dossier de candidature à la présidence de l`université mohammed v
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dossier de candidature à la présidence de l`université mohammed v
DOSSIER DE CANDIDATURE À LA PRÉSIDENCE DE L’UNIVERSITÉ MOHAMMED V-AGDAL RABAT Présenté par le Professeur Wail Benjelloun Avril 2010 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 PLAN Projet de développement de l’UM5A 2010-2014 Préambule 4 L’UNIVERSITE MOHAMMED V-AGDAL Présentation 7 Evaluation des atouts et des faiblesses par l’analyse SWOT 9 Les Défis 10 Orientation n°1: Programme d’urgence 2009-2012 : Un outil pour le développement de l’Université 13 Orientation n°2 : Rayonnement local et régional de l’Université : Considérations socioéconomiques 17 Orientation n°3 : Rayonnement national et international : Recherche et développement 21 Orientation n°4 : Performance de l’Université : Une formation tournée vers l’avenir 39 Orientation n°5: Gestion et gouvernance de l’Université : Une vision innovante 49 CONCLUSION 59 Wail Benjelloun 2 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 PROJET DE DEVELOPPEMENT DE L’UNIVERSITE MOHAMMED V - AGDAL 2010-2014 « Former aujourd’hui les leaders de demain » Wail Benjelloun 3 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Préambule Ce projet est soumis en réponse à l’appel à candidature lancé par le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique en Mars 2010 pour le poste de Président de l’Université Mohammed V - Agdal. Il a été conçu sur la base des orientations nationales déterminées par les hautes instructions royales, les fondements de la Charte Nationale d’Education et de Formation (CNEF) et les lois élaborées à cet effet. Il prend en considération les objectifs du Plan d’Urgence de l’Enseignement Supérieur 2009-2012 et vise, dans son ensemble, à développer et renforcer la place de l’Université Mohammed V - Agdal (UM5A) en tant qu’établissement de haut niveau, moderne, citoyen, tourné vers l’avenir et capable de s’adapter aux exigences actuelles de formation et d’emploi. En outre, ce projet s’intègre dans la vision du Maroc régional, telle que définie par Sa Majesté le Roi dans son discours lors de l'installation de la Commission Consultative de la Régionalisation, le 3 janvier 2010, ambitionnant une Université Mohammed V - Agdal pouvant servir de locomotive de développement humain et économique pour la région de Rabat, Salé, Zemmour, Zaër. Il prend aussi en considération le rôle unique de l’UM5A sur le plan national, en tant que première université du Maroc moderne, avec des étudiants provenant de toutes les régions et des actions touchant les wilayas et provinces les plus éloignées. L’innovation majeure introduite par ce projet tient dans sa vision d’un fonctionnement de l’université qui procède par grands axes transversaux plutôt que par pôles sectoriels individualisés. Partant d’une base de réflexion commune qui intègre les acteurs socioéconomiques régionaux, l’université présente à ses facultés et instituts des axes de développement communs qu’ils pourront néamoins s'approprier et moduler en fonction de leurs propores spécificités. Fruit d’une parfaite connaissance du système universitaire marocain et de son évolution, cette vision de l’université de demain est alimentée par une expérience particulièrement longue et riche au sein de plusieurs Wail Benjelloun 4 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 systèmes universitaires différents (8 années d’études universitaires aux Etats unis, 5 ans comme vice président chargé des affaires académiques à l’Université Al Akhawayn, 30 ans d’enseignement et de recherche à la Faculté des Sciences et à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines dont les 5 dernières années comme doyen de la Faculté des Sciences et 23 ans comme membre de la Commission Maroco-Américaine pour les Echanges Culturels et Educatifs, dont j’assure actuellement la présidence). Cette expérience nous a d’ailleurs déjà permis, en tant que doyen, de présider à une véritabe réforme de la Faculté des Sciences de Rabat qui jouit aujourd’hui d’une réputation d’établissement pilote à l’échelle nationale grâce à son cadre de travail serein et agréable, son respect total des normes de sécurité et sa transparence en matière de gestion administrative et budgétaire. Ses enseignants chercheurs, particulièrement impliqués, malgré le départ volontaire massif en 2005 de 86 de leurs collègues, ont été à l’avant garde de l’application de la réforme, ce qui nous permet d’offrir actuellement à nos étudiants 35 filières : 6 licences fondamentales « nouvelle approche», 6 licences professionnelles, 11 Masters de recherche et 11 Masters spécialisés, en plus du programme du Centre d’Etudes Doctorales. Par ailleurs, leader en matière de recherche, la Faculté a maintenu son niveau de production d’articles dans les revues spécialisées et organise régulièrement les réunions scientifiques internationales. En outre, les étudiants de l’établissement se sont véritablement appropriés leur Faculté en multipliant les activités culturelles et citoyennes para académiques de grande envergure allant de la chorale à la robotique, en passant par le sport, les échecs, le journalisme et les arts plastiques. Dans un tel contexte d’épanouissement de nos étudiants et grâce à un système d’orientation plus performant, le taux de réussite s’est sensiblement amélioré atteignant 72% en premier semestre dans certaines filières. Enfin, le personnel a bénéficié de formations continues en bureautique, en comptabilité et en gestion (en moyenne 15 à 20 bénéficiaires par an) qui ont permis d’améliorer le rendement en dépit des départs volontaires (88 départs). Ce climat de sérénité et de recherche de la qualité, couplé à une démarche d’évaluation régulière au cours de laquelle le décanat a tenu à donner l’exemple, nous permet d’améliorer continuellement notre produit et de mieux servir nos étudiants. Wail Benjelloun 5 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Forts des résultats concrets que nous avons obtenus dans un établissement à accès ouvert classé actuellement en première position à l’Université Mohammed V-Agdal en termes du nombre de nouveaux inscrits en première année, nous pensons pouvoir nous inspirer des points forts de cette expérience, de gestion et de gouvernance afin de proposer des solutions originales, innovantes et adaptées aux besoins et aux réalités de notre paysage universitaire national. Wail Benjelloun 6 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 L’UNIVERSITE MOHAMMED V-AGDAL Présentation Première université du Maroc moderne, l’Université Mohammed V a formé la grande majorité des hauts responsables de l’Etat marocain et des pays africains amis, ainsi que plusieurs centaines d’enseignantschercheurs actuellement en poste dans plusieurs établissements d’enseignement supérieur. En plus, l’Université Mohammed V, a parrainé lors de leurs phases de démarrage, des établissements d’enseignement supérieur dans plusieurs villes, telles Fès, Tétouan, Tanger, Kénitra et Casablanca, qui sont devenus par la suite des villes universitaires. L’Université Mohammed V-Agdal dessert principalement la région de Rabat Salé Zemmours Zaër, avec ses trois préfectures de Rabat, Salé et Skhirat-Témara. Néanmoins, vu sa vocation nationale (de par son histoire et sa situation dans la capitale administrative du Royaume), pratiquement toute les préfectures et les provinces du pays contribuent à sa population estudiantine. En plus, des filières fondamentales uniques comme la Psychologie et la Sociologie attirent des étudiants de toutes les régions. L’Université Mohammed V – Agdal se compose de huit établissements : Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLSHR) Faculté des Sciences (FSR) Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales (FSJESR) Ecole Mohammedia d'Ingénieurs (EMI) Ecole Supérieure de Technologie-Salé (ESTS) Institut Scientifique (IS) Institut des Etudes Hispano-Lusophones (IEHL) Annexe UM5A à Abu Dhabi (UM5A-AD) Elle comprend 885 enseignants chercheurs, 919 personnels administratifs et techniques et 330 vacataires. La population estudiantine de l’Université en 2009-2010 s’élève à 19765 inscrits, dont 12800 en cycle licence ou DUT (65%), 2617 en Master ou cycle ingénieur (13%), et 4348 en Doctorat (22%). Près de 88,5% de la population estudiantine de l’Université sont inscrits dans les Wail Benjelloun 7 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 établissements à accès ouvert (17465 étudiants sont inscrits dans les trois facultés à accès ouvert). Plus de 800 étudiants étrangers poursuivent leurs études à l’Université Mohammed V-Agdal. L’Université offre 23 filières de Licence fondamentale, 11 filières de Licence professionnelle, et 10 filières de DUT. Trente filières sont offertes niveau Master et cycle ingénieurs. Au niveau doctoral, 21 formations sont gérées par 4 Centres d’Etudes Doctorales. Au total, 99 programmes académiques sont offerts par l’Université. L’Université abrite aussi une importante activité de recherche, et les résultats sont régulièrement publiés dans les revues nationales et internationales. L’organisation du secteur de la recherche à l’échelle nationale, sa structuration et la valorisation de cette activité dans l’avancement de la carrière professionnelle des universitaires, renforceront sans doute la place de la recherche dans l’enseignement supérieur. En tant que pionnier dans ce domaine au Maroc, l’Université Mohammed V-Agdal abrite plusieurs pôles de compétence et entretient des relations multiples avec l’étranger. Elle est appelée à contribuer au développement de la recherche scientifique sur les plans régional et national. Wail Benjelloun 8 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Evaluation des atouts et des faiblesses par l’analyse SWOT : Une analyse SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités et Dangers) de l’Université Mohammed V-Agdal nous révèle que ses Forces sont considérables et doivent être renforcées pour pérenniser son rôle dans le paysage intellectuel marocain : Analyse SWOT UM5A Forces Faiblesses Située dans la capitale Architecture et sites agréables Présences régionale et nationale fortes (400 contrats entre 1980 et 2007) Bonne réputation à l’étranger Lauréats influents Adopte une approche qualité Leader en matière de recherche Bonne application de la réforme Opportunités Non renouvellement des enseignants chercheurs et du personnel Vétusté du patrimoine immobilier Stagnation du budget de fonctionnement Planification au delà du Programme d’Urgence Accès aux bureaux de décision Cadre de vie Financements externes de la recherche Formation continue de qualité Filières d’excellence Affaiblissement de l’encadrement Incapacité à faire face aux besoins Dépendance sur vacataires La part grandissante des dépenses nourriture et résidences EMI Wail Benjelloun Dangers 9 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Les défis Le contexte dans lequel devra évoluer l’Université Mohammed V-Agdal au cours des prochaines années ne manque pas de défis : entre autres, profiter de la réforme des enseignements pour créer une dynamique d’adaptation de la formation universitaire à l’évolution rapide du contexte social et économique ; défi de répondre correctement aux attentes de la société en ce qui concerne la réforme des enseignements ; défi de développer la recherche en répondant aux exigences du développement économique régional et national ; défi d’assurer un environnement de formation continue pour les enseignants et les acteurs socio-économiques de la région afin d’instaurer une flexibilité apte à augmenter la compétitivité; et défi de générer des fonds supplémentaires afin de renforcer sa contribution au développement des économies régionale et nationale basées sur le savoir. Dans un esprit d’anticipation de ces défis à venir, les orientations stratégiques à suivre dans le cadre de ce projet concernent les champs d’action suivants : Attractivité sociale de l’Université : Améliorer la perception de l’utilité de l’université par les citoyens en renforçant les actions favorisant l’insertion professionnelle des étudiants et en leur inculquant l’esprit d’entreprenariat. Qualité de la formation acquise par l’étudiant : gestion rigoureuse des cursus, reconfiguration des programmes en fonction des principes de la réforme en cours, encouragement de la curiosité intellectuelle et de l’esprit d’initiative et d’innovation, développement de profils professionnels ciblés régionaux et nationaux ; Développement des interactions Université-AREF : Afin d’optimiser l’orientation des élèves et leur transition secondaire / supérieur ; Rayonnement culturel et scientifique de l’Université : organisation de manifestations culturelles et scientifiques telles que : la semaine de la science, journée portes ouvertes, journée expression, journée rencontre avec les entreprises…) ; Wail Benjelloun 10 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Culture de soutien pédagogique aux étudiants : développement d’actions de tutorat et d’accompagnement pour réduire le taux d’abandon actuellement estimé à 10% ; Réflexion permanente et soutenue sur l’action pédagogique : didactique accès sur le recours à tous les moyens modernes d’acquisition des connaissances ; Orientation prioritaire vers une recherche appliquée : développer la recherche d’intérêt régional mais aussi national en adéquation avec les acteurs socioéconomiques, poursuite de la structuration de la recherche et de son financement, accroissement du rayonnement national et international de l’Université ; Intensifictaion des relations université - partenaires régionaux : développement de services et de formations continues avec une implication effective des partenaires socioéconomiques dans l’élaboration des programmes de formation, accentuation de la présence de l’Université auprès des collectivités locales, des employeurs, des diplômés, du public ; intensification du transfert technologique ; Renforcement de la communication et de l’écoute au sein de l’Université : mobilisation des étudiants, des enseignants et de l’administration autour d’objectifs communs ; mise à la disposition de l’étudiant, dans le cadre de l’enseignement et de la recherche, les moyens et et les atouts de l’Université; Prospection active des sources de financement : Par le biais de la coopération, la recherche contractuelle, les services conseil, la formation continue, etc ; Développement de la culture de l’évaluation et d’une démarche qualité : renforcement des principes de l’évaluation et de la qualité à tous les niveaux de l’Université ; L’ensemble de ces actions feront de l’Université Mohammed V-Agdal une entité unifiée, ouverte, efficiente, compétitive, tournée vers l’avenir, moteur de développement au sein de sa région, formant des cadres de haut niveau imbus de leur culture et ayant un sens développé de l’éthique. Wail Benjelloun 11 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 En renforcant, comme précédemment décrit, ses moyens et sa réflexion pédagogiques et en adaptant ses formations aux exigences actuelles du marché du travail, l’Université sera à même de former des profils de qualité avec des objectifs de carrière concrets et réalisables. Ce dernier défi, capital puisqu’il mise sur l’enjeu de l’emploi, est d’autant plus difficile à réaliser lorsque l’on sait que l’Université, dans sa grande majorité (les trois facultés à accès ouvert), n’opère aucune sélection des bacheliers avant de les inscrire. Force est de reconnaître qu’elle fournit un effort plus que louable et qu’elle œuvre sans cesse à accueillir des bacheliers de tous niveaux sans présélection, souvent peu motivés, pour leur assurer une formation performante et compétitive sur le marché du travail. Wail Benjelloun 12 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Orientation n°1: Programme d’urgence 2009-2012 : Un outil pour le développement de l’Université Engagements de l’Université Mohammed V-Agdal Dans le cadre du Programme d’Urgence 2009-2012, l’Université Mohammed V – Agdal, s’est engagée à entreprendre des actions qui s’articulent autour de trois axes prioritaires. Cet engagement contractuel conditionnera le développement de l’UM5A pour les deux première années du mandat présidentiel 2010-2014, le financement des budgets de l’Université étant dépendants de sa capacité à honorer les obligations contractées. Le premier axe prioritaire vise à stimuler l’initiative et l’excellence à l’Université en vue d'améliorer l’employabilité ainsi que les performances de la recherche scientifique et la valorisation de ses résultats. Le deuxième s’attache à réunir les conditions nécessaires en matière de gestion administrative et financière au niveau de toutes les composantes de l'Université pour atteindre ces objectifs. Le troisième pôle se focalise sur le suivi et l’évaluation ainsi que sur la mobilisation et la communication autour de l'UM5A. L’Université vise ainsi l’amélioration de ses performances dans chacun des trois domaines : formation, recherche et gouvernance durant la période 2009-2012. Les objectifs ont été identifiés comme suit : Dans le domaine de la formation augmenter les effectifs des étudiants nouveaux inscrits de 5% par an ; porter le rendement interne à 60%; augmenter le taux de l’offre de formation professionnalisantes à 60% ; Wail Benjelloun 13 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 augmenter le taux en nombre d’étudiants dans les filières professionnalisantes à 20% ; généraliser le travail en groupes restreints (48 étudiants en cours/TD et 24 en TP) ; instaurer le prix d’excellence pour chaque filière (3 étudiants par filière) ; créer 5 clubs polyvalents d’étudiants (un club par établissement pour l’accueil des étudiants) ; créer/renforcer les associations d’étudiants ; créer des équipes de sport dans les disciplines communes ; développer l’usage du téléenseignement en mettant au moins 10 modules en ligne; créer un centre technico-pédagogique pour la transformation des cours en e-formation (Formation en ligne) ; atteindre 20Mdh de recettes de la formation continue. Dans le domaine de la recherche asseoir des structures visibles de recherche ; établir des indicateurs de performance du système de recherche et d’innovation ; mener une étude comparative des systèmes de recherche (benchmarking) ; mettre en place un système de contrôle de gestion de la recherche à l'UM5A ; atteindre 500 publications internationales par an dans des revues indexées (base ISI de Philadelphia et autres revues francophones) ; développer l'émulation de l'excellence en matière de recherche au sein de l'UM5A en poursuivant l’attribution du prix de la meilleure thèse et en créant le prix de la meilleure structure de recherche, le prix de la meilleure publication dans une revue indexée et le prix du meilleur projet de recherche contractuelle et ce, dans chaque grand champ disciplinaire; atteindre un montant dépassant les 20 Millions dh de recettes de recherche contractuelle par an ; créer une société de services pour gérer les activités de recherche contractuelles et d'innovation; financer des projets chaque année (le nombre dépendra du financement disponible) ; développer le centre d’innovation technologique à l’EMI et diversifier ses activités ; créer 3 centres de R&D au moins ; Wail Benjelloun 14 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 créer un parc scientifique et contribuer à la création d’un pôle de compétitivité ; créer une fondation universitaire et deux fondations de recherche; créer un centre de prototypage. Dans le domaine de la gouvernance appliquer l’approche qualité en établissant un rapport d’évaluation interne annuel au niveau institutionnel et au niveau des contenus pédagogiques ; instaurer les sondages d’opinion des étudiants ; développer la formation continue du personnel administratif et technique (80 personnes /an) et instaurer des moyens de motivation à la participation aux formations (promotion,…) développer la formation continue des élus des instances représentatives (au minimum 20 élus/an) ; installer un système d’information intégré pour le pilotage de l’Université ; développer le parc informatique en assurant un taux de couverture d’1 PC pour 4 étudiants en 2010 et d’1 PC pour 2 étudiants en 2012 ; généraliser l’usage de la carte informatique dans tous les services fournis à l’étudiant ; assurer la construction d’environ 5000 m2 (en internat, salles de cours, bureaux, laboratoires,..). L’autoévaluation des différents projets sera assurée par des unités d’évaluation dans les établissements, dont le travail sera coordonné au niveau de la présidence, tandis que la commission de suivi et d’évaluation installée par le ministère se chargera de l’évaluation externe. C’est ainsi que trente projets sont proposés par l’UM5A, couvrant les espaces « 2 » (Stimuler l’initiative et l’excellence à l’Université), « 3 » (Affronter les problématiques transversales du système) et « 4 » (Se donner les moyens de réussir) du programme national d’urgence 20092011 concernant l’enseigne-ment supérieur, sachant que l’espace « 1 », est consacré totalement à l’enseignement primaire et secondaire. A travers la réalisation de ces projets, qui conditionneront son développement jusqu’à 2012, l’UM5A vise une amélioration de ses performances par l’atteinte des objectifs qu’elle s’est fixée dans les trois Wail Benjelloun 15 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 volets formation, recherche et gouvernance. Le budget total (fonctionnement et investissement) réservé pour ces projets sur 4 ans (depuis 2009) est de l’ordre de 1.425.000.000 Dirhams. Wail Benjelloun 16 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Orientation n°2 : Rayonnement local et régional de l’Université : Considérations socioéconomiques A l’échelle nationale, la dynamique des réformes économiques entreprises depuis les années 1980 aussi bien aux niveaux global que sectoriels, vise une plus grande ouverture de l’économie ainsi que le développement de plus de compétitivité afin de faire face aux exigences de la globalisation. L’adhésion du Maroc à l’Organisation Mondiale du Commerce ainsi que les accords établis avec l’Union Européenne, les Etats-Unis, les pays arabes signataires de la Déclaration d’Agadir, et la Turquie ne cessent de démontrer l’étendue et la portée de cette ouverture. Tout en consolidant l’action publique dans tous les domaines où elle est présente, les mécanismes de mise à niveau conduits en partenariat avec le secteur privé et la politique de privatisation montrent l’engagement irréversible du Maroc vers le renforcement d’une économie de marché où les entreprises privées pourront assumer un rôle déterminant dans la croissance. Parallèlement, un plus grand engagement de l’Etat dans la promotion des systèmes juridique et administratif, et une vision de régionalisation, permet de créer l’environnement propice à l’entreprise privée et aux investissements. Le développement des marchés financiers dont la dynamique de la bourse de Casablanca est aussi de nature à permettre aux marchés de fonctionner efficacement. La réduction des taux d’intérêt avec un taux d’inflation maintenu très bas constituent d’importants signaux promettant une croissance soutenue des investissements locaux et étrangers. Aussi, les questions sociales ont-elles pris une place prépondérante dans les engagements de l’Etat. Elles sont abordées et traitées en relation avec les exigences du développement des mécanismes modernes de marché mais aussi en relation avec les pratiques de solidarité et le renforcement du rôle des organismes non gouvernementaux. Dans le contexte international actuel, ces mesures visent à assurer les bases d’une croissance soutenue, en dépit des aléas climatiques et des imprévus à l’échelle globale. La région Rabat Salé Zemmours Zaër La région de Rabat Salé Zemmours Zaër, au cœur du Maroc, s’étend sur une superficie de 9580 km2, avec une façade atlantique de 45 km, une population globale de près de deux millions d’habitants. Les principales Wail Benjelloun 17 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 villes de cette région sont : Rabat, capitale administrative du Royaume et chef-lieu de la région, Salé, Khemisset, Tiflet et Témara. Le taux d’urbanisation de cette région (78.6%) dépasse largement la moyenne nationale (51.4%). La région possède de grandes infrastructures de communication : Autoroutes : Rabat-Kénitra-Tanger Rabat-Casablanca Rabat-Meknès-Fès Réseau ferroviaire desservant toutes les villes Aéroport international de Rabat-Salé Le secteur tertiaire domine l’activité économique (56% des emplois) et le quart de la population active (25.2%) travaille dans le secteur secondaire. L’agriculture reste une ressource majeure de la Région ; les terres utiles occupent près de 598 000 ha. La forêt de la Maâmora d’une superficie de 133 000 ha, est unique au monde en tant que subéraie d’un seul tenant dont le liège est exporté dans le monde entier. Le tissu industriel de la Région comprend des unités agro-alimentaires, de filature, tous les métiers du textile, de conditionnement d’eaux et de brasserie diverses, des parfumeries, etc. Les zones industrielles sont très desservies, et leurs infrastructures en font un pôle d’attraction pour les investisseurs. L’artisanat de la région est mondialement connu pour ses tapis et ses poteries. Grâce à ses parcours de golf, et spécialement celui du Royal Golf de Dar Es Salam, à Rabat, dont le Trophée Hassan II a acquis une renommée internationale, ses clubs d’équitation, ses rivières, lacs, plages et réserves forestières, la région se prête à toute sorte de tourisme, et d’exploitation touristique. On peut ajouter à tout cela une politique régionale de développement ambitieuse et volontariste, avec des collectivités ouvertes à toutes les initiatives et prêtes à les soutenir. Wail Benjelloun 18 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Orientations de l’action de l’Université dans sa région La Charte nationale d’éducation et de formation (CNEF), dans son paragraphe 10, stipule que l’université doit devenir ‘…une locomotive de développement, dans chaque région du pays et à l’échelle de la patrie toute entière.’ Pour cela l’Université Mohammed V-Agdal est appelée à être plus sensible à son environnement, renforçant ses points forts et contribuant à la résolution de ses problèmes. Il est clair que l’Université se situe dans une zone géographique stratégique aux potentiels diversifiés. Elle est en mesure de contribuer significativement à un développement économique et social durable de cette région et, au delà, du pays. De par ses compétences et les réseaux de savoir qu’elle peut mobiliser, l’Université peut dynamiser certains secteurs économiques, ouvrant des possibilités d’un avenir meilleur pour la jeunesse de la région. Dans ce sens, la Faculté peut intervenir au niveau des principaux pôles d’activité économique dans la région, comme elle peut entraîner le développement de nouveaux secteurs économiques. La région desservie par l’UM5A présente des possibilités intéressantes sur le plan économique, qui doivent être mieux rentabilisées. Au niveau de l’agri-culture, par exemple, l’état des structures agraires, associé aux possibilités techniques et financières réduites des petits exploitants conduisent à une sous utilisation des ressources et limitent d’une façon sérieuse la productivité. La production est aussi compromise par le renchérissement du coût de l’énergie et son impact sur le prix de l’eau. La concurrence sur l’eau qu’exerce de plus en plus le secteur de l’eau potable et industrielle exige la recherche de l’économie de l’eau par une amélioration de l’efficience globale de l’irrigation. Le secteur industriel souffre à son tour de certains problèmes, comprenant des difficultés d’approvisionnement en matières premières, la concurrence d’autres pays exportateurs, le manque d’infrastructures dans les quartiers industriels et les lourdeurs administratives associés aux dossiers d’investissements. Les autres activités économiques susceptibles d’être développées dans la région sont la pêche, le tourisme et les agro-industries. En plus, l’environnement de la région mérite aujourd’hui une attention particulière compte tenu des implantations industrielles, des nouvelles Wail Benjelloun 19 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 technologies agricoles, des aménagements hydro-agricoles, des investissements en infrastructures (ports, routes) et de la densification urbaine avec la pollution conséquente. L’UM5A peut jouer un rôle important dans l’étude scientifique et la protection de cet environnement, ainsi que dans les études d’impact précédant les grands projets d’investissement. L’Université peut aussi jouer un rôle déterminant dans le développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) à l’échelle nationale, sur le plan technologique mais aussi sur le plan des différentes applications des NTIC dans le renforcement de l’activité économique (gestion, marketing, e-business…), de l’enseignement (enseignement à distance, vulgarisation de la science, bases de données, visioconférence…) et de l’action de la société civile et de ses élus (accès à et analyse de l’information). L’expertise des chercheurs de la Faculté dans ce domaine est reconnue internationalement. Wail Benjelloun 20 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Orientation n°3 : Rayonnement National et international : Recherche et développement La volonté de promouvoir et de renforcer la recherche scientifique arrive à un moment où des changements majeurs affectent l’enseignement supérieur et où la demande de rénovation de ce secteur se fait de plus en plus insistante non seulement au Maroc mais partout dans le monde. C’est pouquoi la recherche scientifique doit constituer pour notre pays et ses universités une priorité incontournable. C’est aussi dans ce cadre que nous devons inscrire l’ambition affichée du gouvernement de voir le financement de la recherche représenter 1% du PIB dans les quelques années à venir. L’UNESCO et l’OCDE considèrent que les années à venir connaîtront de grandes mutations qui impacteront la recherche scientifique. Il y aura 100 millions d’étudiants dans le monde d’ici l’an 2025, la plupart d’entre eux dans les pays en développement. Parallèlement, la demande de recherche et de connaissances augmentera régulièrement dans des sociétés et des économies de plus en plus basées sur le savoir. Il est probable que le financement public de l’enseignement supérieur et de la recherche ne progresse pas au même rythme que la demande, et dans certains cas il pourra même diminuer en raison de la prévalence d’autres priorités nationales. Les universités comme l’UM5A sont de ce fait appelées à diversifier leurs sources de financement, notamment celles destinées à la recherche. Dans le domaine de la recherche, l’Université Mohammed V-Agdal est appelée à considérer avec ses partenaires internationaux des questions telles la gouvernance globale, la démocratie et les droits de l’homme, la responsabilité sociale, la résolution des conflits, le multiculturalisme, les questions environnementales et l’essor de la technologie, surtout à la lumière des défis que doit affronter l’homme durant ce siècle. Il faut noter aussi la nécessité de renforcer la recherche en sciences sociales à l’échelle nationale pour bien comprendre les grandes forces qui façonnent le monde d’aujourd’hui. Les conclusions du rapport Cherkaoui, paru dernièrement, sur l’état de la recherche en sciences juridiques et sociales dans notre pays sont inquiétantes. Wail Benjelloun 21 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 En outre, dans un contexte économique international incertain, il serait judicieux d’orienter de façon prioritaire la recherche universitaire dans le sens des besoins socioéconomiques régionaux et locaux. Dans cet esprit, le Comité permanent interministériel, lors de ses deux dernières réunions en 2006 et 2007, a définit sept programmes prioritaires nationaux de recherche qui se déclinent comme suit: I. Agriculture en conditions difficiles II. Amélioration de la qualité de la vie III. Connaissance, préservation et valorisation naturelles IV. Environnement et développement durable V. Biotechnologies VI. Gestion des risques VII. Innovation et compétitivité des entreprises VIII. Développement socioéconomique et culturel des ressources La recherche à l’UM5A : Bilan et perspectives Le présent projet accorde une importance capitale à la recherche au sein de l’Université Mohammed V-Agdal. Nos laboratoires et équipes assurent, depuis les années 50, une activité soutenue de recherche dans tous les domaines, dans les sciences exactes, sociales et humaines. Aujourd’hui ils sont leaders à l’échelle nationale, contribuant à l’avancement des connaissances dans les sept programmes prioritaires et dans le cadre du programme NTIC, et forment les chercheurs de demain sur des sujets d’actualité. La recherche à l’Université Mohammed V-Agdal s’inscrit parfaitement dans la logique des priorités nationales, sur les deux plans, organisationnel et thématique. En fait l’opération de structuration de la recherche en laboratoires et équipes accrédités a pu inclure 85% des enseignants-chercheurs de l’Université. Un effort reste à faire pour attirer les enseignants restants pour dépasser 97% en 2012. Le taux d’inclusion est actuellement le plus important à la Faculté des Sciences (98%, dans 39 laboratoires et 7 équipes), qui produit plus de 60% des publications internationales indexées de l’UM5A et génère plus de 25% de la production nationale universitaire en matière de recherche toutes disciplines confondues. Il est d’ailleurs prévu, dans le cadre de ce projet, Wail Benjelloun 22 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 de renforcer également la présence des revues scientifiques de l’Université afin de garantir leurs indexation. Notre vision d’une université plus performante en matière de recherche scientifique se base prioritairement sur le développement de la transversalité via la création de Centres de recherche tel que prévu par la loi 01-00, pouvant coordonner les activités et fédérer les moyens de plusieurs laboratoires dans une optique d’utilité régionale. Cette multidisciplinarité peut se concrétiser au sein d’un établissement universitaire, mais elle est encore plus intéressante quand il est possible de profiter de la richesse intellectuelle et des infrastructures de toute l’Université. Il sera intéressant de solliciter autour d’une thématique bien définie des compétences de différents établissements et, pourquoi pas, de différentes universités de la région. Le Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur – PRES de Rabat en est un bel exemple. Fidèle à cette vision, nous proposons, vues les compétences qui existent au sein de l’UM5A, la création d’un certain nombre de centres de recherche, à orientation transversale, qui assureront cette fonction fédérative et contribueront à la relance de la recherche nationale. Les domaines choisis reflètent les besoins de demain, et contribueront certainement à un niveau de vie meilleur pour le citoyen marocain. Le Centre d’étude de la culture marocaine Le Maroc jouit d’une culture résultat d'interactions entre son histoire, sa géographie, sa diversité territoriale, ses composantes anthropologiques, sa richesse linguistique et de son cumul civilisationnel. Depuis l'avènement de l'Islam, il y a plus de 12 siècles, le Maroc a adopté un courant tolérant et ouvert, dans des frontières qui s’étendaient de l'Andalousie jusqu'au fleuve du Sénégal. Pendant toutes ces variations historiques, le Maroc a su préserver son identité, à laquelle ont contribué les berbères, les juifs, les arabes, les andalous, les sahraouis et les sub-sahariens. Cette identité culturelle, riche par son profondeur et sa diversité, mérite qu’on lui consacre, au sein de l’université marocaine un intérêt particulier. C’est ainsi que le Centre d’étude de la culture marocaine se penchera sur une stratégie de recherche sur notre patrimoine culturel afin de formaliser son histoire et Wail Benjelloun 23 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 moderniser la culture nationale et d’en épanouir les potentialités créatives et artistiques. L’action du Centre visera la promotion de la culture nationale tout en préservant son authenticité et ses spécificités dans un environnement international d’ouverture et de mondialisation. Il s’intéressera : à la promotion et la valorisation des arts populaires comme faits socioculturels d’expression d’une culture diversifiée, d’un mode de vie et d’une civilisation ; aux arts plastiques comme expression d’une culture moderniste, ouverte sur l’avenir ; aux musiques populaires et moderne ; aux manuscrits et à l’édition du livre comme témoins de notre passé et de notre imaginaire, mais aussi comme œuvres conditionnant notre futur (la filière Métiers du Livre de la FLSH contribuera certainement à cet effort) ; à l’encouragement de la recherche et de la création théâtrales, et en contribuant au fond documentaire théâtral ; à l’audiovisuel (internet, radio, télévision, cinéma) comme moyens d’expression et de communication de plus en plus présents dans notre vie quotidienne. Le Centre sera hébergé à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines où il pourra bénéficier de l’expertise des différents départements, et il fera certainement appel aux compétences se trouvant au sein de la Faculté des Sciences et la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales. Il contribuera certainement à la dimension culturelle et scientifique de l’Université et pourrait éventuellement lancer un musée de la culture marocaine. Le Centre des Etudes stratégiques et d’intelligence économique L’information devient de plus en plus une ressource stratégique de l’entreprise et partant, de l’économie d’un pays. Elle est devenue facteur clé dans la capacité à créer, développer ou défendre des avantages compétitifs. Une démarche intelligence économique permet d’exploiter le facteur de compétitivité que constitue pour les entreprises la maîtrise des flux d’information. En fait, la compétition économique mondiale contraint les entreprises marocaines, à consentir des efforts soutenues de prospection, Wail Benjelloun 24 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 d’innovation, d’économie (rentabilité) et de qualité. La crise actuelle dans le textile est une démonstration éloquente des effets de la non prise en compte de la compétition. Les acteurs économiques ont besoin d’une information fiable et prospective, et doivent pouvoir se prémunir contre des accès non souhaités à leurs propres données. Le moment est actuellement opportun, de point de vue stratégique, pour le Maroc de s’intéresser à l’intelligence économique, mettant en place un enseignement et une recherche capable de faire avancer ses ambitions dans ce domaine. Les percées économiques du Royaume, pour être en sécurité, doivent être protégées par l’accès à l’information et par la sécurisation des informations générées. Il faut donc mettre en place des systèmes de protection des flux et des systèmes de recoupement des données. Le poids politique des pays se mesure de nos jours en des termes de plus en plus économiques et nous devons agir en conséquence. Une politique d’intelligence économique représenterait un triple avantage pour le Maroc : une amélioration de la performance économique, une meilleure cohérence dans la gestion des affaires de l’état et un développement local par le biais d’une meilleure compétitivité. Les équipes de recherche de l’Université Mohammed V-Agdal s’intéressent aux retombées de l’échange des informations stratégiques. Nous proposons organiser et fédérer ces activités au sein d’un Centre des Etudes stratégiques et d’intelligence économique, appelé à étudier le phénomène et proposer aux acteurs économiques et à l’Etat, des stratégies en information favorisant l’essor de l’économie nationale. Peuvent être associés à ce Centre, qui sera domicilié à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, les Laboratoires et équipes suivants de cette Faculté : Economie des Institutions et Développement ; Economie Monétaire Nationale et Internationale ; Entreprenariat ; Economie Internationale ; Monnaie – Finance – Banque ; Etude et de Recherches Internationales et Communautaires ; Finance et Fiscalité ; et Etudes Sociales et Politiques. Seront aussi associés à ce Centre les Laboratoires de la Faculté des Sciences : les Laboratoires de Mathématiques appliquées, et celui d’Analyse, algèbre et applications. Les filières Mathématiques financières et Actuariats sont aussi d’un grand intérêt pour ce Centre. Le Centre sera appelé à interagir avec les Ministères, les différents Centres nationaux d’études stratégiques ainsi que les entreprises et industries marocaines, afin d’élaborer une approche nationale et des stratégies appropriées de veille. Après tout, Wail Benjelloun 25 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 l’intelligence économique, environnement. c’est comprendre et maîtriser notre Le Centre de recherche sur la Gouvernance Locale et Régionale Les gouvernances locale et régionale permettent d’asseoir une démocratie réelle et un développement humain durable. Elles représentent des choix stratégiques pour le Maroc, permettant de pérenniser l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) en impliquant les populations locales dans la gestion de leurs propres affaires. Cette gestion partagée des affaires publiques permet la mise en place de pouvoirs publics plus à l’écoute des citoyens et une gouvernance locale qui implique l’ensemble des acteurs concernés. Le système de gouvernance ainsi mis en place devient plus près des droits et des demandes des populations locales, notamment en matière de services essentiels. Nous proposons la création au sein de l’Université Mohammed V-Agdal d’un Centre de Recherche sur la Gouvernance Locale et Régionale. Ce Centre s’appuiera essentiellement sur les compétences de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales où il sera hébergé, mais fera appel aussi aux autres Instituts et Facultés de l’UM5A vu la nature transdisciplinaire de ses travaux. En partant du principe que la gouvernance démocratique locale permet d’impulser une dynamique économique territoriale, ce Centre accompagnera les processus de décentralisation par des initiatives diverses, comprenant : la facilitation de la prise de décision par la mise à la disposition des élus de données de la recherche sur les questions impactant le développement local et régional (ressources naturelles, énergies renouvelables, agroalimentaire, compétitivités nationale et internationale, nouvelles technologies et procédés… ) des études de compétitivité permettant à la région un meilleur ciblage des champs d’investissement ; des études comparatives des systèmes de gouvernance locale et régionale des études prospectives visant une meilleure planification et une meilleure intégration régionale ; des études d’impact pour les grands projets structurants ; Wail Benjelloun 26 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 la formation des élus et des personnels administratifs, notamment dans les domaines de la planification locale, des finances publiques et de la gestion des projets ; l’accompagnement des réformes au niveau des pratiques et des procédures. Il pourrait aussi faire un rapport régulier, annuel ou biennal sur l’état d’avancement de la gouvernance locale dans la région Rabat, Salé, Zemmour Zaër. Le Centre de Recherche en Informatique Les technologies de l’information (TI) sont de plus en plus présentes dans notre vie quotidienne. En matière d’enseignement et de recherche elles sont devenues incontournables dans tous les domaines du savoir. Le tableau ci-dessous présente l’évolution de ce secteur aux dépens des autres secteurs majeurs de l’économie américaine depuis 1860. Dans une période d’un peu plus d’un siècle il est passé d’un niveau négligeable à environ 50% de l’économie, et la tendance continue. L’importance grandissante des TI est actuellement caractéristique de toutes les grandes économies, et elle impact également ces dernières années l’économie marocaine. L’approche « économie du savoir » nous oblige à repenser notre vision de la formation et la recherche, pour Wail Benjelloun 27 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 décloisonner les sciences et leur permettre de s’engager dans une fertilisation croisée à travers une vision multidisciplinaire, beaucoup plus intéressante, beaucoup plus productive. En fait, selon l’APEBI/FMTITO, le Maroc est actuellement la 3ème destination de délocalisation parmi les pays francophones en terme d'offshoring. Quelque 50 multinationales se sont installées dans le pays, bénéficiant des avantages liés au statut avancé accordé au Maroc par l’UE et aux accords de libre-échange signés avec les Etats-Unis, la Turquie, la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et la Communauté économique des pays de l'Amérique du Sud (Mercosur, en cours de négociation). Le savoir-faire marocain s’est aussi imposé en la matière dans les domaines du monétique, la gestion intégrée des budgets et des dépenses, le conseil ingénierie et l’intégration des Systèmes d'information (SI), la gestion intégrée du patrimoine immobilier et mobilier, les systèmes d'information géographique, le développement de contenu électronique en langue arabe et les systèmes décisionnels. Pour soutenir le secteur, la Stratégie contrat-progrès 2006-2012 a été initié : un plan national qui vise la mise en place, entre autres, d'une industrie forte en TIC, la consolidation de l'ingénierie nationale, la création d'emplois hautement qualifiés et pérennes (+33.000 dans l'industrie des TIC et +90.000 dans l'offshoring), le développement national du système e-gov, l'amélioration et la capitalisation d'un véritable savoir-faire national exportable. En fait, il est prévu que d'ici 2015, 30% des emplois traditionnels liés aux services IT professionnels seront occupés par des salariés basés dans des pays émergents. L’opportunité que ceci ouvre pour notre pays et surtout notre Université est indéniable et à saisir et c’est dans cette perspective que nous avons lancé la licence offshoring en gestion de parc PC et que nous avons encouragé les contrats de prestation de service en informatique, télécommunications, Multimédia et Imagerie. Après avoir créé le Département d’Informatique, nous devons continuer à renfrorcer nos enseignements et notre recherche en la matière. Des licences en systèmes d’information pour la gestion (MIS : management information systems) ainsi qu’en informatique pour institutions financières sont à prévoir, en collaboration avec les acteurs économiques. Le Centre de Recherche en Informatique, tel que nous l’imaginons, sera basé à la Faculté des Sciences de Rabat, intégrera les laboratoires des départements d’Informatique, de Physique et de Mathématiques. Il serait Wail Benjelloun 28 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 intéressant d’associer les compétences du Laboratoire Système d’Information et Répartition de l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs et le Laboratoire d’Analyse des systèmes, de traitement d’information et du management de l’Ecole Supérieur de Technologie de Salé, pour l’apport en matière d’informatique et gestion qu’il pourrait éventuellement mettre à la disposition du Centre. Le Centre de Recherche en Informatique assurera la formation par la recherche pour les cadres de demain, avec des profils polyvalents. La nécessité de créer un tel centre nous paraît d’autant plus opportune qu’au niveau de la Faculté des Sciences, un étudiant lauréat de licence sur deux est issue de la filière informatique, ce qui représente une pépinière de plus de 250 Licenciés par an pouvant contribuer potentiellement aux activités de ce centre. Le Centre des Nanosciences et Nanotechnologies Les nanosciences et les nanotechnologies sont un secteur en croissance rapide, avec un potentiel économique considérable dans de nombreux domaines: informatique et télécommunications, médecine et biologie, matériaux et chimie, énergie et environnement. Les applications nano sont prometteuses pour relever les différents défis liés au développement, à savoir : disponibilité et utilisation des ressources hydriques et énergétiques, diagnostic et traitement des maladies, détection et destruction des organismes pathogènes des végétaux et des animaux, amélioration de la productivité agricole, d’une façon générale, de la production et du stockage des denrées alimentaires. La génomique, les biotechnologies et les plates-formes TIC actuelles combinées avec le pouvoir nanotechnologies renforcent encore les chances de parvenir à un développement socio-économique dans les pays en développement. C’est un domaine où il faut, encore une fois, associer la recherche, la formation et l'industrie pour rentabiliser et fructifier l’investissement. Parmi les partenaires industriels du projet Technopolis (Rabat-Salé), dans le cadre du plan émergence, se trouvent Safran, Valeo, Nemotech et ST micro-electronics, la CDG et ses principales filiales telles que MED-Z, CDG dévéloppement ainsi que les principales banques de la place. L’Université Mohammed V-Agdal doit occuper une place de choix dans le cadre de ce projet, en contribuant par la formation et la recherche à sa réussite. Wail Benjelloun 29 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 A cet effet, les filières sciences de la matière, chimie et physique, les filières de physique médicale et sciences analytiques sont appelées à orienter de plus en plus leurs activités vers ce domaine. A l’Université Mohammed V-Agdal, c’est sur la base d’un contrat conclue entre la Faculté des Sciences et la société INANOTECH que neuf Laboratoires et équipes de l’UM5A vont orienter prioritairement leurs activités dans les nanotechnologies. Ce centre sera hébergé à l’Ecole Mohammedia des Ingénieurs. Le Centre des Biotechnologies Les biotechnologies, autre secteur d’une importance critique, englobent une large variété d'activités scientifiques dans plusieurs sphères, telles que les aliments, la santé et l'agriculture. Elles incluent l'utilisation d'organismes ou de parties d'organismes vivants, pour engendrer de nouvelles méthodes de production, notamment dans les domaines suivants: vaccins et industrie pharmaceutique; les OGM; thérapie cellulaire; infertilité humaine; environnement et détoxification; biocarburants. Wail Benjelloun 30 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Le potentiel de la Biotechnologie L’Université Mohammed V-Agdal s’est investie dans les biotechnologies par le biais de ses laboratoires de la Faculté des Sciences: Biochimie et immunologie ; Physiologie, biotechnologie; et microbiologie et biologie moléculaire. Ces équipes produisent des travaux internationalement reconnus qui ont abouti à la création au sein de la Faculté des Sciences d’un laboratoire international de l’Institut de Recherche et Développement (IRD France), à des projets de recherche en commun avec l’Institut National d’Hygiène, l’Institut Pasteur, le CHU, l’IAV Hassan II, le Centre de la Recherche Forestière, l’INRA et à une reconnaissance nationale et internationale de compétence dans le domaine de l’empreinte génétique et de la génétique forensique. De même, la création des filières Master : Sciences et Technologies de la Vie et de la Santé, Qualité microbiologique et sécurité sanitaire, Génie et gestion de l’eau et environnement, Sciences biologiques a largement contribué au rayonnement national et régional en matière de Biotechnologies depuis 2006. Wail Benjelloun 31 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Sur cette base consistante, il nous paraît judicieux de créer un centre de Biotechnologies domicilié à la Faculté des Sciences en veillant à orienter ses activités vers les prioirités et les spécificités régionales telles que : Les Sciences de la Santé, orientation motivée par la proximité du CHU Ibn Sina ; L’agroalimentaire, qui pourrait profiter de l’implication de l’INRA, de l’IAV Hassan II et du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification. En des termes généraux, les possibilités de développement dans le secteur de nouvelles biotechnologies susceptibles d’être développées au Maroc nous semblent se situer autour de cinq axes : les sciences de la santé, de l’aquaculture, de l’environnement, de l’agro-alimentaire et de l’exploitation forestière. Le Centre de Recherche en Eau, Energie, Environnement et Développement Durable La préservation des ressources naturelles constitue un enjeu majeur pour le Maroc, qui s’est fixé des objectifs ambitieux en la matière, en créant le Conseil National de l’Environnement en 1980, ainsi que les Conseils régionaux. Ensuite, le Plan National de Lutte contre la Désertification a été ms en place en 1986 (7,5 milliards de Dirhams dépensés entre 1999 et 2001) puis le Programme National d’Irrigation en 1987. La Charte Nationale de l’environnement, prévue pour 2010, définira les grandes lignes d’une politique de développement durable prenant en compte les impératifs écologiques en termes d’exploitation des ressources et de préservation de sites. Dans un tel contexte, la gestion de l’eau, constitue une voie de recherche prioritaire pour l’UM5A qui justifierait la nécessité de la création d’un centre de Recherche en Eau, Energie, Environnement et Développement Durable. Ce centre devra en raison des spécificités régionales et nationales se pencher sur les grandes thématiques telles que : La gestion intégrée, l’économie et la protection des ressources en eau ; La maîtrise des inondations et lutte contre la sécheresse ; La construction et gestion des barrages ; La conservation de l’eau et des sols ; Wail Benjelloun 32 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Le développement de l’énergie hydroélectrique ; La gestion de l’eau en milieu urbain et aménagement des ressources en eau ; La sécurité de l’approvisionnement en eau en milieux urbain et rural ; L’utilisation de ressources en eau non conventionnelles, notamment recyclage des eaux usées, dessalement de l’eau de mer, recueil et utilisation de l’eau de pluie, etc; L’impact du changement climatique sur les ressources en eau et mesures de lutte En raison de ces spécificités liées à l’environnement, un tel centre devra également fixer parmi ses priorités la biodiversité et les énergies renouvelables pour un développement durable. Par ailleurs, en matière de biodiversité, notre pays, signataire de la Convention pour la diversité biologique (CDB 1992), s'est engagé à stopper l'érosion du patrimoine naturel. Il participera à ce titre au rendez-vous que la Communauté internationale a fixé en octobre 2010 à Nagoya (Japon) pour faire le point sur la perte planétaire de la biodiversité. Assurance-vie de la planète, la mer, son littoral et sa biodiversité marine, est une porte ouverte sur l’avenir. Sa protection et celle du littoral sont à ce titre essentielles. Enfin, le Maroc doit faire face aux enjeux économiques que représentent les ressources minérales dont il dispose. L’UM5A est déjà largement impliquée dans les thématiques liées à l’environnement et en particulier la biodiversité qui constitue un des axes majeurs des activités de recherche de l’Institut Scientifique. En matière d’énergie au Maroc, pays à ressources énergétiques limitées, il faut une prise de conscience nationale en faveur de l’économie de l’énergie. L’amélioration de l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables constituent les voies prioritaires à explorer. Dans ce cadre, les pistes les plus prometteuses concernent le solaire thermique et l’énergie éolienne. Actuellement, le Maroc investit lourdement dans les deux technologies, et encore une fois, les chercheurs de l’Université Mohammed V-Agdal pourraient conjuguer leurs efforts pour rendre ces technologies plus rentables et plus accessibles. Ces perspectives induisent et vont induire la création et le développement de nombreuses activités, que ce soit dans les secteurs du bâtiment, des matériaux, des systèmes de chauffage, des moteurs et bien sur des Wail Benjelloun 33 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 énergies renouvelables. Ce qui augure de nombreuses opportunités d’emploi pour nos lauréats. Le Centre de Recherche en Eau, Energie, Environnement et Développement Durable sera placé à l’Institut Scientifique et réunira les chercheurs à partir de ses laboratoires : Géologie et Télédétection ; Géophysique et Zoologie, ainsi que les Laboratoires de la Faculté des Sciences: Botanique, mycologie et environnement ; Zoologie et Biologie générale ; Chimie des plantes et de synthèse organique et bio organique ; Electrochimie et chimie analytique ; Energie solaire et environnement ; Océanologie, géodynamique et génie géologique ; Géologie appliquée : ressources naturelles, patrimoine géologique et environnement ; Risques géologiques, télédétection et environnement. Il seront renforcés par l’expertise des Laboratoires de Géophysique appliquée Géotechnique, géologie de l’Ingénieur et de l’Environnement de l’EMI et le Laboratoire Energétique, Matériaux et Environnement de l’EST Salé. Le pôle de compétence régional en Sciences de l’Ingénieur En ayant dressé de manière exhaustive la mise en place d’un certain nombre de centres de recherche et de formation au sein de l’UM5A, il est interessant d’ajouter que la spécificité de la région de RSZZ en matière de formation et de recherche reste indéniablement sa très grande richesse en écoles et institutions académiques telles que les grandes écoles de la région. En fait, la Région Rabat-Salé-Zemmour-Zaër dispose des principaux établissements d’enseignement supérieur dans les domaines des sciences de l’ingénieur qui ont formé la plus grande partie des ingénieurs exerçant les plus hautes fonctions au niveau des organismes et institutions publics ainsi que des entreprises du pays : l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs (EMI), l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV-HII), l’Institut National des Postes et Télécommunications (INPT), l’Ecole Nationale de l’Industrie Minérale (ENIM), l’Institut National des Statistiques et d’Economie Appliquée (INSEA) , l’Ecole Nationale Supérieure d’informatique et d’Analyse des Systèmes (ENSIAS), l’Institut National des Postes et Télécommunications (INPT). L’UM5A en institutant les centres de recherche précités contribuerait ainsi à mettre en place un véritable pôle de compétence régional en sciences de l’ingénieur encourageant l’excellence et multiplinant les opportunités de formation et d’emploi. Wail Benjelloun 34 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Le financement de la recherche Il est prévu, dans le cadre du programme d’urgence, que les budgets globaux de soutien à la recherche à l’Université Mohammed V-Agdal atteignent 7,357 millions de DH sur 4 ans pour amélioration de la gouvernance et du suivi de la recherche, 58 millions de DH sur 4 ans pour renforcement, diversification et pérennisation des sources de financement de la recherche, 70,74 millions de DH sur 4 ans pour renforcement des capacités de recherche et 4,336 millions de DH sur 4 ans pour renforcer la coopération internationale dans le domaine de la recherche scientifique. Il est de notre intention d’introduire en plus, d’instaurer une prime à la publication qui sera prélevé du budget de fonctionnement de l’Université et mise à la disposition des auteurs de chaque publication dans une revue internationale indexée, leur permettant d’acquérir par exemple un titre de transport ou couvrir les frais d’inscription dans un congrès. Des mesures analogues sont déjà en cours dans plusieurs pays dont la France et la Tunisie et ont largement fait leur preuve dans le cadre de l’encouragement de la production. En outre, les Centres de recherche que l’UM5A se propose de créer intéresseront le tissu économique et seront intéressés par lui. Ce niveau d’interaction les placera en bonne position pour mener des projets en collaboration et cofinancement, des travaux de conseil et des études à la commande. Le parc technologique prévu pour 2011 dans le projet d’urgence deviendrait alors une structure naturelle dans ce cadre. La relation avec l’entreprise permettra de générer à terme des rentrées intéressantes, suffisantes pour servir de complément significatif à la contribution budgétaire de l’Etat. Par ailleurs, la politique de prospection en matière de financement de la recherche scientifique à l’UM5A gagnerait à être dynamisée en raison des nombreuses sources existantes qui n’ont pas été sollicitées à ce jour. La coopération internationale Un des critères les plus sûrs de la réussite d’une université est sa capacité à entretenir des relations de coopération avec les universités internationales renommées et de soumissionner avec succès pour l’obtention de fonds internationaux destinés à l’enseignement et la Wail Benjelloun 35 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 recherche. L'internationalisation de l’Université Mohemmed V-Agdal, c'est-à-dire le développement des échanges dans tous les domaines, respectant la particularité de chacun et le droit à la différence, peut et doit contribuer à cet objectif en dispensant une formation de qualité ouverte à tous, axée sur les valeurs démocratiques et morales que nous défendons tous et offrant une dimension sociale aux étudiants. Il est certain que les enseignants-chercheurs de l’université Mohammed V-Agdal ont réussi à nouer, individuellement ou par groupes de travail, des relations étroites avec des collègues dans des universités étrangères. Une centaine de thèse en cotutelle avec des universités étrangères, des contrats de coopération, et des accords de mobilité des étudiants et des enseignants dans le cadre des programmes de l’Union européen, témoignent de ces relations. Ce projet consacre un effort particulier à l’encouragement de ces liens et à l’institutionnalisation des relations internationales. La coopération avec les universités étrangères, américaines et européennes, mais aussi africaines et asiatiques, de renommée internationale, permet à l’université Mohammed V-Agdal un rayonnement à l’échelle mondiale et élargit les horizons académiques de ses étudiants et enseignants. En plus, certaines fondations étrangères, tels que Ford, Getty, Rockefeller, Carnegie, etc. gèrent des programmes orientés spécifiquement vers les institutions d’enseignement, mais elles restent très peu sollicitées par les établissements marocains. Culture scientifique et valorisation de la recherche La Culture Scientifique et Technique ne peut plus être envisagée aujourd’hui comme une simple vulgarisation des sciences ou comme la diffusion de savoirs et de techniques. c’est véritablement l’appropriation par les citoyens des questions posées par le développement scientifique et technique. Il s’agit de mettre la “ Science en culture ” avec les questionnements sur les progrès scientifiques et le développement social. L’objectif de cette culture est de « publiciser » la science c’est-à-dire de la mettre en débat public dans ses applications et dans les orientations de recherches soutenues par les pouvoirs publics. Dans ce cadre, une Cité de l’Innovation verra le jour au sein de l’Université Mohammed V-Agdal pour répandre ces valeurs auprès de l’opinion public à travers des diffusions, des manifestations, des Wail Benjelloun 36 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 ateliers,… Elle sera chargée d’héberger également la Cellule de Valorisation de la Recherche qui est entièrement dédiée au transfert technologique et à la valorisation des innovations issues des laboratoires de recherche de l’Université Mohammed V-Agdal. Cette structure qui s’inscrit dans le cadre de la réforme universitaire et des tendances internationales, vise à doter notre université d’interfaces «UniversitéEntreprise» en vue de promouvoir la nouvelle mission de l’Université. La mission de cette cellule qui vise à la promotion des actions citoyennes et entrepreneuriales de l’UM5A consiste à accélérer la transformation de l'innovation en procédé industriel. Cette cellule intégrera en son sein le Centre d’Innovation Technologique de l’EMI et l’incubateur Rabat Pionnières de la Faculté des Sciences, conclut avec l’AFEM. Il sera mis à la disposition des chercheurs, des investisseurs, des créateurs d'entreprise et des industriels, un éventail de complet de services et de compétences, couvrant l'ensemble du continuum de la valorisation en recherche ; Ses principales missions sont: - Valorisation et Transfert Technologique des résultats de la recherche vers le milieu socio-économique ; - Gestion de la propriété intellectuelle - Développement des partenariats industriels - Management de projets nationaux et internationaux ainsi que des contrats de recherche et de prestations de service réalisés par les laboratoires et les chercheurs de l’Université Mohammed V-Agdal ; - Création d'entreprises innovantes et financement de pré-amorçage ; - Développement de partenariats et de relations extérieures de l’université, notamment avec les entreprises, la région, les organismes publics et privés et les autres acteurs socio-économiques ; - Prospection, organisation et gestion des sessions de formation continue au profit du monde socio-économique en coordination avec les laboratoires et les chercheurs de l’UM5A ; - Développement de l’esprit entrepreneurial au sein de l’Etablissement et émergence de projets de création d’entreprises innovantes ; - Incubation de projets d’entreprises innovantes ; Wail Benjelloun 37 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 - Veille scientifique, technologique et économique. En association avec la fondation-UM5A que l’université tente de créer depuis plusieurs années, cette cité de l’innovation permettra à la communauté UM5A de devenir plus présente dans le monde des entreprises et permettra le développement de nouvelles sources de financement et de soutien pour la recherche. Un effort plus important doit être fourni afin de réussir les missions de la cité de l’innovation et de la Fondation-UM5A pour qu’elles puissent jouer pleinement leurs rôles respectifs. La Commission d’éthique En clôturant ce chapitre, nous devons noter que le champ de l’éthique appliquée à la recherche, aux sciences et à la technologie s’élargit depuis quelques années. Si la bioéthique est la discipline la plus courante et la mieux connue de l’éthique appliquée, d’autres domaines de réflexion comptent de plus en plus lors de l’élaboration des politiques. En effet, l’éthique environnementale contribue à identifier, à clarifier et à mettre en avant les valeurs morales qui doivent être prises en compte dans le domaine de l’environnement. L’éthique scientifique est indispensable à la prise en compte des valeurs fondamentales des sciences et de la recherche scientifique pour éviter le risque de plus en plus présent des conflits d’intérêts. Enfin, l’éthique des technologies est nécessaire pour mettre au point un cadre éthique d’évaluation des nouvelles technologies telles que la technologie spatiale ou la nanotechnologie, ainsi que pour répondre aux questions éthiques que soulèvent les technologies créatives et novatrices censées répondre aux besoins des pays en développement. De plus en plus, des questions d’éthique se posent pour la recherche en science sociales. Nous voulons par ce paragraphe, attirer l’attention de nos collègues sur l’importance de la question et les sensibiliser à la nécessité de prendre en compte les retombées indésirables que peut engendrer la recherche sur les sujets et/ou sur l’homme en général. C’est ainsi que nous avons l’intention d’établir une commission d’éthique au sein de l’Université, chargé de veiller sur le respect des droits des personnes et de la communauté dans tout projet de recherche. Wail Benjelloun 38 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Orientation n°4 : Performance de l’Université : Une formation tournée vers l’avenir Pour rester fidèle à l’esprit de la Charte nationale d’éducation et de formation, les formations proposées et élaborées par l’Université doivent prioritairement s’articuler autour des besoins des différentes composantes de l’économie de la région de Rabat Salé Zemmour Zaër : Préservation des ressources naturelles Préservation du cadre de vie et environnement Globalisation Compétitivité Qualité Importance des ressources humaines Importance de l’ajustement des connaissances Avances technologiques Nouveaux moyens de communication Importance de l’information Démocratie et société civile Importance de l’éthique Un tel rôle place l’université à l’avant garde des processus de changement et de développement socio-économique. Elle doit veiller à la formation de cadres de haut niveau adaptés aux besoins et aux connaissances d’un monde en évolution permanente. Tous les programmes (enseignement, recherche et formation continue), doivent être conçus et mis en place compte tenu du rôle à jouer par l’université dans l’accompagnement des efforts des différents agents économiques. Pour faire face à cet objectif, une stratégie englobant l’enseignement, la formation et les acteurs économiques doit être mise en place dans une nouvelle vision de l’université au service du citoyen et de la région. Dans cet esprit, un certain nombre d’objectifs pédagogiques reste à atteindre dans les années à venir si nous souhaitons dispenser à nos étudiants une formation véritablement performante en adéquation avec les besoins locaux et régionaux du marché de travail. Wail Benjelloun 39 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Décloisonner l’université pour une formation transdisciplinaire Malgré l’évolution notable introduite par la réforme universitaire dans le cadre de la loi 01-00 et par le plan d’urgence 2009-2012, l’université Mohammed V-Agdal, comme ses consœurs publiques au Maroc, reste pédagogiquement un ensemble d’établissements s’occupant chacun exclusivement de ses étudiants, avec très peu d’échange entre eux. Une perte d’énergie et de compétences en résulte, chaque établissement ayant par exemple ses propres enseignants de langue, d’informatique et de gestion, tandis que les étudiants sont privés de l’opportunité de bénéficier de modules pouvant les intéresser dans les établissements voisins ainsi que de l’accès aux ouvrages où aux salles spécialisées. Le coût, en termes de perte de qualité pédagogique de cet état de choses n’est pas à démontrer. Il nous semble ainsi capital, à ce stade du développement de l’UM5A, d’enclencher un processus de décloisonnement qui mettrait tous les moyens intellectuels et matériels au service de ses étudiants, pour qu’ils deviennent des étudiants non seulement des établissements, mais de l’université. Nous leurs faciliterons ainsi l’accès aux connaissances transdisciplinaires. Nous proposons de faire face à ces défis sur trois niveaux : 1. Centralisation de la supervision transversaux (communs) comme suit : des enseignements Faculté des Sciences : centre d’Informatique pour les modules d’Informatique avec certification de niveau ; Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales : centre de gestion et de l’entreprenariat pour les enseignements de gestion et d’entreprenariat instauré dans le cadre des filières nouvelles approches ; Faculté des lettres : centre de langues pour les modules de Langues et Communication. Dans ce dernier cas il faut noter le problème de la maîtrise de la langue véhiculaire du savoir se pose avec acuité au Maroc. C’est pourquoi il est nécessaire de mettre en place une stratégie de mise à niveau pour remédier à cet état de fait et permettre aux étudiants de poursuivre leurs études sans handicap linguistique. Cette action devrait être coordonnée par un Centre des langues et s’appuyer sur les supports suivants : Wail Benjelloun 40 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Test de positionnement, installé sur la plateforme MOODLE pour les niveaux A1, A2, B1 du Cadre Européen Commun de Référence en Langues (CECRL) ; les niveaux B2, C1 et éventuellement C2 restent à développer; Laboratoires de langues : Il permet de rattraper le retard que certains étudiants peuvent accuser par rapport au niveau requis dans les cours en présentiel. Cet apprentissage se fait avec l’aide de logiciel spécifiques comme « Tell me more » ; Auto apprentissage sur la plateforme numérique : En plus des cours en présentiel et /ou de séances dans le laboratoire de Langues, l’étudiant peut faire des exercices en langues sur une plateforme dédiée à cet effet. Ce nouveau mode de fonctionnement permettra l’échange d’expertise, d’enseignants et éventuellement d’étudiants, avec une fertilisation intellectuelle croisée qui ne peut que bénéficier à la qualité de notre enseignement. 2. Création de passerelles d’inscription entre les établissements : Afin de permettre aux étudiants de s’inscrire dans des éléments qui s’intègrent dans la logique de leurs cursus, dans des établissements autres que le leur pour bénéficier d’une expertise pointue. Ces modules peuvent pour le moment s’intégrer dans la partie optionnelle d’une filière où ils peuvent être capitalisés en supplément du nombre de module requis pour la filière. Ils peuvent aussi être utilisés pour satisfaire les heures de formation requises dans le cadre du CED. Dans ce cadre, en plus des langues asiatiques (notamment le Chinois) à fort potentiel d’avenir, nous pouvons citer à la Faculté des Lettres les cours d’histoire des sciences, de philosophie, de sociologie, de psychologie comme pouvant intéresser les scientifiques, les ingénieurs et les économistes. A la Faculté des Sciences Juridiques, des modules de gestion de projets, de marketing, de loi des affaires, de commerce international, peuvent attirer des scientifiques intéressés par l’entreprenariat, et à la Faculté des Sciences ou à l’EMI, des modules de mathématiques appliquées, mathématiques financières, d’actuariat ou d’environnement ou de géologie sont d’intérêt pour les étudiants en géographie, sociologie, économie, ou sciences juridiques. Wail Benjelloun 41 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 3. Elaboration de filières communes transdisciplinaires : Notamment pour les filières Master, ce qui permettrait de se pencher sur les multiples questions transdisciplinaires auxquelles doivent se confronter notre région et notre pays : gouvernance régionale, développement durable, gestion intégrée de l’environnement, entreprenariat, agribusiness, technologies et accès à l’information, désenclavement rural… Une première expérience réussie a été conduite à la Faculté des Sciences de Rabat avec la Master de Génie et gestion de l’eau et environnement (GGEE) qui draine l’expertise des enseignants des six départements de la faculté, plus des intervenants d’autres établissements et offices et qui accepte des lauréats de toutes les filières de Licence. Poursuivre l’effort de ré-organisation des enseignements Dans le cadre de la réforme, les conditions de travail se sont beaucoup éclaircies pour les étudiants. Le nombre d’heures et de semaines pour chaque module, le nombre de contrôles continus, les dates des examens et des rattrapages, les conditions de compensation. Pour être fidèle à l’esprit de cette réforme et pour atteindre les objectifs fixés en ce qui concerne l’enseignement au sein de l’UM5A, les mesures suivantes doivent être mises en place, dans le cadre d’une étroite collaboration entre les enseignants, les étudiants et l’administration. L'enseignant chargé d'un cours devra distribuer une programmation précise dans le temps donnant toutes les informations sur le contenu, le rythme de travail, les modalités pédagogiques, ainsi que sur les méthodes d'évaluation. Les documents supports des enseignements doivent être mis à la disposition de tous les étudiants. Chaque enseignant devra établir des horaires de disponibilité pour encadrer les travaux individuels de ses étudiants. En plus chaque enseignant servira de conseiller académique à un groupe d’étudiants depuis leur entrée à l’université jusqu’à l’obtention du diplôme. L’ensemble des filières, régulations, procédures et enseignements sera présenté annuellement dans un livret de l'Université. Ce livret constituera un type de contrat entre l'étudiant et l'Université. Wail Benjelloun 42 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Ces mesures, en optimisant la communication au sein des établissements, particulièrement entre enseignants et étudiants sont de nature à contribuer à la diminution des taux d’échec et d’abandon. Mettre l’étudiant au cœur de nos préoccupations et prise en compte de ses revendications L’exemple du travail pédagogique accompli à la Faculté des Sciences depuis 2003 en matière d’écoute, de sondage d’opinion, d’accueil et d’accompagnement des étudiants pourait être généralisé à l’ensemble des établissements des universités eu égard de nombreuses améliorations qui en ont découlés et qui font aujourd’hui de la Faculté des Sciences un établissement public modèle à l’échelle nationale. Cette nouvelle vision aurait des répercussions directes sur l’implication et la motivation des étudiants. Des services à l’étudiant seront proposés tels que l’espace d’enseignement à distance (cours en ligne, espace collaboratif,…) développés avec le soutien du Centre Techno-Pédagogique, la messagerie électronique hébergée à l’université, les cartes d’étudiants numériques offrant un certain nombre de services sociaux tels que : le porte monnaie électronique, le transport urbain, les services offerts par l’ONOUSC, l’accès à la bibliothèque universitaire et la gestion des prêts-retours des ouvrages dans chaque établissement, la gestion des présences régulières comme à l’EMI et l’EST ou aux contrôles en général, l’accès sécurisé dans certaines zones,…etc. Par ailleurs, afin de favoriser la mobilité de nos étudiants à l’étranger, un certain nombre d’actions peuvent être mises en place, notamment la déclinaison des modules en crédits transférables (CT) de type ECTS et l’établissement d’un supplément au diplôme permettant de rendre plus visible et lisible le cursus de l’étudiant et faisant réference aux objectifs de la formation, aux syllabus des modules et aux crédits de chaque module et chaque semestre. Des passerelles peuvent être également envisagées avec d’autres formations des universités marocaines pour permettre à nos étudiants une possible réorientation dans d’autres villes. Vers une nouvelle pédagogie Wail Benjelloun 43 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Il est vrai que la réforme a favorisé une amélioration en matière de pédagogie, mais avons encore du chemin à parcourir pour arriver à la qualité que nous ambitionnons dans l’UM5A. La tolérance des idées dans les cours, la responsabilisation de l’étudiant, l’encouragement de l’excellence, de l’initiative personnelle et de la discussion, contribueront à améliorer le niveau de nos étudiants pour en faire des leaders de demain. L’accueil et les activités d’orientation, occuperont une place très importante dans les priorités de l’université. En plus, un programme de tutorat personnalisé sera développé pour faire face aux difficultés rencontrées surtout par les étudiants du premier cycle. Les enseignants devront être ainsi plus disponibles pour les étudiants, servant de conseillers académiques; mais souvent aussi de conseillers personnels, pour qu’ils puissent mieux s’adapter à leur environnement. Les étudiants de 3e année et de Master pourront aussi être mobilisés dans cet effort, puisqu’ils assurent déjà l’accueil et l’orientation de nouveaux étudiants à la Faculté des Sciences de Rabat. Un conseiller psycho-social est aussi à prévoir. Encourager la mise en place de formations alternées Un effort particulier doit être apporté à la création de programmes de formation alternée à tous les niveaux, permettant à l’étudiant d’élargir le champ de ses connaissances avec une expérience de pratique de terrain. Dans le cadre de ces programmes, la formation universitaire sera renforcée de long séjours dans une entreprise ou dans une administration. Ce genre de formation qui constitue un outil d’insertion professionnelle, renforce le profil de l’étudiant et mutiplie les perspectives d’emploi. Les programmes de formation alternée seront forcément plus orientés vers les besoins de la communauté et de la région. L’Université jouerait ainsi son rôle de locomotive d’un développement régional durable. Deux projets de formations alternées nous semblent adaptées aux besoins de la région et immédiatement exécutables : - La sauvegarde de l’environnement et la gestion des ressources naturelles : vu les richesses naturelles de la région (forêt de la Maamora, ceinture verte), les communes et les industries pourraient développer des partenariats fructueux avec l’université qui dispose d’une expertise multiple : biologistes, géologues, chimistes, géographes, sociologues et économistes. Wail Benjelloun 44 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Arts et technologies de la communication : La région de Rabat, Salé Zemmour Zaër occupe la deuxième place à l’échelle nationale en terme d’implantation des industries de la technologie de l’information et de la communication. De nombreuses opportunités d’emploi y voient le jour pour peu que l’université mette en place des programmes de formations alternées adaptées aux besoins des partenaires socioéconomiques. Développer et encourager l'importance des activités paraacadémiques L’université se doit désormais d’offrir à ses étudiants un cadre de vie et de travail agréable qui ne se réduit pas au seul cours ou évaluation mais qui intègre également des activités para-académiques aussi nombreuses que variées. Ces clubs ou associations gérés et animés par les étudiants et bénéficiant des conseils et de l’encadrement des membres du corps enseignant, outre leur côté ludique et enrichissant, contribuerait à renforcer les qualités d’initiative, de responsabilité, de citoyennté et de leaderschip chez les étudiants. Le programme réalisé au sein de la FACULTÉ DES SCIENCES par le Club d’Activité Culturel ayant bénéficié du label UNESCO est une exemple particulièrement démonstratif des apports de l’instauration d’une dynamique d’activités culturelles et para-académiques et mériterait d’être généralisée à l’échelle de l’université. A titre d’exemple, ce programme a permis, outre la création d’une douzaine d’ateliers (Arts plastiques, astronomie, robotique….), l’organisation à chaque fin d’année universitaire de journées expressions FSR qui réunissent dans une ambiance conviviale et festive étudiants, enseignants et administratifs. C’est pour cela que l’Université continuera à accorder une grande importance à ces activités et les considérera comme partie intégrale du processus de formation. Dynamiser le corps enseignant Le corps enseignant de l’Université Mohammed V-Agdal joue un rôle primordial dans le développement de l’université et dans l’ancrage des principes de la réforme et des engagements pris dans le cadre du Programme d’urgence 2009-2012. C’est à eux que revient la proposition des programmes d’enseignement, dans le cadre de filière et de modules. Wail Benjelloun 45 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Dans le cadre de ce projet, un effort particulier sera consacré à la mobilisation des enseignants, à leur développement professionnel et à faire évoluer les relations enseignants-administration et enseignantétudiant pour promouvoir les intérêts de l’établissement. Les grandes réorientations ne seront entamées qu’après de larges consultations au sein de l’université. Il sera également procédé aussi avec le concours des enseignants de l’université à l’établissement de critères d’évaluation de leur travail, faisant appel à plusieurs mécanismes, visant avant tous au maintien de l’excellence, le respect des grands choix pédagogiques et le développement et amélioration de l’enseignement. Ces évaluations doivent être établies dans un esprit positif, orienté plus vers l’évolution de l’enseignant que vers sa sanction. Il est claire qu’un système pédagogique visant à développer l’indépendance et l’esprit d’initiative chez l’étudiant constitue un défi qui nécessite un travail soutenu de la part de tous les concernés, enseignants et étudiants. Il est important que les deux partenaires puissent apprécier le succès de leur expérience. Lancement d’une réflexion sur la structuration pédagogique de la FLSH et de la FSJES La Faculté des Lettres et sciences humaines ainsi que la Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales méritent à notre avis une considération spéciale dans ce projet vues les transformations qu’ont connus les domaines de savoir qui y sont enseignés tant au Maroc qu’à l’étranger. Nous proposons dans ce cadre plusieurs actions : La Faculté des Lettres et sciences humaines : il est de notre intention de lancer une réflexion constructive avec les structures et enseignants concernés sur une éventuelle réorganisation des départements de cette Faculté. La FLSH est actuellement organisée en 14 départements pédagogiques (certains avec seulement cinq ou six enseignants) : exemple de la filière de psychologie qui attire chaque année des effectifs d’étudiants impossibles à encadrer ; alors que les étudiants dans la filière de philosophie deviennent de moins en moins nombreux). Pour faire face aux difficultés pédagogiques et de gestion qu’engendre cet état de fait, il nous semble que l’établissement d’un pôle de langues où des départements par affinité linguistique, pourrait fédérer les efforts et les moyens et avoir comme résultat des entités jouissant d’une masse critique en termes de nombre d’enseignants impliqués et d’infrastructures d’enseignement mieux exploitées. L’intérêt de cette Wail Benjelloun 46 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 réorganisation est d’aboutir à la mise en place de filières autour d’un enseignement en tronc commun débouchant sur des options spécifiques. A titre d’exemple, la filière LEA (Langues étrangères appliquées) est très sollicitée par le corps enseignant et les étudiants. La création de ce genre de licence se justifie par l’insuffisance de la maîtrise même profonde d’une seule langue. Aujourd’hui le marché du travail est à la recherche de profils qui maîtrisent plusieurs langues à la fois. De la même manière, les départements des sciences humaines (Philosophie, Sociologie, Psychologie …) gagneraient à s’orienter dans le même sens. Les études en sciences humaines ne sauraient être fragmentaires. Les cursus pluridisciplinaires dans ce domaine devraient aller jusqu’au semestre 3 dans un premier temps. Limiter le nombre de départements faciliterait la gestion administrative et pédagogique et dynamiserait les contacts et l’échange d’expériences entre enseignants ayant des objectifs communs. Il serait aussi intéressant de dynamiser les relations entre les filières d’espagnol et du portugais avec l’IEHL et le Centre Camoës. Ces deux langues sont importantes pour le Maroc pour des raisons historiques et de proximité. Mais elles sont importantes également pour la conquête des opinions publiques pour servir la cause nationale. La péninsule ibérique devrait retrouver dans le Maroc un voisin attentif qui s’intéresse de près à ses préoccupations culturelles, artistiques, économiques, etc. En plus, il faut dynamiser l’enseignement des langues asiatiques et en particulier le Chinois par le biais du Centre Confucius. On sait maintenant que le XXIème siècle connaîtra un changement important en se tournant vers le Pacifique et l’Asie orientale. De ce fait, la Chine confirme sa prépondérance sur le plan international aussi bien sur les plans économiques, technologiques ou humains. C’est pourquoi le Maroc aurait intérêt à anticiper ces changements en s’intéressant au Chinois, mais aussi au Japonais et au Coréen. La Faculté des Lettres doit aussi s’impliquer dans la formation continue, ouverte aussi bien aux étudiants de la FLSH que de l’ensemble de l’UM5A. Elle peut même attirer un public hors du milieu universitaire intéressé par une formation spécifique dispensée dans ce cadre. Elle peut toucher à des domaines aussi varies que les langues (l’arabe, le français, l’anglais, ou d’autres langues), la communication, la sociologie, la psychologie, etc. Wail Benjelloun 47 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 La FLSH doit aussi activer des filières programmées dans le cadre du secteur tertiaire, en particulier les filières sociales en collaboration avec l’EST de Salé et la FSJES. Six filières de travail social qui sont d’une grande importance pour le développement humain peuvent être montées dans les domaines suivants : - Assistantes sociales - Gestion des Etablissements à Caractère Social - Educateur spécialisé - Médiation sociale et culturelle - Animation Socioculturelle - Tourisme En ce qui concerne la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, une démarche de réorganisation pourrait aussi être considérée, regroupant les enseignements en trois pôles spécifiques mais complémentaires : les sciences juridiques, les sciences politiques et les sciences économiques et de gestion. Ce dernier pôle jouerait un rôle important dans les enseignements des deux autres. A ce titre, il sera envisagé de mettre en place des filières innovantes telles que : « business administration » ou « environnement juridique des affaires » ou encore « économie politique internationale ». Encore une fois, cette restructuration devrait faciliter la gestion du domaine pédagogique au sein de la FJSES. L’université joue aussi un rôle important dans les activités d’extension. Pour ce qui est de l’Annexe à Abu Dhabi, actuellement dans la phase de lancement, elle devrait aussi servir d’appui à la pérennisation des excellentes relations Maroc-Emirats et s’étendre à d’autres sujets, en plus des études islamiques, d’intérêts communs. Cette expérience aux Emirats devrait servir d’expérience pilote au développement d’autres projets d’extension dans notre région, déjà entamé avec la Mauritanie dans le cadre du projet de coopération pour la mise en place des trois phases du système LMD. Ce projet devrait déboucher sur l’établissement de relations plus étroites dans les domaines de l’assistance à la recherche scientifique, de la direction ou la codirection de travaux de recherche, etc. La valeur ajoutée attendue de ces expériences d’extension est l’exigence d’une démarche qualité pour développer un enseignement tourné vers l’avenir. Wail Benjelloun 48 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Orientation n°5: Gestion et gouvernance de l’Université : Une vision innovante La gouvernance désigne ici l'ensemble des mesures, des règles, des organes de décision, d'information et de surveillance qui permettent d'assurer le bon fonctionnement et le contrôle de l’Université. Au Maroc la loi 00.01 fixe ces prérogatives pour les universités dans le cadre d’une autonomie qui reste à parachever. En pratique, l’Université marocaine n’est pas libre de recruter ses enseignants, ne peut pas valoriser les plus méritants de ses enseignants et perd de sa réactivité à cause de la procédure de contrôle a priori imposée à l’exécution de son budget. Malgré cela l’Université Mohammed V-Agdal a pu faire de grands pas vers la bonne gouvernance en assurant responsabilité, transparence, une réglementation claire et la participation de ses enseignants, étudiants et personnel administratif. Les indicateurs L’Université vient de publier un certain nombre d’ouvrages (Organisation administratif de la Présidence, Descriptif des profils et tâches des postes administratifs…), parmi lesquels un sur les Indicateurs de la gouvernance, déclinés comme suit Indicateurs de capacités d’encadrement Indicateurs du niveau des ressources mises à disposition pour la formation et la recherche Indicateurs pour la documentation Indicateurs pour les TIC Indicateurs de la politique d’évaluation Indicateurs de la politique financière Indicateurs relatifs aux sources de financement Indicateurs relatifs à la gestion financière Indicateurs de la gestion des ressources humaines Indicateurs de la gestion immobilière. Ce travail mérite d’être poursuivi et affiné afin de permettre l’évaluation des actions entamées par l’Université Mohammed V-Agdal dans le cadre Wail Benjelloun 49 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 du programme d’Urgence 2009-2012 et d’institutionnaliser les opérations d’évaluation. La démarche qualité Dans le cadre du présent projet, l’UM5A adoptera une démarche qualité inscrite dans le temps. Une approche progressive aura comme objectif la certification dans un premier temps des filières de Licences professionnalisantes et Masters spécialisées, qui impliquent des partenaires du milieu socio-économique. Cette certification ISO permettra de fournir à nos étudiants des formations et un encadrement dont la qualité est internationalement reconnue ; des diplômes dont la qualité est reconnue ; des enseignants et du personnel dynamiques et motivés, dont la qualité du travail est reconnue ; un rapprochement d’idées avec le monde des entreprises ; un processus d’amélioration continue ; une meilleure écoute auprès de l’administration ; une meilleure circulation de l’information et une plus grande transparence. La démarche de certification progressive des programmes et activités de l’Université Mohammed V-Agdal la rapprochera davantage des questions qui interpellent les industries et entreprises, permettant ainsi un langage commun et une coopération plus efficace. Le système d’Information et Gouvernance L’outil informatique est indispensable dans la gouvernance d’une université, non seulement parce qu’il facilite les opérations et le stockage et récupérations de données, mais surtout parce que c’est un vecteur de transparence, facilitant l’accès de tous les acteurs à l’intérieur et à l’extérieur de l’université aux informations pertinentes. L’Université Mohammed V-Agdal accuse un retard dans ce domaine malgré les avancées affichées dans l’informatisation de certaines fonctions. Ce domaine sera un champs d’action prioritaire dans le présent projet. Le système d’informatique de gestion académique (SIGA), développé sur place à l’Université se compare favorablement avec d’autres systèmes Wail Benjelloun 50 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 comme « APOGEE » utilisés dans les autres universités publiques marocaines. Le SIGA s’est avéré efficace, extensible et réactif par rapport au déroulement de la réforme et l’évolution des nombres et des contenus des filières. Il n’est pourtant utilisé à pleine capacité que dans la Faculté des Sciences ou il gère tous les niveaux académiques (Doctorat en cours), de l’inscription au suivi des notes, jusqu’à la diplômation. Plusieurs raisons font que l’application de ce système ne s’est pas généralisée au sein de l’université (v. figure), peut-être la plus importante est un manque de communication et/ou de confiance, selon l’établissement. Le gestionnaire du système, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences est seul détenteur des clés du système et cette situation crée un état de dépendance ne convenant pas aux responsables des services de scolarité. L’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs ne l’utilise que pour les nouveaux inscrits dans le cadre de la réforme, la Faculté des Lettres exploite cinq briques de fonctions sur les huit disponibles, tandis que l’Ecole Supérieur de Technologie ne l’utilise pas du tout. La Faculté de Droit a fait développer son propre logiciel (ISAM) pour gérer les Licences fondamentales. Cet état de faits ne favorise évidemment pas la compilation des résultats à l’échelle de l’Université et les calculs statistiques. Dans un premier temps il va falloir traiter la question de la disponibilité des clés sources du SIGA afin d’assurer le contrôle réel de l’Université sur son système. Dans un deuxième temps, il sera nécessaire de mener un dialogue avec les établissements pour créer un climat de confiance leur permettant de s’approprier le système, peut-être en l’exploitant par étapes. Ce qui est certain est que l’application des exigences de la réforme ne peut pas se faire sans logiciel de gestion de données, et que l’état actuel de l’informatisation académique ne donne pas satisfaction. Wail Benjelloun 51 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Gestion académique par : SIGA Gestion LF Etat X FSR O FLR O EMI O EST N LP X O O N N M X O O N N MS X O O N N LFC X O N N N MFC X O N N N D Stats # X O O N O N N N N ISAM Gestion LF Etat X FDR O LP - M - MS - LFC - MFC - D Stats - X = module offert et finalisé O = module utilisé N = module non utilisé # = module en cours de finalisation - = inexistant LF = Licence fondamentale LP = Licence professionnalisante M = Master recherche MS = Master spécialisé LFC, MFC = Licence et master en formation continue D = cycle doctoral Stats = Statistiques L’informatisation de la gestion des ressources humaines et du budget et de la comptabilité, ainsi que la gestion de la recherche et la gestion du patrimoine semblent être en cours de finalisation. La saisie des ouvrages est actuellement en cours afin d’activer les fonctionnalités du système PMB de gestion de la bibliothèque. La messagerie enseignants-chercheurs, administration, personnel administratif et technique est géré par chaque établissement. Elle est fonctionnelle à la Présidence, à la FACULTÉ DES SCIENCES (matériel et technologie à revoir), à l’IS (manque de personnel) et à l’EMI (technologie à revoir). La messagerie est non fonctionnelle à la FDR, la FLR, à l’EST et l’IEHL. La plateforme Moodle (plateforme de gestion de contenu, cours en ligne et e-learning) est installée, complétée d’une licence Adobe Presenter et systèmes visioconférence. Wail Benjelloun 52 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 Tous ces systèmes et fonctionnalités doivent être finalisés et mis en marche afin de faciliter la gestion de l’université, ainsi que des projets ambitieux tel que l’enseignement à distance (projet en faveur des cadres administratifs de Dakhla) et le e-campus. La Gestion des Ressources de l’Université L’approche administrative de l’UM5A doit refléter une vision progressive, en harmonie avec celle de la Charte Nationale d’Education et de Formation, soutenant les ambitions de la réforme académique. Cette approche prendra en considération dans le cadre de la législation en vigueur relative à l’enseignement supérieur les orientations définies par le Conseil de l’université. Les ressources humaines L’efficacité d’un environnement administratif repose sur les capacités des personnes qui y travaille et les méthodes qu’ils utilisent. Comme pour les aspects académiques de l’Université, l’organisation administrative doit être munie de procédures modernes et de procédures de contrôles, reflétant l’image d’une institution qui, d’une part, s’efforce à former son personnel continuellement pour garantir un haut niveau de compétence, et d’autre part, exige de ses employés le sens de la responsabilité, l’efficacité et le professionnalisme. Les performances de qualité doivent être récompensées. En ce qui concerne les Ressources Humaines adminstratives, l’encadrement du personnel doit être maintenu à des niveaux en relation avec les exigences du service et les contraintes du budget. L’Université doit viser le recyclage et/ou la formation d’un personnel hautement qualifié mais polyvalent, capable de s’accommoder à la périodicité de certaines opérations administratives (e.g., inscriptions, examens…). La majorité du personnel doit ainsi devenir capable d’assurer de multiples fonctions dans des domaines qui ne font pas nécessairement partie de leur travail quotidien. Les périodes d’organisation des activités estudiantines, des inscriptions et des activités spéciales sont en général sporadiques et nécessitent donc un travail d’équipe de manière à venir à bout des nombreuses tâches à effectuer. Pendant ces périodes les départements se doivent de travailler ensemble de façon à être constamment prêt à faire face aux imprévus. Wail Benjelloun 53 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 En ce qui concerne le personnel enseignant, l’Université Mohammed VAgdal souffre actuellement de la régression de son taux d’encadrement, à cause de l’opération de départ volontaire de 2005 et à la retraite normale de ses enseignants et personnel administratif. Le nombre total des départs attendus d’ici l’an 2020 représente environ deux tiers du corps enseignant actuel. Le nombre de fonctionnaires administratifs et techniques est passé de 1200 en 2001 à moins de 900 actuellement, et l’hémorragie continue. Une partie significative de ces derniers assurait le fonctionnement des laboratoires et appareillage de la recherche et de l’enseignement. Si l’Etat fait un effort louable actuellement pour remplacer les enseignants chercheurs, ceci n’est pas le cas du personnel, et l’effet se ressent de manière importante dans les laboratoires d’enseignement et de recherche. L’autre problème de ressources humaines concerne les jeunes chercheurs dans l’université marocaine en général, et à l’Université Mohammed V-Agdal en particulier, vu sa place dans le système national de recherche. Ce problème concerne les jeunes. Depuis que l’Université ne recrute plus que des Professeurs assistants détenteurs d’un Doctorat, il est devenu extrêmement difficile d’intéresser les doctorants à se consacrer entièrement à la recherche. Ils optent très tôt pour des postes de travail ailleurs à des salaires intéressants, laissant vides les paillasses des laboratoires. En attendant une réflexion globale sur la question, il serait judicieux de revoir à la hausse les barèmes de bourses octroyées aux doctorants. Sinon le renouvellement des chercheurs et le maintien de la productivité seront compromis. Stratégies de gestion Sur le plan des installations, le présent Projet prévoit l’établissement de plans prévisionnels de maintenance, de mise en sécurité, d’économie d’énergie ainsi qu’une démarche université/ environnement propre. Ces mesures visent à assurer à la communauté de l’Université Mohammed VAgdal un cadre propre, fonctionnel et sécurisé qui lui permet de se concentrer sur ses responsabilités académiques ou administratives. La gestion du budget de l’Université sera orientée vers une comptabilité analytique informatisée. L’affectation des crédits jusqu’à 2012 se fera dans le cadre des prévisions liées aux engagements de l’Université dans le cadre du Programme d’Urgence 2009-2012, avec des évaluations régulières des résultats. Le budget de recherche sera géré comme budget Wail Benjelloun 54 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 de « lancement » (seed money) dont l’utilisation devrait en principe servir à la fois à lancer des projets de recherche et à attirer d’autres fonds complémentaires de l’extérieur (industries locales, fondations internationales, …). Une des préoccupations budgétaires majeurs sera d’assurer un financement régulier pour l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs comparable aux financements des autres grandes écoles ne dépendant pas de l’enseignement supérieur, et, par mesure d’économie, de rechercher de solutions d’externalisation des résidences et de la restauration des étudiants (la restauration à elle seule s’élevait en 2007 à 5 235 503 dirhams : près de 20% de la dotation budgétaire normale de l’université). L’interaction de la Présidence avec les établissements de l’Université Mohammed V-Agdal doit être basée sur une confiance mutuelle et une politique de communication proactive. Dans cette optique, l’organigramme de l’Université devrait intégrer les services des établissements afin d’éliminer certaines méfiances qui se sont introduites dans les relations présidence-établissements et qui ralentissent inutilement la marche de l’Université. La Fondation de l’UM5A : une dimension économique et sociale Cette nouvelle entité prévue par la loi 01-00 a pour vocation de renforcer les actions menées par l'Université, en particulier dans les domaines de l'enseignement, de la recherche et du développement international ; et de contribuer à intensifier l'attractivité de l’Université auprès des entreprises, et des collectivités locales. Son travail concerne également l’organisation de prix à caractère culturel et professionnel; la réalisation de programmes d'aide à la communauté universitaire ou la célébration de séminaires, de journées, de stages de formation, de conférences, ou des réunions, entre d'autres actions de nature académique. A travers toutes ces actions, la fondation-UM5A pourra mettre en place une formation tout au long de la vie à destination du public socioprofessionnel. La Fondation-UM5A se veut un outil dédié au développement de la qualité des formations et des conditions d’études offertes aux étudiants. Elle s’inscrit aussi dans une démarche plus globale visant à améliorer les conditions d’exercice des missions de l’Université. Wail Benjelloun 55 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 La Culture de l’évaluation Le processus d’auto évaluation implique une démarche périodique visant toutes les procédures de fonctionnement de l’Université. Elle s’intéresse à la vie estudiantine, aux programmes académiques et à la gestion et les finances. Cette auto évaluation est intéressante dans la mesure où elle engage l’université à maintenir des normes qualitatives supérieures dans ses enseignements et dans sa gestion. La culture d’auto évaluation sera renforcée, avec le concours de tous les acteurs. L’Université Mohammed V-Agdal s’est distinguée sur le plan national en 2006 en opérant à l’évaluation interne et externe de toutes ses entités et établissements. De la même manière, nous avons réalisé en 2008 une évaluation interne de la Faculté des Sciences qui a pu prendre en compte un certain nombre d’indicateurs de performances et qui a permis de dégager un bilan dans lequel un certain nombre de contraintes ont été décrites et des recommandations élaborées. Les environnements académiques requièrent une évaluation régulière pour pouvoir déterminer la qualité de l’enseignement, des programmes, de la recherche, de la gestion ... etc. Pour que ces évaluations soient couronnées de succès, elles doivent nécessairement être perçues comme étant positives, de nature à favoriser le bon fonctionnement de l’institution, et le bien-être de ses enseignants, ses étudiants et son administration. Dans le cas des enseignants, l’évaluation doit être associée à des possibilités d’évolution professionnelle. En outre, le processus doit être transparent, juste et considéré par toutes les personnes concernées en tant qu’un moyen d’amélioration des performances et des rendements. 1) Enseignement et enseignants : La souplesse introduite par la réforme en cours permet la modification et la modulation des programmes d’enseignement chaque fois que le besoin se manifeste. Ces programmes seront examinés chaque année pour déterminer leur utilité, pour les comparer du point de vue de leur niveau avec ceux enseignés dans d’autres établissements nationaux et internationaux dans le but de les adapter aux tendances qui se profilent en perspective. En plus, les enseignants seront invités à développer un système d’auto évaluation à même de permettre une amélioration constante de leurs connaissances et techniques pédagogiques. Le professeur pourrait par exemple se fixer des objectifs pour l’année à venir, en accord avec son département ; la réalisation de ces objectifs devenant par la suite un élément du processus d’évaluation. La Wail Benjelloun 56 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 participation aux congrès et séminaires spécialisés et à la formation continue pédagogique peut constituer un autre élément de cette évaluation. 2) Recherche et formation continue : La recherche scientifique est évaluée en termes de ses résultats publiés ou patentés et de son utilité sur la scène économique régionale ou nationale. Les programmes de formation continue seront évalués systématiquement en fonction de la demande et des participants, en ce qui concerne leur contenu, méthodologie et pertinence. 3) Contribution de l’Université au développement de sa région et de sa communauté : Les relations de l’Université avec les acteurs socioéconomiques de la région peuvent être évaluées en termes de projets, d’initiatives et d’interactivité. Le produit de la recherche scientifique doit être valorisé afin que l’Université devienne un vrai agent de développement dans son milieu. Il est certain que cette ouverture présente des opportunités de développement mutuellement bénéfiques pour les partenaires, au sein de l’université et de la région. 4) Les lauréats et l’emploi : Le développement de programmes favorisant l’insertion et le maintien d’un contact régulier avec les lauréats de l’Université peuvent fournir un feed-back concernant l’utilité ou la pertinence de certains aspects des programmes d’enseignement sur le marché de l’emploi. Ces lauréats peuvent aussi informer quant aux tendances des marchés et de la société. D’autre part, la capacité de l’Université à placer ses étudiants sur le marché est un indicateur de la pertinence de ses programmes de formation. Ainsi, l’emploi devient un critère intéressant de l’évaluation de cette formation, en s’appuyant sur des mesures comme le pourcentage de lauréats qui trouvent un emploi, le niveau de recrutement accordé à ces lauréats et leur capacité à donner satisfaction et à évoluer sur le plan professionnel. 5) L’évaluation de la gestion : Les processus de gestion des installations seront évalués en termes d’entretien régulier, de propreté et de fonctionnalité. La gestion financière sera elle soumise à un audit interne annuel qui insistera sur l’efficacité et l’économie des dépenses d’une part et la transparence des choix et options dans l’établissement de priorités d’autre part. L’audit externe que nous avons opéré en 2008 à la Faculté des Sciences a été édifiante pour mettre en place un cahier de procédures et de normaliser du traitement des dossiers Wail Benjelloun 57 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 comptable entre la Faculté et trésorier payeur. Cette partie de l’auto évaluation s’adressera également à la capacité de l’université à attirer des fonds externes (recherche, consultations, formations continues..). L’évaluation des cours et des programmes académiques se fera selon un programme régulier à l’échelle interne et externe. Sur le plan interne, les ajustements nécessaires se basent généralement sur les recommandations des enseignants de l’Université et les recommandations de la Présidence et ne seront adoptées qu’après une étude approfondie. En fait, vu le concept unifié de l’Université dans le cadre de l’actuelle réforme, des changements dans un programme d’une Faculté peuvent influencer le déroulement des programmes dans une autre; la coordination à l’échelle de l’université devient ainsi non seulement souhaitable mais incontournable. Quant à l’évaluation externe, elle peut se faire dans le cadre de la coopération, en se basant sur des comparaisons des programmes de l’Université Mohammed V-Agdal avec des programmes similaires dans d’autres universités, nationales et internationales. Wail Benjelloun 58 Projet de développement de l’Université Mohammed V-Agdal 2010-2014 CONCLUSION L’Université Mohammed V-Agdal possède des atouts considérables en ressources humaines et en infrastructures. Elle est appelée actuellement à gérer un processus de changement qui lui permettra, dans le cadre de la réforme en cours et du programme d’urgence 2009-2012 de renforcer sa place en tant qu’établissement innovateur de l’enseignement supérieur au Maroc et d’occuper une place de distinction sur le plan international. Pour cela elle doit agir à plusieurs niveaux tout en s’intégrant dans un contexte socio-économique de plus en plus exigeant. L’approche transversale que ce projet préconise sur le plan organisationnel de l’université prévoît avant tout une unification et un décloisonement de ses établissements ainsi qu’une modernisation de ses procédures administratives (informatisation et formation continue pour le personnel assurant les processus vitaux tels que la gestion financière, la scolarité…). Sur le plan pédagogique, le corps enseignant est appelé à faire évoluer les programmes académiques mais aussi les méthodes d’enseignement tout en favorisant la responsabilisation de l’étudiant dans la gestion de son propore cursus. Pour cela le corps enseignant doit pouvoir se familiariser avec les nouvelles approches pédagogiques tandis que l’étudiant, point focal de toute l’activité de l’université, sera orienté vers plus d’esprit d’initiative et d’esprit citoyen. Dans le domaine de la recherche scientifique, la qualité continuera à être encouragée et la valorisation de la recherche occupera une place importante mais l’université devra avant tout orienter sa recherche et ses prestations de service vers un intérêt local et régional en partenariat avec les acteurs socioéconomiques. Elle mettra ainsi ses potentialités au service du développement régional et national, veillant à ce que les découvertes scientifiques et méthodologiques soient assimilées par les acteurs du tissu socio-économique. En conclusion, même s’il est généralement admis que le changement dans les établissements ayant une riche histoire peut être difficile à cause des traditions et lenteurs installées avec le temps, il incombe à la Présidence de gérer ce changement de façon stratégique, en misant avant tout sur la communication et la motivation des différentes composantes de la communauté universitaire afin que tous adhèrent à ce qui est en définitif ni plus ni moins qu’un projet de société. Wail Benjelloun 59