parking résidentiel
de Flandre, 41, rue de Flandre ; Rouen Flandre, 8, rue de Rouen
Plus d’informations sur www.104.fr
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